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année 2003 |
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trouverez ci-dessous les derniers bulletins d'info ... que vous avez peut-être
manqués. Ne manquez pas les suivants ! Abonnez-vous sur cette
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20
décembre 2003 Quoi
de neuf sur le site De nouveaux échanges : Message 81.
Mon agresseur est dehors et
moi en prison. Des nouvelles de Mysticblue (message 53). Question 82.
Le père de ma
fille me pourrit la vie. L. (message 59) est maintenant séparée
de son conjoint mais il reste des difficultés ... Elle demande conseil.
Question 83. Est-ce un viol ?
Myriam a été violée à l'âge de 14 ans. Est-ce
pour cela qu'elle refusait d'accoucher par voie basse ? Pages
à signaler
"Mariages forcés, aspects culturels, recours législatifs".
Un document à commander auprès de Catherine MORBOIS, Délégation
Régionale aux Droits des Femmes et à l'Egalité, 29 rue Barbet
de Jouy 75007 Paris, tél. +33 (0) 144.42.62.20 ou 23
"Femmes contre la guerre", Marlène Tuininga, Desclée
de Brouwer, Paris 2003, 191 pages, 21 €. Carnets d'une correspondante
de paix, l'auteur est à contre-courant de la démarche des correspondants
de guerre, elle accompagne plus qu'elle ne rapporte. Du Cambodge au Rwanda, de
la Russie à l'Amérique Latine, elle témoigne de ses rencontres
avec des femmes dont la vie quotidienne et le combat viennent nourrir sa réflexion
et son propre engagement. Chiffres et témoignages représentent un
réquisitoire accablant : "la majorité des victimes des violences
modernes sont des femmes et des enfants". Délit
d'interruption involontaire de grossesse
Le député UMP Jean-Paul Garraud a de la suite dans les idées.
Il revient par surprise dans le projet de loi Perben avec son amendement crant
un "délit d'interruption involontaire de grossesse par imprudence,
inattention, négligence". Pour l'opposition et de nombreuses associations,
cette initiative pourrait remettre à terme en cause le droit à l'avortement.
L'UMP se défend d'une telle manoeuvre. Déjà adopté
en mars lors du débat sur la violence routière, le même amendement
avait été rejeté par la Sénat au motif qu'il transformait
le statut du foetus en droit français. Le député Garraud
a revu sa copie et déclare qu'il ne s'agit que de "combler un vide
juridique". Difficile de ne pas voir en ce monsieur le faux-nez des mouvements
anti-avortement ... Le Planning Familial estime que "la droite réactionnaire
cherche à faire reconnaître l'embryon comme une 'personne', ce qui
lui confèrera des droits juridiques venant s'oposer à l'IVG".
Lire ici le communiqué du Planning Familial, du CADAC et de l'ANCIC : http://www.sosfemmes.com/infos/pdf/communique_garraud28nov.PDF
La gauche s'est fermement élevé contre cet amendement mais à
droite également des voix s'élèvent pour le contester : plusieurs
députés UMP dans la sillage de Françoise de Panafieu ; l'UDF
qui a demandé de renoncer au texte ; André Rossinot, maire de Nancy
et président du Parti Radical, parti associé à l'UMP.
Récemment, le garde des Sceaux en a appelé au Sénat afin
que celui rejette l'amendement ... Monsieur François Zocchetto (Union
Centriste), rapporteur du projet de loi sur la justice au Sénat, s'est
dit pour sa part "réservé et perplexe" (Le Monde, 5 décembre
2003). Un
barbare bien élevé
Tariq Ramadan est islamologue à l'université de Genève. Il
est (relativement) jeune (?), (relativement) barbu, beau (?), éduqué
(?), charismatique (?), beau parleur (je cite les journalistes). Tariq Ramadan
se déclare favorable au port du voile, que les hommes héritent plus
que les femmes ne le choque pas. Il est invité partout, sur des plateaux
de télévision, au Forum Social Européen, à des émissions
de France Inter ... Interrogé il y a quelques semaines par Thierry
Ardisson qui lui demande ce qu'il pense de la lapidation des femmes adultères,
il répond qu'il a pris des distances avec cette question. Des distances
? Cela veut-il dire qu'il se met trois pas plus loin pour lancer la pierre ?
Interrogé ensuite sur un autre plateau de télévision par
Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, sur cette même question
que le ministre qualifie de "monstruosité qui ne peut être que
le fait d'un déséquilibré", Tariq Ramadan propose un
"moratoire sur la lapidation des femmes adultères". Un moratoire
? C'est-à-dire une suspension temporaire, un délai avant de poursuivre
? Pour quoi faire ? Pour réfléchir ? Il y a besoin de réflechir
à cette barbarie ? Quand cessera-t-on d'inviter Tariq Ramadan ?
Je propose un moratoire Tariq Ramadan, un moratoire de quelques siècles
... A moins qu'on puisse l'envoyer sur la lune. Les
députés UMP irrités par une promesse de Jacques Chirac ...
En avril 2002, Jacques Chirac avait déclaré au magazine Têtu
: "l'homophobie est aussi condamnable que le sexisme ou le racisme. A l'instar
du dispositif mis en place pour d'autres phénomènes de rejet, il
faut à l'évidence une condamnation de l'homophobie". Le Premier
Ministre avait tenu des propos similaires lors de la dernière Gay Pride.
Le garde des Sceaux, Dominique Perben, a installé récemment un groupe
de travail interministériel chargé de formuler des propositions
sur le sujet avant la fin de l'année. Cherchez l'erreur : lors de la
Commission des lois réunie le 19 novembre 2003, le groupe UMP a donné
consigne de ne pas se prononcer sur la proposition de loi de Patrick Bloche, député
PS de Paris, projet pénalisant les propos homophobes. Selon Libération
du 27 novembre 2003, le vice-président de la commission, Xavier de Roux
(UMP) reconnaît s'être fait "déborder par des irritations".
Jean-Paul Garraud, encore lui, a trouvé "suffisant l'arsenal dont
dispose la France", contrairement à ce qu'il pense des interruptions
involontaires de grossesse (voir plus haut). Avis défavorable pour la proposition
Bloche et mise en garde adressée au gouvernement. C'est que certains
"élus d'en bas" ne partagent pas la récente homophilie
de leurs Président et Premier Ministre. Egalité
hommes-femmes chez PSA
PSA Peugeot Citroën vient d'adopter une approche volontariste en la matière.
Le 27 novembre 2003, toutes les organisations syndicales ont signé un accord
concernant l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes".
PSA se fixe comme objectif de "renforcer la féminisation des recrutements"
et s'engage à embaucher "une proportion de femmes équivalentes
à celles des candidates reçues". PSA veut en outre"garantir
des niveaux de salaires équivalents" et "favoriser des parcours
professionnels (...) avec les mêmes possibilités d'évolution".
Enfin, l'entreprise entend "accompagner la féminisation de l'emploi
par l'amélioration des conditions de travail (...) et la formation".
C'est une première en France pour une entreprise du CAC 40. Droit
d’asile : guichet unique et accélération du traitement des demandes
en 2004 A partir du 1er janvier 2004, les étrangers qui
demanderont l'asile à la France auront un seul interlocuteur. La réponse
qui leur sera donnée devrait être plus rapide. C’est ce que vise
la loi sur la réforme du droit d’asile parue au Journal officiel jeudi
11 décembre 2003. Notamment, la loi fait désormais de l'Office
Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA)
le guichet unique de traitement des demandes d'asile (asile politique ou conventionnel
et asile territorial). Celles-ci devraient à terme être traitées
dans un délai de deux mois, contre deux ans aujourd’hui. La Commission
de Recours des Réfugiés (CRR) sera l'unique voie de recours. Dans
l’attente d’une décision européenne, la loi crée une liste
de pays dits "pays d'origine sûrs" pour les pays "veillant"
au respect de la liberté et des droits de l'Homme. La liste compte aujourd’hui
neuf pays (six d'Europe centrale, Bénin, Cap Vert, Chili). Les préfectures
pourront invoquer la provenance d'un de ces pays pour refuser l'admission sur
le territoire. En cas de refus, le dossier sera traité de façon
prioritaire par l'OFPRA. Deux nouvelles notions seront également introduites
: la "protection subsidiaire" remplaçant l'asile "territorial"
ainsi que l'"asile interne" (pour traiter les demandes de personnes
ayant la possibilité d’être protégées sur une partie
du territoire de leur pays). Loi n° 2003-1176 du 10 décembre 2003
modifiant la loi n° 52-893 du 25 juillet 1952 relative au droit d'asile :
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MAEX0300032L
Allongement
des délais de prescription pour les crimes et délits sexuels commis
sur mineur-e-s (1) Le
Sénat prendre un décision sur cette question le 20 et 21 janvier
2004. Lire notre appel et le courrier que nous vous proposons d'adresser aux
sénateurs ici : http://www.sosfemmes.com/infos/infos_archive19_senat_delai_prescription.htm
Le 5 décembre 2003, Monsieur Charles Guéné, sénateur
de Haute-Marne, a répondu à la présidente de SOS Femmes Accueil,
Madame Michelle Marchand : Madame, Vous avez bien voulu appeler mon
attention sur une disposition du projet de loi portant adaptation de la justice
aux criminalités relative à la prescription des crimes et délits
sexuels. L’objectif poursuivi par les députés est parfaitement compréhensible,
cependant le dispositif retenu soulève de nombreuses difficultés.
Le texte proposé ne concernait pas seulement des infractions commises contre
les mineurs, mais l’ensemble des agressions sexuelles, quel que soit l’âge
de la victime. Par exemple, il englobait à la fois le viol et l’exhibition
sexuelle, dont le délai de prescription de l’action publique serait désormais
de 20 ans. Il contredit en outre formellement l’article 8 du code de procédure
pénale, qui a prévu un délai de prescription de 10 ans pour
certains délits commis contre les mineurs. Cette dérogation supplémentaire
générerait ainsi un certain nombre d’incohérences. Ainsi
le délit d’exhibition sexuelle serait punissable pendant 20 ans après
la majorité de la victime, alors que l’assassinat ne serait punissable
que 10 ans après sa commission. Le Sénat n’a donc pas estimé
souhaitable de multiplier les règles dérogatoires au régime
de la prescription, quelle que soit la répulsion que peuvent inspirer certaines
catégories d’infractions. Il semble qu’il serait plus judicieux de
redéfinir de manière globale et cohérente notre régime
de prescription. Il faut d’ailleurs noter que la prescription n’est pas un
principe universellement admis, ainsi elle n’existe que dans les pays de common
law. D’autre part, les progrès scientifiques permettent désormais
de poursuivre certaines infractions longtemps après leur commission, alors
que tel n’était pas le cas dans le passé. Cette évolution
doit être prise en considération, tout comme l’augmentation de l’espérance
de vie et la transformation de la société, qui admet moins qu’auparavant
l’oubli des infractions passées. Dans ces conditions, un sujet d’une
telle importance, mérite un véritable débat auquel pourrait
être associé le milieu associatif, et dont l’objet pourrait être
un réexamen général et une harmonisation des règles
de la prescription par le législateur. A une nouvelle dérogation
au régime des prescriptions en droit pénal français, le Sénat
a donc préféré voter une série de dispositions concernant
les délinquants sexuels, dont notamment la non limitation dans le temps
du suivi socio-judiciaire, et donc médical, des condamnés pour infractions
sexuelles, la création d’un fichier automatisé des délinquants
sexuels et la possibilité d’enrichir le fichier des empreintes génétiques
en permettant la prise forcée d’empreintes. Croyez bien que je reste
attentif à vos préoccupations, et je n’ai pas manqué de transmettre
vos observations à Monsieur le Président de la commission des Lois,
au sein de laquelle je siège. Veuillez agréer, Madame, l’assurance
de mes salutations les meilleures. Charles Guéné Continuez
à écrire ! Plus grand sera le nombre d'envois, plus importante sera
la probabilité de voir la proposition des députés adoptés
... Allongement
des délais de prescription pour les crimes et délits sexuels commis
sur mineur-e-s (2) L'Association
Internationale des Victimes de l’Inceste a été entendue par la Commission
des Lois du Sénat le 9décembre dernier. COMPTE RENDU : AUDITION
D’AIVI (Association Internationale des Victimes de l’Inceste) DU 9 DECEMBRE 2003
DEVANT LA COMMISSION DES LOIS DU SENAT Etaient présents : Commission
des lois : MM. François Zocchetto, rapporteur, Pierre Fauchon, Michel Dreyfuss-Schmidt,
Laurent Beteille, Jean-Pierre Sueur, Sénateurs, M. Jean-Dominique Nuttens,
Administrateur du Sénat. AIVI : Madame Isabelle Aubry, Présidente,
fondatrice du site L’inceste : comment
surVivre ? La communauté des survivants d’agressions sexuelles.
Durée de l’audition : 20 minutes. Contexte : AIVI a expliqué
les raisons motivant sa demande d’audition dans le cadre du projet de loi Léonard
sur l’adaptation de la justice à l’évolution de la criminalité
et plus précisément sur l’amendement 139 voté à l’unanimité
par l’Assemblée Nationale. Cet amendement propose le rallongement du délai
de prescription des crimes et délits sexuels de dix ans supplémentaires
après la majorité de la victime. Ceci porterait le délai
de prescription respectivement à 20 ans pour les délits et 30 pour
les crimes, toujours à partir de la majorité de la victime. Or,
le Sénat a rejeté cet amendement en première lecture. Ce
projet de loi étant à nouveau proposé au Sénat en
seconde lecture, AIVI souhaitait porter à la connaissance de la commission,
les informations utiles sur ce sujet ainsi que l’avis et l’attente des victimes
sur les décisions à prendre, à savoir : Exposé
: 1) Le rallongement du délai de prescription de 10 ans
n'est, pour nous victimes, qu’un minimum requis. Notre attente est l’imprescriptibilité
des crimes et délits sexuels commis sur mineurs. En 1945, la France a adhéré
à la création du crime contre l’humanité. Ce qui s’est passé
pendant cette guerre était atroce, nous l’avons vu. Les crimes sexuels
commis sur enfant sont atroces mais cela ne se voit pas. Il convient donc d’agir
car : • 90% des agresseurs sexuels d’enfants sont en liberté car 30%
des victimes portent plainte et seulement 10% de ces plaintes aboutissent à
un jugement donnant lieu à une condamnation ou non. Nous savons par ailleurs
qu’il est fort probable que 48% des agresseurs font plusieurs victimes au cours
de leur vie. Ces chiffres, corroborés par les études canadiennes,
proviennent des sondages réalisés en 2003 auprès des survivants
membres d’inceste.org. Ces sondages
et leurs commentaires ont été remis à la commission. L’imprescriptibilité
est pour nous, un outil de prévention contre la récidive car si
une victime n’a pas la force de porter plainte pour elle-même, elle peut
trouver cette force pour protéger d’autres enfants en danger, voire ses
propres enfants. Pour cela, elle doit pouvoir le faire à n’importe quel
moment de sa vie. Nous rappelons que les agressions sexuelles d’enfants concernent
25% de notre population (une femme sur trois et un homme sur six) et qu’aujourd’hui
nous sommes une majorité silencieuse. A la question de la commission sur
la provenance de ce chiffre, nous référons aux études américaines
et canadiennes car la France ne dispose d’aucune étude dans ce domaine.
Rajoutons qu’une victime qui n’a pas pu porter plainte avant ses 28 ans peut ressentir
un fort sentiment de culpabilité vis-à-vis des autres enfants en
contact avec l’agresseur, donc éventuellement en danger. Intervention
de la commission : « La commission dit pouvoir rediscuter de cette question
de l’imprescriptibilité ». • Le déni pouvant aller jusqu’à
l’oubli total des faits, étant pour la victime le seul moyen de survivre
à l’horreur de l’agression sexuelle et à ses conséquences,
il n’est pas toujours possible pour elle de porter plainte dans les délais
régis par la prescription. Parfois la victime recouvre la mémoire
à 35, 40 ou 50 ans et il est trop tard. Ce phénomène étant
maintenant connu des professionnels, nous considérons que la loi doit en
tenir compte et évoluer en ce sens. Nous rappelons que le Canada a procédé
à cette évolution législative voilà déjà
vingt ans suite à l’étude "Comité scientifique Badgley"
commandée par le gouvernement. Citons l’exemple de la Vice Présidente
d’AIVI qui, étant québécoise, a pu porter plainte contre
son père à 32 ans lorsque la mémoire lui est revenue suite
au divorce de ses parents. Son père a avoué avoir agressé
plusieurs victimes. Dans ce cadre, nous proposons d’aborder le sujet de la prescription
non pas par la voie stricte des règles de droit mais de créer un
groupe d’étude abordant cette question de manière scientifique.
Question de la commission : « Disposez-vous d’études sur le
nombre et l’âge des personnes qui ont porté plainte depuis le rallongement
de la prescription en 1998 ? ». Réponse : « À
notre connaissance, il n’existe pas d’étude de ce type ». La
commission dit qu’il serait intéressant de disposer de ces chiffres.
Question de la commission : « A quel âge les victimes sortent
elles du déni en moyenne. Que se passe-t-il entre 20 et 30 ans, rien ?
». Réponse : « La sortie du déni provient
souvent lors d’événements importants de la vie : mariage, divorce,
deuil, naissance d’un enfant ou à la suite d’un travail thérapeutique
de plusieurs années. Rien ne peut prédire à quel âge
la victime sortira du déni. C’est pourquoi elle doit pouvoir porter plainte
toute sa vie… ». Question de la commission : « Mais, après
une longue période, à part l’aveu, rien ne peut apporter la preuve
de l’agression ? ». Réponse : « Bien des éléments
peuvent apporter la preuve de l’agression à commencer par les conséquences
pour la victime, les symptômes dont elle souffre parfois à vie. Les
bulletins scolaires, le dossier médical de la victime enfant, les révélations
qu’elle a pu faire au long de sa vie, photos, écrits, et les autres victimes
éventuelles… ». • La difficulté de porter plainte pour
une victime est très importante. D’abord elle devra affronter sa famille
et bien souvent, elle se retrouvera seule contre tous, fragilisée car les
agressions sexuelles ont de nombreuses conséquences : alcoolisme, toxicomanie,
dépression, délinquance, états suicidaires, revictimisation….
C’est une procédure lourde et difficile à entreprendre. Nous donnons
l’exemple d’Isabelle Aubry notre Présidente qui a porté plainte
à 14 ans et dit « avoir failli en mourir suite à une tentative
de suicide au cours de l’instruction ». Nous citons également les
cas de tentative de suicide dont le site L’inceste : comment surVivre ? est témoin
chaque jour surtout concernant les victimes qui sont en cours de procédure.
Rappelons aussi que la première cause de mortalité chez les jeune
entre 16 et 25 ans est le suicide. Nous invitons les membres de la commission
à se mettre dans la situation d’avoir à porter plainte, ne serait-ce
pour un simple vol contre son propre père, et d’imaginer ce que cela représenterait…
• Rajoutons qu’aujourd’hui la loi protège l’agresseur grâce à
la prescription, que notre société se doit de protéger les
plus faibles, notamment les enfants, les générations futures. Il
est évident pour nous que l’argument souvent énoncé consistant
à dire que le rallongement de la prescription déséquilibrerait
le régime des prescriptions ne tient pas. L’important est d’avoir une volonté
politique. Remettons le dossier rédigé par AIVI en 2001 sur la nécessité
de changer nos lois. Question de la commission : « Depuis quand
AIVI existe ? ». Réponse : « Depuis trois ans. Cette
association a été créée suite au suicide d’une survivante
qui à 32 ans, a appris qu’elle ne pouvait plus porter plainte contre son
grand-père alors que ce dernier, toujours en vie, continuait à violer
des enfants ». Question de la commission : « Combien y
a-t-il d’adhérents à AIVI ? ». Réponse :
« Très peu. Nous intervenons uniquement sur internet. Le site L’inceste
: comment surVivre ? reçoit entre 12.000 et 14.000 visites par mois
: de victimes mais aussi de professionnels et d’étudiants ».
2) En ce qui concerne l’inceste, nous demandons la création d’un
crime spécifique dans notre Code Pénal. A l’instar du Canada et
de la Suisse, nous souhaitons que ce crime, tabou fondateur de notre société,
fasse l’objet d’un article spécifique dans notre Code Pénal car
ce qui est interdit doit être nommé. La commission relève
qu’il existe tout de même les circonstances aggravantes lorsqu’il s’agit
d’agression par ascendant. Question de la commission : «Vous
dîtes que l’inceste est un tabou fondateur de notre société,
à votre avis, pourquoi l’inceste entre adultes est interdit ? ».
Réponse : « L’inceste entre adultes est très rare ».
Question de la commission : « Oui mais selon vous, pourquoi l’inceste
est interdit ? ». Réponse : « Parce que c’est un
meurtre. Mais les agresseurs s’en prennent aux plus faibles c'est-à-dire
aux enfants et c’est des enfants dont nous parlons ici pas des adultes ».
Intervention de la commission : « Oui évidemment, nous parlons
ici des crimes et délits commis sur enfants mineurs. ». 3)
Enfin, nous demandons la création d’un protocole de prise en charge des
soins des victimes d’agressions sexuelles payé à 100% par la collectivité.
Les agresseurs bénéficient d’un protocole thérapeutique et
de la prise en charge de leur thérapie alors que les victimes sont livrées
à elles-mêmes. Question de la commission : « Comment
? Vous voulez dire que les soins des victimes ne sont pas pris en charge ? ».
Réponse : « Non, il n’existe aucun protocole de prise en charge
pour les victimes. D’ailleurs Monsieur le Député Nesme vient de
déposer une proposition de loi en ce sens, notamment pour l’imprescriptibilité
et pour la prise en charge des soins des victime ». Conclusion :
La commission se tient à notre disposition pour tout renseignement complémentaire.
De même, elle nous invite à lui communiquer toute information susceptible
de l’aider dans sa discussion sur le sujet qui se tiendra le 20 et 21 janvier. |
26
novembre 2003 Quoi
de neuf sur le site
délai de
prescription pour les viols sur mineur-e-s : mobilisons-nous ! Appel publié
dans la rubrique des infos temporaires. Déjà signalé par
un bulletin spécial le 18 novembre dernier puis le 20. On y trouvera aussi
le courrier adressé par le Collectif Féministe Contre le Viol au
Sénat. Un
nouveau-né est mort. Qui est coupable ? par Florence Montreynaud.
publication (tardive ...
mais mieux vaut tard que jamais !) des comptes
et du rapport d'activité 2002 de l'association.
Et de nouveaux échanges
: Message 80. En voie de
libération. J., en "voie de libération" [sic], adresse
un message aux femmes victimes de leur conjoint. Email anonyme. Question 81.
Aidez-moi à aider ma soeur ?
La soeur de Y. a été violée enfant et elle s'enfonce peu
à peu. Pages à signaler
La Justice expliquée
aux adolescents. "Qu'est-ce qu'un greffier ?", "Un mineur peut-il
être emprisonné ?"... Conçu notamment pour répondre
aux adolescents sur les questions judiciaires dans le cadre de l’éducation
civique, le ministère de la Justice a lancé mardi 18 novembre 2003
un site Internet intitulé Ado Justice. Le site comporte trois grandes entrées :
une encyclopédie présente les missions, le fonctionnement et les
acteurs de la justice en évoquant la situation des mineurs face à
la justice. Le site propose aussi une entrée axée sur des thématiques
touchant à la famille, à l’école et à la rue. Enfin,
cinq affaires aux problématiques diverses (divorce, racket, abus sexuel,
vol, mineur témoin) sont présentées sous la forme d’animations
multimédia. http://www.ado.justice.gouv.fr
Conclusions de la mission
d'information (Assemblée Nationale) sur la question des signes religieux
à l'école : http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/laicite.asp
(Re)lire la loi du 9 décembre
1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/Visu?cid=4263&indice=1&table=CONSOLIDE&ligneDeb=1
Les médecins et les droits des patients
Comment sont fixés les honoraires ? Quel remboursement par l'Assurance
maladie ? Peut-on avoir accès à son dossier médical et comment
? ... L’Institut national de la consommation revient dans un document de 6 pages
et en neuf points sur "Les médecins et les droits des patients"
: http://www.inc60.fr/bases/2_les_guides/j144-medecins_patient.pdf
Proposant à la fois des informations juridiques et des conseils pratiques,
le dossier traite notamment du système de remboursement des soins et de
la fixation des honoraires par les médecins. L'encadrement de la fixation
des honoraires repose notamment sur l'adhésion des médecins aux
conventions médicales résultant de négociations entre les
représentants de la profession et l'Assurance maladie. Les médecins
adhérents sont alors dits conventionnés et classés en deux
secteurs selon la possibilité de dépasser les tarifs officiels.
Les patients pourront savoir si un médecin est conventionné en particulier
sur l'annuaire en ligne de l'Assurance maladie et par affichage obligatoire dans
les salles d'attente des médecins des tarifs des principaux actes.
L'Institut revient également sur le droit d'être informé sur
son état de santé, la participation aux décisions médicales,
l'accès au dossier médical, le droit au secret médical, la
possibilité de se faire assister par "une personne de confiance",
et le réglement des litiges avec le médecin en dehors des tribunaux.
L'INC propose enfin un ensemble d'adresses utiles comme l'Office national d'indemnisation
des accidents médicaux (Oniam) ou le Conseil national de l'ordre des médecins.
Assurance maladie (Cnamts) : "Annuaire des professionnels de santé"
http://www.ameli.fr/1/profsante.html?page=annuaire-result
Service-public.fr actualités : Etablissements de santé : la charte
des droits du patient http://www.service-public.fr/accueil/sante_charte_patient.html
Le préservatif féminin à un
euro A partir du 20 novembre et pendant un mois, les préservatifs
féminins (Fémidom) seront en vente dans les pharmacies au prix de
1 euro pièce, a annoncé Sida Info Service le 12 novembre. En France,
ce préservatif existe sur le marché depuis 1998, son prix est élevé,
il reste méconnu et peu élevé. Il présente pourtant
des avantages sérieux : en polyuréthane, et non en latex, il est
beaucoup plus solide que les préservatifs masculins, son toucher est aussi
beaucoup plus doux. En outre, il peut être posé avant un rapport
sexuel. Véritable alernative pour les couples sérodiscordants
(un seul membre séropositif) fatigué du préservatif ou pour
les personnes allergiques au latex, il est aussi particulièrement recommandé
aux femmes qui souhaitent complètement maîtriser les risques liés
à la transmission du VIH. Profitez du tarif actuel pour l'essayer !
Infos
Fémidom sur le site sosfemmes.com
George Bush condamne les mariages homosexuels Le président
Bush a condamné mardi 18 novembre 2003 la décision de la Cour suprême
du Massachusetts en faveur du mariage des homosexuels et a annoncé qu'il
oeuvrerait avec les dirigeants du Congrès pour faire le nécessaire
au plan législatif et défendre le «caractère sacré»
du mariage. Dans un communiqué diffusé par la Maison-Blanche, le
président états-unien a affirmé que «le mariage est
une institution sacrée entre un homme et une femme» et que la décision
de la Cour suprême du Massachusetts viole ce principe. La Cour suprême
du Massachusetts s'est prononcée mardi en faveur du mariage des homosexuels,
en estimant que les priver des droits liés au mariage était anticonstitutionnel.
Ce jugement sans précédent précise que la Constitution du
Massachusetts «affirme la dignité et l'égalité de tous
les individus» et «interdit la création de citoyens de seconde
classe». Cet État du nord-est des USA pourrait ainsi devenir le premier
État à légaliser les mariages homosexuels aux États-Unis.
Seul le Vermont autorisait jusqu'à présent des unions civiles entre
personnes de même sexe leur garantissant des droits équivalents aux
couples hétérosexuels mariés.
Sida : l'Afrique du Sud approuve la distribution gratuite de médicaments
Le Cap (Associated Press) - Le gouvernement sud-africain a donné son accord
de principe mercredi 19 novembre 2003 à un plan visant à distribuer
gratuitement les traitements contre le sida par le système de santé
publique sans toutefois préciser la date de son entrée en vigueur.
La ministre de la santé, Manto Tshabalala-Msimang, a indiqué que
le gouvernement devait encore lancer un appel d'offres pour ces médicaments
anti-rétroviraux, former les personnels de santé et choisir les
centres de distribution après les avoir évalués et mis à
niveau. "La route est encore longue", a-t-elle déclaré
devant la presse au sortir du conseil des ministres. "Je ne veux pas soulever
de faux espoirs mais une décision a été prise. Il y a de
l'espoir." Pendant longtemps, le gouvernement sud-africain a refusé
d'envisager de distribuer les anti-rétroviraux en estimant que cela reviendrait
trop cher et que l'efficacité de ces traitements n'était pas prouvée.
On estime que 4,7 millions de Sud-Africains, soit 11% de la population, sont séropositifs.
De 600 à 1.000 personnes meurent quotidiennement de complications liées
au sida. Les femmes sont particulièrement touchées.
PaCS Depuis l'entrée en vigueur de la loi le 15 novembre
1999, 88.679 pactes civils de solidarité ont été conclus.
8,53 % ont été dissous. Le plus grand nombre de PaCS a été
conclu en 2002 (35.311) mais 15.309 l'ont déjà été
au cours des deux premiers trimestres de 2003. Le Monde du 19 novembre 2003.
Infos PaCS
sur le site sosfemmes.com Un accord européen
pour les enfants du divorce de chaque côté du Rhin
Passé presque inaperçu, un accord européen est intervenu
le 3 octobre dernier à Luxembourg sur la question des enfants de couples
divorcés franco-allemands. Selon le Figaro du 20 novembre 2003, au moins
80 couples se disputeraient la garde de leurs enfants. Jusqu'à cet accord,
la justice allemande refusait de restituer les enfants enlevés en France
par ceux de ses nationaux qui ne respectaient les décisions de justice
arrêtées en France. A l'avenir, l'accord prévoit que le tribunal
du pays de résidence habituelle de l'enfant aura le dernier mot :
les magistrats de l'autre pays devront respecter la décision.
Assemblée Européenne des Femmes
Le 12 novembre dernier, plusieurs milliers de femmes ont assisté à
l'Assemblée Européenne des Femmes organisée à Bobigny
(Seine-Saint-Denis) en prélude au Forum Social Européen. Elles y
ont dénoncé l'Europe libérale, "machiste, sexiste, patriarcale
et discriminatoire", explique Le Monde du 18 novembre suivant. Elles ont
adopté un manifeste dans lequel elles réclament entre autres l'inscription
dans la future Constitution européenne de l'égalité homme-femme.
Elles réaffirment leur attachement au libre accès à l'avortement,
à la contraception, à la laïcité mais aussi à
la libre circulation des personnes. Le choix de la ville de Bobigny, pour
cette assemblée dont les travaux devraient être approfondis au sein
du FSE, était, pour les Françaises, symbolique. Il y a trente et
un ans, en effet, avait lieu, dans cette ville, le procès d'une jeune fille
de 17 ans qui avait avorté clandestinement. Des milliers de femmes s'étaient
mobilisées pour la soutenir. Défendue par Gisèle Halimi,
la jeune fille avait été acquittée et, deux ans plus tard,
en 1974, le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing avait fait adopter
une loi permettant l'avortement sous certaines conditions. Un événement
que les femmes de l'Assemblée européenne ont tenu à rappeler
lors de la manifestation qui a conclu leur journée. S'arrêtant devant
le tribunal, elles ont écouté une brève intervention de Mme
Halimi. L'avocate a souligné la précarité des droits des
femmes en matière d'avortement et de contraception et évoqué
le cas de la Pologne où ils sont aujourd'hui refusés aux femmes.
"Droits sexuels et droits reproductifs" figuraient justement parmi les
six thèmes retenus pour les ateliers de la matinée, avec "femmes
et guerre ; femmes migrantes ; travail, pauvreté, précarité
; femmes et pouvoir ainsi que femmes et violences". Mais, si, il y a trente
ans, ces droits étaient au centre de la mobilisation féminine, ils
ont, à présent, cédé le pas à la lutte contre
la violence. La preuve : l'atelier consacré à ce thème a
dû refuser du monde. Des femmes de toutes origines sociales et de nombreux
jeunes (garçons et filles), venus seuls ou avec leurs professeurs, y ont
assisté. Les viols, les agressions, la violence venus de certains parents
ou de frères sont devenus la préoccupation majeure d'une partie
de la jeunesse. Pour certains, la mort de Sohane, brûlée vive à
Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), a contribué à leur prise de conscience.
Exempts de tout engagement politique, ces jeunes ont cédé la place,
l'après-midi, lors de l'assemblée plénière, aux militantes
associatives et politiques. Mais, autres temps, autres mœurs, ils ont volontairement
laissé de côté leurs différences pour ne chercher que
ce qui les rassemble. Images de l'Assemlblée sur ce site : http://perso.wanadoo.fr/fred-creation/pro/bank/assemblee_femmes/index.htm |
26
octobre 2003 Quoi
de neuf sur le site
Création de la page
Ressources psychothérapeutiques
à la rubrique "Liens, adresses" :
merci de nous signaler des ressources similaires si vous en connaissez (France,
Belgique, Suisse, ...).
Et toujours de nouveaux témoignages : Message 79. Entraide.
Sylvie, victime de violences ayant témoigné publiquement, cherche
maintenant à créer un point d'information et d'aide dans sa ville.
Message 78. J'ai réussi à
partir ! M. (message
74) nous donne de ses nouvelles : elle a réussi à quitter son
compagnon violent. Elle raconte sa nouvelle vie ! Question 80. Comment
qualifier ce que j'ai laissé cet homme me faire ? Violences psychologiques
du conjoint, exigences sexuelles ... Comment s'en sortir ? C. est à la
recherche d'un groupe de paroles sur Paris. Bonnes
pages Débat
sur le voile ... Une loi interdisant les signes religieux à l'école
? Le site de l'Assemblée Nationale a ouvert un forum sur ce sujet :
http://forum.assemblee-nationale.fr/liste_messages.php?id_forum=5
Mariage, union libre, divorce, pacs : quels droits
à la succession ? La rédaction service-public.fr
a récemment enrichi le contenu des fiches pratiques "Vos droits et
démarches" concernant la famille et le droit à succession.
Le droit à la succession est envisagé selon les différentes
situations familiales : conjoint survivant, union libre, divorce ou séparation,
pacte civil de solidarité (PACS). Le cas de "l'indignité successorale",
c'est-à-dire lorsque l'héritier est déclaré "indigne"
de succéder, est également mis en exergue. Ces fiches sont peut-être
l'occasion de découvrir ou de faire le point sur les apports de la loi
du 3 décembre 2001. Ce texte concerne notamment les droits du conjoint
survivant. Il leur donne de nouveaux droits en matière de succession et
de logement. La plupart de ces dispositions sont appliquées depuis juillet
2002. La loi aligne également les droits des enfants adultérins
sur ceux des enfants naturels. http://vosdroits.service-public.fr/ARBO/101303-NXFAM930.html
La
charte des droits et libertés de la personne accueillie dans les établissements
sociaux et médico-sociaux est parue Un
arrêté publié au Journal officiel du jeudi 9 octobre 2003
met en place une "charte des droits et des libertés de la personne
accueillie" dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux.
La charte liste les droits des usagers (droit à une prise en charge individualisée,
à l’information, au respect des liens familiaux, à l’exercice des
droits civiques, à la pratique religieuse…) et insiste sur certains principes
(non-discrimination lors de la prise en charge, libre consentement concernant
les prestations proposées…). La loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action
sociale et médico-sociale avait établi les fondements de cette charte.
Cette dernière doit garantir l’exercice des droits des usagers et doit
prévenir tout risque de maltraitance. Elle sera remise au patient ou à
son représentant légal en annexe du livret d’accueil. Les centres
d'hébergement, et notamment ceux accueillant spécifiquement des
femmes, sont concernés. L'application de cette charte est une obligation
légale. Arrêté du 8 septembre 2003 relatif à la
"charte des droits et libertés de la personne accueillie" sur
le Site Internet Légifrance, service public d'accès du droit : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANA0322604A
Maroc
: projet de réforme du code du statut personnel au bénéfice
de l'égalité des sexes
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a prononcé le 10 octobre dernier un discours
devant le Parlement dans lequel il a consacré le principe de l'égalité
juridique de l'homme et de la femme. Très attendue par le réseau
associatif féministe mais combattue par la mouvance islamiste, cette réforme
de la Moudawana (code du statut personnel) devrait être rapidement avalisée
par voie parlementaire. Le roi a tranché ce débat en sa qualité
de "commandeur des croyants" après qu'une commission de révision
lui avait remis un rapport à la fin de l'été, rapporte le
Figaro du 11 et 12 octobre 2003. Le nouveau texte arrêté par
le souverain prévoit l'égalité entre les sexes, avec des
déclinaisons concernant la responsabilité familiale (garde des enfants)
et les droits et devoirs des époux. L'âge du mariage légal
passera de 15 à 18 ans pour la femme. Le divorce par consentement mutuel
sera instauré, de même que la répartition équitable
entre héritiers. De nombreuses restrictions à la polygamie sont
prévues, la rendant "presque impossible" (explique Le Figaro
op. cit.). Belgique
: la ministre beur n'aura passé que 75 jours au gouvernement
Nommée en juillet 2003 secrétaire d'Etat au Travail du gouvernement
libéral-socialiste de Guy Verhofstadt, Anissa Temsamani était un
exemple. Née à Tanger (Maroc), elle aura été la première
responsable gouvernementale d'origine non belge mais sa carrière aura fait
long feu. A 36 ans, mère de 3 enfants qu'elle élève seule,
élue députée à Anvers en mai 2003 contre le Vlaams
Blok néofasciste, sa réussite était un exemple d'intégration
et d'émancipation. Complot ou erreur ? Selon le Monde du 28 et 29 septembre
dernier, sa démission est devenue inévitable lorsqu'un journal a
révélé d'une part qu'elle n'était pas détentrice
des diplômes affichées sur son site web et, d'autre part, qu'elle
avait été mêlée à 3 faillites (non frauduleuses).
Des
dérives sexistes relancent le débat sur le contrôle de la
publicité
Pris à partie par quelques élus, dont Ségolène Royal,
le BVP, Bureau de Vérification de la Publicité, est sorti de sa
réserve pour demander le retrait d'une campagne d'affichage des sous-vêtements
Sloggi au moment où des négociations ont lieu sur l'opportunité
d'une législation. Alors que les publicitaires multiplient les contre-feux
pour éviter la mise en place d'une législation qui limiterait les
dérives sexistes, l'affaire Sloggi relance le débat sur les capacités
d'autodiscipline de la profession ... Le député UMP Jean-Marc
Nesme a déposé début février 2003 un projet de loi
signé par une quarantaine de députés. Selon Le Monde du 8
octobre 2003, Stéphane Dottelonde, président de l'Union de la Publicité
Extérieure, s'était alors dit favorable à un contrôle
renforcé des campagnes d'affichage, voire à un contrôle a
priori des campagnes par le BVP, comme c'est le cas pour la publicité télévisé.
Il est exact que les campagnes d'affichage, soumises de fait au regard de l'ensemble
de la population, sans distinction d'âge, sont particulièrement visées
par les critiques, dont celles de l'association La Meute créée par
Florence Montreynaud, écrivaine, fondatrice et première présidente
des Chiennes de Garde, qui lutte contre la pub sexiste (http://lameute.org.free.fr/).
Cette déclaration de l'UPE avait provoqué une levée une de
boucliers de la profession : le 9 juillet suivant, l'UPE faisait marche arrière
... A la demande de Mme Ameline, ministre déléguée à
la parité, le BVP a présenté fin septembre un rapport recensant
les dérapages des campagnes d'affichage et des campagnes publicitaires
dans la presse écrite entre janvier et mai 2003. L'organisme a mis en évidence
le faible nombre de campagnes contrevenant aux règles de déontologie
fixées il y a deux ans lors de la publication d'une recommandation sur
"l'image de personne humaine". Le BVP a recensé 43 campagnes
problématiques, dont 16 affiches, sur un total de près de 15.000
campagnes. Augmentation
du délai de prescription pour les victimes mineures des viols et délits
à caractère sexuel : le Sénat a rejeté le projet
Le 22 mai
dernier, l'Assemblée Nationale avait adopté un amendement portant
à 30 ans à compter de la majorité le délai de prescription
pour les viols commis sur des victimes mineures et à 20 ans pour les délits
à caractère sexuel, prenant ainsi en compte le temps qu'il est parfois
(souvent ...) nécessaire aux victimes pour dénoncer leurs agresseurs
et les faits. Le texte a été soumis au Sénat, qui l'a
rejeté. Sur le site du Sénat : dispositions diverses et de coordination,
art. 706-53-1 nouveau du code de procédure pénale, prescription
des infractions sexuelles : http://www.senat.fr/rap/l02-441/l02-44123.html#toc206
Enorme déception pour les victimes et les associations qui réclament
depuis longtemps un allongement des délais de prescription pour les crimes
et délits sexuels ... |
29
septembre 2003 Quoi
de neuf sur le site
Création
d'une page d'avertissement à
la rubrique Questions, messages, réponses.
Et de nouveaux
témoignages : Message 77. Envie
d'être lâche ... B. ne voit plus de solutions à sa vie
de couple. Elle a des idées suicidaires. Appel. Message 76. Victime
de lui. Cette femme a frôlé la mort. Quand la violence se déchaîne
sans qu'on l'attende ... Message 75. Maudit
soit l'ordure qui m'a fait douter de mon père. Anne a été
violée par son compagnon. Message 74. Je
suis déterminée mais j'ai peur. M. s'apprête à
quitter son conjoint violent. Elle s'interroge à propos de sa fille.
Question 79. J'ai refusé
de me marier avec lui. D. a été violenté par son ami.
Elle a refusé de se marier. Il est en soins. Question 78. Aidez-moi
! C. a été violée à 4 puis 8 ans. Elle cherche
à s'en sortir. Question 77. Pourquoi
toujours moi ? L. a été violée enfant, puis il y a 4
ans. Question 76. Il
me reste 6 mois pour porter plainte. P. a été violée
il y a 10 ans. Question 75. Il
continue malgré la séparation. Victime de violences, C. s'est
séparé (partiellement ...) de son mari, mais cela ne suffit pas.
Question 74. C'est tellement
difficile à vivre. Claudine est victime de violences depuis longtemps.
Détresse. Elle demande à échanger. Question 73. Deux
fois dans une vie, c'est trop ! Karinette a subi une agression sexuelle enfant,
restée impunie. Elle en souffre encore. Question 72. Il
pleut sur Nantes. Comme Barbara, Marie a été victime d'inceste.
Une bouteille à la mer.
Livres parus récemment à signaler
Liberté,
Egalité, Sexualités : actualité politique du genre et de
la sexualité, entretien d'Eric FASSIN avec Clarisse FABRE, Editions
Belfond. Les
ambivalences de l'émancipation féminine, de Nathalie HEINICH,
Editions Albin Michel Ni
putes, ni soumises ! de Fadela AMARA avec Sylvia ZAPPI, Editions La Découverte
Généalogie
de la morale familiale, de Rémi LENOIR, Editions du Seuil. Tourisme
sexuel
Selon une étude commandée par l'Organisation Mondiale du Tourisme,
sur les quelques 700 millions de voyages qui s'effectuent chaque année
dans le monde, 20 % ont pour principale motivation le tourisme sexuel et 3 % des
rapports sexuels sur place se pratiquent avec des mineurs. Selon Interpol et l'UNICEF,
entre 1996 et 2003, les dénonciations contre ce genre de pratiques ont
surtout augmenté en Amérique du Sud. En savoir plus : http://www.world-tourism.org/francais/index.htm
Plus
de droits pour les femmes jordaniennes
Le Sénat jordanien, nommé par le roi, a adopté le 28 août
dernier deux lois qui concèdent plus de droits aux femmes. Ces deux lois,
préalablement rejetés par la Chambre des députés,
autorisent les femmes à demander le divorce et imposent des peines plus
sévères dans les affaires de "crimes d'honneur", c'est-à-dire
les femmes soupçonnées d'adultère assassinées par
leur mari ou des membres de leur famille. Prostitution
: pourquoi rien n'a changé à Paris ?
Les lois Sarkozy et Perben en place en avril pour enrayer la prostitution, n'ont
pas eu pour l'instant l'effet attendu à Paris. Sur les trottoirs de la
capitale comme d'autres villes de France, on trouve toujours les mêmes acheteurs
et de vendeurs de sexe, et le même flot d'esclaves des réseaux. Près
de six mois après l'entrée en vigueur de la loi Sarkozy réprimant
le racolage, force est de constater que le "grand ménage" anti-prostitution,
prédit et promis dès la campagne présidentielle 2002 à
des collectifs de riverains excédés, n'a pas vraiment eu lieu. Et
que la mise en oeuvre de cette disposition censée rétablir l'ordre
public et aider à combattre les réseaux mafieux, décriée
avant même son adoption, se heurte à une foule d'obstacles. Premier
constat: la difficulté, pour policiers et magistrats, d'appliquer la loi.
Pressés d'agir, les premiers ont multiplié les interpellations (252
gardes à vue à Paris sur les trois premiers mois), notamment à
l'encontre des prostituées étrangères. Sans que les moyens
des brigades spécialisées, soucieuses de combattre les filières,
ne soient suffisamment renforcés. Résultat, comme le souligne un
policier selon Le Parisien du 7 septembre 2003, "le travail de fond contre
les proxénètes n'avance pas"."Globalement, sauf sur les
quartiers où les élus sont montés au créneau, les
flics nous cherchent de moins en moins, on voit bien qu'ils sont démotivés",
raconte une prostituée. Côté judiciaire, les tribunaux
peinent - lorsqu'il y a comparution - à caractériser une infraction
à la définition imprécise. Quels comportements ou quels élements
matériels peuvent constituer "le racolage d'autrui en vue de l'inciter
à des relations sexuelles en échange d'une rémunération
ou d'une promesse de rémunération", s'interrogent les magistrats
? En résultent, lors des audiences, des débats surréalistes
sur la longueur des mini-jupes ou l'ampleur des sommes d'argent trouvées
dans les poches de ces dames ... Au final, malgré les directives plutôt
répressives du procureur de la République de Paris, Yves Bot, révélées
mi-avril par le Syndicat de la magistrature, la plupart des jugements se traduisent
par des relaxes ou de petites peines d'amende. Jusqu'ici, une seule condamnation
à la peine maximum de deux mois de prison ferme a été prononcée
: c'était en mai, à Bordeaux, à l'encontre d'une Albanaise
originaire du Kosovo, également poursuivie pour "séjour en
situation irrégulière". Parmi les étrangères
menacées d'expulsion, rares sont celles qui ont accepté d'échanger
une dénonciation contre une promesse de papiers, comme cela leur est proposé,
par exemple à Nice, via une prise en charge associative (ALC-SPRS). Quant
aux "traditionnelles", dont quelques-unes ont été soutenues
par l'association France-Prostitution, la plupart ont été relaxées.
Aux dires des associations l'impact de la loi dans la capitale se résume
à quelques changements d'habitude : horaires plus tardifs, choix d'endroits
plus discrets pour attendre le client ... Mais elle a surtout eu pour effet de
renforcer la pression des trafiquants, y compris sur les secteurs occupés
par les "traditionnelles", qu'ils cherchent à chasser pour gagner
leurs bouts de trottoir. "Personne n'a fermé en août ! souligne
Claude Boucher, du Bus des Femmes. Il y a eu de nouveaux 'arrivages', en particulier
de Roumaines et de Lituaniennes. Les esclaves des réseaux sont un peu moins
visibles mais elles sont toujours là. Les trafiquants ont anticipé
dès le départ d'éventuelles expulsions en gonflant les stocks."
A cela s'ajoute pour les associations une plus grande difficulté à
entrer en contact avec des femmes "de plus en plus surveillées".
"La loi était censée les inciter à témoigner
contre leurs proxénètes, observe Claude Boucher. En pratique, c'est
l'inverse: elles sont encore plus soumises à leur violence, encore plus
terrorisées !" Aide
juridictionnelle : conditions de ressources moins restrictives
Un décret publié au Journal officiel du dimanche 7 septembre 2003
élargit l’accès à l’aide juridictionnelle. L’aide personnalisée
au logement (APL) et l’allocation de logement sociale (ALS) sont désormais
exclues des ressources prises en compte dans le calcul permettant d’apprécier
l’ouverture du droit à l’aide juridictionnelle. En 2000, près
de 700.000 personnes ont eu accès à l’aide juridictionnelle, dont
près de 600.000 pour l’aide juridictionnelle totale. Tout sur l'aide
juridictionnelle : http://vosdroits.service-public.fr/ARBO/14020205-NXJUS130.html
Le saviez-vous ? L'aide peut également être accordée à
titre exceptionnel aux personnes morales (association, syndicat) si elles sont
à but non lucratif et qu'elles ont leur siège social en France.
Tribu
9.4
La chanson "Etre libre" est née de la réflexion et du
travail d’un groupe de sept élèves d’une classe de Terminale BEP
du lycée Camille Claudel à Vitry sur Seine. Elle a pour origine
un débat sur la condition intolérable des jeunes filles dans les
cités, le décès de Sohane survenu à Vitry en octobre
2002 étant au centre des discussions. Dans un deuxième temps, les
élèves décident de mettre en paroles leur révolte
sur une proposition instrumentale créée par un intervenant extérieur.
Les élèves se sont fortement mobilisés sur ce projet et n’ont
pas hésité à venir travailler au lycée en dehors du
temps scolaire. La chanson "Etre libre" était d’abord destinée
à un usage interne. Elle devait en effet susciter débats et réflexions
au sein du lycée sur la condition des femmes dans les cités. Elle
devait également contribuer à donner une image positive et créative
des jeunes des quartiers. Mais le destin de cette chanson ne s’arrête
pas là. En effet, fin mai 2003, elle est écoutée par un large
public réuni par le collectif "Féminin-Masculin" à
Vitry. Le succès est immédiat et les contacts se multiplient : Mairie,
Conseil Général, journalistes, mouvement Ni Putes Ni Soumises. Un
producteur décide même de signer un contrat d'artiste pour le groupe
(qui s'est baptisé TRIBU 9.4) et de distribuer leur chanson ! Le succès
de la chanson "Etre libre" s’explique par un travail de qualité
réalisé par ces élèves du lycée Camille Claudel
de Vitry qui ont su communiquer une émotion rare pour de jeunes "artistes
en herbe". Il s’explique également par le thème choisi qui
reflète une triste réalité. La diffusion de ce CD, c'est
la possibilité de toucher un plus grand nombre de gens. TRIBU 9.4 espère
ainsi éveiller les consciences et alerter les pouvoirs publics de l’extrême
urgence à intervenir dans ces cités principalement en appuyant l’action
de ceux qui, sur le terrain, luttent avec si peu de moyens pour la liberté
et l’émancipation de toutes. Pour plus d'infos : http://tribu94.free.fr/accueil.htm
30
enfants nés sous X ont retrouvé leur mère
Le Conseil National pour l'Accès aux Origines (CNAOP) a été
créé il y a an, après une longue bataille entre partisans
et adversaires de l'accouchement sous X. A sa création, le CNAOP avait
déclaré s'attendre à recevoir 10.000 dossiers dans les premiers
temps (le nombre d'enfants concernés en Freance s'élève à
400.000) ; après un an, 600 dossiers lui sont parvenus. Sur les 80 dossiers
menés à terme aujourd'hui, 36 n'ont pu être élucidés
et 30 personnes se sont vu communiquer l'identité de leur mère.
Dans la moitié des cas, cette dernière était décédée.
C'est donc une quinzaine de personnes qui ont pu rencontrer leur mère,
après qu'un professionnel du CNAOP avait pris contact avec elle. Sur ces
80 dossiers, seulement 4 mères ont opposé un refus définitif,
parfois accompagnés d'une lettre sur les circonstances de la naissance.
Le
président Bush interdit les aides aux organisations pro-avortement
Le président américain George W. Bush a décidé d'élargir
l'interdiction d'octroyer une aide fédérale aux organisations étrangères
de planning familial préconisant l'avortement. La décision du président
américain étend une initiative qu'il avait prise en mars 2001 et
qui interdisait à l'Agence américaine pour le développement
international (USAID) d'octroyer des fonds aux organisations étrangères
préconisant l'avortement. Désormais, ce sont la plupart des agences
fédérales américaines qui n'auront plus le droit d'accorder
des fonds à ces organisations. Selon un responsable américain, cela
ne devrait affecter qu'une poignée de programmes car les agences fédérales
autres que l'USAID travaillent surtout à l'intérieur des Etats-Unis.
Les organisations impliquées dans la lutte contre le sida ne sont pas touchées
par ces restrictions de crédits. L'interdiction d'octroyer une aide fédérale
aux organisations non américaines acceptant l'avortement comme outil de
planning familial avait été instituée en 1984 par le président
républicain Ronald Reagan mais avait été levée en
1993 par le démocrate Bill Clinton. George W. Bush, afin de satisfaire
la base conservatrice de son électorat, l'avait remise en vigueur peu après
son élection. Source AFP. Une
enquête fait état de viols dans une école de l'Armée
de l'Air Américain
Environ 12% des femmes élèves officiers ont subi au moins un viol
ou une tentative de viol pendant leurs classes en 2003 dans l'Ecole de l'Armée
de l'Air Américaine, a indiqué une enquête publiée
en septembre 2003 par le département de la Défense. L'enquête
a été réalisée en mai auprès de 579 des 659
femmes élèves officiers de la US Air Force Academy de Colorado Springs
(Colorado). "43 (femmes élèves officiers), dont 15 de la classe
2003 - soit 11,7% des femmes élèves officiers pendant cette période
-, ont indiqué avoir été la victime d'au moins un viol ou
d'une tentative de viol durant leur service à l'Académie",
a révélé l'enquête. Le rapport a montré également
que 109 femmes élèves officiers, soit 18,8%, affirment avoir été
victimes d'au moins une agression à caractère sexuel durant leur
passage à l'Académie. Une enquête avait été
diligentée par le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld
après les plaintes répétées et longtemps ignorées
de plusieurs jeunes femmes concernant des faits de harcèlement sexuel,
d'attaques et même de viols commis par des supérieurs. Ces plaintes
avaient même valu à certaines élèves des punitions.
La US Air Force Academy, dont les premiers étudiants ont été
diplômés en 1959, est une école de formation d'officiers de
l'armée de l'air, qui forme quelque 1.300 étudiants par an, âgés
au début de leurs études de 17 à 22 ans. Source AFP.
Regain
de violences contre les filles en Ile-de-France
Le numéro vert "Jeunes Violence Ecoute" 0.800.20.22.23 mis en
place par le conseil régional d'Ile-de-France a reçu plus de 56.00
appels dans l'année scolaire 2002-03, rapporte Le Monde du 21 et 22 septembre
2003. Sur 100 appels reçus, 44 concernent des violences physiques, 17 des
rackets, 14 des violences verbales et 7 des viols, 7 des agressions sexuelles,
7 du harcèlement. Ces trois dernières formes de violence sont en
hausse constante depuis 2000. Les filles sont l'origine de 67 % des appels et
semblent toujours plus victimes de violence, explique le quotidien. L'étude
révèle aussi que, parmi les utilisateurs du numéro vert,
40 % des appels viennet d'adultes proches des victimes, contre 18 % il y a deux
ans. La plupart sont passés par les mères des victimes. |
28
août 2003 Quoi
de neuf sur le site Inauguration
d'une nouvelle rubrique, Points
de vue, avec deux pages : porter
le nom de son mari est-il obligatoire ? et les
hommes battus, victimes oubliées de la violence conjugale ? Que
Marie Trintignant ne soit pas morte pour rien ! par Florence Montreynaud.
Nouveaux témoignages
: Question 71. J'ai été
violée par mon ex. Depuis, la vie de K. est bouleversée ...
Question 70. Je touche le fond.
S. a été violée, elle ne s'en sort pas. Question 69.
Quand j'étais petit garçon.
Khayman raconte les abus sexuels dont il a été victime enfant et
les conséquences. Question 68. J'ai
décidé de m'en sortir mais j'ai besoin d'aide, de conseil, de soutien.
Lou est victime de la violence psychologique de son mari. Message 73. Ma
petite fille a été victime d'agressions sexuelles. Lili lance
un appel. Message 72. Maintenant,
je vis ! Patricia a été la victime d'un homme violent. Elle
s'en est sorti. Message 71. Des
nouvelles de Frédérique ... et elles sont bonnes ! Frédérique
= message 46. Message 70. Demande
de soutien et de conseil. Nadège a des difficultés avec son
ex-mari à propos de l'exercice du droit de visite. Message 69. Ne
pas se laisser taper dessus. Elle-même victime de violences, S. réagit
à la mort de Marie Trintignant. Message 68. J'ai
subi la violence d'un homme très bien. Christine raconte son parcours
et comment elle s'en sort, à sa manière. Sites
à signaler
Lutte contre les violences
conjugales : étude de législations comparées (Sénat)
: http://www.senat.fr/lc/lc86/lc86.pdf
Législation
dans les Etats membres du Conseil de l'Europe en matière de violences à
l'égard des femmes (Conseil de l'Europe) : http://www.humanrights.coe.int/equality/Fre/WordDocs/feg(2001)3%20prov%20violence.doc
Une violence spécifique
: les violences conjugales (Ecole Nationale de la Magistrature) : http://www.enm.justice.fr/centre_de_ressources/dossiers_reflexions/
oeuvre_justice2/6_violences_conjugales.htm Les
violences au sein du couple (2001, La Documentation Française) : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/014000720.shtml
Les femmes victimes
de violence conugales, le rôle des professionnels de santé (rapport
Henrion 2001) : http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/violence/sommaire.htm
Contraceptions,
mode d'emploi
Protestation et cri d'alarme d'un médecin français sur nos insuffisances
en ce domaine, mais aussi guide pratique voué à accompagner la vie
sexuelle des femmes de l'adolescence à la ménopause, ouvrage de
référence, base de réflexion, c'est un livre d'utilité
publique destiné à tous, soignants, étudiants des professions
de santé, travailleurs sociaux, enseignants, adolescents et adultes. La
seconde édition est actualisée et mise à jour après
deux années d'échange avec ses premières lectrices. Les
ajouts portent principalement sur les nouvelles pilules ; la contraception masculine
; la contraception après l'accouchement ; les stérilets ; la pré-ménopause
; l'implant contraceptif ; la prévention des cancers du col de l'utérus
et du sein : la vasectomie et la ligature des trompes ; la contraception du lendemain…
"Je suis un citoyen. Je ne veux pas que mes choix, ceux de mes proches ou
de mes enfants en matière de sexualité et de contraception soient
assujettis aux insuffisances de l'état, aux contraintes d'audimat des chaînes
ou au bon vouloir de professionnels mal formés. En matière de santé
et de sexualité, la liberté passe par le savoir, et le savoir est
fait pour être partagé. Ce livre est ma contribution de citoyen au
partage et à la transmission des connaissances dans le domaine de la contraception."
Né en 1955, médecin et grand spécialiste des séries
télévisées, Martin Winckler est notamment l'auteur de La
vacation, La maladie de Sachs (Prix du Livre Inter, adapté au
cinéma par Michel Deville) et Plume d'anges aux Éditions
POL. Il est également l'auteur de deux polars, Touche pas à mes
deux seins aux Éditions Baleine et Mort in vitro au Fleuve Noir.
Martin WINCKLER, Contraceptions, mode d'emploi NOUVELLE EDITION MISE
A JOUR 476 pages environ, ISBN 2-84626-058-3 Diffusion Actes Sud - F7
9950 - 19,50 € Sortie prévue le 3 octobre 2003 Homosexualités
La Dixième
Muse est un nouveau bimestriel féminin destiné à la population
homosexuelle de 52 pages pour un prix de 4 € (5 € par correspondance).
Jeune et dynamique, c’est un magazine d’informations, d’actualités et de
détente (jeux, test, fiche cuisine, mode, jardinage…) qui se veut être
un véritable lieu d’échanges pour les lectrices (témoignages,
billet d’humeur, courriers lectrices, petites annonces). Il est accompagné
par le site internet : www.ladixiememuse.com/
sur lequel les lectrices peuvent laisser leurs témoignages, leurs impressions
et communiquer sur le forum et le chat. Un
essai de visibilité lesbienne. Les parcours personnels de Cristina de la
Suède, Greta Garbo, Chavela Vargas, Martina Navratilova, Virginia Woolf,
Esther Tusquets, Cristina Peri Rossi et une liste de plus de 1000 femmes qui n'ont
pas caché leur lesbianisme se retrouvent dans Les Filles d'Adam,
le troisième livre de l'auteur catalan Illy Nes, présenté
le 3 août dernier à Madrid. Illy Nes, pseudonyme de Sanchez de
Pilar, 29 ans née à Cornellà de Llobregat, se désole
que les femmes, particulièrement en Espagne, se représentent souvent
"derrière" les hommes, probablement par "crainte, lâcheté
ou confort". "Jusqu'à ce qu'on en finisse avec cette crainte,
il ne saurait y avoir aucune visibilité ouverte", a averti la femme
auteur. Malgré cela, elle a voulu être très prudente dans
la confection du livre et ne pas inclure les lesbiennes qui ne sont pas reconnues
clairement ou d'une façon implicite à travers son travail littéraire.
L'auteur démythifie les croyances qui ne correspondent pas avec la réalité,
comme chez les lesbiennes, le rôle de l'homme et de la femme, et elle assure
que les 3/4 sont en fait des couples stables... Près
de 700.000 personnes ont défilé lors de la Gay Pride, la Marche
des fiertés lesbienne, gay, bi et trans samedi 28 juin à Paris :
un record de participation contre les discriminations. Les politiques sont venus
en force, dont une petite poignée de militants de l'UMP qui défilaient
pour la première fois. Jean-Pierre
Raffarin promet une loi pénalisant les propos homophobes en 2004 : au cours
d'une réunion à Matignon à laquelle assistaient aussi des
représentants de la Coordination lesbienne en France et de Caritig (Centre
d'Aide, de Recherche et d'Information sur la Transsexualité et l'Identité
du Genre), il a répondu un "oui" clair et net à Alain
Piriou, porte-parole de l'inter-LGBT (Lesbienne, Gay, Bi, Trans), qui lui demandait
s'il allait faire voter dans les prochains mois une telle loi. C'est du reste
la première fois qu'un chef de gouvernement en exercice recevait des associations
de défense des homosexuels. Légalisation
de la prostitution
Après plus de 3 ans de bataille houleuse, les députés néo-zélandais
ont voté le 25 juin dernier un projet de loi légalisant la prostitution
par 60 voix contre 59, grâce à l'abstention surprise d'un député
travailliste musulman. Selon son promoteur, le député travailliste
Tim Barnett, cette loi met fin à une législation hypocrite qui autorise
la création de salons de massage ... utilisés comme de véritables
maisons closes, selon Le Monde du 28 juin 2003. Depuis la dépénalisation
de la prostitution en Nouvelles Galles du Sud (Australie), le nombre de maisons
closes a plus que triplé. Selon L'Institut Maxim, les 500 maisons de tolérance
de cet Etat employeraient près de 10.000 prostituées. Les opposants
au projet de loi néo-zéalandais craignent un essor similaire.
Greg Fleming, directeur de l'Institut Fleming, déclare que cette loi rend
"légal d'acheter du sexe et autorise des hommes à exploiter
des femmes et des enfants vulnérables". La Roumanie quant à
elle envisage aussi de légaliser la prostitution, et ce depuis 1998. Selon
Le Monde du 26 juin, le pays espère ainsi endiguer l'expansion des maladies
vénériennes, protéger les femmes contre les abus des proxénètes
et ... leur faire payer des impôts sur le revenu, ce qui pourrait rapporter
2 milliards d'euros par an à l'Etat roumain. La perspective des élections
prévues en 2004 joue en faveur de cette réglementation. Le 18 juin
dernier, le sénateur Vasile Duta a présenté une proposition
de loi qui a reçu le soutien du gouvernement social-démocrate. La
loi réprimant le racolage se heurte à de nombreux obstacles
Selon le Monde du 1er août 2003, la disposition de la loi Sarkozy du 18
mars 2003 réprimant le racolage y compris "passif" connaît
des difficultés de mise en oeuvre. En fonction des villes, les parquets
et les servcices de police, le texte est diversement appliqué. Tandis qu'à
Nice, le procureur Eric de Mongolfier préconise une approche préventive,
la politique menée à Bordeaux est plus ambigüe et des condamnations
lourdes ont été prononcées dans cette ville. L'analyse des
premières décisions rendues reflète la grande perplexité
des tribunaux quant à l'imprécision du comportement réellement
visé par la loi. A Nantes, une politique de prévention menée
avant le vote de la loi avait commencé à porter des fruits mais
le texte a considérablement fait diminuer la visibilité des prostituées
étrangères. Le
délit de racolage, institué par la loi Sarkozy, a donné lieu
à 775 procès verbaux en trois mois. On estime à environ 17.000
le nombre de prostitué-e-s ayant une activité de rue régulière
en France. La
loi Fillon sur les retraites creusent l'écart entre les mariés et
les pacsés
Les articles 37 à 41 visent à mettre en conformité le droit
français avec le droit communautaire afin que les conjoints survivants
bénéficient des mêmes droits à pension de reversion.
Cependant, malgré la vive polémique à l'Assemblée
déclenchée par la gauche, ces dispositions ne bénéficent
pas aux couples pacsés. Au delà des arguments juridiques, selon
Le Monde du 30 juin 2003, la discussion a montré une réelle réticence,
pour ne pas dire hostilité, de la majorité à intégrer
un dispositif inscrit dans la loi en 1999 mais qui reste "tabou", selon
le mot de Maxime Grimetz (député PC). Les
droits des femmes immigrées
Le Haut Conseil à l'Intégration a rendu public mercredi 2 juillet
un deuxième avis sur les droits des femmes issues de l'immigration. Cet
avis, commandé par le premier ministre en novembre 2002, fait un état
des lieux des carences du droit civil de ces femmes et des violences qui leur
sont faites. L'avis recommande le renforcement de la connaissance statistique
notamment sur les répudiations, l'excision et les mariages forcés.
Surtout, le HCI souhaite que le gouvernement applique dorénavant la "loi
du domicile", c'est-à-dire fasse primer le droit français sur
celui du pays d'origine "pour éviter que les femmes issues de l'immigration
ne soient soumises à un statut personnel inégalitaire en France".
Entre autres, ce dernier point vise les conventions bilatérales que la
France a signé avec l'Algérie et le Maroc. Pour mieux comprendre
l'enjeu et ses raisons, vous pouvez lire cette page sur notre site : http://www.sosfemmes.com/violences/violences_femmes_immigrees.htm
Réforme
du divorce : prudente mais consensuelle (ou à peu près)
Le projet de réforme du divorce a été présenté
en conseil des ministres le 9 juillet. Nous avons déjà décrit
ce projet dans notre bulletin du 26 mars 2003. Les différentes procédures
sont revisitées pour devenir plus limpides et moins conflictuelles. Le
divorce par consentement mutuel (ou "par requête conjointe") sera
prononcé par le juge à l'issue d'une seule audience au lieu de deux.
Le "divorce par acceptation du principe de la rupture du mariage" reposera
sur un simple accord des parties, sans considération des faits à
l'origine de la séparation. Le "divorce pour altération définitive
du lien conjugal" pourra être prononcé non plus six ans après
une séparation constatée (cas actuel du "divorce pour rupture
de la vie commune") mais quand le juge aura constaté la fin de la
communauté de vie pendant les deux ans précédant la demande
de divorce ou dans les deux ans qui suivent l'ordonnance de non-conciliation.
Ce délai devrait être encore discuté lors des débats
au parlement. Le divorce pour faute sera la procédure utilisée en
cas de violation grave des "devoirs et obligations du mariage".
Dans le projet de loi, l'ordonnance de conciliation du juge devient un élément
central de la procédure. Un "tronc commun" est institué
pour tous les divorces conflictuels : ainsi, la requête initiale n'indiquera
plus les motifs de la séparation ni le type de divorce dans lequel s'inscrit
la procédure. Le choix ne se fera qu'après l'audience de conciliation
qui pourra, espère le gouvernement, "se recentrer sur l'organisation
de la vie de la famille et les véritables enjeux de la séparation".
Le réglement des conséquences du divorce sera distinct de la répartition
des torts. Dès la tentative de concilation, les époux devront proposer
au juge un projet de règlement financier.Un délai strict de 18 mois
après le divorce est instauré pour parvenir à un accord amiable.
D'autres mesures visent à pacifier le partage des ressources entre les
ex-conjoints. Réforme
du divorce: un dispositif spécifique aux violences conjugales :
De nouvelles dispositions touchant aux violences conjugales ont été
introduites dans le projet de loi de réforme du divorce. Ainsi, pour répondre
aux situations d'urgence, la victime pourra saisir le juge aux affaires familiales
avant même de commencer une procédure de divorce afin de demander
l'éviction du conjoint violent du domicile conjugal. Ce dernier pourra
faire l'objet d'une procédure d'éloignement pour une période
maximum de 3 mois si aucune procédure de divorce n'est entamée.
La Fédération Nationale Solidarité Femmes a trouvé
cette mesure "pertinente", tout en soulignant qu'elle ne peut s'appliquer
que dans des cas "légers et moyens" de violences conjugales,
rapporte Le Monde du 10 juillet. Le Figaro du 14 août informe que Nicole
Ameline, ministre délégué à la Parité et à
l'Egalité Professionnelle, a annoncé l'extension aux couples non
mariés des dispositions obligeant le conjoint violent à quitter
le domicile : elle a fait introduire cette disposition dans le texte préparé
par le ministre de la Justice sur le divorce.
|
30
juin 2003 Quoi
de neuf sur le site
Il nous est souvent
demandé des adresses d'avocat-e-s. Pour répondre à ces requêtes
récurrentes, création de la page
avocat-e-s spécialisé-e-s qui présente les coordonnées
d'avocates (pour l'instant, que des femmes ...) s'étant spécialisées
dans la défense des femmes. Cet annuaire n'en est qu'à son début
et nous espérons bien pouvoir couvrir tout le territoire : aussi, n'hésitez
pas à nous signaler des adresses ... Lettre
ouverte de la Fédération Solidarité Femmes à Elisabeth
Badinter en réaction au livre de cette dernière, Fausse Route.
Nous publions cette lettre ouverte par souci d'ouvrir nos pages à la pluralité
des opinions mais, pour bien faire, nous vous incitons à lire aussi le
livre d'Elisabeth Badinter (Editions Odile Jacob, 218 pages, 17 €) : il se
défend très bien tout seul et vous comprendrez mieux les réactions
des mouvements ou personnes dont Madame Badinter discute des positions plutôt
très sévèrement mais non sans arguments ... Florence
Montreynaud, citée dans le livre en tant que première présidente
des Chiennes de Garde, a également réagi en publiant un article
dans l'Humanité du 29 mai 2003 (Tribune Libre) intitulé Le féminisme,
chèvre-émissaire. Un
seul témoignage retenu ce mois : Message
67. Rompre la chaîne. Depuis son enfance, Eva est victime d'abus sexuels
et de violences. Elle veut rompre la chaîne et appelle à correspondre
avec ses "soeurs de misère". Le
gel des crédits du Ministère des Affaires Sociales fait des ravages
...
Les centres d'hébergement qui, comme SOS Femmes Accueil (sosfemmes.com),
se sont spécialisés dans l'accueil de femmes en difficulté,
se trouvent cette année en situation de graves difficultés financières.
Dans la plupart des cas, ils ne pourront pas faire face à l'ensemble de
leurs charges. Quoique la plupart du temps gérés par des associations,
ces centres (quels que soient leur vocation et le type de public accueilli) remplissent
une mission de service public financé et contrôlé par l'Etat
qui, cette année, a choisi de geler une partie importante des crédits.
Aussi, nombreux sont les établissements qui sont extrêmement inquiets
et en sont réduits à instruire des recours gracieux ou contentieux
contre l'Etat ... SOS Femmes Accueil a vu son recours gracieux rejeté,
l'association s'apprête à introduire un recours en contentieux.
Adresses des centres d'hébergement sur le site : http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_chrs.htm
D'autres services sociaux financés par l'Etat sont en très graves
difficultés, comme les services spécialisés dans l'aide apportée
aux personnes prostituées et/ou victimes de la traite. Ils ont vu 85 %
de leurs crédits gelés : si la situation devait ne pas se débloquer,
la plupart fermera tout simplement ses portes ... Parution
de deux dictionnaires relatifs à l'homosexualité
1) Dictionnaire des Cultures Gays et Lesbienne, sous la direction de Didier
Eribon, Larousse, 552 pages, 48 €, en librairie depuis le 5 juin. Un siècle
d'identité homosexuelle : de l'association Act Up à l'écrivain
Oscar Wilde en passant par la "culture des bars" ou la championne de
tennis Navratilova, ce dictionnaire met en valeur l'infinie diversité de
la prise de parole gay et lesbienne. 2) Dictionnaire de l'Homophobie,
sous la direction de Louis-George Tin avec une préface de Bertrand Delanoë,
PUF, 454 pages, 49 €. Rassemblant les contributions de 70 chercheurs d'une
quinzaine de pays, ce dictionnaire est le premier travail d'érudition visant
à déconstruire tant les discours que les pratiques d'exclusion des
homosexualités. IBM
condamné pour sexisme
Le 25 mars 2003, la chambre sociale de la Cour d'Appel de Montpellier condamnait
le leader mondial de l'informatique pour discrimination sexiste à l'encontre
d'une de ses salariées.Celle-ci obtient immédiatement le statut
de cadre ainsi qu'une provision de 30.000 € au titre du préjudice
subi. Embauchées en 1985, en même temps que 16 hommes et à
compétence équivalente, elle et trois autres femmes étaient
les seules 18 ans plus tard à ne pas avoir été promues cadres
... Le
Canada va légaliser le mariage des homosexuels
Le 17 juin dernier, Jean Chrétien, premier ministre canadien, a annoncé
que son gouvernement ne ferait pas appel d'une décision d'un tribunal de
l'Ontario autorisant le mariage homosexuel, ce qui devrait faire du Canada le
troisième pays après les Pays-Bas et la Belgique à légaliser
les unions de conjoints de même sexe. Dès cette annonce, plusieurs
couples homosexuels se sont présentés à la mairie de Toronto
pour faire reconnaître légalement leur union. En Belgique, le
6 juin 2003, deux femmes sont devenues le premier couple homosexuel uni par le
mariage en Belgique dans le cadre de la loi adoptée au début de
l'année. Le
prochain bulletin d'information de sosfemmes.com
ne paraîtra que fin août 2003 ... Bon été et bonnes
vacances à toutes et tous ! |
27
mai 2003 Quoi
de neuf sur le site Nous
relayons l'appel de http://www.inceste.org
(bulletin du 21.05.03) : "inceste"
: écrivez aux moteurs ! A lire. Nouveaux
témoignages : Question
67. Ce n'est pas un viol et pourtant ... et pourtant L. en souffre de la même
façon. Que s'est-il passé ? Question
66. Besoin de correspondre. E. a été victime de violences conjugales
avec plusieurs conjoints ... et l'est toujours. Elle sollicite des échanges.
Question 65. Tant de questions
sans aucune réponse. Babou, 15 ans, a été abusée
à l'âge de 7 et 8 ans. Son agresseur a été condamné
mais elle souffre et se pose tant de questions ... Question
64. Violée pendant 4 ans avec la complicité de ma mère.
Mylène cherche de l'aide. Question
63. Ce souffle rauque sur ma nuque de petite fille. Guilaine, qui a été
abusée enfant, se demande comment avoir enfin une vie normale. Message
66. Pas facile de raconter. Victime de viol, Cath ne va pas bien du tout depuis
longtemps. Elle sollicite des échanges avec d'autres victimes. Message
65. Harcèlement, manipulation, perversité. Kathy s'est vu retirer
ses enfants, confiés à son ex-mari qui la trompait avec sa propre
mère. Appel. Sites
à signaler La
Mutuelle des Etudiants a ouvert un site, respectmutuel.com : "face
aux violences du quotidien, aux violences sexistes, à la marchandisation
des corps, LMDE s'engage pour le respect et l'égalité, contre les
tabous et l'ordre moral !" Affiches ("quand une femme dit non, c'est
non", par ex.), forum, manifeste, manifestations ... A découvrir :
http://www.respectmutuel.com/
"Elles
sont plusieurs centaines en France. Privées de liberté, elles sont
battues, violées, sous-alimentées, exploitées jour après
jours jusqu'à épuisement". Le comité contre l'esclavage
moderne a un site : http://www.esclavagemoderne.org/ Les
députés rallongent le délai de prescription pour les victimes
mineures des viols et délits à caractère sexuel
Le 22 mai dernier, l'Assemblée Nationale a adopté un amendement
portant à 30 ans à compter de la majorité le délai
de prescription pour les viols commis sur des victimes mineures et à 20
ans pour les délits à caractère sexuel, prenant ainsi en
compte le temps qu'il est parfois (souvent ...) nécessaire aux victimes
pour dénoncer leurs agresseurs et les faits. Le texte sera soumis au
Sénat en juin. Cette disposition répond aux demandes des associations
réclamant depuis longtemps un allongement des délais de prescription
pour les crimes et délits sexuels. La proposition actuelle ne concerne
que les victimes mineures ... mais c'est un premier pas dont nous nous félicitons
et dont nous attendons l'application avec impatience ... L'enquête
Enveff sur les violences faites aux femmes critiquée par Les Temps Modernes
L'enquête réalisée en 1999 par Maryse Jaspard et l'équipe
de l'Enveff a été durement épinglée par la revue Les
Temps Modernes (janvier, février et mars) sous la plume du démographe
Hervé Le Bras et la juriste Marcela Iacub. Tous deux émettent des
réserves sur la conception même du questionnaire ainsi que sur la
façon dont certains résultats ont pu être additionnés
et certains faits mélangés au prix d'amalgames et d'approximations.
"Trois couples d'amalgames organisent l'ensemble, notent-ils. La confusion
des mots et des choses, la confusion des violences physiques et des violences
psychiques, la confusion entre la sexualité et la violence". Pour
exemple, les auteurs citent l'indice global de harcèlement sexuel dans
l'espace public et observent que pour le calculer (8,3 % des femmes en seraient
victimes) l'Enveff a additionné notamment le fait d'être suivie dans
la rue, des avances sexuelles non définies, des pelotages et des viols.
D'autre part, ont été entretenus des confusions entre le sens commun
qu'ont certains mots comme "harcèlement" et "violences conjugales"
et leur définition pénale. Autre critique : l'enquête mélange
les actes physiques et les pressions psychologiques, ce qui conduit un indice
global "confortable" (selon Le Bras et Iacub) : 10 % des femmes se déclarent
victimes de violences conjugales ... alors qu'on retrouve pêle-mèle
des insultes répétées, du chantage affectif, du harcèlement
moral (rien à voir avec la notion pénale qui ne le conçoit
que dans le cadre du travail), d'autres pressions psychologiques (dénigrement,
mépris, accès de jalousie, ...) et des violences physiques et sexuelles.
L'enquête Enveff en résumé
sur notre site. L'enquête Enveff au complet : http://www.ined.fr/publications/pop_et_soc/pes364/ Revue
Pratiques Un numéro consacré à la santé
des femmes, avec beaucoup d'articles intéressants sur la santé reproductive
mais aussi sur le travail d'infirmière, les questions psychologiques ou
les violences conjugales. Pratiques n° 20, janvier 2003, trimestriel, 12,20
€, 52 rue Gallieni, 92240 Malakoff. La
garde des enfants confiée au père ? Dans 86 % des
cas de divorce, le juge aux affaires familiales confie la garde des enfants à
la mère parce que ... les deux parents en ont convenu ainsi, explique La
Croix (24.04.03). La grande majorité des pères ne demandent pas
la garde des enfants du couple. Seuls 3 % des enfants concernés voient
leurs parents se déchirer pour la garde. L'étude date certes de
1996, seuls chiffres disponibles auprès du ministère de la Justice,
mais Brigitte Munoz-Perez, experte démographe à la direction des
affaires civiles et du sceau du ministère de la justice, estime "qu'au
vu des enquêtes qualitatives sur la répartition des tâches
au sein de la famille, il n'y a guère de raison de penser que les choses
aient énormément évolué." Le
Sénat supprime le délit d'interruption involontaire de grossesse
Le 6 mai dernier, le Sénat a supprimé le délit d'interruption
involontaire de grossesse dans le projet de loi sur la "lutte contre la violence
routière" qui avait été introduit les députés
avec l'accord du gouvernement. Les sénateurs ont supprimé l'article
2 bis par 285 voix contre 7 soit la grande majorité de la droite UMP-UC,
les socialistes et les communistes, en adoptant trois amendements de suppression
(de la Commission des lois, des groupes socialistes et communistes). Tout au long
des débats relativement passionnés, la droite est apparue très
divisée sur la question, certains approuvant la disposition des députés,
d'autres étant partisans de le supprimer. Il a fallu une suspension de
séance et une réunion de la Commission des lois pour parvenir à
un compromis au sein de la droite sénatoriale : le président de
la Commission René Garrec (UMP, Calvados) a préconisé que
le sujet soit repris dans une proposition de loi spécifique. L'article
2 bis créait une nouvelle infraction spécifique d'interruption involontaire
de grossesse ainsi que des peines aggravées lorsque cette interruption
est provoquée par un conducteur fautif d'un accident (deux ans de prison
et 30.000 euros d'amende). Lire
le communiqué de la CADAC au sujet du projet de loi dans les archives
de ce bulletin en date du 29 avril dernier. Texte de la proposition de loi
de M. Jean-Paul Garraud portant création d’un délit d’interruption
involontaire de grossesse, n° 837 http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0837.asp Congrès
Mondial "L'Egalité des Sexes dans les Sociétés Matrilinéaires,
Matrifocales, matriarcales" Organisé par Internationale
Akademie Hagia du 5 au 7 septembre 2003 à Luxembourg, Centre des Congrès,
1 rue du Fort Thünge, Luxembourg-Kirchberg. Programme et renseignements
sur le web : http://www.hagia.de Email :
akademieHagia@aol.com A
Douai, les conjoints auteurs de violence doivent quitter le domicile conjugal
En règle générale, quand une femme est victime de violences,
c'est elle qui, éventuellement sous la protection de la police, quitte
le domicile et doit se réfugier où elle peut, famille, amis, centres
d'hébergement (nous en savons quelque chose à SOS Femmes Accueil
...). A Douai, grande première : après avoir donné des
instructions dès le 28 mars dernier aux commissariats, le procureur de
la République Luc Frémiot, conscient de cette injustice faite aux
femmes victimes de violences conjugales, a passé un accord avec un centre
d'urgence de la Communauté Emmaüs locale pour accueillir plusieurs
jours les conjoints violents : désormais, dans les cas de flagrant
délit constatés par la police, les auteurs ne peuvent réintégrer
le domicile conjugal et sont placés quelques jours en centre d'urgence.
Une dizaine d'hommes ont ainsi passé d'une nuit à une semaine hors
du domicile depuis la mise en place de cette mesure qui a l'avantage de laisser
du temps à la victime pour prendre des décisions sans la présence
et la pression de l'auteur des violences ... ou de rassembler correctement papiers
ou affaires personnelles, ce qui n'est jamais le cas en cas de crise. Grossesses
non désirées Selon une étude de l'INSERM citée
dans Le Monde (03.05.03), les deux tiers des grossesses non désirées
surviennent chez des femmes sous contraception. Le phénomène est
lié au mauvais usage du contraceptif ou à l'inadaptation de la méthode
à la vie sexuelle de la femme. A noter que toutes les méthodes contraceptives
ont été acceptées dans l'étude, y compris la méthode
dite Ogino et le coït interrompu dont les taux d'échec sont élevés.
Les chercheurs considèrent qu'une grossesse non désirée sur
trois est le résultat d'une faille dans l'observance des règles
de la contraception. Il y a souvent discordance entre les besoins contraceptifs
d'une femme et les méthodes auxquelles cette même femme a recours.
L'étude propose de distinguer entre efficacité théorique
et compatibilité pratique des différentes méthodes. Le
réseau Encore Féministes se mobilise pour Olympe de Gouges
Le Panthéon est un monument de Paris qui porte à son fronton la
devise : "Aux grands hommes la patrie reconnaissante". Il renferme les
restes d'hommes éminents. Le dernier accueilli, en 2002, est l'écrivain
Alexandre Dumas (1802-1870). Des féministes demandent depuis longtemps
que la patrie reconnaisse aussi les mérites de grandes femmes de l'histoire
de France. Marie Curie est la seule femme à y avoir été admise
à ce titre, et seulement en 1995 ! Un comité demande l'entrée
de George Sand à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, en 2004 (adresse
courriel : gsand2004@aol.com). Le réseau
Encore Féministes se mobilise pour que les restes d'Olympe de Gouges soient
aussi déposés au Panthéon. La Française Olympe
de Gouges, féministe avant que le mot n'existe, a été guillotinée
le 3 novembre 1793. Elle avait rédigé en 1791 la Déclaration
des droits de la femme et de la citoyenne, avec cette phrase justement célèbre
: "La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir
également celui de monter à la Tribune" (texte complet sur
http://perso.club-internet.fr/la_pie/forgenot/olympe.htm,
avec biographie et bibliographie) Par décision du Conseil de Paris,
une place du 3° arrondissement de Paris va porter le nom d'Olympe de Gouges.
Elle se trouve au carrefour des rues Charlot, Turenne, Béranger, Franche-Comté.
Un livre vient de sortir : Sophie Mousset, Olympe de Gouges et les droits de la
femme, Paris, Le Félin, 2003, 133 p., 13,50 Pétition
sur le site Réseau "Encore féministes !" http://encorefeministes.free.fr
Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris |
29
avril 2003 Quoi
de neuf sur le site
SOS
Femmes Accueil honorée par le V-Day le 31 mars dernier : on vous raconte
tout ici : http://www.sosfemmes.com/infos/infos_archive14_vday2003.htm.
Et
de nouveaux témoignages : Message
64. V : vice, viol, victime, vide ... vérité, victoire, vie.
Emijade7 raconte les viols subis à 15 ans, l'emprise de l'abuseur sur elle.
Exceptionnel. Attention : texte sans concession ... Message
63. Cendrillon ou la vie s'en va. La Cendrillon en question est victime des
violences de son mari, ... qui est avocat ... Question
62. Abus médical. Quand un médecin oublie qu'il est là
pour soigner, pas pour traumatiser une jeune fille ... Quand un médecin
oublie que les maladies habitent des êtres humains, doués de sentiments
... Terrifiant. Merci aux médecins de lire aussi ... Question
61. J'ai tellement peur de ne pas être crue. Victime d'abus sexuels,
Lunessi a dénoncé son beau-père des années après
les faits ... Sites
à signaler Eternal
: "je suis une victime de viol, je me bat pour m'en sortir ... et je cherche
chaque jour de nouvelles réponses et de l'aide et ce qui m'aide c'est de
voir que je ne suis pas seule, c'est de partager avec les autres ma souffrance
et leurs souffrances, je progresse chaque jour en me sentant soutenue et aidée
par ceux qui ont vécu le même enfer que moi, l'enfer de la violence
et de la souffrance, l'enfer du silence et c'est pour ça que j'ai créé
un site, il est modeste, il n'a rien de formidable mais s'il peut aider alors
j'en suis la plus heureuse..." http://monsite.wanadoo.fr/eternal/
"automutilation.org
est un site qui se veut un espace d'échanges et d'informations pour toutes
les personnes concernées par l'automutilation. Ce sujet tabou touche beaucoup
de personnes et nous pouvons désormais en parler sans honte et dans le
respect de la souffrance de chacun. Ce site né en décembre 2002
espère combler un grand vide dans le web francophone", dit la webmastrice
de http://www.automutilation.org
une
page essentielle du site du ministère de la justice sur les lois antiracistes :
http://www.justice.gouv.fr/publicat/antirac.htm
Projets
de loi
Lutte
contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie : le 26 mars 2003, les députés
Mme Martine BILLARD, MM. Yves COCHET et Noël MAMÈRE ont déposé
un projet de loi relative à la lutte contre l'homophobie, la lesbophobie
et la transphobie. Le projet, sur le site de l'Assemblée Nationale : http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0728.asp
Parité
en politique : une proposition de loi : Mme Marie-Jo Zimmermann, députée,
a déposé un projet de loi organique tendant à favoriser la
parité en politique. A lire sur le site de l'assemblée nationale
: http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0693.asp
Mutilations
génitales : une loi contre l'excision au Bénin
L'Association nationale de lutte contre les mutilations sexuelles au Bénin
s'est félicitée récemment d'une nouvelle loi durcissant les
sanctions pénales contre les exciseurs, tout en souhaitant qu'elle s'accompagne
de mesures de reconversion. Les députés béninois ont voté
fin janvier 2003 cette loi qui prévoit des poursuites systématiques
à l'encontre des auteurs de mutilations génitales féminines
et de leurs complices, passibles de peines de 6 mois à 10 ans de prison,
assorties éventuellement de travaux forcés. Cette loi fait également
obligation aux agents de santé d'accueillir et de soigner toute personne
victime de cette pratique. "Cette loi est la bienvenue, mais il reste
encore beaucoup à faire pour décourager les exciseuses. Les autorités
doivent penser à ces personnes dont la seule activité est la pratique
de l'excision", a expliqué à l'AFP une responsable de l'Association
nationale de lutte contre les mutilations sexuelles. Selon elle, l'Etat béninois
doit "envisager une nouvelle politique. Il faut les recenser, et allouer
aux exciseurs des fonds pouvant leur permettre de mener des activités génératrices
de revenus". Depuis plusieurs années, les diverses campagnes de
sensibilisations menées par le gouvernement et des associations n'ont pas
permis d'éradiquer la pratique de l'excision, qui touche chaque année
environ 10% des femmes et jeunes filles du Bénin, principalement dans le
nord du pays. Selon les récentes statistiques des associations de lutte
contre les mutilations génitales féminines, environ 215 exciseuses
et exciseurs sont dénombrés dans 6 des 12 départements du
pays. Plus de 90% de ces personnes vivent dans la région septentrionale.
La nouvelle loi prévoit que "tout auteur d'excision est puni d'une
peine d'emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d'une amende de 100.000 à
2 millions de CFA (de 152,45 à 3.048,98 €). Lorsque la mutilation
est pratiquée sur une mineure de moins de 18 ans, la peine d'emprisonnement
est de 3 à 5 ans". En cas de décès de la victime, le
coupable est "passible d'une peine d'emprisonnement de 5 à 10 ans
assortie de travaux forcés et d'une amende de 3 à 6 millions de
CFA (de 4.500 à 9.000 €)". Les complices sont frappés
de la même peine que les auteurs, précise la loi. Histoire
de Vivre
Alixe Loane, abusée pendant des années par son frère et dont
l'excellent site est référencé depuis longtemps sur sosfemmes.com,
nous signale la parution de son premier livre, Histoire de Vivre. A paraître
le 15 mai, il est toutefois possible de commander en ligne dès maintenant
(11 au lieu de 14 €). Tous renseignements sur le site : http://alixe.loane.net
Après
le viol
Susan Brison, jeune philosophe américaine, a été victime
d'un viol et d'une tentative de meurtre durant un séjour en France en 1990.
Ce drame a remis en question les certitudes de l'intellectuelle engagée
qu'elle était et l'a conduite à un profond et douloureux travail
de reconstruction de soi intégrant le traumatisme. Après le
viol est construit comme un itinéraire philosophique et conceptuel à
partir du drame vécu. Il explique la prise en compte de tous les changements
de perspective imposés au philosophe quand sa réflexion doit compter
avec la remise en cause du soi, l'irruption du traumatisme du meurtre et de l'agression
sexuelle, le doute vécu sur la vie et sur autrui. Toutes les hypothèses
philosophiques jusqu'ici vécues académiquement et intellectuellement
sont soit remises en cause comme futiles, soit appréhendées avec
une profondeur et une force bouleversantes. Étudiant la cassure post-traumatique
à la fois physique et psychologique, Susan Brison développe la notion
de moi déchiré, brisé, annihilé en s’appuyant sur
l’exemple des survivants des camps de concentration. Le présent ouvrage
apporte donc des reconsidérations importantes notamment sur la question
de l'identité personnelle. Etre une victime prend malheureusement un sens
dans la réflexion philosophique et cesse d'être une hypothèse
ou un cas de figure de l'analyse. En combinant le témoignage concret
de la violence et une réflexion philosophique sur les conséquences
de celle-ci, Après le viol propose au lecteur une étude de philosophie
appliquée brillante et bouleversante. L’AUTEUR : Susan J. Brison est
professeur de philosophie à Dartmouth College (USA). Spécialiste
de philosophie féministe, de philosophie politique et de philosophie du
droit d'un point de vue féministe, elle a été professeur
invité dans de nombreuses universités américaines et notamment
Princeton. Après le viol, Editions Jacqueline Chambon, Collection
Les Incorrects, 200 pages, 20 €, format 14 x 20 cm, ISBN : 2-87711-254-3
Service de presse : Sophie Patey – 18, rue Séguier – Paris VIe - Tél
: 01 43 54 26 22 Fax : 01 43 54 30 05 - Port. : 06 73 66 13 22 - email : s.patey@wanadoo.fr
Atlas
des Femmes dans le Monde
Vient de paraître cet Atlas des Femmes dans le Monde, la réalité
de leurs conditions de vie. Cartes, chiffres et commentaires dessinent le monde
au féminin à partir de sept axes : démographie, famille,
droits à la naissance, politiques du corps, travail, biens, pouvoir. Les
croisements sont riches et rappellent les avancées (droits, alphabétisation)
mais soulignent que cette liste est courte, bien plus que celles des souffrances
subies par les femmes sous le poids des intégrismes, des violences domestiques
et guerrières, des traditions sexistes. Editions Autrement / Le Mémorial
de Caen, 128 pages, 26 €. Slovaquie
: femmes romes contraintes à la stérilisation
Un nouveau rapport, réalisé par le Centre pour les Droits de Reproduction
(Center for Reproductive Law and Policy) et le Centre pour les Droits Civils et
Humains, une organisation slovaque, révèle que cent dix femmes romes
de l'est de la Slovaquie ont subi des stérilisations forcées. Le
rapport intitulé "Corps et esprit : stérilisation forcée
et autres agressions à l'encontre de la liberté de reproduction
des femmes romes", s’appuie sur les témoignages de deux cent trente
femmes tsiganes mais aussi sur ceux de femmes non tsiganes, de représentants
du gouvernement slovaque, de directeurs d’hôpitaux et de gynécologues.
Les structures médicales gouvernementales semblent être complices
de ces pratiques illégales de stérilisation, effectuée sur
des femmes qui ignoraient quelle intervention allait être pratiquée
sur elles. Non informées, ces victimes ont dû signer un document
de demande de stérilisation. La pratique de stérilisations forcées
a été instaurée sous le régime communiste. Elle visait,
en fait, les femmes romes en échange d’une rémunération.
Cette politique a été formellement supprimée il y a plus
de dix ans, cependant la réalité est tout autre. Rapport disponible
en anglais sur le site Internet du Centre pour les Droits de Reproduction : http://www.reproductiverights.org/pub_bo_slovakia.html#report
Info tirée du bulletin de SOS Sexisme http://www.sos-sexisme.org/
Création
d'un délit d'interruption involontaire de grossesse
Communiqué de la CADAC L’amendement adopté par les députés
de droite, malgré l’opposition des Socialistes, dans la nuit du 19 au 20
mars 2003, dans le cadre du projet de loi renforçant la lutte contre la
violence routière, crée un délit d’interruption de grossesse
sans le consentement de l’intéressée, par imprudence, en affichant
de protéger la femme enceinte. Ce texte apparaît redondant puisque
existe déjà au Code pénal un article 223.10 qui prévoit
que "l’interruption de la grossesse sans le consentement de l’intéressée
est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende."
Ne s’agit-il pas alors par le biais du projet de loi contre la violence routière
de sanctionner "la mort d’un fœtus" en lui donnant insidieusement le
statut juridique de "personne" ? Donner à l’embryon ou au
fœtus le statut juridique de "personne" est un acte juridique et politique
qui, demain, remettra en question le droit à l’avortement. Alors que les
différentes instances de la société civile ont toujours eu
la sagesse de refuser ce piège, les députés antiavortement
cherchent par tous les moyens à faire reconnaître l’embryon comme
"personne", ce qui lui confèrera des droits juridiques venant
s’opposer à l’IVG. Si l’embryon devient une personne, l’avortement sera
interdit. Par le biais très détourné d’un projet de loi
renforçant la lutte contre la violence routière, la CADAC voit donc
s’afficher la mort programmée du droit à l’avortement. Nous sommes
déterminées à lutter contre toute tentative de remise en
question de ce droit fondamental pour toutes les femmes. Paris, le 2 avril
2003 CADAC – Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement
et à la Contraception colcadac@club-internet.fr
La
réforme des noms de famille reportée ...
Adoptée il y a un an dans un climat d'euphorie (relative), la réforme
des noms de famille se trouve désormais décriée de toutes
parts. Le Sénat a ainsi adopté le 10 avril dernier (Le Figaro 11.04.03)
une proposition de loi d'Henri de Richemont (UMP, Charentes) reportant à
janvier 2005 l'application du texte qui devait entrer en vigueur le 1er septembre
prochain. Initiative reçue très favorablement par le Garde des Sceaux
: il se dit même que celui-ci l'aurait suscitée pour se tirer d'embarras
... La réforme de l'an dernier prévoyait qu'au moment de la
naissance choisirait qui du père ou de la mère transmettrait son
nom. En cas de désaccord, le texte initial prévoyait que l'enfant
porterait les deux noms accolés par ordre alphabétique mais le Sénat
avait modifié cette disposition, le libre choix du nom devenant facultatif
: en cas de désaccord, serait conservé le nom du père sur
le motif que, expliquait Françoise Dekeuwer-Défossez, professeur
de droit civil, "pour l'enfant, la mère est une évidence. Supprimer
la transmission automatique du nom du père, c'est courir le risque de l'éclipser,
notamment en cas de divorce". Depuis l'adoption de cette loi du 4 mars
2002, les détracteurs se sont multipliés. Aux objections de fond
se sont ajoutées des critiques d'ordre pratique : selon le Ministère
de la Justice, la loi aurait de nombreuses lacunes et serait inapplicable en l'état.
Cependant, selon Dominique Perben, Garde des Sceaux, la loi ne sera cependant
pas modifiée et le texte entrera en vigueur dans deux ans ... Que comprendre
? Loi
sur la Sécurité Intérieure : le procureur de Paris fait du
zèle Selon Libération du 17 avril 2003, le procureur
de Paris, Yves Bot, a diffusé aux magistrats du parquet sa circulaire
d'application, donnant ainsi son mode d'emploi du texte. Concernant le
racolage passif (désormais un délit passible de 2 mois de prison
et de 3.750 € d'amende), il indique : "l'auteur de cette infraction
fera l'objet d'un déferrement à l'issue duquel il sera convoqué
par procès-verbal du procureur de la République devant la chambre
correctionnelle, sauf s'il s'agit d'un étranger en situation irrégulière,
qui sera renvoyé devant le tribunal correctionnel par la voie de la comparution
immédiate". Le Syndicat de la Magistrature a dénoncé
la philosophie de cette note : "choisir ce type d'audiences où
les peines de prison sont débitées à une cadence infernale,
c'est vouloir que les prostitués, les SDF et les jeunes désoeuvrés
se retrouvent derrière les barreaux", analyse Dominique Brault,
secrétaire général du SM. Il ajoute qu'il s'agit là
d'une "logique de rafle". Avec cette initiative, le procureur
a pris de court la chancellerie qui n'a toujours pas donné d'instruction
sur la mise en oeuvre de la loi. Justice expéditive et zèle,
donc. On peut par ailleurs s'interroger sur le rôle de coordination
du Garde des Sceaux qui ne peut laisser chaque procureur faire ce qu'il veut dans
son coin ... |
26
mars 2003 Quoi
de neuf sur le site
ajouts significatifs
sur la page le cadre juridique de la prostitution
en France pour tenir compte des évolutions législatives récentes
(loi sur la sécurité intérieure), rubrique
prostitution création
d'une page d'archives des infos temporaires
Nouveaux témoignages
: Question 59. Les mots
pour le dire. Victime de viol : quand le corps se révolte et dit la
souffrance à la place de la bouche ... Email anonyme. Question
58. Je n'arrive pas à m'en sortir. Après un an de violences,
C. a quitté son ami ... mais elle ne s'en sort pas. Elle demande de l'aide.
Email. Message 60. Violée
à l'âge de 16 ans. Colombine témoigne de ce qu'elle a
vécu et du chemin parcouru. Message
59. Je ne sais plus quoi faire, je suis perdue. Stéphanie est en grandes
difficultés avec le père de sa petite fille. Elle demande conseil.
Email anonyme. Sites
à signaler
Rappel : l'appel des
femmes de quartiers, Ni putes ni soumises : http://www.macite.net/petition/
Les femmes dans le
monde : tendances et statistiques, Nations Unies, chiffres au 30.12.02 :
http://unstats.un.org/unsd/demographic/ww2000/
Les femmes dans l'Union
Européenne (Xantipa) : http://helsinki.fi/science/xantippa/wef/wef1.html
L'égalité
et l'équité entre les sexes (Unesco) : http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001211/121145e.pdf
Politiques européennes
pour l'emploi : la clé pour réaliser l'égalité femmes-hommes
(Lobby Européen des Femmes) : http://assemblee-des-femmes.com/actualite/EMPLOI.DOC
Sélection de
rapports en relation avec la condition féminine (La Documentation Française) :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/actu/journee_femme.shtml Prostitution
Un sondage CSA réalisé
pour Le Parisien Dimanche du 9 février 2003 auprès d'un échantillon
de 1000 personnes majeures indique que 63 % des français, hommes et femmes
à parts égales, seraient favorables à la réouverture
des maisons closes, 26 % y seraient opposés, 11 % ne se sont pas prononcés.
(Le Monde 12-13.02.03) Dix
personnes soupçonnées d'avoir participé à un réseau
de proxénétisme contraignant de jeunes africaines à se prostituer
ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Bobigny
le 11 février 2003 à des peines allant de 15 mois à 9 ans
et demi de prison. (Le Monde , 13.02.03). Annoncée
par Nudus, une revue "porno-chic", puis par le Monde (18.02.03), le
collectif "Femmes Publiques" est né du récent débat
sur la prostitution. Farouchement hostile aux nouvelles dispositions légales
en matière de racolage passif, le collectif ne se reconnaît pas non
plus dans le discours dominant de "l'abolitionnisme à tendance prohibitionniste"
de la gauche. Les membres fondateurs : Malika Amaouche d'Act-Up Paris ; Claire
Carthonnet, prostituée leader de l'association Cabiria de Lyon ; Anne Coppel,
Catherine Deschamps et Françoise Gil, sociologues ; Laurent Rossignol,
traducteur ; Anne Souyris, responsable de la commission Prostitution des Verts.
L'équipe promet d'être aussi bien aux cotés des "femmes
enceintes, mariées ... que celles qui ne sont pas dans la norme",
prostitué-e-s, transgenres, lesbiennes, etc. Derrière la dénonciation
de la marchandisation des corps, le collectif explique "qu'il y a souvent
la revendication d'une tradition dont nous ne voulons plus : celle où la
femme n'a que le droit de donner, pas de prendre, encore moins de négocier
les modalités d'un échange qui peut varier à l'infini".
Les dispositions sur
la prostitution dans la loi sur la sécurité intérieure (Sénat)
: http://senat.fr/rap/r02-034/r02-0341.pdf Réforme
du divorce
Les arbitrages définitifs seront rendus fin mars et un projet de loi devrait
être présenté «avant la fin de l'été»,
mais les orientations principales sont déjà acquises. Maintien du
juge dans la procédure de divorce ; maintien du divorce pour faute, qui
n'apporterait plus aucun avantage financier à la «victime»
; création d'un divorce «unilatéral» qui, pour le moment,
porte le nom de «rupture irrémédiable des liens conjugaux»
et permettrait à un conjoint d'imposer la séparation à celui
qui n'en veut pas, dans un délai de un an à dix-huit mois après
le premier rendez-vous judiciaire ; simplification de la procédure par
consentement mutuel avec une seule comparution devant le juge, sauf si les accords
passés par les deux époux ne conviennent pas au juge, ou si l'un
des deux réclame un second rendez-vous. Enfin le divorce pour rupture
de la vie commune serait maintenu, mais possible au bout de deux ou trois ans,
au lieu des six années actuelles, et il ne serait plus assorti de pénalités
financières exorbitantes pour celui qui le demande. Sauf pour les divorces
par consentement mutuel, il y aurait désormais un tronc commun au départ
: les époux déposent une requête, faisant juste état
du souhait de se séparer et des modalités provisoires demandées.
La première audience devant le juge permettra à celui-ci d'orienter
les époux vers le choix de la procédure la plus adaptée et,
éventuellement, de les obliger à une médiation. «Il
s'agit de mettre le divorce pour faute, actuellement majoritaire, dans une voie
d'extinction, en supprimant les avantages pécuniaires, en introduisant
le plus de passerelles vers les autres procédures et en favorisant la médiation.
Il ne survivra que pour ceux qui veulent vraiment s'étriper», explique
un des membres du groupe de travail installé par le gouvernement. L'adultère
restera une «violation grave ou renouvelée» des obligations
du mariage. «Il est trop tôt pour jeter aux orties les fondements
judéo-chrétiens de l'institution du mariage», explique-t-on
également. La réforme de la prestation compensatoire pourrait
accoucher de la suppression de la dette pour les héritiers : actuellement,
quand le créancier décède, sa seconde femme ou ses enfants
doivent continuer à verser la rente à la première épouse,
jusqu'à sa mort. En revanche, pour les «nouveaux» divorcés,
le gouvernement pourrait assouplir la loi de juin 2000, qui favorise le versement
d'un capital «indemnité», et permettre aux juges de fixer plus
souvent des rentes alimentaires. Cette modification vise à atténuer
les conséquences des divorces «unilatéraux». Enfin,
ce n'est plus un secret, les nouvelles règles de transmission du nom patronymique,
laissé au choix des parents, ne plaisent ni au gouvernement ni aux associations
familiales. Ceux-ci préfèrent une transmission à l'espagnole
nom du père accolé à celui de la mère et à
la seconde génération on ne garde que les paternels. Une proposition
de loi, déposée par un parlementaire de l'UMP, déferait ce
qu'un député socialiste, Gérard Gouzes, avait entrepris.
(Libération 05.03.03) Intégrer
les inégalités hommes-femmes dans un modèle économique
En 1998, l'économiste indien Amartya Sen reçoit le prix Nobel d'économie.
Ses travaux ont permis de mettre au point l'IDH ou indicateur de développement
humain. Ce dernier intègre entre autres deux variables. D'une part, l'indice
"sexospécifique du développement humain", calculé
à partir de l'espérance de vie, le niveau d'instruction et le revenu
des femmes, reflète les inégalités sociologiques entre femmes
et hommes. D'autre part, l'indicateur de participation des femmes à la
vie politique et économique du pays. Ce mode de calcul permet de mieux
mesurer la capacité d'agir des femmes, considérée aujourd'hui
comme l'un des aspects fondamentaux du développement. Amartya SEN,
Un nouveau modèle économique, Odile Jacob, 2003. Femmes
domestiques
A signaler un passionnant numéro (trimestriel) de Revue Tiers-Monde
sur les femmes domestiques, unique espoir de promotion sociale pour une partie
d'entre elles. N° 170, avril-juin, 22,50 €, IEDES, Université
de Paris I, 45 bis avenue de la Belle Gabrielle, 94736 Nogent-sur-Marne Femmes
magistrates
La parité au concours de l'Ecole de la Magistrature a été
atteinte dans les années 80 et les garçons, minoritaires dans les
facs de droit, semblent de moins en moins attirés par le métier
de juges : en effet, la dernière promotion de l'Ecole de la Magistrature
comptait ... 82 % de femmes ! Elles étaient 2323 à se présenter
contre 664 hommes. (L'Est Républicain 08.03.03) Développement
: les filles pourraient sauver le Niger ...
Le Niger, pays enclavé entre l'Algérie au nord et le Nigéria
au sud, désertique sur sa plus grande partie, est un des plus pauvres du
monde. Ses 10 millions d'habitants livre une lutte quotidienne contre des éléments
implacables et une pauvreté oppressante. Au Niger, un enfant sur dix meure
à la naissance. Une étude vient de montrer que si, au Niger,
une fille est allée à l'école primaire, les chances de survie
de son bébé augmentent de 60 %. Preuve des résultats de l'éducation,
même sous des formes élémentaires. L'éducation des
filles est un remède tellement simple ... qu'il est parfois aisé
de ne pas y penser ... mais c'est aussi oublier que, dans les pays en voie de
développement aussi, ce sont les femmes qui prennent les décisions
quotidiennes et façonnent l'avenir d'une famille et d'une communauté.
(Le Monde 09-10.03.03) Outing
condamné par la justice
Le premier outing d'un élu a été sanctionné le 10
mars dernier par le tribunal de grande instance de Paris qui a condamné
pour atteinte à la vie privée à 3000 € de dommages et
intérêts le périodique gratuit e.m@le, distribué
dans les bars gays de la capitale. Celui-ci avait révélé
en octobre 2000 l'homosexualité de Jean-Luc Romero, aujourd'hui conseiller
régional UMP.(Le Monde 12.03.03)
|
18
février 2003 Quoi
de neuf sur le site
Il nous a souvent
été demandé une traduction en anglais du Petit
Livret Bleu (rubrique prostitution) : elle
est désormais disponible ici. (Merci à Natalie Level et Annie
Warmke au passage :-) Nouveaux
témoignages : Question
57. Je ne sais plus que penser. L'attitude du mari de M. a radicalement changé
depuis qu'elle a entamé une thérapie. Email anonyme. Question
56. Pourrai-je encore faire confiance aux hommes ? Elodie a été
abusée par une relation amoureuse, qui l'a conduite à une tentative
de suicide. Elle s'en sort peu à peu ... Email anonyme. Question
55. Violée par un gynéco. I. a mis beaucoup de temps à
concevoir ce qui lui était arrivé ... Message
58. J'en veux à ma mère. "Victime de violences sexuelles
à l'âge de six ans, j'en veux à ma mère qui n'a rien
fait pour m'aider à ce moment-là, ni plus tard lorsque je lui en
ai reparlé. Qui pourrait m'aider par son expérience à retrouver
le chemin de la confiance dans les autres ?" Email anonyme. Message
57. Je cherche une correspondante qui m'aiderait à sortir de cet enfer.
Thelittlesofty est victime de violences conjugales. Email anonyme. Message
56. Témoignage d'un enseignant à propos des ados de sa classe
Message 55. Violences
conjugales : s'en sortir, c'est possible. Droopy témoigne de ce qu'elle
a vécu, de la difficulté à se défaire de l'emprise
dun conjoint. Elle sollicite des échanges. Email anonyme. Message
54. Je subis les conséquences d'une agression sexuelle ! Je veux en
parler ! Xenia s'interroge beaucoup au moment où elle entame une relation
amoureuse. Elle demande de l'aide. Email anonyme. Sites
à signaler
L'Office Français
de Protection des Réfugiés et Apatrides a désormais un site
: http://www.ofpra.gouv.fr/
L'OFPRA est un Établissement public chargé de reconnaître
la qualité de réfugié ou d'apatride et d'assurer la protection
juridique et administrative des personnes bénéficiaires de l'un
ou l'autre de ces statuts. La
FNARS, Fédération Nationale des Associations de Réinsertion
Sociale, après avoir mis en place un intranet réservé aux
adhérents, a (enfin !) mis en ligne son site ouvert à tous à
l'adresse suivante http://www.fnars.org Les
femmes votent à Bahrein
Depuis août 2002, les femmes ont le droit de vote à Bahrein, petit
Etat où les riches Saoudiens viennent se détendre et ... faire
ce qui est interdit en Arabie Saoudite ... Elles vont pouvoir participer
à leurs premières élections législatives en mai 2003.
Les candidates à la députation réclament désormais
la révision du statut de la famille, basé sur la charia, et la disparition
des tribunaux islamiques. Violences
conjugales : mais que fait le gouvernement ?
La ministre déléguée à la parité et à
l’égalité professionnelle a présenté une communication
relative à la lutte contre les violences faites aux femmes lors du conseil
des ministres du mardi 21 janvier 2003. Lire
la suite sur le site. Observatoire
de la parité et réforme des modes de scrutins ...
Le 28 janvier dernier, le premier ministre Raffarin installait l'Observatoire
de la Parité, qui dépend de lui. Rapporteuse générale
de cet observatoire, Marie-Jo Zimmerman (UMP) n'a cessé d'alerter le chef
du gouvernement depuis l'été 2002 sur les effets fâcheux de
la réforme des modes de scrutins qu'envisage le gouvernement sur la parité.
Le 20 janvier dernier, elle est allée plus loin, en invoquant l'article
3 de la Constitution selon lequel "la loi favorise l'égal accès
des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives"
: elle a averti que, si les projets gouvernementaux ne permettaient pas de "préserver
les acquis de la parité", ils pourraient être entachés
d'inconstitutionnalité (Le Monde du 22 janvier 2003). A son tour, le 24
janvier, Nicole Ameline, ministre déléguée à la parité
et à l'égalité professionnelle, a réclamé la
parité des têtes de liste aux européennes et l'alternance
hommes-femmes sur les listes aux régionales (Le Monde du 25 janvier 2003). Québec
: les femmes exigent leur place dans les institutions démocratiques
Au Québec, le mouvement des femmes commence à manifester de l'impatience
devant le peu d'efforts consenti jusqu'ici pour accroître la représentation
féminine dans les institutions démocratiques. Il veut profiter du
projet de réforme de ces institutions pour obtenir des changements notables
et concrets. Cette détermination ressortait au colloque "De la parole
aux actes : regards de femmes sur la démocratie", qui s'est tenu à
Montréal les 24, 25 et 26 janvier 2003, une initiative du Collectif Féminisme
et Démocratie. L'événement a réuni environ 200 femmes
- et quelques hommes - de régions, de milieux et de groupes différents.
Plusieurs questions ont été soulevées à cet important
colloque, qui marque une étape dans le cheminement politique du mouvement
des femmes au Québec. Lire le reportage intégral sur Sisyphe
: http://sisyphe.levillage.org/article.php3?id_article=288
Prostitution
: Lyon ne reconduit pas l'arrêté de l'été 2002
La mairie de Lyon a décidé de ne pas reconduire l'arrêté
qui avait fait couler tant d'encre au mois d'août 2002 et qui visait à
interdire la prostitution sur les quais de Saône et Rhône du centre
ville. Pendant cinq mois, les policiers nationaux et municipaux ont effectué
un travail de fond, harcelant systématiquement les prostituées présentes
sur le territoire concerné. Peu à peu, les clients ont abandonné
le terrain et nombre de prostituées se sont alors déplacé
vers la gare de Perrache et Gerland, où elles sont tolérées.
Selon Jean-Louis Touraine, adjoint à la sécurité, ce regroupement
a facilité la tache de la police et trois réseaux de proxénétisme
importants ont été démantelés, rapporte le Figaro
du 17 janvier 2003. La mairie insiste aussi sur l'augmentation des subventions
accordées aux associations agissant sur le terrain de la prostitution (celles-ci
avaient pourtant largement critiqué les dispositions arrêtées
et la violence policière, lire sur le site le communiqué de Cabiria
à ce sujet) et s'interroge sur les conséquences néfastes
de la pénalisation du racolage passif, nouveauté récemment
introduite par le ministre de l'Intérieur : elle risque fortement de repousser
cette activité en des lieux où les prostituées seront encore
moins en sécurité. Reste le sort des prostituées albanaises
ou roumaines qui ont dénoncé leurs proxénètes et permis
le démantèlement des trois réseaux : elles ont demandé
l'asile territorial et doivent désormais attendre que le ministère
de l'Intérieur statue sur leur sort : victimes des réseaux à
protéger (ce qu'elles sont) ... ou immigrées clandestines (ce qu'elles
ne sont pas) à reconduire à la frontière ? Prostitution
et "loi sur la sécurité intérieure"
Le mardi 21 janvier 2003, les députés ont adopté le texte
proposé par le ministre de l'Intérieur, qui crée un délit
de racolage passif, une peine de 2 mois de prison au plus et 3.750 €
d'amende pour fait de racolage tout en étendant "aux personnes qui
mettent à disposition des prostitué(e)s des véhicules, les
peines applicables en matière de prostitution hôtelière".
Ils ont aussi adopté un amendement du gouvernement prévoyant de
placer les prostitué-e-s dans des "centres d'hébergement de
droit commun afin de faciliter leur réinsertion". Par ailleurs,
a également été créée une incrimination de
"traite des êtres humains" punissable de 7 ans de prison et 150.000 €
d'amende (10 ans et 1,5 million d'euros si la victime est mineure ou vulnérable
; 20 ans et 3 millions d'euros si le délit est commis en bande organisée ;
réclusion à perpétuité et 4,5 million d'euros en cas
de tortures et d'actes de barbarie). Une suggestion à Mesdames et Messieurs
les députés : dans la foulée, pourquoi ne pas rendre imprescriptible
les viols sur les mineurs (aujourd'hui, 10 ans à partir de la date de la
majorité) et porter à au moins 30 ans le délai de prescription
pour les viols sur personnes majeures (aujourd'hui, 10 ans) ? Prostitution
et "loi sur la sécurité intérieure" : la position
du Mouvement du Nid
Projet de loi "sécurité intérieure" : la lecture
du Mouvement du Nid : http://mouvementdunid31.lautre.net/actufr097.htm
Propositions du Mouvement du Nid pour une politique globale de la prostitution
: http://mouvementdunid31.lautre.net/ethique.htm
La législation française en matière de prostitution : http://mouvementdunid31.lautre.net/legislfr.htm
Législation italienne : la protection des étrangers qui font l'objet
d'exploitation : http://mouvementdunid31.lautre.net/legislit.htm
Prostitution
et Ecole des Clients
Au Canada, la prostitution est autorisée mais solliciter les services d'une
prostituée sur la voie publique est strictement interdit : le délit
peut coûter de 1500 € à un mois de prison. Néanmoins,
s'ils ont un casier vierge, les contrevenants peuvent échapper à
la sanction s'ils acceptent de passer une journée de formation à
l'Ecole des Clients qui a pour objectif de décourager les "drogués
du sexe". Depuis 6 ans, 3500 personnes ont suivies cette formation et seulement
20 d'entre ces clients se sont à nouveau fait arrêtés en flagrant
délit ..., ce qui ne dit que peu sur le taux de récidive réel.
Certaines femmes policiers, vêtues de façon sexy, piègent
les clients aussitôt embarqués par d'autres policiers à l'affût.
Les prostituées protestent parce que cette méthode a tendance à
décourager les clients, d'autant qu'en cas de récidive la police
publie le nom des clients sur un site internet ... Les résultats
de cette méthode - contestables à bien des égards - semblent
très mitigés : la prostitution n'a pas disparu, elle est juste moins
voyante et utilise d'autres méthodes de recrutement des clients (annonces
avec téléphone, internet). (TF1, reportage à Toronto
"Prostitution : l'Ecole des Clients", samedi 18 janvier 2003). 2ème
Congrès International Francophone sur les Violences Sexuelles
Le congrès se tiendra du 7 au 9 mai 2003 à Bruxelles (Belgique).
Le thème est : l'articulation des pratiques. Frais d'inscription pour 3
jours : 300 €, étudiants 200. Possibilités d'inscription pour
1 ou 2 jours seulement. Renseignements : http://www.cfwb.be/dgde
ou écrire à : Secrétariat du Congrès - Christelle
Triffaux, Viviane Dury - Rue de l'Association, 11 - B-1000 Bruxelles - christelle.trifaux@cfwb.be
et viviane.dury@cfwb.be Le
Vatican part en guerre contre les lois sur l'IVG, l'euthanasie, les homosexuels
...
Dans une note de 15 feuillets rendue publique par le Vatican le 16 janvier 2003
et signée du cardinal Ratzinger, gardien de la doctrine catholique, l'Eglise
dénonce le "relativisme moral" qui serait devenu le principal
critère des choix politiques et une menace pour la démocratie. Les
catholiques, rappelle cette note, ont le devoir de "s'opposer de manière
précise à toute loi qui s'avère un attentat contre la vie
humaine". C'est contre les lois (votées ou à venir) qui
autorisent l'avortement, l'euthanasie active (ce sont surtout ici les Pays-Bas,
la Belgique et l'Australie qui sont visés), les unions homosexuelles et
les manipulations génétiques que le Vatican mène la guerre.
Sur de tels sujets, l'engagement des catholiques ne doit souffrir aucune "dérogation",
aucune "exception", aucun "compromis". Il en va de "l'essence
même de l'ordre moral". Selon Le Monde du 18 janvier 2003, ce texte
- très musclé - pose à nouveau la question de la limite de
l'intervention du magistère catholique dans la législation des Etats.
Les voix ne manqueront pas pour critiquer une Eglise qui outrepasse son statut
d'autorité morale et développe une conception bien singulière
de la laïcité. La
spécialité de gynécologie médicale enfin re-créée
Extrait du bulletin de SOS Sexisme http://sos.sexisme.net
Cher-e-s Ami-e-s, J'ai l'immense plaisir de vous faire part de la parution
au JO du 1er février du décret présenté par M. Mattéi
et qui crée une nouvelle discipline d'Internat appelée : "Gynécologie
Médicale". Je rappelle que cette spécialité avait disparu
du cursus universitaire il y a plus de 20 ans et que depuis 5 ans le Comité
de Défense nous avions fondé (CDGM), Dominique Malvy, Claude Groussin
et moi, s'était donné pour buts essentiels, la restauration de cette
spécialité dédiée au suivi des femmes et le maintien
de l'accès direct à la consultation de gynécologie sans pénalité
de remboursement. Notre lutte n'est cependant pas terminée car comme
vous le savez toutes et tous, les textes sont une chose, leur application en est
une autre. Dre Gisèle Jeanmaire - gise@wanaddo.fr Risques
accrus de suicide parmi les lesbiennes
La fréquence des tentatives de suicide parmi les lesbiennes est plus élevée
que chez les autres femmes en France, selon Le Monde du 5 février dernier.
C'est que révèle la première étude à s'intéresser
aux rapports entre homosexualité et suicide, à paraître courant
2003. Les chercheuses, Brigitte Lhommond et Josèphe Saurel Cubizolles,
respectivement sociologue au CNRS et épidémiologue à l'INSERM,
ne veulent pas encore dévoiler de chiffres précis mais la tendance
serait nette. Ce résultat s'expliquerait d'une part en raison des violences
physiques ou sexuelles que ces femmes connaissent au cours de leur vie et, d'autre
part, par un mal-être plus fréquent ainsi qu'à des discriminations
plus présentes. Par ailleurs, les femmes homosexuelles consomment plus
de drogues et celles ayant été attirées par des personnes
de même sexe souffrent plus souvent de détresse psychologique. La
mariage homosexuel autorisé en Belgique
Le mariage homosexuel est autorisé en Belgique depuis le vote intervenu
à la Chambre des députés le 30 janvier dernier. La Belgique
est le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, à adopter
une telle législation. Néanmoins, le texte est restrictif : les
droits de filiation et d'adoption ne sont pas reconnus aux couples réunissant
deux personnes de même sexe. Suisse
: haro sur les maris violents !
Un mari violent se verra dorénavant interdire l'accès à son
propre domicile. S'il récidive, il pourra aller en prison : une loi de
protection des femmes battues est entrée en vigueur le 1er janvier 2003
dans le canton de Saint-Gall. Une première du genre en Suisse, qui pourrait
inspirer d'autres cantons. Le temps des "Chérie, reviens à
la maison, je te jure que je ne te frapperai plus" est révolu, remarque
le quotidien "Le Temps" de Genève. "Désormais,
depuis le 1er janvier, c'est l'agresseur qui est dans l'obligation de quitter
le domicile conjugal", du moins dans le canton de Saint-Gall, en Suisse.
L’exemple est venu d'Autriche qui a adopté en 1997 une loi permettant d'expulser
de chez eux les auteurs de violences sur leurs compagnes. Cette loi est devenue
en quelques années, pour de nombreux travailleurs sociaux européens,
le modèle à suivre. Le canton de Saint-Gall est le premier à
lui emboîter le pas. L’Allemagne, l'Italie, la Hollande et le Luxembourg
sont en train de réfléchir à des projets similaires. Lucienne
Gillioz, responsable d'un programme d'aide aux femmes victimes domestiques à
Genève, explique au "Temps" qu'"il est injuste de voir les
victimes subir le traumatisme de la fuite alors que l'agresseur reste tranquillement
assis chez lui". D'où ce renversement des rôles proposé
par la loi de Saint-Gall. Dans ce canton, plus de 1000 femmes par an et autant
d'enfants se réfugient, après avoir subi des violences domestiques,
dans des foyers spécialisés qui manquent souvent de place. Les
associations venant en aide aux femmes battues ont accueilli favorablement cette
disposition légale. Quelques bémols viennent tempérer cependant
l'enthousiasme général : "le risque de vengeance, donc de violence
plus grave, est accru, car l'agresseur sait où trouver sa victime",
note "Le Temps". La mise en place des dispositions légales nécessitera
également un grand travail d'accompagnement de la part de ces associations.
"Une loi comme celle de Saint-Gall ne sert à rien si elle n'est pas
accompagnée d'une structure de soutien", précise Claudia Meyer
responsable d'un foyer d'accueil à Fribourg, "notre travail restera
le même, il nous faudra seulement rencontrer des victimes chez elles".
Anne Collet, Courrier International du 11 novembre 2003. Bulletin d'info de SOS
Sexisme http://sos.sexisme.net La
Marche des Femmes contre les ghettos et pour l'égalité
La Marche des Femmes s'est élancée ! Pendant plus d'un mois (jusqu'au
8 mars), une dizaine de marcheuses vont traverser plus de 20 villes partout en
France pour dénoncer les violences, le sexisme, le machisme de l'entourage
familial, la pression sociale des quartiers au quotidien, etc. Au programme dans
les villes concernées : débats, actions, revendications. http://www.macite.net/
est le site de la marche des femmes, à travers lequel vous pourrez suivre,
dialoguer et soutenir les marcheuses. Continuez à signer l'Appel "Ni
Putes, ni Soumises" ! Voir
ici, sur le site sosfemmes.com. |
27
janvier 2003 Quoi
de neuf sur le site ? Création
de 4 pages afin de présenter les
nouvelles activités de l'association, mise à jour du chapitre
Missions et activités et de l'organigramme
de la rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil. Nouveaux
témoignages : Message
53. Cela aurait pu vous arriver. Le bourreau de "Mysticblue" est
inculpé de viols, actes de barbarie, torture et violences habituelles sur
concubin, il est en détention provisoire. Mysticblue raconte. Question
53. Comment protéger ma fille de son père ? Cette femme n'a
jamais poursuivi son ex-mari pour les violences subies mais désormais sa
fille est en danger lorsqu'il la garde. Question
54. Etait-ce un viol ? Cette jeune femme se demande si ce qu'elle a vécu
est un viol. Sites
à signaler Excellente
inititiative que celle de Romy Duhem-Verdière qui a ouvert un espace permanent
sur le net pour non seulement faire connaître le 8 mars, Journée
Internationale des Femmes, mais aussi y publier toutes les initiatives qui ont
lieu à cette date : http://8mars.online.fr/
Le comité de
soutien à Ingrid Betancourt (l'association Ingrid pour la paix), enlevée
en Colombie par les FARCs en février 2002, nous signale l'existence de
son site http://www.betancourt.info.
Femmes musulmanes : les oubliées du Conseil Français du Culte Musulman
... Les Fondations du Conseil Français du Culte Musulman
voulu par le ministre de l'Intérieur Sarkozy sont posées mais les
femmes musulmanes sont les grandes oubliées de cette future assemblée.
Choisie au titre des personnalités qualifiées, Betoule Fekkar Lambiotte,
inspectrice de l'Education Nationale, rappelle qu'à chaque fois qu'elle
a eu l'occasion de demander une représentativité accrue des femmes
lors de la consultation sur l'Islam, elle était "l'objet de sarcasmes",
rapporte Le Figaro Magazine. Néanmoins, grâce au soutien de la Mosquée
de Paris et de Nicolas Sarkozy, les portes du conseil d'administration devraient
s'ouvrir à cinq femmes. En plus du poids de la tradition, les femmes
musulmanes devront aussi affronter la complexité du mode de scrutin retenu.
En effet, son socle reste la mosquée, dont elles sont exclues de fait :
Nouara Recham (association Femmes Musulmanes de l'Est) dit que, "dans l'Islam,
rien n'interdit aux femmes de s'y rendre pour prier (mais) j'ai essayé
d'y aller, on m'a rejetée." Au sein du bureau du Conseil, aucune
femme ne devrait être appelée à siéger. Nouvelles
Questions Féministes
La reparution, après une interruption d'un an, de la plus importante des
revues du féminisme de l'espace francophone est un événement
notable, compte tenu de la qualité des recherches et des articles publiés.
Dans non numéro 2, NQF revient sur le débat d'actualité autour
de la prostitution en donnant notamment la parole à Cathy, une ex-prostituée,
et en publiant une analyse de Lilian Mathieu sur la "prostitution, zone de
vulnérabilité" qui conteste les thèses des abolitionnistes
comme des défenseurs de la prostitution "librement choisie" ...
D'autre part, la revue traite des problèmes de la garde parentale, des
nouveaux pères et de la violence patriarcale. Nouvelles Questions
Féministes, 3 numéros par an, abonnement un an 48 €.
LIEGE-ISCM, BFSH2, 1015 Lausanne, Suisse. La
Pologne, l'avortement et l'intégration à l'Union Européenne
Alors que le Parlement Européen a adopté en 2002 une résolution
préconisant la légalisation de l'avortement dans tous les Etats
membres (Cf. notre bulletin du 28 août 2002),
le cardinal Joseph Glemp, archevêque de Varsovie, demande que l'Union Européenne
autorise la Pologne à conserver sa législation en la matière.
Il s'oppose ainsi au ministre polonais des affaires étrangères qui
estime qu'une telle clause n'est pas nécessaire. La Pologne n'autorise
aujourd'hui l'avortement que pour sauver la vie de la mère ou pour préserver
sa santé. Les
entreprises incitées à l'égalité hommes-femmes
Le gouvernement veut créer un label pour les entreprises qui favorisent
l'égalité professionnelle. Celle-ci est en effet bien mal en
point : la différence de rémunérations entre les hommes et
les femmes reste en moyenne, tous emplois confondus, de 25 % ; les femmes sont
davantage touchées par le chômage des jeunes de moins de 25 ans ;
elles représentent 80 % des personnes qui gagnent moins que le Smic
et 85 % de celles qui travaillent temps partiel. Par ailleurs, dans le secteur
privé, 7 % seulement des femmes font partie de l'encadrement supérieur
des 5000 plus grandes entreprises françaises ; dans le secteur public,
elles occupent 13 % des postes supérieurs alors qu'elles représentent
57 % des effectifs [source des chiffres : La Croix 19.12.02]. Nicole Ameline,
ministre déléguée à la parité et à l'égalité
professionnelle, souhaite remédier à cet état de fait en
incitant les partenaires sociaux afin qu'ils négocient ensemble un accord
interprofessionnel qui s'appliquerait ensuite à toutes les branches et
dans toutes les entreprises. Cinq thèmes seront inscrits au menu de ces
discussions : la réduction des inégalités salariales, l'accès
plus grand des femmes à la formation continue, la mixité de certaines
filières professionnelles aujourd'hui presque exclusivement composées
d'hommes, la meilleure articulation entre les temps familiaux et les temps de
travail, et, enfin, le déroulement de la carrière de sorte que les
interruptions dues aux maternités soient moins pénalisantes.
En 1989, un premier accord interprofessionnel s'était révélé
une pure pétition de principe ... sans aucun effet, donc. La ministre,
qui envisage de créer un label de qualité récompensant les
entreprises favorisant la place des femmes, fera-t-elle mieux ? Rosenstrasse
: ces épouses allemandes qui ont défié le régime nazi
Ronsenstrasse, c'est le film que tourne Margareth von Trotta, du nom de
la rue où est implantée cette synagogue de Berlin dans laquelle,
le 27 février 1943, les nazis enfermèrent en attente de déportation
les maris juifs de femmes allemandes non juives. Plusieurs dizaines de ces femmes,
aussitôt, se rassemblent devant la synagogue, en plein hiver qui est glacial,
pour empêcher le départ et réclamer la libération de
leurs époux. Chaque jour elles sont plus nombreuses et le 6 mars Goebbels
cède et libère les hommes. Un convoi déjà en route
vers les camps d'extermination est ramené en gare de Berlin. C'est
la seule manifestation populaire contre la déportation qu'a connu l'Allemagne
du IIIème Reich et ces femmes ont eu raison de la détermination
nazie ... Planning
Familial et médicaments génériques
Communiqué du Mouvement Français pour le Planning
Familial C'est avec consternation que le Mouvement Français
pour le Planning Familial a appris l'échec des négociations de l'OMC
concernant l'accès aux médicaments génériques pour
les pays les plus pauvres sans capacités pharmaceutiques. Investi dans
la lutte contre le sida, plus particulièrement en direction des femmes,
premières victimes de l'épidémie dans le monde, et constatant
dans ses programmes internationaux les ravages de l'épidémie et
le non accès aux traitements qui dans les pays occidentaux préservent
la vie d'un million de malades, le MFPF exige que le gouvernement français
et que les instances européennes au sein desquelles il est représenté
fassent tout ce qui est en leurs pouvoirs pour inciter les Etats-Unis à
revoir leur position dans le sens d'une plus grande humanité. L'attitude
de blocage des USA tant sur le plan de l'accès aux génériques
que sur la santé reproductive telle qu'elle s'est manifestée à
Bangkok met en jeu la vie de millions de personnes pour des intérêts
strictement économiques. Cette position inacceptable doit être
dénoncée et combattue dans toutes les instances internationales.
http://www.planning-familial.org L'Italie
pourrait interdire la prostitution de rue et réouvrir les maisons closes
Quarante-quatre ans après la fermeture des maisons closes en Italie, un
projet de loi se propose d'autoriser l'exercice de la prostitution dans des appartements
: les personnes, hommes ou femmes, devront être majeurs, s'associer en coopérative
et ne pas être plus de trois par appartement. Par ailleurs, le dispositif
se propose surtout d'interdire le racolage sur la vie publique, des amendes dissuasives
(de 200 à 3.000 ) pouvant être infligées tant aux prostitué-e-s
qu'à leurs clients. En cas de récidive, les prostitué-e-s
seront passibles de 20 à 60 jours de prison. Selon Le Figaro
(4-5 janvier 2003), l'Italie compterait 70.000 prostitué-e-s et travestis,
la moitié d'entre eux au moins seraient des étrangers clandestins
et 40 % mineurs. Le projet de "prostitution légale en appartements"
vise bien entendu à "éliminer" les prostitué-e-s
clandestin-e-s qui ne pourront prétendre à "bénéficier"
du dispositif. Le gouvernement imagine que seulement 35.000 personnes se regrouperaient
en appartements et que les autres iront sans doute grossir le flot de ceux qui
se prostituent déjà dans les hôtels, nights-clubs et autres
salons de massage. La gauche s'est vigoureusement prononcé contre le
projet de loi. L'Eglise s'est indigné ; pour l'Osservatore Romano,
le projet de loi "ouvre une brèche dangereuse sans affronter le problème
de la prostitution sur le fond." Quant à la revue des jésuites
Civilta Cattolica, elle se demandait il y a peu si la réouverture
des maisons closes sous forme d'appartements coopératifs ne serait pas
après tout "un moindre mal". Condamnée
pour négligence éducative
Isabelle, 42 ans, employée communale à Bourg-en-Bresse, n'avait
jamais entendu parler de l'article 227-17 du code pénal, jamais cette mère
de 3 enfants n'aurait pensé être traduite devant un tribunal pour
les "bêtises" de ses ados, encore moins être condamnée
par le tribunal à un mois de prison avec sursis assorti de 3 ans de mise
à l'épreuve pour "négligence délibérée
et répétée" dans l'éducation de ses deux aînés
de 14 et 16 ans. Que dit cet article du code ? Ceci : "le fait par le
père ou la mère légitime, naturel ou adoptif, de se soustraire
sans motif légitime à ses obligations légales au point de
compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou
l'éducation de son enfant mineur est puni de 2 ans d'emprisonnement et
de 200.000 F d'amende." (~ 30.000 ). Vol de mobylettes, incendie
de poubelles, dégradations, ... des faits qui se répètent
depuis des mois et dont se sont rendus coupables les deux ados. Chez Isabelle,
qui élève seule ses 3 enfants, ce sont eux qui font la loi. Après
plusieurs avertissements, le procureur de la République de l'Ain a décidé
de poursuivre Isabelle qui se dit dépassée par l'éducation
de ses enfants depuis le départ de son concubin. La condamnation ne
sera pas portée sur le casier judiciaire d'Isabelle. Le procureur espère
que cette épreuve tant pour le mère que pour les enfants, malgré
la légèreté de la peine, ait une valeur pédagogique.
"Le fait de savoir que leurs parents peuvent avoir des ennuis à cause
d'eux va peut-être en faire réfléchir quelques-uns,"
a-t-il déclaré. Le père des adolescents, qui refuse de
verser une quelconque pension alimentaire et dont le tribunal a rappelé
"la violence destructrice", a été déchu de l'autorité
parentale sur les deux enfants concernés : il ne peut donc être poursuivi
sur le même chef ... Loi
Sarkozy et violences conjugales
Communiqué de presse de la Fédération
Nationale Solidarité Femmes. Le projet de loi Sarkozy
est à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale. Il a suscité
des réactions d’associations, syndicats et partis qui ont manifesté
à juste titre contre la répression accrue contre les pauvres, les
jeunes issus de l’immigration, les prostituées. Le projet en effet montre
du doigt les délinquants ou "nouveaux délinquants" contre
lesquels il faudrait protéger la société, avec plus de sévérité
et d’efficacité. Mais il se trompe plusieurs fois de cible. Les prostituées,
victime des violences des proxénètes, de leurs réseaux et
des clients seront donc confondues avec ces derniers et poursuivies par la police
et la justice. Pour la Fédération Nationale Solidarité
Femmes, il semble cependant intéressant de voir mentionnées dans
les délits à réprimer "les violences conjugales",
qui touchent 10 % de la population féminine à tous les niveaux sociaux
et ont un impact durable sur les enfants qui en sont témoins ou victimes.
En effet aujourd’hui seules 6 % des plaintes aboutissent à des procédures
et bien des femmes sont même découragées de le faire par les
autorités, leur entourage ou leur médecin. Ce n’est d’ailleurs pas
une décision facile à mettre en œuvre, quand elles vivent encore
avec le conjoint violent. Dans le cadre de la loi Sarkozy, il n’est pourtant
pas dit, à la différence des autres délits, que les auteurs
seront davantage poursuivis ou plus souvent arrêtés et que les plaintes
seront prises au sérieux. Ils ne sont pas mentionnés. Il est dit
que des centres d’accueils seront développés pour les femmes et
les enfants. Curieux changement de ton… Les centres sont certes nécessaires
et leurs moyens très insuffisants. Il en faudra toujours, mais il serait
plus juste d’écarter l’agresseur du domicile conjugal plutôt que
d’obliger les femmes à le lui laisser et à fuir avec leurs enfants.
Cette proposition est depuis longtemps sur le tapis. Certains Procureurs la mettent
courageusement en pratique à Marseille ou à Paris. Le 25 novembre
2002, Mme Ameline, Ministre Déléguée à la Parité
s’en est fait l’écho. Nous attendons toujours qu’elle soit comprise et
fasse partie de la panoplie de mesures d’aides aux victimes, promues par M. Perben.
Encore faut-il que les associations qui s’y emploient soient entendues et soutenues
dans toutes les régions et de façon durable. Ce n’est pas le cas.
Pourtant, il y a du pain sur la planche, car pour 25% des femmes, selon un rapport
de Conseil de l’Europe, au moins une fois dans leur vie, "foyer" rimera
avec "danger". Act
Up repeint l'ambassade de Suède
Le 15 janvier dernier, des militants d'Act Up ont maculé les murs et les
grilles de l'ambassade de Suède, rue Barbey-de-Jouy à Paris pour
protester contre la condamnation en Suède d'une femme séropositive
pour avoir eu des relations sexuelles non protégés. La Suède
pratique la méthode du tracking qui consiste, lors quelqu'un se
révèle infecté par le VIH, à rechercher ses partenaires
sexuels ... On voit le résultat. En France, quelques plaintes pour
empoisonnement ont visé à faire condamner le partenaire sexuel qui
aurait contaminé le-a plaignant-e. Aucune n'a jamais conduit à une
condamnation pour deux raisons essentielles : d'abord, il est très difficile
sinon impossible de démontrer l'antériorité d'une infection
par rapport à une autre ; ensuite, il est très difficile sinon impossible
de prouver que telle personne infectée est plutôt qu'une autre à
l'origine d'une contamination. La
Mutuelle des Etudiants lance une campagne anti-sexiste.
Cette campagne intitulée "Le respect, c'est mutuelle" fait suite
à une enquête réalisée par la LMDE en mars 2002. Celle-ci
révèle que dans les universités françaises, par exemple,
40 % des étudiants ignorent le moyen de contraception utilisée par
leur partenaire, que les étudiantes craignent les agressions en cité
universitaire et se sentent coupables de ne pas dire oui à tout tandis
que les étudiants redoutent quant à eux leur manque de performance ...
Le 22 mars 2003 seront organisées des assises nationales à Paris.
Un libre blanc devrait être édité à la suite. |
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