Les mots pour
le dire
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au pied du message.
Mars 2003
Bonjour,
je tenais tout d'abord à vous remercier pour votre site.
Cela fait quelques jours que je me pose des questions sur ce qui m'est
arrivée. Je viens de mettre derrière mon PC et de taper
les mots victimes de viols et votre site est apparu.
Ca a commencé quand j'avais 16 ans, j'avais symphatisé
avec un garçon de 19 ans qui m'offrait régulièrement
quelques joints quand je le voyais. Je traversais ma période
d'adolescence avec beaucoup de difficultés alors que mon environnement
familial et amical semblait parfait. Alors il m'arrivé de fumer
un peu pour effacer les moments trop pénibles.
Un après midi où mes parents étaient au travail,
ce garçon est passé me voir chez mes parents. On a beaucoup
fumé et il m'a demandé si il pouvait se servir un verre.
J'ai dit oui et je l'ai même accompagné. Puis un verre
en a entrainé un autre. Il a commencé a être collant
et à m'embrasser. Jusque là j'ai laissé faire car
j'étais un peu trop saoul pour réaliser. Puis tout s'est
mis à tourner autour de moi et je me souviens que j'ai commencé
à sentir sa main sous ma jupe. Je l'ai repoussé et je
sentais que je commençais à avoir très peur. J'étais
vierge et je ne rêvais d'une première fois comme ça.
Il a bloqué mes bras et m'a dit de me laisser faire, j'étais
sans force. Il m'a touché, m'a obligé à m'allonger
et il s'est glissé entre mes jambes en essayant de me pénétrer.
Cette fois, j'ai hurlé comme une folle et je me suis débattue.
Je crois qu'il a fini par avoir peur à son tour que quelqu'un
entende alors il est parti.
Une semaine après ça je suis allée chez mon meilleur
ami qui était aussi mon amoureux secret. Je lui ai dit que je
voulais faire l'amour avec lui. Je m'étais promi que ma première
fois serait avec lui. Je devais effacer ce qui s'était passé,
le plus vite possible,
avec quelqu'un que j'aimais et qui m'aimait.
Après ça, nous nous sommes séparés.
J'ai sombré dans une dépression qui a duré 4 ans
et j'ai fait une tentative de suicide. Heureusement "W" était
à mes côtés. Mais je me sentais responsable de ce
qui s'etait passé, les années aidant j'ai repris le dessus
et j'ai gueri de ma dépression grâce à "W".
Mais voilà, il a trois ans, quand "W" et moi nous nous
sommes séparés après 4 ans d'une histoire d'amour.
(Nous sommes toujours très proche aujourd'hui.) :
J'ai trouvé réconfort auprès d'un groupe d'amis
qui habitaient un peu loin de chez moi. Ce qui m'obligé à
rester dormir chez certains d'entre eux. J'ai rencontré parmi
eux un garçon très bien et nous sommes sortis ensemble
2 mois mais ça n'a pas collé nous n'arrivions pas à
faire le deuil de nos anciennes relations réciproques. Mais nous
sommes restés très amis et je continuais donc à
fréquenter ce groupe tout naturellement. Et parmi eux il avait
"E", j'avais 21 ans à l'époque et lui 30 ans.
C'était un garçon brillant, beau, très propre sur
lui, toujours de bons conseils pour chacun de nous.
Il se montrait très protecteur avec moi, très attentionné,
et je ne voyais pas qu'il était attiré par moi, c'est
mon ex qui a fini par m'ouvrir les yeux...mais trop tard.
J'ai dormi chez lui 3 fois, les deux premières fois rien de bien
grave mais j'aurai dû réaliser car voilà ce qui
s'est passé:
je discute avec lui dans sa salle de bain pendant qu'il se rase, et
tout d'un coup il se met nu, je suis stupéfaite, je me leve je
fais pour sortir et lui laissé un peu d'intimité. Il me
rattrape et me dit que ça ne le dérange pas, nous sommes
amis et que c'est naturel.
Je suis mal à l'aise, mais après tout peut être
que c'est moi qui réagit mal. L'épisode se passe, et je
ne raconte ça à personne du groupe.
La troisième fois où je dors chez lui. Nous sommes à
quatre, un couple d'ami qui vient tout juste de se former, elle est
musulmane et vierge. Elle n'avait pas prévue de rester dormir
là, alors elle me suplie de lui donner mon survêtement
pour dormir (car quand je dormais chez lui, je dormais en survêtement
et en pull car nous dormions dans le même lit et que cela me dérange,
mais je n'osais pas le dire car j'avais peur qu'il pense que j'interprétais
mal les choses).
Je me retrouve donc en culotte et en pull dans le même lit que
lui. Mes deux amis sont couchés sur le sol, sur des couvertures.
Pendant, cette soirée j'ai un peu bu ce qui n'est pourtant plus
dans mes habitudes, je n'avais pas bu un verre d'alcool depuis 4 ans,
mais j'étais en confiance, et surtout je ne dormais pas seule
avec lui.
Je me suis couchée et endormie aussi vite, j'avais le tête
qui tournait.
Je n'ai pas entendu le couple d'amis partir le lendemain matin très
tôt. Mais ce qui m'a réveillé était horible,
il avait prit ma main dans le sienne et me faisait toucher son sexe.
J'essaye de combattre mon sommeil et les dernières vapeurs de
l'alcool. Je dois me réveiller completement et réagir.
Il comprend que je suis entrain d'émerger alors il se colle à
moi et commence à enlever ma culotte. Cette fois je suis réveillée,
je le rejette, lui dit que je n'ai pas envie. Il me dit de me taire
et de le laisser faire. Il essaye de m'embrasser, et m'attrape les mains
avec la sienne. Je sers mes cuisses très fort. Il force et cette
fois il me pénetre sans douceur. Je dit non, puis plus rien je
ne me souviens pas. Quand, je reviens, il a débandé et
il sort. Je ne sais plus ce que j'ai fait après.
J'ai attendu six mois, pour en parler car il venait de se faire rejeter
du groupe et je me suis avouée ce qui s'était passé.
Je l'ai dit à mon ex qui m'a annoncé que j'étais
la sixième fille "que ce garçon avait embêté".
Mon ami actuel est au courant brievement de ce qui s'est passé
car j'ai des réactions qu'il avait besoin de comprendre et que
depuis j'ai des problèmes gynécologiques constants. Qui
ne font que rajouter des difficultés à nos relations sexuelles.
J'ai encore tellement à dire car c'est la première fois
que je peux m'exprimer sur ce sujet, car je ne veux pas suivre de thérapie.
Je suis forte et je peux gerer toute seule ce qui s'est passé.
Je crois que je suis responsable car je n'ai pas été assez
vigilante.
Est ce que j'ai subi une agression sexuelle ? Je ne sais pas quoi penser
de ce que je suis.
Merci de m'apporter une réponse si vous avez un peu de temps.
Désolée de vous écrire un texte aussi long.
Bravo pour votre site
Je veux bien que cela soit diffusé mais je veux rester anonyme.
merci
Bonjour,
Oui, vous avez subi une agression sexuelle et, même, un viol ...
Les conséquences psychologiques sont très graves et très
durables. Vous êtes forte sans aucun doute mais il n'est pas possible
de guérir d'une histoire comme celle-là sans thérapie.
Un tiers, un thérapeute, est indispensable. Votre corps (problèmes
gynécologiques constants) parle pour vous et montre assez que
vous ne pouvez pas gérer toute seule, contrairement à
ce que vous dites.
Je vous conseille de lire "Les mots pour le dire" de
Marie Cardinal.
Qu'en pensez-vous ?
Cordialement,
Yves Lambert
Monsieur,
merci pour vos conseils. J'acheterai très prochainement le livre
que vous me conseillez.
Peut-être que pour soigner mon corps faut-il que je soigne ma
tête ?!
Je ne suis pas prête à voir la réalité en
face pour le moment.
Si en ce moment tout réapparait, c'est que je recherche un emploi
et que mon esprit n'est pas occupé par le travail.
Dès que j'aurai repris une activité professionnelle, je
serais sans doute moins préoccupée par ces cauchemards.
Merci de m'avoir répondu aussi vite.
cordialement
Bonjour,
Lorsqu'un traumatisme est très grave, et c'est le cas des abus
sexuels, l'esprit refoule les événements et leurs souvenirs
dans un coin de l'esprit, en quelque sorte, afin que la victime puisse
survivre et lui donner l'impression de (plus ou moins) pouvoir vivre
avec l'insupportable. Mais, de là où il est tapi, le traumatisme
agit à l'insu de la personne sur son comportement et même
au delà : il peut créer des problèmes de santé
graves, c'est le corps qui parle à la place de la bouche pour
exprimer le mal-être. Vos problèmes gynécologiques
constants qui, comme par hasard, touchent au génital sont un
signe évident de ce que je dis : n'importe quel thérapeute
vous le confirmera.
La reprise d'une activité professionnelle ne fera que masquer
un peu vos problèmes, sans les éliminer : seule une thérapie
le peut, je suis formel. Plus vous attendrez, plus ce sera difficile.
M'autorisez-vous à publier nos échanges anonymement ?
Cordialement,
Yves Lambert
Monsieur,
Merci encore pour la rapidité de vos réponses et leurs
contenus.
Je suis tout à fait d'accord pour que vous publiez nos échanges
de manière anonyme.
Si j'entreprend une thérapie dans un futur proche, je ne manquerai
pas de vous tenir informé des conséquences positives,
que cela devrait normalement entrainer.
Même si je ne fais pas toujours ce qu'il y de mieux pour moi même,
j'encourage les autres femmes à parler de leurs problèmes.
Il est bien connu que partager un peu de son secret, le rend moins lourd
à porter.
Bon courage à toutes celles qui menent ce combat.
Merci à vous pour votre soutien.
Cordialement
je souhaitais
communiquer à celles qui le veulent une adresse où elles
peuvent m'écrire :
h.wistiti@laposte.net
à très bientôt, je reste disponible pour toutes
celles qui le veulent.
merci
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