Violée
par des jeunes dans le jardin de mes parents
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en pied de message.
Mars 2002
J'espère
que vous ne serez pas choquée par ces mots.Mais je pense que
de toute façon ceux qui lisent ces "lettres" s'attendent
à être choqués d'une façon ou d'une autre.
D'abord, mon histoire... J'avais 9 ans, plein de rèves dans la
tête (je suppose car je ne me souviens de rien avant le jour fatidique);
mais surtout plein d'imagination.
Je voulais batir une tente qui serait mon royaume... J'en avais parlé
à mon voisin de mon âge qui m'a proposé l'aide d'un
copain du village beaucoup plus agé (16 ans)
J'ai accepté avec joie, prévenu mes parents, et préparé
le matériel.
Ce copain en question, (X) est venu avec 4 autres jeunes de 16 à
17 ans. Ils ont effectivement fabriqué cette tente dans mon jardin
sous le regard amusé de mes parents
(dans la maison) puis maman m'a donné des biscuits à leur
offrir pour les remercier et je les ai rejoins dans la tente...
Et, .....ils l'ont inaugurée....Certains se sont "contentés"d'attouchements
profonds, et X lui est allé jusqu'au bout...Je n'ai rien compris
et me suis évanouie...
Il faut dire que mes parents ne m'ont jamais rien expliqué et
que je ne savais RIEN à propos des relations entre homme et femme
ou point de' vue anatomie!
Quand je suis revenue à moi,seule,je suis sortie de la tent",
je ressentais un malaise intense par apport à ce qui venais de
se passer, j'ai détruit la tente....
Je suis rentré chez moi me sentant ...comme dans une bulle, dans
un monde irréel.
Ma mère me voyant a crié, sa voix paraissait si lointaine,
je n'ai même pas senti la gifle qu'elle m'a lancée...
Là, à ce moment dans ma tête, j'ai entendu un voix
très proche celle-là me dire: gomme tout ça fait
trop mal,...et j'ai tout gommé....Cette nuit là encore
des gifles car j'ai vomi sur le tapis, le lendemain...crise d'acétone
a dit le médecin sans m'examiner!!! 1 semaine plus tard infection
carabinée aux mamelons...obligé d'inciser pour faire sortir
l'infection, le médecin dira...çà arrive...
Puis ma vie a été une succession de tentative de destruction:
alcool, cigarette, automutilation, anorexie pendant plus d'un an...tentative
de suicide stoppée par un coup de
fil... jusqu'au jour ou j'ai rencontré mon mari(à 18 ans)
Au début tout se passait très bien (ne parlons pas de
mes parents), puis avec mon accord nous avons commencé à
avoir des relations intimes, alors, petit à petit des images
sont revenues, des flashs, des cauchemards...
('j'ai oublié de dire qu'à 16 ans j'ai flirté avec
X sans savoir... Mais comme je ne voulais pas aller plus loin, il m'a
larguée)
Puis tout comme un puzzle, mon histoire s'est reconstuite, mes "bétises"
commençaient à avoir une signification, mes maladies psychosomatiques
aussi... Et j'ai rencontré X dans la rue (ils habitent tous le
village de mes parents);je me suis sentie terrifiée par sa présence,
je crois qu'il la vu et souriant il m'a demandé si je me souvenais
de ce qui s'était passé dans la tente. Je n'ai pas répondu,
horrifiée de comprendre que tout mes cauchemards étaient
en fait des souvenirs, puis il m'a dit qu'à l'occasion il me
réessayerais pour comparer avec la première fois... Alors
la tout est revenu avec toutes les précisions comme si ça
venait de se passer...
J'en ai enfin parlé à mon ami qui m'a beaucoup soutenue
et j'ai fait le chemin inverse, d'abord très philosophe, j'en
parlais avec lui sans problème puis les cauchemards sont revenus
de plus belle et j'ai plongé peu à peu dans une dépression
de plus en plus grave...à 22 ans après une descente aux
enfers progressive, je suis rentré en hopital psychiatrique 2
fois. Psychothérapie et médicaments zombie en prime...
Puis je me suis mariée et suis encore retournée à
l'hopital: je ne supportais plus le contact physique et avais peur de
mon mari!
Puis petit à petit, grâce à ce psy merveilleux,
mon mari amoureux, des amis formidables, j'ai remonté la pente...
J'ai 29 ans et je ne prends plus aucun médicament depuis 4 ans!
Je continue de voir mon psy tout les 4 mois car j'ai besoin de lui pour
lâcher la pression et pour me sentir en sécurité
car je me dis que si je rechute, il sera là et j'ai déjà
failli plusieurs fois lors de moments plus difficiles...
Ce qui me perturbe à l'heure actuelle, ce n'est pas que mes parents,
mes soeurs ne soient au courant de rien alors que la plupart de mes
AMIS le sont. C'est plutôt le fait qu' un ami m'a en fait reproché
un jour de ne pas les avoir dénoncé lorsque je me suis
souvenue. En effet qui sait si il n'y a pas d'autres victimes? Si je
n'aurais pas pu éviter d'autres drames!!!comme cette amie de
ma petite soeur qui s'est suicidée à 15 ans et qui fréquentait
ce groupe de jeunes Qui sait ci...? Mais il me terrorise encore tellement
encore aujourd'hui alors comment affronter ce regard, ses mensonges,
les questions, la vérité pour mes parents qui ne pourraient
que se sentir coupables de n'avoir jamais rien remarquer, même
pas mon anorexie...(j'ai pesé 50 kilos pour 1m76), la culpabilité
de ce médecin de famille qui m'a vue me dégrader et qui
n'a jamais compris que la mal n'était pas physique...Je vis,
avec cette histoire comme avec mes cicatrices, je les sens, je les vois
mais je vis avec...Je suis instit alors ce qui fais le plus mal c'est
quand on dénonce un cas d'inceste et que rien ne bouge....Les
services sociaux devraient penser plus au futur et non au présent!
J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyé en
lisant cette longue histoire mais je concluerai en disant que l'important,
c'est d'apprendre à gérer toutes les difficultés
qu'on rencontre même si on a un vécu pénible, d'autres
vivent des choses encore plus graves et pour eux c'est le présent......!
Oui,pas
de problème et vous pouvez mettre mon adresse. Si ce témoignage
peut aider... C'était la première fois que j'arrivais
à conter mon histoire avec tous les détails et surtout
à l'écrire!
Christine.G@Belgacom.net
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