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Violée
à l'âge de 16 ans Mars 2003 Il y a
un mois et demi, j'ai su que j'avais été violée.
Par un inconnu. Jusqu'ici je pensais que c'était "juste"
une tentative de viol... Peut-être l'ais-je toujours su... à travers un mal-être de la vie... à travers mes multiples tentatives de suicide... à travers mes échecs amoureux... à travers une fuite incessante. Maintenant, je suis "heureuse" de mettre un mot à cette sensation et ce mot est vrai : violée. C'est entrer avec violence dans ce qu'il y a de plus intime chez vous. Sans vous demander votre avis. En passant par dessus votre être, votre intégrité. C'est faire peu de cas de vous. Je me demandais comment quelque chose de "simplement" physique pouvait autant nous affecter alors que plein de femmes l'ont déjà subies sans en faire une maladie. Je le pensais avant. Maintenant je sais que toutes en ont fait une, de maladie. Maladies sournoises ou exhubérantes, on en a fait toutes, une maladie. En psychothérapie,
je me découvre, je m'accroche à nouveau à mes vraies
émotions, il me semble que je me suis perdue pendant toutes ces
années. Je ne savais pas qui était Colombine. C'est très dur. Il me semble que je suis dans un maëlstrom. Je me regarde et parfois j'ai la sensation que je vais devenir folle. Mais je crois que ça y est, je suis accrochée à la paroi du fossé. Je suis remontée. Et le tout est de tenir bien cette main accrochée afin d'y prendre appui et de sortir de ce trou. Maintenant,
j'ai un amour. J'essaie de ne pas le repousser lui. J'essaie de croire
en son amour. J'essaie même de croire que je peux aimer quelqu'un.
C'est risqué. Mais est-il préférable de vivre éparpillée
au milieu de mes angoisses ou de gravir encore et encore. La peur, c'est d'être encore violée alors que je suis là. Là je pense que je me tuerais. Je pense mais je ne sais pas. Maintenant j'ai peur. Quand je rentrer, même avec un copain, j'ai peur. Car je sais que le viol peut briser la vie. La vie semble me dire aujourd'hui : "Je suis la plus forte, accroche toi à moi" comme si elle était mon baton de pélerin, ma monture, ma voix (e). Je voudrais
dire que tous les jours c'est un combat. Que j'étais une jeune
fille pleine de vie, d'entrain, de confiance et qu'un jour, quelqu'un
a TENTE de m'anihiler, de me tuer. Cette personne n'y est pas arrivée. Femmes de tous les pays, du monde entier, n'oubliez jamais : personne ne peut vous détruire si vous ne le souhaitez pas. Un dernier
mot : j'ai appris peu qu'il y avait quand même une proportion
inquiétante d'homme violé. Quelque part et pardon pour
eux, cela m'a rassuré : il n'y a donc pas forcément deux
camps. Les hommes (méchants et violeurs) et les femmes (qui subissent).
on est tous dans le même bateau. Sauf que certains en profitent
et abusent de leur supériorité pour faire du mal aux autres.
Ceux là je les hais et j'ai aussi pitié d'eux. Je voulais écrire ceci sans mon véritable pseudo. Mais j'avais envie aussi de parler de dire : NON. Colombine |