| Elle a des envies de violence envers sa compagne Email
en pied de message
Janvier 2015
Bonjour,
Je ne sais pas trop si je m'adresse au bon endroit.
J'ai hésitez à me confier à un psy dans ma ville mais j'ai peur que ça ne débouche sur rien...
Voilà, je suis une étudiante de 21 ans, en couple depuis quelques mois avec une femme.
Récemment, j'ai eu des envies de violence envers elle. Je ne sais pas pourquoi, ça viens comme ça quand on est seules.
Je sais que c'est mal, que je ne peux pas la frapper, éthiquement mais aussi parceque je risquerais de la perdre.
J'ai retourné cette violence contre moi, ce n'est pas une solution, mais ça permet de palier. Rien qui porte à conséquence sur ma santé mais elle s'en ai rendu compte et ça la blesse que je me fasse mal.
Le souci c'est que cette envie de violence ça me bouffe si j'essaye de la mettre de côté.
Je ne sais pas quoi faire, j'ai pensé à m'éloigner d'elle mais j'ai peur que ce ne soit que partie remise. Et je ne veux pas la perdre.
Merci de votre écoute
Bonjour,
Vous êtes lucide sur le fait que ces "envies de violence" ne sont pas anodines même si (et aussi parce que) elles vous semblent surprenantes et qu'elles vous déstabilisent, vous angoissent.
Justement, je pense que ces "pulsions" correspondent à une montée d'angoisse qui ne veut pas se dire ou ne peut pas.
Qu'est-ce ce que vous craignez sans oser vous le dire? Est ce que cela a un rapport avec la représentation de votre couple? Est-ce que cela a un rapport avec la représentation que se font les autres de votre couple? Est-ce que cela a un rapport avec la place de l' amour et l'expression de cet amour au sein de votre couple : par exemple, avez vous l'impression qu'elle vous aime moins que vous ne l'aimez? Lui reprochez vous certaines choses et réciproquement? etc...
Il est bon, en effet, de savoir ce qui se cache derrière nos pulsions agressives et de pouvoir ainsi les contrôler ; tout le monde a des pulsions agressives plus ou moins fortes et cela dés la naissance mais ces pulsions doivent être transformées, "sublimées"...
Vous dites que vous les retournez directement contre vous, c'est à dire que vous ne parvenez pas à "socialiser" cette agressivité et évidemment, ce n'est pas une "bonne" solution.
Pouvez vous, à la lumière de ces quelques hypothèses, m'en dire plus?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
Bonjour,
Tout d'abord merci beaucoup de votre réponse,
Je suis d'accord avec vos remarques mais je crains qu'aucune de vos hypothèses ne correspondent à la raison de cette angoisse, pas à ma connaissance en tout cas.
La représentation du couple? Aucun souci de ce côté là.
L'expression de cet amour? je ne pense pas non plus.
Je me demande si cela n'a pas un rapport avec le sexe. C'est suite à ces moments là que cette envie de violence venu pour la première fois. A présent elle sort de ce cadre mais elle deviens plus forte dans l'intimité (le noir, seule à seule,...)
Qu'entendez-vous par "socialiser cette agressivité"?
Pensez-vous que ces pulsions, qui "sont présentes chez tout le monde dès la naissance", à ce titre, existeront tout au long de notre vie?
Vous parlez de les transformer, mais vers quoi?
J'aimerais vous en dire plus mais à vrai dire je ne sais pas quoi préciser.
Dans l'attente de votre réponse,
Cordialement,
Bonjour,
Oh, vos questions précises relèvent d'un vrai cours de psychologie que nous ne pourrons pas traiter ici.
Disons que la pulsion d'agression, en psychologie, se caractérise comme la tentative d'actualisation d'une "chose" refoulée dont la personne n'a pas conscience en ce sens qu'elle ne sait pas qu'elle refoule telle "chose" ; il vaut mieux dire que l'angoisse ne veut pas se dire, ne veut pas être "saisie" et chercher donc, ce qui se cache derrière les émotions que vous ressentez.
Vous avez répondu à mes hypothèses et aucune ne vous semble cohérente.
Il faut alors continuer à chercher dans le rapport sexualité et subconscient ce qui voudrait se dire.
Mais j'ai bien peur que mes mots ne vous rassurent pas et au contraire qu'ils renforcent votre angoisse...
Je m'en voudrais d'assombrir, de quelques manières que ce soit, votre histoire d'amour (et notamment avec des théories psy non vérifiables puisque vous n'êtes pas dans un processus thérapeutique) alors que l'établissement de liens affectifs (ce que vous avez parfaitement réussi) est l'aspect le plus positif des relations humaines.
Sachez cependant, que nous apprenons à nouer les liens que nous aurons à l'âge adulte grâce à ceux que nous aurons établis au tout début de notre vie : les sentiments d'attachement se forment dans notre enfance, nous ne les apprenons pas, nous les ressentons et cela se traduit aussi sur le plan biochimique.
Peut-être que, revenir en arrière, explorer vos plus jeunes années, vous aideraient à comprendre?
N'auriez vous pas envie d'entreprendre une recherche de vous-même à travers un processus psy?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
Bonjour,
Merci pour votre nouvelle réponse,
Juste quelques questions:
Qu'entendez-vous par processus psy?
A qui pourrais-je m'adresser? je n'ai aucunement envie d'y passer un budget important que je n'ai d'ailleurs pas, encore moi de me retrouver fasse à quelqu'un qui me dit "Hum, il va y en avoir pour longtemps"
J'ai déja rencontré des psy petite, la seule que j'ai trouvé censé m'a dit "Ce n'est rien, tu es juste hyperémotive, tu devrais essayer de faire de la sophrologie" mais allez voir quelqu'un pour raconter ses malheurs, c'est tellement déprimant comme idée.
Je n'ai pas été battu, ni ai subit de traumatisme dans mon enfance. J'ai une famille avec qui je m'entend bien, qui m'aime et que j'aime. J'ai certes eu des difficulté à me faire une bande d'amie à l'école mais j'ai toujours eu au moins une amie sur qui compter et à présent, ma "vie sociale" est épanouie.
Nan, cette angoisse n'a aucun fondement logique pour moi. Pourquoi allez creuser dans mon passé dans le but d'y trouver quelque chose de "noir"? A force de creuser, je finirai bien par trouver quelque chose, ou à extrapoler quelque chose pour quelle convienne mais n'est-ce pas le contraire de l'objectif?
Etre heureux, n'est ce pas voir positif, regarder vers ce qui va bien, profiter des joies et s'arrêter pour profiter de tout les petits moments de bonheur? N'est-ce pas là le meilleur moyen d'être bien dans sa peau?
Encore une fois j'ai posé plus de questions que prévu, je ne sais pas si vous pourrez y répondre comme ça mais merci tout de même.
Cordialement,
Bonjour,
Sincèrement, je suis tout à fait d'accord avec cette expression "pourquoi allez creuser dans mon passé dans le but d'y trouver quelque chose de noir" et d'ailleurs, avec l'ensemble de votre message...
C'est la raison pour laquelle j'ai bien insisté, au tout début de notre communication, sur le fait que la pulsion "agressive" était présente très tôt dans notre vie et partagée par tout le monde.
Dans la plupart des cas, elle se "sociabilise", se "sublime" mais peut transparaître tout au long de la vie à des degrés divers ; le sport, l'art, toute forme d'expression et de réalisation peut aider à la "canaliser"; par ailleurs, Mélanie Klein a très bien décrit, dans "L'amour et la haine", la co-existence de ces deux "pulsions" ; vous devriez lire cet ouvrage.
Si j'ai envisagé un processus psy, c'est parce que vous vous posiez beaucoup de questions à propos de cette "agressivité", laquelle semblait profondément vous gêner.
PS : un "processus psy, cela peut être une psychanalyse (très chère) ou une thérapie de soutien (gratuite en CMP).
Si, vous parvenez à équilibrer vos émotions et goûtez à une vie épanouie, je ne vois pas effectivement la raison de consulter sauf à acquérir une meilleure connaissance de soi-même.
Votre réflexion est très intéressante et j'aimerais pouvoir publier votre témoignage (anonymement ou avec un mail anonyme si vous souhaitez d'autres points de vue) dans notre espace échanges.
Me l'autorisez vous?
Je reste à votre disposition.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
Bonjour,
Je vais me renseigner sur les pistes que vous m'avez donné. Merci de votre écoute.
Je n'ai rien contre le fait de publier cette réflexion anonymement, allez-y.
Merci infiniment pour votre participation.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
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