J'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi
Novembre 2013
bonjour,
Je subi la violence du père de mes enfants depuis de nombreuses années ; j'ai 4 enfants.
Le 2 juillet tous s 'est fini grâce à l intervention des gendarmes, l
une de mes ainées à appelée la gendarmerie, car il se déchainait sur
moi devant les filles.
Nous sommes passés en référé en urgence la semaine dernière.
Le jaf a autorisé les filles à partir tous le mois d aout avec lui chez ses parents.
Je ne comprends pas cette décision.
Alors qu'il faisait régner l'enfer à la maison, il a le droit de les prendre avec lui.
Pourquoi je me sens aussi coupable de cette situation, je n'ai pas le moral, mes filles me manquent.
Aidez moi à comprendre pourquoi j ai l impression que tout s'est écroulé autour de moi.
Je suis suivie par une assistante sociale mais quoi faire d'autre, je
ne gagne pas assez par faire vivre mes filles, mais trop pour touchée l
API
le JAF a décidé d une pension alimentaire de 400€.
géraldine
Bonjour,
Le JAF considère qu'être "un
mauvais mari" ne veut pas dire forcément être "un mauvais père" et il
pense que le lien père-enfants doit être préservé malgré la séparation
du couple ; il fait bien la différence entre la maltraitance sur la
femme et la maltraitance sur enfants car dans ce dernier cas, le père
n'aurait pas eu un droit de visite et d'hébergement, aussi facilement
et aussi longtemps.
Tout d'un coup, vous êtes
privée de votre univers familier, c'est à dire, de vos enfants mais
aussi de la "relation" qui s'était installée entre vous et cet homme
violent et qui a contribué bien-sûr, à vous fixer dans une certaine
position de femme, une image, à laquelle vous étiez "habituée" ;
aujourd'hui, vous êtes seule face à vous-même et délivrée de ce tyran
mais vous ressentez alors, comme une impression de vide parce que
jusque là, tout s'organisait autour de cet individu menaçant et même,
votre propre image.
Vous allez devoir
réapprendre à reconstruire votre identité de femme et pas seulement de
femme blessée pour justement, pouvoir apporter à vos filles, à leur
retour, la certitude que vous savez vivre autrement et mieux, d'autant
plus que, l'aînée ayant avec raison, appelé les gendarmes pourrait se
sentir responsable de votre mal-être, de la séparation ; ne laissez pas
cette responsabilité, cette culpabilité à un enfant.
J'imagine très bien votre
désarroi par rapport aux problèmes budgétaires mais sachez que vos
enfants préfèrent, sans aucun doute, vivre avec moins plutôt qu'avec
une mère violentée.
C'est maintenant à la
conquête de vous-même, que vous devez partir et c'est certainement
cette impression d'être responsable de ce que vous allez devenir, de
votre nécessaire reconstruction, qui vous fait peur ; vous avez la
possibilité de rencontrer d'autres personnes, dans le même cas que
vous, dans certaines associations :
* http://www.solidaritefemmes.fr/
Un soutien psychologique vous serait aussi fort utile (gratuit pour tout assuré social) :
* http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_psys.htm
Ne regrettez rien et surtout pas cette illusion de "possible bonheur" avec cet homme.
Regardez devant vous!
PS : souvent les femmes
victimes de violences se sentent responsables de l'échec de leur couple
parce qu'elles se disent : "si j'avais été comme cela,ou comme ceci,
peut-être aurait-il été plus gentil...." ; or, c'est complètement faux
; lisez ces pages :
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_differentes_formes.htm
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_profil.htm
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_cout.htm
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_cycles.htm
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil |