Coeur,
corps > Le sida préfère
les femmes
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La situation épidémiologique actuelle en France (2002) révèle une augmentation des cas de sida dans la population hétérosexuelle. Cette réalité concerne en priorité les femmes. Le pourcentage de femmes contaminées lors d'un rapport hétérosexuel (sur l'ensemble des cas de sida chez les femmes) est 3 à 8 fois plus important que chez les hommes (sur l'ensemble des cas de sida chez les hommes). Des facteurs biologiques liés à la fragilité de la muqueuse vaginale facilitent la contamination par le VIH, en outre la concentration du virus est plus élevée dans le sperme que dans les sécretions vaginales. L'environnement culturel, juridique et le contexte socio-économique peuvent également être autant de facteurs aggravants. |
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Depuis quelques années déjà, les données font apparaître une augmentation des cas de sida diagnostiqués chez les femmes, alors que dans le même temps, le nombre de cas diagnostiqués chez les hommes baisse. Dans la population générale, le sex-ratio des cas de sida (= nombre de cas masculins pour un cas féminin) s'est abaissé entre 1999 et 2000, passant de 3,2 à 2,7. Ce phénomène
est à croiser avec d'autres données, pour le rendre plus
pertinent :
La contamination hétérosexuelle est le mode de contamination le plus fréquent parmi les cas de sida diagnostiqués depuis 1997. En 2000, elle représentait 44% des cas de sida diagnostiqués. En outre, parmi les cas hétérosexuels diagnostiqués en 2000, la contamination la plus probable pour le/la partenaire est également imputable à des rapports hétérosexuels dans 67% des cas (inconnue : 30% des cas, partage de matériel d'injection : 3% des cas, rapports homosexuels du partenaire : 1% des cas). De plus, chez les personnes connaissant leur statut sérologique, on constate que les femmes ont moins souvent reçu un traitement antirétroviral préventif que les hommes (58% des femmes et 52% des hommes dont le mode de contamination est hétérosexuel sont dans cette situation).
Ces données épidémiologiques disent clairement que, sur le plan de la transmission lors des rapports hétérosexuels, les femmes présentent une vulnérabilité plus importante que les hommes. Cette vulnérabilité s'explique par plusieurs facteurs : des facteurs directs d'ordre biologique et physiologique : une plus large surface de muqueuses (vagin et col de l'utérus) et la fragilité au niveau du col facilitent la pénétration du VIH. Cette fragilité est aggravée d'une part avec la survenue de MST, qui demeurent souvent non soignées (car non visibles) et d'autre part dans le cadre de rapports non désirés, violents et traumatisants. Enfin, la concentration du VIH est plus élevée dans le sperme que dans les sécrétions vaginales des facteurs indirects liés aux normes sexuelles, culturelles et juridiques, mais également aux contextes sociaux et économiques : l'inégalité des statuts, la précarité et la dépendance socio-économique, les interdits qui gèrent la sexualité des femmes (en particulier dans certaines cultures) constituent autant de déterminants à la prise de risque. Le docteur Erica Gollub, Directeur Scientifique du programme de réduction des risques de contamination par le VIH mené dans le cadre de l'EMIPS des Bouches du Rhône définit ainsi les critères de vulnérabilité des femmes au VIH/sida, en plus des critères de vulnérabilité biologique : VULNERABILITE
POLITIQUE VULNERABILITE
ECONOMIQUE VULNERABILITE
INFORMATIONNELLE / EDUCATIONNELLE VULNERABILITE
CULTURELLE / SOCIALE
1. Dans l'élaboration d'une stratégie personnelle de réduction des risques. Certains éléments font obstacle au renforcement des capacités des femmes à réduire leurs risques. En effet, il existe des situations et des facteurs spécifiques aux femmes, que l'on peut classer par grandes typologies : Difficultés
d'ordre général. Un
contexte de violence. Les
obstacles liés à la palette des outils de prévention. NB : la limitation de la palette des outils de prévention n'est pas spécifique aux femmes, mais elle a des conséquences plus importantes pour les femmes (le préservatif masculin étant le plus souvent maîtrisé par l'homme). 2. Dans l'accès au soins pour les femmes atteintes par le VIH. Il existe une réelle difficulté de prise en compte des spécificités de l'infection à VIH chez les femmes. La séropositivité entraîne une augmentation du risque de survenue de pathologies et de difficultés spécifiques chez la femme (ostéoporose, dérèglements hormonaux, cancers du col de l'utérus, troubles du métabolisme …). De plus, de vraies difficultés sont constatés chez les professionnels de santé (y compris spécialisés VIH) pour la prise en charge gynécologique des femmes séropositives.
Articles et dossiers consultables sur internet : Cathi Albertyn " Le droit et les droits humains pour réduire la vulnérabilité des femmes au VIH " dans : Les derniers seront les premiers - thèmes légaux cruciaux et VIH/sida, Conférence de Durban - 7 juillet 2000 Cathi Albertyn
est Professeur et chef du Gender Research Project, Center for Applied
Legal Studies, University of the Witwatersrand, Johannesburg, Afrique
du Sud. Son article
est consultable à l'adresse suivante : Geeta
Rao Gupta " Genre, sexualité et VIH/sida - Quoi ? Comment
? Pourquoi ? " La Dre Rao Gupta a discuté des facteurs de vulnérabilité des femmes au VIH, puis des manières par lesquelles le déséquilibre de pouvoir dans les relations de genre accroît non seulement la vulnérabilité des femmes au VIH, mais aussi la vulnérabilité des hommes, en dépit - ou plutôt en raison - de leur plus grand pouvoir. Elle s'est ensuite demandé comment on pourrait vaincre les barrières apparemment insurmontables que sont l'inégalité de genre et de sexualité. Comment modifier les normes culturelles qui créent des disparités et des rôles dommageables, voire fatals ? D'après Mme Rao Gupta, une première étape importante est la reconnaissance, la compréhension et la discussion en public des manières par lesquelles le déséquilibre de pouvoir, au chapitre de la sexualité et des rapports de genre, exacerbe l'épidémie. Elle a donné des exemples d'approches sensibles, habilitantes et propices au changement, puis elle a conclu qu'en dernière analyse, la réduction du déséquilibre de pouvoir entre les femmes et les hommes nécessite des politiques conçues pour conférer du pouvoir aux femmes - des politiques qui visent à réduire le fossé entre les genres sur le plan de l'éducation, à améliorer l'accès des femmes à des ressources économiques, à augmenter la participation politique des femmes et à les protéger contre la violence. Article
consultable à l'adresse suivante : Le
rapport de l'ONUSIDA sur la situation de l'épidémie en
France en 2000 : Le
rapport de l'ONUSIDA sur la situation de l'épidémie dans
le monde à décembre 2001 : |
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