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Je ne supporterai pas le fait de te faire du mal
Novembre 2013
Je me permets de vous contacter pour vous demander un conseil. Je précise que je suis un homme de 35 ans. J'ai rencontré une femme dont je suis
trés amoureux il y a de cela 9 mois. Nous vivons une belle histoire mais
elle a vécu avec un homme qui lui a fait subir des violences
psychologiques et des manipulations pendant 4 ans. Elle a quitté cet
homme mais bien sur elle a du mal à recommencer une histoire avec moi. Je le
comprends et je respecte.
Lorsque son moral est au plus bas, au delà du fait de se dévaloriser, sa
principale requête me concernant est "il vaut mieux qu'on arrête, je ne
supporterai pas le fait de te faire du mal". Mais je sais que ce sont ces "démons" qui la poussent à réagir comme ça alors que ses sentiments sont
clairement opposés.
D'où ma question : comment réagir à ce genre de comportement en
respectant son passé, en faisant attention au mieux à elle sans la froisser
mais sans répondre à cette fuite ?
Voilà, j'espère que vous pourrez répondre à ma question.
Merci d'avance
fred
Bonjour,
Il y a de plus en plus d'hommes qui nous écrivent et je trouve cela réconfortant, car cela montre que la barrière des genres avec tous les stéréotypes qui y sont attachés(l'homme doit être viril, fort...) n'est pas si imperméable que cela et que les "malheureux" qui humilient et frappent leur compagne parce qu'ils ne peuvent résister à leur angoisse, quant à leur propre image personnelle déficitaire, n'auront plus guère de tels "modèles" à se raccrocher (je l'espère).
Espérons que bientôt, ces individus qui ne cherchent qu'à dominer leur conjointe, révélant là, leur fragilité, leur impossibilité à se constituer intimement, n'auront plus besoin de recourir à des schémas destructeurs ; en effet, ce n'est pas le hasard si les violences sont souvent reléguées dans la sphère familiale ; si, à l'extérieur, ces individus peuvent offrir un visage respectable par ailleurs : ils sont protégés par le voile du "paraitre" qui se déchire à la maison parce qu'ils ont besoin d'un exutoire : leur femme, sur laquelle, ils renvoient leurs inquiétudes, leurs carences affectives.
Voilà, la violence n'est pas le fruit du hasard ; elle est l'expression aussi, d'un manque insupportable pour ces tyrans domestiques, que je n'excuse absolument pas, mais je vous donne des clefs pour que votre amie puisse comprendre que tous les hommes ne sont pas amenés à être violents, qu'il y a des hommes « normalement » constitués, dont vous faites
certainement partie, qui parviennent à surmonter les faiblesses que chacun d'entre nous renferme (homme ou femme)ou qui, tout simplement, acceptent de ne pas être toujours : "le plus fort, le maître de la maison" parce qu'ils n'ont pas à se le prouver, ni à eux-même ni aux
autres, parce qu'ils n'ont pas peur d'être seulement "eux", parce qu'ils s'estiment suffisamment pour ne pas avoir besoin de dominer l'autre.
Montrez vous patient, serein, épanoui, prêt à donner et à recevoir mais sans être pressant ; laissez lui le temps de se reconstruire, d'avoir confiance en elle, renvoyez lui votre bonne humeur et non pas vos appréhensions, quant à l'avenir de votre relation ; dites lui que vous
lui faites confiance parce que vous l'estimez, ne vous laissez pas ternir par son inquiétude car elle cherche à savoir jusqu'à tel point, elle peut compter sur vous ; elle cherche à vérifier la solidité de vos sentiments et leur nature.
Elle ne peut plus croire sur parole ; seul, le temps montrera que vous l'aimez vraiment et que vous l'acceptez telle qu'elle est : avec ses doutes, ses cassures, son angoisse. Dites lui, que c'est comme cela que vous l'aimez, même si vous préférez la voir sourire!
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
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