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Violences sexuelles : conséquences (8/9) | |
Quel que soit l'âge de la victime, les conséquences du viol et des agressions sexuelles sont graves et durables. En règle très générale, la personne agressée ne peut se reconstruire sans aide extérieure. De tels traumatismes affectent profondément l'estime de soi, la résilience (capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité) ne suffit pas à permettre à la victime de "rebondir". Le viol et les agressions sexuelles sont des atteintes majeures à la personne ... Sauf amnésie traumatique (voir plus loin), l'oubli n'est pas possible et ne vient pas : le plus généralement, le temps qui passe n'arrange rien quant aux conséquences ; au contraire, il rend plus douloureux encore et plus aléatoire tout travail psychothérapeutique par la suite. | |
Les conséquences peuvent être nombreuses mais les principales sont les suivantes, sans que cette liste soit tout à fait exhaustive : baisse
de l'estime de soi, manque d'assurance et de confiance en soi ;
Dans certains cas, en particulier lorsque la victime a été agressée jeune, elle peut souffrir d'amnésie traumatique : il s'agit d'une des conséquences psychiques possibles, parmi les autres. Cet oubli est une forme de refoulement qui permet en quelque sorte à la victime de survivre à l'insupportable : cependant, les conséquences des agressions restent entières et identiques (voir liste ci-dessus) à cette différence de taille que la victime ne les comprend pas tant que le souvenir n'est pas venu les éclairer rétroactivement. Tôt ou tard, les souvenirs et les images remontent, plus ou moins fragmentés et complets. Cette opération psychique se réalise systématiquement à la faveur d'un ou plusieurs événements : événement en lien avec la maternité (grossesse, accouchement, par exemple), événement familial (réunion familiale, mariage, divorce, naissance), rencontre amoureuse, relation sexuelle, film ou émission télévisée, ... ou un événement apparemment sans aucun lien avec l'agression sexuelle. Une psychothérapie ou une analyse favorise la résurgence des souvenirs. Lorsque les souvenirs remontent (sous forme de flashs, d'images incontrôlées, de cauchemars, ...par exemple), la victime a souvent du mal à faire la part des choses entre le réel et l'imaginaire : cette découverte ou redécouverte est la plupart du temps traumatisante et très douloureuse. Elle cherche parfois à savoir s'il est possible d'oublier pareil événement, comme un viol ou des agressions sexuelles ... Dans d'autres cas, la victime n'a aucun doute sur les faits mais les souvenirs peuvent rester incomplets : pas de souvenirs de l'agresseur, des conditions des agressions, des détails, par exemple. Les conséquences des violences Les psychotraumatismes Comme la grande majorité des personnes victimes de violences, vous pouvez vous sentir particulièrement seul(e) et : être
dans une très grande souffrance psychique et physique, en proie
à des flash-back, des pensées, des sensations et des
images liées aux violences qui s'imposent à vous, à
des cauchemars fréquents.
vous sentir en état de danger permanent, hypervigilant(e),
très anxieu(se), avec des attaques de panique soudaines qui
vous terrassent, des évitements phobiques ; vous sentir irritable
avec des colères explosives, tendu(e), n'arrivant plus à
vous projeter dans l'avenir, dépressif(ve), en retrait social,
affectif, intellectuel ; en échec scolaire, professionnel
; présenter des troubles de la mémoire, de la concentration
et de l'attention, et aussi des troubles du sommeil, de la sexualité. Il s'agit de conséquences normales sur la santé ou sur la santé mentale de situations anormales (les violences), avec des troubles psychiques spécifiques comme l'état de stress post-traumatique. Les mécanismes des psychotraumatismes La mémoire traumatique Peut-être pensez-vous être "inadapté(e) à la vie", "particulièrement fragile" ou" né(e) comme ça", ce n'est pas le cas : tous ces symptômes et comportements s'expliquent et sont les conséquences habituelles des violences, ils sont liés à des mécanismes de sauvegarde neurobiologiques exceptionnels connus depuis peu, mis en place par le cerveau pour échapper au risque vital que font courir les violences. Ils peuvent être traités par des professionnels de la santé spécialisés, mais sont encore rarement identifiés, dépistés, diagnostiqués, et pris en charge. Une violence à laquelle on ne peut pas échapper crée un stress extrême et une forte réponse émotionnelle qui entraîne un risque vital cardio-vasculaire et neurologique par "survoltage" (comme dans un circuit électrique). Pour arrêter ce risque fonctionnel, le circuit neuronal "disjoncte" automatiquement grâce à la sécrétion de drogues dures sécrétées dans le cerveau (endorphines à hautes doses et drogues "kétamine-like"). Cette déconnexion "éteint" la réponse émotionnelle et entraîne une anesthésie psychique et physique, un état dissociatif (conscience altérée, dépersonnalisation, être spectateur de soi-même) et des troubles de la mémoire, dont une mémoire traumatique : "hypersensibilité émotionnelle" piégée, isolée par la déconnexion, qui n'a pas été intégrée "dans le disque dur du cerveau", c'est une véritable bombe à retardement, prête à "exploser" à l'occasion de toute situation rappelant les violences, en redéclenchant la même terreur, la même détresse, les mêmes sensations, de façon incompréhensible quand on ne connaît pas ce phénomène. La vie devient alors un terrain miné et pour éviter de déclencher la mémoire traumatique le patient est obligé de mettre en place des conduites d'évitement. Mais quand les conduites d'évitement ne suffissent plus, souvent seules des conduites dissociantes dont on a soi-même fait l'expérience de leur efficacité peuvent calmer l'état de détresse. Les conduites dissociantes Il s'agit de redéclencher la disjonction du circuit émotionnel en augmentant le niveau de stress (par des conduites agressives et/ou auto-agressives, des conduites à risques, dangereuses, des conduites addictives) ce qui va entraîner une anesthésie affectives et physique, une dissociation et calmer l'angoisse, mais va recharger et aggraver encore plus la mémoire traumatique et créer une dépendance aux drogues dures sécrétées par le cerveau. Ces conduites dissociantes qui s'imposent sont paradoxales et déroutantes à la fois pour les personnes victimes de violences et pour les professionnels qui s'en occupent (quand ils n'ont pas été formés pour les reconnaître). Elles sont responsables de sentiments de culpabilité et d'une vulnérabilité accrue face aux agresseurs, lesquels par expérience connaissent bien ces phénomènes dont ils profitent pour assurer leur emprise sur des victimes et les instrumentaliser pour leur confort personnel. Les violences ont un impact catastrophique sur la santé. Une prise en charge médicale spécialisée et psychotérapeutique permet de relier les symptômes psychotraumatiques aux violences, d'en comprendre les mécanismes, de le contrôler, et d'y échapper. Les conséquences sur votre santé physique En plus des lésions traumatiques directes liées aux violences physiques, les conséquences du stress peuvent-être : très
souvent une fatigue intense, des douleurs chroniques, des céphalées
(maux de tête), des dorsolombalgies (mal de dos). Si vous présentez des symptômes, des troubles psychotraumatiques, consultez votre médecin qui vous orientera vers une consultation spécialisée de psychotraumatologie, prise en charge par la sécurité sociale, confidentielle (secret médical) et qui dans plus de 80 % des cas améliorera de façon importante votre santé et votre qualité de vie (Cf. étude pilote du 92, Muriel Salmona 2008). Pour aller plus loin : La
mémoire traumatique, Dr Muriel Salmona, septembre 2008
: lire
ici (pdf 61 Ko) Crédit
: Dr Muriel SALMONA, Institut 92 de Victimologie | |
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