Un homme
doux et tendre.
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ces conditions.
Voici
mon histoire. Je suis tombée amoureuse d'un homme doux et tendre
avec lequel j'ai décidé de partager ma vie. J'ai installé
mes affaires chez lui, avec plein d'espoir dans la tête. Les premières
difficultés sont arrivées peu de temps après. Ca
a commencé par des bouderies et des emportements de sa part à
tout propos et souvent pour des malentendus.
Par exemple, ayant des problèmes d'insomnies, je m'endormais
très tôt le soir et me réveillais dans la nuit,
me levais, prenais un tranquillisant et bouquinais un peu en attendant
que ce dernier me fasse de l'effet. Il lui est arrivé alors de
se mettre en colère croyant, d'après ses dires, que je
faisais exprès de me coucher avant lui pour pouvoir être
tranquille la nuit....
Très possessif, il fallait que je le suive dans toutes ses sorties
et que je sois le plus souvent présente à ses côtés,
sinon il n'appréciait pas. C'était pour lui la conception
idéale du couple.
Puis vint l'histoire de son compte bancaire largement à découvert,
et que j'ai alimenté pour qu'il puisse entre autre payer ses
impôts et ne pas avoir d'ennui. Environ 15.000 F et ensuite
j'ai payé les dépenses courantes pour arriver à
redémarrer correctement.
J'espèrais un petit effort de sa part concernant surtout ses
dépenses de cigarettes vraiment excessives, d'autant plus qu'il
m'avait promis d'arrêter et qu'il est malade cardiaque. Rien,
à chaque fois que j'ai voulu lui parler de budget, il s'est mis
dans un grande colère.
Pour les rapports sexuels, il ne supportait pas que je refuse certains
soirs : "qu'est ce que ça te coûte, il n'y en
a pas pour longtemps."
Nous avons commencé à nous accrocher verbalement pour
les problèmes d'argent, de budget, de cigarettes. Il est devenu
violent et a commencé à me mettre à la porte ("dégage")
en disant qu'il était chez lui.
Un jour, comme je ne voulais pas partir sans qu'il m'ait remboursé
l'argent qui devenait forcément un prêt dans ces conditions,
il a voulu me forcer à sortir de son appartement, il m'a attrapée,
je me suis défendue, il m'a couru après, m'a rattrapée,
m'a cognée sur le mur (mes lunettes ont été cassées).
M'apercevant de sa violence, j'ai tout fait pour qu'il se calme et ne
me mette pas dehors, n'ayant aucun endroit où aller et, peut-être
aussi en espérant que ça s'arrangerait. J'avoue qu'il
me faisait très peur. Je me suis calmée et ai essayé
de le calmer. Puis je suis allée me coucher, il m'a suivie et
a voulu "faire l'amour" avec moi, j'ai refusé et suis
partie dans la chambre à côté, à nouveau
il m'a suivie et m'a dit "tu es chez
moi, tu dois faire l'amour avec moi". Je suis allée sur
le canapé et il m'a à nouveau suivie en répétant
les mêmes propos" ainsi que "tu pourras aller n'importe
ou dans l'appartement, je te suivrai". Pour ne pas me retrouver
dehors, j'ai accepté de coucher avec lui, je lui ai dit puisque
c'est la condition pour que je puisse rester, vas y couche avec moi
et il m'a pénétrée.
J'ai commencé à regarder ailleurs si je pouvais me trouver
un logement tout en essayant de garder mon calme auprès de lui.
Il voulait sans arrêt que je lui dise que je l'aime, je ne pouvais
plus. Il ne le supportait pas. J'ai subi plus d'une fois des humiliations
verbales de sa part : "tu n'es 'rien', tu n'as rien fait de
ta vie, tu n'arrives même pas à la cheville de mon ex-femme.
Tu n'as aucun amour propre, rester là après tout ce que
je te dis moi il y a longtemps que je serais parti, tu n'as pas honte
d'être encore là", etc... et j'ai encaissé
tous ces propos en me taisant pour ne pas le mettre dans une colère
qui aurait fait qu'une fois de plus je me serais retrouvée à
la rue.
J'ai appris à tout encaisser en pensant que cela ne me faisait
plus rien, j'ai appris à coucher avec lui même quand je
n'en avais pas envie.
De mon côté j'ai cherché plus activement pour partir,
il faut dire que je ne travaille pas et que ce n'est pas évident
de trouver un logement dans ces conditions. Ayant un petit pécule,
je cherchais un studio à acheter, ce qui demande un certain temps.
Un soir encore, il s'est couché à côté de
moi et à commencé à me demander de venir dans ses
bras, ce que j'ai fait, il a promis qu'il ne coucherait pas avec moi.
Il m'a dit des mots gentils, qu'il m'aimait, que s'il m'avait fait du
mal il s'excusait et le regrettait et ses caresses sont devenues plus
pressantes. Ce soir là, je n'ai pas voulu, rien que ses caresses
étaient ressenties par moi comme un viol, ça m'écoeurait
et deux secondes après m'avoir dit ses propos gentils, comme
je refusais ses avances pressantes, il s'est levé dans une colère
terrible.
Peu de temps après, il est revenu et alors je lui ai dit très
calmement car désespérée "qu'est ce qu'il
faut que je fasse, que je parte" (puisqu'il avait pris l'habitude
de me mettre à la porte de chez lui). "Non, c'est moi qui
vait partir", m'a t il répondu. Quelques minutes plus tard,
il est revenu vers moi pour me dire que j'avais jusque mardi pour partir,
lui laisser les clés de
l'appartement et dégager sinon cela allait aller très
très mal (nous étions le vendredi soir). Je suis partie
le soir même avec quelques affaires chez des amis.
Depuis il m'a envoyé un mot pour me dire qu'il ne trouvait rien
d'anormal dans son comportement, que je pouvais venir récupérer
mes affaires chez lui quand je le voulais, que je n'avais aucune crainte
à avoir et pas un mot sur l'argent qu'il me doit.
Et de mon côté, j'ai un mal fou à me remettre de
toute cette histoire. Cela a duré 6 mois.
Juliette
Bonjour
Juliette,
Merci beaucoup pour votre email.
Même si cela a des conséquences matérielles, je
suis heureux que vous ayez pu échapper à cet homme finalement.
Votre vie était insupportable, c'est le moins que l'on puisse
dire.
Vous pouvez considérer avoir été violée
puisque ces relations sexuelles étaient de fait sans votre consentement,
ce qui est la définition même du viol : c'est purement
abominable. Les moyens utilisés par votre ancien compagnon pour
obtenir des relations sexuelles sont aussi typiques du "viol conjugal",
reconnu pénalement comme un viol. Je n'ai pas de mots pour qualifier
l'attitude écoeurante de cet homme.
Cet homme est violent, c'est clair : tout son comportement n'est qu'une
vaste tentative visant à avoir une emprise sur vous, le contrôle
de vous, comme si vous étiez une esclave : c'est une tentative
de négation de vous en tant que sujet réel.
Peut-être serait-il utile, pour passer ce moment et "nettoyer"
le passé, que vous consultiez un psychologue. Qu'en pensez-vous
?
J'aimerais publier votre message, après l'avoir rendu anonyme.
Seriez-vous d'accord ?
Si oui, je peux mettre un email mais il est préférable
de vous en fabriquer un "anonyme". Voir ici : http://www.sosfemmes.com/faq/email_anonyme.htm
A bientôt.
Cordialement,
Yves Lambert
Oui,
vous pouvez publier mon message.
Je
vous remercie de votre réponse, j'avais besoin d'entendre que
son comportement était répréhensible bien que le
sachant pertinemment.
Je pense en effet que je vais aller voir un médecin pour discuter
plus profondément de ces 6 mois.
juliette.pomme@laposte.net
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