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Juin 2003
J'ai 48
ans, suis divorcée et mère de trois enfants ( 7, 11 et
17 ans ).Je suis professeur et personne ne peut soupçonner ce
que j'ai vécu. J'ai reçu ma première "correction"
dans le ventre de ma mère et nous avons failli en mourir, elle
et moi. J'ai pourtant grandi entre mes parents qui vivaient la violence
conjugale au quotidien. Mon père était maladivement jaloux
et dépendant de l'alcool, donc aussi violent avec sa femme (
enceinte ou non ) et ses enfants parfois.
Dès l'âge de trois ans jusqu'à environ dix ans,
j'ai subi la pédophilie incestueuse ( attouchements manuels et
buccaux ) de mon grand-père maternel. ma jeune soeur et moi avons
dû nous débrouiller toutes seules pour repousser les "assauts"
de cet aïeul qui essayait de nous "coincer" jusqu'à
sa mort malgré nos refus. Ma mère n'a pas voulu croire
ces faits qui accusaient son propre père, donc j'ai été
privée de protection depuis ma plus tendre enfance. Ce qui me
sauvait, c'était le fait de me jeter " à corps perdu"
( complètement perdu mon corps! ) dans la scolarité et
les études. C'était mon unique hâvre de paix et
j'étais brillante. De ce fait, personne ne pouvait supposer que
cela allait mal pour moi! C'était aussi, paradoxalement, un moyen
pour moi de "défendre" ma "famille" que...j'aimais!
Ce drôle d'amour était tout ce que j'avais.
J'ai ensuite été mariée vingt ans avec un homme
violent, buveur ...que j'aimais à la folie ( folie est le mot
): ne m'avait-on pas appris à continuer de vivre avec les monstres?
J'ai connu la violence conjugale dans des souffrances sues de moi seule
et de mes enfants. Mon fils aîné a été tabassé
par son père et a fait une scolarité désastreuse!
Nous vivions sous la terreur!
Mon mari nous menaçait de mort ...et j'en passe!
Je l'ai quitté en emmenant mes trois enfants. Mais toujours sans
plainte, pas même officielle!
Je vis seule entièrement avec mes trois enfants et je dois absolument
tout gérer tout en travaillant à temps plein et sans aucune
aide de ce qu'il me reste de famille. Je ne souhaite à personne
de vivre ces responsabilités en ne comptant que sur ...soi! Cependant,
jusque là j'étais heureuse d'avoir pu quitter le "mal",
d'avoir rompu avec tous ces malheurs... Or, je viens d'apprendre, par
la Juge ( qui a entendu mon fils aîné en audition individuelle
) que mon ex-mari entraînait régulièrement notre
fils à boire quand il le voyait!
Autre nouvelle infâme : ma nièce vient de témoigner
contre son oncle ( mon ex-mari) car ce dernier aurait eu des attouchements
pédophiles sur elle quand elle avait 11 ans!
Malheureusement, ma nièce a aujourd'hui 22 ans et il y a prescription!
Lui, il s'en sort bien!
Moi, j'ai honte...de ma vie, de ce que j'ai fait subir à mes
enfants, de ce qu'a vécu ma nièce à mon insu.
Par ailleurs, je me trouve aujourd'hui sans un sou car je paie nos dettes
communes! Je dois trouver la force de rebâtir un dossier qui me
permettrait de n'en payer que la moitié comme il se doit. Mon
ex-mari ne commence à me verser une pension pour les enfants
que depuis un an ( divorce en 98 ) alors on peut aisément se
figurer que les dettes communes ( en majeure partie dûes à
son alcool!!!! ) lui passent complètement au dessus!
Je me dis que ma vie ne vaut rien, que je suis celle par qui le mal
arrive et que mes parents auraient dû me laisser mourir à
l'état de foetus comme cela en prenait la tournure.
le courage? je croyais connaître un peu. mais depuis ce que je
viens d'apprendre, je n'en peux plus. Je souhaiterais pouvoir correspondre
avec des "soeurs" de misère ou autres personnes avisées.
Je ne voudrais pas sombrer dans une dépression dont je ne pourrais
me remettre.
J'ai charge d'âmes...qui déchargera un peu la mienne?
J'accepte que mon témoignage soit publié.
Eva
eva.gersende@laposte.net
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