Oriane nous fait part de son expérience Janvier 2015
Oriane, longtemps en communication avec nous, nous renseigne sur son expérience de l'EMDR.
Nous la remercions vivement.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Embrigadée enfant dans une famille sectaire misérable et incestueuse, puis agressée à vingt ans, j’ai mis de longs mois, à recoller les morceaux de mon histoire en partie grâce à votre site. Le déclic est venu au travail où une formatrice a dit que tout venait de notre état d’esprit.
J’ai écris tout ce qui me revenait, pensant ainsi me décharger et m’en sortir seule, mais deux ans plus tard je n’avais pas avancé.
Sur vos conseils je me suis alors tournée vers le centre médico psychologique local où j’ai rencontré un infirmier qui m’a donné quelques objectifs à atteindre et j’ai pu avancer un peu mes projets. J’avais en fait simplement besoin d’être crue.
J’ai rencontré la psychologue (familiale) quelques mois plus tard mais dès le 1er rendez-vous je me suis sentie jugée, incomprise. Les séances avec l’infirmier peu professionnel et cette psy se passent mal, je panique et j’abandonne la thérapie ! mais je fais des recherches qui m’apprennent que peu de gens voire même peu de psy sont formés aux problèmes rencontrés par les « victimes ».
Je contacte une association d’aide aux victimes mais les psys sont débordés.
Décidée à m’en sortir, je retourne alors vers le CMP, mes problèmes n’étant en effet pas résolus, mais je tourne en rond, la psy ne m’aide pas…Elle est surement très compétente mais pas pour résoudre mes problèmes. J’entends alors parler d’une thérapie particulièrement adaptée aux victimes : l’EMDR.
Il s’agit d’une thérapie courte qui agit grâce aux mouvements de nos yeux, cela semble étonnant mais je quitte définitivement le CMP et je me décide à contacter le psychologue EMDR le plus proche de chez moi. J’obtiens rapidement un rendez-vous. Les séances durent 45 minutes. Chaque séance coûte 50 euros. Le médecin est très gentil, son cabinet est très accueillant. Voulant avancer j’ai demandé à réaliser une séance par semaine.
La 1ère séance il m’a demandée de lui raconter mon vécu, je le connaissais donc cela a été vite, puis il m’a demandé si j’avais vécu des traumatismes.
JAMAIS la psy du CMP ne m’a posée cette question.
Il m’a expliquée que je suis victime de psychos traumatismes et que mon cerveau s’en souvient très bien, l’EMDR ne va pas me faire oublier mon histoire mais je vais parvenir à apaiser les émotions. Je suis très confiante.
Dès la 2ème séance j’ai accepté de travailler le 1er traumatisme. Je commence à le décrire tout en suivant des yeux l’objet que le médecin déplace devant moi, (là encore jamais la psy du CMP n’a travaillé les traumatismes). Parler de l’évènement est difficile mais indispensable, le médecin me propose ensuite d’imaginer la scène vécue d’une autre manière, il m’y aide même, les évènements prennent alors une autre dimension, sont moins douloureux, j’ai senti une boule quitter mon estomac et descendre vers le sol ! avec le médecin je continue les mouvements oculaires et il m’accompagne dans mes ressentis.
La nuit suivante je n’ai pas réussi à trouver le sommeil.
Le médecin m’a demandé de vivre normalement entre les séances de ne pas chercher d’explications ou autres, que les bienfaits de l’EMDR vont continuer.
Nous travaillons les séances suivantes sur le même principe.
A l’issue de la 3ème séance je sors épuisée, avec la sensation étrange d’avoir les yeux propres, et là encore la nuit suivante je dors mal.
Séance numéro 4 je parle de ces sensations physiques au médecin qui m’expliquent que les traumatismes subis ont aussi eu un impact sur le corps, que j’avance car j’ai des sensations positives.
Je sors de cette séance épuisée et avec une douleur sur une jambe.
Séance 5 j’ai besoin de parler de faire une synthèse. Cette séance ressemble alors plus à une séance de thérapie classique où l’on échange avec le médecin. Je me suis aperçue que je dois faire l’effort de me remémorer certains évènements, quand je pense au 1er traumatisme par exemple il me vient à l’esprit la scène modifiée avec le médecin j’ai du mal à me remémorer la scène réelle.
Séance 6 nous attaquons le dernier traumatisme mais il n’a plus énormément d’impact je me sens nettement plus forte. Je décide de mettre fin à la thérapie.
Je peux maintenant me tourner vers un autre objectif : m’ouvrir à la vie en veillant à m’entourer de bonnes personnes. Découvrir le monde, la vie tout en étant prudente mais sans excès.
J’espère que ce témoignage pourra aider d’autres personnes.
Oriane |