Romy n'est pas dupe Email
en pied de message
Novembre 2015
Bonjour,
L'inceste se cache, il rôde dans les familles et meurtrit à jamais l'enfant.
Soulevons les voiles sombres.
Aidez nous, aidons nous, ne nous taisons pas.
Je n'ai pas mis de nom.Il vaut mieux les lire dans cet ordre : Un triste soir ; puis Mon frère.
Je serais heureuse et honorée si vous pouviez les publier sur votre site. En espérant que ce temoignage puisse toucher quelqu'un(e), et, peut-être, inciter d'autres personnes à se livrer et témoigner.
Faute d'une réelle réparation, cela apporte un grand soulagement, un début de transformation d'une réalité cruelle et sordide en un souvenir acceptable, sublimé par la poésie...
romy
Un triste soir
J'avais neuf ans à peine, j'étais une enfant,
Lorsqu'un triste soir, je revenais de la danse ;
Et toi, nu, tu étais en transe !
Brutalement, tu voulus entrer au-dedans
De Moi. Et depuis, plus jamais je ne fus moi.
Je t'aimais, t'admirais, te faisais confiance ;
Tu m'arrachas mes vêtements, mon innocence !
Effarée, figée, je restais pétrifiée d'effroi.
Tu me réduisis au silence,
A l'Oubli, fleuve noir de la désespérance.
Prostrée, sidérée, sans voix, je ne parlais plus.
Mais en mon cœur, en mes yeux, longtemps il a plu…
Je me souviens. Te souviens-tu ?
A de pires encor, tu m'as abandonnée.
Cette douleur, secrète, peu à peu me tue.
Pardonne-moi si je ne puis te pardonner…
Mon frère
Me hante cette si lourde et noire rancœur
Qui, lentement, ronge mon cœur,
Me dévore les tripes, le foie, les entrailles,
Entre la haine et l'amour, me prend en tenailles.
Pourtant, hélas, je voudrais tant
Oh, retrouver notre fraternité d'antan !
Tous nos rires, nos disputes, notre affection,
Pour mon grand frère, toute mon admiration.
En une folle pulsion, tu as tout brisé !
En ton bras serrée, poupée désarticulée,
Plus même ta sœur, mais demi petite chose,
Ballotée, soumise au geste odieux que tu oses,
Assouplie par l'envie de survie, je m'enfuis,
Et naïvement te dis : "Je suis trop petite !"
Ton déferlement de haine, fureur subite,
Violence, me poursuivent encore aujourd'hui.
Tes menaces me firent taire.
Mes souvenirs, longtemps, je les ai refoulés,
Puis, en pleine figure, ils m'ont explosé !
Cependant, je ne veux les emmener sous terre…
Je viens t'offrir une chance de t'excuser,
Et, surtout, d'enfin m'expliquer,
Afin d'arriver un jour à te pardonner,
Peut-être, fraternellement te retrouver,
Remettre pour toujours le passé à sa place,
Reprendre enfin notre vraie place.
Un mauvais jour, tu l'as oublié en ton cœur,
Mais je suis ta petite sœur ! |