Il m'a frappée,
il a une maîtresse, mais je l'aime
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en pied de message.
Septembre
2001 -
mai 2002
Je me présente
avant de vous raconter mon "histoire": je suis française
et mon ami polynésien, nous sommes ensemble depuis trois ans
et n'avons pas encore eu d'enfants. Nous vivons à Tahiti, et
je me plais beaucoup ici. Cela fait cinq ans que je vis là et
ma famille est en France. Une autre précision, j'ai une meilleure
situation professionnelle que mon ami et afin de palier à cela,
je lui ai donnée beaucoup afin de l'aider à avancer dans
sa vie (payer son permis, sa planche de surf, trouver un travail, etc..
) il m'en ait très reconnaissant par ailleurs. Car il n'a pas
eu une enfance heureuse (battus par ses parents, parents alcoolique...).
Lui-même ne boit pas, pour ne pas reproduire ce même scénario
avec son fils qui à 5 ans et demi et qui représente énormément
pour lui. Son fils et moi nous entendons très bien et cela le
rassure, il sait que je ne fais pas de différence et est un comportement
de
"mère" avec son fils.
En fait ce qu'il s'est passer avec mon ami, c'est qu'il avait une maîtresse
depuis 3 semaines, et que le fils de mon ami était là
pour les vacances, il me disait que quand son fils rentrerait chez sa
mère, il irait vivre chez sa maîtresse ! Mais en fait,
il disait cela, comme cela, pour m’embêter. Mais ne voulait pas
me quitter et sûrement continuer comme cela à me tromper!!!
Car il me disait vouloir profiter, avant que nous nous marions... ceci
n'est pas ma philosophie car nous avons la trentaine tous les deux et
le temps pour s'éclater est derrière nous!...
Moi je déprimais
de plus en plus, car il avait changé de comportement depuis 2
mois et voulais sortir de plus en plus mais seul. Je ne supportais plus
rien, alors j'ai décidée de poser des congés -car
je n'arrivais plus à bosser correctement et j'ai un métier
à responsabilités- et le premier jour de mes congés
(je m'en souviendrais toute ma vie) il travaillait et son fils était
garder par sa grand-mère, alors j'ai fait toutes ses affaires
et tout emmener chez ses parents ! C'est parait-il le plus vexant
pour un polynésien (je ne le savais pas alors !)
Quand il est rentré du travail, j'étais à la maison
comme une idiote! Mais bon je n'étais pas bien, je voulais rester
chez moi et j'avais prévenu les voisins d'appeler les gendarmes
(et des costauds car il est très baraqué), s'ils entendaient
quelque chose. Car en décembre dernier, il y avait eu une dispute
entre nous et il m'avait frappé, j'avais alors, pris un jour
de repos maladie mais pas fait de certificats pour coups et blessures.
A cette époque, il fumait du
cannabis, et à arrêter depuis.
Donc j'avais fermé le portail de ma maison, et lorsqu'il est
arrivé et je lui ai dis "tes affaires sont chez tes parents"
et là il est devenu FOU, il a sauté par-dessus le portail
m'a attrapée par le tee shirt, l'a déchiré, puis
il m'a forcé à rentrer dans la maison et m'a rouée
de coups j'étais tétanisé. Il m'a étranglée,
j'ai fait semblant de tomber dans les pommes mais il m'a jeté
de l'eau pour me dire "arrête ton cinéma". Je
lui disais "Arrêtes-on va parler", il ne m'écoutait
pas.
C'est bizarre les sentiments: la Haine et l'Amour sont très proches
et je l'ai vraiment ressenti là ! C'est comme si nous aurions
fait l'amour alors que nos rapports ne sont pas du tout du genre sado-maso.
Puis il a pris le couteau de cuisine et me l'a passé dans le
cou mais du côté qui ne coupe pas, puis me tenait contre
le mur et poignardait le mur. Il me disait "là, tu vas voir,
tu as osé me faire cela, tu vas aller à l'hôpital,
je vais te tuer,..." et il pleurait en même temps qu'il me
frappait. Je ne comprenais plus rien, j'avais peur, j'étais comme
dans un autre monde. C 'est indescriptible et je pense qu'il faut être
passer par là pour le comprendre. Il me coinçait
contre la gazinière et les boutons se mettaient en fonctionnement,
j'éteignais et il les rallumait...
Et puis, là, il y a eu un déclic, cela doit être
cela l'instinct de survie, je me suis dit "il faut que j'arrive
à sortir" je ne sais plus comment, toujours est-il que j'y
suis arrivée et comme le portail était fermé j'ai
sauté par-dessus (1m50 environ) et la tête la première
je me suis reçu sur le menton et mon cou à plié
(coup du lapin). Là je me suis réfugiée chez les
voisins et je me suis enfermée dans leur SDB, j'étais
obsédée par leur serrure et je n'arrivais pas à
bloquer la porte.
Après lui il est parti avec ma voiture et les pompiers sont arrivés.
Heureusement, l'un des pompiers, c'était une femme (elle est
devenue une amie maintenant) elle a était très sympa avec
moi, de toute façon j'étais ailleurs - complètement
terrorisée- c'est indescriptible. Les pompiers m'ont emmenée
à l'hôpital, pour passer les radios et ils m'avaient mis
une minerve car j'avais mal au cou.
Finalement je me suis déplacé des vertèbres suites
à mon saut par-dessus le portail, je devais garder la minerve.
Plus des hématomes sur les deux bras et la cuisse gauche. J'avais
du mal à bouger les bras et ne pouvais dormir sur aucuns côtés !
Ils ont décidés de me garder en observation.
J'ai eu deux personnes proches qui ont été avertis aussitôt,
mais quand tu te retrouves aux urgences SEULE au bout du monde,là,
ta famille te manque et je me sentais vraiment très mal.
Le soir mon ami avait appelé aux urgences, ces abrutis (excusez
moi de l'expression!) me l'ont passé je ne voulais pas lui parler,
il m'a dis "rappelle moi-même dans la nuit je veux te parler".
Après j'ai demandée à ce que l'on interdise son
entrée pour la nuit. J'ai jeté tous les vêtements
que je portais ce jour là.
Puis la première nuit j'étais sous calmant mais cela ne
servait à rien, aucun effet.
Le lendemain les gendarmes sont venus à l'hôpital (ils
étaient venus la veille à la maison mais trop tard car
ils avaient une autre affaire identique ailleurs !). Ils ont pris
ma déposition et ont convoqués mon ami pour le lendemain.
Un de nos amis commun est allé voir mon ami pour l'engueuler
et lui faire la morale. Il était en pleurs et ne savait plus
comment faire il avait besoin de parler à quelqu'un.
Puis, il est venu avec son fils me voir à l'hôpital et
les sentiments étaient très forts et on a craqué
tous les deux. Son fils lui disait "tu es NUL papa" et prenait
ma défense. Il m'a dit qu'il regrettait, me demandait pardon
etc...
Puis à l'hôpital ils m'ont gardée quatre jours,
tous les jours il me disait vous sortirez demain...Et mon ami est venu
tous les jours me voir. Il est venu me chercher, c'est moi qui le voulais,
j'avais besoin de lui. C'est étrange mais j'avais besoin de le
sentir près de moi. Je l'aime tellement que je ne pouvais et
ne peut toujours accepter que nous en soyons arrivés là!
Il était conscient d'avoir fait une grosse bêtise et faisais
le maximum pour être sympa mais pour moi c'était le dernier
effort. J'ai accepté que nous vivions tous les trois jusqu'au
départ de son fils. J'aime beaucoup son fils et je ne voulais
pas le traumatiser en le laissant finir ses vacances chez sa grand-mère,
il me réclame sinon. Donc, comme en plus il rentre en C.P. cette
année et c'est important pour lui de se sentir rassuré
comme cela il a pu avoir une fin
de vacances plus "heureuse". J'ai prévenu sa mère
(elle est polynésienne) de ce qu'il s'est passé afin qu'elle
comprenne son fils au retour de ses vacances. Alors que nous ne pouvions
pas nous voir avant l'année dernière, mais elle sait que
je m'occupais bien de son fils et cela nous a rapprochée.
Elle-même a été battue par mon ami, son ex-ami à
l'époque où ils vivaient ensemble!
Le lendemain du départ de son fils, mon ami a fait ses affaires
et, est parti vivre chez sa maîtresse, cela a été
très dur pour moi. Même si nous avons besoin d'une séparation.
Ses parents ne voulait pas l'accueillir, et il fallait bien qu'il aille
quelque part.
En ce qui concerne ma déposition à la gendarmerie, je
ne souhaite pas porter plainte car il me menace de me tuer. Il a peur
de faire de la prison ce qui le priverait de voir son fils, son seul
équilibre. Et je veux que les choses se passent aux mieux maintenant.
Cela apporterait quoi de porter plainte? Il n'est pas suffisamment solvable
pour que j'obtienne des dommages et intérêts. De plus qu'il
souhaite obtenir la garde de son fils (le droit de visite officiel)
car
rien n'a été fait depuis la séparation d'avec sa
première concubine, et cela ne se passe pas toujours très
bien entre eux deux. Tout cela ne lui apporterait que des ennuis en
plus et à moi aussi.
Depuis il vient me voir régulièrement, il y a des jours
où cela se passe bien et parfois quelques colères quand
je lui dis des choses vraies, mais après il se calme et reconnaît
que j'ai encore une fois raison. J'ai réussi à le convaincre
d'aller voir un psychologue et il a eu son premier rendez-vous la semaine
dernière, cela c'est bien passée d'après lui et
doit continuer à la consulter.
Moi je suis également suivi par un psychiatre et suis en arrêt
(45 jours pour le moment). Cela me fait du bien d'avoir découvert
ce site et à aujourd'hui je ne connais pas la suite de mon histoire...
Je pense dans un sens méritée mieux, que tout ce que je
viens de vivre, mais c'est le premier homme avec lequel j'ai vécu
et pour lequel j'ai vraiment des sentiments aussi forts. Certains jours
je me dis c'est sur ce n'est pas celui avec lequel je dois vivre, et
d'autres jours où je n'ai qu'une envie c'est que nous nous retrouvions
vraiment car je me sens très mal par moments et ne vois pas d'intérêt
de continuer sans lui. Je sais qu'il a des sentiments pour moi et même
s'il vit chez une autre en ce moment, cela ne l'empêche pas de
venir me voir (il reste pour dîner même parfois). Il ne
se sent pas bien et au fond de lui il a envie de sortir de tout cet
enfer qui lui pèse. C'est pourquoi je veux encore l'aider car
j'ai peur qu'il ne fasse une bêtise un jour et cela je ne le supporterait
pas.
En ce qui concerne mon travail, j'avais déjà un gros ras
le bol depuis un bon moment mais supportais car je devais assumer le
quotidien. Aujourd'hui, j'ai envie de changer d'emploi. La seule chose
que je veux, c'est de rester à Tahiti car je m'y sens bien. Peut-être
que le stress accumulé dans mon travail à nuit à
notre vie de couple aussi.
Et le jour où j'aurais guéri peut-être aider d'autres
femmes qui se trouvent dans une situation semblable. C'est pourquoi
je vous autorise à publier mon témoignage, et je serais
heureuse si certaines souhaitent communiquer avec moi. Voici mon adresse
e-mail: bleue@mail.pf, je
sais que je vis loin de vous toutes mais la souffrance dans laquelle
nous sommes est certainement semblable.
J'espère que vous pourrez ajouter mon témoignage, en espèrant
qu'il ne soit pas trop long mais je tenais a y ajouter le plus possible
d'information. C'est dans les détails que l'on se reconnaît
quelquefois.
Merci
à toute votre équipe pour ce site qui m'a apporté
beaucoup depuis que je l'ai découvert. Je sais que ma thérapie
sera longue, mais je dois penser aux jours meilleurs qui m'attendent...
et merci d'avance à celles (ou ceux?) qui me répondront.
Y
en a-t-il qui ont réussi à s'en sortir, et réussi
à reformer leur couple?
Y
a-t-il des hommes qui ont frappé leurs femmes et qui souhaitent
me donner leur avis?
A
tous merci, j'attends de vos nouvelles.
Mai
2002
Pourriez
vous changer sur mon témoignage, mon adresse email, afin d'avoir
plus d'anonymat, remplacer **@**.com par bleue@mail.pf,
je passe en jugement la semaine prochaine, et des journalistes seront
sur l'affaire à Tahiti.
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