Mon mari refuse la conversation franche et sans cris, je le "provoque" souvent pour crever l'abcès. Face au mur, il vient de recevoir de mon avocate une demande de divorce : il me menace encore de me tuer pour être débarrassé de moi et continue à dire du mal de tous les personnages de mon entourage, famille, amis (l'unique restante car les autres ont rien compris) et collègues de travail. Il réussit à m'atteindre par ce biais, il est jaloux de tous mes actes : je travaille et réussis, je participe à l'animations de deux clubs, en fait je bouge pour lui échapper et sa jalousie augmente bien sûr. Sans preuve, que puis-je faire ? Personne ne veut me founir ces fameuses attestations ... Merci de m'aider à trouver des arguments pour les obtenir.

Si je comprends bien votre situation vous n'arrivez pas obtenir d'attestations en votre faveur de votre entourage.

Souvent, la plupart du temps même, les problèmes de couple telles que ceux que vous décrivez succinctement sont "assez inconnus" de l'entourage, dans le sens où tout se passe dans l'intimité du couple et peu transpire "à l'extérieur". Peut-être est-ce également votre situation. Si tel est le cas, il est difficile d'obtenir des attestations de l'entourage car, après tout, de quoi ces personnes pourront attester, à part ce que vous leur aurez déclaré mais qu'ils n'auront pas forcément constaté eux-mêmes ? C'est une vraie difficulté. Vous mettez ces personnes en difficulté, vous leur posez peut-être un problème éthique : certaines souhaiteraient sans doute vous aider ... sans avoir à faire de fausses déclarations ...

Par ailleurs, en demandant des attestations dans le cadre d'un divorce pour faute, vous demandez de fait à des personnes de prendre parti pour vous, de choisir un camp contre l'autre, de se fâcher avec votre mari : certains refuseront sûrement. Vous leur demandez de s'impliquer dans le déchirement de votre couple, quelles qu'en soient les raisons : vous leur demandez de se déchirer avec vous et c'est quelque chose de difficile que peu de gens acceptent de faire, à moins d'être vraiment plus proches de vous (comme votre "seule amie" dites-vous) que de votre mari.

Pourtant, dans le cadre d'une procédure pour faute, votre avocate a absolumment besoin d'étayer votre dossier pour justifier "la faute" de votre mari. Vous devez absolumment réclamer ces attestations à des gens qui auront constaté réellement quelque chose de reprochable ou, à tout le moins, les conséquences sur vous du comportement de votre mari : des proches ont-ils constaté chez vous des syndrômes dépressifs alors que vous vous plaigniez du comportement de votre mari ? vous êtes vous confié à quelqu'un un jour ? avez-vous un jour "craqué" devant quelqu'un en devant expliquer que la cause était le comportement de votre mari ? etc.

Vous me dites que, depuis votre demande de divorce, votre mari vous menace de mort : portez plainte à chaque fois ou, au moins, faites faire une "main courante" (déclaration inscrite sur le registre de main courante) auprès des services de police, demandez le récépissé de dépôt de plainte ou une copie de la déclaration de main courante et transmettez à votre avocate (dans le cas d'une plainte contre quelqu'un de nommé, il n'est pas possible d'obtenir copie du procès verbal lui-même mais seulement un récépissé du dépôt de plainte).

Si vous ne parvenez pas à étayer votre dossier, voyez s'il est envisageable de transformer la procédure de divorce pour faute en divorce par consentement mutuel. Cela suppose évidemment l'accord de votre mari mais cela facilite grandement la procédure. Devant votre détermination à divorcer, il est possible que votre mari finisse par y consentir ... Demandez-vous vous-même si vous accepteriez une telle procédure : elle suppose que vous renonciez à faire reconnaître par la justice les fautes de votre mari ... Cela peut vous sembler injuste, mais cela peut éviter une longue, coûteuse et pénible procédure de divorce pour faute qui aurait du mal à aboutir sans évidences notoires, ou, même, pourrait se retourner contre vous et vos intérêts.

Dernière chose : bien sûr, rapprochez-vous votre avocate, elle est votre meilleur conseil juridique.