Le
Pacte Civil de Solidarité ne s'adresse pas seulement aux lesbiennes
ni même à la seule communauté homosexuelle ...
Alors pourquoi avoir fait figurer cette page sur
le PACS dans la rubrique consacrée à l'homosexualité
féminine ?
D'abord, le PACS est bien né d'une revendication de la
communauté homosexuelle : il représente pour un couple
homo, plus que pour n'importe quel couple hétéro, la
seule possibilité légale de donner à celui-ci
un statut légal accompagné d'un certain nombre d'avantages
sur les plans civil, fiscal,
social, et en matière de logement.
C'est donc une avancée législative sans précédent
en France, même si elle reste imparfaite.
Ensuite, ce site n'a pas vocation à présenter tous les
régimes matrimoniaux possibles. Nous n'avons retenu que le PACS
car il nous a semblé que ce dispositif restait largement méconnu,
malgré la forte médiatisation autour des débats
à l'Assemblée.
En ce sens, cette page nous a semblé à sa place dans une
section du site consacrée à un groupe qui souffre d'une
violence tout à fait particulière mais bien réelle :
l'homophobie. Le PACS - nous en sommes convaincus - est aussi un événement
de nature à faire reculer peu à peu cette violence-là ...,
en tous cas il y participe.
Revendication de
la communauté homosexuelle datant du début des années
1990 et disposition légale récente (loi du 15 novembre
1999), le Pacte Civil de Solidarité
ou PACS permet, de façon relativement libre et simple, de donner
un statut légal à la vie commune entre deux personnes,
vous peut-être.
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A qui s'adresse le PACS ?
Il peut être
conclu par deux personnes majeures, quel
que soit leur sexe d'appartenance pourvu qu'elles
aient communauté de toit (résidence commune obligatoire)
et à la condition qu'elles ne soient :
ni parents
en ligne directe (ascendants ou descendants) ni alliés (parents/enfants,
grands-parents/petits enfants, beaux-parents/beaux-enfants)
ni collatéraux
jusqu'au 3ème degré inclus (frères et soeurs, oncles
et tantes, neveux et nièces)
ni liées
par une autre union : mariage ou autre PACS en cours.
Quelle est la procédure à suivre ?
Aucune formalité
particulière n'est préalable (pas de certificat médical
ni de publications de bans ;-), aucune obligation de recourir à
un avocat ou un notaire, ni cérémonie ni célébration,
mais un simple enregistrement au
Tribunal d'Instance de son domicile. Dans certains cas, il peut
néanmoins être utile d'avoir recours aux services d'un
notaire pour s'assurer de la légalité des dispositions
engageant l'un et l'autre partenaire (patrimoine, dettes, succession, ...).
Le PACS est une
simple déclaration conjointe
pour laquelle aucune forme particulière n'est requise, sinon
qu'elle doit être rédigée en français et
en double original. Les deux exemplaires, donc, doivent être
déposés au Greffe du Tribunal d'Instance, accompagnés
de :
la copie
intégrale des actes de naissance des contractants
un certificat
de non-PACS pour chacun des contractants, qu'ils se procureront
sur simple demande auprès du Greffe du Tribunal d'Instance de
leur lieu de naissance
l'acte de
mariage dissous par divorce le cas échéant, l'acte de
décès du conjoint décédé en cas de
veuvage.
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Comment dissoudre un PACS ?
Il existe 4 cas
de dissolutions, donnant lieu à des procédures distinctes.
Le PACS peut être rompu d'un commun accord ou unilatéralement
par un des partenaires, il prend fin automatiquement en cas de
mariage ou au décès de l'un des deux pacsés :
1. La
volonté concordante des partenaires : lorsque
les partenaires décident d'un commun accord de mettre
fin au PCAS, ils remettent une déclaration conjointe écrite
au Greffe du Tribunal d'Instance dans le ressort duquel l'un d'entre
eux au moins a sa résidence.
2. La volonté unilatérale
d'un partenaire :
lorsque seulement un des partenaires décide de mettre fin au
PACS, il doit signifier son intention de le rompre par voie
d'huissier. La pacte prend fin 3 mois après la
signification d'huissier, si la copie a bien été transmise
au Greffe. Le régime des biens et des dettes n'est pas modifié
pendant ces 3 mois.
3. Le mariage de l'un des partenaires :
la personne qui s'est mariée doit le signifier par huissier
à son/sa partenaire et adresser copie de la signification
de son acte de naissance faisant état du mariage au Greffe
du Tribunal d'Instance ayant reçu l'acte initial. Le PACS prend
fin dès le mariage.
4. Le décès de l'un des partenaires :
le PACS prend fin
par le décès de l'un des partenaires. Le survivant, ou
tout intéressé, doit adresser copie de l'acte de décès
au Greffe du Tribunal d'Instance ayant reçu l'acte initial.
Conséquences
de la dissolution
Les partenaires
procèdent eux-mêmes à la liquidation des droits
et obligations résultant du pacte. A défaut d'accord,
le juge statue sur les conséquences patrimoniales de
la rupture. Il peut aussi ordonner des dommages et intérêts
au profit du partenaire qui subit un préjudice.
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VOLET
CIVIL
[volet
fiscal] [volet logement]
Les partenaires
s'apportent une aide mutuelle et matérielle.
Les modalités de cette aide peuvent être fixées
dans le pacte. Serait nulle toute clause méconnaissant le caractère
obligatoire de cette aide. Par ailleurs, dans le silence du pacte et
en cas de litige, il appartiendra au juge de fixer les obligations de
chacun en fonction de leur situation respective.
La loi prévoit
que les pacsés sont solidaires des dettes
contractées par l'un ou l'autre à l'égard des tiers
pour les besoins de la vie courante (y compris l'éducation
des enfants le cas échéant) et les dépenses
relatives au logement commun.
Les biens
acquis avant le PACS restent propres. Les biens qui garnissent
le logement sont réputés indivis par moitié
en l'absence d'autres dispositions du pacte (qui peut prévoir
dans quelles proportions) ; idem pour les biens dont la date d'achat
ne peut être établie. Les autres biens meubles ou immeubles,
acquis après la conclusion du PACS, sont indivis par moitié,
sauf s'il en est convenu autrement dans l'acte d'acquisition du bien.
VOLET
FISCAL
[volet
civil] [volet
social] [volet logement]
La loi du
15 novembre prévoir l'imposition commune
des partenaires liés par un PACS au
titre de l'impôt sur le revenu pour les revenus de l'année
du 3ème anniversaire de l'enregistrement du pacte. Le dispositif
s'applique automatiquement, et non optionnellement.
La loi assimile les pacsés à des époux concernant
l'ensemble des autres règles d'imposition et d'assiette, de liquidation,
de paiement et de contrôle de l'impôt
sur le revenu et des impôts directs locaux.
Comme
les couples mariés et les concubins,
les pacsés font l'objet d'une imposition commune au titre de
l'impôt sur la fortune. Ils
sont solidairement tenus de son paiement.
Il
est prévu une diminution des droits de mutation à titre
gratuit en cas de legs ou de donation
effectués au profit d'un partenaire lié au donateur ou
au testateur par un PACS. Attention, le partenaire ne recueille rien
en l'absence de testament.
[suite :
volet social] [suite : volet logement]
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La
loi prévoit l'attribution, sans délai, de la
qualité d'ayant droit pour les prestations en nature
des assurances maladies et maternité
de la Sécurité Sociale au partenaire qui ne peut en
bénéficier à un autre titre.
Par ailleurs,
la loi inclut le partenaire dans la liste des bénéficiaires
du capital décès.
Le versement du capital est effectué par priorité aux
personnes qui étaient, au jour du décès, à
la charge effective, totale et permanente de l'assuré. Le partenaire
prend place dans cette liste avant les descendants.
Le PACS
a aussi pour effet de suspendre l'avantage
de certaines prestations : l'allocation de soutien
familial et l'allocation de veuvage.
L'article
L.223.7 du Code du Travail s'applique désormais aux pacsés :
l'employeur doit fixer les dates de congés
en tenant compte des possibilités de congés du partenaire.
Il doit accorder aux pacsés travaillant dans la même
entreprise le droit de bénéficier de congés
simultanés.
Une priorité
de mutation à fin de rapprochement des personnes
ayant conclu un PACS avec leur partenaire, dont elles seraient séparées
pour des raisons professionnelles, est instituée dans les trois
fonctions publiques. Une priorité
en matière de détachement et de mise à disposition
est également prévue dans les fonctions publiques hospitalière
et territoriale.
VOLET
LOGEMENT
[volet
civil] [volet
fiscal] [volet social]
La loi
du 15 novembre 1999 insère la personne ayant conclu un PACS
avec le locataire d'un logement
dans la liste des bénéficiaires de la continuation
ou du transfert du bail. Aucun délai de cohabitation
n'est exigé. Autrement dit, en cas d'abandon du domicile ou
du décès d'un partenaire, l'autre peut rester dans les
lieux et reprendre le bail à son nom, y compris en cas de concurrence
avec d'autres héritiers (décès).
Par ailleurs,
le partenaire ayant conclu un PACS avec le bailleur (propriétaire
d'un logement loué), enregistré à la date du
congé, ou ses ascendants ou descendants, fait aussi désormais
partie de la liste des bénéficiaires de la reprise
du bail, sans condition de durée du PACS.
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