Je suis témoin d'une situation très délicate
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en pied de message Février 2013
Bonjour,
je suis tombée sur votre site en recherchant une association pour femmes
victimes de harcèlement et maltraitance conjugale. Je tiens tout
d'abord à
vous féliciter et à vous remercier pour tous les conseils et le
soutient que vous apportez
aux femmes dans le besoin.
Si j'ai décidé de vous écrire, ce n'est pas pour moi. Je suis témoin
d'une situation très délicate et ne peux plus dormir la nuit, rongée
par le sentiment d'impuissance que je ressens.
Il y a 5 ans de cela, mon oncle a décidé de se marier avec une femme qui vivait en Algérie. Elle a accepté mais n'a pu venir le rejoindre en France qu'en décembre 2012. Nous l'avons accueilli, soulagés de savoir qu'il était tombé sur une femme gentil,souriante et pleine de bonne volonté.
Deux mois plus tard, en allant lui rendre une visite,elle a commencer á se livrer à moi. J'ai compris qu'elle était mal traitée,vivait comme une esclave. Mon oncle n'était pas présent au domicile, je lui ai donc posé des tas de questions pour en savoir plus. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas le droit de sortir (une seule fois par semaine, avec lui, pour aller faire les courses), pas le droit de se mettre sur le canapé, de toucher la télécommande, d'appeler ou de répondre au téléphone, de toucher à l'ordinateur, de se mettre par la fenêtre, de parler avec sa famille restée en Algérie (seulement 5 minutes toutes les deux semaines via Skype), d'inviter son cousin et ses nièces qui habitent en France... Sa vie se résume à lui faire à manger et le ménage.
Quand je suis retourné la voir, il y avait mon oncle, et j'ai pu constaté qu'en plus de tous ça, il l'humiliait et la rabaissait toute la journée. Il me disait devant elle qu'il voulait qu'elle travail pour qu'il soit tranquille chez lui tout seul, il se moquait de son accent disant qu'elle ne savait même pas parler le français correctement, que même si elle travaillait, elle n'aurait pas le droit de se payer un billet d'avion pour retourner voir sa famille en Algérie cet été.Sa vie est un enfer, je suis dégoutée et choquée par le comportement de mon oncle que je n'ai jamais connu si mauvais. Je lui ai demandé si il avait lever la main sur elle, elle
ne ma pas répondu. Mais dans la discussion, elle a fait un lapsus qui me fait douter.
Je précise que cette femme à un titre de séjour valable un an. J'ai peur qu'en quittant mon oncle, son titre de séjour ne se renouvelle pas. Elle ne peut plus retourné en Algérie car sa vie est gâchée la bas. Elle ne sera ni plus ni moins qu'une femme divorcée, sans avenir. Elle mérite pourtant de s'en sortir.
Je ne sais plus quoi faire. Elle devrait bientôt travailler normalement, elle pense que
les choses s'arrangeront, mais je crois bien que ce n'est qu'un leurre!
Je suis en train de penser à la conduire chez son cousin de France afin de lui expliquer la situation. Peut être pourra-t-il l'aider.
En attendant, je l'appelle tous les midis (heures pendant lesquels mon oncle n'est
pas chez lui, pour qu'elle puisse décrocher), mais me sens toujours aussi mal au
moment de raccrocher.
Merci de bien vouloir publier ce témoignage avec l'adresse e-mail afin que celles qui
ont connu une situation similaire puissent me conseiller.
Cordialement.
PS: Je n'est aucune possibilité de l'héberger en ce moment.
Ashley
* halima-ahlem@laposte.net
Bonjour, Merci
pour ce témoignage si explicite. En effet, cette personne risque
hélas d'avoir des problèmes pour ses papiers, si elle quitte son
mari aussi peu de temps après son arrivée en France. Pourtant,
il est convenu dans la loi française, qu'une femme étrangère
victime de maltraitances de la part de son mari est protégée d'une
obligation de quitter le territoire si elle porte plainte et se
sépare donc de son époux. Cependant, il faut que les violences
soient effectivement reconnues par la justice : *
Pour
le conjoint de français : le renouvellement de la carte
délivrée en tant que conjoint de Français est conditionnée au
maintien de la communauté de vie. Toutefois, si la communauté de
vie a été rompue à raison des violences conjugales qu'il a
subies, le préfet peut accorder le renouvellement du titre.
lorsque
le préfet envisage de refuser le renouvellement d'un titre de
séjour délivré de plein droit, il doit saisir préalablement la
commission du titre de séjour
dans
certains cas, vous pouvez obtenir une
carte de résident. Nous
vous conseillons de vérifier.
l'Administration
peut refuser
le renouvellement du titre de séjour dans les cas suivants :
si
vous êtes conjoint entré en France dans le cadre du regroupement
familial, en cas de rupture de la vie commune dans l'année
qui suit la délivrance de la première carte de séjour
si
vous ne remplissez pas les conditions nécessaires
si
vous demandez le renouvellement après l'expiration de votre titre
de séjour
-
si
l'Administration refuse de renouveler votre titre, vous disposez de
recours
Si
vous avez une autorisation
provisoire de séjour, sa durée excède rarement 6 mois. Elle
est renouvelable ; pour obtenir le renouvellement, vous devez en
faire la demande (préfecture
de police de Paris si vous résidez à Paris) avant la fin de
l'expiration de votre titre.
Vous
ne pouvez pas rester en France sans titre de séjour en cours de
validité, au-delà de 3 mois après votre entrée sur le
territoire, sans quoi vous êtes en situation
irrégulière. Vous encourez alors des sanctions
et vous risquez d'être éloigné du territoire.
in
: * http://sos-net.eu.org/etrangers/indexetr.htm
Pourriez
vous m'indiquer le département de cette dame afin que je vous
fournisse des adresses d'associations de défense des droits des
étrangers? Dans l'attente, prenez connaissance de ces
coordonnées :
*
Comité interassociatif « Droits des femmes, droit au séjour –
Contre la double violence » http://doubleviolence.free.fr/
CIMADE http://www.cimade.org/
GISTI
(groupe d’information et de soutien des immigrés)
http://www.gisti.org/
RAJFIRE
(Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées)
http://rajfire.free.fr/
Cordialement, Chantal POIGNANT Agent de conseil
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