Un enfer qui
n'en finit pas
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en pied de message
Janvier 2005
Bonjour,
je viens de découvrir ce site et de lire le message de Natly
2004. Mon ex ressemble incroyablement au sien. Mais moi, il a fallu
qu'il demande lui-même le divorce au bout de 25 ans et quatre
enfants!!! Avoir attendu deux ans, ce n'est pas trop, je trouve qu'elle
a réagi remarquablement vite.
J'ai connu mon futur ex-mari alors que l'homme de ma vie venait de mourir
à 20 ans d'une leucémie. Je l'avais accompagné
pendant trois ans, arrêtant mes études peu après
mon entrée à la fac, quittant mes parents. Je vivais de
boulots en intérim, et je me suis accrochée à lui
comme à une bouée de sauvetage, parce que j'étais
vraiment en train de couler. Dès le début, pourtant, nous
n'avions rien en commun, goûts, il ne s'intéressait qu'à
la politique, j'aimais sortir, il détestait, j'aimais parler
et écouter, il n'aimait ni l'un ni l'autre...J'aimais la musique,
la poésie, la littérature, les fleurs les arbres les oiseaux
les poissons la philo la plongée la photo. Il décréta
: " Tu t'intéresses à des choses sans intérêt"....
Nous avions vingt ans, j'avais envie de bonheur, d'enfants, j'ai pensé
qu'il allait changer pour moi. Il était radin, mais nous étions
fauchés. Il n'avait pas de temps pour moi, mais il était
étudiant. Il était pantouflard, mais nous étions
fauchés. Il me demandait d'aller bosser en usine au lieu de reprendre
des études, mais nous avions réellement besoin d'argent
rapidement... Et ainsi de suite : je n'imaginais pas que tout ça
allait durer et empirer.
En 1980, quand j'ai perdu mon premier bébé à presque
cinq mois de grossesse, il m'a dit " finalement, c'est pas plus
mal qu'il soit plus là, ce bébé, j'étais
pas prêt"'. Quand, enceinte du 4e, en 1992, une semaine avant
l'accouchement, je lui ai demandé un coup de main pour le ménage
alors qu'il lisait son journal " Tu veux peut-être qu'on
passe le balai à deux ?! " Une fois où il m'avait
frappée, mais contrairement aux autres hommes violents, il ne
m'a jamais demandé pardon, je lui demandais des excuses, il a
rigolé et lâché : "c'est bien, ce que j'ai
fait, si ça peut te donner envie de divorcer".
A chaque fois que je faisais les courses, j'avais droit à une
scène pour le fric que je " jetais par les fenêtres".
Un jour, il m'a pris de force ma carte bleue et l'a tordue entre ses
mains, entre ses dents, jusqu'à ce qu'elle soit hors d'usage.
Lui aussi, il disait qu'il faisait plus que sa part de "ménage"
: vaisselle... quand il a refusé de racheter un lave-vaisselle;
repas du soir quand je travaillais, genre boîte ou soupe en sachet;
une lessive de temps en temps où il faisait exprès de
ne pas mettre de linge à moi; sortir les poubelles; tondre la
pelouse une fois par mois; aspirateur, environ tous les 36 du mois.
Par contre, il faisait plus que sa part de saleté et de désordre,
avec son refus de se déchausser même qd ses pompes étaient
dégueulasses : boue, neige...; refus de "remarquer"
que la salle de bains, la cuisine, et en général toutes
les pièces où il passait en étaient saccagées
en un instant ( flaques, ronds de crasse sur la baignoire, peaux de
saucisson, beurre, vaisselle sale partout, tasses vides, papiers, vêtements
propres ou sales par terre, sur les dossiers des chaises, le canapé....)
refus de lever la lunette des WC avant usage; refus de ramasser son
linge sale; refus de rester au même endroit, sur une table par
exemple, pour croquer ses biscuits, casse-croûte, trucs qui faisaient
plein de miettes en général...
Refus, en fait, de respecter toute règle, toute loi qu'il n'avait
pas lui même édictée. Pour ça, il était
très fort : c'était lui le chef, il prenait les décisions
tout seul, sans en discuter avec personne avant, genre : demander une
mutation qui allait entraîner le déménagement de
toute la famille à l'autre bout de la planète, instaurer
des règles et des minutages pour l'utilisation d'internet (pour
tout le monde sauf pour lui), et bien sûr ça n'a fait qu'empirer,
à la fin il était devenu le champion : en mon nom... mais
sans que je sois au courant, il a viré les locataires de la maison
qu'on avait quittée pour le suivre à Tahiti; puis il a
donné un ordre de vente à l'agence, fixé un prix
de vente; écrit plein de courrier à nos deux noms, résilié
un livret d'épargne commun, un compte joint... alors que je n'étais
au courant de rien. C'est facile, par mail ou quand on fait tout à
l'imprimante. Puis il s'est ouvert en secret une BP pour recevoir les
réponses à ses courriers. Il faisait tant de cachotteries
que j'ai fini par avoir la puce à l'oreille, j'ai commencé
à fouiller, et là, il a demandé le divorce !
Quand j'essayais de discuter de nos problèmes, il ne faisait
même pas mine de m'entendre, ne me voyait même pas, trop
absorbé dans son café, son ordi, ses copies, sa télé....
Si j'insistais, il partait s'enfermer à clef dans les toilettes,
si je continuais à parler derrière la porte, il sortait
en me bousculant de toutes ses forces et partait en voiture, pour revenir
des heures après, à 2h du matin parfois.
Pendant des années, poussé par une ambition peu commune,
alors qu'il était prof certifié, il a délaissé
femme et enfants pour consacrer tout son temps à préparer
l'agrégation (qu'il a loupée deux fois ), puis un DEA,
puis une thèse, et d'autres diplômes pour avoir le droit
d'enseigner en fac et encadrer des étudiants... Là, il
m'a empêchée très adroitement de travailler alors
que je m'étais trouvé quelques heures de boulot qui m'auraient
changé des quatre murs où il me confinait et de ses hurlements
permanents. Il m'a dit alors :" je crois que je me verrais bien
avec un 4e enfant"... ( ça faisait 7 ans qu'il me le refusait,
ce 4e). J'ai pleuré de joie, il est resté de marbre, 4
mois après quand je lui annonçai que j'étais enfin
enceinte, il a levé les yeux aux ciel, en silence, mais toute
son attitude n'était qu'un cri " M..... ". Il a tourné
le dos, sans un mot, la bouche pincée, le regard haineux... Super
quand on est folle de bonheur d'attendre un bébé désiré
depuis si longtemps. Eh oui, il avait entamé sa thèse,
je n'avais pas pris ce travail qu'on m'avait proposé, il n' avait
donc plus besoin de ce bébé qu'il n'avait "voulu"
que pour me garder à sa disposition à la maison 24h sur
24, puisque lui voulait être libre 24h sur 24 "pour ses recherches"
: cours, archives, bibliothèque, repas avec collègues,
interviews de gens pour sa thèse, démarches diverses,
etc. Ma passion, c'est la plongée sous marine. Eh bien, en 4
ans passés en Guadeloupe pendant qu'il faisait thèse et
DEA, je n'ai pas fait UNE SEULE plongée...
Par contre, de retour dans sa Lorraine natale après ce séjour,
il a attendu un an que mon fils entre à la maternelle, et il
m'a harcelée pour que je recommence à travailler, alors
que les horaires ( tous les jours après l'école, le mercredi
toute la journée, le samedi de 12 à 18h30...) me privaient
de voir mes enfants. Lui, de son côté ne s'occupait absolument
pas d'eux, les laissant seuls pour aller voir ses collègues,
ou s'enfermant dans son bureau pour travailler ou jouer à l'ordi.
En outre, lui qui n'avait jamais voulu sortir avec moi (" trop
cher", "trop fatigué", "trop de travail",
" j'aime pas ça"...), il sortait, maintenant, plusieurs
fois par semaine, parfois tous les soirs, mais ... sans moi, avec "les
collègues". Moi, j'étais la baby-sitter gratuite
à domicile, à qui on n'a rien à demander, et même
pas besoin de dire merci. Au contraire, il trouvait toujours que je
lui coûtais trop cher, que je ne fichais rien, que je passais
ma journée à me tourner les pouces, " finalement,
une femme de ménage travaillerait mieux et me coûterait
moins cher" disait-il.
Quand je parlais de divorcer, il ricanait " Oh, mais oui, c'est
ça, divorce, et va dormir sous les ponts avec TES enfants."
Il me reprochait mon "salaire de merde", en travailant comme
prof ( non qualifié) de violon et solfège dans des écoles
de musique, autant d'heures que lui ( prof en collège malgré
sa thèse...), je ganais environ 4 fois moins. Je ne savais même
pas que sur son salaire il touchait aussi les allocs pour quatre enfants...
Donc, je me disais q'il y avait du vrai dans ce qu'il disait, et pour
garder à mes enfants leurs chances de faire des études,
leur petit confort matériel, je n'ai pas bougé. J'étais
aussi tellement déprimée que me lancer dans un divorce
me paraissait une entreprise monumentale, insurmontable. Maintenant,
mes filles... me reprochent la souffrance de plus de dix ans passés
dans les scènes de ménage et la violence.
Le divorce a été prononcé à Tahiti, à
ses torts exclusifs, car il a reconnu devant le juge m'avoir frappée.
Il a fait ça très naturellement, sans doute parce qu'il
croyait que j'avais beaucoup de preuves de ses violences ( je le lui
avais toujours fait croire...) il a ajouté très à
l'aise qu'à chaque fois qu'il m'avait frappée, c'était
ma faute, je l'avais provoqué, poussé à bout...
Pendant qu'il s'enlisait dans ses justifications, je regardais le juge
et la greffière qui " encaissaient", incrédules.
Le regard du juge, si humain, chaleureux, avait subitement changé,
et je sentais monter en moi une sorte de certitude que mon mari était
en train de se couler lui-même. Il ne s'arrêtait plus, c'est
le juge qui l'a sèchement coupé. Une semaine après
cette audience, je quittais définitivement Tahiti avec mon fils.
Une association dont je fais partie m'avait prêté spontanément
11000 F, avec lesquels j'avais avancé le prix des billets d'avion
pour mon fils et moi, et nous avons passé trois semaines de rêve
en Australie avant de rejoindre ses trois soeurs étudiantes à
Toulouse. J'ignorais que quelques jours après notre départ,
le divorce était prononcé. Mon ex changeait d'avocat,
faisait appel, lui il ne devait quitter Tahiti que plus d'un mois après
nous, riche d'une prime d'environ 25000 euros, et de la vente de tous
nos biens communs laissés à Tahiti : voiture, scooter,
ordi, télé, piano,etc... C'est mes filles qui m'ont appris
à mon arrivée ce que leur père avait bien voulu
leur dire... pas grand chose. Puis mon avocat m'a écrit pour
me réclamer 2000 euros pour me défendre en appel... Panique
à bord : je n'avais rien, pas un euro d'avance, et pencant ce
temps, mon ex encaissait l'argent de mes billets d'avion que l'éducation
nationale lui remboursait à lui, et refusait de me le rendre.
Il aurait vraiment adoré que je n'aie pas d'avocat en appel,
faute d'argent pour le payer. C'est mon père qui m'a sauvée
en m'avançant cet argent.
Obsédé par le fric, il essaie de voler tout ce qu'il peut.
Il ment, il invente les arguments au fur et à mesure de ses besoins,
du coup il en a de convaincants, le seul problème c'est qu'ils
sont faux... Mais il continue, sans aucun sens su ridicule, il ment
au juge, il se contredit, il s'enfonce. Moi, au lieu d'avoir du temps
à consacrer à l'entreprise que je veux créer (
car, de retour en France je suis au chômage et à 47 ans
sans diplôme je n'ai guère de chances d'être embauchée),
je le perds en démarches que je n'aurais jamais eu besoin de
faire avec un type "normal", réglo. Il explique à
mes filles qu'il ne peux pas leur donner beaucoup pour payer leurs études
( deux d'entre elles sont encore à charge), par ma faute, car
ma pension le ruine, je "refuse" de travailler, etc.
Enfin, à Noel, il a eu notre fils pendant la 1ère moitié
des vacances, et une des filles, qui a 19 ans, est venue passer trois
jours chez lui. Il a trouvé moyen de découcher le jour
même de son arrivée, lui laissant la garde de son petit
frère, puis il leur a présenté sa chérie.
Moi, je ne comprends pas très bien l'intérêt de
la manoeuvre. Le divorce n'est pas jugé, son intérêt
serait donc de dissimuler saz maîtresse, il est très fort
pour cela, donc, il doit avoir une bonne raison pour choisir, au contraire,
de l'exhiber. Cruauté mentale, simplement : m'apprendre en guise
de cadeau de Noel que lui est très heureux, merci, qu'il n'est
pas tout seul, c'est vrai, ça m'a fait mal, très mal sur
le coup. Surtout que mes filles sont "contentes pour lui"...
Je me demande où est la morale, là-dedans. Monsieur a
demandé le divorce pour avoir encore plus de liberté que
celle qu'il se prenait en famille au détriment de la mienne.
Il n'a pas demandé la garde de son fils, sauf au tout début,
ce n'était pas sérieux, ça m' a fait bcp pleurer
parce que je ne comprenais pas, c'était encore un sombre calcul...
Donc, j'ai la garde de mon fils de 12 ans, aucune liberté, mais
ça ne me change pas du tout. Lui, il exerce son "droit"
de visite à la carte, quand il a mieux à faire, il ne
vient pas le chercher, quand il le prend, il le traîne chez des
amis à lui ou chez sa chérie, il l"e laisse dans
un coin et ne s'en occupe pas du tout. Qd mon fils veut essayer de lui
dire qu'il voudrait faire plus de choses avec lui, quand il essaie de
discuter, son père élude toujours... Mais pour Noel, il
lui a offert un portable, comme ça, tout les jours, TOUS, il
l'appelle, alors que quand il l'a chez lui il n'a rien à lui
dire. C'est juste encore une forme de harcèlement, il sait très
bien que comme ça, je ne risque pas de l'oublier. Ce qu'il ignore,
c'est que le gamin, tout seul comme un grand, il lui a affecté
une sonnerie "silencieuse", et il ne se donne même plus
la peine d'écouter ses messages. " De toute façon,
il a jamais rien à dire".
La prochaine audience est le 15 janvier, à Tahiti. Je n'en peux
plus de toutes les démarches que j'ai à faire, je voudrais
tant n'avoir pas besoin d'aller porter plainte pour vol, pour irganisation
d'insolvabilité, d'aller chez un huissier pour voir comment récupérer
les sommes qu'il me doit, à comencer par 8444 E d'allocs qu'il
a touchées jusqu'en septembre alors qu'en juillet il osait écrire
au juge que JE les touchais... au CIDF, à l'aide juridictionnelle,
chez l'avocate, à la sécu, à la CAF, chez le psy
avec mon gamin pour essayer de le guérir de sa peine d'être
si peu important pour son père, ( en espérant avoir un
certificat attestant combien son comportement est destructeur pour son
fils comme pour moi), chez l'assistante sociale, à l'ANPE, à
la banque, sans parler des courriers au vice rectorat de Polynésie
pour savoir s'il a été remboursé de MES billets
d'avion, puis de train, quand, combien, et combien d'allocs il a touché,
jusqu'à quand, pourquoi alors qu'elles me revenaient, comment
les récupérer, etc.......
J'en peux plus, je ne sais plus par où commencer, j'ai juste
envie de mourir bien souvent, mais je sais bien que je ne peux pas faire
ça à mon fils... Cela dit, si son père obtient
ce qu'il réclame, (c'est à dire de me verser 0 euro de
prestation compensatoire), je n'aurai pourtant pas d'autre solution
que de laisser mon petit bonhomme à son père, car ce n'est
pas avec sa pension qu'on pourra vivre à deux. Je voudrais tant
connaître une seule personne dans cette ville, avoir une seule
amie à qui me confier, une seule personne qui me donne des coups
de pieds où je pense pour m'obliger à bouger, à
me battre.
Je veux bien que mon témoignage soit publié, ainsi que
cette adresse mail :
mafi.carre@laposte.net
Je compte beaucoup sur vos réponses après ce message qui
est comme une bouteille à la mer...
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