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Archives > Bulletins d'Info année 2010
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31 décembre 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus :
539. Je sais ce que je suis, une pute. Jennifer a été abusée à l'âge de 6 ans, sa vie est dévastée. Trouvera-t-elle une voie d'issue ?
540. J'étais prête à mourir. Du viol à l'enfant à la violence adulte, le parcours de Samantha ...
541. J'ai besoin d'aide. C. a été victime de violences. Cette violence atteint ses filles ...

Les bonnes pages
L’ouvrage Violences et santé en France : état des lieux présente les résultats de l'enquête Evénements de vie et santé (EVS) réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), étude inédite en France. Pour la première fois, l'ensemble des formes de violence en France sont étudiées sous l'angle de leur incidence à court, moyen et long terme, sur la santé. Réalisée auprès de 10 000 personnes âgées de 18 à 75 ans résidant à leur domicile, cette enquête apporte un nouvel éclairage sur la question des violences en France, en interrogeant à la fois les femmes et les hommes, sur tous les types de violence qu'ils ont pu subir (physiques, sexuelles, psychologiques, atteintes aux biens, etc.) et en observant le contexte et les conséquences sanitaires et sociales des violences. L'ouvrage met notamment en évidence les liens directs entre le fait d'être victime d'actes violents, de présenter un état de santé dégradé et d'avoir traversé des événements de vie difficiles. Par ailleurs, même si la parole des victimes de violences semble se libérer, l'enquête montre que certaines violences, notamment sexuelles, restent une question taboue. Deux des articles présentent des résultats nouveaux : l'un sur les violences survenues durant l'enfance, l'autre sur le coût économique des violences conjugales.

Plus de 80 % des violeurs connaissaient leurs victimes avant l'agression
Selon Le Monde du 26 novembre 2010, les viols représentent 46 % des crimes jugés en assises. Près de la moitié d'entre eux ont lieu au sein de la famille. 17 % sont commis dans la sphère amicale, de travail ou de voisinage. Aujourd'hui, le viol est le crime le plus fréquemment jugé en cour d'assises : il représente près de la moitié (46 %) des affaires évoquées devant un jury populaire, loin devant les homicides ou les vols à main armée. Un chiffre d'autant plus impressionnant que seule une petite partie de ces agressions sont déférées à la justice : les enquêtes de victimation, qui consistent à demander aux citoyens s'ils ont subi un viol plutôt qu'étudier les statistiques judiciaires, démontrent que de 5 % à 10 % seulement des victimes portent plainte. Pour mieux appréhender cette réalité, deux sociologues, Véronique Le Goaziou et Laurent Mucchielli, ont étudié 425 affaires de viols jugées, dans les années 2000, par trois cours d'assises (Paris, Versailles et Nîmes). "Contrairement aux stéréotypes qui fondent les peurs sociales ainsi que les discours sécuritaires, écrivent-ils, le viol - comme le meurtre - ne survient pas, la plupart du temps, entre des inconnus." Dans 83 % des cas, les violeurs connaissaient déjà leurs victimes. En France, le viol le plus courant, et de loin, est celui qui se produit au sein de la famille élargie : il représente près de la moitié (47 %) des affaires jugées par les cours d'assises. Beaux-pères, pères, oncles ou cousins : les victimes sont dans leur immense majorité des filles (80 %), le plus souvent jeunes (9 ans en moyenne). "Du fait de l'ancienneté des liens et de la jeunesse des victimes, c'est un type de viol qui se situe dans un continuum de violences sexuelles", précisent les auteurs. Bien qu'ils soient fréquemment évoqués dans les enquêtes de victimation, les viols "conjugaux" représentent seulement 4 % des dossiers. "Il s'agit d'un genre de viol encore peu judiciarisé, dont la dénonciation est plus rare et progresse moins vite que celle des incestes", note l'étude. Ces viols concernent souvent des femmes battues : dans la moitié des cas, le mari est d'ailleurs jugé à la fois pour le viol et les coups. "Au fond, le viol est ici une violence parmi d'autres infligées à leur conjointe par des hommes violents." Les viols commis par l'entourage (relations amicales, de travail, voisins) sont plus nombreux : ils représentent 17 % des affaires. Ils ont en général lieu au domicile de l'auteur du viol ou d'un ami commun et ils sont souvent accompagnés de menaces. "Dans les viols survenus dans le cadre de relations de travail ou de service, les victimes sont souvent en situation de vulnérabilité, que ce soit du fait d'un handicap ou bien de la domination hiérarchique ou symbolique exercée par l'auteur", soulignent Mme Le Goaziou et M. Mucchielli. Les viols collectifs, qui cristallisent les peurs sociales et mobilisent les médias, sont en fait peu répandus : ils représentent à peine 5 % des affaires. Entre la seconde moitié des années 1980 et les années 2000, les condamnations pour viol ont triplé, comme si les victimes hésitaient de moins en moins à déposer plainte. Consciente qu'il s'agit de véritables crimes, la justice se montre d'ailleurs de plus en plus sévère : en 2008, 43 % des peines infligées aux violeurs étaient supérieures à dix ans de prison, contre seulement 18 % en 1984.

L’égalité entre les femmes et les hommes au programme de 5ème
Le manuel scolaire d’éducation civique Grandir ensemble(Hatier) destiné aux élèves de cinquième aborde dans son chapitre "La réduction des inégalités" la thématique de l’égalité entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes. Un corpus de documents présente les principales étapes de la conquête de l’égalité tout en notant que même si "la situation s’est améliorée, il reste des progrès à réaliser". Les élèves sont amenés entre autre à réfléchir sur la situation des femmes des années 1800 et à celle des femmes d’aujourd’hui, aux difficultés qu’elles ont pu rencontrer tout au long de cette marche vers l’égalité, et à l’égalité dans l’éducation. Olympe de Gouges, les suffragettes et le Mouvement de libération des femmes sont présentés dans un focus sur "les femmes luttent pour l’égalité". Certaines avancées législatives sont exposées : "1965 : la femme peut ouvrir un compte bancaire", "2000 : loi sur la parité en politique", "2006 :autorisation pour les femmes, comme l’homme, de donner son nom de famille à ses enfants". Un document est également consacré au prix de vocation scientifique et technique des filles (PVST), crée par le gouvernement pour soutenir les jeunes filles qui font le choix de s’engager dans des filières où elles sont peu nombreuses. Les notions de stéréotype et d’images stéréotypées sur les rôles sociaux des femmes et des hommes reçoivent une attention particulière. Les élèves ont par ailleurs la possibilité en fin d’activité de créer une affiche montrant qu’il n’y a pas de métiers exclusivement réservés aux femmes et aux hommes.

Des règles plus sévères pour lutter contre la traite des êtres humains
Le Parlement et le Conseil européens ont approuvé le 1er décembre une nouvelle directive relative à la traite dans l'industrie du sexe ou à l'exploitation au travail. Une prévention plus rigoureuse, des peines plus sévères pour les trafiquants et une meilleure protection pour les victimes sont les objectifs clés de cette nouvelle législation européenne. Le texte adopte une vision plus large de la traite des êtres humains par rapport à la décision-cadre de l'Union européenne de 2002, qu'il est appelé à remplacer, et comprend d'autres formes d'exploitation, conformément à la demande des députés. "L'exploitation" comprend désormais, au minimum, l'exploitation de la prostitution d'autrui ou d'autres formes d'exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, y compris la mendicité, l'esclavage ou les pratiques analogues à l'esclavage, la servitude, l'exploitation d'activités criminelles, ou le prélèvement d'organes. La définition couvre également le trafic des êtres humains à des fins d'adoption illégale ou de mariages forcés.
http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101129IPR02528/html/Des-r%C3%A8gles-plus-s%C3%A9v%C3%A8res-pour-lutter-contre-la-traite-des-%C3%AAtres-humains

Le nombre de femmes cadres a augmenté de 136 % en 20 ans
Liaisons Sociales du 1er décembre souligne les principaux résultats de l’analyse réalisée par l’Apec, l’Association pour l’emploi des cadres, intitulée "1990-2010 : Les cadres, 20 ans après". Parmi les observations, "les cadres sont plus nombreux qu’il y a 20 ans, plus féminins et plus stressés. En 20 ans, le nombre de cadres a progressé de 62 % et s’établit actuellement à 3,5 millions. La catégorie cadre s’est féminisée : en 2008, 34 % de femmes occupaient un poste de cadres, contre 23 % en 1990. Les effectifs de femmes cadres ont ainsi progressé de 136 % en près de 20 ans, contre 39 % pour les effectifs masculins".
Synthèse de l'étude : http://presse.apec.fr/Presse/Communiques-de-l-Apec/Les-Etudes/1990-2010-Les-cadres-20-ans-apres

VIH/sida : 40 000 séropositifs ignorent qu'ils le sont
En 2009, cinq millions de sérologies au VIH ont été réalisées en France. Selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié le 30 novembre 2010, ce nombre est stable depuis 2006. Or parmi ces tests de dépistage, 10.900 se sont révélés positifs. "Après une tendance à la diminution depuis 2005, le nombre global de sérologies positives a augmenté entre 2008 et 2009", précisent les rédacteurs du BEH. "L’Ile-de-France et les départements d’outre-mer restent les régions qui dépistent le plus, mais également celles qui ont le plus de sérologies positives". Cependant un effort particulier doit être entrepris en Guadeloupe et en Guyane. "Le nombre de sérologies rapporté à la population n’est qu’environ deux fois plus élevé que la moyenne nationale, alors que le nombre de sérologies positive y est respectivement 4 et 10 fois plus important". L’année dernière, 6 700 nouveaux cas d’infection par le VIH ont été enregistrés en France. Il y en avait eu 6 400 en 2008. Quant aux nouveaux diagnostics de SIDA clinique, leur nombre diminue depuis plusieurs années. Il a été de 1 400 en 2009, et le seul groupe de population où la maladie progresse est celui des homosexuels de sexe masculin. "Les tendances actuelles restent particulièrement inquiétantes chez les homosexuels. Il est indispensable d’intensifier le dépistage" estiment les rédacteurs du BEH. Un dernier chiffre enfin, est inquiétant : sur les 134 000 séropositifs au VIH que compte la France, 40 000 ignorent qu’ils sont porteurs de l’infection ! Résultat, comme le précisait le Pr François Raffi (CHU Nantes) lors de la 5ème conférence de l’International AIDS Society au Cap (Afrique du Sud) , de plus en plus de malades sont pris en charge au stade de SIDA clinique.

Le Conseil National du Sida contre la pénalisation du racolage passif
La loi pour la sécurité intérieure adoptée en mars 2003 avait beaucoup fait parler d’elle. L’attention s’était notamment concentrée sur la création d’un nouveau délit : "le racolage passif". Le texte le définit comme : "Le fait, par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder au racolage d’autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération, est puni de 2 mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende". De nombreuses associations de lutte contre le Sida avaient souligné à l’époque combien une telle disposition risquait de priver certaines prostituées de l’accès aux opérations de prévention. Sept ans plus tard, le Conseil national du Sida, dans un avis rendu public le 30 novembre 2010, fait le même constat. "La pénalisation du délit de racolage a contribué à pousser les prostituées à se cacher, à développer de nouveaux modes d’exercice, les rendant plus difficilement accessibles à la prévention et aux associations et plus à la merci des proxénètes et des clients", analyse le président du CNS, le professeur Willy Rozenbaum. D’une manière générale, l’institution note que le cadre législatif actuel a contribué à une "dégradation globale des conditions de vie et d’exercice des prostituées [qui] complique considérablement, voire compromet le travail de prévention". Elle observe d’ailleurs avec regret que bien que prévue par le législateur, l’évaluation des conséquences sanitaires de la loi de sécurité de 2003 n’a jamais été réalisée. Aujourd’hui, le CNS enjoint le gouvernement à procéder à cette analyse et à "reconsidérer" les dispositions sur le racolage.

Les infanticides à la naissance sont plus fréquents qu’annoncé
Selon Le Parisien du 9 décembre 2010, une étude de l'Inserm, publiée dans Archives of disease in childhood, révèle que le meurtre d'un enfant par la mère le jour de
l'accouchement serait bien plus fréquent que ne l'indiquent les statistiques officielles de mortalité. Et que les femmes néonaticides, souvent mariées et déjà mères, diffèrent légèrement du profil social et psychologique traditionnellement associé à l'infanticide. Les chercheurs ont recensé les néonaticides signalés dans les données judiciaires de trois régions françaises, totalisant 26 tribunaux. Leur choix s'est porté sur l'Ile-de-France, la Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais car elles présentent des caractéristiques socio-économiques variées et concentrent plus d'un tiers des naissances françaises sur la période étudiée, 1996-2000. 27 cas ont été constatés sur ces 5 années, soit une moyenne de 2,1 pour 100.000 naissances, quand les statistiques officielles de mortalité n'en comptabilisaient que 0,39. Contrairement aux idées reçues, ces femmes n'étaient pour
la plupart pas désocialisées et ne présentaient pas de troubles mentaux caractérisés. Agées de 26 ans en moyenne, elles vivaient pour plus de la moitié avec le père de l'enfant, et les deux-tiers travaillaient. Bien que n'ayant pas été abusées enfant, elles présentaient des carences affectives, une certaine immaturité, un manque de confiance en elles, une forte dépendance à l'autre, voire une peur extrême de l'abandon. Aucune n'utilisait de contraceptif, en raison d'un manque de connaissances, d'une utilisation irrégulière ou d'un refus de principe. La grossesse était cachée à l'entourage, mais aucun cas de déni de
grossesse n'a été constaté. Ces femmes accouchaient pour la plupart seules et en secret, ne déclaraient pas la naissance et n'étaient pas suivies médicalement. Le néonaticide relevait alors plus d'une stratégie d'autoprotection "j'essaie de ne plus y penser". Dans la moitié des cas, l'enfant était tué par asphyxie. Anne Tursz, pédiatre et épidémiologiste, explique : "Le néonaticide apparaît comme la solution pour éviter un scandale familial, la perte d'un compagnon ou d'un mode de vie. Identifier le profil de ces mères permettra de mieux cibler les femmes vulnérables".

 

30 novembre 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus :
535. Il a toute de suite compris que j'étais fragile. Antonella a subi des violences terribles, aujourd'hui ses enfants la repoussent.
536. Peut-on réellement changer ? Un conjoint violent peut-il s'amender ?
537. Je suis devenue un chien de garde méchant. V. s'interroge sur son propre comportement en lien avec son passé.
538. Il m’a dit que j’étais la pute de la famille. Cette jeune fille est contrainte de vivre avec son abuseur, avec la complicité de sa mère.

Le droit à l’IVG est-il menacé ?
Le site Vie publique de la Direction de l’information légale et administrative a mis en ligne un sujet sur le droit à, l’interruption volontaire de grossesse (IVG). "Aujourd’hui, le droit à l’avortement ne semble toujours pas définitivement acquis", souligne le site, "les femmes rencontrent des difficultés pour faire valoir leur droit à l’avortement pendant le délai légal, de moins en moins de médecins pratiquent les IVG et la tarification à l’activité tend à inciter les établissements de santé à limiter les actes chirurgicaux estimés non rentables comme les IVG. Plusieurs associations, dont le Planning familial, ont d’ailleurs organisé une manifestation le 6 novembre 2010 pour défendre le droit à l’avortement," rappelle Vie publique avant de renvoyer sur un certain nombre de documents (discours, déclarations, etc.) relatifs à l’IVG depuis la première séance du débat sur le projet de loi sur l'IVG à l'Assemblée nationale le 26 novembre 1974.
http://www.vie-publique.fr/discours/selection-discours/droit-ivg-est-il-menace.html?xtor=EPR-56

L'interdiction du mariage homosexuel est-il anticonstitutionnel ?
"Le conseil constitutionnel va devoir se prononcer sur le mariage homosexuel," titre Le Monde du 18 novembre. La Cour de cassation a en effet transmis au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité qui permet, depuis la réforme constitutionnelle de l’été 2008, à un justiciable à l’occasion d’une procédure judiciaire ou administrative de soulever la constitutionnalité d’une loi qui lui est applicable. Un couple de femmes conteste l’impossibilité qui leur est faite de se marier. Alors que le mariage aux couples de même sexe est autorisé aujourd’hui dans huit pays européens - les Pays Bas, la Belgique, l’Espagne, la Norvège, la Suède, le Portugal, l’Islande, et le Royaume-Uni - le mariage, selon la loi française, reste "l’union d’un homme et d’une femme".
Dans son arrêt, la première chambre civile considère que les questions soulevées par cette Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) "font aujourd'hui l'objet d'un large débat dans la société, en raison, notamment, de l'évolution des moeurs et de la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe dans les législations de plusieurs pays étrangers". Cette QPC avait été transmise à la Cour de cassation par le tribunal de grande instance de Reims et concerne les articles 75 et 144 du Code civil, qui consacrent le mariage entre un homme et une femme. "Il est important que la question de l'ouverture du mariage civil à tous, qui est une question de société, soit réglée car ce sont près de trois millions de gays et de lesbiennes qui sont exclus du droit fondamental, qu'est le droit au mariage civil", s'est félicitée dans un communiqué Caroline Mécary, avocate qui avait défendu les mariés de Bègles. En 2007, la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi des mariés de Bègles (Gironde), annulant définitivement cette première union entre deux personnes du même sexe, célébrée en juin 2004 par le député-maire de cette ville, Noël Mamère.

Les viols jugés en cours d'assises : typologie et variations géographiques
Tandis que les homicides baissent régulièrement depuis le milieu des années 1980, les condamnations pour viols ont triplé entre la seconde moitié des années 1980 et la toute fin des années 1990, puis stagné durant les années 2000, rapporte le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales le 9 novembre 2010. Les viols sont ainsi, et de loin, le crime le plus couramment jugé en Cours d’assises. Ils sont aussi un crime que la justice sanctionne de plus en plus sévèrement. Tandis qu’en 1984, seules 18 % des peines de prison prononcées pour sanctionner ce crime étaient supérieures à 10 ans, en 2008 ce pourcentage est passé à 43 %. Enfin, cette sévérité accrue s’accompagne de la dénonciation de plus en plus fréquente d’un crime traditionnellement très peu déclaré par les victimes. Les viols illustrent donc le mouvement de judiciarisation qui caractérise l’évolution de notre société, qui se traduit par une intolérance et une dénonciation croissantes des violences interpersonnelles (notamment celles commises envers les femmes et les enfants). Ainsi, deux grandes enquêtes de victimation indiquent que, entre 2000 et 2006, les viols déclarés aux enquêteurs n’avaient pas augmenté d’une enquête à l’autre, mais leur dénonciation si. Reste que seules 5 à 10 % des victimes, selon les types d’enquêtes, ont porté plainte à la police ou la gendarmerie. La réalité judiciaire est donc très éloignée de la réalité sociale. L’objet du présent article, fondé sur un dépouillement de 425 affaires de viols jugés aux assises, est d’explorer la diversité des comportements que recouvre la catégorie juridique de viol définie par l’article 222-23 du code pénal et les trois articles suivants qui en précisent les circonstances aggravantes.
http://www.cesdip.fr/

Du viol au risque de schizophrénie
L’adolescence est la période la plus vulnérable avec un risque 15 fois plus élevé de schizophrénie en cas d’actes avec pénétration. Il est trop tôt pour dire si la relation est cause ou conséquence. Selon Le Quotidien du Médecin du 3 novembre 2010, des Australiens viennent de montrer sur une période de plus de trente ans que les troubles psychotiques, en particulier la schizophrénie, sont plus fréquents chez les sujets ayant subi une agression sexuelle dans l’enfance. La période péri-pubertaire est un moment de plus grande vulnérabilité et le risque de psychoses est le plus élevé pour les abus sexuels avec pénétration, c’est-à-dire les viols caractérisés. D’après l’étude, les adolescents victimes d’un viol auraient ainsi un risque de développer un trouble psychotique 15 fois plus élevé que la population générale. Pour obtenir ces résultats, l’équipe du Dr Margaret Cutajar a analysé les données issues de cas notifiés de sévices sexuels chez des enfants dans les registres de médecine légale et des services de protection de l’enfance à Victoria. Sur une période de 30 ans, depuis 1957, une cohorte de 2.759 sujets a été constituée : tous déclaraient avoir été victimes d’agression sexuelle avant l’âge de 16 ans et le recours à un psychiatre était retrouvé dans un registre tenu par les services municipaux de santé mentale. Une comparaison était faite avec un groupe témoin apparié sur le sexe et l’âge, dont les troubles mentaux éventuels étaient identifiés de la même façon. Les cas d’agression sexuelle étaient identifiés comme attouchements ou pénétration sur la base des déclarations de l’enfant et des informateurs, celles-ci étant mises en confrontation avec l’examen clinique et les résultats d’analyses biologiques. Pour autant, le fait d’avoir été victime d’une agression sexuelle peut-il être la cause de l’installation d’une psychose ? Les auteurs se gardent bien d’apporter une réponse hâtive à cette question. Le fait que l’adolescence soit la période la plus vulnérable peut être interprété de différentes manières. Soit les adolescents en raison des premiers traits relatifs à un processus schizophrénique débutant sont moins à même de se protéger d’un entourage prédateur. Soit une agression sexuelle peut être particulièrement traumatisante à cette étape cruciale dans la vie sociale et sexuelle et entraîner l’éclosion d’un processus psychotique.

Le dépistage rapide pour tous sur les startings-blocks
Rapides et fiables, ces tests donnent un résultat en 30 minutes seulement, grâce à une simple goutte de sang prélevée au bout d’un doigt. Déjà autorisés en cas d’urgence - lors d’un accident d’exposition au sang par exemple – ils voient aujourd’hui leur utilisation élargie. Ils peuvent donc être à présent mis en oeuvre par toute une série de professionnels : médecins libéraux ou hospitaliers, biologistes médicaux, sage-femmes ou infirmiers exerçant dans un établissement, un service de santé ou intervenant dans une structure de prévention ou une structure associative impliquée en matière de prévention sanitaire. Ce n’est pas tout. La vraie révolution, c’est que des "salariés ou bénévoles, non professionnels de
santé intervenant dans une structure de prévention ou associative peuvent également pratiquer ces tests. Une seule condition : ils doivent suivre une formation spécifique.
http://www.destinationsante.com/VIH-SIDA-le-depistage-rapide-pour-tous-dans-les-starting-blocks.html

Vaincre les préjugés : la vie sexuelle n'a pas d'âge
Selon Le Quotidien du Médecin de novembre 2010, la vie sexuelle ne s’arrête pas à 60 ans… Les conseils médicaux supposent de vaincre des préjugés persistants, de connaître quelques éléments de psychologie et de s’appuyer sur des faits médicaux bien connus. La sexualité est encore l’objet de croyances et de représentations traditionnelles qui ont pour finalité de lui imposer une limite d’âge. Chez les personnes âgées, elle passe en effet souvent pour déplacée, ridicule, dangereuse, voire hors normes. En 1991, la philosophe Judith Butler rapportait, comme des idées couramment répandues, que "les personnes âgées n’ont pas de désir sexuel, elles ne sont pas attirantes physiquement donc pas désirables" et que "le sexe chez les personnes âgées est honteux et pervers". Ainsi, la sexualité de la personne âgée renvoie à celle de l’observateur. Elle suppose de s’interroger sur les propres valeurs et représentations du soignant pour éviter de materner ou d’infantiliser les personnes âgées, ce qui constituerait en réalité un moyen de défense. Les sources d’obstacle potentielles biologique, sociale, psychologique chez les personnes âgées sont nombreuses. Déficit sensoriel et moteur, altération de l’image du corps, repli sur soi, perte d’identité, perte d’autonomie, ralentissement, déficit cognitif, dépression peuvent constituer autant de barrières. Le maintien d’une activité sexuelle dépend ainsi de facteurs physiques, des tabous sociaux, du statut conjugal, des connaissances sur la sexualité et de l’estime de soi du sujet. Le médecin traitant, tout comme le gynécologue pour les femmes ou l’urologue pour les hommes, sont à même d’en parler. En effet, les médecins recensés comme sexologues ne résument pas l’ensemble des praticiens pouvant s’intéresser au sujet, qui peut aussi concerner les endocrinologues, les psychiatres et les gériatres.

Repenser la garde des enfants du divorce
L'autorité parentale appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour assurer son éducation et permettre son développement (article 371-1 du code civil). La loi définit ainsi l'engagement consenti par le père et la mère en vue de l'éducation de leurs enfants. Depuis plusieurs années, notre pays connaît un nombre de divorces élevé et constant (70.000 par an impliquent des enfants mineurs). Dans le même temps, les pères séparés entendent, de plus en plus, avoir une place à part entière dans l'éducation de leurs enfants. En 2006, rapporte Le Monde du 12 novembre 2010, Anne-Marie Lemarinier, responsable du service des affaires familiales au tribunal de grande instance de Paris, reconnaissait d'ailleurs "une évolution récente allant dans le sens d'une forte implication des pères séparés dans les soins donnés à leurs enfants". La convergence de ces deux phénomènes aboutit à un constat simple : le mode de garde des enfants s'impose comme une nouvelle question de société. Si la résidence monoparentale est le modèle le plus répandu, la loi du 4 mars 2002 a permis d'introduire la résidence alternée comme mode de garde alternatif. Cependant, ce modèle reste marginal et représente, en 2009, moins de 13 % des modes de garde, l'âge moyen de l'enfant étant de 9 ans. Il est légitime de s'interroger sur les raisons de cette faible utilisation. La loi de 2002 laisse une très grande liberté au juge aux affaires familiales dans ses choix. Il est toutefois difficile en deux, voire trois auditions, de se faire un avis définitif sur le meilleur mode de garde pour un enfant. Cela est malheureusement souvent le cas. La résidence alternée est peu mise en place car une prime est donnée au parent qui y est le plus réticent. Lorsqu'un parent s'oppose à la résidence alternée, elle n'est quasi systématiquement pas appliquée. En effet, les considérations personnelles de chacun des parents prennent fréquemment le pas dans les discussions sur l'hébergement des enfants. Les tensions du couple, qui ont existé pendant plusieurs années, et qui sont à leur paroxysme, ne s'estompent pas du jour au lendemain. L'adhésion des deux parents à la proposition de résidence alternée ne se rencontre pas toujours, mais comme l'écrivent Jean Le Camus, professeur de psychologie, et Michèle Laborde, juge aux affaires familiales : "Il n'est pas nécessaire que les parents soient parfaitement d'accord pour mettre en place un tel régime et il faut pouvoir empêcher un parent (la mère le plus souvent) de s'opposer à la garde alternée pour de mauvaises raisons (la volonté d'appropriation exclusive de l'enfant notamment)." Dans beaucoup de cas, le juge aux affaires familiales va refuser une résidence en alternance au motif que les parents ne s'entendent pas, mais lorsque l'on divorce c'est toujours le cas.

Violences : les médecins, des interlocuteurs de choix
Le Quotidien du médecin souligne dans un article du 24 novembre le rôle essentiel des médecins pour les femmes victimes de violences. "Souvent les premiers interlocuteurs des femmes", les médecins ont une responsabilité clé "dans le dépistage, le recueil de l’histoire, le constat des lésions. Ils ont aussi un rôle stratégique en donnant des conseils aux femmes, en les informant de leurs droits et en les orientant au mieux des circonstances, sans malheureusement avoir jamais reçu la moindre formation au cours de leurs études". L’article relaie également le manifeste ainsi que la campagne nationale d’action et de sensibilisation contre le viol lancée par le Collectif féministe contre le viol, Mix-Cité et Osez le féminisme.

Combattre le viol, c'est s'attaquer à la domination masculine
Le Monde a publié dans son édition du 26 novembre un article soulignant que "80 % des violeurs connaissaient leurs victimes avant l’agression". Le quotidien indique que "les viols représentent 46 % des crimes jugés en assises", que "les condamnations pour viol ont triplé en 25 ans", et que "près de la moitié d’entre eux ont lieu au sein de la famille". "17 % sont commis dans la sphère amicale, de travail ou de voisinage". Le Monde présente également le manifeste pétition "La honte doit changer de camp !" :
http://www.contreleviol.fr/

Les violences sexuelles souvent conjugales
En France, au moins 50.000 viols seraient commis chaque année. Une minorité seulement fait l’objet de plaintes. Le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) relève ainsi la situation qui prévalait en 2009, dans l’unité médico-judiciaire de Bondy (Seine-Saint-Denis). Les violences sur conjoint y sont de plus en plus nombreuses. Ce constat est d’ailleurs valable ailleurs dans le pays. En 2009 dans la ville de Bondy, 572 victimes de violences sexuelles ont été examinées par l’unité médico-judiciaire. Sans surprise, 89% étaient des femmes. Trois fois sur quatre, l’auteur des violences était le conjoint. Une enquête nationale menée en 2000 sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF) révélait déjà que près du quart des femmes interrogées et ayant subi des agressions sexuelles avaient été forcées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. La Gendarmerie nationale constate elle aussi une recrudescence des viols sur conjoints. En 2007, elle en comptabilisait pas moins de 636, tous commis sur des femmes majeures par leur conjoint, leur compagnon ou leur partenaire de PACS. Et cela dans tout le pays, exception faite de Paris. Ces actes représentent 23% de l’ensemble des 2.693 procédures de viols sur femmes majeures observées cette année-là. Les plaintes recensées accusent une hausse de 10,6 % par rapport à 2006. Et elles sont en constante augmentation depuis 2002. Rappelons que le viol est un crime puni par la loi. Le fait qu’il soit commis "par le conjoint, le concubin de la victime ou le partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité" est considéré comme une circonstance aggravante. Le coupable encourt alors 20 ans de réclusion criminelle, au lieu de 15 dans les autres cas.

Allemagne / Pologne : le monde à l'envers ...
La jolie Polonaise qui se présente dans le cabinet du Dr Janusz Rudzinski à l’hôpital régional de Prenzlau, en Allemagne, est enceinte mais ne veut pas garder l’enfant, raconte Courrier International du 2 novembre 2010. Rien d’exceptionnel jusque-là. L’homme qui l’accompagne se montre toutefois beaucoup plus tendu que la plupart des hommes dans la même situation. Ce n’est qu’après l’avortement – réussi – qu’il commence à se montrer plus loquace. "Je suis un prêtre catholique", explique-t-il. Son Eglise est complètement dépassée et la loi polonaise sur l’avortement ne correspond "plus du tout à la réalité en Pologne". Pourtant né lui aussi dans ce pays voisin, le Dr Rudzinsky n’a jamais entendu un tel discours dans la bouche d’un homme d’église. De plus en plus de Polonaises viennent se faire avorter à Prenzlau, à Berlin, à Schwedt ou dans d’autres hôpitaux proches de la frontière. Cette année, le Dr Rudzinski a reçu la visite d’environ 600 femmes, estime-t-il. En 2009, il en avait vu 400. Alors que des milliers de femmes allemandes sans enfants passent la frontière pour aller chez des médecins polonais parce qu’ils ont le droit de féconder, d’implanter et de congeler des ovules sans limite de durée, les Polonaises, elles, font le trajet inverse parce que la loi de leur pays n’autorise l’avortement que lorsque la vie de la mère est en danger, lorsque le foetus souffre d’un grave handicap ou lorsque la grossesse est le résultat de violences ou d’inceste.

 

31 octobre 2010

De trop nombreuses (pré)occupations, notamment touchant à la pérennité de nos actions, nous ont empêché de compléter cette rubrique au mois d'octobre ... Retour à la normale en novembre ... Merci de votre compréhension.

 

30 septembre 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus :
530. Cette humiliation que je m'inflige souvent. A. tente de comprendre les conséquences des viols subis.
531. Je me dégoûte moi-même. Que s'est-il passé pour que Melinda vive cela ainsi ?
532. Violences tous azimuts. Jusqu'au bout, Odelia subit l'emprise de cet homme ...
533. Je n'ai rien dit à personne. L. a été violée à quinze ans. Que devient-elle ?
534. Obligée de taire tous les abus subis. T. a été violée plusieurs fois après une enfance où sévissait l'inceste ...

Le préservatif féminin peine à s'imposer
Le préservatif féminin, malgré son efficacité égale à celle de son équivalent masculin, est beaucoup moins distribué dans le monde, ont regretté mardi des représentants d'ONG au cours de la Conférence mondiale sur le sida à Vienne, selon Le Parisien du 20 juillet 2010. "Les femmes en ont assez de demander l'autorisation pour sauver leur vie", a déclaré aux journalistes Serra Sippel, présidente de l'association CHANGE. En 2008, seulement 18,2 millions de préservatifs féminins ont été distribués, contre 2,4 milliards de préservatifs masculins. En Afrique subsaharienne, où 60 % des adultes sont contaminés par le VIH, un préservatif féminin n'est disponible que pour 300 femmes chaque année. "Le préservatif féminin est sur le marché depuis 15 ans, mais depuis 15 ans il est sujet à des moqueries", déplore Lucie van Mens, coordinatrice de l'UAFC (Universal access to female condom). "Il n'y a qu'un modèle disponible sur le marché », alors que le préservatif masculin est vendu dans divers modèles, tailles, couleurs," poursuit-elle, appelant les distributeurs à investir dans le développement d'autres modèles de préservatif féminin, "afin que les femmes puissent trouver celui qui leur convient le mieux". Il reste également trop onéreux. "En Zambie, un préservatif féminin coûte 50 cents, comparé à un cent pour un préservatif masculin", rapporte Carol Nawina Nyirenda, de l'association CITAM+. "Il s'agit aussi d'un élément primordial pour permettre aux femmes de contrôler leur procréation", ajoute Jim Clarken, responsable d'Oxfam. Des études de l'ONG au Cameroun et au Nigeria ont montré "un taux incroyablement fort d'acceptation du préservatif féminin, tant par les femmes que par les hommes", a indiqué ce-dernier. "Une étude de l'Onu dans 40 pays en 1997 avait déjà donné un taux d'acceptation de 96% de ce préservatif."

Identité sexuelle et suicide
Depuis plusieurs années, le lien entre suicide et orientation sexuelle a fait l'objet d'études. Les résultats montrent que les jeunes homosexuels et bisexuels sont plus exposés à ce risque en raison du harcèlement et des discriminations dont ils peuvent être victimes. Sur ce sujet, l'INPES publie un ouvrage qui fait le point sur les recherches menées en France et dans le monde. Né de la collaboration de statisticiens, d’épidémiologistes et de sociologues, l’ouvrage Les minorités sexuelles face au risque suicidaire dresse le bilan de plus de dix ans de recherches. Depuis les années 1990, d’abord aux États-Unis, puis dans d’autres pays, des enquêtes ont en effet mis en évidence un risque suicidaire plus élevé parmi les jeunes des minorités sexuelles (gays, lesbiennes, bisexuels(les), transgenres) ou qui s’interrogent sur leur identité sexuelle ou de genre. Les premiers résultats disponibles en France – enquêtes ENVEFF 2000 et Baromètre santé 2005 – ont confirmé ces conclusions. Les facteurs de risques, tels que l'histoire familiale, événements traumatiques durant l’enfance, situation de stress économique, consommation de produits psychoactifs … les causes du suicide sont multiples et complexes, indépendamment des orientations sexuelles et du mode de vie des personnes concernées. Et si l’homosexualité en soi ne semble pas favoriser une conduite suicidaire, comme l’indiquent les derniers travaux nord-américains, des études récentes portant sur des populations différentes démontrent que l’homophobie est le facteur de risque le plus évident pour comprendre cette sursuicidalité. Exclusion, mépris et stigmatisation peuvent en effet conduire à une perte d’estime de soi, de confiance dans l’avenir et dans les autres. L’ouvrage publié par l’Inpes évoque ainsi le poids de la stigmatisation qui pèse sur les minorités sexuelles et les formes spécifiques de discrimination subies.
http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/equilibre/pdf/Lettre63.pdf

Doutes sur l'efficacité des dispositifs en faveur des familles monoparentales
La Cour des comptes a publié, le 8 septembre, son rapport annuel sur la sécurité sociale. Celui-ci consacre un chapitre aux aides publiques apportées aux familles monoparentales. Le bilan que tire la Cour des comptes est plutôt critique. Elle estime en effet que les dispositifs de nature fiscale ou sociale et ceux destinés à faciliter l'insertion des parents isolés sur le marché du travail "n'ont pas complètement fait la preuve de leur efficacité, comme le montre la concentration persistante de la pauvreté sur ces familles, en particulier sur celles qui ne sont pas dans l'emploi." Parmi les faiblesses pointées par le rapport, on citera les transferts sociaux et fiscaux en faveur des familles monoparentales qui ne sont pas suffisamment ciblés sur les plus défavorisées d'entre elles. C'est tout particulièrement le cas des aides fiscales destinées aux parents isolés, qui ne bénéficient pas aux foyers non-imposables, concentrant ainsi l'aide sur les foyers les plus aisés. La Cour des comptes formule donc quatre recommandations et en particulier demande une offre de garde accessible financièrement aux familles monoparentales défavorisées.

Un tiers des familles monoparentales sont pauvres
Un tiers des familles monoparentales sont pauvres," titrent Les Echos du 28 septembre qui soulignent que "13 % des Français vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2008, soit avec moins de 950 euros par mois, selon une étude publiée aujourd'hui par l'Insee. Cela représente 7,84 millions de personnes" indique le quotidien. Le quotidien fait référence à l’enquête "Revenus fiscaux et sociaux 2008" de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) que l’on retrouve dans INSEE Première n° 1311 de septembre : Les niveaux de vie en 2008.

Des magazines féminins renouvellent le genre
« Causette », « Muze », ou « les Poupées en pantalon » veulent sortir des clichés et du schéma « mode-beauté-célébrités ». «Plus féminin du cerveau que du capiton » : c’est le slogan, sans détour, de Causette, un magazine féminin bimestriel qui, comme de plus en plus de lectrices, désespère des stéréotypes véhiculés par les magazines destinés aux femmes. Inutile d’y chercher les dernières tendances ou nouveaux produits de beauté : cela n’intéresse pas Causette, qui préfère le photo-reportage et les enquêtes de fond. (...) « On voulait offrir un peu de diversité dans le paysage des magazines féminins. Nous sommes tellement nombreuses à ne pas nous y retrouver », analyse Bérangère Portalier, la rédactrice en chef de ce magazine lancé le 8 mars 2009, pour coïncider avec la Journée de la femme. Mais alors, Causette est-elle féministe ? « Nous le sommes par les sujets auxquels nous nous intéressons », prévient Grégory Lassus-Débat, directeur et fondateur de la publication, qui se déclare en faveur d’un « féminisme joyeux et pas revanchard », tandis que Liliane Roudière, la rédactrice en chef adjointe, prône, elle, un « féminisme dépoussiéré ». Plus que le féminisme, c’est le besoin de réalisme et l’envie de lire un magazine qui leur ressemblait un peu plus qui a poussé les membres de Causette dans l’aventure, avec quelque 90 000   de capital, réunis grâce à des prêts à la consommation. Grégory Lassus-Débat dit en avoir assez des féminins standards, « un monde de rêves et de paillettes, où il n’y a que des stars ou des gens connus ». (...) D’autres magazines féminins cherchent à s’affranchir du schéma « mode-beauté-célébrités ». Les poupées en pantalon, vendu en librairie, se déclare franchement féministe et souhaite « se débarrasser des carcans dans lesquels les magazines
féminins traditionnels (nous) enferment », comme l’énonce son éditorial. « Nous utilisons ce qui existe déjà dans les magazines féminins pour le détourner », détaille Marie Papin, membre fondateur de ce magazine à la diffusion confidentielle – 2 000 exemplaires pour deux numéros seulement par an. (...) Le trimestriel Muze (édité par le groupe Bayard, propriétaire de La Croix), traite quant à lui essentiellement de sujets culturels et aborde les autres centres d’intérêt des femmes par le prisme de l’art et des sciences humaines. (...) « Si nous tordons le cou aux stéréotypes, c’est une conséquence. C’est parce que nous avons choisi de faire un magazine féminin sur la culture, et parce nous creusons les sujets, que nous aboutissons à ce résultat », explique Stéphanie Janicot, la responsable de la rédaction de ce magazine , qu’elle décrit comme un « féminin universel ». Mais il n’y a pas que la presse féminine ou la presse papier qui s’attaque aux clichés : les sites Internet s’y mettent bientôt, comme lesnouvellesnews.fr, qui annonce garantir une information « sans stéréotype sexiste ». Créé en septembre 2009, ce site « ni féminin, ni féministe » souhaite respecter la parité entre hommes et femmes, par une méthode simple : parmi les personnes interviewées, il n’y a pas plus d’hommes que de femmes. « Dans la presse d’information générale, les femmes sont sous-représentées et stéréotypées. Stéréotypées parce qu’elles sont “femme de”, fille ou mère du monsieur dont on parle, victime ou anonyme – une passante, une vieille dame », critique Isabelle Germain, la fondatrice de lesnouvellesnews.fr. Le résultat de cet exercice de rééquilibrage est une attention particulière accordée à des sujets parfois estimés moins importants par la presse d’actualité. Comme le revendique Isabelle Germain, « donner la parole aux femmes, c’est élargir le champ de l’information ». Ainsi ce sujet sur les indicateurs de bien-être et de la qualité de vie, comme alternative au produit intérieur brut (PIB) et autres mesures de richesse traditionnelles, que Lesnouvellesnews.fr a choisi de traiter en profondeur. Pour l’instant, il n’y a pas de sites d’information équivalents. Mais il fleurit tous les ans des dizaines de blogs qui veulent mettre en avant une autre idée de la femme, comme Mamantravaille.fr ou Viedemeuf.blogspot.com.

Le Dr Nisand réclame la pilule gratuite et anonyme pour les mineures
C’est un cri d’alarme que lance le gynécologue en cette Journée mondiale de la contraception, rapporte Le Parisien du 7 septembre 2010. Pour faire chuter les IVG
chez les mineures, le Dr Israël Nisand préconise d’urgence un accès gratuit à la pilule. "Chaque année en France, le nombre d’IVG de mineures augmente. Chaque année, tout le monde s’en lamente, ministre en tête, et l’Igas (NDLR : Inspection générale des affaires sociales) pond des rapports … Mais personne ne fait rien, parce que la vérité c’est que
personne ne veut rien faire." On connaît Israël Nisand pour être le spécialiste du déni de grossesse (c’est lui qui a expertisé Véronique Courjault lors de son procès). Mais cet homme au caractère emporté a une autre obsession : faire reculer les IVG chez les jeunes filles de moins de 18 ans. Environ 15.000 par an en France, chiffre qu’il considère comme un scandale. Son antidote : un dispositif baptisé Info Ado, son bébé né voilà douze ans à Strasbourg (Bas-Rhin) et huit ans dans la vallée voisine de la Bruche. L’idée est simple : lui, Nisand, et une dizaine d’autres médecins passent chacun deux heures par semaine à parler sexualité, contraception et IVG à des collégiens de 3ème. Alors, lorsque sonne l’heure de la première fois, les adolescentes savent où s’adresser pour recevoir de manière anonyme et gratuite, sans examen gynécologique (inutile et traumatisant avant 20 ans selon Nisand), contraceptifs et préservatifs. Côté ville, les ados strasbourgeois — qui bénéficient aussi du Planning familial — sont reçus au CHU de Strasbourg ou au CMCO (centre médico-chirurgical et obstétrique). Côté campagne, généralistes et pharmaciens locaux prennent le relais. La jeune fille est reçue par l’un des huit médecins du réseau, qu’elle a repérés grâce aux interventions dans les collèges. Il prescrit la pilule et ajoute un tampon Info Ado sur l’ordonnance. Le pharmacien voit le tampon et lui remet gratuitement pilules et préservatifs. Tout est pris en charge par la Sécurité sociale locale (qui plébiscite le système). Avantage : rien — ni la consultation ni le contraceptif — ne figure sur le relevé de Sécu des parents. Car les ados n’osent pas parler de sexe avec leurs parents — et réciproquement ! Les filles préfèrent souvent risquer un rapport sans contraceptif et prendre la pilule du lendemain. C’est toute l’hypocrisie du système : la pilule du lendemain est délivrée gratuitement et anonymement mais, hormis au Planning familial, pas la simple pilule contraceptive … Les résultats sont là : "Les IVG ont diminué de moitié en dix ans dans le canton", affirme Israël Nisand. "Dans ma pratique quotidienne, l’IVG est devenue excessivement faible, ajoute Jacques Machu, gynécologue à Molsheim, l’homologue de Nisand côté campagne. On a environ cinq IVG par an dans toute la vallée (deux mille jeunes), soit quatre fois moins qu’il y a cinq ans". Ce qu’en pense la ministre ? Roselyne Bachelot s’est plusieurs fois dite intéressée par l’expérience alsacienne. Mais Nisand, sceptique, n’y voit qu’un "effet d’annonce pour reprendre la main face à Ségolène Royal, qui a attiré l’attention avec son Pass’ contraception en Poitou-Charentes".

Drag : le dépistage rapide auprès des gays s'étend en France
Avec l'appui des autorités, des bénévoles d'AIDeS proposent à ceux qui se méfient de la blouse blanche un test rapide et gratuit, rapporte Têtu du 6 septembre 2010. Des campagnes de dépistages lancée à Paris, Marseille et tout récemment à Nice. Peur du jugement, de la condamnation, de la leçon de morale, de l'incompréhension. Manque d'affirmation aussi. Par crainte d'avoir à exposer leur vie homosexuelle, beaucoup d'hommes rechignent à fréquenter les centres de dépistage, même anonymes et gratuits. Surtout quand ils ont à des pratiques à risques. C'est le postulat de départ d'un programme de recherche mené depuis quelques semaines dans quatre centres en France : deux à Paris, un à Marseille et un à Nice. L'idée de cette expérimentation est plus subtile que son nom de code : Drag, dépistage rapide auprès des gays. Pour dissiper toute angoisse de la blouse blanche, il s'agit de confier l'examen à des militants associatifs. Pas des médecins donc, mais des bénévoles dûment formés exerçant dans des conditions de sécurité optimales puisque l'opération se déroule dans des centres agréés mais en dehors des créneaux ouverts au grand public. Ce n'est pas le dépistage traditionnel impliquant d'attendre une semaine pour obtenir le résultat qui est privilégié, mais son équivalent dit "rapide". Verdict une demi-heure seulement après avoir prélevé une goutte de sang au bout d'un doigt. Ce test a deux inconvénients, de se cantonner au seul
dépistage du VIH et de n'être absolument infaillible que pour les rapports datant d'au moins trois mois. Mais il présente l'avantage, très utile pour ceux qui ont des pratiques à risques fréquentes, de déterminer au plus vite leur statut sérologique ...
http://www.tetu.com/actualites/sante/drag-le-depistage-rapide-aupres-des-gays-se tend-en-france-17831

 

31 août 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus :
524. Monstre de médecin. Du viol au procès ...
525. Mon mari est violent : il est diplomate ... Cette femme se demande comment les conjoints maltraitants peuvent être pris en charge
526. Comment mes enfants se reconstruiront-ils ?
Ils ont été trémoins des actes de violence
527. Mes filles voudraient vivre chez moi. Cette maman demande conseil
528. J'ai obtenu la résidence principale de mes enfants, je suis un homme. Cet homme était victime de violences
529. C'est normal qu'on te traite comme ça. D. a été violée par son ami ...

Les bonnes pages
Le numéro 114 (juillet 2010) de la Revue de l’OFCE, sous la direction de Françoise Milewski et Hélène Périvier, s’intitule "Les discriminations entre les femmes et les hommes". L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) est le centre de recherche en économie de Sciences-Po. Selon le résumé, l’objectif de ce numéro spécial sur les discriminations entre les femmes et les hommes est "de croiser les regards de différentes sciences sociales. Chaque discipline aborde cette problématique avec ses propres outils et apporte des éléments de réponse : comment conceptualiser et mesurer la discrimination de sexe ? Comment celle-ci s’intègre-t-elle dans nos systèmes démocratiques et capitalistes ? Quel rôle jouent les pouvoirs publics ? Les regards portés en de multiples directions sont un apport à la compréhension d’ensemble. Sans prétendre à l’exhaustivité, la démarche adoptée dans ce numéro est de multiplier les intersections. Des approches théoriques côtoient des recherches appliquées et une attention particulière est portée aux politiques publiques qui luttent contre les discriminations ou celles qui en créent. Les questionnements théoriques et empiriques mêlés aux interrogations propres des auteurs-es invitent à poursuivre la recherche. Ce numéro spécial est conçu comme une ouverture au débat".
http://www.ofce.sciences-po.fr/publications/revue.htm
Paris Match du 1er juillet publie un entretien avec Bénédicte Manier, l’auteure de Quand les femmes auront disparu, l'élimination des filles en Inde et en Asie, aux éditions La Découverte paru en 2006 (synthèse du 31 mars 2010). L’hebdomadaire souligne que maintenant en Inde, certaines cliniques "proposent un forfait échographie + avortement si le foetus est une fille". A noter également que dans un article sur "La révolution démographique en chine", Courrier International du 8 juillet indique dans un encadré que "diverses campagnes contre la discrimination des filles - notamment contre la pratique des avortements sélectifs - ont été lancé par les autorités depuis les années 90". "Dans certaines régions, les familles bénéficient d’aides financières ou sont exonérées des frais de scolarité pour leurs filles" explique l’hebdomadaire avant de conclure : "le recensement effectué" cet été dans tout le pays permettra de savoir se ces différents programmes ont réussi à combler le déficit de la population féminine".
Libération du 12 août revient sur le déséquilibre entre les filles et les garçons à la naissance cette fois au Vietnam (110,5 garçons pour 100 filles…). Un écart qui se creuse rapidement souligne le correspondant du journal à Hanoi qui, sous le titre "L’échographie, ennemie des petites vietnamiennes", raconte les problèmes des couples qui n’ont pas de fils, le commerce des échographies et les avortements sélectifs… Une information également reprise plus longuement dans Le Soir de Bruxelles du même jour qui titre "Illégal, l’avortement anti-filles se banalise".
Alors que la loi du 9 juillet 2010 prévoit une harmonisation des peines encourues pour harcèlement moral et sexuel, la Revue pratique de droit social a publié un numéro spécial (n° 782 daté de juin 2010) titré "Harcèlement et droit social". La revue spécialisée fait le point dans le détail sur le harcèlement moral au travail mais aussi sur le harcèlement sexuel dans l’entreprise.
Liaisons Sociales quotidien annonce le 19 août que le Centre d’études de l’emploi (CEE) a récemment publié une étude intitulée "Les effets du lieu de résidence sur l’accès à l’emploi : une expérience contrôlée sur des jeunes qualifiés en Ile-de-France". Réalisée à partir d’un testing, cette étude évalue les discriminations à l’embauche en fonction de critères comme le lieu de résidence, le sexe et l’origine… Selon le journal spécialisé, l’étude montre que "le lieu de résidence handicape plus les femmes que les hommes" ou que "les femmes ayant un nom et un prénom à consonance marocaine résidant dans une commune défavorisée sont les premières victimes de discrimination à l’embauche".
http://www.cee-recherche.fr/fr/c_pub3.htm

L’accès à la pornographie brouille la sexualité des ados
"L’accès à la pornographie brouille la sexualité des ados" estime Le Monde dans son édition des 15-16 août. Le journal indique que 67 % des garçons de 14 ans (77 % de ceux de 15 ans) ont vu au moins une fois un film pornographique, 36 % des filles du même âge (45 % de celles de 15 ans), selon les derniers chiffres disponibles (étude Inserm dirigée par l'épidémiologiste Marie Choquet, en 2003, à la demande du CSA). Le quotidien indique également que "les garçons sont non seulement plus nombreux à regarder des images X, mais ils sont aussi plus assidus : près d'un garçon de 14 à 18 ans sur quatre a vu au moins dix films dans l'année, pour une fille sur cinquante". Le Monde donne la parole à plusieurs spécialistes, comme Joëlle Mignot, sexologue et psychologue clinicienne, pour expliquer, entre autre, que "le modèle que délivrent ces films est celui d'une sexualité très parcellaire, fondée sur des pratiques mécaniques et déshumanisées, avec une image de la femme très dégradée", une image qui "ne donne pas du sens à la sexualité". Le quotidien indique que "pour contrer l'influence de ces images, un groupe d'amis a lancé, en juin, deux sites dont l'objectif est d'apporter une vision structurante de la sexualité et de la relation à l'autre" : http://educationsexuelle.com/ à destination des parents et http://educationsensuelle.com/ qui cible les adolescents.

Un pas de la Cour de cassation vers l’homoparentalité
Le 8 juillet, la Cour de cassation a ordonné l'application d'un jugement américain permettant une adoption par un couple de femmes, un arrêt en contradiction avec le droit français, qui n'autorise pas l'adoption par des parents de même sexe. Les journaux sont largement revenus sur cette information. Le Monde du 10 juillet voit là un "Grand pas de la Cour de cassation vers l’homoparentalité". Dans un article mis en ligne sur son site le quotidien annonce "une porte entrouverte à la reconnaissance de l'homoparentalité. Et de citer plusieurs juristes à qui le journal a posé la question de la portée de cette décision : cet arrêt constitue un "appel d'air", une "brèche", une "porte ouverte" indique Le Monde. Libération (10 et 11 juillet) évoque "Un pas de plus pour l’homoparentalité" et L’Humanité (12 juillet), "L’espoir des parents homosexuels". Pour La Croix, c’est "Un pas juridique de plus vers l’adoption par des parents homosexuels". Et le journal d’expliquer qu’il est "désormais possible aux couples de même sexe d’adopter un enfant à l’étranger et de faire reconnaître une telle décision en droit français". Le Figaro (10 et 11 juillet) indique que "La Cour de cassation accepte qu’un enfant ait deux mères" et souligne que Nadine Morano, la secrétaire d’Etat en charge de la famille et de la solidarité, "qui est favorable à l’adoption par les couples homosexuels, a estimé que cette décision mérite un débat politique". Le journal fait aussi "l’état du droit" sur le sujet "en Occident". Enfin Le Monde des 11 et 12 juillet souligne lui aussi que Nadine Morano est "pour un débat politique sur l’adoption par des couples homosexuels". L'association Inter-LGBT (Lesbien, gai, bi et trans) s'est félicitée, selon l’Agence France Presse, de la "reconnaissance implicite d'une famille homo-parentale", tout en soulignant que beaucoup "d'obstacles à l'homo-parentalité (demeurent) en France". Enfin, on notera que selon une dépêche de l’Agence France Presse du 13 juillet, "près de la moitié des Français (48 %) se disent favorables à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels, a révélé mardi un sondage du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc)". Une "proportion (…) en hausse constante ces dernières années", précise l’agence.

L'ONU crée une superstructure dédiée à la condition féminine
Selon Le Monde du 2 juillet 2010, l'ONU s'est dotée vendredi 2 juillet d'une nouvelle structure disposant de forts pouvoirs, chargée d'accélérer l'amélioration de la condition des femmes dans le monde. L'Assemblée générale, où siègent les 192 Etats membres des Nations unies, a adopté à l'unanimité une résolution portant création de cette "Entité de l'ONU pour l'égalité de genre et l'autonomisation des femmes" ou, pour faire plus court, "ONU Femmes". Cette création est le résultat de longues négociations entre Etats membres et de l'action des groupes militant pour la cause des femmes à travers le monde. Elle s'inscrit dans la réforme globale de l'ONU entamée en 2005, dont l'un des volets est de donner plus de cohérence à ses nombreux organes. L'Assemblée avait accepté en septembre dernier le principe de la création de cette entité et avait chargé le secrétariat de l'ONU d'en étudier les modalités pratiques, notamment budgétaires, avant d'approuver formellement sa création. La nouvelle structure sera dirigée par une personne ayant grade de secrétaire général adjoint, sous l'autorité directe du chef de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a exprimé sa gratitude aux Etats membres. Selon lui, ONU Femmes "stimulera efficacement les efforts de l'ONU pour promouvoir l'égalité des sexes, donner aux femmes davantage de chances dans la vie et s'attaquer aux discriminations à travers le monde". Elle rassemblera sous sa coupe les activités de plusieurs organes de promotion des droits des femmes. Ainsi la Division pour l'avancement des femmes (DAW), fondée en 1946, l'Institut international de recherche et de formation pour l'avancement des femmes (Instraw, 1976), le Fonds de développement des Nations unies pour les femmes (Unifem, 1976) et le Bureau du conseiller spécial pour les questions de genre et l'avancement des femmes (Osagi, 1997) seront fusionnés dans la nouvelle entité.

Avorter en Espagne devient un droit
Selon l'AFP le 5 juillet 2010, les Espagnoles peuvent désormais avorter librement. Une loi, qui entre en vigueur lundi 5 juillet, autorise les interruptions de grossesse à 14 semaines sans justification, et jusqu'à 22 semaines s'il existe un risque pour la santé de la mère ou si le
foetus présente des malformations. Jusqu'à présent, la loi n'autorisait l'avortement qu'en cas de viol (12 semaines), de malformations du foetus (22 semaines) ou de "danger pour la santé physique ou psychologique de la mère" (sans limitation de temps). L'immense majorité des avortements réalisés en Espagne étaient pratiqués pour"risque psychologique". Un entretien avec un spécialiste était dans ce cas nécessaire pour avorter. Selon les médias espagnols, certains médecins auraient accepté de faire passer des patientes pour "fragiles psychologiquement" afin de les laisser interrompre leur grossesse, parfois contre rémunération. Quelque 115.000 avortements ont eu lieu en Espagne en 2008, selon le ministère de la santé espagnol. Le texte doit entrer au vigueur ce lundi, mais le Tribunal constitutionnel a accepté d'examiner le recours soumis par l'opposition de droite, le Parti populaire. Le PP estime que le droit à l'avortement est inconstitutionnel, violant un article selon lequel "chacun a le droit de vivre". Le gouvernement espagnol, lui, semble confiant quant à la viabilité juridique de son texte. La ministre de l'égalité, Bibiano Aido, a affirmé qu'elle n'avait "aucun doute"sur le fait que la loi était "tout à fait constitutionnelle".

Décision de la Cour constitutionnelle allemande en faveur des militants anti-IVG
L’affaire fait la une du Quotidien du médecin du 1er juillet 2010. En effet, selon une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) du 29 juin dernier, "la Cour constitutionnelle allemande a autorisé (...) les militants anti-avortement à protester devant les cabinets de médecins qui pratiquent des interruptions volontaires de grossesse (IVG)". La Cour, qui siège à Karlsruhe, avait été saisie par un homme qui pour des raisons religieuses, manifestait avec des pancartes et distribuait des tracts anti-IVG devant des cabinets de médecins… Il s’était vu interdire de nommer le médecin et d'indiquer aux passants qu'il pratiquait des IVG. Il n'avait plus le droit non plus de mener ses actions de protestation contre ce cabinet dans un périmètre d'un kilomètre. La Cour constitutionnelle est donc revenue en arrière et a précisé que ces manifestations sont autorisées "si les patients ne sont pas fustigés"et si les "droits de la personne des gynécologues ne sont pas atteints". "En Allemagne, l'avortement est autorisé jusqu'à la 12e semaine de grossesse après toutefois un entretien avec un médecin qui doit se dérouler au moins trois jours avant l'IVG", rappelle l’Agence France Presse.

 

30 juin 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
518. Il n'y a pas d'amour sans violence. C'est ce que voudrait croire et faire croire ce nouveau compagnon ...
519. Drogue du violeur. V. a porté plainte ... mais ...
520. Tout me revient à la figure. Rosal se sent coupable d'avoir été violée.
521. Protéger mon petit garçon ... de son papa pédophile.
522. Drôle de "colo". Christelle a été victime d'abus sexuels
523. Le mot "fin". Message d'espoir...

Les bonnes pages
Le Cahier juridique des Actualités sociales hebdomadaires (ASH) n° 2664 du 18 juin 2010 est titré « Le traitement judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ». Ce recueil de 156 pages a été écrit par Florent Cochez, médecin psychiatre, et Yvan Guitz et Pierre Lemoussu, magistrats. Il traite de l'ensemble de la problématique : les infractions, les auteurs, les dispositifs procéduraux dérogatoires, les sanctions, la prise en charge thérapeutique et la prise en charge des victimes. Un ouvrage synthétique et complet qui permet de faire le tour de la question avec des informations mises à jour et fiables.

Corps réels, corps trafiqués
Roger Cozien, docteur en mathématiques et ancien expert en criminologie, a présenté à l'Assemblée Nationale un logiciel nommé Tungstène, qui doit permettre de savoir si une photo a été retouchée et à quel degré. Pour M. Cozien, comme pour la député UMP des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, à l'origine d'une proposition de loi pour le signalement des publicités avec des personnes dont l'apparence a été modifiée au moyen d'un traitement de l'image, il s'agit de mettre fin au mensonge des photos que notre société a trop tendance à tolérer. On peut citer les bourrelets gommés des célébrités qui imposent une nouvelle norme aux adolescentes et poussent ces dernières à l'anorexie ou le missile apparu comme par magie sur une photo de guerre en première page d'un magazine pour rendre la scène plus dramatique et propulser les ventes. Mais il doit aussi servir dans le cadre judiciaire, comme cela a été le cas lors d'un récent procès contre un rugbyman en Irlande, avec la photo le mettant en cause qui avait en fait été modifiée. Si cette technologie développée par la société eXo maKina reste pour l'instant réservée à de grosses structures du fait d'un coût de plusieurs dizaines de milliers d'euros et d'une formation spécifique pour son utilisation, une version grand public est à l'étude. A noter également que la société travaille sur une technologie similaire, mais pour les vidéos cette fois-ci.
En septembre 2009, la députée UMP des Bouches du Rhône, Valérie Boyer a déposé un projet de loi visant à indiquer par une mention ad hoc les images retouchées. Comme elle l’a indiqué le 26 mai 2010 durant sa conférence de presse à l’Assemblée Nationale, Valérie Boyer a déposé ce projet de loi dans le cadre d’un problème de santé publique, pour "limiter les conséquences psychologiques des images sur les corps et en particulier les corps de femme" (sic). Elle rappelle, comme un crédo : "On est choqué par le mensonge des mots [...] alors que le mensonge des photos est permis et même valorisé." Malgré cette volonté qu’elle incarne, Valérie Boyer s’est heurtée à différentes réticences et notamment l’une portant sur la faisabilité technique d’identifier une image retouchée et la nature des retouches. Tungstène met fin à cette difficulté.

Contraception d'urgence : il est urgent de mieux informer les femmes
Selon Gynécologie Obstétrique Pratique de mai 2010, lLa France se situe dans une situation paradoxale : la contraception est fortement médicalisée avec plus de 80% des femmes ayant recours à une méthode médicale, mais les échecs demeurent fréquents, comme en atteste l'enquête Cocon, d'où un tiers des grossesses sont non prévues (350 000) et 60% se terminent par une IVG. Cet événement ne concerne pas seulement les jeunes, même si l'incidence des IVG est maximale chez les 20-24 ans, puisque 40% des IVG réalisées chez les 25-35 ans. L'enquête COCON a montré que seulement 3% des femmes, ne suivant aucune méthode contraceptive contribue pour 35% aux grossesses non prévues, la plupart de ces femmes avaient d'ailleurs arrêté temporairement la contraception. (dont 21% la pilule) ce qui traduit l'écart entre efficacité théorique et pratique des méthodes contraceptives. Les méthodes les plus efficaces sont celles qui ne nécessitent pas d'observance quotidienne. Les périodes de changement de contraception sont également des périodes à haut risque de grossesse non voulue. D'autre part, la contraception d'urgence reste largement sous utilisée principalement parce que les femmes ne prennent pas toujours conscience du risque ou qu'il est trop tard pour la prendre ou simplement qu'elles n'y pensent pas. Il a été démontré que la facilité d'accès par une prescription à l'avance et la possibilité d'en disposer sans prescription en pharmacie améliorer son utilisation. De fait, ce sont surtout les femmes jeunes qui y ont recours. Pour 71% des utilisatrices, son utilisation n'a pas d'impact sur la pratique contraceptive et ne conduit que 20% des femmes à changer de méthode. Le risque de grossesse est souvent sous estimé par les femmes et les difficultés de gestion de la contraception au quotidien aboutissent à des erreurs ou des arrêts temporaires. La contraception d'urgence a beaucoup évolué depuis les années 70 en passant de la méthode Yuzpe avec de fortes doses d'oestro-progestatifs à Norlevo en 1999 (lévonorgestrel par blocage de l'ovulation) et enfin par EllaOne (ullipristal acétate), efficace jusqu'à 5 jours après le rapport sexuel. Les gynécologues qui suivent la contraception régulière ne sont que 3% à prescrire une contraception d'urgence (Norlevo, EllaOne, DIU au cuivre). Ils ont un véritable travail d'information et de prescription systématique de CU en prévention à mener.

Faut-il reconnaître les familles homoparentales ?
Ils ont grandi dans un monde où l'homosexualité n'était plus un délit, ils peuvent s'unir en toute légalité depuis la création du pacte civil de solidarité (pacs), mais il leur reste encore un univers à conquérir, celui de la parentalité. Alors que, selon Le Monde du 29 juin 2010, dans les années 1970 et 1980, la plupart des couples homosexuels s'interdisaient de fonder une famille, ceux qui se forment aujourd'hui rêvent de devenir parents. Ils étaient des centaines de milliers à le dire, samedi 26 juin, lors de la Marche des fiertés, qui a demandé, comme tous les ans, la reconnaissance juridique des familles homoparentales. Forgé en 1997 par l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), le terme d'"homoparentalité" est entré dans Le Robert en 2002. Ce mot désigne à la fois les lesbiennes qui partent en Belgique pratiquer des inséminations artificielles avec donneur, les gays qui reviennent des Etats-Unis avec des enfants nés de mères porteuses ou les homosexuels qui adoptent des bébés en passant sous silence leur vie de couple. Il fait également référence aux "coparentalités", ces couples d'hommes et de femmes qui s'associent pour élever à quatre leurs enfants. De 24 000 à 250 000 enfants concernés. Combien d'enfants sont aujourd'hui concernés par l'homoparentalité ? Nul ne le sait avec précision puisque la question n'est jamais directement posée dans les enquêtes. En 2005, Patrick Festy, de l'Institut national des études démographiques (INED), aboutissait à un chiffre allant de 24 000 à 40 000 enfants, mais il ne prenait en compte que ceux qui vivaient avec un couple de même sexe dans le même logement. L'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens arrive, elle, au chiffre de 250 000 enfants en se fondant notamment sur un sondage réalisé par le magazine Têtu en 1997.

Femmes assassinées : les chiffres réels
A l’occasion de l’examen de la proposition de loi renforçant la protection des victimes, la prévention et la répression des violences faites aux femmes, la Fédération nationale solidarité femmes et PSYTEL, ont organisé le mardi 22 juin au Sénat une conférence de presse sur le thème « Femmes assassinées : les chiffres réels ». Les deux organisations ont présenté une étude, financée dans le cadre du programme européen DAPHNE, sur l’estimation de la mortalité liée aux violences conjugales en Europe et en France ainsi que le coût de cette mortalité. Selon le communiqué, "en Europe les études concernant les homicides de femmes victimes violences conjugales (en France 1 femme tous les 2 jours et demi) sous-évaluent la mortalité totale. Les violences conjugales impliquent toutes les relations intimes, tuent aussi des enfants, les auteurs et surtout causent de nombreux suicides de femmes. L’excuse du "crime passionnel" est aussi souvent avancée". Cette étude est argumentée de situations (homicides, suicides et analyse des mises à l’abri) rencontrées par les associations accueillant près de 40 000 femmes chaque année et des appels reçus au 3919, numéro d’écoute national que gère la FNSF. Enfin, cette rencontre a été l’occasion de débattre de la proposition de loi et des demandes de la FNSF présentées à la mission parlementaire de l’Assemblée Nationale et au Sénat. Elles concernent en particulier la création d’un observatoire national des violences faites aux femmes, celle concernant un délit spécifique, l’ordonnance de protection et les moyens alloués à la lutte contre les violences.

Nés de l'inceste, ils brisent le silence
En France, selon Marie Claire de juillet 2010, 5% des femmes seraient violées par un père, un oncle... Un chiffre effrayant pour un crime longtemps "oublié", qui sort enfin de l'ombre : un sondage choc en mai, un rapport gouvernemental dans les tuyaux, des victimes qui parlent, certains enfants, nés de ces viols, prennent aussi la parole. Doucement la chape de plomb se fissure. L'inceste, jusqu'ici circonstance aggravante d'un viol, est désormais entré dans le code pénal en février 2010. Et le gouvernement a demandé un rapport sur l'amélioration de la prise en charge des victimes. Il était temps : elles seraient deux millions en France, soit 5% des femmes, donc. Parmi elles, combien de jeunes filles tombées enceintes de leur père, combien de mères malgré elles, combien de bébés nés du pire ? "Ce sujet n'est tout simplement pas étudié, ce qui rend difficile la prévention et l'accompagnement", déplore Louis Jehel, psychiatre et traumatologue à l'hôpital Tenon, à Paris. "Ces grossesses sont douloureuses. D'après les cas cliniques que nous avons suivis, le déni de grossesse est relativement fréquent chez les jeunes victimes d'inceste. Beaucoup veulent une IVG, même tardive." Il y a trente ans, Isabelle Aubry, enceinte de son beau-père, est aussi passée par la case IVG. "L'assistante sociale m'a interrogée en présence de ma mère, comment vouliez vous que je révèle les viols dans ces conditions ?" raconte la présidente de l'Association Internationale des Victimes de l'Inceste (AIVI) . Aujourd'hui, ce n'est guère mieux. En moyenne, l'inceste est dénoncé seize ans après les faits, souvent par la victime. Une grossesse serait un moyen de la détecter plus tôt mais médecins et travailleurs sociaux méconnaissent les signaux d'alerte. Il est urgent de leur offrir une meilleure formation. Et pourquoi ne pas conserver l'ADN de l'embryon des jeunes filles demandant un avortement ? Cela constituerait une preuve irréfutable du crime quand elles porteraient plainte. Cette preuve, certains violeurs s'avèrent prêts à tout pour effacer : avortement forcé, coups et blessures sur la femme enceinte, ... Quand l'enfant naît, et que les femmes réalisent qui est le géniteur, leur situation leur parait tellement inacceptable qu'elles rejettent souvent le nourrisson. L'inceste a des effets désastreux également sur l'enfant, qui peut développer des tendances suicidaires ou des troubles de la personnalité.

La polygamie décriée mais marginale
Dans les "Décryptages" de son édition datée du 15 juin Le Monde publie une enquête sur les "Us et dérives de la polygamie". "Marginale mais déstructurante pour les femmes et les enfants, la polygamie", explique le quotidien, "est en régression dans les familles d’origine africaine". Mais d’ajouter qu’"elle se développe, dans la discrétion, dans les milieux fondamentalistes musulmans". Le quotidien a enquêté et fait le tour du sujet, évoquant en particulier la décohabitation, ou donnant la parole à Isabelle Gilette-Faye, la directrice du Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS) qui a "vu changer le profil des migrants". Le journal rappelle que "les fondamentalistes comme Liès Hebbadj, en réalité ne sont pas polygames : au regard de la loi, il n’a contracté qu’un seul mariage". Et le quotidien de citer le ministère de l’Intérieur : "ce sont des militants de la polygamie, mais ils ne sont pas polygames".

 

31 mai 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
515. Comme un arbre dans la vie. Témoignage. Quand il s'agit de panser les blessures ...
516. Diplomate et violent. La violence conjugale touche toutes les catégories socio-professionnelles mais certains statuts protègent ...
517. Le parcours du combattant ... face à son kiné, et d'autres choses.

Les bonnes pages
Libérée de la violence conjugale, de Martine Loiseau et Emmanuel Jeudy, Hachette pratique coll. Témoin de vie, 2010, 215 p., 11,90 €. Martine LOISEAU a 48 ans. Mère de trois adolescents, elle s'est évadée pour la deuxième et dernière fois de l'enfer des violences conjugales. Malgré la précarité de ses conditions de vie, elle a créé l'association "Et les maux s'envolent" à Suippes dans la Marne et consacre désormais son existence à son combat : la reconnaissance de la victime de violences conjugales. Emmanuel Jeudy quant à lui est journaliste indépendant, ancien rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire Télé Star.

Une sociologue se penche sur l'adultère
Libération sexuelle oblige, aujourd’hui tout semble permis. Sauf l’infidélité. Et ce, de l’aveu même de celles qui prennent un amant. C’est ce que montre Charlotte Le Van dans Les Quatre Visages de l’infidélité en France. La sociologue, s’est entretenue pendant deux ans avec cinquante "infidèles", en couple hétérosexuel et ayant (ou ayant eu) des relations sexuelles extraconjugales, à l’insu ou contre le gré de leur conjoint pour cette grande recherche. Banal ? Justement, non. La première surprise de l’étude est qu’elle démontre que la fidélité reste la norme, y compris pour les infidèles, et que l’infidélité s’accompagne presque toujours d’un sentiment de culpabilité prégnant. On est bien loin de l’idée courante qu’aujourd’hui chacun fait ce qu’il veut quand il le veut, sans que l’infidélité soit vécue comme "transgression". Charlotte Le Van introduit son travail en rappelant que, sur 12 364 personnes, "seuls 0,6 % des femmes et 1,2 % des hommes qui vivent en couple déclarent avoir eu leur dernier rapport sexuel avec une autre personne que celle qui partage leur vie". La fidélité est considérée comme un critère de réussite du couple par 84 % des Français en 2008, contre 72 % en 1981. (...) Parmi les gens que j’ai interrogés, seules des femmes se sont révélées être infidèles dans le but d’"échapper à leur condition" ou "par vengeance". J’ai enquêté dans un milieu plutôt populaire. Les infidèles "par vengeance" ont en commun de se sentir responsables des infidélités de leur conjoint. C’est la fameuse phrase qu’assène l’entourage : "Il va voir ailleurs parce que tu ne sais pas le garder." On les persuade que, si elles portaient des dessous affriolants et faisaient "un petit effort", leur compagnon ne les tromperait pas. Bien sûr, la réciproque n’est pas vraie : on ne demande pas aux hommes de se déguiser quand ils subissent ce type de blessure. Responsables, elles en souffrent et rendent la monnaie avec un peu de retard et d’autant plus de violence. Elles prennent un amant en s’arrangeant pour que cela se sache. Quant à l’infidélité "pour échapper à sa condition", il est plus facile pour une femme de rêver d’un homme qui lui offre une nuit dans un palace que pour un homme de faire payer, au sens propre, une femme. Tant que les garçons s’initieront à la sexualité par la pornographie, alors qu’on présente aux filles le rêve du grand amour, le schisme entre les sexes n’est pas près de se réduire. Lors de l’enquête, beaucoup de femmes se sont déclarées déçues par la monotonie des pratiques, ont l’impression de servir de déversoir, d’être instrumentalisées… Tandis que les hommes ont expliqué, au contraire, ne pouvoir pratiquer certains gestes, liés à l’agressivité, qu’avec d’autres femmes que leur conjointe. Ils disent la respecter trop pour certaines paroles et certains gestes. Parmi les cinquante personnes que j’ai rencontrées, ce sont en grande majorité les hommes qui étaient "infidèles par principe", c’est-à-dire en choisissant ce mode de vie, plutôt qu’en le subissant. Mais eux aussi défendent un type de fidélité, puisqu’ils se déclarent "fidèles à l’infidélité". Pour autant, si les hommes sont majoritaires, cette pratique n’a rien d’exclusivement masculine.

La polygamie, un phénomène difficile à appréhender
Le droit français ne permet pas de se marier avec plusieurs partenaires. Que connaît-on de cette pratique ? Combien de familles sont concernées ? Que dit la loi ? Le point sur la situation. Qu'est-ce que la polygamie ? L'origine du mot, en grec ancien, en explique le sens : poly (plusieurs) et gamos (mariage) indique qu'il s'agit du mariage d'une personne avec plusieurs partenaires. Dans son rapport publié en 2006 sur le sujet, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) soulignait que le phénomène était "aussi vieux que l'histoire de l'humanité". Ce rapport cite parmi les causes probables et antiques, la volonté d'une descendance nombreuse et la nécessité de composer avec une forte mortalité des femmes et des enfants en bas âge. "Il existe une autre forme de la polygamie, basée uniquement sur la domination de l'homme sur la femme et l'utilisation de celle-ci comme signe extérieur de richesse. Ces deux formes de polygamie se retrouvent aujourd'hui dans différents pays, la seconde étant désormais la plus fréquente" précise le rapport. Une cinquantaine de pays autorisent toujours cette pratique.

Contraception et IVG : le paradoxe français
Selon Profession gynécologue de mars 2010, en dépit d’une bonne couverture contraceptive, le taux d’IVG reste élevé, et concerne dans 72% des cas des femmes qui ont déjà une pratique contraceptive. Une situation qui doit pousser les gynécologues à s’interroger collectivement sur les moyens de remédier aux échecs qui procèdent d’enchainements complexes mettant en jeu de nombreux facteurs. Faut-il revoir les stratégies de prescription en matière de contraception et sortir du schéma du "tout pilule". "Le rapport de l’IGAS, d’une très grande qualité, nous pousse à nous interroger sur les attentes des fe mmes en matière de contraception", explique Dr Elisabeth Aubény. (…) Premier constat : l’essentiel de la couverture contraceptive repose sur des méthodes "médicales" délivrées sur prescription. En tête, on trouve bien sûr la pilule, contraceptif le plus utilisé quel que soit l’âge. Parmi les femmes, qui déclarent faire quelquechose pour éviter une grossesse, près de 60% utilisent la pilule. Ce sont des jeunes femmes qui l’utilisent le plus : 80% des 15-19 ans, 90% des 20-24 ans. Le deuxième contraceptif le plus utilisé est le DIU qui concerne une femme sur quatre. Mais il est employé de façon marginale chez les moins de 30 ans (4%), ou les femmes sans enfant (2%) ainsi que chez les femmes socialement moins favorisées. Enfin, 11% des françaises utilisent un préservatif comme moyen de contraception. Son utilisation est maximale entre 15 et 19 ans (20%). L’accès à la contraception se fait essentiellement par un médecin ou un gynécologue. Aujourd’hui, la profession assure plus de 60% des prescripteurs contre 39% par les généralistes. Le rapport pointe une certaine inadéquation entre les méthodes et les pratiques. Plus les femmes sont impliquées dans le choix de leur contraception, plus elles en sont satisfaites et moins elles connaissent d‘échecs. Mais la prescription procède rarement d’un véritable choix en partenariat avec le médecin et la patiente et le couple. Le schéma le plus courant privilégie une "approche technique du prescripteur, elle aboutit à une ordonnance de pilule dès lors qu’aucune contre-indication médicale n’a été constatée. Ce schéma, fondé sur un concept d’efficacité théorique, méconnait le vécu de la contraception qui se traduit notamment par la fréquence des oublis de pilule, indique l’IGAS. Il apparait que trop peu de prescripteurs prennent le temps de délivrer des explications et conseils nécessaires et moins encore de vérifier qu’ils ont été compris et assimilés. La responsabilité n'incombe pas seulement aux médecins, mais le rapport souligne la nécessité d’améliorer les conditions de prescription. Sans jeter l’anathème sur la pilule, le Dr Brigitte Lecombe, présidente ce la Fédération Nationale des Collèges de gynécologie médicale, considère qu'il n’est plus possible de continuer dans la voie actuelle. "Pendant longtemps, le meilleur pour nous, c’était forcément la pilule," explique t-elle. "Il ne s’agit pas d’arrêter la contraception hormonale, mais à l’évidence, cette méthode ne convient pas à un certain nombre de femmes". Le Dr Françoise Tourmen, vice présidente de l’AFC, précise : "Il serait beaucoup plus opportun de développer bien plus largement la prescription du dispositif intra utérin en essayant au passage de familiariser le grand public à ce terme, bien plus adapté que "stérilet". Aujourd’hui, on voit encore trop de femmes qui pensent que le stérilet, ca rend stérile. Pour le Dr Marie-Laure Brival, "il est urgent de promouvoir d’autres méthodes, y compris la stérilisation , encore très taboue en France, pourtant 100% efficace, sans aucun risque et qui peut parfaitement convenir à des femmes de 35-40 ans, ayant assez d’un parcours pilule depuis plus de 20 ans". Les gynécologues se sont félicités du remboursement de 2 pilules de 3e génération (Varnoline et Désobel) Il serait maintenant prioritaire de rembourser l’anneau ou le patch", estime le Dr Aubény.

Evolution de la répartition des tâches domestiques après l'arrivée d'un enfant
La Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) publie, dans Politiques sociales et familiales n° 99 de mars 2010, un article d’Arnaud Régnier-Loilier et Céline Hiron, respectivement chargé de recherche et stagiaire à l’Institut national d’études démographiques (INED), sur l’évolution de la répartition des tâches domestiques après l'arrivée d'un enfant. Selon le résumé, "malgré l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail à partir des années 1960 et une progression de la 'norme' égalitaire, le partage des tâches domestiques reste très inégalitaire au sein du couple. Par ailleurs, la répartition du travail domestique n’est pas figée et les inégalités entre femmes et hommes se renforcent au fil des années ou au gré d’événements familiaux ou professionnels." A partir de l’enquête longitudinale Etude des relations familiales et intergénérationnelle, réalisée par l’Institut national d’études démographiques et l’Institut national de la statistique et des études économiques en 2005 et 2008, cet article examine l’incidence de l’arrivée d’un enfant sur le partage du travail domestique entre les conjoints.

Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie
Le 17 mai, dans un communiqué commun du Ministère des Affaires étrangères et européennes et du Ministère de la Santé et des Sports, Bernard Kouchner et Roselyne Bachelot-Narquin rappellent que le 17 mai 1990, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonçait sa décision de retirer l'homosexualité de la liste des maladies mentales. Cette décision, que la France avait prise dès 1981, a marqué une étape historique dans la reconnaissance de la liberté d'orientation sexuelle et d'identité de genre. Le 17 mai est la date choisie pour célébrer dans le monde entier la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. La lutte contre les violations des droits de l’Homme fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre est l’un des axes de la politique de la France en matière de droits de l’Homme, soulignent les deux ministres. Cette journée est l’occasion de rappeler que la France reste fortement mobilisée dans la lutte contre la stigmatisation et les violations graves des droits de l'Homme dont sont victimes les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres (LGBT) partout dans le monde. Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé et des Sports a annoncé le 17 mai 2009 son intention de ne plus considérer la transidentité comme une affection psychiatrique. La publication en février dernier du décret a consacré cette décision faisant ainsi de la France le premier pays au monde à agir dans ce sens (synthèses des 15 et 24 février). Il reste que la transidentité est toujours considérée comme une maladie mentale dans de nombreux pays. C'est la raison pour laquelle, Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé et des Sports, ont décidé de travailler ensemble pour porter cette question devant l'Organisation mondiale de la Santé.


Un mari qui participe aux tâches ménagères réduit les risques de divorce
Les risques de divorce se trouvent considérablement diminués dans les couples où le mari participe activement aux tâches ménagères, selon les conclusions d'une étude réalisée auprès de 3 500 couples britanniques par la London School of Economics (LSE). L'enquête, publiée mardi 18 mai (AFP) et intitulée "Travail masculin non rémunéré et divorce", précise que l'implication de l'homme dans le ménage, les courses et le soin des enfants contribue dans tous les cas de figure à la solidité du couple, indépendamment du statut de l'épouse : qu'elle soit femme au foyer ou qu'elle exerce un métier. "L'étude montre que pour les familles dans lesquelles les femmes sont au foyer et les hommes participent peu aux tâches ménagères et à la prise en charge des enfants, le risque de divorce est 91 % plus élevé que quand la mère travaille et son mari participe au moins en partie aux tâches ménagères. Par ailleurs, il n'y a pas d'augmentation du risque de divorce quand la femme travaille et que son mari participe le plus possible aux tâches ménagères", estiment les chercheurs. "La combinaison optimale présentant les plus faibles risques [de divorce] est celle où la mère ne travaille pas et où le père s'adonne à un maximum de travaux ménagers et de prise en charge des enfants", à en croire l'étude. Ces conclusions font voler en éclats la théorie solidement ancrée depuis les années 1960 selon laquelle la meilleure garantie de stabilité du mariage résulte de situations où l'homme travaille et la mère s'occupe du foyer. Les sociologues estimaient ainsi qu'une mère au foyer était souvent moins encline à divorcer en raison des difficultés économiques qu'elle aurait à affronter.

 

30 avril 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
511. Bouche-trou. Victime d'abus sexuels enfant, la femme de cet homme s'est éloigné peu à peu.
512. Impossible de subir un examen gynécologique. Cette jeune femme cherche des solutions.
513. Je refuse de fournir mon adresse au père de ma fille. Une impasse juridique qui pourrait mal finir ...
514. Cet horrible sourire. Un exemple de réparation ...

L’enjeu de l’égalité entre les femmes et les hommes pour financer les retraites
Plusieurs sites ont mis en ligne un texte de Christiane Marty, ingénieure, chercheuse, militante altermondialiste (ATTAC) et féministe titré "L’enjeu de l’égalité entre les hommes et les femmes pour financer les retraites". Ce texte présente, selon son auteure, « une voie qui permet à la fois d’améliorer de manière déterminante le financement des retraites, de corriger durablement les inégalités entre les hommes et les femmes et de créer des emplois répondant aux besoins sociaux, loin de tout productivisme et nuisance environnementale. C’est une voie qui est absente des réflexions du Conseil d’orientation des retraites (COR) et du gouvernement. "A l’heure où près d’un actif sur deux est une femme et où le niveau des inégalités envers les femmes est largement reconnu … mais aussi délaissé, la question des retraites des femmes ne peut pas être reléguée à une rubrique spécifique de la question des retraites. A plus forte raison quand elle fait partie des solutions".
Retrouver le texte sur le site Europe solidaire sans frontières

La violence homophobe est plus présente qu'on ne croit
Selon Le Monde du 25 avril 2010, malgré une reconnaissance accrue des couples homosexuels, liée pour une grande part à l'instauration du pacte civil de solidarité, force
est de constater que l'homophobie demeure très virulente en France, en particulier à l'égard des jeunes. Et alors que se tiendra le 17 mai prochain la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, son fondateur, l'universitaire Louis-Georges Tin, dresse l'état des lieux de cette discrimination.Il existe beaucoup de convergences avec le racisme, l'antisémitisme, le sexisme ... Par exemple, la domination intériorisée par les victimes, les arguments qui procèdent par la naturalisation de propriétés sociales, le vocabulaire de l'infériorisation souvent animalisant ... En revanche, si raciste que soit l'environnement où il naît, un enfant a toutes les chances de grandir dans une famille de la même couleur de peau que lui, et qui ne le rejette pas pour cette raison. Alors que la plupart des homosexuels grandissent dans des familles hétérosexuelles. Ils sont donc exposés à une homophobie sociale, mais aussi familiale. Là réside la véritable différence entre l'homophobie et la plupart des autres formes de discrimination.

Le divorce par consentement mutuel est simplifié
"Au nom de la simplification des procédures, le gouvernement s'apprête à autoriser les couples qui le souhaitent à éviter cette étape : en cas de divorce par consentement mutuel, les époux ne seront plus tenus de comparaître personnellement devant le juge aux affaires
familiales. Selon Le Monde du 23 avril 2010, ils pourront, s'ils le souhaitent, se contenter de faire parvenir au magistrat la convention de divorce rédigée avec leur(s) avocat(s). Après vérification des consentements et examen du texte, le divorce sera signifié par un simple courrier. Divorce express ? Le porte-parole de la chancellerie, Guillaume Didier, réfute cette expression. "Il ne s'agit ni d'un divorce au rabais ni d'un divorce éclair, explique-t-il. Nous essayons simplement d'alléger les procédures judiciaires qui concernent la vie quotidienne des Français. Si les deux époux sont d'accord et qu'ils ont réglé les détails de leur séparation, il n'y a aucune bonne raison de leur imposer une audience. Cette réforme permettra en outre au juge de se concentrer sur son véritable métier : trancher des litiges." Pour éviter toute dérive, le projet de loi présenté en mars au conseil des ministres par la garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie, prévoit des garde-fous : l'audience sera de droit si l'un des époux le souhaite, et seuls les divorces par consentement mutuel n'impliquant aucun enfant mineur seront concernés. Si l'on se fonde sur les chiffres de 2007, 35.000 divorces par an, soit la moitié des procédures par consentement mutuel, pourront ainsi se conclure sans audience devant le juge aux affaires familiales. Cette réforme n'est pas du goût de tous : le Conseil national des barreaux (CNB), un des organes de représentation des avocats, estime que l'intervention systématique du juge est le "seul garant des droits et libertés fondamentaux du citoyen". "Dans la réalité, un divorce par consentement mutuel, c'est tout sauf simple ! affirme Hélène Poivey-Leclerq, membre du CNB. L'audience permet au juge de vérifier que le consentement des époux est vraiment libre. Il y a des gens apeurés qui ne disent pas tout à leur avocat, notamment des femmes qui sont en situation d'infériorité."

Les filles d’Albert et le MLF
Cathy Bernheim, écrivaine, a publié dans L’Humanité du 21 avril une tribune intitulée "Les filles d’Albert". Faisant référence à Albert Camus, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Cathy Bernheim y rappelle "l’histoire (…) telle qu’elle fut longtemps racontée à notre génération, la suivante". L’écrivaine raconte : "il y régnait un sexisme de mauvais aloi qui retenait en priorité les exploits des garçons et taisait ceux des filles, qu’ils fussent intellectuels, artistiques, techniques, politiques, guerriers ou intimes". Et de se souvenir : "notre génération (la suivante) fut celle qui rappela l’existence d’un peuple encore plus oublié que les autres dans l’histoire de l’humanité : le peuple des femmes. Ce fut elle, notre génération (la suivante), qui proclama, au nez et à la barbe de la France médusée, un beau jour de l’été 1970, cette vérité toujours bonne à dire : 'Un homme sur deux est une femme.'". L’écrivaine explique alors l’importance de la transmission : "le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression", le refus de mentir aux générations suivantes, ce qu’on fait "les filles d’Albert". Et Pour Cathy Bernheim, "c’est en tout cas ce qui nous donne envie aujourd’hui de fêter les quarante ans du Mouvement de libération des femmes en sortant, une fois encore, des placards poussiéreux de l’histoire".

Femmes, pauvreté et sans-abrisme
Sous le titre "Le SDF devient de plus en plus 'une' sans-abri", Le Soir du 1er mars faisait état d’une étude des universités de Liège et d’Anvers analysant l’aide aux sans-abri et les relations entre ceux-ci et les centres publics d'action sociale (CPAS). Selon l’étude, le profil des sans-abri change : "il y a de plus en plus de jeunes, de personnes ayant des problèmes psychiatriques, des familles avec enfants et surtout des femmes. En Wallonie, la féminisation des sans-abri est évidente pour les CPAS. Ils sont 40 % à mentionner ce phénomène contre à peine 17 % en Flandre". Parmi les causes évoquées : "avoir vécu des problèmes de violence conjugale ou familiale" … Le Soir avait déjà alerté ses lecteurs sur le phénomène le 30 janvier dernier. Sous le titre "Le wallon le plus pauvre est une femme", le journal indiquait que le service insertion professionnelle de la Fédération des CPAS de Wallonie avait réalisé une étude "dressant le portrait robot de l'homme le plus pauvre de Wallonie". Selon cette étude, "le profil de ce dernier serait une femme belge, chômeuse, âgée de 34 ans et issue d'un ménage monoparental" et "55 % des personnes considérées comme 'pauvres' en Wallonie sont des femmes". Enfin, cette femme a "un niveau scolaire bas, un niveau de santé faible, une espérance de vie également faible et des relations sociales faibles" et "serait hébergée dans un logement en mauvais état".

Trop dur de trouver un gynéco
Plusieurs mois d’attente pour décrocher un rendez-vous, des kilomètres à parcourir pour voir le médecin, des cabinets qui n’acceptent plus de nouvelles patientes… La gynécologie est-elle en voie de disparition, interroge Marie Claire en mai 2010 ? Une Française sur quatre consulte son médecin traitant, en raison de l’impossibilité d’obtenir un rendez vous en urgence avec son gynécologue ou de la distance pour arriver chez celui-ci. Difficulté davantage exprimée par celles qui sont suivies par un généraliste (81 % d’entre elles contre 74 %) de celle suivies par un gynécologue ou de la distance pour arriver chez celui ci. Une fois de plus, les gynécos lancent un cri d'alarme et en appellent à la ministre Roselyne Bachelot. Rappel des faits : en 1986, la gynécologie disparaît des facs de médecine. Reste l'obstétrique, mais ce n'est pas le même métier. Les obstétriciens sont des chirurgiens accoucheurs, quand les gynécos médicaux prennent en charge tous nos problèmes de femme, de notre première contraception aux traitements hormonaux de la ménopause, en passant par la prévention et le dépistage des cancers (frottis, palpation des seins, etc.). En 2003, après dix-sept ans de lutte (et trois millions de signatures), la gynécologie médicale revient dans les facs de médecine. Vingt internes par an sont formés, contre cent trente au début des années 80. A ce rythme-là, il ne restera que six cents gynécos en 2015, pour trente millions de femmes en âge de consulter. Conséquence : jusqu'à six mois d'attente pour un rendez-vous dans certaines régions. Sur la blogosphère, les pétitions et les soutiens aux gynécos circulent, des collectifs d’associations et de syndicats se mobilisent dans la presse régionale, les témoignages d’incidents se multiplient : la raréfaction des gynécos ne passe pas. Le journal Ouest France rapportait la situation dans un hôpital de Basse-Normandie. "Difficile d’assurer sur tous les fronts, avec 15.000 consultations par an", explique le Dr Michel André, du centre hospitalier de Flers. "Nous donnons aux suivis de grossesse et de cancers et nous avons du mal à produire des c onsultations pour la contraception, les frottis… " Les délais d’attente sont très variables selon les régions. A Paris, hors urgence, comptez un ou deux mois pour un rendez vous, dans le Nord, six mois. "Alors on voit de plus en plus de patientes franchir les portes des centres de protection maternelle et infantile. Ici elles retrouvent l’accueil, la disponibilité et l’écoute qu’elles n’ont plus forcément au cabinet ou à
l’hôpital", explique une gynécologue d’un centre de Seine-et-Marne En plus, c’est gratuit. "Le pire, c’est que certains médecins ne peuvent plus augmentent leur patientèle car ils croulent sous le travail", déplore le Dre Brigitte Letombe, présidente de la Fédération Nationale des collèges de la gynécologie médicale (FNCGM). "Et quand un gynécologue ferme son cabinet pour partir à la retraite, il n’y a pas de successeur. Et pourtant, Lille, c’est plutôt une grande ville, non ? Alors que dire des petites agglomérations et des déserts médicaux ? En Lozère, aucun médecin n’exerce une activité régulière de gynécologie médicale ou obstétrique, un seul dans le Cantal et la Haute Loire, deux dans la Meuse, trois en Haute-Corse. Les petites maternités mettent la clé sous la porte, donc les gynécologues obstétriciens qui y travaillaient, et qui y pratiquaient aussi la gynécologie médicale, sont obligés de rallier à de grandes maternités", ajoute le Dre Latombe, "On perd donc dans toutes ces petites structures, l’activité de consultation, et il faut parcourir de kilomètres pour voir un médecin ».
Pour signer la pétition et sauver la gynécologie médicale : www.cdgm.org.

 

31 mars 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
506. Je sais que ma fille a souffert. Où il est aussi question de la fille de cette femme victime de violences.
507. Je suis en train de renaître. Cette jeune fille fait une thérapie.
508. Tabassée et violée à 15 ans. Gilberte cheche à s'exprimer et partager ce qu'elle a vécu.

509. C'est ma faute. Sophie a été violée et elle a le sentiment que son corps ne lui appartient plus.
510. Un énorme besoin de tendresse et d'affection ... qui s'achève en viol sous GHB ...

Le 3919 élargit à toutes les formes de violences
La lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée grande cause nationale en 2010. De ce fait, la plate forme d’appel du 3919 a été renforcée. Son domaine d’intervention est élargi à toutes les formes de violences, au delà des seules violences conjugales. Pour ce
faire, un pré-accueil est mis en place afin de faciliter l’orientation de tous les appels pendant les périodes de campagnes télévisuelles, c’est-à-dire en mars, en juin ou septembre et de novembre à décembre 2010.

Festival International de Films de Femmes
Du 2 au 11 avril 2010 aura lieu le 32ème Festival International de Films de Femmes à Créteil. Cette année, le festival met l’accent sur la rencontre de deux continents : l’Europe et l’Afrique. Dans le programme qui contient près de 80 films, le spectateur trouvera de nombreuses coproductions entre des pays africains et des pays européens.
Festival International de Films de Femmes
Maison des Arts
Place Salvador Allende
94000 Créteil
01 49 80 38 98
www.filmsdefemmes.com

Plus d'un commissariat sur trois ne protège pas les femmes étrangères victimes
de violences

Dans le cadre de la campagne "Ni une ni deux" initiée par La Cimade, un testing auprès de 75 commissariats, a été mis en place pour observer les conditions d’accueil et de prise en charge des femmes étrangères victimes de violences. Il en résulte que dans plus d’un
commissariat sur trois, une femme sans-papiers qui voudrait porter plainte contre des violences, risquerait l’expulsion. Pour les femmes étrangères victimes de violences, la plainte est parfois un élément indispensable pour la délivrance d’un titre de séjour. Or c’est
précisément parce qu’elles n’ont pas de titre de séjour qu’elles rencontrent des difficultés pour porter plainte. Certains agents de police, plutôt que de considérer ces femmes comme des victimes, les voient d’abord comme des délinquantes du seul fait qu’elles sont en
situation irrégulière. Et plutôt que d’assurer leur protection, certains choisissent de les placer en garde à vue et de prendre attache avec les services préfectoraux pour organiser leur expulsion.

Les maisons closes, encore et toujours ...
Thierry Schaffauser, représentant syndical élu du Syndicat du travail sexuel, Strass, prend position dans une tribune publiée par Libération le 5 mars pour des "maisons ouvertes, qui ne seraient nullement obligatoires mais qui apporteraient une solution de plus aux personnes qui souhaitent travailler ainsi". L’auteur cite le "débat sur la réouverture des maisons closes" et "la députée UMP Chantal Brunel, qui présentera un amendement, le 25 février, à l’Assemblée nationale, demandant l’abrogation du délit de racolage". Selon Thierry Schaffauser, "l’échec de la répression du racolage en matière de lutte contre le proxénétisme pousse en effet à abroger cet article de la loi sur la sécurité intérieure".
Fermées en 1946, les maisons closes font encore débat. Une députée relance le débat et un sondage Le Parisien/Aujourd'hui en France publié le 18 mars 2010 révèle que les Français y sont plutôt favorables. De quoi apporter de l’eau au moulin de Chantal Brunel, députée (UMP) de Seine-et-Marne, qui propose dans un livre tout juste paru de remettre au goût du jour les lupanars, au nombre de 1.400 avant que l’Etat n’ordonne leur fermeture en 1946. Son idée : protéger les prostituées en leur permettant de travailler au grand jour dans des lieux qui leur seraient réservés, comme cela se fait depuis une quinzaine d’années en Suisse, en Allemagne ou aux Pays-Bas. En les sortant de la rue et de la clandestinité, Chantal Brunel espère mettre fin à l’exploitation et à la maltraitance dont sont l’objet de plus en plus de péripatéticiennes. Une telle mesure permettrait, selon elle, d’éliminer les réseaux mafieux et leur offrirait davantage de sécurité que la rue. Par ailleurs, dans les pays où les maisons closes sont autorisées, les filles reversent certes une somme à leur "tenancier", mais beaucoup moins importante que celle qu’elles donnaient à leur "mac" lorsqu’elles racolaient. Qu’en pensent les principales intéressées dans l’Hexagone ? "Elles sont pour une décriminalisation de leur activité, mais pas sous l’autorité d’un patron, affirme Alice, une porte-parole de Griselidis, association toulousaine oeuvrant auprès des prostituées. Rouvrir des maisons de tolérance, éventuellement, mais dans lesquelles elles s’autogéreraient." Du côté du ministère de l'Intérieur, en tout cas, selon Chantal Brunel, on prend le sujet très au sérieux : "Un groupe de travail sur la prostitution, dont je ferai partie, est en cours d’élaboration. La première réunion préparatoire aura lieu le 25 mars."

Risque d'infection par le VIH : les femmes toujours plus exposées
Selon le Quotidien du Médecin du 8 mars 2010, l’ONUSIDA lance, avec la participation de la chanteuse et militante Annie Lennox, un plan d’action de cinq ans pour lutter contre les inégalités entre les sexes et les violations des droits de l’homme qui continuent à exposer davantage les femmes au risque d’infection par le VIH. "L’agenda pour l’intensification des mesures concernant les femmes, les filles, l’égalité entre les sexes et le VIH (2010-2014)" est au programme d’une réunion de haut niveau organisée dans le cadre de la 54ème session de la Commission de la condition de la femme qui se tient jusqu’au 12 mars à New York. Il s’agit pour les Nations Unies d’aider les gouvernements, la société civile et les partenaires du développement à renforcer les actions nationales visant à placer les femmes et les filles au centre de la riposte au sida, en s’assurant que leurs droits sont protégés. Ce qui est loin d’être le cas actuellement. L’ONUSIDA cite trois chiffres. Dans le monde, le VIH est la première cause de maladie et de décès chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans). En Afrique australe, la prévalence du VIH chez les femmes de 15 à 24 ans est en moyenne trois fois plus élevée que celle observée chez les hommes de la même tranche d’âge. Et ce pourcentage auquel on a du mal à croire : 70 % des femmes dans le monde sont confrontées à la violence. Une donnée accompagnée de ce commentaire : "L’expérience de la violence réduit la capacité des femmes à négocier une sexualité sans risque." "Il est très difficile d’avoir une vie sexuelle active en étant séropositive, renchérit Suksma Ratri, membre du réseau des femmes séropositives d’Indonésie. Les choix des femmes et des filles qui vivent avec le VIH sont souvent limités lorsqu’il s’agit de leur sexualité. Elles ont besoin d’un dispositif de soutien approprié et accueillant, qui leur permette de prendre des décisions librement concernant leur sexualité sans qu’elles soient l’objet de discrimination ou de stigmatisation."

Déséquilibre des sexes en Asie
La Croix du 5 mars a consacré sa une et son dossier d’ouverture au "déséquilibre démographique qui inquiète l’Asie", "un phénomène dont les effets commencent tout juste à se faire sentir". La Croix fait le point en trois pages sur ce dossier : "les démographes les appellent les 'femmes manquantes', celles qui auraient dû naître et qui ont été éliminées à cause de leur sexe, créant un déséquilibre grave dans leur pays. En Chine, comme en Inde, elles seraient 60 millions, au Pakistan 5 millions, au Bangladesh 3 millions, en Afghanistan 1 million, à Taïwan 400 000, en Corée du Sud 150 000. Le phénomène touche également le Népal, le Vietnam, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Arménie. Au total, environ 150 millions de femmes ne sont pas nées depuis une trentaine d’années, surtout en Asie, et le même nombre d’hommes est menacé de ne pas trouver d’épouse".

La tyrannie de l'épilation
En publiant, en janvier, son enquête sur "les nouvelles tendances de l'épilation maillot", le magazine Elle n'imaginait pas provoquer autant de réactions parmi ses lectrices et sur nombre de forums Internet. Le dossier de huit pages, illustré de photos de jeunes femmes dénudées du bas, livrait toutes sortes de conseils pour "bien cultiver son jardin secret". On y apprenait que, "malgré la douleur", la tendance actuelle est à "l'épilation semi-intégrale", ne laissant qu'une pilosité réduite à la forme d'un ticket de métro. Voire beaucoup moins, les esthéticiennes interrogées par Elle déclarant être confrontées à une "augmentation
constante de la demande d'épilations intégrales". Choix personnel ou diktat de la mode et de la publicité ? Souci hygiéniste ou influence - consciente ou non - du porno et de ses professionnelles qui s'affichent totalement glabres sur Internet ? Soumission aux injonctions masculines ou simple désir d'être bien dans son corps sans poils ? "Le pubis, pourtant la plupart du temps dissimulé, serait plus contraint esthétiquement que tout autre lieu corporel", souligne l'auteure du dossier, Paola Bataille. Sur le site du magazine, cette question, apparemment futile, a suscité des échanges souvent enflammés entre défenseures du droit des femmes à disposer librement de leur corps et adeptes du pubis lisse.

 

28 février 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
501. Comment accepter ses critiques ? ... ou comment refuser cette violence ?
502. Il faut que je me relève. Un viol.
503. J'ai peur du syndrome de Diogène. Une forme de violence intrafamiliale rarement évoquée, avec ses conséquences inattendues.
504. Je suis un homme ... victime de violences conjugales.
505. Coupable d'avoir aimé. Rachel témoigne des violenbces subies et de son histoire.

Femmes, parité, Europe
Dans son rapport annuel sur l'égalité entre les hommes et les femmes dans l'Union européenne, le Parlement européen a demandé une directive en matière de lutte contre la violence envers les femmes, l'instauration d'un congé de paternité au niveau européen et une révision de la législation en matière d'égalité salariale. "Les femmes doivent avoir le contrôle de leurs droits sexuels et reproductifs, notamment grâce à un accès aisé à la contraception et à l'avortement", a également approuvé une majorité de députés. Le rapport, rédigé par Marc Tarabella été adopté par 381 voix pour, 253 contre et 31 abstentions.
Sur le site du Parlement européen
"Le congé de maternité minimal dans l'Union européenne devrait être allongé de 14 à 20 semaines et être entièrement rémunéré", estiment les députés de la commission des droits de la femme du Parlement européen. Un droit à un congé de paternité payé, de deux semaines au moins, a également été approuvé par la commission parlementaire. Les modifications apportées au projet de réglementation sur la santé et la sécurité des travailleuses enceintes, préparées par le rapporteur, Edite Estrela, ont été adoptées par 19 voix pour, 13 contre et 1 abstention. La législation vise à établir des règles minimales au niveau de l'UE. Les États membres pourront introduire ou conserver les règles existantes qui s'avèreraient plus favorables aux travailleurs que celles de la directive. Le vote en session plénière est fixé au 24 mars.
sur le site du Parlement européen

La faillite des banques ...
Jean Louis Masson a attiré l'attention de la secrétaire d'Etat chargée de la famille (Journal officiel Sénat du 13 novembre 2009) sur le fait que "lorsqu'une femme mariée demande à ouvrir un compte en banque, la plupart des agences exigent que le mari signe 'un certificat d'hébergement' au bénéfice de son épouse". "L'agence demande en outre parfois la photocopie recto verso de la carte d'identité du mari", ajoute-t-il. Le sénateur souhaitait que la secrétaire d’Etat lui indique "si dès à présent, un rappel à l'ordre sévère ne pourrait pas être adressé à toutes les banques". La réponse du ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville a été publiée dans le JO Sénat du 18 février. Lire ici : http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ081106196
On relira aussi cette page de notre site avec avantage.

Plus l'encadrement est féminin, plus l'entreprise réussit
Le site Rue89 a mis en ligne un texte de Michel Ferrary titré Plus l'encadrement est féminin, plus l'entreprise réussit. Ce texte est une synthèse des conclusions d'un article de recherche qui sera publié dans le numéro d'avril de la revue Travail, genre et sociétés indique le site. Selon l’auteur, "une étude réalisée sur les entreprises du CAC40 sur la période 2002-2006 montre que les entreprises ayant un taux de féminisation de leur encadrement supérieur à 35 % ont des performances supérieures aux autres en matière de croissance, de rentabilité, de productivité du travail et de création d'emplois".
http://eco.rue89.com/2010/02/21/plus-il-y-a-de-femmes-responsables-plus-lentreprise-reussit-139778

Les femmes commencent à tirer profit de leur réussite scolaire
"Femmes et hommes en début de carrière. Les femmes commencent à tirer profit de leur réussite scolaire", le numéro 1284 d’INSEE Première, publié par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), nous donne à lire une note presque optimiste dans le domaine de l’égalité professionnelle. Selon le résumé, "depuis 25 ans, en métropole, les taux de chômage des femmes et des hommes en début de vie active se sont rapprochés. Les jeunes femmes ont même désormais un léger avantage en matière de chômage grâce à leur niveau de formation plus élevé que celui des hommes. Toutefois, à niveau de diplôme identique, le taux de chômage des jeunes femmes reste souvent plus élevé et leurs salaires sont inférieurs à ceux des hommes. En effet, les spécialités de formation qu’elles choisissent ne correspondent pas toujours aux besoins du marché du travail. En 2008, à diplôme et spécialité équivalents, les taux de chômage des débutants et des débutantes sont très proches, la crise affectant davantage les jeunes hommes". L’enquête est annoncée le 24 février dans Le Figaro économie qui souligne que les jeunes femmes "obtiennent plus de poste de cadres en début de carrière". Le Monde, daté du 25 février, est moins optimiste et titre "Les femmes gagnent moins dès le début de carrière". Et le quotidien du boulevard Blanqui de citer "le regretté Prix Nobel d’économie, Paul Samuelson, (The Economist du 2 janvier)": "les femmes ne sont que des hommes avec moins d’argent".

Cinq jours pour une contraception d'urgence
L’efficacité de la contraception d’urgence dépend essentiellement de la rapidité de son utilisation après un rapport sexuel et avant l’ovulation. Selon JIM du 11 février dernier, une étude a comparé l’efficacité de l’acétate d’ulipristal versus lévonorgestrel pris dans les 5 jours suivant un rapport non protégé. Le lévonorgestrel est le contraceptif d’urgence le plus couramment utilisé actuellement et doit être pris dans les 3 jours suivant un rapport pour une efficacité d’environ 50 % d’inhibition de l’ovulation. L’acétate d’ulipristal est un modulateur sélectif du récepteur de la progestérone, qu’on espère plus efficace que le lévonorgestrel et ce indépendamment de la période du cycle lors du rapport. Les résultats de cette étude montrent que l’acétate d’ulipristal offre une alternative intéressante dans la contraception d’urgence permettant une utilisation jusqu’à 5 jours après un rapport non protégé.

Les troubles précoces de l'identité de genre retirés de la liste des affections psychiatriques
Un décret n° 2010-125 du 8 février 2010 portant modification de l'annexe figurant à l'article D. 322-1 du code de la sécurité sociale relative aux critères médicaux utilisés pour la définition de l'affection de longue durée "affections psychiatriques de longue durée" est paru au Journal officiel du 10 février. Plusieurs journaux soulignent que la France devient ainsi le premier pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques. Et de rappeler que Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports avait annoncé le 16 mai 2009, à la veille de la journée mondiale de la lutte contre l'homophobie et la transphobie, que le transsexualisme ne serait plus considéré comme une affection psychiatrique en France.

 

31 janvier 2010

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
494. Je n'ose pas en parler à mes amis. Témoignage sur la violence psychologique.
495. Que du dégoût pour cet homme. Neuf années de relations sexuelles contraintes par son conjoint ...
496. Le coup de trop est arrivé. Entre le premier et le dernier message, A. a décidé de fuir son conjoint violent, un homme si doux et attentionné au départ ...
497. Il est mort maintenant. Que faire lorsque l'action au pénal est éteinte ?
498. Les femmes ne sont pas tendres. Cet homme espère que son témoignage pourra servir à d'autres hommes en souffrance.
499. Je ne sais jamais ce qui va le mettre en colère. Jalousie pathologique.
500. Je n'en peux plus d'être aussi jalouse. Comment cette jeune femme peut-elle extirper cette souffrance ?

La loi inscrivant l'inceste dans le code pénal est définitivement adoptée
Jusqu'à présent, l'inceste ne faisait l'objet d'aucune définition juridique et n'apparaissait qu'implicitement dans le code pénal au travers soit des circonstances aggravantes au viol et aux autres agressions sexuelles, soit des interdictions au mariage dans le code civil. Pour mettre fin à cette situation, le Parlement a, le 26 janvier 2010, adopté définitivement une proposition de loi inscrivant l'inceste commis sur les mineurs dans le code pénal et tendant à améliorer la détection et la prise en charge des victimes d'actes incestueux. La loi qualifie désormais d'inceste les viols et les agressions sexuelles commis au sein de la famille sur un mineur par son ascendant, son frère ou sa soeur, ou par toute autre personne, y compris s'il s'agit d'un concubin, d'un membre de la famille, ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait. Cette qualification est aussi retenue lorsque l'une de ces personnes majeures exerce sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur un mineur. D'ailleurs, le texte précise dorénavant que la contrainte peut être physique ou morale, soulignant que "la contrainte morale peut résulter de la différence d'âge existant entre une victime mineure et l'auteur des faits et de l'autorité de droit ou de fait que celui-ci exerce sur cette victime". Signalons que l'inceste n'ayant pas été érigé en une infraction spécifique, ces dispositions sont donc de nature interprétative et s'appliqueront aux affaires concernant des faits commis avant la publication de la loi au Journal officiel. En outre, la loi souligne que, lorsque le viol incestueux ou l'agression sexuelle incestueuse est commis contre un mineur par une personne titulaire de l'autorité parentale, la juridiction de jugement se prononce sur le retrait total ou partiel de cette autorité, y compris en ce qui concerne les frères et soeurs mineurs de la victime. Une démarche qui n'était prévue jusqu'alors qu'en cas de simple agression sexuelle. La loi harmonise en conséquence les articles du code pénal prévoyant les circonstances aggravantes de diverses infractions en cas d'inceste. A titre d'exemple, alors que l'article 222-24 prévoyait jusqu'à présent que le viol est puni de 20 ans de réclusion criminelle "lorsqu'il est commis par un ascendant légitime, naturel ou adoptif, ou par toute autre personne ayant autorité sur la victime", la loi précise désormais que tel sera le cas "lorsqu'il est commis par un ascendant ou par toute autre personne ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait". Notons qu'en première lecture l'Assemblée nationale avait souhaité distinguer clairement les faits incestueux de ceux commis par une personne ayant autorité sur la victime afin de mieux identifier, parmi les victimes d'infractions sexuelles, celles qui ont été victimes de faits incestueux et les autres afin, notamment, d'adapter la prise en charge des victimes d'inceste à la spécificité des traumatismes qu'elles ont subis. Mais la commission des lois du Sénat n'a pas retenu cette rédaction qui aurait fait de l'inceste une nouvelle infraction et n'aurait donc été applicable qu'aux seuls faits commis après la publication de la loi au Journal officiel.
A
fin d'améliorer la prévention, la loi complète les missions du service public de l'enseignement en prévoyant que les écoles, les collèges et les lycées assurent désormais une mission d'information sur les violences et une éducation à la sexualité. Aussi, souligne le texte, la problématique des "violences intrafamiliales à caractère sexuel" doit-elle être abordée avec les élèves dans le cadre de la séance annuelle d'information et de sensibilisation sur l'enfance maltraitée organisée par les chefs d'établissement et associant les familles, l'ensemble des personnels, ainsi que les services publics de l'Etat, les collectivités locales et les associations intéressées à la protection de l'enfance. En outre, la loi prévoit que la formation des personnels enseignants ainsi que de toutes les personnes intervenant auprès des enfants (médecins, travailleurs sociaux...) en matière de prévention des mauvais traitements doit comporter un module pluridisciplinaire relatif aux infractions sexuelles à l'encontre des mineurs et leurs effets.
Pour accompagner les victimes dans leurs démarches judiciaires, la loi prévoit que les associations de protection de l'enfance régulièrement déclarées depuis au moins cinq ans à la date des faits peuvent désormais exercer les droits reconnus à la partie civile en cas d'inceste. Le texte stipule également que, lorsqu'il est saisi de faits à caractère incestueux, le procureur de la République ou le juge d'instruction désigne obligatoirement un administrateur ad hoc pour protéger les intérêts du mineur et exercer, le cas échéant, au nom de celui-ci les droits reconnus à la partie civile. Enfin, la loi prévoit que le gouvernement remettra au parlement, avant le 30 juin 2010, un rapport examinant, d'une part, les modalités d'amélioration de la prise en charge des soins, notamment psychologiques, des victimes d'inceste et, d'autre part, celles de mise en oeuvre de mesures de sensibilisation du public, notamment des mesures d'éducation et de prévention à destination des enfants.

Fermeture programmée d’un certain nombre de centres d’IVG parisiens
Dans un communiqué diffusé le 14 janvier, Anne Hildalgo, première adjointe à la mairie de Paris, et Fatima Lalem, adjointe chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, assurent de leur soutien les associations mobilisées contre la fermeture programmée d’un certain nombre de centres d’interruption volontaire de grossesse (IVG) parisiens. "L’arrêt de l’activité de ces structures hospitalières à Paris, et notamment dans l’est parisien avec la fermeture du centre IVG de l’hôpital Tenon et le démantèlement annoncé à Saint-Antoine, sont le signal d’une fragilisation inquiétante des droits fondamentaux des femmes. Cette fragilisation s’opère dans un contexte d’accès très difficile à l’IVG, déjà parent pauvre de la médecine, et qui souffre d’une dévalorisation de ses études médicales, de sa pratique professionnelle ou de sa tarification. Cette situation est d’autant plus préoccupante que certains médecins militant pour le droit des femmes à disposer de leur corps vont prochainement partir à la retraite" indique le communiqué. Selon les deux signataires, "il y a donc urgence à trouver aujourd’hui les voies et moyens de pallier le transfert potentiel de ces activités au sein des nouveaux pôles hospitaliers, d’autant que ce redéploiement annoncé s’accompagne de coupes sombres en matière budgétaire et d’une diminution drastique du personnel hospitalier, au risque de sacrifier la qualité et l’égalité d’accès aux soins". Anne Hidalgo et Fatima Lalem annoncent qu’elles interpelleront les responsables de la santé au niveau national et local et prendront l’attache de la direction de l’AP-HP.

Evolution du recours à l’IVG en France entre 1990 et 2005
On trouvera dans le numéro 2009-3 de la revue Population, publiée par l’Institut national d’études démographiques (INED) un article de Clémentine Rossier, Laurent Toulemon et France Prioux consacré à l’évolution du recours à l’interruption volontaire de grossesse en France entre 1990 et 2005. Selon le résumé, "la loi autorisant l’avortement depuis 1975 en France a été modifiée en 2001 dans le but de faciliter l’accès des femmes aux services d’interruption volontaire de grossesse (IVG), en particulier par l’augmentation de deux semaines de la durée de gestation maximale autorisée. Les données provenant des bulletins d’IVG permettent d’étudier l’impact de ces modifications législatives, en utilisant la durée de gestation au moment de l’IVG comme indicateur des difficultés d’accès à ce service. Par ailleurs, la loi autorise la contraception médicalisée depuis 1967 en France; la diminution des grossesses non prévues et des IVG jusqu’au milieu des années 1990 est attribuable au succès de la diffusion de ces méthodes dans les années 1970 et 1980. Le recours à l’avortement reste cependant élevé en France par rapport aux autres pays d’Europe de l’Ouest. Cela pose la question de la persistance ou de la recrudescence des grossesses non prévues chez les femmes les plus jeunes et celle du recours répété à l’avortement au cours de la vie de certaines femmes."
http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1489/publi_pdf2_fr_ivg_pop3.pdf

Peu de femmes dirigent des entreprises
Selon l’Observatoire des inégalités (10 décembre 2009), "Peu de femmes dirigent des entreprises". L’Observatoire a mis en ligne les chiffres de l’enquête annuelle 2009 de l'association Action de femme. Selon l’Observatoire, "les femmes sont de plus en plus diplômées, mais le 'plafond de verre' demeure une réalité. Seules 17,2 % des entreprises françaises sont dirigées par une femme. Une proportion similaire se retrouve au sein du secteur public. Des disparités apparaissent cependant suivant le secteur d’activité et la taille de l’entreprise. Il y a davantage de dirigeantes dans le commerce ou les services que dans l’industrie, secteur globalement moins féminisé. Plus la taille de l’entreprise est importante, moins il y a de femmes dirigeantes : elles sont 8,6 % dans les entreprises de plus de 250 salariés contre 18,9 % dans les entreprises de moins de 10 salariés."
http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1126

L'égalité des genres : les règles de l'UE et leur transposition en droit national
La dernière version de la publication de la Commission européenne relative au droit européen de l’égalité des genres a été mise en ligne sur le site de l’Union européenne. Cette publication vise à donner un aperçu succinct et général des grandes caractéristiques du droit européen de l’égalité des genres et de sa transposition dans les 27 Etats membres de l’UE et dans les pays de l’EEE où s’applique la majeure partie de ce droit, à savoir l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. Elle s’adresse à un vaste public, et pas uniquement à des juristes, et décrit les principales tendances et difficultés de la transposition en droit national des règles communautaires en matière d’égalité des genres. Les différentes sections correspondent aux principaux domaines visés par la législation européenne touchant l’égalité entre les femmes et les hommes.
Sur le site de l'UE

Des imams interdisent l’excision en Mauritanie
Trente quatre imams et oulémas mauritaniens ont signé le 12 janvier à Nouakchott une fatwa (avis juridique qui a valeur de loi) interdisant la pratique de l’excision dans leur pays. Cette fatwa stipule que les excisions "ont été avérées néfastes par les experts. Une telle pratique est donc interdite au vu des dommages qu’elle entraîne". Ses auteurs étaient réunis au Palais des Congrès de Nouakchott dans un atelier organisé par le ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille, le Forum de la Pensée Islamique et du Dialogue des Cultures, et appuyé par l’Unicef (Le Fonds des Nations unies pour l’enfance). Le docteur Cheikh ould Zein, secrétaire général du Forum de la pensée islamique, a expliqué les raisons qui les ont conduits à cette décision. "Les points essentiels sur lesquels il convient de s’interroger : est-ce qu’il y a dans le Coran des textes très clairs qui demandent cette chose-là ? Ils n’existent pas", a-t-il déclaré. Les mutilations génitales sur les femmes n’ont pas de lien avec la religion, contrairement à ce que de nombreuses familles tendent à faire croire. Les oulémas et imams réunis ont même déclaré que l’excision est une pratique anti-islamique, la religion condamnant tout acte ayant des répercussions négatives sur la santé. D’après les chiffres fournis par le gouvernement et l’UNICEF, l’excision touche près de 72% des Mauritaniennes. Officiellement, elle est prohibée depuis que le pays a ratifié la Convention Internationale des Droits des Enfants en 1989. Cependant, cette prohibition formelle n’a pas mis fin à l’activité des exciseuses. Nombre de fillettes de quelques jours sont toujours conduites par leurs proches chez la chirurgienne traditionnelle du village. Les enfants des ethnies soninkés et peuls étant les plus fréquemment victimes de cette pratique.
Mais Cheik ould Zein est convaincu que la fatwa édictée la semaine dernière aura un grand impact sur les mentalités. ""L’excision féminine était un tabou. L‘excision est désormais vue comme un crime contre l‘espèce humaine", a-t-il déclaré. A la suite de ce colloque, le gouvernement s’est engagé à lancer des actions de sensibilisation pour mettre fin à l’excision.

Près d'un Français sur 2 juge la maternité comme un frein dans une carrière
La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) lance une campagne de sensibilisation sur les discriminations liées à la grossesse et à la maternité, souvent perçues comme l'une des principales causes d'inégalités au travail. Avec un taux d'activité des femmes qui dépasse les 65 %, la France fait partie des bons élèves en Europe. Mais l'évolution comparée des carrières des hommes et des femmes demeure un point noir dans la politique d'égalité au travail. En cause, notamment, les grossesses qui peuvent freiner l'évolution professionnelle des mères et, pis, donner lieu à de véritables discriminations. Les Français en sont bien conscients. Dans un sondage commandé par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) à l'institut CSA, 46 % des personnes interrogées (hommes et femmes confondus) estiment que le fait d'être enceinte constitue un inconvénient dans la vie professionnelle. Par ailleurs, 23 % des femmes sondées disent avoir été interrogées sur leurs projets parentaux lors de leur entretien d'embauche, alors que ce type de questions est interdit par la loi. Depuis sa création, la Halde a reçu plus de 400 réclamations liées à la grossesse, dont plus de 60 % au cours de l'année 2009. Parmi ces réclamations, certaines ont donné lieu à des condamnations, avec des indemnités à verser par l'employeur pouvant aller de 15.000 à 203.416 euros. La plupart des femmes restent néanmoins largement ignorantes de leurs droits pendant la grossesse et à leur retour au travail. Selon le même sondage CSA, 37 % des femmes qui ont subi une discrimination n'ont pas réagi. Pour faire face à ce constat, la Halde a publié un dépliant d'information à 1,5 million d'exemplaires. La Haute Autorité conseille par exemple d'annoncer toute grossesse par une lettre recommandée accompagnée d'un certificat médical...
http://www.halde.fr/IMG/pdf/Depliant_grossesse.pdf

 

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