Une maman inquiète des
conséquences d'un abus sur sa fille
Octobre
2002
je vous
avais déjà contacter pour savoir qu'elle attitude avoir
face a l'abus sexuel qu'avait subit ma fille.
J'ai pris contact avec un centre médico psychologique spécialisé
dans les problèmes des adolescents. Ma fille a vu un psychologue
pour parler de ce qu'elle avait subit.
Mais celle-ci ne souhaite pas poursuivre un suivi psychologique quelconque.
Le psychologue m'a dit et j'en suis consciente qu'un travail ne pouvait
être entrepris qu'avec la participation de ma fille.
Me voilà maintenant seule face a ce problème.
J'aimerai savoir si sans suivi psychologique certaine personne violée
arrive à surmonter sans problème ce vécu?
J'ai laissé la possibilité a ma fille de me parler quand
elle se sentirai mal, d'être toujours là pour l'écouter.
Mais elle souhaite oubliée, le pourra-t-elle ? est-ce ne pas
nier le problème ?
Quant à moi, je ne sais pas si je dois faire autre chose, quelles
démarches puis-je entreprendre pour l'aider?
Je ne souhaite pas l'obliger à faire ce qu'elle ne souhaite pas
faire, Mais dois- je pour autant laisser faire le temps ?
J'avoue très honnêtement que je ne me sens pas à
la hauteur pour donner des conseils en cette matière.
J'aimerai être rassurer,
une maman inquiète.
Bonjour,
C'est dommage que votre fille n'ait pas rencontré une psychologue
plutôt qu'un psychologue. L'appartenance sexuelle du thérapeute
joue nécessairement un grand rôle dans une situation comme
celle-là ...
Une thérapie est grandement recommandée ... Votre fille
ne mesure pas toutes les conséquences de ce qu'elle a vécu
mais il est clair que sans thérapie sa relation aux hommes et,
par conséquent (sauf autre orientation sexuelle), sa vie affective
et sexuelle sera affectée. Elle mettra du temps à s'en
rendre compte.
Quelques conséquences sont rassemblées sur cette
page (qui devrait vous intéresser dans son ensemble).
Vous, vous avez fait tout ce qui était à faire.
En revanche, vous n'êtes pas forcément le bon interlocuteur
pour votre fille (mais je ne connais pas la nature de vos relations)
: aussi, précisez lui que, si elle devait aller mal, elle peut
venir vous voir pour en parler ou pour demander à voir une thérapeute
(encore une fois, sexe à choisir). Vous devez aussi l'assurer
que ce qui se dira dans le cabinet du thérapeute est un secret
que vous respecterez.
Votre fille souhaite oublier. C'est le désir de toutes les victimes.
Hélas, je suis formel, ce n'est pas possible : on ne peut pas
faire comme si ce n'était pas arrivé. Tenter de repousser
dans un coin de son esprit les événements et leurs souvenirs
est sans efficacité et pire puisque ces événements
conduisent alors le comportement et les affects de la victime à
son insu ...
Néanmoins, une thérapie sans adhésion de la personne
n'a ni sens ni efficacité.
Laissez le temps jouer ... mais ne soyez jamais dupe de ce que vous
ne voyez pas, c'est-à-dire de ce que votre fille ne vous donnera
pas à voir.
Une dernière chose, une thérapie par tiers interposé
n'a évidemment aucun sens mais une psychothérapie de soutien
pour vous aider, vous, à affronter toutes ces difficultés
en a une. Après tout, mon équipe et moi-même sommes
deux heures toutes les 2 semaines en séance avec un psy pour
pouvoir faire notre travail et gérer les conséquences
de celui-ci sur nous-mêmes et nos affects ... Vous pourriez utilement
faire de même.
N'hésitez pas à me recontacter.
(Seriez vous OK pour que je publie cet échange anonymement ?
Il pourrait être utile à d'autres ...)
Cordialement,
Yves LAMBERT
Merci d'une
reponse si rapide!
Je suis d'accord pour une publication anonyme sur votre site de ce courrier.
Je ne savais pas qu'il existait des psychotherapies de soutien pour
l'entourage. Je serais interressée par les adresses de centre
ou de lieu qui en pratique. J'habite à ***.
merci encore.
Bonjour,
Il n'existe qu'un centre spécialisé en Ile de France :
CENTRE
DE PSYCHOTHÉRAPIE DE L'INSTITUT DE VICTIMOLOGIE
131, rue de Saussure à Paris.
Tél. 01 43 80 44 40
http://mapage.noos.fr/institut-victimologie/
Responsable : Dr. Gérard Lopez
Mais, attention, les séances ne sont pas prises en charge par
la Sécurité Sociale ...
Vous pouvez aussi aller voir un psychologue dans un Centre Médico-Psycologique
ou rencontrer un thérapeute qui soit aussi psychiatre (consultation
remboursée comme pour n'importe quel spécialiste).
Cordialement,
Yves LAMBERT
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