Je ne veux plus subir
Email
en pied de message Mai 2012
Bonjour,
Mon
histoire est un peu spéciale et ne peut être racontée sur un seul
mail.
Je
vais tenter d'être la plus claire possible. Voilà, j'ai rencontré
un homme en 2002, très vite nous avons commencé une relation et je
me suis sentie dépendante de lui. Au départ les 2 premiers
mois tout se passait bien, puis très vite nous avons emménagé
ensemble. Une fois installés, il a commencé à changer de
comportement. Il mentait sur sur ses sorties tardives du travail et
devenait agressif. Je n'avais plus vraiment d'importance pour lui,
j'avais perdu complètement confiance en moi. Mais je m'accrochais à
lui. Pourquoi? Je ne sais pas. Au bout de quelques mois, il mentait
de plus en plus sur tout et ne supportait pas que je le contredise.
Jusqu'au jour où il leva la main sur moi. A ce moment là, je
n'étais plus rien pour lui, juste une personne qu'il fallait
faire souffrir. J'avais honte et j'ai toujours honte de moi! Je ne
lui en ai pas voulu, il pleurait, il était tellement gentil par la
suite. Puis les violences devenaient de plus en plus quotidienne.
Mais je l'aimais tellement que je finissais par lui pardonner.
Lorsqu'il quittait le domicile conjugale pendant plusieurs jours et
que je restais sans nouvelles de sa part, je me sentais perdue,
malheureuse, je lui accordais mon pardon et le suppliais presque de
revenir. Nous avons conçu un enfant en 2004. Grossesse difficile
sous la violence conjugale, morale mais je me sentais toujours
aimantée par lui. J'ai vécu des violences physiques et
psychologiques pendant 7 ans. J'ai déposé des plaintes qui ont plus
ou moins abouti avec du sursis. Depuis la naissance de notre enfant,
il se met à saisir le JAF régulièrement, me faisant passer pour
une mère abusive de ses droits, qui ne respecte pas les jugements
rendus. Hors je respecte les jugements mais pas lui et tourne tout à
son avantage. Il se victimise toujours et me rend coupable de tout.
J'ai eu le courage de le quitter une fois pour toute en mai 2008
suite à des violences physiques et morales en présence de notre
fille de 4 ans. J'étais seule, je n'avais plus d'amis puisque pour
eux je mentais, j'inventais tout. Pour eux, il ne pouvait pas
être une personne violente, il était si gentil, serviable pour nos
amis ,quelqu'un de séducteur pour les copines. Pour nos amis
j'inventais tout. En mai 2010, j'apprends qu'il a rencontré une
autre femme. Heureuse et surtout soulagée de cette nouvelle, je
pensais que maintenant tout cela était fini et derrière moi. Non,
cette femme que je ne connais absolument pas c'est mit à m'écrire
des sms m'insultant. Je ne la connais pas, je ne lui ai jamais parler
mais elle me hait!! Elle s'est mise à signer les cahiers
d'école, donner des autorisations à l'école concernant ma fille,
signer les évaluations de ma fille sans même me les fournir pour
que je puisse les signer. Elle prend des rendez-vous avec les
maîtresses de ma fille, m'envoie des remboursements de frais de
restaurant scolaire de ma fille avec son propre chéquier, m'envoie
des lettre avec accusé de réception pour me rappeler les termes du
jugement rendu par le Jaf. Elle vient à mon domicile récupérer ma
fille pour le papa et je sens qu'elle me voue une haine profonde. Je
ne sais pas pourquoi et dans quel but elle fait tout cela.
Aujourd'hui, c'est une violence psychologique à laquelle je dois
faire face. Il m'a pris ma crédibilité auprès des juges, de nos
amis tournant tout et tous en sa faveur. Je dois me battre chaque
jour pour que je puisse garder mon statut de "mère" contre
une autre femme. Je dois protéger ma fille de la manipulation
psychologique de la part de sa "belle-mère" et de son
papa. J'ai essayé d'entreprendre une médiation afin d'installer une
forme de communication et calmer les choses mais il refuse et laisse
sa compagne gérer notre vie de "parents". Je dois
aujourd'hui faire avec l'autorité de sa compagne. Je vis une vraie
"guerre" au quotidien. Parfois je me remet en question, je
me demande si ce n'est pas moi qui rend cette femme et cette
situation aussi difficiles. J'ai souhaité entrer en contact avec mon
ex -compagnon et sa nouvelle compagne afin de pouvoir retrouver un
peu d'humanité. Mais en vain, j'ai l'impression d'être celle à
abattre! J'aimerai trouver la solution, ne plus subir car ça fait
bientôt 8 ans que je souffre.
J'ai
peur de sortir de chez moi car je peux les croiser. Je m'interdis
certains lieux pour ne surtout pas les rencontrer. Aujourd'hui, je
reconstruis ma vie avec mon compagnon et nous venons d'avoir un
enfant. Mais je vis toujours dans la peur, je ne suis pas pleinement
épanouie et je ne dors très mal. Mon compagnon fait tout
pour m'aider mais il se sent impuissant face à mon passé et ce que
je vis encore aujourd'hui. Suis-je victime d'un pervers narcissique
et manipulateur ou est-ce moi qui doit faire un travail sur moi-même?
J'espère
que mon mail servira à d'autres personnes afin qu'elles osent
s'exprimer.
Il
m'a fallu des années pour écrire et envoyer ceci, j'espère que ce
ne sera pas en vain.
Merci
de m'avoir lue.
Respectueusement.
PS
: Vous pouvez me recontacter sur ce mail et, si vous le souhaitez,
vous pouvez publiez ce mail qui n'est qu'une infime partie de ce que
je vis depuis de trop nombreuses années.
Sophia
Bonjour
et merci pour ce témoignage que vous nous permettez de publier dans
notre espace échanges et qui servira sans nul doute à
d'autres. Souhaitez vous qu'il soit publié totalement anonymement
ou avec une adresse anonyme que vous vous créerez? Je voudrais
revenir sur la position de cette "belle-mère" : en France,
le beau parent n'a en principe aucun droit ni aucun devoir envers
l'enfant de son conjoint sauf en cas de délégation volontaire par
les parents (art 377 du Code civil) et en cas de délégation partage
:
La
délégation-partage,
introduite par la loi n° 2002-305 du 4 mars 2002 relative
à l'autorité parentale, figure à l'article 377-1 du code
civil, qui déclare que le juge peut prévoir un partage de
l'autorité parentale entre le ou les parents de l'enfant et le tiers
délégataire « pour
les besoins de l'éducation de l'enfant ».
À la différence de la délégation volontaire, ce dispositif permet
au beau-parent de participer à l'exercice de l'autorité parentale
sans qu'aucun des deux parents ne perde ses prérogatives. Comme « le
partage nécessite l'accord du ou des parents en tant qu'ils exercent
l'autorité parentale »,
le beau-parent est réputé agir avec l'accord du ou des parents.
Cependant, le consentement exprès de ces derniers reste nécessaire
pour les actes graves.
Il
est probable donc que cette belle-mère, juridiquement, n'a pas le
pouvoir de conduire les actes que vous me citez (faire pour l'enfant
des démarches administratives, signer le carnet, prendre des
rendez-vous pour l'enfant etc..." mais il est vrai que lorsque
l'enfant vit chez son beau-parent, celui-ci finit par "jouer"
par la force des choses, un rôle de relais éducatif qui ne devrait
pas cependant usurper la fonction parentale du parent.
Ainsi, que
le tiers réalise certains actes pour faciliter la vie quotidienne
est compréhensible mais que le beau-parent cherche à capter la
représentation symbolique du parent est
néfaste, autant pour la
personne lésée que pour l'enfant.
Dans la situation que vous
m'exposez, il semble bien que cette belle-mère se pose en rivale par
rapport à vous et qu'elle en oublie l'intérêt de l'enfant .
De
plus, elle oublie que même si elle déploie ostensiblement des
compétences qui ne lui sont d'ailleurs pas légalement reconnues
comme les actes cités plus haut, elle n'occupe aucune place
juridique et que l'autorité parentale vous revient exclusivement à
vous et à votre ex-conjoint en tant que parents. Je m'interroge
sur le ressenti de votre enfant? Comment perçoit-elle les "rôles"
joués par sa "belle-mère"? Comment est déterminé le
mode d'exercice de l'autorité parentale?
D'après ce que que vous
m'écrivez, j'ai l'impression que votre fille a la résidence chez
son père puisque l'école envoie le bulletin d'évaluation d'abord
chez lui mais pourquoi ne le recevez vous pas, ce bulletin, ce qui
est surprenant? Vous pouvez tout à fait exiger de la structure
scolaire certains remaniements mettant en évidence vos droits.
Avant
toute chose et pour votre propre estime, vous devez reconnaître et
faire reconnaître vos droits. Dans l'attente,
Cordialement,
Chantal
POIGNANT
Bonjour
et merci pour votre réponse.
Tout
d'abord, l'autorité parentale est conjointe et notre fille est en
résidence alternée.
Ma
fille me dit qu'elle ne supporte pas sa "belle-mère",
qu'elle est tout le temps grondée, elle lui coupe les cheveux alors
que ma fille ne veux pas... sa "belle-mère" privilégie
selon elle ses 2 enfants. Quand au père, elle me dit qu'il
préfère son travail à elle, qu'il ne s'occupe pas beaucoup
d'elle...Cette femme tient un discours mauvais à ma fille : les
vêtements que je lui mets sont moches, sa coiffure est moche, et
elle me critique ouvertement en disant à ma fille que je suis moche,
que papa n'a jamais levée la main sur moi qu'au contraire c'est moi
qui me cognait contre les murs !! Bref, c'est une situation
insoutenable pour moi, invivable pour ma fille mais surtout
destructrice !! Que Faire? Comment réagir à tout cela? Pour revenir
aux évaluations de ma fille, en fait tout dépend quand sont données
les évaluations puisque une semaine sur deux ma fille est chez son
papa. Ci c'est lui qui les a, il ne me les transmet pas.Je veux bien
me battre pour faire valoir mes droits mais comment? Pourquoi
cette femme (belle-mère de ma fille) me perçoit elle comme une
rivale? Je ne la connais pas, j'ai aujourd'hui refait ma vie...
Quelles
attitudes dois je avoir vis à vis d'elle pour qu'elle cesse de s'en
prendre à moi à travers ma fille !! Est ce que cette situation ne
serait elle pas indirectement provoquée par mon ex-compagnon?
vous
pouvez publier anonymement cet email.
En
attendant votre réponse,
Cordialement,
Sophia
Bonjour, Cette
"belle-mère" semble avoir beaucoup d'autorité au sein de
la famille sans doute d'ailleurs, parce que votre ex-mari lui laisse
la liberté de gérer la situation, notamment par rapport à votre
fille ; or, cette dame n'a pas autorité sur elle juridiquement ;
ainsi, en ce qui concerne la coupe de cheveux, même si cela peut
paraître un détail, elle n'avait pas le droit d'y procéder sans
votre avis ; pire, le discours qu'elle tient d'après votre fille est
parfaitement intolérable. Je suppose que votre fille rapporte la
réalité des faits, même si parfois, elle pourrait ne pas être
toujours absolument objective puisque tiraillée entre ses deux
"familles". Il me semble que votre fille, plus que vous
encore, souffre de la situation de rivalité : vous avez refait votre
vie et cette dame n'a rien à craindre de vous, par contre cette
petite fille doit occuper, du moins je l'espère, une place dans le
coeur de son père... C'est donc la souffrance de votre enfant qui
est à prendre en compte et, à travers celle-ci, la vôtre en tant
que maman. Vous pouvez tout à fait alerter le juge aux affaires
familiales qui pourrait réévaluer le mode de garde, après examen
de la situation, si celui-ci s'avère contraire aux intérêts de
l'enfant. Vous m'aviez parlé d'une médiation demandée par
vous-même et que l'autre partie a refusée mais, si cette médiation
est imposée par le juge, personne ne pourra s'y soustraire. En
aviez vous fait la demande au juge aux affaires familiales? Par
ailleurs, vous pourriez demander l'accompagnement d'une association
:
-
L'enfant
d'abord
|
|
L'association,
composée d'hommes et de femmes, travaille sur les questions
liées à la séparation des parents et aux conséquences sur les
parents, elle lutte contre l'instrumentalisation des enfants par
les parents en conflit. Le site apporte de l'information sur la
psychologie de l'enfant. L'association peut apporter une aide
concrète aux parents soucieux du bien-être de leurs enfants
dans un contexte de séparation. http://www.lenfantdabord.org/
|
En
accord avec le père, il serait souhaitable, que votre fille dispose
d'un soutien psychologique.
Parlez en au juge aux affaires
familiales.
Je reste à votre disposition.
Cordialement,
Chantal
POIGNANT
Bonjour,
Merci
encore pour votre réponse.
En
ce qui concerne le juge aux affaires Familiales je l'ai saisie en
décembre dernier car ma fille souhaitait venir vivre 10 dodos chez
sa maman et 5 dodos chez son papa. J'ai pris rdv avec un avocat
gratuit pour ma fille comme le souhaitait Monsieur le juge. Il s'est
avérer que ma fille y a été entendu sans même que j'en sois mise
au courant et lorsqu'elle se trouvait au domicile de sa belle mère.
C'est elle-même qui l'a emmené à ce rendez-vous. Ma fille en
rentrant m'a dit qu elle avait vue le Monsieur (l'avocat pour
enfant)pour lui demander ce qu'elle voulait faire. Elle a dit à cet
avocat qu'elle souhaitait continuer a aller chez son papa autant que
sa maman. Elle m'a dit qu'elle avait dit cela car Sybille (sa belle
mère) lui aurait dit que si elle ne disait pas cela, elle ne verrait
plus jamais son papa. Quant à ma demande de médiation elle a été
rejetée car selon le juge (dans ses écris) qu'il n'était pas utile
de la mettre en place car elle serait vouer à l'échec car le papa
ne le souhaitait pas. De plus Monsieur le juge est "pour les
papas" et n'entend pas ma souffrance ni celle de ma fille. Le
papa de ma fille à un très bon avocat et je n'arrive pas à nous
défendre contre lui y compris mon avocat. Aujourd'hui
malgré beaucoup de pièces (attestations, dépôts de plaintes,
mains courantes...).J'ai beau expliquer que le papa refuse toute
communication, entente mais Monsieur le juge ne m'entend pas,
n'entend pas la petite fille qui souffre. Depuis
ce dernier jugement, la situation est pire, ma fille me demande de
revoir ce Monsieur( avocat) mais je ne me sent plus capable
d'affronter le père de ma fille, la belle mère et leur avocat. J'ai
pris contact avec cette association dont vous me parlez mais elle n'a
guère le temps pour mon dossier et m'a demandé de prendre un avocat
de la région Parisienne qui lui pourrait me défendre et les
intérêts de ma fille. Je
n'ose plus faire de démarches juridiques, je me sent seule et
impuissante et que toutes demandes de ma part à Monsieur le Juge
seront pris comme une attaque envers le papa. Je
respect le papa de ma fille, je ne veux pas le priver de sa fille
mais j'aimerais qu'il se rende compte de la souffrance sa fille et la
mienne, ce qui semble impossible. Je
suis triste pour ma fille qu'elle subisse autant alors qu'elle n'a
que 8 ans et de voir sa maman triste. Parfois
il m'arrive de ne plus arriver à me considérer comme sa maman et
c'est une sensation très dur à vivre et je m'en veux. Je
ne sais plus vers qui me tourner et à qui demander de l'aide. J'espère
ne pas vous faire perdre votre temps avec mon histoire vous avez
tellement de personnes qui vivent des choses beaucoup plus difficiles
que moi. Merci
pour votre attention cela me touche et me fait du bien. Avez-vous
des mamans qui vivent une situation similaire à la mienne sur le
site? je n'en ai pas vu.
Sophia
Oui,
d'autres mamans connaissent ce problème et je suppose, qu'en lançant
un appel, vous aurez des réponses qui pourraient vous faire du
bien. Nous ne publions pas tous les témoignages. D'après ce
que vous venez de m'écrire, vous avez pour le moment épuisé les
possibilités de recours et même si c'est douloureux, il me semble
que pour le bien de votre fille, vous n'avez pas d'autres
orientations (pour l'instant) que de taire votre peine et de soutenir
votre enfant en lui présentant le plus possible une situation sous
des angles sinon positifs au moins optimistes, en insistant sur le
fait qu'elle peut autant "profiter" de son papa que de sa
maman et qu'elle n'a pas à choisir entre les deux, que ce n'est pas
en son pouvoir et qu'elle n'est pas responsable de la situation qui
vous peine. Dans quelques années, votre fille pourrait être
entendue par le juge (12-13 ans) et même avant, si elle ne parvient
pas à s'épanouir. Dans ce cas, il ne faudra pas hésiter à
prendre un avocat... Chantal POIGNANT
Merci
beaucoup.
Pouvez
vous publier mes messages avec mon adresse e-mail actuel? afin de
pouvoir lancer un appel et pouvoir discuter avec d'autres mamans ou
papas qui vivent ce genre de situation?
Encore
merci pour tout.
Cette
adresse est anonyme ou souhaitez vous en fabriquer une autre? http://www.sosfemmes.com/faq/email_anonyme.htm Chantal
POIGNANT
Mon adresse e-mail : lalannesylvain13@hotmail.fr
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