Victime d'inceste, elle vient courageusement de porter plainte
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en pied de message Avril 2013
J’avais
douze ans, j'etais vierge, innocente, j’avais la vie devant moi
les amours les copains les copines les cours emmerdants et les
profs qui font chier. J’avais pas tout l’amour que j’aurais
voulu avoir de mes parents, j’avais un petit frère que j’aimais
plus que tout, une sœur avec qui je me prenais tout le temps la
tête et déjà un frère hautain blessant et violent mais je ne
savais pas que le pire était à venir, je ne savais pas que j’allais
tout perdre et « vivre » un calvaire un long périple très long…
Ca s’est passé un soir, j’avais la musique dans mon
vieux mp3 allongée sur mon lit, la flemme d’aller en cours le
lendemain, ce fameux mardi soir allait être pour moi le début de
mon enfer et je ne le savais pas, j’ai pas pu m’y préparer,
j’ai pas pu allier tout ce que j’aurais pu allier pour me
défendre, j’ai rien vu venir, juste mon frère dans ma chambre,
qui m’a pris tout ce que j’avais, mon innocence, ma joie de
vivre, mes nuits et qui m’a donné beaucoup trop de claques dans
la gueule pour une gamine de mon âge.. Ce soir là, j’ai foutu
mon mp3 dans la poubelle… J’ai eu mal ce soir là, j’ai eu
peur, j’ai eu honte... Le dire à mes parents ? Je me dis que
j’aurais dû le faire mais à 12 ans qu’est ce qu’on
comprend quand ça nous tombe dessus ? Quedal, les menaces, la
peur m’ont envahie et je ne pouvais rien dire… J’ai rien
compris, on m’avait pourtant dit que c’était interdit, que ça
ne se faisait pas, mais l’autorité d’un frère a pris toute
mon énergie, toutes mes larmes, toute la place dans ma vie et
dans mon cœur… Et faut dire que les liens que j’avais avec mes
parents n’étaient pas assez forts pour que je puisse leur dire
quoi que ce soit… Ils nous ont donné une éducation du plus
fort, et à partir de ce jour là, le plus fort c’était mon
frère. J’avais pas encore mes règles, mais pourtant j’ai
passé la nuit à essayer d’enlever les tâches de sang au fond
de ma culotte pour n’éveiller aucun soupçons. J’étais
terriblement effrayée à l’idée qu’il revienne, je n’ai
jamais eu peur de quelqu’un comme j’ai peur de lui
encore aujourd’hui, je n’ai jamais haï quelqu’un comme je
le hais aujourd’hui… Car cette nuit là ne fût pas la
dernière, j’ai passé 7 ans à avoir peur tous les soirs qu’il
vienne me retrouver ou qu’il me dise, par texto, de venir le
rejoindre, qu’il me fasse regarder les films pornos de mon père
en voulant faire pareil, qu’il veuille jouer des scènes, de le
voir excité comme ça me donnait envie de vomir… Et pourtant il
revenait souvent, souvent alcoolisé, défoncé au shit, me
faisant boire ou fumer, n’ayant pas pris de douche depuis
longtemps il puait, et que dire de ce qui se trouvait dans
son caleçon… Et tous les soirs je devais lui dire en revoir,
tous les matins lui dire bonjour, le voir au collège, le sentir
rien que le sentir. J’avais tout perdu, tout, tous mes rêves,
toutes mes joies, du jour au lendemain je me suis trouvée dans
une impasse, une impasse qui a durée 7 ans et qui dure encore
aujourd’hui. Je pourrais pas expliquer ce qui s’est passé
dans ma tête les deux première années de ce cauchemar, c’était
le flou total, j’ai rien pigé, rien capté de ce qu’il se
passait je voulais juste une chose c’est arrêter ça, me
réveiller avec mes écouteurs dans mon lit et retourner a mes rêves
d’enfant … Mais impossible… J’ai tout tenter pour lui
échapper, je trouvais des excuses bidons, quand mes parents
partaient quelque part je faisais tout pour aller avec eux et ne
pas me retrouver seule avec lui et ma sœur. J’ai tout fait mais il
revenait à chaque fois.. et le pire c’est que je me suis habituée
à ses venues le soir, au bout d’un moment j’avais toujours
aussi peur mais je savais à quoi m’attendre, je savais ce qui
allait se passer, je savais qu’il viendrait encore une fois
appuyer ma tête sous l’eau… Un jour il m’a emmené avec
lui sur son scoot, il a dit aux parents qu’il allait acheter des
cigarettes et que je voulais venir avec lui sans même m’avoir
posé la question, on est allé a R..., il a prit un vieux chemin
de terre et on est arrivée sur un champ et on l’a fait là,
dehors… J’avais tellement peur qu’on nous surprenne, qu’on
nous dénonce, je tremblais et ça l’énervait encore plus, je
me sentais tellement coupable, coupable de quelque chose que je ne
voulais pas faire et qui me rendait tellement sale, tellement
honteuse que la voix du silence a pris toute la place de ce lourd
secret que je ne devais partager qu’avec mon cœur… Je
m’en voulait tellement d’être tombée comme une bleue dans se
piège, je ne savais plus comment faire ressortir toutes ces émotions
toutes ces angoisses toutes ces peurs… et le seul moyen que
j’avais trouvé pour échapper à tout ça, c’était de cogner
dans les murs, me faire mal, me blesser physiquement pour tenter
d’atténuer les blessures de mon cœur… C’était et ce n’est
surement pas la meilleure des solutions, mais c’est celle qui me «
soulage » quand ma tête explose.. Je voudrais pouvoir oublier
tous ces soirs à pleurer et tous ces soirs à ne plus vouloir
pleurer, toutes ces traces qui se voient ou ne se voient plus mais
que moi je sens toujours sur moi, cette odeur que je connaitrais
jusqu’à ma mort, ces phrases qu’il ma dites et qui
resteront ancrées a jamais dans ma mémoire, je voudrais pouvoir
oublier que j’ai eu un grand frère quelqu’un avec le même
sang que moi et qui a pourtant tout détruit d’une relation
frère/sœur « normale », une personne que j’aurais voulu ne
jamais rencontrer et qui me donne envie, parfois, de tout
lâcher, d’arrêter de sortir la tête de l’eau quand il
relâche la pression… Je pouvais pas vivre tout le temps avec
cette angoisse en moi, je pouvais pas supporter ça 24/24 c’était
impossible pour moi, il fallait que je trouve des parades, des «
petits coins de paradis » ou j’oubliais un peu tout ça, alors
oui je me suis souvent fait mal, j’ai bu aussi, piqué des
bouteilles d’alcool a mon père j’étais ivre et ça
me soulageait un peu j’oubliais toutes ces années j’oubliais
qu’il allait revenir j’étais ailleurs.. On me dit souvent que
je plane que je suis tête en l’air, pendant tout ce temps j’ai
tellement fait en sorte de « passer au dessus », de penser à
pleins d’autres choses que même maintenant je le fais, je plane
dès que mon cerveau le veut. Quand je suis arrivée au lycée de
B..., les choses se sont d’autant plus compliquées que mes
parents ont été différents avec ma sœur et moi, plus distants,
plus stricts, beaucoup moins proches. Patrick a grandi et n’a
toujours pas changé, toujours le même avec moi, toujours les mêmes
soirs, un peu plus violents parfois face à mes « non ».. Des
parents homophobes, distants, une mère dépressive, un père
violent, et un grand frère toujours plus viril, le bac a passer,
les menaces de nous foutre à la porte, les flics chez nous tous
les 15 jours pour un frère qui enchaine les conneries et j’ai
l’impression que catherine et moi avons payé pour ses conneries
à lui… Des perquisitions à la maison, des gardes à vues, il
planquait ses barretes dans nos chambres, ses bouteilles et
ses clopes. Les pompiers qui venaient ou les soins qu’il fallait
lui faire quand il rentrait et qu’il s’était fait fracassé
par un mec qu’il n’avait pas payé… On vivait au rythme de
notre mère et de notre frère, ses départs pour quelques jours
de soulagement et ses retours à la maison, défiguré, bourré,
défoncé, ses joues creusées, sa respiration de plus en plus
difficile, ses dents rongées… Je me demande encore comment on
a pu faire pour vivre au milieu de tout ça, comment mes parents
ont pu faire pour prendre sa défense toutes ses années, enfin
prendre sa défense… Ma mère prenait sa défense assez souvent
et mon père suivait ma mère, mais quand elle s’énervait contre
lui c’est vrai que mon père lui en faisait baver aussi….
Nous au milieu de tout ça on voulait juste un peu
de reconnaissance, on voulait juste leur dire des fois : «
houhou on est là on existe ! ». Mais il n’y avait personne
pour répondre à nos appels… L’ignorance est la pire des
souffrances que l’on puisse faire à quelqu’un, et c’est ce
qu’ils faisaient, et nous on se faisait toutes petites, pour
s’en prendre le moins possible, j’aurais jamais pu avouer
mon secret à mes parents dans ces conditions … Faire
souffrir un enfant n’est pas toujours puni, faire souffrir ses
sœurs non plus, je voudrais pourtant qu’ils paient pour
avoir laissé deux jeunes filles, deux gamines libre de tout subir
tout voir tout entendre sans rien devoir répondre sans même
avoir le droit de pleurer… Aujourd'hui jai porté plainte
j'attends pour être interrogée par le procureur.. et c'est
interminable..
Bonjour, Vous
avez raison : pour un enfant, il est très difficile voire impossible
de nommer l'agression incestueuse et le viol et il n'est pas rare que
cet "innommable" persiste à l'âge adulte. Souvent,
c'est la répétition d'actes auto-destructeurs, comme le recours à
l'alcool, qui remplace la verbalisation et la symbolisation, qui
tente d'atténuer les souvenirs, la douleur du vécu. Aujourd'hui,
vous êtes parvenue à sortir du silence et décidée à accuser
votre agresseur : que de chemin parcouru dans cette lutte pour la vie
que vous êtes en train de gagner. Vous avez aussi conscience de
la complicité "au mieux" passive de vos parents et, là
encore, vous avez raison car ils sont responsables de la dynamique
familiale pathogène. Souvent le passage à l'acte abusif d'un
frère sur sa soeur résulte d'un dysfonctionnement profond du
système familial : votre frère est coupable certes mais vos parents
sont coupables du climat violent et des transactions familiales
ambivalentes, floues, interdites, "perverses" ... Ils
n'ont pas su ou pu investir leurs enfants. Ils n'ont pas su ou pu
les protéger. Finalement, en portant plainte, vous rendez service
à ce frère perdu dans ses démons. Pourra-t-il s'en échapper? Ce
n'est pas votre problème car vous devez mobiliser toute votre
énergie pour assurer votre propre résilience. Vous savez que
vous êtes une victime mais cette reconnaissance doit être appuyée
par d'autres. Le procureur vous entendra mais vous avez besoin
d'autres soutiens car, comme vous le devinez déjà, la démarche
sera longue, lourde ; peut-être aurez vous parfois le sentiment de
vaciller et c'est la raison pour laquelle je vous recommande de ne
pas rester isolée. Nous pourrions publier votre témoignage en le
rendant anonyme, si vous le souhaitez, afin que nos lecteurs vous
écrivent. * http://www.sosfemmes.com/faq/email_anonyme.htm Je
me permets de vous proposer mon soutien en restant à votre
disposition. Je vous demande aussi de vous rapprocher d'une
association de proximité qui vous apportera une aide psychologique
voire un accompagnement juridique. Qu'en pensez vous? J'attends
votre réponse.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
Je suis d'accord pour
la publication mais anonyme, je tremble deja a l'idée que mon frère
vienne me voir pour se venger alors s'il voit ça.. Vers qui je
peux me tourner ? quelle association ? comment engager le sujet
? Merci de votre écoute...
Bonjour, Je
rendrai votre témoignage complètement anonyme, par exemple, en
supprimant les noms de ville ; vous pouvez me faire confiance ;
cependant, si vous voulez des réponses autres que la mienne, il vous
faudra confectionner une autre adresse anonyme, à moins que celle-ci
le soit aussi? Là, nous sommes entre nous et je peux donc vous
fournir des adresses sur votre département, lequel est ….,
n'est-ce pas? Il est bien entendu que je ne mentionnerai pas ces
adresses lors de la publication. Je vous conseille de contacter
cette association : * (adresse effacée pour préserver
l'anonymat)
Entrez bien dans leur site ; vous comprendrez que
malheureusement l'inceste n'est pas rare et que les victimes sont
reconnues. Il vous suffira de dire "j'ai été victime
d'inceste par mon frère et j'ai décidé de porter plainte ; j'ai
besoin de soutien". Par ailleurs, je vous engage à consulter
le site de cette association même si hélas, elle n'a pas d'antenne
(me semble-t-il) dans votre région : *
http://www.lemondeatraversunregard.org/ De
même que celui-ci : * http://aivi.org/ Vous
avez eu le courage de rompre le silence ; ne restez pas isolée et
continuez à faire entendre votre voix comme d'autres :
*
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Alixe
Loane
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Alixe a été
violée pendant 9 ans par son frère ... Son site personnel
est un témoignage
exceptionnel
sur sa vie, son parcours, son combat et sa quête du bonheur. Un
témoignage exceptionnel aussi parce qu'il
est possible de retrouver son harmonie.
Merci à Alixe. Alixe est une amie de
sosfemmes.com http://alixe.loane.free.fr/
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Si
vous n'habitez plus dans ... faites moi le savoir. Et puis,
puis-je vous demander votre âge? Merci pour votre
participation. Votre voix donnera un ton supplémentaire à cette
lutte. Cordialement, Chantal POIGNANT
Bonjour, Je ne donne
pas mon nom de famille dans cette adresse ni mon prénom donc c'est
bon ? J'ai 22 ans et oui j'habite toujours le... merci pour vos
conseils. vous pourrez me dire quand ce sera mis sur le site
? * sarah44480@live.fr
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