Vous
estimez possible de rester chez vous.
Par prudence, prévoyez un scénario de protection :
- notez les numéros de
téléphone importants (police, gendarmerie, permanences téléphoniques
des associations
spécialisées) et
placez les dans un endroit facile d'accès ou apprenez les par cœur.
- identifiez les personnes qui peuvent vous aider en cas d'urgence ;
examinez les lieux d'accueil potentiels susceptibles d'assurer votre sécurité,
voire le secret de votre adresse (selon les situations, ce ne sera pas
forcément le cas de votre famille ou de vos amis) ;
- convenez
d'un code de communication avec une personne proche, laquelle pourra
alerter la police ;
- informez vos enfants sur la conduite
à tenir lors d'actes de violence : se réfugier chez les
voisins, sortir de la maison pour téléphoner, appeler la police ;
- préparer un "sac de départ" éventuellement
dans un lieu sûr ou chez une personne de confiance. Placez y les papiers
importants, une somme d'argent et un peu de linge en cas de départ
d'urgence.
- prévoyez de mettre en lieu sûr des copies
des papiers importants (notamment chez un avocat, dans une association, etc.)
tels que : diplômes, certificats d'imposition, bulletins de salaires,
actes notariés, certificats médicaux, etc.
Il existe partout en France
des lieux d'accueil spécialisés (si vous partez, vous aurez peut-être
besoin de vous éloigner de votre région de résidence actuelle) :
centres d'urgences, centres d'hébergements spécialisés, centre
d'hébergement et de réinsertion sociale. Renseignez-vous :
des adresses
web et des contacts téléphoniques vous sont proposés ici.
|
Vous vous posez la question, vous envisagez de le
faire … Préparez votre (éventuel) départ.
Dans tous les cas, il importe de connaître les démarches
et les ressources utiles dans la plupart des situations de violence conjugale :
- consulter un médecin
pour des soins d'une part, pour faire établir un certificat médical
constatant les coups et blessures et précisant la durée de l'incapacité
totale de travail (ITT) même
si vous n'avez pas d'activité professionnelle, d'autre part. Ce document
devra être conservé en lieu sûr : confiez-le à
un(e) ami(e), une association, un travailleur social, un avocat, … si vous
ne pouvez le conserver vous-même. Faites établir autant de certificats
que nécessaire … Même
si vous ne pensez pas ou ne souhaitez pas utiliser maintenant ces documents dans
le cadre d'une procédure (plainte, séparation, divorce), faites-les
établir malgré tout : plus tard, peut-être, vous pourriez
regretter de ne pas l'avoir fait.
Faites-le par précaution.
- s'adresser
aux services de police ou de gendarmerie pour une déclaration des violences
subies sur le registre de main-courante (police), dans un procès-verbal
de renseignements judiciaires (gendarmerie) ou pour porter plainte. Si
vous ne souhaitez pas porter plainte, faites la déclaration et notez soigneusement
la date et l'endroit (commissariat, brigade de gendarmerie) de cette déclaration :
cela pourrait vous être utile plus tard (présomption de preuve en
vue d'un recours ultérieur à la justice).
- rassembler
des témoignages écrits (modèle)
de membres de la famille, d'amis, de voisins, de collègues, datés,
signés, accompagnés d'une photocopie de pièce d'identité.
N'attendez pas
une crise pour faire rédiger ces témoignages :
conservez-les, ils pourront vous être utiles plus tard.
- s'informer si nécessaire auprès de consultations juridiques
gratuites (mairies, tribunaux, centres
d'information aux droits des femmes), notamment si vous envisagez une procédure
de divorce ou de séparation.
- s'adresser aux lieux
spécialisés d'écoute et d'accueil des femmes victimes
de violences.
- rétablir les droits personnels aux prestations
familiales et à la sécurité sociale (si vous avez des difficultés
pour faire une telle démarche, demandez de l'aide à l'assistante
sociale compétente pour votre secteur de résidence).
[haut
de la colonne] |
Ne restez pas seule, faites-vous
aider, préparez votre départ, même si vous ne devez
pas partir à la fin. - Contactez
les
associations et les services spécialisés :
ils connaissent les difficultés auxquelles vous êtes confrontée,
ils vous aideront à vous préparer et à préparer votre
départ, ils vous aideront à trouver un lieu d'accueil où
le secret de votre adresse sera préservé.
- Mieux votre départ (éventuel) sera préparé
tant d'un point de vue psychologique que matériel, plus grandes seront
vos chances de le réussir, plus vous serez à même de
faire face à vos nouvelles conditions de vie.
|
… et face aux difficultés
de ce départ, face à votre conjoint qui vous avait semblé
capable de changer, peut-être pour d'autres raisons encore, vous avez repris
la vie conjugale. - Aujourd'hui,
vous souhaitez à nouveau partir parce que finalement rien n'a
changé ou, même la situation a empiré. Dites-vous
que les
associations et les services spécialisés
ne vous reprocheront pas votre attitude : ils connaissent les terribles
difficultés auxquelles vous êtes confrontée, ils vous
aideront à vous préparer et à préparer votre
départ, ils vous aideront à trouver un lieu d'accueil où
le secret de votre adresse sera préservé.
- Ce départ et ce "retour" ne sont pas des échecs :
ils font partie d'un processus dans lequel vous êtes engagée et qui
vous conduit à faire de votre mieux pour résoudre la situation
dans laquelle vous vous trouvez.
|