| Cette maman cherchait de l'aide pour sa fille maltraitée par son conjoint
Octobre 2015
Bonjour,
Bientôt un an depuis notre dernier contact et beaucoup de choses se sont passés.
Ma fille a quitté son compagnon au mois de février et vit à la maison depuis. Au début nous avons pensé que c'était peut-être un aller-retour comment souvent et puis non cette fois ci c'était la bonne. Nous ne savons pas ce qui s'est passé, pourquoi du jour au lendemain elle est arrivée à la maison pour ne plus repartir, nous n'avons pas posé des questions... Nous sommes soulagés et contents de revoir notre fille sans ce voile de tristesse sur son visage. Elle avait retrouvé du travail dès le mois de décembre, elle va signe son CDI à la fin de ce mois ci comme comptable, tout rentre dans l'ordre petit à petit.
Tout n'a pas été facile, en effet on ne rompe pas 4 ans de relation sans peine; lui n'a pas accepté la rupture facilement, elle a eu le droit à la demande de mariage à genoux, aux menaces de suicide, aux insultes...Moi je tremblais, elle a tenu bon. Elle a dû faire aussi le deuil de leur chien, qu'il n'a pas voulu lui laisser mais qu'il a aussi utilisé pour tenter de la faire revenir. Elle a beaucoup pleuré pour cette bête (un très bon chien que nous avons eu très souvent à la maison) elle lui a même proposé de lui racheter mais il n'a rien voulu savoir. Le bail a été résilié au moins de juin ils n'ont plus rien en commun maintenant. Reste à résoudre un problème de tél portable, en effet elle lui avait offert un iphone à Noel, ce tél est au nom de ma fille et c'est elle qui continue à le payer (il es rayé chez au orange pour défaut de paiement) Il n'a pas voulu le lui rendre, il ne veut pas le reprendre à son nom (ça ne l'arrange pas!) Je conseille à ma fille de résilier la ligne, elle dit qu'elle va le faire et puis ça traîne, je pense qu'elle n'a pas envie (ou peur?) de avoir à nouveau à faire à lui. On va y arriver, encore un peu de patiente.
Ma fille ne parle jamais de son histoire. J'ai eu de bribes de confidences... au début de la rupture il y a eu de l’énervement tant elle avait du mal à gérer le stress. Maintenant elle reprend gout à tout, elle revoit ses anciennes copines, elle est parti en vacances avec, les premières depuis 4 ans...J'aimerais qu'elle aille voir un psy pour faire un point sur elle même, pour comprendre pourquoi et comment elle était arrivée à accepter une relation si néfaste, mais elle me ferme la porte en disant qu'elle va bien, encore une fois je n'insiste pas je ne la brusque pas. Elle dit qu'elle sais ce qu'elle ne veut plus dans une relation...
Un détail, elle suce son pouce à nouveau! la surprise! elle m'a dit que ça fait à bon moment qu'elle le fait, que au début (au début de quoi?) cela l'aidait à dormir et maintenant elle a dû mal à s'en passer, "t’inquiète ça va passer aussi" me dit elle...Elle se console comme une petite fille qu'elle n'est plus...Encore fragile, danger?
Je tenais à vous dire Merci pour votre aide. Elle m'a été précieuse à de moments où mon angoisse été insurmontable. Vous avez trouvé les mots pour me rendre la situation "supportable" et m'a permis de rester à ma place et de ne pas rajouter aux problèmes de ma fille les miens; j'ai suivi vos conseils et mon instinct de mère et cela a permis sans doute à ma fille de revenir à la maison sans craintes. Reste encore du chemin mais je sens que ensemble on va réussir.
Si mon témoignage peut servir aux familles ou proches des femmes en difficulté je vous autorise à me publier (Anabella n'est pas mon prénom). Je aurais envie de leur donner de l'espoir, de leur dire qu'il ne faut rien lâcher. Je sais que la situation de ma fille n'était pas la plus dramatique mais peut importe le degré aucune maltraitance est acceptable et il faut se battre à chaque instant et souvent pour nous la famille le combat est silencieux mais persistant. Ma fille m envoyais de messages me racontant se petits malheurs quotidiens ou qu'elle n'arrivait pas à dormir, qu'elle était fatiguée (dingue! comment la fatiguée à souvent était la réponse invoquée) Je lui répondais "papa est moi sommes et serons toujours de ton côté quelque soient les circonstance" "la maison est toujours ouverte, tu viens quand tu veux le temps que tu veux" Le jour qu'elle a dit à son père qu'elle allait s'installer en certain temps à la maison il lui a répondu "j'en suis bien content, prend le temps qu'il te faudra"
J'espère que tout va continuer pour le mieux, s'est bien engagé je pense.
Merci encore
Mina
Bonjour,
J'espère que vous n'avez pas pris mon silence pour de l'indifférence mais notre réseau informatique a connu quelques défaillances et je ne parvenais plus à communiquer.
Je suis soulagée, comme vous, du fait que votre fille ait réussi à briser l'étau de l'emprise ; sans doute, n'y êtes vous pas pour rien dans ce processus car la manière dont vous avez accompagné votre fille est certainement cruciale dans sa prise de conscience et sa décision.
Bien sûr, vous savez qu'il faudra encore être d'une vigilance discrète et lui assurer un soutien ferme sans être pesant ; vous savez faire mais il faut aussi que cette "petite-fille" grandisse ; son refus, pour l'instant, d'entreprendre une thérapie marque peut-être l'angoisse de se retrouver face à elle-même. Actuellement, elle est favorablement entourée par la famille et les amies mais il faudra évidemment qu'elle s'engage à construire son chemin personnel ; cependant, elle a beaucoup de cartes en main pour le réussir et notamment, un travail et tellement de tendresse autour d'elle.
Merci infiniment pour votre esprit de solidarité : il est certain que votre témoignage sera très utile à d'autres.
Merci encore...
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
SOS FEMMES ACCUEIL |
