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Violences : les conséquences (4/14) |
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Crédit
: Dr Muriel SALMONA, Institut 92 de Victimologie
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Les conséquences des violences Les psychotraumatismes Comme la grande majorité des personnes victimes de violences, vous pouvez vous sentir particulièrement seul(e) et : être
dans une très grande souffrance psychique et physique, en
proie à des flash-back, des pensées, des sensations
et des images liées aux violences qui s'imposent à
vous, à des cauchemars fréquents. |
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vous sentir
en état de danger permanent, hypervigilant(e), très
anxieu(se), avec des attaques de panique soudaines qui vous terrassent,
des évitements phobiques ; vous sentir irritable avec des colères
explosives, tendu(e), n'arrivant plus à vous projeter dans
l'avenir, dépressif(ve), en retrait social, affectif, intellectuel
; en échec scolaire, professionnel ; présenter des troubles
de la mémoire, de la concentration et de l'attention, et aussi
des troubles du sommeil, de la sexualité. Il s'agit de conséquences normales sur la santé ou sur la santé mentale de situations anormales (les violences), avec des troubles psychiques spécifiques comme l'état de stress post-traumatique. Les mécanismes des psychotraumatismes La mémoire traumatique Peut-être pensez-vous être "inadapté(e) à la vie", "particulièrement fragile" ou" né(e) comme ça", ce n'est pas le cas : tous ces symptômes et comportements s'expliquent et sont les conséquences habituelles des violences, ils sont liés à des mécanismes de sauvegarde neurobiologiques exceptionnels connus depuis peu, mis en place par le cerveau pour échapper au risque vital que font courir les violences. Ils peuvent être traités par des professionnels de la santé spécialisés, mais sont encore rarement identifiés, dépistés, diagnostiqués, et pris en charge. Une violence à laquelle on ne peut pas échapper crée un stress extrême et une forte réponse émotionnelle qui entraîne un risque vital cardio-vasculaire et neurologique par "survoltage" (comme dans un circuit électrique). Pour arrêter ce risque fonctionnel, le circuit neuronal "disjoncte" automatiquement grâce à la sécrétion de drogues dures sécrétées dans le cerveau (endorphines à hautes doses et drogues "kétamine-like"). Cette déconnexion "éteint" la réponse émotionnelle et entraîne une anesthésie psychique et physique, un état dissociatif (conscience altérée, dépersonnalisation, être spectateur de soi-même) et des troubles de la mémoire, dont une mémoire traumatique : "hypersensibilité émotionnelle" piégée, isolée par la déconnexion, qui n'a pas été intégrée "dans le disque dur du cerveau", c'est une véritable bombe à retardement, prête à "exploser" à l'occasion de toute situation rappelant les violences, en redéclenchant la même terreur, la même détresse, les mêmes sensations, de façon incompréhensible quand on ne connaît pas ce phénomène. La vie devient alors un terrain miné et pour éviter de déclencher la mémoire traumatique le patient est obligé de mettre en place des conduites d'évitement. Mais quand les conduites d'évitement ne suffissent plus, souvent seules des conduites dissociantes dont on a soi-même fait l'expérience de leur efficacité peuvent calmer l'état de détresse. Les conduites dissociantes Il s'agit de redéclencher la disjonction du circuit émotionnel en augmentant le niveau de stress (par des conduites agressives et/ou auto-agressives, des conduites à risques, dangereuses, des conduites addictives) ce qui va entraîner une anesthésie affectives et physique, une dissociation et calmer l'angoisse, mais va recharger et aggraver encore plus la mémoire traumatique et créer une dépendance aux drogues dures sécrétées par le cerveau. Ces conduites dissociantes qui s'imposent sont paradoxales et déroutantes à la fois pour les personnes victimes de violences et pour les professionnels qui s'en occupent (quand ils n'ont pas été formés pour les reconnaître). Elles sont responsables de sentiments de culpabilité et d'une vulnérabilité accrue face aux agresseurs, lesquels par expérience connaissent bien ces phénomènes dont ils profitent pour assurer leur emprise sur des victimes et les instrumentaliser pour leur confort personnel. Les violences ont un impact catastrophique sur la santé. Une prise en charge médicale spécialisée et psychotérapeutique permet de relier les symptômes psychotraumatiques aux violences, d'en comprendre les mécanismes, de le contrôler, et d'y échapper. Les conséquences sur votre santé physique En plus des lésions traumatiques directes liées aux violences physiques, les conséquences du stress peuvent-être : très
souvent une fatigue intense, des douleurs chroniques, des céphalées
(maux de tête), des dorsolombalgies (mal de dos). Si vous présentez des symptômes, des troubles psychotraumatiques, consultez votre médecin qui vous orientera vers une consultation spécialisée de psychotraumatologie, prise en charge par la sécurité sociale, confidentielle (secret médical) et qui dans plus de 80 % des cas améliorera de façon importante votre santé et votre qualité de vie (Cf. étude pilote du 92, Muriel Salmona 2008). Pour aller plus loin : La
mémoire traumatique, Dr Muriel Salmona, septembre 2008 :
lire
ici (pdf 61 Ko) télécharger la brochure d'origine pour l'imprimer et la distribuer (pdf 260 Ko) Crédit
: Dr Muriel SALMONA, Institut 92 de Victimologie |
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