Elle n'a pas été prise au sérieux lors de sa plainte.
Octobre 2014
Bonjour,
Ca
fait longtemps que je regarde votre site et que j'ai envie de vous
écrire, mais j'ai mis du temps à me décider. Aujourd'hui je me
suis décidé car j’ai besoin de raconter ce qu’il m’est
arrivé, même si ça c’est passé il y a un peu plus de 10 ans. A
l’époque personne ne m’a cru, et l’enquete de police a
été baclée. J’étais une gamine, au collège, comme on dit "
une fille avec des problèmes ". J’avais des mauvaises
notes, j’embêtais mes profs et surtout je voulais qu’on
s’intéresse à moi. On m’a envoyé voir le conseiller
d’orientation qui devait soi disant m’aider. Au début il a été
très gentil avec moi . Je me rappelle très bien comment il m’a
regardé, ca m’avais fait bizarre et j’ai pensé qu’il
voulait vraiment m’aider. J’avoue que je l’avais trouvé
mignon, il venait au collège en moto et je trouvais ca trop classe. J’ai été le voir plusieurs fois. Comme je voulais l’impressionner
et qu’il s’intéresse à moi ( j’étais très bête) je lui ai
dit que je m’intéréssais qu’au sexe. Il a pas hésité une
seconde et il m’a demandé de lui montrer ce que j’aimais et de
lui faire des trucs. C’est là que je me suis rendu compte que
c’était grave, et j’ai voulu partir. Mais il m’ a obligé, il
m’a dit que si je faisais pas ce qu’il voulait il m’enverrait
dans une école pour débiles. Moi j’ai eu peur, parce que j’ai
cru qu’il pouvait vraiment le faire. Et je lui ai fait des
phellations et je l’ai laissé me tripoter. Aujourd’hui j’ai
vraiment honte de tout ce que j’ai fait. Mais en même temps je me
dis que c’était aussi de ma faute parce que c’est moi qui
l’avais provoqué. Ca se passait dans son bureau, et il
fermait à clé pour que personne ne rentre.
A
la fin de l’année je suis partie de cette ville parce que j’avais
été placé dans un foyer et c’est comme ça que ça c’est
arrêté. Trois ans après j’y pensais toujours alors j’en
ai parlé à mon éducatrice. Elle l’a dit à la police et ils ont
fait une enquête. Mais comme j’arrêtais pas de parler de sexe au
collège, que j’avais eu des histoires avec des garçons de ma
classe, tous ceux qui travaillaient au collège ils ont dit que
j’étais une fille qui créait des histoires. Personne ne m’a
cru, j’avais pas de preuves et lui a tout nié bien sûr. Et
l’enquête c’est arrêtée là.
Aujourd’hui
je me dit toujours que c’est pas juste. Il continue sûrement à
faire du chantage et à se servir de son métier pour avoir ce qu’il
veut des filles jeunes et un peu paumées et personne ne l’arrête. Moi j’ai fait ma vie, j’ai une petite fille mais des fois j’y
pense . Je ne fais confiance à personne et j’ai souvent peur que
ma fille tombe sur quelqu’un comme ça, parce que en plus après
j’ai encore rencontré d’autres personnes qui ont vraiment été
mauvaises pour moi. Des fois je me dis que c’est peut-être
moi qui cherche ce genre de problèmes et que ça lui est
arrivé qu’avec moi parce que je lui avais dit que je
m’intéréssais au sexe.
Mais
quand j’entends parler d’un pédophile qui travaille avec
des ados je regarde en espérant que ce soit lui et qu’il
l’est attrapé. Je me dis que si une autre fille va à la
police, ils feront le lien avec mon histoire, même si ça c’est
passé il y a longtemps et que peut être ils réussiront à
l’arrêter. Mais des fois je me dis que les affaires sont peut-être classées quand elles sont vieilles et que de toutes faons ces gens
là s’en sortent toujours Pendant combien de temps la police garde
des dossiers ? Est-ce que quelqu’un d’autre a vecu ce genre
de choses avec un conseiller d’orientation ?
Je
pense que j’ai surmonté tout ça, mais je voudrais qu’il soit
puni et ne recommence plus. Après toutes ces années, j’y pense
encore, est-ce que c’est normal ? qu’est-ce que je peux
faire pour ne plus y penser ?
Merci
beaucoup de m’aider. Je vous autorise à publier mon témoignage.
Crista
Bonjour et désolée de vous répondre
tardivement mais je reviens tout juste de mes congés. Je prends
votre message au sérieux car de toutes façons, votre situation est
problématique puisque dix ans après ces faits que vous relatez,
vous semblez être toujours en demande de réparation, ce qui est par
ailleurs compréhensible pour toute personne qui serait confrontée à
ce type de vécu. Vous y pensez encore,dites vous, et c'est
"normal"car n'importe qui, victime d'une manipulation, se
sent forcément trahi(e), trompé(e), utilisé(e), dévalorisé(e), ce qui engendre une blessure laquelle peut s'ancrer profondément
dans l'appareil psychique et provoquer un certain déséquilibre, un
mal être durable. Voir ici : *
Mémoire
traumatique et victimologie
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Site
de l'association Mémoire
Traumatique et Victimologie,
créée en 2009 et présidée par le Dr Muriel SALMONA,
spécialiste des psychotraumatismes dus aux violences. Mémoire
Traumatique et Victimologie
est une association de formation, d'information et de recherche
sur les conséquences psychotraumatiques des violences. Elle a
pour but d'améliorer l'identification, la protection et la prise
en charge des victimes de violences par une meilleure information
du public et par la formation des professionnels impliqués,
d'améliorer leur orientation et leur accès à des soins
spécialisés de qualité, et aussi d'améliorer la connaissance
et compréhension des conséquences des violences, dans l'optique
de lutter contre toutes les violences et d'améliorer leur
prévention. http://memoiretraumatique.org/
|
Vous avez construit votre vie mais vous gardez une certaine
angoisse qui non seulement, pourrait rejaillir sur votre fille mais
aussi brutalement sur votre propre image, si un jour, vous vous
retrouvez confrontée à des doutes quels qu'ils soient. Votre
plainte a été classée sans suite mais si, d'autres témoignages
apparaissaient venant conforter le vôtre, alors soyez certaine que
la justice s'intéresserait de plus près à votre histoire et
rouvrirait une enquête visant à établir la réalité des faits, la vérité si possible. Votre témoignage publié sur notre site
pourrait en "attirer" d'autres mais attention de ne pas
tomber dans la diffamation. Est-ce que je mets cette adresse mail
ou une autre? Avez vous reçu un soutien psychologique au moment
de cette révélation? Dans l'attente de votre réponse,
Cordialement, Chantal POIGNANT Agent de conseil SOS Femmes Accueil 2, rue Saint-John Perse F - 52100 Saint-Dizier
Bonjour, Merci
beaucoup pour votre réponse. Je me sens enfin un peu comprise. Je
vais regarder de prés le site sur les traumatismes. J'ai déjà
vu des psychologues et ça m'a permit d'aller mieux, je me dis que
je devrais peut-être y retourner. Vous pouvez mettre cette adresse.
Crista Contacter Crista
Merci infiniment pour votre participation. Votre témoignage
sera publié très prochainement. Assurément, vous devriez
reprendre une thérapie de soutien. Tenez moi au courant de votre
évolution et de vos démarches. Cordialement,
Chantal POIGNANT Agent de conseil SOS Femmes Accueil 2, rue Saint-John Perse F - 52100 Saint-Dizier
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