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J'ai connu l'enfer

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Octobre 2002

Il y a dix ans, j'ai rencontré un homme de trente ans, cadre supérieur, marié et père d'un garçon de 6 mois. Il a eu le coup de foudre pour moi. J'avais 25 ans, je sortais d'une séparation, j'avais une petite fille de 5 ans. Je suis tombée trés amoureuse. Il m'a expliqué qu'il était en train de quitter sa femme car il ne la supportait plus, il me disait qu'elle était mentalement dérangée ... Je l'ai cru. J'ai quitté ma région pour aller le rejoindre, et l'enfer a commencé.
Mensonges à répétition, histoires délirantes, crises de violences verbales lorsque je le prenais en flagrant délit de mensonge... Aucun respect des règles, aucune valeur. Trés porté sur le sexe, trés vite, j'ai eu des coups de fils anonymes jours et nuits, de femmes en tout genre... Il voulait tout le temps faire l'amour (si on peut appeler ça comme ça : le matin, il se levait et me demandait invariablement "j'ai une chance, ce soir ?). Au début, j'ai pensé que c'était un manque de maturité, qu'il avait besoin "d'ingurgiter" son divorce etc etc... Je l'aimais passionnément.
Je travaillais (je suis Commerciale), il était d'une jalousie maladive, était persuadé lorsque je partais en déplacement, que je le trompais, il arrivait parfois à l'improviste dans mes hôtels. Je l'aimais toujours et pensais que je pourrais le faire changer.
Nous avons eu en 1995 une petite fille, j'ai alors pensé que la stabilité d'un foyer et la charge d'une famille lui mettrait "du plomb dans la tête" : je l'aimais toujours.
Il y avait toujours et toujours des mensonges, sur tout. Lorsque je découvrais la vérité, à chaque fois, c'était comme si je tombais du 100 ème étage. J'ai vécu en grande souffrance de ce manque de respect ; si je lui prouvais, preuves à l'appui, qu'il mentait, il s'en sortait toujours avec une nouvelle histoire rocambolesque. J'ai appris par ses collègues, ses amis les histoires "délirantes" qu'il inventait sur sa vie. Eux le croyaient souvent : on lui aurait donné le bon Dieu sans confession. C'est une personne au demeurant trés sympathique et attachante. J'ai arrêté de travailler à la naissance de notre fille : grave erreur : la spirale est devenue infernale. comme tous les mythomanes (je me suis beaucoup renseignée sur cette maladie), il a plusieurs fois dû changer de travail, ce qui nous a amené à déménager et à changer de région souvent. Bien évidemment, les cartons, les allers retours pour trouver un logement : c'était pour moi. (un déménagement, voire deux déménagements par an : ma fille aînée de 15 ans en est à son onzième établissement scolaire !) Comme les passages à droite à gauche étaient courts, j'avais abandonné l'idée de re travailler, mon métier impliquait un engagement à long terme. De plus, il faut pouvoir expliquer la perversité de ces êtres, qui vous amènent à petit feu, par leur mensonge permanent, les humiliations publiques et les violences verbales (insultes etc) à une dévalorisation complète de vous même, à une lobotomie savante, exercée à petit feu sur vous, qui vous amène à une sorte d'état "végétatif" (aller acheter sa baguette devient un véritable problème) (s'il me ment comme ça et s'il pense que je gobe tout ce qu'il raconte, c'est que je suis idiote, etc etc). Il faut pouvoir expliquer qu'ils font régulièrement leur méa culpa, qu'ils vous promette de changer, et que vous y croyez.Je ne sortais quasiment plus de la maison, je ne faisais plus attention à moi. J'étais devenue un objet. Si je ne voulais pas "écarter les jambes", il m'injuriait, persuadé que "j'avais quelqu'un d'autre". J'étais sa chose destinée à assouvir ses besoins sexuels et les tâches ménagères.
Incapable de gérer un compte en banque, il ne savait même pas combien il gagnait, endétté, surendétté, c'est moi qui recevait les huissiers, les coups de fils des créanciers, il ne s'en occupait pas. Il me racontait toujours n'importe quoi à ce sujet. Incapable de payer régulièremeent les pensions alimentaires de son fils.Aucune loi, aucune limite n'existe pour ces gens là. Ils n'ont aucun remords, ne se sentent jamais coupables. J'ai tenté à plusieurs reprise d'alerter sa famille sur le fait qu'il était malde. Il renversait toujours la vapeur en se faisant passer pour la victime, cela marchait: c'est un éternel persécuté qui ne se remet jamais en cause (c'est propre à cette maladie). Quels que soient ses problèmes : travail, argent, moi....on était tous "méchants" avec lui.
Il y a deux ans, il a eu l'opportunité de partir à l'étranger pour son travail.
J'ai pris cela comme un nouveau départ, j'y ai mis tout mon espoir. Nous sommes donc partis vivre à l'autre bout du monde, dans un pays d'Asie. les deux premiers mois, tout allait très bien, je suis tombée enceinte, l'avenir enfin nous souriait : on pouvait régler nos dettes, on allait se "stabiliser".
Grave erreur : il a carrément donné dans la polygamie, avec une autochtone (que cet abruti a choisi sur son lieu de travail en plus). Il ne rentrait plus deux nuits par semaine, je ne pouvais même pas le joindre : il coupait son portable. Il invoquait des histoires incroyables de travail ... Bien évidemment, j'ai tout de suite compris. Prête à rentrer en France avec mes filles, parce que décidée et déterminée, mais j'ai joué de malchance. Coïncidence ou pas, un coup de fil anonyme, sans doute de sa maîtresse une nuit où Mr n'était pas là, me traitant en anglais de tous les noms et me disant qu'elle se régalait avec mon mari....j'ai fait une hémorragie deux heures après, j'ai été hospitalisée car j'étais en train de perdre mon bébé : Non seulement ça n'a pas fait réagir Mr, mais il n'est pas plus rentré le soir suivant.
J'ai donc dû passer toute ma grossesse allongée avec, bien sûr, interdiction de prendre l'avion. Un mois avant mon accouchement, j'ai eu le droit de remacher, je suis rentrée en France avec les filles, pensant qu'il comprendrait et qu'il se calemerait : lui niait toujours "sur la tête de ses enfants" avoir une maîtresse.
Il m'a rejointe un mois plus tard, avec 100 F en poches : som employeur l'avait licencié à cause de son histoire qui prenait des proportions indésirables. Il s'était lourdement endetté pour entretenir sa maîtresse, et les créanciers s'étaient retournés contre l'employeur ! J'avais accouché d'une troisième petite fille.
A son arrivée, nous nous sommes séparés. Il ne pouvait plus nier, cela dit, encore une fois, il se posait en victime et ne comprenait pas pourquoi j'en arrivais à cette décision, voulant encore une fois me faire culpabiliser en m'expliquant que s'il était mytho et s'il me trompait, c'était de ma faute. J'ai tenu bon, j'a trouvé un bon emploi d'Ingénieur Commercial, et nous sommes restés séparés quelques mois. Un week end, il a re-surgi, tout frais, m'expliquant qu'il suivait une psychothérapie et qu'il était guéri. Ce qui est sûr, il ne supportait pas l'idée de me perdre. Manque de chance, au fil des mois (il ne venait que les week ens car son travail est à 300 km), j'ai bien vu que rien n'avait changé : problèmes dans son nouveau travail, femmes qui téléphonaient etc etc. Il a été très violent verbalement à nouveau, en est venu aux coups, aux viols.
La semaine dernière, après mêtre copieusement faite tabassée, j'ai enfin eu le courage d'aller porté plainte pour coups et blessures, et tentative de viol, le tout devant mes enfants. (je suis salement amochée, et ne pourrais plus retravailler avant plusieurs semaines : j'ai, entre autres, une vertèbre déplacée). Je suis en dépression, je tremble tout le temps, mes filles sont choquées, nous sommes toutes suivies par des psys. Je fais faire une demande de divorce pour fautes (adultère, violence.....)
Je sais que j'ai été longue, mais j'aimerais : d'abord avoir des témoignages de femmes qui ont vécu avec ce genre d'énergumène, ensuite, savoir ce qu'il risque. Comment puis-je prouver la "destruction" morale que j'ai subie tout ce temps, surtout pendant notre période à l'étranger, où j'étais enceinte, est-ce pris en compte par le juge ? Comment faire protéger mes enfant, non pas de violences physiques (pour le moment il en est incapable sur elles), mais l'influence "morale" que sa myhtomanie peut exercer sur les filles?
Aujourd'hui, même si cette histoire est sordide, pour la première fois, malgré l'état lamentable dans lequel je me trouve, j'ouvre ma fenêtre et pense que l'horizon est beau, je suis déterminée à réclamer justice, et je sais, j'en suis sûre, que ce fou ne rentrera plus jamais dans ma vie. Je sais qu'il ne guérira probablement jamais (il recommence à se poser en victime).
Merci de tout coeur pour vos réponses et témoignages.

Merci de tout coeur : mon message a été entendu !!!!
Un titre ? très franchement, tout cela est tellement sordide !
Ce qui m'intéresse surtout, au dela des questions juridiques, c'est le côté "pervers" et mythomane du personnages : je m'attends à tous les coups bas dans les procédure, il pourrait faire plurer un régiment ! Je recherche surtout des témoignages, sur des femmes ayant eu une procédure juridique contre ce genre de personnage, et savoir à quoi je dois me préparer.
Le titre ? je ne sais pas, je suis tellement en détresse....
si vous gardiez le titre de mon premier mail (cf. objet du mail : "j'ai connu l'enfer .......) ?
sinon, je vous donne carte blanche.
Merci de tout coeur.
Frédérique

fred342@caramail.com

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