J'ai décidé
de partir
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en pied de message.
Avril 2004
J'écris
sous un pseudo.
Mon mari m'a frappé il y a plusieurs mois, quand je lui en parle,
il dit que c'est faux, qu'il ne m'a pas frappée, juste donné
des coups de genoux (il oublie les claques, menaces du poing et les
fois où il m'a jetée à terre !) et qu'en tout cas,
à chaque fois, je l'avais bien cherché, puisqu'avec des
mots je lui avais, moi aussi, fait beaucoup de mal. Ca c'est parfois
passé devant les enfants (on en a 3). J'en ai parlé à
ma belle-famille, chacun était outré, mais personne n'a
essayé d'en parlé réellement avec lui ! Depuis
tout le monde fait comme s'il ne savait rien. On alterne les périodes
de disputes avec celles où on ne se parle plus. Quand il y a
un mieux, c'est toujours de mon fait, je relance la discussion, fait
des projets, des propositions. Ca demande beaucoup d'énergie.
Depuis 2 mois, c'était génial, tout allait bien sauf que
l'autre nuit il s'est énervé sur notre fils aîné,
qui a 9 neuf ans, n'arrivait pas à se rendormir en pleine nuit.
J'ai voulu intervenir, calmer le jeu, mais il m'a vivement conseillé
de ne pas m'en mêler. Je n'étais donc pas présente
quand il a administré une série de fessée à
notre grand, réveillant par la même occasion les plus jeunes.
J'avais les jambes qui tremblaient et ne pouvaient que pleurer pensant
que je n'étais même pas capable d'intervenir quand il s'agissait
du bien-être de mes enfants ! J'ai appris qu'il avait finalement
pris mon fils pour dormir avec lui après tout ça. Donc,
il regrettait, le lendemain, il s'est excusé auprès de
moi, disant tout de même que cette attitude était nécessaire
puisque cet enfant empêchait tout le monde de dormir.
Je ne veux plus trembler en pleine nuit, je lui ai dit que j'allais
partir, ai proposé une garde partagée et lui ai dit qu'il
devait faire soigner cette colère qui est en lui, resurgit de
temps en temps et nous pourrit la vie à tous. Il refuse, pour
lui, c'est la seule attitude à adopter.
Depuis il ne me parle plus, sauf pour les choses courantes et fait comme
si je n'existais pas.
Je n'ai bien sûr jamais porté plainte ni fait constaté
les coups par un médecin.
On peut même dire que physiquement je m'en suis toujours bien
sortie, il ne s'est jamais "acharné" sur moi, dans
le pire des cas j'avais des bleus, et dans le meilleur une grosse trouille.
J'ai essayé à maintes reprise de lui expliquer que la
plus grosse blessure était celle qui restait dans un coin de
ma tête, avec mes autres souvenirs ! Je pense qu'il ne comprend
pas le mal qu'il m'a fait. Il m'aime et il aime les enfants. Les enfants
l'aime et ont besoin de lui, en dehors de ses périodes de crise,
c'est un bon père !
Il faut que je reste ferme, que je ne fasse pas le 1er pas, et que j'arrive
à partir !
Une petite partie de moi pense toujours que je suis responsable de cette
situation, ne serait-ce que parce que j'ai essayé de comprendre
la 1ère fois, alors que j'aurais mieux fait de partir.
Courage à toutes.
Si vous vous reconnaissez dans ce message, dites moi comment vous gérez
la situation, je me sentirai moins seule.
Lisanna
lisanna.dupont@laposte.net
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