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         Cela aurait pu 
          vous arriver 
           
         Email 
          en pied de message. 
          Janvier 2003 
          
        "Cela 
          aurait pu être vous .... 
          Je tiens tout d'abord à remercier Yves Lambert et tout l'équipe 
          de SOS Femmes Accueil : cela fait plus d'un an que je consulte régulièrement 
          le site et que je corresponds par mail, et j'ai toujours les bons conseils, 
          le réconfort. Si j'avais connu l'existence de ce site auparavant 
          peut-être ... mais bref avec des si on peut faire beaucoup de 
          choses mais certainement pas revenir dans le passé.  
          Cela s'est passé il y a maintenant 2 ans 1/2 durant l'été 
          2000 date la rencontre fatidique et s'est terminé en juillet 
          2001. De cette rencontre est née une histoire d'amour mais cette 
          idylle amoureuse s'est rapidement transformée en un véritable 
          cauchemar : mon ami, amant et compagnon a révélé 
          sa véritable personnalité - il est devenu mon tortionnaire 
          et mon  
          bourreau. Il a tissé sa toile petit à petit et a fait 
          de moi sa prisonnière : il critiquait mes amis, mes collègues, 
          ma famille, ma façon de m'habiller, de me maquiller, ma coupe 
          de cheveu, ma couleur. D'un carré court frisé je suis 
          passé à une coupe à la garçonne blonde platine, 
          puis rousse. Je ne voyais plus mes amis, je m'éloignais de plus 
          en plus de ma famille et j'évitais tout contact avec mes collègues. 
          Nous nous téléphonions sans arrêt - portables / 
          bureau / maison - au départ j'en étais ravie, puis à 
          la longue je n'avais pas le choix - plus les SMS. Il m'a désorganisé 
          dans ma vie de tous les jours : on ne dinait en général 
          que vers 22h00 (je me lève tôt - 06h00), et on ne se couchait 
          pas avant 2h00/3h00 du matin. Tous les soirs sans exception il fallait 
          prendre l'apéro pour que l'on se détende, soit-disant. 
          Je précise qu'il était sans emploi, et ne faisait absolument 
          rien dans la maison : ni ménage, ni vaisselle - RIEN ! Je 
          devais tout faire en rentrant le soir après le travail.  
          A un moment donné de notre relation - il n'était pas encore 
          chez moi - il avait des problèmes d'argent , que j'ai en partie 
          réglé, puis j'ai fait l'erreur de lui donner mes cartes 
          de crédit (il partait en déplacement, et il y avait problème 
          X). Bref à l'emprise psychologique s'est ajouté l'emprise 
          financière - il arrivait parfois que je n'ai même pas de 
          quoi acheter du pain ou des  
          cigarettes. Et tous les jours il me prennait la tête, il m'humiliait, 
          me rabaissait plus bas que terre, et cela même lors de nos rapport 
          sexuels : il me traitait de tous les noms, me frappait et quand je lui 
          demandais d'arrêter, il continuait de plus belle. A titre d'exemple 
          j'ai été hospitalisée en urgence pour une hémorragie 
          vaginale (la plaie était de 4 cm) parce qu'il avait mis son poing 
          dans mon vagin, j'ai eu une dizaine de côtes cassées à 
          cause des ses coups de pieds et ses coups de poings. J'étais 
          pratiquement tout le temps en arrêt maladie : épuisée 
          physiquement et moralement, je n'arrivais même plus à réfléchir. 
          J'avais  
          peur de rentrer chez moi et de me retrouver seule avec lui, même 
          lorsqu'il venait me chercher au travail, j'avais peur dêtre dans 
          la voiture avec lui (il y avait un pied de biche, un marteau). En julllet 
          2001, il m'a tellement battue que j'avais les bras et les jambes entièrement 
          couvert d'hématomes, je suis allée chez mon médecin 
          afin de me protéger par rapport à mon travail, et chose 
          étonnant cette fois là il n'est pas rentré dans 
          le cabinet, il m'attendait dans la voiture. Toujours en juillet, un 
          soir après une de ses nombreuses crises, il m'a carrément 
          étranglée : j'ai repris connaissance et je me demandais 
          ou est-ce que j'étais.  
          Avant cela j'avais déjà pris des cachets, malheureusement 
          ou heureusement cela n'a pas eu l'effet que j'escomptais. Alors après 
          j'ai arrêté de manger - je n'avais pas faim (c'était 
          avant l'épisode de la strangulation) - mais cela ne l'empêchait 
          pas de me forcer à boire. Puis j'ai pris des cachets fin juillet 
          2001 alors que nous étions dans un restaurant : il me laissera 
          24 heures dans le coma et me fera hospitaliser dans une clinique de 
          la région parisienne avant de me faire tranférer dans 
          un hôpital proche de mon domicile. Il ne viendra me voir que 3 
          jours après, et déménagera ses affaires alors que 
          je suis hospitalisée.  
          Et je ne parle pas de ma situation financière : afin qu'il ne 
          me batte pas, je lui achetais tout ce qu'il voulait - et pour m'aider 
          à résorber mes dettes il me dira gentiment, un soir de 
          mai : "tu sais bébé, si tu as des problèmes 
          de tune, ça peut s'arranger, je peux t'amener des mecs, c'est 
          pas un problème". Il me conduira aussi à plusieurs 
          reprises dans des clubs échangistes, me harcelant pour je fasse 
          des trios, ou tout autre chose avec un ou une partenaire. Mais heureusement 
          pour moi, malgré tout j'avais encore des moments de lucidité 
          et j'arrivais à dire non et à ne pas lui céder. 
          Aujourd'hui, après avoir porté plainte, il est inculpé 
          pour les chefs d'inculpation de viols, acte de barbarie, torture et 
          violences habituelles sur concubin, et il est détention provisoire 
          depuis plus d'un an maintenant dans l'attente du procès. 
          Je vous avoue que cela fait un drôle d'effet de savoir qu'en fait 
          les rapports sexuels qu'on vous a forcé à avoir sont des 
          VIOLS.  
          Je suis en thérapie depuis plus d'un an avec un psychologue et 
          un neuro-psychiatre, plus SOS Femmes Accueil, et je commence seulement 
          maintenant à re-vivre : dépression, anorexie ... 
          Je ne supporte toujours pas mon corps (j'ai des quantités de 
          tatouages - son nom et son prénom ), je ne prends pas de bain 
          mais contrairement à une certaine époque, j'ai  
          désormais envie d'être jolie pour moi et montrer une image 
          correcte à mon entourage.  
          Je veux que mon "expérience" serve d'exemple : il y 
          a une justice en France et on punit ce genre d'individu. Par ailleurs, 
          on peut s'en sortir, et ON DOIT S'EN SORTIR : surtout pour soi, et pour 
          ne pas donner encore l'illusion à ce genre d'individu d'être 
          encore malgré tout sous son emprise. On doit se battre pour toutes 
          les autres ou autres, pour qu'au moindre signe, on fiche le camp ! 
          Il ne faut jamais pardonner : le premier signe de violence, se répète 
          dans le temps et devient un leitmotiv pour l'autre. Sivous acceptez, 
          vous êtes fichu(e). Ensemble, on doit pouvoir s'aider, se réconforter 
          et se stimuler pour éviter que cela arrive à d'autres. 
          Cet épisode malheureux de ma vie, je vais m'en servir pour être 
          beaucoup plus forte - je n'oublierai pas certes mais je me reconstruis. 
          Avec toute ma tendresse, 
         mysticblue@voila.fr 
         
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