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31
décembre 2008
Quoi
de neuf sur le site
Création
d'une nouvelle page, violences
> les conséquences, qui traite des psychotraumatismes,
rubrique violences conjugales, et
ajout du même texte à la page violences
sexuelles : les conséquences, rubrique viol
Elle
l'aime, un poème de Claudie Becques, rubrique infos temporaires,
décembre 2008
Mise à
jour et ajout de 15 nouveaux contacts à la page hommes
ou femmes auteurs de violences (associations assurant la prise en
charge d'hommes et de femmes auteurs de violences), révision
de l'annuaire
des lieux d'accueils et des centres d'hébergements, rubrique
liens, contacts
Les nouveaux
témoignages retenus ce mois :
417. Une
très bonne réputation. B. a été victime
d'attouchements.
418. Maladie
du couple. La belle-fille de Geneviève a quitté le
domicile conjugal.
419. Papa
désabusé. Cet homme a été accusé
de violences conjugales.
420. Séparation
des biens. Un divorce après un abandon de domicile conjugal,
cette femme demande conseil.
421. Pleurer
sans savoir pourquoi. Cette jeune fille a subi une relation très
traumatisante ...
422. Mon
esprit est détaché de mon corps. Sydney a été
violée.
423. J'ai
une telle haine contre moi. June n'est jamais parvenu à dire
à son thérapeute qu'elle avait été violée
par son demi-frère.
424. Tant
pis pour moi ? Elise vit avec un compagnon violent et manipulateur.
425. Un
raz de marée émotif m'a submergé. Vanessa est
en train d'échapper à l'emprise de son conjoint après
des années de violences psychologiques.
426. Je lui
ai dit de frapper plus fort. Vivant en Afrique, cette femme victime
de son mari et très isolée ...
427. Ecrire,
sans cesse écrire. Les ravages de l'inceste.
Les
bonnes pages
Le
site "Femmes et sida" http://femmesida.veille.inist.fr/
est un site d’actualité créé à l’initiative
du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut
de l’information scientifique et technique (INIST) pour répondre
aux interrogations des professionnels de santé et du grand public,
soucieux de diversifier leurs sources. Il mutualise l’information scientifique
validée, issue des sources Internet et documentaires en s’intéressant
plus particulièrement aux spécificités féminines
de l’infection à VIH.
Suppression
de la demi-part des parents isolés
Dans un communiqué du 10 décembre 2008 rapporté
par le bulletin du Service des Droits des Femmes et de l'Egalité,
la présidente de la délégation du Sénat
aux droits des femmes et à l’égalité des chances
entre les hommes et les femmes, déplore "l’adoption par
le Sénat d’un amendement (amendement du sénateur UMP Philippe
Marini au budget 2009) qui prévoit la suppression progressive
de la demi-part supplémentaire jusqu’alors accordée aux
parents isolés, célibataires, veufs ou divorcés,
qui ont élevé seuls leurs enfants". Michèle
André souligne que "les femmes représentent en effet
la très grande majorité de ces parents isolés et
du fait, notamment, du temps qu’elles ont consacré à l’éducation
de leurs enfants, leurs carrières sont le plus souvent incomplètes
et moins bien rémunérées que celles des hommes".
Elle estime que "il est tout à fait justifié de leur
reconnaître, une fois leurs enfants devenus majeurs, une compensation
qui vient prendre en compte le temps qu’elles ont consacré à
une activité certes non rémunérée mais cependant
indispensable à la société : l’éducation
de leurs enfants". Et d’espérer que "la commission
mixte paritaire permette de revenir sur une disposition qui, si elle
était définitivement adoptée, pénaliserait
principalement des femmes à faibles revenus". Selon une
dépêche de l’Agence France Presse, Marie-Jo Zimmermann,
présidente de la délégation aux droits des femmes
de l'Assemblée nationale a également diffusé un
communiqué. Selon elle, "la suppression de la demi-part
fiscale à un parent ayant vécu seul avec un enfant à
charge, 'au motif que cet avantage fiscal est injuste', relève
d'une vision à court terme de ce que signifie élever un
enfant". "Cette mesure touche les familles monoparentales,
alors que 30% d'entre elles vivent déjà en dessous du
seuil de pauvreté", dit-elle, "la moitié des
mères élevant seules des enfants travaillent à
temps partiel et ont donc des revenus diminués d'autant".
Et d’ajouter que "cette suppression va pénaliser également
les femmes les plus âgées, c'est-à-dire celles qui
reçoivent les plus petites retraites".
En
Savoie, les procédures judiciaires pour faits de violences conjugales
ont doublé en sept ans
Selon le Dauphiné Libéré du 3 décembre 2008,
la courbe tendancielle du nombre de procédures judiciaires initiées
en Savoie pour faits de violences conjugales montre que de 400 à
600 par an en moyenne au début des années 2000, celles-ci
s'élèvent à 866 en 2007. Une estimation récente
de l'association "SOS Femmes Violences" laissait entendre
que sur Chambéry, environ 2000 femmes seraient victimes de violence
physique, psychologique, morale ou encore économique. Quant aux
deux officiers de gendarmerie, statistiques en mains, ils ont fait état
d'une hausse de 15 % des interventions.
L'exploitation
sexuelle de mineurs se mondialise
Douze ans après le premier congrès, à Stockholm
(Suède) en 1996, les 3.000 représentants de gouvernements,
associations et organisations internationales de 137 pays, ont évoqué
l'exploitation sexuelle non commerciale des enfants, rapporte Le Monde
du 28 novembre 2008. "C'est un tournant, estime Jacques Hintzy,
président d'Unicef France, après avoir abordé la
prostitution et les trafics, nous allons plus loin dans le cercle des
proches de l'enfant." L'Organisation des Nations unies estime que
150 millions de filles et 73 millions de garçons dans le monde
ont subi, au moins une fois, des violences sexuelles. Un mineur sur
dix dans les pays occidentaux, précise le Conseil de l'Europe.
Depuis le précédent congrès, au Japon en 2001,
la pédophilie sur Internet s'est amplifiée et préoccupe
les personnes engagées dans cette lutte, comme la reine Silvia
de Suède et sa fondation, World Childhood : "Internet est
un instrument fantastique, mais aussi dangereux, a-t-elle souligné,
maintenant qu'il entre dans les pays du tiers-monde." Le Brésil
vient d'augmenter les contrôles et les peines visant les pédophiles
qui sévissent sur Internet. Une commission parlementaire avait
identifié les comptes de 805 abonnés du portail de discussion
Orkut où des images de pornographie infantile étaient
accessibles, obligeant le serveur Google Brasil à dénoncer
des communautés qui proposaient le matériel interdit.
Mais l'évolution des technologies facilite la circulation anonyme
d'images, alors que les téléphones portables permettent
un contact direct avec un mineur. Peu de gens seraient impliqués
dans ce "commerce", mais Interpol a déjà répertorié
20.000 enfants utilisés dans le matériel pornographique.
Les lois ne sont pas toujours adaptées aux réseaux éparpillés
sur la planète. L'arsenal législatif a en revanche été
très utile contre le tourisme sexuel. La lutte se poursuit, les
"enfers" comme Bangkok font place à une multiplication
des destinations, la dernière à la mode serait Madagascar.
La
Grande-Bretagne renforce la loi sur le mariage forcé
Euronews a annoncé le 25 novembre 2008 que la Grande-Bretagne
renforçait sa loi sur le mariage forcé. Selon Euronews,
"Londres donne notamment des pouvoirs renforcés à
la justice, pour protéger les victimes potentielles et empêcher
leur départ contraint à l’étranger". Et de
souligner que "avec la nouvelle loi britannique, toute personne
qui oblige au mariage forcé risque jusqu‘à deux ans de
prison. Une mesure, qui l’espère le gouvernement, saura dissuader,
autant que ces campagnes contre le mariage sans amour".
10.000
femmes sur le banc des accusés
Selon Courrier International du 27 novembre 2008, une polémique
inédite secoue les tribunaux de l’Etat du Mato Grosso do Sul
(Brésil). La justice entend actuellement de nombreuses femmes
accusées d’avoir avorté dans une clinique de Campo Grande,
la capitale régionale (l’avortement est interdit au Brésil
: on estime à 1 million par an le nombre de femmes recourant
clandestinement à une IVG). Au total, 1.500 personnes seraient
impliquées dans cette affaire et font l’objet d’une enquête
: 150 accusées ont été placées en détention
par le procureur de l’Etat en juillet, et 37 d’entre elles ont été
jugées, dont 26 condamnées à des peines diverses.
Les peines prononcées par le juge Aluízio Pereira dos
Santos révoltent les mouvements féministes, les organisations
de défense des droits de l’homme, ainsi que certains juges progressistes.
Le magistrat affirme qu’il est nécessaire de fouiller dans la
vie privée de ces femmes pour vérifier les détails
de leur vie sexuelle. Il raconte qu’il doit souvent convoquer les maris,
les ex-amants et les proches, et exiger l’examen du "corps du délit",
alors qu’il est impossible de prouver la pratique d’une IVG – et a fortiori
d’une IVG remontant à sept ou huit ans. L’une des accusées
a pu échapper aux sanctions en apportant la preuve qu’elle avait
renoncé à avorter après avoir rempli sa fiche d’hospitalisation.
Elle a présenté son fils au tribunal, dont l’âge
est compatible avec la date figurant sur le dossier médical.
Affaire classée, donc. Regina Márcia Rodrigues, chargée
des enquêtes, affirme que la peur incite la plupart des femmes
à confirmer le délit, ce qui permet à la justice
de se saisir de leur dossier. L’affaire a été révélée
en avril 2007, lorsque le procureur de l’Etat a mis en accusation près
de 10.000 femmes pour avoir interrompu leur grossesse entre 2000 et
2002 avec l’assistance de la doctoresse Neide Motta Machado, anesthésiste
et propriétaire de la clinique du centre de Campo Grande. La
dénonciation repose sur l’examen des dossiers médicaux
saisis dans l’établissement. Le 21 novembre, 7.698 de ces femmes
ont été relaxées car leurs avocats ont pu faire
valoir la prescription du "crime".
Les
Marocaines déçues par l'application du code de la famille
Presque cinq ans après sa promulgation, la nouvelle moudawana
(code de la famille) fait l'objet d'un certain désenchantement
au Maroc, rapporte Le Monde du 27 novembre 2008. Le fossé reste
énorme entre l'esprit et la pratique, dans ce pays où
les traditions sont puissantes et où l'on compte encore 42 %
d'analphabètes. Les associations féminines s'avouent fatiguées.
Aucune ne nie, pourtant, que la réforme annoncée par le
roi Mohammed VI le 10 octobre 2003, et mise en oeuvre quatre mois plus
tard, a constitué une révolution. Si l'on excepte la question
de la polygamie (interdite en Tunisie depuis le président Habib
Bourguiba), les Marocaines sont aujourd'hui au même niveau que
les Tunisiennes, les pionnières du monde arabo-musulman en matière
d'égalité des sexes. Depuis février 2004, les femmes,
au Maroc, n'ont plus besoin de tuteur pour se marier. Elles ont le droit
de demander le divorce, autant que les hommes. En cas de séparation,
elles ne sont plus jetées à la rue avec leurs enfants,
et peuvent prétendre à une pension alimentaire, ainsi
qu'à la moitié des biens acquis par le couple durant leur
vie commune. Enfin, la polygamie, soumise à des conditions très
restrictives, devient exceptionnelle. Mais les pesanteurs sociales,
plus que la religion, retardent l'application de la réforme.
Le mariage des adolescentes en est l'illustration. L'âge minimum
pour convoler est 18 ans. Mais la pauvreté et l'abandon
scolaire des filles poussent souvent les pères à réclamer
des dérogations, lesquelles sont laissées à l'appréciation
des juges. En 2007, huit demandes sur dix ont été satisfaites,
ce qui fait que "l'autorisation du mariage des mineures est devenue
la règle et non l'exception", dit Faouzia Assouli, secrétaire
générale de la Ligue démocratique de défense
des droits des femmes (LDDF) à Casablanca. Aujourd'hui encore,
un mariage sur dix, au Maroc, concerne une adolescente de 15 ou 16 ans,
parfois même de 13 ou 14 ans. "Beaucoup de juges n'appliquent
pas la réforme, soit parce qu'ils y sont hostiles, soit parce
qu'ils n'ont pas été formés au nouveau code",
déplore l'avocate Zahia Ammoumou.
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30
novembre 2008
Quoi
de neuf sur le site
Mise à
jour de la page violence
conjugale, les chiffres, rubrique violences
conjugales
En prévision
de la prochaine ouverture d'une maison relais, publication d'une page
de présentation de la mission ainsi que des règlement
de fonctionnement, dossier de demande d'admission, contrat d'occupation
et règlement de la commission d'admission, rubrique tout
sur SOS FA
Les nouveaux
témoignages retenus ce mois :
412. Je
me sens lâche de ne pas partir. Une vie de couple très
éprouvante ... P. a besoin de soutien.
413. Je
ne sais pas pourquoi je me sens mal à l'aise. M. s'interroge
sur les suites de sa thérapie entreprise après sa séparation.
414. Je
sens le mal qui se réveille avec les cauchemars. Lara a été
violée par son mari, elle souffre de stress post-traumatique.
415.
J'en suis
à la cinquième main courante ... et la violence ne
s'arrête pas ...
416. Mon
courrier au Garde des Sceaux. H. donne de ses nouvelles.
Les
bonnes pages
Isabelle Affolter
vient de publier chez Erès Accueillir des femmes en détresse.
Le quotidien d'un centre d'hébergement. Isabelle Affolter
a créé et dirigé un Centre d’hébergement
et de réinsertion sociale pour femmes victimes de violences conjugales.
Elle est maintenant psychanalyste et formatrice de travailleurs sociaux.
Selon le résumé de l’éditeur, "dans les années
1980, des centres d’accueil pour femmes victimes de violences conjugales
fleurissent sur le territoire. Chaque institution est marquée
par les circonstances de sa naissance et par les hommes et les femmes
qui la font vivre, qu’ils soient professionnels ou usagers. Ce livre
raconte l’histoire d’un lieu, les histoires des femmes qui y sont passées
plus ou moins rapidement, qui y ont vécu parfois longtemps :
histoires de rencontres, de vie, d'amour, de folie, de mort."
Le laboratoire
pharmaceutique Abbott et l'association Sida Info Service lancent un
site Internet destiné à fournir aux personnes séropositives
les informations les plus récentes sur les traitements disponibles
aujourd'hui et dans le futur et à répondre aux préoccupations
ou difficultés qu'ils rencontrent dans leur vie quotidienne.
Espace d'échanges et d'informations, Vivre positif (www.vivrepositif.fr)
a été élaboré par un comité scientifique
composé de professionnels de santé spécialisés,
présidé par le Pr Jean-Marie Lang, président du
comité de coordination régionale de la lutte contre le
VIH (COREVIH, Alsace), en collaboration avec des
représentants associatifs de personnes vIvant avec le VIH. Le
site est construit autour de 8 thématiques : la maladie, la relation
aux autres, la sexualité, les problèmes liés à
l'apparence, les traitements, les droits, les voyages et les témoignages
de patients et de professionnels de santé.
Un outil pour
les écoles, reconnu d'intérêt pédagogique
par le ministère de l'Education nationale, 7
films vidéos et une base documentaire interactive pour penser
l'égalité, la parité et la mixité entre
filles et garçons. Un
outil vidéo et multimédia pour : sensibiliser
à l’égalité, à la parité et à
la mixité entre les filles et les garçons ; inciter
la réflexion sur les mécanismes à partir desquels
se transmet et se reproduit l’inégalité entre les sexes
; comprendre
les stéréotypes dans l’orientation scolaire et professionnelle,
la vie familiale et l’éducation ; expliquer
les causes historiques et culturelles de l’inégalité entre
filles et garçons. Démo en ligne. Lire
la suite.
Les outils pédagogiques
de l’égalité, toujours : pour réfléchir
à la prévention des violences et à l'éducation
à l'égalité entre les filles et les garçons,
la Délégation régionale aux droits des femmes et
à l’égalité en Rhône-Alpes a initié
un groupe de travail, auquel participe le rectorat de l’Académie
de Lyon ainsi que de partenaires institutionnels et associatifs. Fruit
de cette collaboration, un nouveau site sur internet vient de voir le
jour. Educogenre
propose de favoriser l'usage d’outils existants et de mutualiser les
expériences conduites dans ce domaine. Un moteur de recherche
permet de cibler la demande et d’accéder ainsi à un ensemble
de ressources : fiches, jeux, sites, DVD, vidéos… Les internautes
pourront également évaluer ces ressources en laissant
des commentaires.
http://www.educogenre.fr/
Les
derniers chiffres de l’OND
A quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre les violences
faites aux femmes, l'Observatoire national de la délinquance
(OND), département de l'Institut national des hautes études
de sécurité (INHES), a rendu public le 18 novembre son
4e rapport annuel. A l’occasion de cette publication, l’OND rappelle
son partenariat avec l’Institut national de la statistique et des études
économiques (INSEE) et souligne "que la disponibilité
rapide des statistiques sur la délinquance enregistrée
par rapport à celles des enquêtes de victimation ne leur
donne pas de prééminence sur ces dernières."
Dans ce nouveau rapport, les évolutions des faits constatés
en 2007 qui ont été publiées en janvier 2008, sont
comparées, pour les infractions qui le permettent, à celles
mesurées lors de l’enquête de victimation que l’INSEE a
mené de janvier à mars 2008. L’OND y analyse les résultats
des deux premières enquêtes du dispositif d’enquêtes
annuelles de victimation INSEE-INHES/OND, dans un article intitulé
Victimations subies en 2006 et 2007. Et de préciser que
"l’OND a un souci constant de transparence et de pédagogie.
Il fait toujours état des limites des chiffres dont il dispose.
C’est pourquoi les questions de méthode occupent une place importante
dans ses publications". Plusieurs journaux ont commenté
ces chiffres croisés. Libération, daté du 18 novembre,
titre sur la "violence à domicile pour une majorité
de femmes" et souligne que "l’auteur d’au moins un acte de
violence est le conjoint ou l’ex-conjoint pour 42,3 % des femmes victimes
et un membre de la famille pour 21,4 % d’entre elles". Pour l’Humanité,
daté du 19 novembre, les femmes sont les "premières
victimes de la violence". Le quotidien indique que l’enquête
de victimation "permet de donner la parole aux victimes qui ne
déposent pas forcément plainte auprès de la police
ou de la gendarmerie". L’Humanité estime également
que "la précarité" est "un facteur aggravant."
Synthèse
du rapport annuel de l’OND
Un
guide de prévention des mariages forcés à destination
des élus
A l'occasion de la Journée internationale contre les violences
faites aux femmes, la mairie de Paris a présenté un guide
de prévention des mariages forcés, destiné aux
maires, aux élus et aux agents de l'Etat civil qui les assistent.
"Ce guide que nous éditons à 2.000 exemplaires est
notamment destiné aux élus qui peuvent être en première
ligne face aux mariages forcés", a déclaré
mardi à Associated Press Fatima Lalem, adjointe chargée
de l'égalité entre les femmes et les hommes à la
mairie. L’agence précise que ce guide "donne la marche à
suivre en cas de suspicion : entretien séparé avec l'un
ou l'autre des futurs époux, et, si l'un réside dans un
pays étranger, audition par agent diplomatique ou consulaire
français en poste dans ce pays. En cas de preuves de contrainte
physique, il peut y avoir saisine du procureur de la République
habilité à faire opposition à l'union". Dans
son édition datée du 20 novembre, Le Monde annonce la
sortie du guide à la une et revient sur les mariages forcés.
Le quotidien souligne qu’entre le "chiffre maladroitement extrapolés
par le haut commissariat à l’intégration en 2003"
et les "quelques centaines de cas effectivement pris en charge
par les associations spécialisées", "nul ne
se risque à une évaluation". Et de citer la "seule
étude statistique menée en 2006 en Seine Saint-Denis".
A ce dernier propos, lire ici plus bas.
Rapport
Bérengère Poletti : des difficultés inquiétantes
d'accès à l'IVG
"Si nous n'y prêtons pas garde, la situation en matière
d'interruption volontaire de grossesse risque d'être catastrophique
dans les années qui viennent", prévient Bérangère
Poletti, députée (UMP) des Ardennes, citée par
Madame Figaro du 29 octobre 2008. La vice-présidente de la délégation
de l'Assemblée nationale aux droits des femmes a dressé
un état des lieux alarmant, mercredi 29 octobre 2008, à
l'occasion de la présentation de son rapport sur le suivi des
lois relatives à l'interruption volontaire de grossesse (IVG)
et à la contraception. Mme Poletti a dénoncé des
retards dans l'application des textes. Le décret ouvrant l'accès
à l'IVG médicamenteuse dans le cadre de la médecine
de ville, prévu par la loi du 4 juillet 2001, est paru le 1er
juillet... 2004. A peine plus de 5 % des cabinets médicaux ont
passé une convention avec un établissement de santé
pour pouvoir effectuer ces IVG. Quant au décret étendant
cette autorisation aux centres de santé et aux centres de planification
familiale, il n'est toujours pas paru. Un premier rapport sur le suivi
de cette loi avait déjà été présenté
en 2005. Il pointait le nombre insuffisant de médecins à
l’hôpital pour pratiquer l’IVG, ce qui poussait plusieurs milliers
de femmes à avorter à l’étranger, faute d’être
dans les délais. Le rapport préconise que les médecins
de ville soient conventionnés avec l’établissement hospitalier
le plus proche de leur cabinet pour pouvoir pratiquer l’IVG médicamenteuse.
Peu de généralistes le font et quand c’est le cas, ils
réservent leur accord à leur patientèle et ne vont
pas au-delà. Le rapport propose aussi de donner une place plus
grande aux sages-femmes sur cette question. Depuis la loi de 2005, elles
peuvent prescrire la contraception. Mais on a observé très
peu de changements. Elles pourraient prendre en charge globalement les
jeunes femmes sur la contraception et l’IVG médicamenteuse. Ceci
pourra être envisagé dans le cadre du projet de loi "Hôpital,
santé, patients et territoires", qui sera débattu
en janvier 2009.
Les
écarts de salaire entre les hommes et les femmes en 2006
L'étude de la DARES (direction de l'animation et de la recherche
des études et des statistiques) publié en octobre 2008
indique qu'en 2006, dans les entreprises de 10 salariés ou plus
du secteur concurrentiel, la rémunération brute totale
moyenne des femmes est inférieure de 27 % à celle des
hommes. L’écart est de 16 % quand on se réfère
au salaire horaire brut total, c’est-à-dire la rémunération
rapportée au nombre d’heures rémunérées,
pour les salariés dont le temps de travail est décompté
en heures. Pour le seul salaire horaire de base, l’écart est
moindre, les primes et la rémunération des heures supplémentaires
ou complémentaires accentuant légèrement l’écart
constaté au niveau du salaire horaire de base. Ces écarts
salariaux reflètent pour partie la répartition différenciée
des hommes et des femmes dans l’emploi. Les femmes sont moins souvent
cadres que les hommes et occupent moins souvent des postes qualifiés
ou avec des responsabilités d’encadrement. L’écart salarial
est plus élevé parmi les salariés les plus âgés
et parmi les plus diplômés. Il est également marqué
parmi les cadres et parmi les ouvriers. Les écarts de salaire
horaire sont aussi plus importants dans les secteurs les plus féminisés
où les femmes sont moins nombreuses que les hommes aux postes
les plus rémunérateurs. Même à caractéristiques
voisines, les femmes ont des salaires horaires inférieurs en
moyenne à ceux des hommes. Les différences de caractéristiques
propres aux salariés, aux entreprises ou aux emplois, recensées
dans cette étude, n’expliquent qu’un peu plus du tiers de l’écart
salarial entre les hommes et les femmes.
Rapport DARES : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2008.10-44.5.pdf
L'écart
entre les taux d'emploi des hommes et des femmes se réduit dans
l'UE 27
Selon un rapport publié par Eurostat, l'Office statistique des
Communautés européennes, basé sur les résultats
de l'enquête de 2007 sur les forces de travail, "l'écart
entre les taux d'emploi des hommes et des femmes se réduit dans
l'UE 27". Cette étude menée dans les 27 pays de l’Union
européenne montre également que "la part de l'emploi
à temps partiel est quatre fois plus élevée chez
les femmes que chez les hommes". Selon le communiqué diffusé
par Eurostat le 13 novembre, "en 2007, le taux d'emploi dans l'UE27
s'établissait à 72,5 % pour les hommes et à 58,3
% pour les femmes, contre respectivement 70,7 % et 53,6 % en 2000. Ceci
traduit une hausse des taux d'emploi sur cette période, tant
pour les hommes que pour les femmes, et un resserrement de l'écart
entre les taux des hommes et des femmes, l'écart passant de 17,1
points de pourcentage en 2000 à 14,2 pp en 2007".
Consulter
le communiqué et les principaux résultats sur le site
d’Eurostat
Parlement
européen : Stop à la violence domestique envers les femmes
!
La violence domestique est l'une des formes les plus répandues
de violation des droits de l'homme dans le monde. Une femme sur cinq
est victime de violences physiques au moins une fois dans sa vie et
une femme sur dix a déjà souffert d'abus sexuels avec
violence, selon le Parlement européen. C'est pour combattre ces
chiffres alarmants que le Conseil de l'Europe a lancé sa campagne
intitulée "Stop à la violence domestique envers les
femmes!" dont le but est de sensibiliser les populations mondiales
à cette réalité dérangeante. Dans le cadre
de cette initiative, le Parlement européen a accueilli le 13
octobre 2008 une audition publique organisée par la commission
des droits de la femme et de l'égalité des genre. La violence
conjugale se caractérise par une attitude violente. Celle-ci
peut prendre diverses formes telles que la violence physique ou sexuelle.
Mais il existe également d'autres cas, moins connus, et pourtant
fréquents. Le harcèlement psychologique, qui très
souvent prend naissance dans une situation de dépendance financière
à laquelle la victime ne peut mettre fin, en est un. A l'ouverture
de l'audition publique, la présidente de la commission des droits
de la femme et de l'égalité des chances, Mme Anna Zaborská
(Slovaque, membre du PPE-DE) a rappelé que l'objectif de la campagne
était de combattre la violence domestique sous toutes ses formes
en déclarant que : "par violence domestique, on entend violence
ou menace de violence physique, psychologique ou sexuelle". Elle
a également rappelé l'importance des mots d'Ingrid Betancourt
devant le Parlement, appelant à "construire une nouvelle
civilisation de l'amour". M. Jacques Barrot, vice-président
de la Commission européenne a souligné son "engagement
personnel" dans la lutte contre les violences faites aux femmes,
lutte qu'il a qualifiée de "combat pour les droits humains
fondamentaux". Il a également évoqué ses priorités,
parmi lesquelles figurent la lutte contre le mariage forcé et
l'exploitation sexuelle des enfants. Il a mis l'accent sur l'importance
de disposer "d'informations précises afin d'élaborer
de meilleures campagnes de sensibilisation et pour décider des
mesures appropriées"
http://www.europarl.europa.eu/news/public/story_page/014-40658-301-10-44-902-20081027STO40641-2008-27-10-2008/default_fr.htm
Des
directives législatives de l’ONU sur les violences envers les
femmes
Selon un communiqué de l’Organisation des Nations Unies daté
du 11 novembre, "un rapport publié conjointement par la
Division de la promotion de la femme des Nations Unies et par l’Office
des Nations Unies contre la drogue et le crime offre un catalogue de
bonnes pratiques conçues pour aider les États Membres
à renforcer leur législation existante et à développer
de nouvelles lois pour lutter contre la violence à l’égard
des femmes. Le rapport, intitulé Bonnes pratiques législatives
sur la violence contre les femmes fait suite à la réunion
d’un groupe d’experts sur ce sujet à Vienne du 26 au 28 mai dernier
et offre des directives, recommandations et commentaires, ainsi qu’un
cadre-modèle pour la législation à adopter dans
le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il fait
aussi le point des approches législatives les plus répandues
en la matière".
Lire
le communiqué et télécharger le rapport
Stéréotypes
et discriminations dans les manuels scolaires
La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour
l’égalité (HALDE) a fait réaliser une étude
sur la place des stéréotypes et des discriminations dans
les manuels scolaires de juin 2007 à mars 2008. Un groupe de
pilotage a été constitué pour mener à bien
ces travaux, avec la participation du ministère de l’Education
nationale, du Syndicat national des éditeurs, de la Délégation
interministérielle à la famille, de l’Agence nationale
de la cohésion sociale et l’égalité des chances,
de la Direction de l’accueil, de l’intégration et de la citoyenneté,
du Centre national de la documentation pédagogique, du Collectif
Education contre les LGBTphobies, du Service des droits des femmes et
de l’égalité (SDFE) et de la Ligue des droits de l’Homme.
Selon la HALDE, "en transmettant des savoirs, les manuels scolaires
proposent des représentations de la société. Ils
peuvent véhiculer des représentations stéréotypées
qui peuvent être à l’origine des discriminations. De manière
générale, l’étude relève la présence
de stéréotypes dans les manuels scolaires quelles que
soient les disciplines enseignées y compris l’éducation
civique". Parmi les différents thèmes étudiés,
la HALDE relève que "l’image des hommes et des femmes continue
de subir un traitement différencié moins valorisant pour
les femmes". Les résultats de l’étude conduisent
la HALDE à adresser des recommandations au ministère de
l’Education nationale et aux éditeurs pour corriger les stéréotypes
repérés et les prévenir dans les prochaines éditions.
Lire
le dossier de presse et télécharger le rapport sur le
site de la HALDE
Trafic
de bébés au Nigéria
Selon l'Unicef, au moins dix enfants sont vendus quotidiennement au
Nigéria, rapporte Libération du 6 novembre 2008. La police
vient de découvrir une maternité clandestine, à
l'est du pays. A Enugu, une grande ville de l'est du Nigeria, un raid
de la police a permis de découvrir une maternité où
l'on "fabriquait" des bébés pour les vendre.
Selon les organisations locales de lutte contre le trafic d'êtres
humains, la pratique n'est pas rare au Nigeria, pays le plus peuplé
d'Afrique avec 140 millions d'habitants. Dans cette maternité
clandestine, 20 adolescentes ont été libérées
lors de la descente des forces de l'ordre qui ont mis au jour ce qui
semble être l'un des plus importants réseaux de commerce
de nourrissons dans le pays. Actuellement en procès, le médecin
responsable de l'établissement, désormais fermé,
y attirait de jeunes femmes portant des grossesses non désirées,
en leur proposant de les aider à avorter, selon les organisations
anti-trafficking. Les adolescentes étaient enfermées jusqu'à
l'accouchement, puis forcées à se séparer de l'enfant
en échange d'environ 20.000 nairas (135 euros). Les bébés
étaient ensuite vendus, généralement à des
Nigérians, entre 300.000 et 450.000 nairas (2.000 à 3.000
euros). "Dès que je suis entrée, on m'a fait une
piqûre et je me suis évanouie. Lorsque j'ai repris connaissance,
j'ai réalisé que j'avais été violée",
témoigne pour l'AFP l'une des 20 jeunes femmes libérées.
L'adolescente de 18 ans, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a ensuite
été enfermée avec les 19 autres filles. Le médecin
l'a violée de nouveau le lendemain, une semaine avant l'intervention
de la police. Il n'existe pas de données précises sur
les "usines à bébés" et le nombre de
nourrissons destinés à la vente chaque année, mais
selon les militants anti-trafficking, il s'agit d'une activité
répandue, aux mains d'organisations très structurées.
(...) Lors du raid à la clinique d'Enugu, "nous avons trouvé
quatre femmes qui étaient là depuis trois ans, pour faire
des bébés", raconte le responsable pour cette ville
des services nigérians de sécurité et de défense
civile (NSCDS), Desmond Agu. Selon la police, le médecin "invitait"
aussi des hommes jeunes "pour mettre les filles enceintes".
Dans certains cas, les enfants sont mis au monde pour en faire de la
main d'oeuvre, ou pour la prostitution. Un des facteurs expliquant souvent
le commerce des bébés est le fait que la société
nigériane regarde d'un mauvais oeil la naissance d'enfants hors
mariage. De plus, la stérilité pour une femme mariée
est un fardeau. "Dans la société Igbo (ethnie du
sud-est, ndlr), le prix à payer quand on n'a pas d'enfant est
trop élevé", note Peter Egbigbo, un psychologue clinicien.
Les gens "sont prêts à payer n'importe quoi pour un
enfant" poursuit-il, expliquant que les parents qui achètent
un bébé cachent généralement qu'il n'est
pas d'eux.
|
31
octobre 2008
Difficultés
d'accès au site pour les abonnés Orange
Les internautes ayant Orange (Wanadoo, France Telecom) comme fournisseurs
d'accès à l'Internet n'ont pu accéder normalement
à notre site sosfemmes.com
pendant une bonne dizaine de jours en octobre. Nous en sommes désolés
... Les abonnés aux autres fournisseurs d'accès n'ont
eu aucune difficulté.
Ces problèmes nous ont fait perdre énormément de
temps pour tenter de les résoudre et ont créé une
situation unique que nous déplorons et espérons ne jamais
voir se répéter ...
Quoi
de neuf sur le site
Ajout d'adresses
à la page contacts
> hommes ou femmes auteurs de violences, rubrique liens,
contacts
Communiqué
de l'association ALC sur la question de la traite des êtres humains,
rubrique infos temporaires
Les nouveaux
témoignages retenus ce mois :
409. Entrevoir
les répétitions. Brigitte évoque ses difficultés
de couple ... qui renvoie à son passé ...
410. Je
me sens salie et j'ai honte. Lise a subi des relations sexuelle
non désirées : un viol qui ne dit pas son nom ?
411. Nous
vivons avec ses parents depuis cinq ans. L'enfer, est-ce les autres
?
[Pour des raisons d'agenda et celles expliquées ci-dessus,
d'autres témoignages n'ont pu être mis en ligne à
temps. Ils le seront tout début novembre.]
Les
bonnes pages
Nouvelle
campagne gouvernementale contre les violences faites aux femmes : à
partir du site du ministère http://www.travail-solidarite.gouv.fr/actualite-presse/dossiers-presse/nouvelle-campagne-contre-violences-faites-aux-femmes.html
Groupe d'action
féministe "La Barbe" : à découvrir sur
cette page, leur manifeste en date du 8 mars 2008 : http://web.mac.com/harriet6/La_Barbe/Le_Manifeste.html.
Selon le Service des Droits des Femmes et de l'Egalité, le groupe
d’action féministe a fait parler de lui à l’occasion des
élections sénatoriales. Un groupe de quinze femmes à
barbe s'est introduit le 21 septembre dernier dans le Sénat,
profitant de l'opération "portes ouvertes" organisée
à l'occasion des journées européennes du patrimoine.
Six d'entre elles sont apparues sur le perchoir, dont une oratrice barbue
aux cheveux long qui fit appel à une assemblée de sénateurs
invisibles, pour leur demander de "résister à la
féminisation de l'exécutif français". "Une
image hallucinante" se moquent les activistes de la Barbe, "qui
fera date dans l'histoire de l'institution sénatoriale".
La Fondation
Jean Jaurès vient de publier, dans sa série d’essais,
Pauvres parmi les pauvres ? Des femmes de Janine Mossuz-Lavau,
directrice de recherche au CNRS et au CEVIPOF (Centre de recherches
politiques de Sciences Po). Selon Janine Mossuz-Lavau, "la pauvreté
n’est pas neutre. Elle frappe d’abord la population féminine.
Cet essai a pour objet de définir la pauvreté et le poids
du genre par l’analyse des chiffres, avant de restituer ensuite, ce
qui est moins connu, le vécu des femmes touchées par la
pauvreté d’après une enquête qualitative menée
auprès de femmes aux différents âges de la vie.
Enfin, le regard que jette la société sur l’argent et
la pauvreté semble rester clivant. Les citoyens de droite ou
de gauche n’ont pas, à cet égard, les mêmes analyses".
Spot d’Amnesty
International sur les violences faites aux femmes, réalisé
par Olivier Dahan (La Môme) : "Ne restons pas muets
face aux violences conjugales. En France, une femme décède
tous les 3 jours des suites de violences conjugales". En détournant
les codes du muet, ce film amplifie l'horreur du silence qui entoure
trop souvent les violences domestiques et souligne l'importance d'oser
dire 'stop' pour briser ce silence. Clothilde Courau, Claude Perron
et Didier Bourdon, engagés dans la lutte contre les violences
faites aux femmes, y participent bénévolement. Visionner
en ligne sur le site d'Amnesty International (2'30).
Etude nationale sur les décès au sein du couple
La Délégation
aux victimes du ministère de l’Intérieur a rendu publique
l’étude nationale sur les décès au sein du couple
pour l’année 2007. Selon les résultats de l’étude,
en France, au cours de l’année 2007, 192 personnes sont décédées,
victimes de leur partenaire ou ex-partenaire de vie. Il ressort de cette
étude qu’une femme décède tous les 2,5 jours, victime
de son compagnon ou ex-compagnon, et qu’un homme décède
tous les 14 jours, victime de sa compagne ou ex-compagne. Cette violence
s’exerçant dans le cadre familial, un jeune enfant a également
été victime des violences mortelles exercées par
l’homme sur sa compagne. En incluant les suicides des auteurs et les
homicides de tiers, ces violences mortelles ont occasionné au
total le décès de 266 personnes en 2007. Selon le résumé
de la Délégation aux victimes, "les morts violentes
au sein du couple sont en augmentation de 14% par rapport à 2006,
en particulier en zone de compétence gendarmerie. Les causes
principales qui semblent se dessiner sont l’inactivité grandissante
dans les couples et les difficultés de plus en plus prégnantes
de la vieillesse". Cette étude met en exergue que "la
majorité des homicides a eu lieu dans des couples dont la situation
matrimoniale était établie (mariage, concubinage) et que,
cependant, la séparation apparaît comme la cause la plus
souvent présente dans le passage à l’acte des auteurs
d’homicides au sein du couple". L’étude souligne également
"que ces faits ont été perpétrés le
plus fréquemment dans des couples où l’un, voire les deux
partenaires, ne travaillaient pas ou plus et que les couples de plus
de 70 ans sont touchés par des difficultés de vie qui
mènent à des actes parfois proches de l’euthanasie".
Enfin, "la répartition géographique de ces faits
est très hétérogène mais aucune région
n’est épargnée. Il convient de souligner que la petite
et grande couronne parisienne ainsi que le Nord et le pourtour méditerranéen
sont les territoires les plus durement touchés".
Mariage
forcé : quelle est l'ampleur véritable du phénomène
?
Femme Actuelle le 27 octobre 2008 indique que 70.000 jeunes filles
seraient concernées en France par le "mariage forcé",
reprenant des chiffres livrés par le Haut Conseil à l'Intégration.
Un fléau que le Mouvement Français pour le Planning Familial
entend combattre en
venant de créer un
site que nous avons référencé sur le présent
site.
Sous le titre Mensonge sur les mariages forcés",
le Monde Diplomatique du mardi 13 février 2007 publiait
un article d'Alain Gresh :
Candidat
à l’élection présidentielle, M. Philippe de
Villiers a répété, lundi 12 février
sur TF1, que la France était un pays où s’enracinait
le communautarisme. On y compterait ainsi 70.000 mariages forcés
de jeunes filles, évidemment musulmanes. Ce chiffre répété
mille fois provient, non d’un institut d’extrême droite quelconque,
mais d’un rapport, datant de 2003, du très officiel Haut
conseil à l’intégration (HCI), présidé
par Mme Blandine Kriegel. Voici un extrait du texte : « Selon
les chiffres convergents rassemblés par les associations
que le HCI a auditionnées, plus de 70.000 adolescentes seraient
concernées par des mariages forcés en France. Le mariage
forcé est un mariage coutumier, décidé par
la famille, à la puberté ou même avant, vers
l’âge de 10 à 12 ans. Le mari, habituellement plus
âgé, est un homme choisi par la famille, dans la même
religion, la même famille ou la même ethnie. La fillette
ou l’adolescente est alors soumise à des rapports forcés
qui ont lieu le plus souvent au domicile des parents, en fin de
semaine : comme le Pr. Henrion le souligne, “il s’agit ni plus ni
moins d’un viol organisé et prémédité”.
»
Depuis,
des médias paresseux, convaincus que l’islam est par essence
mauvais et dangereux, reprennent ce chiffre, bien que rien dans
la formulation n’indique une source sérieuse des données.
L’excellente
revue Pénombre, qui traque l’usage fantaisiste des chiffres
par les médias et les responsables politiques, publie un
article sur le sujet dans sa livraison de novembre 2006 (sur
son site), sous le titre : « 70.000 mariages forcés
par an ? ». Résultat des calculs : il existe en France
70.000 filles étrangères de 15 à 18 ans. L’auteure,
Fabienne Vansteekinste, explique : « Ne hurlez pas tout de
suite. Les étrangers en France comptent quelques Belges chez
qui la pratique du mariage forcé est réduite, et la
nationalité française englobe des gens d’origine africaine
chez qui elle est plus répandue. Mais il n’y a pas de statistiques
administratives par origine géographique au-delà de
la première génération en France, et les gens
du HCI, avec les mêmes sources, ont dû faire le même
calcul que moi. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Et voilà
comment on est passé de “70.000 filles potentiellement menacées
qui seraient protégées si on relevait l’âge
minimum du mariage à 18 ans” à “plus de 70.000 mariages
forcés par an en France”. »
En
décembre 2005, déjà, la revue avait mis en
cause les chiffres fantaisistes sur les mariages forcés et
les excisions, notamment ceux avancés par Blandine Kriegel,
dans un article accessible sur Internet intitulé «
Mariages
ou chiffres forcés ? ». Un peu de recherche aurait
permis de mesurer l’absurdité de ces chiffres. Ainsi, au
Royaume-Uni, où s’est développée une véritable
campagne contre les mariages forcés, campagne menée
par le gouvernement en association avec les organisations locales,
y compris musulmanes, un rapport fait état d’environ un millier
de ces mariages par an… dans un pays où le « communautarisme
» est bien plus prégnant qu’en France (Muslims in
Britain, Humayun Ansari, Minority Rights Group International,
Londres).
Qu’importe
la réalité : ce chiffre de 70.000 continuera à
circuler, à être repris par les médias et les
responsables politiques, à alimenter l’islamophobie ambiante.
Comme l’expliquait Guibert de Nogent, écrivant au XIIe siècle
contre le prophète Mahomet : « Et celui qui discuterait
de la fausseté ou de la vérité des faits perdrait
son temps ; car l’on ne doit prêter attention qu’à
l’importance d’un tel maître, qui fut l’inspirateur de tant
de forfaits si tristement fameux. On ne court aucun risque à
mal chanter d’un homme dont la malignité surpasse de loin
tout ce qu’on dira de plus mauvais. »
Alain Gresh |
Lire aussi,
sur le même sujet, l'article d'Alfred Dittgen, professeur émérite
à l'université Paris I, daté de juin 2008,
sur le site du Gisti : Bonnes
causes, mauvais chiffres (en
pdf 141 Ko)
Sur un thème qui n'a (peut-être) de commun qu'une réflexion
sur la source de certains chiffres, on pourra relire notre propre article
sur ce site, Les
yeux de Kaa.
[remonter au bulletin du 30 novembre
2008]
Valérie
Damidot témoigne pour Le Parisien (2 octobre 2008)
Valérie Damidot est l'animatrice de l’émission télévisée
"D&co" sur M6
"Il y a une vingtaine d’années, j’ai été battue
par mon compagnon. Il m’a fallu deux ans pour le quitter. Et pourtant,
j’avais autant de caractère qu’aujourd’hui." Qui aurait
pu croire que Valérie Damidot, la truculente Madame Déco
de M6, une femme de tête qui ne semble pas être du genre
à s’en laisser conter, avait vécu un tel cauchemar ? "Les
femmes battues ne sont pas des femmes faibles. Souvent, elles sauvent
les apparences pour cacher aux autres le drame qu’elles vivent",
analyse l’animatrice. Pour Valérie, cette façade a duré
près de deux années, marquées par plusieurs séjours
à l’hôpital. "Lorsque tu es dans cette situation,
tu mets beaucoup de temps à accepter que la victime, c’est bien
toi et pas l’autre, se souvient la jeune femme. Au début, tu
te dis que c’est de ta faute, que tu as mérité la beigne
qu’il t’a donnée. A chaque fois qu’il me battait, c’était
par jalousie. Il trouvait que j’avais trop parlé à Untel...
C’est bien connu, j’ai tous les hommes à mes pieds !" arrive-t-elle
aujourd’hui à plaisanter. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps
pour quitter son conjoint ? "La première fois qu’il t’en
fout une, tu te révoltes, raconte Valérie. Tu te barres,
tu te réfugies chez une copine. Puis il vient te chercher en
pleurant, en te suppliant de lui pardonner. Alors tu pardonnes. Et évidemment,
ça recommence. Tu te mets à stresser, à te dire
que tu as bien dû faire quelque chose pour le mettre dans cet
état. Tu deviens la coupable… Tu n’oses plus en parler à
personne. Parce qu’en public cet homme qui te bat, c’est un homme charmant.
En privé, il devient de plus en plus violent, de plus en plus
fréquemment. Puis un jour, c’est la gifle de trop. Tu te rends
alors compte que ta vie est en danger et tu pars." Une chance :
à l’époque, Valérie n’avait pas d’enfant. "Avec
des mômes, c’est plus difficile de partir. Mais surtout, j’avais
un boulot ! Mon premier conseil, c’est de travailler. Il est plus difficile
de s’en aller quand on dépend financièrement de son bourreau."
Son second conseil ? Ne pas hésiter à en parler. "Il
y a vingt ans, c’était un sujet tabou. Aujourd’hui, il y a des
associations où les femmes peuvent se réfugier."
Enfin, il ne faut jamais douter de son bon droit. "Personne n’a
le droit de vous donner ne serait-ce qu’une simple gifle, quel que soit
le motif", ajoute Valérie, qui prouve qu’une nouvelle vie
est possible. "Je suis avec un homme merveilleux depuis huit ans.
Les femmes battues doivent savoir que tous les hommes ne sont pas comme
leur compagnon."
375.000
signatures contre les violences faites aux femmes
Selon le Service des Droits des Femmes et de l'Egalité (27 octobre
2008), plus de 375.000 personnes et 35 gouvernements (derniers en date
: Belgique, Grande Bretagne, Chili, Danemark) ont déjà
signé la campagne de l’UNIFEM (Fonds
de développement des Nations Unies pour la femme) "Dites
NON aux violences faites aux femmes". Avec cette campagne, l'UNIFEM
espère pousser les gouvernements à faire de la lutte contre
les violences faites aux femmes une priorité partout dans le
monde. L’objectif de l’UNIFEM est de réunir un million de signatures
pour le 25 novembre et l’organisation appelle maintenant à une
accélération de la campagne. L’UNIFEM a mis en ligne un
nouvel outil pour signer la pétition : http://www.rocketxl.com/unifem/
Les
gynécologues médicales jugent leur spécialité
"en grave danger"
Selon une dépêche de l’Agence France Presse du 23 octobre,
"lors d'une conférence de presse dans l'enceinte du Sénat,
en présence d'élues, le comité de défense
de la gynécologie médicale a jugé jeudi que cette
spécialité était en 'grave danger', déplorant
des promesses non tenues par le gouvernement en termes de formation
et redoutant une remise en cause de l'accès direct des patientes
à leur gynécologue". L’AFP rappelle que "à
côté de la gynéco-obstétrique (chirurgie,
accouchement), la gynécologie médicale prend en charge
tous les problèmes gynécologiques médicaux des
femmes, des traitements hormonaux aux questions de sexualité,
en passant par la prévention et le dépistage des cancers".
Selon le comité, "il ne restera plus que 600 gynécologues
médicales en 2015 pour 30 millions de femmes en âge de
consulter".
Les
morts-nés sur le livret de famille, un danger pour le droit à
l'avortement ?
Décidée par décrets, en toute absence de débat,
l’inscription des fœtus morts nés sur les registres d’état
civil fragilise le droit à l’avortement selon Regards
d'octobre 2008. Les fœtus morts nés pourront désormais
figurer dans le livret de famille. Depuis le 22 août, deux décrets
autorisent les familles à demander l’inscription sur les registres
de l’état civil et sur le livret de famille d’un fœtus né
sans vie et quel que soit son niveau de gestation et sur simple production
d’un certificat d’accouchement (ce dernier excluant d’emblée
les IVG). Une petite
révolution qui balaie de fait la circulaire de 2001, qui exigeait
jusqu’à présent que le fœtus corresponde à 22 semaines
d’aménorrhée (absence de règles) ou qu’il pèse
moins de 500 g pour être reconnu par l’état civil.
Seuil fixé par l’OMS, en deçà duquel toute interruption
de grossesse, hormis l’IVG, était jusqu’alors considérée
comme une fausse-couche n’ouvrant pas droit à la délivrance
d’un certificat d’accouchement. Si les ministères de la Santé
et de la Justice qualifient ces décrets comme une "réponse
pragmatique et humaine" pour les familles qui souhaitent faire
le deuil de leur enfant mort né, les associations féministes
dénoncent
quant à elles une "offensive sournoise contre le droit à
l’avortement, droit fondamental des femmes". Pour Marie Pierre
Martinet, Secrétaire Générale du Mouvement Français
pour le Planning Familial (MFPF), il ne s’agit pas d’une remise en cause
frontale de la loi sur l’IVG mais le ver est dans le fruit." Conscientes
de l’ambiguïté du texte, Roselyne Bachelot et Rachida Dati
ont tenu à réaffirmer qu’"aucune filiation n’est
établie et le fœtus n’acquiert pas de statut juridique. Cependant,
force est de constater qu’il n’existe pas de seul de gestation clairement
défini pour autoriser une inscription sur les registres, seul
l’arrêté concernant l’accouchement établit une distinction
entre fausse couche précoce et accouchement précoce. Or
selon Danielle Gaudry, gynécologue et ancienne présidente
du Planning Familial, "il n’existe pas de définition de
la fausse couche précoce, chacun va l’interpréter à
sa guise. C’est une imprécision de rédaction, volontaire
ou non, mais, quoi qu’il en soit, c’est un premier pas vers la reconnaissance
d’un statut de l’embryon."
Les
familles monoparentales sont plus exposées à la pauvreté
Selon Le Monde du 17 octobre 2008, au cours des quarante dernières
années, le nombre de familles monoparentales n'a cessé
de croître : en 1968, 8 % des enfants de moins de 25 ans vivaient
avec un seul de leurs parents contre près de 18 % en 2005. Si
les familles monoparentales d'hier étaient souvent liées
au décès de l'un des parents, celles d'aujourd'hui se
forment pour l'essentiel après une séparation. Dans 85
% des cas, elles sont composées d'une mère et de ses enfants.
Les mères de familles monoparentales, qui sont moins souvent
moins diplômées que celles qui vivent en couple, sont en
situation de fragilité sur le marché du travail. "Elles
doivent surmonter à la fois les contraintes liées à
leur situation de mère seule - la garde d'enfants en particulier
- et à l'impossibilité de compter sur le revenu d'un conjoint
pour subvenir aux besoins de la famille", observent Olivier Chardon,
Fabienne Daguet et Emilie Vivas dans une étude publiée
par l'Insee en juin. Dans ces familles, l'emploi est
souvent une denrée rare : seule une mère de famille monoparentale
sur deux travaille à temps complet. "Dans ce contexte, les
revenus d'activité des familles monoparentales sont relativement
faibles, note l'étude publiée dans Insee Première.
Par la suite, leur risque de pauvreté monétaire est habituellement
supérieur à celui des couples, malgré les prestations
sociales et les pensions alimentaires qui contribuent à rééquilibrer
leurs ressources."
Sur le site de l'Insee, Les familles monoparentales, Des difficultés
à travailler et à se loger,
Olivier Chardon, Fabienne Daguet, Émilie Vivas, division Enquêtes
et études démographiques, Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1195®_id=0
(en
pdf 100 Ko)
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30
septembre 2008
Quoi
de neuf sur le site
Création
de la page mariage
forcé à la rubrique liens,
contacts
Ajout des données
issues du Bulletin de l’observatoire national de la délinquance
(juillet) sur la page la violence
conjugale : les chiffres, rubrique violences
conjugales
Mise à
jour de quelques photos de la visite
de nos locaux, rubrique tout sur SOS FA
Les nouveaux
témoignages retenus ce mois :
401. Pourquoi
a-t-il ce caractère ? Amour, possession, jalousie ...
402. A toutes
celles qui vont se faire tabasser ce soir par ces ordures. Témoignage.
403. Je
ne peux pas sortir sans lui. Annette évoque les difficultés
qu'elle rencontre avec son mari.
404. Je
suis fière d'avoir la tête hors de l'eau. Victime de
violences, Marguerite explique le processus thérapeutique qui
l'a aidée, la psychologie cognitive.
405. Un
mirage. Linda a rencontré un homme différent sur internet
...
406. Je
suis écoeurée. C. donne de ses nouvelles.
407. Ma petite
Chloé partie trop vite. Noëlle est de nouveau enceinte
après la perte de Chloé mais vivre cette nouvelle grossesse
est difficile.
408. Nuit
de peine. A 9 ans, Gina a été violée.
Les
bonnes pages
A lire absolumment. Isabelle AUBRY est la présidente fondatrice
de l’Association Internationale
des Victimes de l’Inceste. Elle vient de publier La première
fois, j'avais six ans ... : "Dans le lit de mon père,
j'ai laissé mon enfance, mon équilibre, ma santé,
mes études. Beaucoup d'enfants endurent aujourd'hui le cauchemar
que j'ai supporté. Ces poupées vivantes, abusées
par leur grand-père, leur oncle, leur père, leur mère,
ces esclaves violés sous le toit de la maison familiale, sont
bien plus nombreux qu'on ne peut le penser. C'est pour eux que j'ai
décidé de raconter mon histoire: comment, malgré
tout, malgré l'inceste, je suis devenue un être humain.
Fragile, mais debout." 272 pages, OH EDITIONS.
Le quotidien
la Croix a publié le 22 septembre un article annonçant
la parution en octobre d’un livre du sociologue Smaïn Laacher,
Femmes invisibles. Pour Smaïn Laacher, "la réalité
des violences domestiques faites aux femmes issues de l’immigration
est escamotée par les débats polémiques sur la
laïcité et l’islam". Le sociologue a travaillé
avec des associations comme la Voix des femmes ou Ni putes ni soumises.
Il révèle et analyse dans son ouvrage le contenu de centaines
de plaintes (courriers ou fiches d’appels téléphoniques)
adressées à ces deux associations. Le chercheur a également
comparé ces lettres à celles reçues entre 1967
et 1981 par Menie Grégoire. Les lettres envoyées à
l’animatrice de RTL ne provenaient pas de femmes de l’immigration mais
le sociologue "note que l’origine sociale de ces deux générations
est surtout populaire". Il indique enfin que "la préoccupation
religieuse apparaît peu dans le courrier envoyé aux associations".
Et La Croix de souligner que "au-delà de la simple étude
de cas, Smaïn Laacher dénonce la manière dont ce
problème est abordé en France dans l’espace médiatique,
intellectuel et politique" et "plaide pour que les débats
idéologiques n’écrasent plus la réalité
d’une émancipation en marche".
Plan
de lutte contre les violences contre les femmes : un bilan
La mission chargée d'évaluer la mise en œuvre du plan
de lutte 2005-2007 contre les violences faites aux femmes a remis son
rapport à la secrétaire d'État à la solidarité,
Valérie Létard ainsi que ses préconisations relatives
au second plan (2008-2010). Etabli par l'Inspection générale
de l'administration, des affaires sociales et des services judiciaires
(IGAS, IGSJ et IGA), le rapport indique que si les lois ont accru la
répression de ce type d'infractions au sein du couple, le manque
de structures (hébergement d’urgence, etc.) et de moyens (psychologues,
travailleurs sociaux, etc.) entrave la mise en œuvre globale du plan.
De même, concernant la prise en charge des femmes, si l'intervention
des services (police, tribunal, hôpital, etc.) s'est professionnalisée,
l'accompagnement vers l'autonomie par le logement et le travail restent
insuffisant. Pour améliorer le second plan 2008-2010, la mission
recommande : de rendre plus cohérentes les politiques locales
en plaçant des délégués auprès du
préfet de région ; d'améliorer le repérage
des violences ; de développer une prise en charge plus précoce
des auteurs et la prise en compte des conséquences pour les enfants ;
d'intégrer des mesures relatives aux violences au travail. Par
ailleurs, la mission juge suffisant le dispositif législatif
français et estime qu'une loi cadre ne pourrait régler
les difficultés persistantes. Elle propose la création
d'une ordonnance de protection pour les femmes victimes de violences
et des adaptations réglementaires sur des points délicats
(articulation entre le pénal et le civil, etc.). Rappelons que
la loi du 26 mai 2004 relative au divorce organise l'éviction
du conjoint violent du domicile conjugal et renforce la protection du
consentement au mariage (L. n°2006-399, 4 avr. 2006 : JO 5 avr.
2006, p. 5097). Les infractions commises au sein du couple sont retenues
comme circonstance aggravante (V. L. n°2005-1549, 12 déc.
2005 ; L. n°2007-297, 5 mars 2007). Un bilan de la loi du 4 avril
2006 relève toutefois un recours trop fréquent à
la médiation pénale et une mauvaise articulation entre
les juges du siège et le Parquet. L'Observatoire national de
la délinquance (OND) estime le nombre de femmes victimes de violences
au sein du couple à 584.000 et à 700.000 en tenant compte
des violences commises hors du foyer, par un ancien conjoint. Seules
8 % des femmes déclarent ces violences.
Source : La Documentation française, juillet 2008
Selon
le FSE, les droits des femmes régressent en Europe
Du 17 au 21 septembre se tenait à Malmö en Suède,
le 5e Forum social européen (FSE). Plus de 20 000 participants
issus de milliers d’organisations de l’Europe entière y étaient
attendus. A cette occasion, les altermondialistes, qui pointent du doigt
la montée des intégrismes combinée au néo-libéralisme,
ont déploré que "les droits des femmes régressent
dans toute l'Europe y compris en Suède, pays pourtant réputé
exemplaire dans ce domaine". En effet, Maria Hagberg, représentante
suédoise du réseau Initiative féministe européenne
(IFE), a estimé que les progrès réalisés
par le passé étaient "menacés" jusque
dans la société suédoise, où l'on constate
une montée des violences faites aux femmes. "Il y a cinq
ans, on recensait 20.000 cas de violences contre les femmes par an en
Suède. Aujourd'hui, ce sont 30.000 cas qui sont comptabilisés",
a-t-elle dénoncé avant d’affirmer : "nous sommes
toutes impliquées dans ce mouvement depuis longtemps et nous
avons constaté ces dernières années un retour en
arrière. Nous le constatons en Europe mais aussi en Suède
où l'égalité est une égalité de surface".
Selon le compte rendu qu’en a fait le 22 septembre le site d’information
belge 7 sur 7, "le recul des droits des femmes est observé
dans toute l'Europe. Nous le voyons bien dans la vie de tous les jours""a
martelé de son côté Soad Bekkouche, représentante
du groupe français Laïcité.
Les
femmes hésitent de moins en moins à dénoncer les
violences conjugales
Les violences conjugales restent de moins en moins dans l’intimité
du couple. En 2007, 47.573 faits de violences volontaires sur des femmes
majeures par leurs conjoints (ou ex conjoints) ont été
déclarés à la police ou à la gendarmerie
, selon le Bulletin de l’observatoire national de la délinquance,
publié mardi 8 juillet, contre 36.231 en 2004. Cette hausse de
31,1 % s'inscrit dans le mouvement d'augmentation des actes de violences
depuis dix ans, selon Le Monde du 8 septembre 2008. Depuis 2004, les
violences volontaires contre les personnes ont augmenté de 28
%. Les violences conjugales représentent plus du quart de l'ensemble
des violences enregistrées. L'augmentation des plaintes traduit
une moindre inhibition des femmes à se reconnaître victime
et une meilleure sensibilisation de la police et de la justice aux violences
conjugales. Depuis avril 2006, cette notion s'est élargie aux
ex-conjoints, ce qui explique en partie la hausse brutale de 2007 (+16 %
par rapport à 2006). Le ministère de la justice indique
que "les parquets ont donné des instructions aux services
enquêteurs afin que soit établie de manière systématique
une procédure", même en cas d'absence ou de retrait
de plainte. Si les femmes hésitent moins à porter plainte
contre leurs maris, ce chiffre ne mesure qu'une partie des violences
conjugales. Selon l'OND, environ 21 % des femmes victimes d'au moins
un acte de violence par son conjoint ou ex-conjoint ont porté
plainte. L'OND a également réalisé, avec l'INSEE,
une enquête de victimation sur plus de 10.000 personnes de 18
à 60 ans. L'OND estime à 410.000 le nombre de femmes victimes
de violences d'un conjoint ou ex-conjoint en 2005 ou en 2006. Les femmes
portent plainte dans moins de 9 % des cas quand il s'agit de leur conjoint
et dans plus de 50 % des cas s'il s'agit de leur ancien compagnon. L'essentiel
de ces actes entraînent des incapacités de temps de travail
(ITT) de moins de huit jours. Le nombre de faits les plus graves (provocant
une ITT supérieure à huit jours) a baissé depuis
2004, passant de 3.360 à 3.103. En 2006, 137 femmes ont été
tuées par leur compagnon. Une femme meurt tous les trois jours
du fait de violences conjugales. Un numéro spécial, le
3919, a été créé le 1er juin 2006 pour les
victimes de violences conjugales. Le taux de ces violences varie d'un
département à l'autre. Il y a 6,1 faits constatés
pour 10.000 femmes majeures dans la Creuse et 50,1 pour 10.000 en Seine-Saint-Denis.
La moyenne nationale est de 18,7 pour 10.000. On frappe moins sa femme
(ou on porte moins plainte) en Auvergne que dans la région parisienne.
L'augmentation des violences conjugales en Seine-Saint-Denis (+87,8
% depuis 2004) s'explique en partie par les différentes campagnes
qui ont lieu depuis 2004 pour lutter contre les violences conjugales,
ce qui aboutit à davantage de plaintes, mieux prises en charge
par la police et la justice. Et les hommes ? Les statistiques exploitées
par l'OND ne permettent pas de distinguer la part des hommes victimes
de violences conjugales. Les chiffres de la gendarmerie sont les seuls
exploitables. Ils montrent une croissance des faits constatés,
de 1.631 en 2004 à 2.317, ce qui représente une hausse
de 42 %. L'enquête de victimation montrait que 127.000 hommes
déclaraient avoir subi des violences au sein de leurs couple,
en 2005 ou 2006. En 2006, 37 hommes ont été tués
par leur compagne. Les trois quarts battaient leur femme.
Une
charte pour les droits des femmes
L’association Paroles de femmes, dont l’objectif est de lutter pour
l’égalité hommes-femmes, de promouvoir le statut de la
femme, de lutter contre toutes les discriminations qui lui sont faites,
a décidé de présenter une charte des droits des
femmes au président de la République. L'association déclare
: "Soixante ans après la Déclaration universelle
des droits de l’homme et quelques mois avant sa date anniversaire, mais
aussi après la suppression du ministère de la Parité
et de l’Egalité par le gouvernement, il nous semblait essentiel
de créer une charte spécifiquement féminine afin
de réaffirmer nos droits. Cette charte, composée de dix
articles fondamentaux, a pour objectif de protéger nos acquis
en matière de droits des femmes en France et de faire appliquer
ces droits dans d’autres parties du monde où de nombreuses avancées
restent encore à faire. Non-liberté de parole ou de pensée,
droit inégalitaire dans le mariage religieux, obligation de se
couvrir le corps, excision, refus de la mixité, violence physique
et harcèlement moral impunis, inégalité salariale,
interdiction de choisir sa sexualité, esclavage de femmes sans
papiers... Combien de temps encore faudra-t-il pour qu’une pleine égalité
hommes-femmes soit appliquée, pour que la dignité de la
femme soit enfin respectée ? A l’heure de la montée
des intégrismes, de l’augmentation des violences que des femmes
subissent toujours sous couvert de sexisme, de cultures ancestrales
ou de religions, il est temps que la cause des femmes devienne une priorité
nationale, un projet commun à tous les Etats. C’est ensemble,
hommes et femmes, que nous gagnerons cette lutte contre l’ignorance.
Considérant que l’égalité hommes-femmes en France
est un modèle de référence et de justice, nous
comptons sur l’engagement du président de la République
afin que cette charte soit signée par le plus grand nombre de
dirigeants politiques, notamment par les chefs d’Etat de l’Union pour
la Méditerranée. Il ne peut exister de coopération
entre Etats sans que les valeurs de justice et de paix soient partagées.
Paroles de femmes, qui fédère des femmes de toutes confessions
et de toutes cultures, s’est engagé, depuis sa création,
à être le fer de lance de tous les combats féminins
et à relayer le murmure des victimes dans les plus hautes sphères
de l’Etat. Nous demandons aujourd’hui à chacun d’entre vous,
citoyens et citoyennes, et à vous, monsieur le président
de la République, de signer et de porter notre charte afin de
faire valoir le droit des femmes comme un droit universel."
Lire ici sur le site Paroles de femmes : http://www.parolesdefemmes.org/spip.php?article115
Vous pouvez télécharger
la charte (pdf) et la signer ou adresser votre accord à olivia.cattan@parolesdefemmes.org
Constat
sévère sur les modes de garde de la petite enfance
Un chapitre du Rapport de la Cour des comptes sur la sécurité
sociale (septembre 2008) est consacré aux aides à la garde
des jeunes enfants. Selon l’Agence France Presse, qui a diffusé
une dépêche le 10 septembre sur cet aspect, "déficit
d'assistantes maternelles, création insuffisante de places en
crèches, baisse de la scolarisation des 2-3 ans: le rapport de
la Cour des comptes, publié mercredi, est très critique
envers le dispositif de garde des jeunes enfants". Selon le rapport,
"le nombre de places disponibles en garde collective et en crèche
familiale n'a augmenté que de 37.800 entre 2000 et 2007 (environ
2% par an), soit à peine le taux d'augmentation de la natalité",
alors que "les quatre plans crèches devaient permettre sur
cette période de créer au moins 75.000 nouvelles places".
Cette évolution générale est jugée "décevante"
au regard de l'effort financier engagé par la branche famille
de la sécurité sociale. Toujours selon la Cour des comptes,
"plus coûteuse que prévue", la PAJE (prestation
d'accueil du jeune enfant), créée en 2004, n'a en outre
pas permis de remplir son objectif : permettre aux parents de choisir
librement leur mode de garde. Et l’AFP d’indiquer que "parmi ses
propositions la Cour propose de réduire la durée du congé
parental afin d'éviter l'éloignement durable des mères
du marché du travail, à condition que les familles les
moins aisées disposent d'une offre de garde à un coût
abordable, précise la Cour".
Comprendre
le statut social des prostituées
Marie-Elisabeth Handman est enseignante chercheuse à l’EHESS,
où elle dirige
l’équipe "Altérité, sexualités, santé"
du Laboratoire d’anthropologie sociale. Elle a été interviewée
par Libération (26 août 2008) : "Mon domaine de recherche
porte sur la construction sociale des sexualités, la domination
masculine et la violence qu’elle entraîne. Depuis 2002, je me
consacre à l’étude de la prostitution, suite à
une commande de la mairie de Paris, qui souhaitait un état des
lieux sociologique de cette activité dans la capitale. Une démarche
plutôt ouverte, par rapport à beaucoup de villes qui prenaient
des mesures punitives à l’égard des professionnelles du
sexe. Avec quelques collègues, nous avons analysé les
problématiques auxquelles doivent faire face ces femmes, et tenté
de proposer des solutions pour améliorer leur sort. La prostitution
est de plus en plus réprimée par les pouvoirs publics,
surtout depuis la loi de 2003 qui fait du racolage passif un délit.
Cette disposition, loin de protéger les "victimes du proxénétisme",
permet la reconduite à la frontière des étrangères
sans titre de séjour, et oblige les autres à migrer aux
abords des villes. Rendues invisibles aux yeux des riverains, elles
n’en sont que plus vulnérables aux agressions, sans compter la
répression des forces de l’ordre, qui se fait sans relâche
et sans ménagement. Au fur et à mesure de mes enquêtes,
j’ai compris que ce qui pèse le plus sur les prostituées,
c’est leur stigmatisation. La question de leur statut doit trouver sa
place dans le débat de société, pour mettre fin
à l’hypocrisie actuelle. Les prostituées participent à
la solidarité nationale par l’impôt, mais les moyens d’exercer
leur activité sont interdits par la loi. Le code pénal
punit pour proxénétisme toute personne qu’elles rémunèrent
contre un service, comme le chauffeur de taxi qui les emmène
sur leur lieu de travail, ce qui menace tout leur entourage social.
Or, ces femmes ne sont pas les victimes des hommes lorsqu’elles travaillent
librement et dans de bonnes conditions. C’est pourquoi elles souhaitent
la disparition des lois sur le proxénétisme (les vrais
proxénètes peuvent être poursuivis sous d’autres
chefs d’inculpation : violences, extorsion de fonds…) et un statut de
travailleuses indépendantes, qui leur permettrait de travailler
à plusieurs dans un même lieu, de manière à
prévenir d’éventuelles agressions. Actuellement, si elles
le font, elles tombent pour proxénétisme aggravé.
Alors que la société affiche le corps comme un objet de
désir, la plupart des gens ne comprennent pas qu’on puisse vendre
des services sexuels, surtout les femmes, qui sont les plus agressives
à l’égard de la prostitution. Dans mon travail, je montre
que la sexualité n’est pas forcément associée à
des sentiments. Notre identité sexuelle est avant tout conditionnée
par l’éducation. Ainsi, selon les enquêtes sociologiques,
deux tiers des garçons différencient amour et sexualité,
contre seulement un tiers des filles."
Le
gouvernement italien veut interdire la prostitution de rue
Selon Bureau de la communication du Service des droits des femmes et
de l'égalité, le gouvernement italien a approuvé
un projet de loi interdisant la prostitution dans les lieux publics
et qui vise aussi bien les travailleurs du sexe que les clients. Les
contrevenants risqueront jusqu'à 15 jours de prison et 13.000
euros d'amende. Selon la ministre pour la Parité, Mara Carfagna,
la future loi vise à lutter contre un marché qui favorise
la traite des femmes et donne lieu à des cas d'esclavage. Les
personnes encourageant la prostitution de mineurs s'exposent à
des peines de 12 ans de prison. Le projet doit encore être approuvé
par le Parlement pour entrer en vigueur.
|
31
août 2008
Quoi
de neuf sur le site
Mise
à jour de la présentation du conseil
d'administration, rubrique tout sur SOS
FA
Mise à
jour du règlement de
fonctionnement du CHRS (pdf) et de son livret
d'accueil (pdf), rubrique tout sur SOS
FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
393. Ma
fille court-elle un risque auprès mon père ? La soeur
de cette femme a subi l'inceste de la part de leur père à
elle deux. Elle s'interroge.
394. Harcèlement
et violences psychologiques. La plainte de C. a été
classée. [En sus, un message pour Frédérique]
395. Moi
qui attend ma mort. C., victime d'inceste (frère), donne
de ses nouvelles.
396. Ma
belle-soeur et ses enfants vivent un drame. Cette femme a besoin
de conseils pour cette famille à la dérive.
397. J'ai
réussi à le quitter. Y. est jugé par sa famille
alors qu'elle a besoin de soutien.
398. Une
vilaine expérience. Candice a été sexuellement
abusée par une relation.
399. N'ai-je
été qu'un mauvais objet d'amour ? B. s'est défait
de cette relation dangereuse et violente mais la douleur reste vive.
400. Il
faut des années pour chasser ses démons. Vanessa a
retrouvé le bonheur.
382. F. donne de ses nouvelles, découragée, M. a fait
appel ... Lire
en bas de page.
La
lesbophobie est-elle un phénomène marginal ?
La lesbophobie désigne les manifestations hostiles à l’égard
des lesbiennes où se conjuguent homophobie et sexisme. À
ce titre, ses divers aspects sont-ils difficiles à identifier
? Quels en sont les acteurs, les manifestations, les conséquences,
les mécanismes ? La Commission Lesbophobie de SOS homophobie
a lancé une grande enquête afin de palier le manque d’informations
et d’études spécifiques d'ampleur sur le sujet dans le
but de mettre en place des actions de lutte ciblées. Un questionnaire,
conçu pour quantifier et analyser le phénomène
en France, a été diffusé fin 2003-début
2004. 1793 réponses ont été récoltées,
elles font l’objet d’analyses statistiques. 63% des répondantes
évoquent des épisodes lesbophobes dans leur vie. Les domaines
les plus cités sont la vie quotidienne, la famille, le milieu
amical et le contexte professionnel (respectivement par 45%, 44%, 24%
et 24% des répondantes). L’objectif de cette enquête est
de rendre cette discrimination visible auprès du plus grand nombre
en espérant que d’autres approches scientifiques et militantes
suivront.
Rapport complet en téléchargement sur le site de sos-homophobie.org
à partir de cette
page ou en cliquant ici http://www.sos-homophobie.org/documents/enquete_lesbophobie.pdf
Une synthèse est disponible en librairie ou commandable
en ligne sur le site : Enquête sur la LESBOPHOBIE - Synthèse
- ISBN : 978 2917010-01-3 - 8 €
Foetus
nés sans vie inscrits à l'état civil
Souhaitant apporter une « réponse pragmatique et humaine
» aux situations de deuil vécues par les familles d'un
enfant né sans vie - selon un communiqué du 22 août
des ministres de la Santé et de la Justice -, le gouvernement
a fixé de nouvelles modalités d'inscription du foetus
sur les registres de l'état civil, indique Actualités
Sociales Hebdomadaires du 29 août 2008. Jusqu'à
présent, seuls les foetus ayant atteint un stade de développement
jugé suffisant au regard des critères de viabilité
définis par l'Organisation mondiale de la santé (22 semaines
d'aménorrhée ou un poids de 500 g) pouvaient faire l'objet
d'un acte d'enfant sans vie établi par l'officier de l'état
civil. Ces critères étaient repris par l'administration
dans une circulaire du 30 novembre 2001. Mais,
le 6 février dernier, la Cour de cassation a jugé que
tout foetus né sans vie peut être inscrit à l'état
civil quel que soit le stade de son développement puisque le
code civil n'impose aucune condition de poids ou de durée de
grossesse pour l'établissement d'un acte d'enfant sans vie. Prenant
acte de cette jurisprudence, un décret détermine les conditions
dans lesquelles ce document est réalisé. Ainsi, il est
désormais prévu que l'officier de l'état civil
est tenu d'établir un acte d'enfant sans vie dès lors
que les parents d'un enfant mort-né ou né vivant mais
non viable présentent un certificat médical d'accouchement
dont le modèle est fixé par arrêté. Ce
certificat est établi par le médecin ou la sage-femme
en cas d'accouchement spontané ou d'accouchement provoqué
pour raison médicale (dont l'interruption médicale de
grossesse). En revanche, l'interruption spontanée précoce
de grossesse (fausse couche précoce) et l'interruption volontaire
de grossesse ne permettent pas l'établissement d'un tel certificat.
La
position de la Cour de cassation ayant relancé le débat
sur le statut juridique du foetus tout en faisant craindre une remise
en cause du droit à l'avortement, les ministres précisent
que le foetus n'acquiert aucune personnalité juridique et donc
aucune filiation. L'acte
d'enfant sans vie permet en revanche de faciliter le processus de deuil
des parents, qui peuvent ainsi donner un prénom à l'enfant
et accéder à un "traitement funéraire décent".
Rappelons que, jusque-là, seuls les foetus ayant atteint le seuil
de 22 semaines pouvaient faire l'objet d'une inhumation, les autres
étant incinérés avec les "déchets hospitaliers".
Autre
mesure prise par le gouvernement : les parents non mariés, dont
l'enfant sans vie est le premier enfant, peuvent désormais obtenir
un livret de famille, portant la mention de cet enfant.
Décrets n° 2008-798 et 2008-800 et arrêtés du
20 août 2008, J.O. du 22-08-08
Les
conditions d'exercice par une association d'une action judiciaire contre
une discrimination
Selon
Actualités Sociales Hebdomadaires du 29 août 2008, un décret
introduit de nouveaux articles au sein du code de procédure civile
et du code de justice administrative afin que des associations puissent
exercer des actions en justice contre les discriminations prévues
par la loi du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation
au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations.
Il précise notamment que les associations régulièrement
déclarées depuis au moins cinq ans et se proposant, par
leurs statuts, de lutter contre les discriminations peuvent exercer
ces actions en justice en faveur d'une victime. L'association
doit toutefois justifier avoir obtenu l'accord écrit de l'intéressé
après avoir informé ce dernier :
- de la nature et de l'objet de l'action envisagée ;
- du fait que l'action sera conduite par l'association, qui pourra exercer
elle-même les voies de recours ;
- du fait que l'intéressé pourra, à tout moment,
intervenir dans l'instance engagée par l'association ou y mettre
fin.
(Décret n° 2008-799 du 20-08-08, J.O. du 22-08-08)
Les
hommes peu enclins au dépistage des infections sexuellement transmissibles
La recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) depuis
la fin des années 90 témoigne d’un relâchement de
la prévention et d’une reprise des conduites à risque,
rapporte le Quotidien du Médecin du 19 juin 2008. Un accroissement
qui touche surtout les hommes mais qui a un impact aussi sur les partenaires.
Selon les données de l’Institut
de Veille Sanitaire, tous les indicateurs de l’évolution
des IST sont au rouge : la syphilis qui avait quasiment disparu dans
les années 1990 est réapparue à la fin de l’année
2000. des cas de lymphogranolumatose vénérienne rectale
(LVG) ont été diagnostiqués en France pour la première
fois en 2003 et les infections à chlamydiae trachomatis et les
gonococcies sont en hausse. Ces IST touchent principalement les hommes,
suggérant un relâchement des comportements de prévention
et d’une reprise des conduits à risque en particulier chez les
homosexuels. Les cas de syphilis concernent majoritairement des hommes
(95%) dont l’âge moyen est de 36 ans, en majorité ceux
qui
ont des rapports avec des hommes (80%). La proportion des hétérosexuels
est plus élevée à Paris qu’en province. Les IST
considérées comme des indicateurs indirects de la transmission
par le VIH peuvent également aggraver le diagnostic de l’infection
par le VIH (6.300 nouvelles contaminations en 2006). Selon l’enquête
INED INSERM sur la
sexualité, les IST sont nettement sous estimées à
tout âge car les sujets dépistés dans le cadre de
l’enquête en
dehors de toute demande médicale et les résultats étaient
positifs pour 1,4% des hommes et 1,6% des femmes. Les femmes ont sans
doute plus d’occasions d’être dépistées que les
hommes de manière systématique lors d’une consultation
pour contraception ou d’un examen gynécologique ou d’une grossesse
mais elles ont moins de chances de l’être précocement car
les hommes avertissent moins souvent leurs partenaires qu’ils ont une
IST.
«
Ma compagne me frappait, j'ai porté plainte »
Article paru dans Ouest France le 30 juin 2008
Une histoire d'amour qui dérape et la femme qui bascule dans
la violence. Un Normand de 42 ans a porté plainte et témoigne.
Des insultes, des coups, des viols, des meurtres... Les femmes sont
les premières victimes de ces violences et agressions au sein
du couple
(lire ci-dessous). Mais « il y a aussi des hommes battus. J'en
parle autour de moi. Je ne suis pas le seul à prendre des coups
». Pendant dix mois, Philippe (prénom d'emprunt) affirme
avoir subi ce que les gendarmes appellent désormais des «
violences intrafamiliales ». Ce Normand de 42 ans a porté
plainte trois fois. Pour l'instant, « une enquête est en
cours », indique le vice-procureur de la République, Jean-Michel
Rotaru. « Un tas de coups de pied » Tout a commencé
un soir d'octobre. L'ouvrier raconte que son amie, une secrétaire
quinquagénaire, lui a flanqué « un tas de coups
de pied. Je l'ai maintenue par les bras pour éviter d'en reprendre.
Elle a dit aux gendarmes que c'est moi qui l'avais violentée
». L'amie, aussi, porte plainte. Elle s'est vu prescrire huit
jours d'ITT (interruption temporaire de travail). Philippe prend ses
affaires. « Je voulais me chercher un appartement. Mais elle m'a
retenu au maximum. Elle voulait atténuer les choses. »
Il part en novembre, après la deuxième plainte. Cette
fois, « je me suis pris des coups de pied et de poing »
sur le bord d'une route. Le couple continue pourtant de se voir. Chez
lui ou chez elle. Lui s'accroche et se raccroche aux textos qu'elle
lui envoie. « Je culpabilise, lui trouve des circonstances atténuantes.
Pendant cinq mois, on a vécu des bons moments. » Pourquoi
est-il retourné avec elle ? « D'abord, je l'ai haïe.
Ensuite, les sentiments reviennent. On retourne vers la personne qui
nous dit : ' Je suis désolée, il faut qu'on change. '
» « Pour le cocard, j'ai menti, j'avais honte » Jusqu'à
ce dimanche « où je lui ai demandé des explications
sur sa tenue, que je trouvais provocante. En guise de réponse,
un coup de poing sur la figure ». Mais, aujourd'hui, « c'est
bien fini. Je veux aller au tribunal, qu'elle soit punie. Qu'elle comprenne
qu'elle n'avait pas à me taper ». Philippe travaille en
3 x 8 dans une usine, entouré de 200 hommes. « La première
fois qu'ils m'ont vu avec un cocard, j'ai menti. J'avais honte. Après,
les gars ont vu que je racontais des bourres... Les mecs, aussi, se
confient. Mais pas à n'importe qui. » Certains collègues
en « rigolent ». D'autres lui demandent : « Mais pourquoi
tu ne lui as pas foutu une claque ? » « Tout simplement
parce que la suspicion se retournerait contre moi », rétorque
Philippe. Qui admet « lui avoir mis une baffe, une fois, tellement
j'étais excédé ». Les gendarmes l'ont écouté
avec attention. Philippe est néanmoins persuadé qu'on
« soutient plus facilement une
femme. Quand un homme se fait taper, on pense parfois que c'est de sa
faute. On m'a titillé pour savoir si je n'inventais pas, si je
n'étais pas fou. Comment on peut prouver sa bonne foi, en tant
que mec » ?
|
30
juin 2008
Quoi
de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
387. Je
crois sombrer dans la folie. Un lourd secret familial, un père
incestueux, plusieurs victimes ... Notre conseil tente d'éclairer
la dynamique de l'auteur.
388. J'ai peur
de manquer de tout et surtout de priver les enfants de leur père.
B. vit au gré des cycles de la violence. Quelle décision
va-t-elle prendre ?
389. J'ai
perdu deux ans de ma vie. M. cherche à comprendre le comportement
du conjoint qu'elle vient de quitter.
390. Je
n'ai plus la force de me battre contre la personne qui continue de croire
qu'il peut penser à ma place. Nadia se libère peu
à peu de l'emprise de son ancien compagnon.
391. Viol
requalifié en agression sexuelle. Talie a besoin d'un conseil.
392. Une
relation amoureuse en CDD. Céline tente de gérer une
vie familiale complexe avec l'homme qui l'a fait tant souffrir.
Les
bonnes pages
Pierre Lumbroso,
Libre d’être putain ? Manifeste pour une prostitution choisie,
éditions L’Harmattan, 150 pages, 14,50 euros. Pierre Lumbroso,
avocat pénaliste au barreau de Paris depuis dix-sept ans, revient
sur les problèmes posés par la loi sur la sécurité
intérieure du 21 janvier 2003 et sur ses conséquences
sur la prostitution à Paris. Il déclare au cours d'une
interview (Métro, 8 juin 2008) : “La loi de 2003 n’est pas
efficace contre la prostitution internationale. Pire, elle est extrêmement
dangereuse pour les filles qui travaillent de façon indépendante.
[Les filles viennent] des pays de l’Est, d’Asie du Sud Est et d’Afrique
noire. Ces filles travaillent essentiellement dans les bois de Vincennes
et de Boulogne. C’est là que sévissent les réseaux
internationaux. Il reste quelques prostituées “traditionnelles”
dans des camping-cars, au bois de Vincennes, mais la majorité
des filles viennent de l’Est. Le terrain est bien gardé, les
bagarres sont fréquentes et les Françaises très
vite délogées. Au bois de Boulogne, où la violence
est tout aussi importante, les prostituées sont essentiellement
des transsexuels ou des homosexuels. Les filles d’Afrique noire sont
basées principalement en haut de la rue Saint-Denis. Les filles
originaires de Thaïlande, du Laos ou du Viêt Nam, travaillent,
sous la contrainte de proxénètes, dans des studios des
tours du XIIIe, notamment porte de Choisy et avenue d’Italie. [Les prostituées
traditionnelles] travaillent ou dans des camping-cars ou dans des studios
loués rue Saint-Denis, place de la Madeleine ou près des
bars de Pigalle. Aujourd’hui, elles ne constituent que 30% des 1.500
à 3.000 prostituées franciliennes. La loi sur la sécurité
intérieure du 21 janvier 2003 a été adoptée
pour lutter contre les réseaux internationaux de prostitution.
L’idée était de criminaliser la prostitution en interpellant
les filles afin qu’elles livrent leur proxénète. Les têtes
de réseaux se trouvant à l’étranger, ça
n’a jamais marché. Au final, cette loi pénalise les prostituées
traditionnelles. Les bâilleurs qui leur louent des studios sont
désormais considérés comme des complices. Les filles
ont été contraintes de déserter le centre des villes
pour aller travailler dans des lieux à risque, notamment les
forêts, Rambouillet ou Fontainebleau. Avec l’insécurité
qui y règne, elles ont dû faire appel à des proxénètes.
Par ailleurs, les clients qui sont surpris avec une prostituée
sont accusés de racolage passif. Résultat, ils vont sur
Internet. [Les risques sont sont les mêmes que] pour les petites
annonces dans les journaux, elles ne voient pas la personne à
qui elles ont à faire. Les risques sont beaucoup plus importants
: violence, vols, pratiques sexuelles non voulues... Chaque passe peut
constituer un danger. [On peut] protéger le plus vieux métier
du monde en le rendant plus transparent. Il faut que les filles puissent
revenir travailler en ville et que des structures soient créées.
Louer un studio, voir un médecin ou bénéficier
de la sécurité sociale sont des choses auxquelles tout
le monde a droit. L’idéal serait qu’elles puissent travailler
de manière indépendante."
La
commission Guinchard s'oppose à l'instauration du divorce sans
juge
Selon
Le Monde du 24 juin 2008, la perspective d'un divorce sans juge s'éloigne
de jour en jour : la commission sur la nouvelle répartition des
contentieux, présidée par le professeur de droit Serge
Guinchard, est hostile à cette idée. Chargée en
janvier de mener une réflexion "ambitieuse" sur l'avenir
de la justice, elle devrait rendre ses conclusions à la fin du
mois de juin. La garde des sceaux, Rachida Dati, annoncera alors si
elle reprend à son compte les réserves de la commission.
L'idée d'un divorce sans juge avait été évoquée
le 12 décembre 2007 par le Conseil de modernisation des politiques
publiques, qui souhaitait alléger la charge des tribunaux. "Le
conseil souhaite que, pour le divorce par consentement mutuel, lorsque
les époux sont d'accord sur l'ensemble des conditions du divorce,
le recours au juge ne soit plus nécessaire et qu'il soit possible
de procéder, simplement, à un enregistrement de l'acte
devant un notaire", précisait le rapport du ministre du
budget, Eric Woerth. Cette idée avait été vigoureusement
combattue par les avocats, qui estiment que le passage devant le juge
permet de garantir la solidité de l'accord et de protéger
le plus faible des époux. La profession refusait en outre de
laisser partir vers le notariat un contentieux qui fait vivre beaucoup
de cabinets : en 2005, les divorces par consentement mutuel représentaient
plus de 50 % des 150.000 procédures de divorce, soit 13 % des
affaires portées devant les tribunaux. La Conférence des
bâtonniers s'est d'ailleurs réjouie en apprenant la position
de la commission Guinchard. "Cette nouvelle constitue pour nous
un soulagement considérable", a-t-elle souligné.
Xavier
Darcos, ministre de l’Education Nationale, entend lutter contre l'homophobie
Selon Libération du 25 juin 2008, le ministre de l’Education
nationale Xavier Darcos explique comment il entend mener la lutte contre
l’homophobie à l’école. "La question de l’homophobie
intéresse toute la société, et spécifiquement
les lieux de culture et de savoir. J’ai donc souhaité que l’école
ne la méconnaisse pas. Et que tout élève qui pourrait
subir des vexations, voire des violences, liées à son
orientation sexuelle soit protégé. D’abord il fallait
que nous sachions ce qu’il en était. Des associations et des
lycéens nous alertaient. Dans notre logiciel Civis qui recense
les violences de toutes natures, nous avons introduit les actes liés
à l’homophobie. Les chiffres restent modestes." De septembre
à novembre 2007, les violences à caractère homophobe
ont représenté 0,6 % du total, et de décembre à
février 2008, 0,3 %. Mais il s’agit de signalements, non de la
réalité. L’homophobie est une attitude, elle crée
un climat et ne s’exprime pas forcément par des violences. Il
est en outre toujours un peu compliqué de la dénoncer.
Nous pouvons progresser. L’omertà sur tout cela est toujours
présente. Des chiffres alarmants montrent que nos jeunes homosexuels
ne vont pas bien et qu’ils sont victimes de leur orientation sexuelle
: leur taux de suicide est près de trois fois supérieur
à la moyenne. On sait aussi que les jeunes se moquent ou insultent,
facilement. Tout ceci crée des tensions et beaucoup de souffrance
chez les jeunes homosexuels. Une campagne de lutte contre l’homophobie
sera menée dans les universités et les grandes écoles
après la rentrée. La ministre de l’Enseignement supérieur
Valérie Pécresse, qui a rencontré début
juin le représentants de l’Inter-LGBT (lesbienne, gaie, bi et
trans) et de Gay Li (issu de l’UMP), a donné son accord. En outre,
un module de formation traitant des discriminations, dont l’homophobie,
pourrait être introduit dan le cursus des futurs enseignants,
dont le chantier va bientôt s’ouvrir dans le cadre de la "masterisation".
Reconstitution
de l'hymen, une question d'honneur
Selon Le Monde du 20 juin 2008, l’hyménoplastie est une opération
qui se pratique dans les hôpitaux (pour 100 euros) comme dans
les cliniques privées (plus de 3000 euros) depuis une vingtaine
d’années. Leïla, 25 ans, y a eu recours parce que son futur
mari n’était "pas prêt" à savoir la vérité
: elle n’était plus vierge. Pour son mariage, début août,
ce sera un voile blanc. Immaculé, comme sa robe. Après
la noce, ce seront des draps roses, rouges ou pourpres. Ensanglantés,
quoi qu'il en soit. Leïla (son prénom a été
changé) a 25 ans, la virginité des premiers sentiments,
mais plus son hymen. Du moins plus celui que ses traditions algériennes
et musulmanes exigent. Plus celui que son "promis" espère.
Après avoir longtemps hésité à avouer la
perte de sa virginité, elle a cédé à la
mi-mai. Le mensonge plutôt que la honte, et une opération
: l'hyménoplastie. Une "reconstitution" d'hymen avec
fil, aiguille et fines sutures. Vingt petites minutes sur la table d'examen,
une anesthésie locale, quelques picotements les jours qui suivent.
Et la "sérénité", enfin. Moins de risques,
espère-t-elle, de perdre celui qu'elle "aime". Moins
de risques d'être répudiée, comme la jeune musulmane
dont le mariage a été annulé parce qu'elle avait
tu à son mari la perte de sa virginité - jeudi 19 juin,
la cour d'appel de Lille devait rendre sa décision. Nul ne sait
combien elles sont, chaque année, en France, à faire "recoudre"
leur hymen pour l'honneur de leur futur mari. Dans les discrètes
maternités et hôpitaux où l'opération est
réalisée, les médecins facturent l'acte à
d'autres titres, comme la pose de stérilet, et le remboursement
de la Sécurité sociale est fonction de cette cotation.
Dans les cliniques privées, il est classé avec la mention
vague : "Chirurgie intime." Les noms des médecins compatissants
circulent ensuite sur les forums Internet spécialisés.
L'ordre national des médecins s'est prononcé contre ces
interventions. Contre les certificats de virginité aussi, mais
sans pour autant avoir les moyens de les interdire. Les gynécologues
et chirurgiens qui pratiquent malgré tout l'opération
le font parfois par militantisme, mais le plus souvent par "principe
de réalité". Pleins d'états d'âme dans
tous les cas. Notamment quand des jeunes femmes comme Leïla viennent
confier leur histoire. "A chaque fois, je me remets en cause",
explique Marie-Laure Brival, 52 ans, gynécologue-obstétricienne,
chef de service à la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis.
Mais finalement, je réagis en médecin. Ce n'est pas à
moi de juger. Et ce n'est pas en refusant l'acte que je vais changer
la situation, cela doit venir des filles elles-mêmes."
La
première carte des crimes et délits sexuels à Paris
Pour la première fois, l'Observatoire national de la délinquance
(OND) a dressé une cartographie des crimes et délits sexuels
commis en 2005 dans la capitale, à partir de 570 procédures
engagées par la direction régionale de la police judiciaire
et la préfecture de police, extraites du fichier de police STIC.
Ces données recensent 283 agressions sexuelles, 175 viols, 79
exhibitions, et 33 atteintes sexuelles. Elles ont mis en cause 644 personnes,
à 99,5 % des hommes dont l'âge moyen se situe autour de
35 ans. Les victimes sont à 87,7 % des femmes (âge moyen
: 27 ans). La part des mineurs, au moment des faits, est faible chez
les auteurs de ce type d'infractions (8,4 %), alors qu'ils sont plus
représentés du côté des victimes (21 %).
Sur la base de ces affaires élucidées, l'OND a évalué
l'origine des uns et des autres. Il apparaît ainsi que 60,8 %
des mis en cause sont parisiens, en grande majorité issus des
arrondissements de l'est de la capitale (du 12e au 20e). Lorsqu'ils
viennent d'ailleurs, ils sont originaires en majorité des départements
voisins, en particulier de Seine-Saint-Denis (36 %). Du côté
des victimes, le constat est quasi identique à une différence
près : lorsqu'elles n'habitent pas Paris, elles proviennent pour
22,7 % des Hauts-de-Seine.
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31
mai 2008
Quoi
de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
382. Je
suis libérée. Le procès d'assises a enfin eu
lieu et F.donne des nouvelles ...
383. Un mode
de fonctionnement familial qui piège longtemps les enfants.
C. a été violée et elle est piégée
par sa famille ...
384. En
instance de divorce après 30 ans de mariage. Où il
est question de problèmes financiers et de prestation compensatoire
385. Je
vous écris pour ma tante. La tante d'Elodie vit un enfer.
386. Je
frappe mon mari. D. cherche une solution car son mari l'a quittée.
Congrès
: victimes d'inceste
L'Association Internationale
des Victimes de l'Inceste organise un congrès le 4 octobre
2008 à Paris : "soigner les victimes d'inceste". Renseignements,
programme, inscription : http://aivi.org/congres/
Les
bonnes pages
Tout pour
les femmes : le site Tout
pour les femmes a mis en ligne le 8 mai dernier un entretien avec
Xavier Bertrand, Ministre du Travail, des Relations sociales, de la
Famille et de la Solidarité. Xavier Bertrand répond aux
questions de Nicole Salez sur des sujets aussi divers que le travail
des femmes, la promotion professionnelle, la création d’entreprise
au féminin, la réduction des inégalités
hommes-femmes, ou l’équilibre vie professionnelle - vie familiale.
Pour le ministre, "en matière de mixité et d’égalité
professionnelle, le compte n’y est pas" et "il y a
encore beaucoup de chemin à faire". Lire
l'interview.
Lutte
contre les violences conjugales : mise en place de référents
locaux
Le
plan 2008-2010 visant à lutter contre les violences faites aux
femmes, présenté en novembre dernier par Valérie
Létard (secrétaire d’Etat chargée de la Solidarité),
a prévu la création au niveau local de postes de "référents"
dont l’objectif est de s’assurer du maillage du territoire pour apporter
dans la durée une réponse globale aux femmes victimes
de violences. Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 23 mai
2008, une instruction conjointe des ministères de la solidarité
et de la Santé précise aujourd’hui les modalités
de sélection de ces référents, interlocuteurs uniques
et de proximité des femmes victimes de violences. Ce dispositif
bénéficie de crédits alloués par le Fonds
interministériel de la prévention de la délinquance,
à hauteur de 50.000 euros maximum par poste. La procédure
de sélection doit s’appuyer sur un recensement préalable
des acteurs et des dispositifs locaux intervenant en la matière
sous l’autorité des préfets, un appel à projets
est ensuite élaboré puis formalisée par une convention
enter la structure employeur (collectivités territoriales, organismes
publics ou privés) et le préfet du département.
Le référent ne doit pas se substituer aux acteurs et services
existants dans le processus d’aide mais veiller à ce que tout
soit mis en œuvre pour concourir au retour à l’autonomie des
femmes victimes de violences. Au delà de la compétence
professionnelle, il devra justifier d’une expérience dans le
domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes, des qualités
relationnelles et être reconnu par les autres professionnels.
L’action du référent doit favoriser sa participation et
son implication, "en respectant des choix".
Une
contraception pour 5 ans, sans y penser
La contraception intra-utérine connait un succès grandissant
en France. Au point qu'elle se place désormais en deuxième
position, juste après la pilule contraceptive. Mais il y a "stérilet"
et "stérilet". Si le traditionnel dispositif en cuivre
existe toujours, les femmes se tournent de plus en plus vers les "systèmes
Intra-Utérins" (SIU) diffuseurs de progestatif. Une voie
contraceptive plus souple et mieux tolérée. "Il s'agit
d'une nouvelle catégorie de stérilet, qui délivre
de manière régulière une petite quantité
de progestérone" explique le Pr Patrick Thonneau. Pour ce
gynécologue-obstétricien à l'hôpital Paule
de Viguier (Toulouse) et Directeur de recherche INSERM, "le SIU
hormonal s'est avéré plus efficace que les DIU les plus
fortement chargés en cuivre. Cette méthode est particulièrement
appréciée des femmes qui viennent d'avoir un enfant."
A tel point qu'aujourd'hui, une sur deux s'est déjà tournée
vers le SIU hormonal. Son avantage ? "Une diminution non négligeable
des règles, en durée comme en intensité. Il apporte
à la fois une meilleure efficacité contraceptive et une
qualité de vie améliorée… et se fait oublier !"
Mieux, "il n'existe pas d'effets secondaires connus, si ce n'est
l'acceptation par la femme d'un petit corps étranger à
l'intérieur de soi. Les seules contraintes sont donc des examens
de contrôle réguliers." Le SIU hormonal permet ainsi
un confort plus important. Quant à sa durée d'utilisation,
"elle est progressivement passée de 3 ans à 5 ans.
Avec un retour rapide à la fertilité après son
retrait, le SIU hormonal peut-être retiré dès un
nouveau désir de grossesse." Ce qui en fait une contraception
vraiment adaptée à la vie active de la femme moderne !
Source : interview du Pr Patrick Thonneau, gynécologue-obstétricien
à l'hôpital Paule de Viguier à Toulouse, Directeur
de recherche à l'INSERM, 12 mars 2008, in Destination Santé
du 23 mai 2008
Chercheurs
et médecins s'intéressent de plus en plus aux secrets
de la sexualité des femmes
Selon L'Express du 25 mai 2008, les femmes ne disent plus : "J'ai
la libido en berne" ; elles disent : "Je souffre du trouble
de sexualité 'hypo- active'." Cette nouvelle "maladie",
identifiée par des médecins américains sous le
nom de hypoactive sexual desire disorder, se traduit par une
déficience persistante ou par l'absence de fantasmes, de désir
ou de réceptivité sexuelle. Une sorte d'équivalent
de l'impuissance masculine dont les patientes évoquent de plus
en plus souvent les ravages dans les cabinets médicaux. "Près
d'un tiers des femmes seraient victimes de dysfonctions sexuelles, constate
la psychiatre et sexologue lyonnaise Marie Chevret. Et l'on ne s'occupe
évidemment que de celles qui en souffrent, car beaucoup s'accommodent
de vivre sans désir... Ces problèmes ne sont pas plus
répandus qu'avant, mais on en parle plus facilement." Ce
qui a changé, surtout, c'est qu'après des siècles
d'ignorance et d'indifférence envers le désir féminin
la médecine et la science commencent à s'intéresser
à ces questions et à y apporter des réponses. Il
a fallu attendre les années 1970 pour que les dysfonctions sexuelles
soient enseignées en médecine. Pendant les deux décennies
suivantes, tous les efforts thérapeutiques ont porté sur
l'impuissance masculine. Mais la tendance s'inverse depuis 1990. Les
recherches sur les ressorts secrets de la sexualité féminine
n'ont jamais été si nombreuses. Le succès du Viagra,
la pilule miracle des messieurs, a poussé les laboratoires pharmaceutiques
à se lancer, avec plus ou moins de bonheur, à la poursuite
de son équivalent pour les dames. L'ocytocine, une hormone impliquée
dans le déclenchement de l'accouchement, dans la lactation, mais
aussi dans l'orgasme. Ou encore la mélanocortine, une autre hormone
qui agit à la fois sur la pigmentation de la peau, la régulation
de l'appétit et le désir sexuel. "Pour l'instant,
le seul médicament stimulateur de libido féminine dont
nous disposions en France est un patch à la testostérone
fabriqué par Procter & Gamble, poursuit Marie Chevret, mais
il est réservé aux femmes ménopausées ayant
subi une ablation des ovaires." "Les chercheurs et les médecins
reconnaissent désormais aux femmes un droit à la jouissance
qui avait jusque-là été occulté par la conception
freudienne de la libido féminine, dit Alain Giami, directeur
de recherche à l'Inserm. Contrairement à l'homme, bestial,
obéissant à ses pulsions, le sexe faible était
supposé avoir une dimension psychologique et émotionnelle
qui échappait aux traitements pharmacologiques. Les mentalités
changent, mais lentement." Reste que tous les malaises libidinaux
ne relèvent pas d'un traitement. "Certaines patientes influencées
par les stéréotypes véhiculés par les médias
se croient anormales parce qu'elles ne font pas l'amour tous les jours
pendant des heures, constate Marie Chevret, le contraste entre les fantasmes
et la réalité quotidienne est abyssal."
Pour
en finir avec l’asexualité
Selon Libération du 28 avril 2008, les asexuels revendiquent
leur totale absence de désir comme une identité sexuelle
d’un genre nouveau. Il existe des anorexiques du désir. Ils trouvent
le sexe à ce point inintéressant, qu’ils en font leur
slogan : "No sex, no problem." Le niveau de leur libido, c’est
zéro. Et alors ? Revendiquant le droit de vivre heureux sans
plaisir sexuel, sans masturbation, sans fantasme et sans frustration,
ils se désignent par la lettre A pour Asexuel. Aux Etats-Unis
où leur mouvement a pris l’ampleur d’un véritable phénomène
de société, certains se définissent comme des Amibes
humaines. "J’ai découvert que j’étais asexuel dès
15-16 ans : aucun désir, explique Gianni, hôtelier résidant
à Strasbourg. Ce n’est pas un rejet de la sexualité, non,
simplement de l’indifférence. Allez dire à un passionné
de foot que cela vous laisse de marbre : c’est la même chose
!" Gianni se définit comme un asexuel de naissance : du
plus loin qu’il se rappelle, il n’a jamais été ni troublé,
ni ému, ni tenté par la chose. Comme la plupart des asexuels,
Gianni a bien essayé, mais sans résultats probants. Ce
n’est pas qu’ils soient incapables d’avoir une relation sexuelle — rien
à voir, officiellement, avec l’impuissance ou la frigidité—
c’est juste que les asexuels n’en éprouvent pas le besoin… Certains
se contentent de bisous. D’autres aiment les câlins. Mais aucun
ne prend son pied dans la sexualité. Le début d’une révolution
? Tout commence avec un puceau : en juin 2002, l’Américain David
Jay, 22 ans, créé le Aven, un "refuge" pour
ceux qui comme lui en ont assez se faire traiter d’impuissants. Il est
vierge, et fier de l’être. "L’asexualité n’est pas
un choix, proclame-t-il. Je n’ai jamais décidé que je
voulais devenir asexuel. L’asexualité n’est pas une dysfonction,
et il est inutile de chercher une explication à ce manque de
désir, de même qu’il est inutile de vouloir se soigner."
L’asexualité est-elle une maladie ? Les psychologues et les psychiatres
parlent de "désir sexuel hypoactif" ou d’hyposexualité,
tout en spécifiant qu’il ne s’agit pas forcément d’un
trouble psychologique, ni même d’un problème, du moment
que personne n’est frustré. Pour beaucoup d'asexuels, le seul
problème, c'est le regard des autres. Difficile de briller en
société quand on affiche une existence proche du néant
sexuel. Les A font figure d’Anormaux, d’Asthéniques, voire d’Aliénés.
"L’asexualité dérange, remarque Gianni, comme tout
ce qui nous est inconnu, incompréhensible ! Dans une société
qui prône le sexe, difficile de se faire entendre... Il a fallu
du temps (et il en faudra encore beaucoup) pour que l'homosexualité
puisse se faire reconnaître... ce sera de même pour nous."
Les Asexuels constituent-ils une catégorie à ranger aux
côtés des hétérosexuels, des gays ou des
bisexuels ? Pour eux, c’est une vérité absolue. Leur leader,
David Jay, fait d’ailleurs tout pour en convaincre la presse : "La
plupart des médecins avec lesquels j’ai parlé sont d’accord
pour dire que l’asexualité n’est qu’un aspect de la diversité
humaine, dit-il. Mais comme pratiquement aucune recherche n’a été
menée sur l’asexualité, la communauté scientifique
réserve son opinion." La seule étude existant actuellement
sur l’asexualité date de 2004 : le docteur Anthony Bogaert établit,
d’après une recherche menée dix ans plus tôt sur
18.000 britanniques, qu’il existerait une nouvelle minorité sexuelle,
à situer tout en bas de l’échelle du désir. Son
étude met le feu aux poudres : on y apprend que 1% de la population
anglaise déclare n’avoir "jamais ressenti d’attraction sexuelle
envers qui que ce soit". L’étude ne permet pas de comprendre
pourquoi. Elle précise seulement que les asexuels sont en majorité
des femmes, ou des personnes de petite taille, avec un niveau d’instruction
plutôt bas et que souvent elles sont mariées depuis longtemps…
Car, oui, on peut être marié avec enfants tout en étant
indifférent au sexe.
Etude
dans la Seine-Saint-Denis sur les violences
Les
femmes sont plus souvent violentées par des personnes de leur
entourage (70 %), notamment leur conjoint (30 %), alors que les hommes,
tout aussi nombreux à être agressés, le sont par
des inconnus, dans la rue, rapporte dans le Bulletin épidémiologique
hebdomadaire n°19 du 6 mai 2008 une étude réalisée
dans la Seine-Saint-Denis. En 2006, l’unité de médecine
légale (UML) de l'hôpital de Bondy, dans la Seine-Saint-Denis,
a accueilli quelque 9.831 victimes de violences physiques ou psychologiques,
volontaires dans 97 % des cas. On y compte 4.772 femmes et 5.059 hommes,
âgés de 31 ans en moyenne pour les premières et
de 28 ans chez les seconds. Dans la population féminine, l'agression
survient fréquemment à domicile (41 %), avec pour auteur
le conjoint (31 %). Les agressions dont sont victimes les hommes se
produisent plus souvent sur la voie publique (38 %) ou au travail (22
%), l'agresseur étant un inconnu dans la majorité des
cas (54 %). Les violences entraînent, selon
l'étude des urgences médico-judiciaires et de l'UML de
l'hôpital Jean-Verdier, une incapacité totale de travail
(ITT) médiane de 3 jours, tant pour les femmes que les hommes,
ces derniers subissant toutefois davantage d'ITT dépassant 8
jours. L'enquête, conduite dans
l'établissement séquanodionysien de l'Assistance Publique-Hôpitaux
de Paris, s'inscrit dans le cadre des recommandations du plan Violence
et soins, en application de la loi relative à la politique de
santé publique du 9 août 2004, qui vise à obtenir
un "consensus pour définir
les bonnes pratiques en matière de repérage des violences
et de détermination de la durée d'ITT". Comme dans
la récente étude menée chez des jeunes filles de
18 à 21 ans dans le même département, les résultats
suggèrent que les violences constatées sont du même
ordre dans la Seine-Saint-Denis que dans le reste du pays. Les auteurs
soulignent l'intérêt de l'ITT, qui permet "de réaliser
la synthèse du retentissement fonctionnel global des blessures,
en prenant en compte la personne elle-même". "Cette
notion, qui connaît une définition non pas
médicale, mais jurisprudentielle, désigne la durée
de gêne notable dans les actes de la vie courante" et elle
renvoie aux "activités usuelles de la victime". "L'évaluation
ne remet pas en cause la durée de l'arrêt de travail éventuellement
prescrit, qui constitue une incapacité
professionnelle", précisent encore les auteurs. Pour autant,
"il n'y a aucun lien direct entre ITT et arrêt de travail:
l'ITT concerne toute personne, quels que soit son âge et sa situation
professionnelle. En outre, la durée d'un arrêt de travail
éventuellement prescrit tient compte de la nature de l'activité
et des tâches réalisées, ce qui n'est pas le cas
pour l'ITT. Ainsi, la durée d'un arrêt de travail peut
être inférieure, égale ou supérieure à
la durée d'ITT déterminée. Contrairement à
ce que l'appellation pourrait laisser croire, l'incapacité ne
doit pas obligatoirement être totale". Depuis 1982, la Cour
de cassation établit que l'incapacité n'implique pas nécessairement
pour la victime l'impossibilité de se livrer à un effort
physique afin d'accomplir elle-même certaines activités
de la vie quotidienne. Sur le plan pénal, l'ITT permet d'apprécier
la gravité des violences exercées afin de qualifier l'infraction.
Pour les brutalités volontaires, une ITT supérieure à
huit jours entraîne une qualification délictuelle. Pour
les faits involontaires, la limite est fixée à trois mois.
|
30
avril 2008
Quoi
de neuf sur le site
Ajouts
d'éléments d'information quant aux conditions de référencement
de sites sur les pages avertissement
et faire
un lien vers sosfemmes.com
Mise
en ligne des rapports d'activité
pour l'année 2007, rubrique tout
sur SOS FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
374. Quand
le rêve tourne au cauchemar. Irina est russe : le rêve
de l'Ouest et de la France se heurte à une dure réalité
conjugale...
375. Malgré
les violences, une partie de moi l'aime. Echanges avec cette femme
qui réfléchit à sa situation.
376. Violence
psychologique. Humiliations, insultes, dénigrement, ... comment
résister aux conséquences de cette violence-là
?
377. Donnez
moi la clef pour m'en sortir. Comment peut-on continuer à
aimer l'homme qui vous a maltraité à ce point ?
378. Je
veux partir de chez moi. Il y a urgence ...
379. Faire
reconnaître les violences morales et psychiques. C. est partie,
elle et ses enfants vont beaucoup mieux.
380. Le
père de mes enfants était mon employeur. Adélaïde
conduit plusieurs procédures contre lui.
381. Marie.
Marie est morte.
Colloque
: femmes et pédophiles
La pédophilie au féminin, de la complicité inconsciente
au passage à l'acte sexuel : colloque organisé par La
fondation pour l'Enfance et le Centre des Buttes Chaumont à Paris,
Palais d'Iéna (9, place d'Iéna, 75016 Paris) le vendredi
13 juin 2008.
Renseignements : http://www.fondation-enfance.org/
Violences
conjugales : santé mentale et physique dégradée
Selon Le Parisien du 4 avril 2008, les femmes qui subissent des violences
conjugales ont une santé nettement plus dégradée
que les autres… et ce même si les violences ont cessé.
C’est la conclusion d’une grande étude menée dans 10 pays
par l’Organisation Mondiale de la Santé. Douleurs, troubles de
la mémoire, difficultés à gérer la vie quotidienne…
les tentatives de suicide sont quatre fois plus élevées
chez les victimes et ex-victimes de violences conjugales. Selon l'hebdomadaire
britannique The Lancet, qui a publié le résultat de cette
étude, l'OMS a comparé entre 2000 et 2003, dans quinze
sites de dix pays, l'état de santé de femmes de 15 à
49 ans ayant été l'objet de violences conjugales au moins
une fois dans leur vie, avec celui de femmes qui ne l'ont pas été.
Plus de 24.000 femmes ont été soumises à un
questionnaire. Les dix pays objets de l'enquête ont été
le Bangladesh, le Brésil, le Pérou, la Thaïlande,
la Tanzanie, l'Éthiopie, le Japon, la Namibie, les îles
Samoa et la Serbie-Montenegro. Parmi les femmes violentées, au
moins un tiers - sauf en Éthiopie - n'avaient pas subi de violence
au cours de l'année écoulée. Au terme de cette
étude, il apparaît que 19 % (en Éthiopie) à
55 % (dans la campagne péruvienne) des femmes violentées
rapportent des blessures. Mais surtout, des "associations significatives"
- sauf aux îles Samoa - apparaissent entre la violence du partenaire
et un mauvais état de santé ou des problèmes de
santé
récents : difficultés à marcher ou à gérer
les activités quotidiennes, souffrances, troubles de la mémoire,
problèmes vaginaux... Les femmes soumises à la violence
de leur partenaire au
moins une fois dans leur vie ont reconnu en outre nettement plus de
détresse émotionnelle et de désirs de suicide (trois
fois plus) ou tentatives de suicide (quatre fois plus) que les autres.
Commentant cette étude, Riyadh Lafta, de l'école de médecine
de Bagdad, a fait valoir que souvent la violence n'était pas
rapportée, par exemple quand les victimes "avaient trop
peur de leur partenaire" ou parce que la violence était
considérée comme "normale dans certaines
communautés". Pour lui, des études ultérieures
devraient mesurer la mortalité et l'espérance de vie des
femmes victimes de violence conjugale. Pour l'OMS, la violence conjugale
est un réel problème de santé publique, qui doit
faire l'objet de politiques de santé nationales et globales.
De
plus en plus d'ados tombent enceintes
Selon
Ouest France du 28 avril 2008, depuis trois ans, le nombre des avortements
augmente fortement chez les mineures. "Elles arrivent ici avec
une copine pour faire un test de grossesse. Quand on leur annonce qu'elles
sont enceintes, c'est l'effondrement. Souvent, elles affirment que ce
n'est pas possible." Françoise Berger, responsable du Centre
de planification, d'éducation familiale et d'interruption volontaire
de grossesse du centre hospitalier de Cornouaille, tire la sonnette
d'alarme. "Dans mon service, les interruptions volontaires de grossesse
(IVG) chez les mineures ont augmenté, depuis 1999, de 200 %.
Les moins de 15 ans sont de plus en plus concernées." Les
raisons de cette évolution inquiétante sont multiples.
D'abord, des jeunes filles ont des rapports sexuels plus précocement.
"Mais, ce qui m'inquiète le plus, c'est que les jeunes ont
une méconnaissance absolue en matière de contraception,
constate Françoise Berger. Ils utilisent parfois des méthodes
obsolètes. Hier, la contraception était vécue par
les ados comme une libération. Aujourd'hui, ils la vivent comme
une contrainte ! " A Quimper, 31 % des femmes en demande d'IVG
disent utiliser le préservatif. 15,5 % affirment calculer la
période d'ovulation et 10 % ont pratiqué la technique
du retrait. Par ailleurs, 23 % de ces femmes prennent la pilule ; la
plupart ne l'ont pas prise au bon moment... Aujourd'hui, certaines jeunes
filles reçues au Centre de planification n'ont aucune contraception.
Il s'agit souvent d'adolescentes déscolarisées, en rupture
avec leurs familles et qui souhaitent rester enceintes. "Avoir
un enfant est, pour elles, un moyen de reconnaissance. Il faut démystifier
ces grossesses. Et impliquer les garçons, conclut Françoise
Berger. Il faut qu'eux aussi se posent la question : est-ce que je veux
être père ?" Pour agir avec efficacité, le
centre hospitalier de Quimper lance une campagne de sensibilisation,
en partenariat avec le conseil Général du Finistère,
pour prévenir la grossesse chez les adolescentes. "Une plaquette
d'information a été réalisée et de grandes
affiches sont placardées en ville. L'objectif n'est surtout pas
de stigmatiser les jeunes filles. Elles sont et seront toujours les
bienvenues dans les centres de planification, assure Françoise
Berger, mais il faut interpeller la population."
Elections
municipales : parité, encore raté !
Malgré
l'inscription du principe de parité dans la Constitution, le
monde politique demeure très majoritairement masculin, d'après
Le Monde du 29 avril 2008 : selon l'Observatoire de la parité,
qui a dresséle bilan des élections municipales et cantonales
de mars, 86,2 % des villes françaises sont aujourd'hui dirigées
par des hommes. Dans les conseils généraux, la féminisation
est encore plus lente : 86,9 % des conseillers généraux
sont des hommes. "Les partis politiques résistent encore
à la parité", regrette Marie-Jo Zimmermann, rapporteure
générale de l'Observatoire et députée (UMP)
de Moselle. Pour favoriser la féminisation du monde politique,
l'Observatoire, créé en octobre 1995, demande par conséquent
au gouvernement de limiter le cumul des mandats "dans le temps
et dans l'espace" et d'imposer la parité dans les communautés
d'agglomération, qui ne sont pas concernées par ce principe.
Cette instance plaide également en faveur d'une modernisation
du statut de l'élu. Pour
permettre une meilleure articulation entre "vie personnelle, vie
professionnelle et engagement politique", l'Observatoire demande
des aménagements du temps de travail pour les adjoints et une
revalorisation des indemnités dans les municipalités.
Les partis politiques, quant à
eux, sont invités à "respecter une parité
tant qualitative que quantitative". Les conseils municipaux des
petites villes (moins de 3.500 habitants) comptent une femme sur trois,
ceux des villes plus importantes (plus de 3.500 habitants) une femme
sur deux. Au total, les
femmes représentent 35 % des élus municipaux. Depuis 2007,
la parité est obligatoire parmi les adjoints au maire, ce qui
devrait permettre, selon l'Observatoire, de "réorganiser
entièrement une traditionnelle division du travail entre les
sexes". L'usage voulait en effet que les femmes se voient confier
les affaires sociales, l'éducation, la famille ou la santé,
alors que les hommes prenaient en charge les transports ou la vie économique.
Les femmes restent en revanche extrêmement minoritaires (13,8
%) aux postes de maires, qui ne sont pas concernés par l'obligation
de parité. "Avec 83,5 % d'hommes investis tête de
liste aux élections municipales, les partis politiques français
continuent à faire figure de mauvais élèves tant
au niveau européen qu'au niveau international", souligne
l'Observatoire. Le pourcentage de femmes maires reste plus que modeste,
mais il progresse régulièrement depuis une
vingtaine d'années : la France comptait 5,5 % de femmes maires
en 1989, 7,5 % en 1995, 10,9 % en 2001 et 13,8 % en 2008.
Ecole
: la mixité en danger
Une
fois de plus, l'Europe a bon dos. Au nom d'une prétendue directive
européenne, le gouvernement français vient de faire adopter
par le Parlement, dans un texte de loi destiné à lutter
contre les discriminations, une disposition remettant en cause la mixité
à l'école. Selon Le Monde du 23 avril 2008, aucun ministre
de l'éducation, aussi réactionnaire fût-il, n'aurait
eu "l'audace" d'inscrire dans nos textes, ne serait-ce que
par voie de circulaire, la possibilité d'organiser "des
enseignements par regroupement des élèves en fonction
de leur sexe" sans s'exposer à la foudre des organisations
laïques et des syndicats de l'enseignement. Les
directives européennes, que nous avons à transposer dans
notre droit national, sont pour la plupart d'inspiration libérale
et il nous a souvent fallu batailler ferme pour préserver en
France nos spécificités. Or, dans le cas qui nous occupe,
l'Europe n'est pas en cause. Aucune des
directives européennes à transposer dans ce texte ne touche
au champ de l'enseignement, qui reste une compétence strictement
nationale. Dès lors, le gouvernement a menti au Parlement en
affirmant, à la tribune de l'Assemblée, que cette dérogation
à la mixité à l'école était une exigence
de la Commission européenne et qu'on ne pouvait donc s'y soustraire.
Au Sénat, tous les groupes parlementaires ainsi que la délégation
aux droits des femmes étaient d'accord pour supprimer cette disposition.
Or, contre toute attente, le 9 avril, lors de la discussion du texte
en séance publique, le gouvernement a maintenu sa position, ordonnant
à sa majorité de se plier. Cet épisode parlementaire
en dit long sur la liberté de parole et d'amendement de la majorité
et augure mal de la façon dont on entend donner plus de pouvoir
au Parlement. Il révèle aussi l'influence grandissante
des intégristes de tout poil au
sein du pouvoir d'Etat. La mixité est un acquis fragile. Parmi
ses détracteurs, trois arguments sont invoqués. Le premier,
d'ordre pédagogique, met en évidence le frein que peut
constituer la mixité aux performances respectives des filles
et des garçons. Le second, d'ordre
social, souligne la montée des violences dans les établissements,
et notamment des violences sexuelles. Le troisième, que l'on
peut classer, faute de mieux, dans la catégorie "morale",
déplore l'indécence qu'il y aurait à suivre, pour
les garçons et les filles, des cours en commun. La délégation
aux droits des femmes du Sénat s'était saisie de cette
question en 2004. Elle avait conclu que les réponses aux problèmes
soulevés se trouvaient non pas dans la ségrégation,
mais dans la formation des enseignants, l'encadrement éducatif,
le contenu des
manuels scolaires et surtout dans la volonté politique d'accompagner
les jeunes femmes dans des choix d'orientations professionnelles dont
elles ont tendance à s'auto-exclure.
Conseil
de l’Europe : Le droit à un avortement sûr et légal
enfin reconnu en Europe
Selon un communiqué de presse du Mouvement Français pour
le Planing Familial en date du 17 avril 2008, des parlementaires venant
de 47 pays européens ont adopté mercredi 16 avril un rapport
sur l’avortement sûr et légal en Europe par 102 voix contre
69 et 14 abstentions. Ce rapport invite les 47 Etats membres du Conseil
de l’Europe à adopter des mesures visant à :
- dépénaliser l’avortement dans les pays si cela n’a pas
encore été fait,
- garantir l’accès effectif à ce droit pour toutes les
femmes,
- respecter l’autonomie du choix des femmes,
- offrir les conditions d’un choix libre et éclairé.
Il appelle également les Etats à assurer l’accès
des femmes et des hommes à une contraception adaptée,
choisie par eux et à un coût raisonnable ainsi qu’une éducation
des jeunes à la sexualité et aux relations entre partenaires.
Le MFPF se félicite de l’adoption de ce rapport. Pour la première
fois une institution européenne adopte un texte qui appelle explicitement
à la dépénalisation de l’avortement au nom des
droits des femmes. C’est une grande victoire pour toutes les femmes
d’Europe, et en particulier pour celles qui se battent en Irlande, en
Pologne, à Malte ou ailleurs pour la reconnaissance de ce droit
fondamental. Dans un contexte où les clivages politiques, les
a priori idéologiques bloquent toutes avancées en matière
de droits et de santé sexuelle et reproductive dans l’Union européenne,
nous constatons, avec l’adoption de ce rapport par l’assemblée
parlementaire du Conseil de l’Europe, qu’il est possible de dépasser
ces clivages tout en déplorant la faible mobilisation des parlementaires
français à ce vote. Malgré le caractère
non obligatoire pour les Etats membres, ce rapport deviendra sans conteste
une référence incontournable pour toutes celles et ceux
qui se battent pour garantir le droit à l’avortement et en améliorer
l’accès à toutes les femmes sans distinction d’origine
ni de revenu.
Retraites
: les femmes paient le prix fort !
Après la réforme de 1993 et celle de 2003, imposées
au nom de l'équité, le premier ministre vient d'affirmer
que la durée de cotisation pour un taux plein serait portée
de quarante à quarante et un ans entre 2009 et 2012. Selon Le
Monde, il veut confirmer les orientations de
2003 sans qu'aucun bilan n'en soit tiré. Les femmes paient le
prix le plus lourd pour les réformes de 1993 et 2003. Les réformes
des retraites accroissent les inégalités de pensions entre
hommes et femmes. Les pensions de droit direct des femmes (référence
aux salaires) sont de moitié inférieures à celles
des hommes. Avec la réversion, la différence est encore
de près de 40 %. Les petites retraites, ce sont celles des femmes
: la moitié des femmes partant
en retraite dans le régime général sont au minimum
contributif. Elles constituent 75 % des bénéficiaires
de ce minimum. Ces inégalités sont la conséquence
logique des inégalités constatées sur le marché
du travail en termes d'emploi et de salaires. Celles-ci sont encore
aggravées avec la montée du temps partiel et des petits
boulots chez les femmes. Mais ce n'est pas tout : les réformes
des retraites qui privilégient la durée de cotisation
pénalisent d'abord les carrières courtes, discontinues
(chômage, retrait d'activité) et à temps partiel.
Dans le secteur privé, le passage des dix aux vingt-cinq meilleures
années pour le calcul du salaire de référence touche
les femmes, qui ont davantage de "mauvaises années".
Les
femmes sont donc victimes d'une discrimination indirecte : une disposition
(l'allongement de la durée de cotisation) apparemment neutre
désavantage les personnes relevant d'un genre. Le système
de décote constitue une double peine. Les droits familiaux, notamment
la majoration de durée d'assurance (huit trimestres par enfant
dans le régime général) et l'assurance-vieillesse
des parents au foyer permettent aux femmes de valider de nombreux trimestres
dans le secteur privé. Cela ne compense que faiblement les inégalités
de pensions, très fortes chez les salariés du privé.
La
Cour Européenne ouvre la voie aux pensions de réversion
pour les couples homosexuels
Selon Le Monde du 3 avril 2008, la Cour de justice des Communautés
européennes a donné raison, mardi 1er avril, au compagnon
d'un homme décédé qui souhaitait toucher une
pension de veuvage. En 2001, Tadao Maruko, qui vit en Allemagne, avait
noué un "partenariat de vie" - l'équivalent
allemand du pacte civil de solidarité (pacs) - avec un créateur
de costumes de théâtre. Décédé en
2005, son compagnon était affilié à l'assurance-vieillesse
du personnel artistique des théâtres allemands. Tadao Maruko
avait sollicité une pension de réversion mais sa demande
avait été rejetée au motif que les statuts de l'organisme
"ne prévoient pas un tel bénéfice pour les
partenaires de vie survivants". Dans leur arrêt, les juges
européens ont estimé que cette pension pouvait être
assimilée à une "rémunération"
: elle entre donc dans le cadre de la loi européenne contre les
discriminations en matière d'emploi et de travail. "Le refus
de faire bénéficier les partenaires de vie de la pension
de survie constitue une discrimination directe fondée sur l'orientation
sexuelle", note la Cour, à supposer que "les époux
survivants et les partenaires de vie survivants se trouvent dans une
situation comparable pour ce qui concerne cette pension". La justice
allemande doit donc vérifier que les bénéfices
de la caisse de vieillesse du compagnon survivant sont "analogues"
à ceux que percevrait un époux survivant. Pour la directrice
exécutive de l'International Lesbian and Gay Association-Europe
(ILGA), Patricia Prendiville, cette décision "montre sans
équivoque que le refus de réversion de la pension d'un
partenaire constitue une discrimination
directe sur la base de l'orientation sexuelle qui ne peut jamais être
justifiée". L'ILGA considère donc que cet arrêt
ouvre la voie au versement d'une pension de réversion dans les
pays européens ayant instauré, pour les couples de même
sexe, un partenariat impliquant un soutien financier mutuel. La décision
n'est sans doute pas transposable telle quelle en France - les pensions
de réversion n'y sont pas toujours considérées
comme une rémunération - mais elle conforte tous ceux
qui défendent le droit à une pension de réversion
pour les pacsés. En sept ans, le nombre de pacs a plus que quintuplé,
passant de 20.000 en 2001 à plus de 100.000 en 2007.
Les
femmes et le sida en France : enjeux sociaux et de santé publique
Les inégalités sociales et économiques sont à
l'origine des vulnérabilités des femmes face à
l'infection par le VIH, en particulier dans leurs comportements de prévention.
Lorsqu'elles
sont infectées, ces inégalités continuent à
s'exprimer principalement dans l'accès et le maintien à
l'emploi ainsi que dans l'isolement social et affectif. Telles sont
les principales
conclusions d'un numéro spécial de la revue Médecine/Sciences
qui a été rendu public le 19 février 2008 à
l'Assemblée nationale, au cours d'un colloque organisé
par l'ANRS rassemblant élus, chercheurs, décideurs en
santé publique et représentants associatifs. Ce numéro,
dont l'ANRS est à l'origine, est la première synthèse
de travaux en sciences sociales et santé publique consacrés
aux femmes face à l'infection par le VIH.
On peut commander
ce numéro hors-série de Médecine/Sciences chez
l'éditeur :
http://www.edk.fr
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31
mars 2008
Quoi
de neuf sur le site
Les nouveaux
témoignages retenus ce mois :
364.
Je
vous adresse ce petit mot. Malgré un viol non reconnu par
la justice, Catherine a beaucoup avancé. Elle témoigne,
message de lutte et d'espoir.
365. Ne
faites pas comme moi, n'attendez 20 ans pour réagir. Coralie
vient de séparer
366. Comment
faire reconnaître ce qu'il est ? Des années après
leur séparation, cette femme est toujours en prise avec le père
de ses enfants ...
367. Ce
n'est qu'en dominant et en faisant souffrir qu'il avait du plaisir.
Manue est tombée sous l'emprise d'un sadique.
368. Un
arroseur arrosé. Mariana recouvre ses droits.
369. Ce
viol m'obsède. Suzanna a décidé de faire face.
370. Les
hommes attentionnés peuvent être tout simplement vos fossoyeurs.
Corinne se bat contre cet homme qui l'a séduite après
des moments très éprouvants.
371. Mes
souvenirs sont-ils réels ? Liliane s'interroge sur les images
qui envahissent son psychisme.
372. La
violence que je subis depuis toujours. Rosa réfléchit
sur l'emprise dont elle est victime.
373. Je
me souviens avoir été violée. Nadège
a besoin d'aide.
Les
filles, têtes de classe en Europe
D'après Le Monde du 13 mars 2008, les filles ont de meilleurs
parcours scolaires que les garçons. La chose était déjà
bien décrite pour la France : on sait désormais qu'elle
vaut pour l'ensemble des vingt-sept pays de l'Union européenne.
C'est ce qui ressort d'une synthèse réalisée par
le ministère de l'éducation nationale (Note d'information,
du 11 février) à partir des données collectées
par l'Office statistique des Communautés européennes (Eurostat).
D'abord, les filles ont moins souvent des problèmes pour lire
que les garçons (18 % contre 30 %), quel que soit le pays de
l'Union européenne. Ensuite, elles sortent moins souvent du système
scolaire sans diplôme ou validation de l'enseignement secondaire.
En 2006, 15 % des jeunes Européens de 18 à 24 ans ont
écourté précocement leur scolarité secondaire,
mais
seulement 13 % des filles contre 18 % des garçons. Enfin, les
femmes sont plus souvent diplômées de l'enseignement secondaire
et de l'enseignement supérieur que les hommes. Cette situation
s'est construite très progressivement. Ainsi, pour la génération
âgée de
55 à 64 ans, la moyenne de taux d'accès des hommes à
un diplôme du second cycle du secondaire (le baccalauréat
en France) est de 59 % contre 49 % pour les femmes. Elle s'annule pour
les 35-44 ans et s'inverse pour les 25-34 ans au détriment des
hommes. Ce rattrapage a été particulièrement fort
dans les pays du Sud (Italie, Espagne ou Grèce), qui partaient
de loin. Dans l'Union européenne, les femmes sont majoritaires
dans les formations supérieures quel que soit le pays, mais pas
à tous les niveaux : leur proportion n'est que de 45 % pour ce
qui concerne les études menant à l'obtention d'un doctorat.
"Deux Europe s'opposent", précise l'étude. L'Europe
du Sud (Italie, Espagne, Portugal, Chypre) ainsi qu'une partie des pays
de l'Est (Bulgarie, Roumanie, Estonie, Lituanie, Lettonie) ont une proportion
de femmes docteurs majoritaires, contrairement au reste
de l'Europe. La France, avec un taux de 41 %, reste en deçà
de la moyenne. Si les femmes sont surreprésentées dans
l'enseignement supérieur, elles sont moins souvent diplômées
en mathématiques, sciences et technologie que les hommes. En
2005, elles ne
représentaient que 31 % des diplômés de ces matières.
Une proportion qui stagne depuis l'an 2000.
Les
amours incestueuses d’un frère et d’une sœur condamnées
par la justice allemande
D'après Libération du 17 mars 2008, l’histoire de ces
frère et sœur de Leipzig (ex-RDA) tient l’opinion allemande,
mais aussi la justice, en haleine depuis des années. Patrick
(31 ans) et Susan (26 ans) disent s’aimer et ne pas pouvoir vivre l’un
sans l’autre. Ils ont ensemble quatre enfants. Mais jeudi, la plus haute
juridiction allemande, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, a rendu
un arrêt qui risque de mener de nouveau Patrick en prison : elle
vient de confirmer la validité du paragraphe 173 du code civil,
qui prévoit jusqu’à deux ans de prison et une amende en
cas d’inceste entre frère et sœur. L’avocat des deux jeunes gens,
qui n’ont pas grandi ensemble, envisage désormais de se tourner
vers la Cour européenne de Strasbourg. Mais la procédure,
longue et coûteuse, ne changera dans un premier temps rien au
sort de Patrick et Susan. L’inceste entre frère et sœur n’est
délictueux ni en France, ni en Belgique, ni aux Pays-Bas, ni
au Luxembourg, ni au Portugal. Pas même en Italie, où les
amants incestueux ne risquent rien tant que leur relation ne provoque
aucun scandale… La Turquie, la Chine et la Russie ignorent l’inceste
entre frère et sœur du point de vue juridique. L’inceste est,
par contre, formellement interdit en Grande-Bretagne, en Pologne, en
Suisse, au Danemark et dans nombre d’Etats américains. En France,
la dépénalisation de l’inceste entre frère et sœur
remonte à 1810 et au code napoléonien. "En Allemagne,
l’interdit n’est justifié que par la morale", s’insurgent
les juristes qui ont soutenu la plainte de Patrick S. De fait, la Cour
constitutionnelle semble avoir le plus grand mal à justifier
sa décision et invoque le risque élevé de naissances
d’enfants handicapés en cas de trop forte consanguinité.
"Cela est inacceptable, s’indigne un juriste. Dans ce cas, il faudrait
aussi interdire aux handicapés d’avoir des enfants, ce qui est
bien sûr impensable !" Les juristes font du cas de Leipzig
une affaire de principe. Cinq à six cas seulement se présentent
chaque année devant les tribunaux allemands. Pas question pour
les juges et avocats soutenant le couple d’encourager l’inceste, bien
évidemment. D’autant que l’histoire de Patrick et Susan n’a rien
d’une belle romance. Patrick est confié très jeune à
un foyer, puis adopté par une famille de Potsdam. A 24 ans, il
décide d’en savoir plus sur ses origines, et se rend à
Leipzig. Il y fait connaissance de sa mère (le père est
entre-temps décédé) et de Susan, 16 ans. Légèrement
débile, la jeune femme souffrirait d’un trouble de la personnalité.
Tous deux disent s’être "immédiatement reconnus".
Plusieurs de leurs enfants sont handicapés, et Patrick, condamné
pour inceste, se retrouve en prison.
Un
collectif entend faire reconnaître la qualité d’être
sexué des personnes handicapées
Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 14 mars 2008, le "Collectif
handicaps et sexualité" a été officiellement
créé le 7 Mars à Paris dans l’enceinte du Sénat.
L’Association des Paralysés de France (APF), la coordination
Handicap et Autonomie et Handicap International entendent poser haut
et fort sur la place publique la question de la vie affective et sexuelle
des personnes handicapées, et plus précisément
ses conditions d’accomplissement de cette dimension de l’existence,
pour les personnes en situation de grande dépendance. Après
avoir orchestré au printemps dernier le cri de colère
des "naufragés de l’amour" dans le cadre du colloque
international qu’elles avaient co-organisé au Parlement européen
de Strasbourg, les quatre associations veulent poursuivre la réflexion
et envisager les réponses concrètes à apporter
aux hommes et aux femmes qui ont besoin d’une assistance pour exprimer
et satisfaire leurs attentes en matière de sensualité.
Revendiquer, proposer et promouvoir la mise en œuvre d’actions favorisant
l’épanouissement et le respect de la vie intime affective et
sexuelle des personnes en
situation de handicap, quel que soit leur âge. "Actuellement
être handicapé et parler de ses frustrations c’est risquer
de se retrouver face à un mur de silence", déclare
Marcel Nuss, président de la CH. L’objectif est de lever la chape
de plomb sur le sujet, de
sensibiliser les pouvoirs publics et les responsables de structures
afin de respecter le droit pour les personnes handicapées de
décider pour elles-mêmes en ce qui concerne leur vie intime.
Ils envisagent également de prévoir des sessions de formation
initiale et continue
pour les professionnels, de l’éducation à la sexualité
pour les enfants et les adolescents, sans oublier d’étudier l’option
de "services de prestations d’assistance érotique et/ou
sexuelle des personnes en situation de grande dépendance",
c’est-à-dire le concours d’un tiers pour quelles puissent grâce
à lui connaître des jouissances physiques ou avoir des
relations sexuelles avec leur partenaire. Tout est à faire et
notamment une réflexion sur les
conditions juridiques, éthiques et pratiques à remplir
pour lancer de telles initiatives en France car quelques services existent
en Europe. Aussi importante que soit la question de l‘accompagnement
sexuel, cela ne doit pas non plus occulter l’affectivité et le
désarroi des personnes en grande dépendance. La révolution
consiste à promouvoir d’être dans l’écoute des intéressés
qui ne veulent plus voir nier leur qualité d’être sexué.
Le
nombre de cancers du sein est en diminution en France depuis 2005
Alors qu'elle ne cessait d'augmenter dans des proportions inquiétantes
depuis une trentaine d'années, l'incidence du cancer du sein
est en diminution en France depuis 2005 selon Le Monde du 20 mars 2008
. Ce phénomène est également observé aux
Etats-Unis. Pour l'heure, la seule explication
rationnelle semble résider dans la désaffection massive
vis-à-vis des traitements hormonaux substitutifs (THS) de la
ménopause. Tels sont les principaux enseignements d'un rapport
rendu public, lundi 18 février, par l'Académie nationale
de médecine, qui formule par ailleurs une série de recommandations
pour tenter d'organiser une prévention de cette pathologie à
l'origine, chaque année, d'environ 10.000 décès
prématurés. Les conclusions du groupe de travail de l'Académie
nationale de médecine créé à l'initiative
du professeur Maurice Tubiana se fondent pour partie sur une publication
du dernier numéro, daté de janvier, du Bulletin du cancer.
Dirigés par le docteur Hubert Allemand (Caisse nationale d'assurance-maladie),
les auteurs se penchent sur un phénomène assez paradoxal
: alors que le nombre des examens radiologiques de dépistage
du cancer du sein ne cesse d'augmenter en France, celui des cas diagnostiqués
diminue notablement depuis 2005. "Entre 2000 et 2004, la croissance
annuelle moyenne du taux d'incidence a été de 2,1 %, écrivent-ils.
Puis ce taux a décliné. Il a diminué de 4,3 % entre
2004 et 2005 et de 3,3 % entre 2005 et 2006." La diminution a avant
tout concerné la catégorie des femmes âgées
de 50 ans et plus avec des diminutions respectives de 6 % et 5,3 %.
Le nombre de cas diagnostiqués avait atteint 49.236 en 2004.
Enfanter tôt et allaiter offrent une certaine protection. Pour
réduire l'incidence du cancer du sein, l'Académie nationale
de médecine recommande des mesures permettant de bénéficier
de l'effet protecteur que procurent les premières grossesses
précoces. En France, l'âge moyen à la naissance
du
premier enfant a notablement augmenté : il est passé de
24 ans en 1970 à 28-29 ans depuis 2001. "Les femmes doivent
être informées du bénéfice d'une première
grossesse avant 25 ans", estiment les auteurs du rapport. Cet objectif
pourrait être plus facilement
atteint via différentes mesures de politique familiale parmi
lesquelles une augmentation des allocations familiales dès le
premier enfant et l'augmentation de l'offre des crèches. "Il
sera alors aussi plus facile d'encourager les femmes à allaiter
leur enfant au sein, si possible pendant au moins six mois, ajoutent-ils.
Outre les bénéfices de l'allaitement pour l'enfant, l'épidémiologie
a démontré qu'il conférait une protection pour
la femme."
Les
pères réclament du temps pour s'occuper de leurs enfants
Selon une étude rapportée par Libération du 18
mars 2008, les cadres supérieurs s’impliquent plus dans leur
foyer. Des pères qui rentraient tard du bureau et ne faisaient
jamais faire les devoirs à leurs enfants. Des pères qui
n’avaient pas le temps de les emmener à l’école le matin,
ni de leur lire des histoires le soir. Des pères perdus en cuisine
dès qu’il fallait cuire deux œufs. Des pères d’autrefois.
Des dinosaures comme il
semble finalement en rester peu. "La paternité a muté
à l’échelle d’une génération", affirme
une enquête menée par le cabinet Equilibres auprès
de cadres dirigeants âgés de 30 à 40 ans. Exit les
pater familias : "Le père est devenu autonome sur
l’ensemble des activités parentales et surtout avide d’échanger
au quotidien avec ses enfants." Trop beau pour être vrai
? L’étude distingue en tout cas trois profils de pères
managers. Les "équilibristes" forment le gros du bataillon
(52 % de l’échantillon). Particulièrement demandeurs l’aménagement
de leur temps de travail, ils comptent souvent parmi les plus jeunes
et sont
pères d’enfants de moins de 3 ans. Ils vivent leur paternité
comme un épanouissement et se prononcent pour une "déspécialisation
des rôles". Les plus convaincus sont les "égalitaires"
(33 % de l’échantillon), sorte de pionniers de l’égalité
hommes-femmes dans
leur couple autant qu’au travail. Ceux-là seraient demandeurs
d’une "révolution culturelle" au sein de l’entreprise.
Ils ont identifié un certain nombre de freins qu’ils déplorent
: préjugés sur le rôle d’un homme, culture de l’implication
totale encore augmentée par les
outils technologiques (mails, BlackBerry…) et tabous autour des temps
de respiration professionnelle (congés parentaux, temps partiels,
etc.). Pour les "égalitaires", peu importe qui de l’homme
ou de la femme apporte des revenus : ils se disent prêts à
arbitrer
en couple des temps de pause dans leur carrière. Reste enfin
le groupe des "pourvoyeurs de revenus"(15 % de l’échantillon),
finalement encore assez proche du modèle classique : des hommes
qui ont construit leur identité à travers le travail.
Ils sont prêts à des sacrifices personnels et à
des compromis professionnels. Leur temps de travail déborde largement
sur leur temps familial. Et ils se reposent beaucoup sur leurs femmes
pour les tâches domestiques. Mais ils ressentiraient "tensions
et frustrations" autour de "la difficulté d’être
père" et de "la maîtrise de leur emploi du temps",
résume l’étude. Leurs enfants ont souvent 7 ans et plus.Globalement,
deux tiers des hommes interrogés ont utilisé leur congé
paternité. Mais tous ont encore du mal à oser s’absenter
durant une journée pour organiser la garde d’un enfant malade.
Quand ils le font, c’est souvent en douce, sans rien dire. Ils se sentent
encore très fortement contraints au "présentéisme".
On pourrait regretter que cette étude ne concerne que des cadres
dirigeants. Mais c’est précisément parce qu’ils sont décisionnaires
dans leurs entreprises que l’enquête s’est concentrée sur
eux : ils sont en situation d’adapter les règles du jeu. Intitulée
"Les pères managers en quête d’équilibre, portrait
d’une génération qui entend réconcilier travail
et paternité", l’étude fait le pari que "l’exemple
[vienne] d’en haut".
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29
février 2008
Quoi
de neuf sur le site
Publication
d'un communiqué
de presse de l'Observatoire de la vie Etudiante quant à la prostitution
étudiante, qui vient conforter le point de vue défendu
à ce propos dans notre article Les
yeux de Kaa, rubrique points de vue.
Les nouveaux
témoignages retenus ce mois :
355. Quelqu'un
à qui parler ? Qu'est-ce qui pousse Ania à s'occuper
des autres jusqu'à s'oublier elle-même ?
356. Je
suis perdue. Coralie est victime de maltraitances graves et d'abus
sexuels de la part de son mari. Elle a besoin de soutien.
357. Enfin,
toute cette histoire va se terminer. Sept ans après les faits
et après quatre ans d'instruction, il va être enfin jugé
.... F. donne des nouvelles.
358. J'ai
été agressée et violée par ce voisin.
Catherine a demandé la publication de ses échanges avec
notre conseil, Chantal.
359. J'ai
réussi à me défaire de son emprise. MC a souhaité
témoigné de son histoire qui peut aider d'autres femmes.
360. Un homme
peu affectueux. Cette femme évoque ses difficultés
de couple et demande conseil.
361. Après
6 ans de séparation, je me sens encore prisonnière.
Kris s'entretient des difficultés avec son ancien concubin, notamment
quant à leur enfant commun.
362. De simples disputes.
Coraline s'alerte du manque de "réactivité"
des autorités de police alertées par des voisins.
363. Après quelques
mois d'une vie de couple difficile, je suis enceinte. S. s'inquiète
de l'avenir ...
Les
bonnes pages
La Gifle
est le récit, véridique, de neuf années d'une descente
aux enfers conjugale. Insultée, humiliée, battue des heures
durant à coups de pied, de branche d'arbre, de tuyau d'arrosage
ou de batte de base-ball, Sabrina a cru plusieurs fois succomber. De
douleur d'abord. De tristesse et de honte, ensuite. Mais cette jeune
mère a décidé de ne plus baisser la tête.
Elle a pris la plume pour témoigner, comprendre ce qui est arrivé.
Se comprendre aussi. Pourquoi est-elle restée ? Quels mécanismes
l'enchaînaient ainsi à son bourreau ? De
ce texte éprouvant et prenant, l'on retient aussi la longue impunité
de celui qui frappe, l'inefficacité des sanctions, la lâcheté
des voisins et passants qui voient pleuvoir les coups, la stupéfiante
mauvaise foi de sa belle-famille. Et l'on reste coi devant la manière
dont un homme transforme sa névrose en une inépuisable
haine envers la femme qui partage sa vie. Sabrina
envoie à toutes les victimes de violences conjugales un appel
vibrant à ne pas se laisser engloutir par le malheur et la culpabilité.
Sabrina
R. a 38 ans et habite à Lyon.
La Gifle, Sabrina R., éditions Danger Public, 396 pages,
16,90 €, sortie librairie le 6 mars 2008.
Parution
des chiffres de la DREES : nombre relativement stable d'IVG
Selon le Bulletin Etudes & Résultats / DREES n° 624 février
2008 (Les
interruptions volontaires de grossesse en 2005, Annick Vilain),
le nombre d'interruptions volontaires de grossesse reste relativement
stable, avec 206.300 IVG en 2005, contre 210.700 l'année précédente,
mais il a augmenté chez les mineures, passant de 11.500 à
12.140, selon une étude de la Drees (ministères). Avec
quelques petites fluctuations d'une année sur l'autre, le nombre
d'IVG a peu varié depuis leur légalisation en 1975, malgré
le développement de la contraception d'urgence (pilule du lendemain),
mais il continue à croître chez les mineures et les femmes
de moins de 20 ans. Près de 12.140 filles de 15 Ã 17 ans
et 850 moins de 15 ans ont pratiqué une IVG en 2005. Parmi les
plus de vingt ans, le nombre d'IVG a diminué légèrement
en 2005 pour toutes les tranches d'âge. Le nombre d'IVG reste
stable, et en augmentation chez les jeunes, malgré une utilisation
intensive des méthodes de contraception. En effet, d'après
le baromètre santéde l'Institut de prévention et
d'éducation pour la santé(INPES), 71% des personnes âgées
de 15 à54 ans déclarent "faire quelque chose pour
éviter une grossesse", le plus souvent la pilule. Les femmes
connaissent et utilisent de plus en plus la contraception d'urgence.
Depuis juin 1999, date à laquelle celle-ci est devenue accessible
en pharmacie sans prescription médicale, son utilisation s'est
très fortement développée: il s'est vendu sept
fois plus de Norlevo (pilule du lendemain) en 2006 qu'en 1999. La part
dans le total des IVG médicamenteuses, qui peuvent être
pratiquées jusqu'à sept semaines d'aménorrhée
(fin de la cinquième semaine de grossesse) dans un établissement
public et privé autorisé, et depuis 2004, par un praticien
ayant passé convention, est passée de 16% en 1995 à
44% en 2005. Les IVG sont réalisées essentiellement dans
le secteur public, plus souvent qu'avant : 72% en 2005 contre 60% en
1990. L'activité est très concentrée sur certains
établissements, puisque 6% d'entre eux représentent plus
du quart du total des IVG effectuées dans l'année. Près
des trois quarts des IVG concernent des femmes âgées de
18 à 35 ans. Ce sont celles de 20 à 24 ans qui y ont le
plus souvent recours (27 IVG pour 1000 en 2005). De fortes disparités
régionales dans le nombre d'IVG persistent. Elles sont plus fréquentes
dans les Dom, le Sud de la métropole et en Ile-de-France. La
France se situe avec la Suède et le Royaume-Uni parmi les pays
de l'Union européenne qui ont les taux de recours à l'IVG
les plus élevés.
Les
MST explosent à nouveau en France
Selon Le Figaro du 12 février 2008, la recrudescence des gonocoques,
des chlamydia et de la syphilis serait la conséquence d'une reprise
des comportements sexuels à risques. La politique de prévention
des maladies sexuellement transmissibles (MST) a du plomb dans l'aile.
Tous les indicateurs montrent une recrudescence des infections (gonocoques,
chlamydia, syphilis), transmises lors de rapports sexuels, qu'il s'agisse
de relations hétéro ou homosexuelles. Le Bulletin épidémiologique
hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire publie en effet cette
semaine des chiffres attestant de cette augmentation des MST en France.
Outre les conséquences sanitaires propres à ces infections
(maladies
chroniques chez l'homme, risques de stérilité chez la
femme), ces données sont la traduction d'une reprise des comportements
à risques, d'un moindre recours au préservatif et donc
d'un risque accru de transmission du virus du sida. Les infections à
gonocoques présentent la particularitéd'avoir une courte
période d'incubation et de donner des symptômes "bruyants"
chez l'homme. Elles sont donc à ce titre un indicateur très
réactif des comportements sexuels à risques. Un réseau
de laboratoires d'analyses médicales analyse chaque année
le nombre de souches de gonocoques isolées. Au cours des trois
dernières années, la croissance du nombre de cas est constante,
avec 50 % en plus en 2006 par rapport à 2005. Avec une augmentation
très marquée chez les femmes (plus 264 %) et en province
(plus 94 %). L'âge moyen des patients concernés est de
30 ans pour les hommes et de 23 ans pour les femmes. Il faut enfin noter
une progression des souches résistantes à la ciprofloxacine,
un des antibiotiques de référence dans cette affection.
L'infection à chlamydia trachomatis est la plus fréquente
chez la femme. Elle ne provoque que peu de symptômes mais, en
l'absence de traitement, elle peut induire des lésions au niveau
des trompes, responsables de stérilité ou de grossesse
extra-utérine. Depuis le début des années 2000,
une croissance des infections à chlamydia est observée
en France, comme dans tous les autres pays industrialisés. En
Angleterre par exemple, cette augmentation peut être mise sur
le compte d'un dépistage systématique proposé aux
moins de 25 ans, dans le cadre de la lutte contre la stérilité.
Il faut souligner qu'en France, entre 2003 et 2006, le nombre de cas
a augmenté de 55 % chez l'homme et de 62 % chez la femme. Reste
à savoir si une telle augmentation est à mettre sur le
compte de la progression de la maladie ou seulement sur l'amélioration
du dépistage et du diagnostic.
Lutte
contre les violences conjugales : l'Assemblée Nationale dresse
un
bilan mitigé de l'application de la loi du 4 Avril 2006
Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 25 janvier 2008, l'Assemblée
Nationale reconnaît dans un bilan que la loi du 4 Avril 2006 a
permis de renforcer la prévention et la répression des
violences au sein du couple ou commises contre les mineurs et d'introduire
un dispositif pénal plus efficace. Mais il n'empêche que
son application se heurte à une limite importante : la disparité
des politiques pénales menées par des parquets. C'est
un constat mitigé que dressent ainsi les députés
dans un rapport d'information de l'application de ce texte, rendu public
en décembre dernier. Les parlementaires jugent en effet inacceptables
les disparités
flagrantes demeurant entre parquets sur le territoire de la République.
Et plus particulièrement que soient encore classés sans
suite des plaintes, assorties d'une incapacité totale de travail
ou soit encore proposée une médiation pénale pour
des faits commis en récidive. Sur ce dernier point, bien qu'une
circulaire de la chancellerie du 19 Avril 2006 précisant les
dispositions de la loi du 4 Avril 2006 ait préconisé un
recours exceptionnel à cette
mesure, les parlementaires ont noté une utilisation encore trop
fréquente de ce dispositif sur la capacité du mis en cause
à se remettre en question. Plus globalement, l'Assemblée
Nationale insiste sur la nécessité de prolonger les actions
de formation pour améliorer les conditions d'accueil dans les
commissariats et surtout de former les nouveaux fonctionnaires de police
à la spécificité de ces problématiques.
Il faut en outre, selon elle, remobiliser les
différents acteurs de la chaîne pénale sur les questions
de violences conjugales. Il conviendrait également de mieux articuler
les décisions judiciaires au plan pénal et au plan civil,
à savoir de mieux coordonner les décisions relatives à
l'attribution du logement et de l'autorité parentale, notamment
la décision de l'éviction du conjoint violent du domicile
conjugal et, d'autre part, la décision d'attribution de la garde
des enfants. Les parlementaires admettent aussi qu'il faudrait mieux
coordonner les décisions prises entre les juges des enfants et
les juges aux affaires familiales. Enfin, ils soulignent l'importance
de mieux
prendre en charge les violences psychologiques et de développer
des structures d'accueil d'urgence, tout autant pour les victimes qui
doivent se sentir soutenues que pour les auteurs, condition de mise
à exécution effective de la mesure d'éviction du
domicile du
conjoint violent.
Stérilisation
: 30 000 Françaises sautent le pas chaque année
Selon Destination Santé du 15 février 2008, depuis la
loi du 4 juillet 2001, la stérilisation féminine est autorisée
en France dans un but contraceptif. C'est évidemment un choix
déterminant, dans la mesure où il implique le renoncement
à une future maternité. Pour éviter une décision
trop précipitée, la patiente bénéficie donc
d'un délai de réflexion de 4 mois avant l'intervention.
"Les femmes qui choisissent la stérilisation ont en moyenne
35 ans", précise le Dr Aubert Agostini, gynécologue-obstétricien
à l'hôpital de la Conception de Marseille. "Leurs
motifs sont de deux ordres. Le premier est médical, s'agissant
de patientes chez qui une contraception classique est médicalement
déconseillée. Mais de manière générale,
les demandes viennent de femmes qui ont déjà réalisé
leur désir de maternité et ne veulent plus être
contraintes par une contraception. " Le 31 octobre 2007, la Haute
Autorité de Santé (HAS) a reconnu la technique Essure
comme méthode de stérilisation permanente. Celle-ci est
"susceptible d'être proposée comme technique de stérilisation
en première intention, chez la femme autour de 40 ans n'ayant
plus de désir de maternité." Cette technique repose
sur l'insertion dans chaque trompe d'un micro-implant. Elle se fait
par les voies naturelles. Cet implant est une sorte de petit ressort
qui, une fois libéré, prend la forme de la trompe. A l'intérieur
de l'implant, des fibres de polyéthylène vont boucher
définitivement les trompes au
bout de trois mois. Pendant ces trois mois, le recours à une
contraception classique reste nécessaire. Au terme de cette période,
un contrôle radio obligatoire vérifie le bon positionnement
des implants. "Cette technique se pratique sans anesthésie
générale et
en ambulatoire. La patiente ne reste que quelques heures en milieu hospitalier,
et elle peut reprendre une activité normale dès le lendemain",
souligne le Dr Agostini. L'autre technique autorisée en France
repose sur la ligature des trompes. C'est un acte chirurgical qui se
fait sous cœlioscopie. Dans ce cas, une anesthésie générale,
une hospitalisation et un arrêt de travail d'une semaine sont
nécessaires.
De petites cicatrices abdominales subsistent alors, et
le niveau de risque de cette méthode, plus ancienne, serait légèrement
plus élevé. La stérilisation en revanche, est immédiate
mais apparemment pas toujours définitive. Quelques cas de grossesses
obtenues après stérilisation chirurgicale sont en effet
connus. "A
l'inverse", insiste le Dr Agostini, "la stérilisation
par voie naturelle est totalement irréversible."
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31
janvier 2008
Quoi
de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
350. Je
sais que je dois partir. Camille subit des violences psychologiques.
351. Je
suis la reine du mensonge. Victime de violences, Jade se dévalorise.
352. Un
grain de sable parmi tant d'autres. P. a été victime
d'abus sexuels et de viols chez sa nourrice.
353. Il
a tué ma soeur. Message d'Aurore.
354. Mon
père veut me marier avec mon cousin. Assa appelle à
l'aide.
Victimes
d'inceste : le congrès d'AIVI
Sous le patronage du Ministère de la Santé, le 4 octobre
2008, l'Association Internationale des Victimes de l'Inceste (AIVI)
propose un congrès international sur le thème "Soigner
les victimes d'inceste". L’inceste provoque chez les victimes d’inceste
, des troubles et symptômes qui génèrent une souffrance
intense. Cela peut durer des années sans que le moindre soulagement
intervienne. Automutilations, tentatives de suicide, anorexie, boulimie,
alcoolisme, toxicomanie, prostitution, dépressions, phobies...
peuvent être le quotidien des enfants, adolescents et adultes
qui ont traversé le traumatisme de l’inceste. Le Congrès
d’AIVI 2008 va tenter de répondre à une double problématique
: d’une part l’errance thérapeutique des victimes d’inceste et
d’autre part l’isolement des professionnels face à ce traumatisme
si peu étudié et rarement enseigné. L'AIVI souhaite
proposer aux participants plusieurs techniques de soin pour les victimes
enfants et adultes expérimentées en France, Belgique et
au Canada. Quelques présentations seront suivies du témoignage
d’une survivante ou d’un survivant qui s’est soigné grâce
à cette technique.
Dossier d'information au format PDF : http://aivi.org/congres/docs/DPcongres2008.pdf
Site dédié http://aivi.org/congres
où vous pouvez vous inscrire en ligne.
Dépliants et affiches à disposition sur simple demande
à congres@aivi.org.
Elections
municipales : où en est la parité ?
L’Observatoire
de la parité entre les femmes et les hommes a présenté
le 23 janvier 2008 un rapport intitulé "2001 l’odyssée
paritaire : rencontres avec les élues municipales" et faisant
le bilan de la loi du 6 juin 2000 imposant la parité sur les
listes de candidatures pour les élections municipales dans les
villes de plus de 3500 habitants. Il essaie également de dégager
les possibles conséquences de la récente loi du 31 janvier
2007 sur "l’égal accès des femmes et des hommes aux
mandats électoraux et fonctions électives" pour les
élections de mars 2008. La
loi de 2000, qui impose la parité sur les listes sans pourtant
contraindre à une stricte alternance, a permis de faire passer
le pourcentage de femmes dans les conseils municipaux de 21,7% en 1995
à 33% en 2001. Le nombre de femmes élues maires a progressé
mais reste faible (11,9% au total) même s’il est plus important
dans les grandes villes (13,9% pour les villes de plus de 100 000 habitants).
La
loi de 2007 impose pour les municipales de 2008 une stricte alternance
sur les listes entre les hommes et les femmes et, surtout, elle exige
que la parité soit également respectée pour les
adjoints au maire. L’enquête menée par l’Observatoire laisse
pourtant craindre que les têtes de listes, donc les futurs maires,
soient encore très majoritairement des hommes en 2008. Ce devrait
être le cas pour 85% des listes présentées dans
les villes de plus de 20 000 habitants.
Mutilations
sexuelles : combien de femmes concernées en France ?
Selon La Croix le 29 janvier 2008, une première enquête
va êttre conduite en février et mars 2008 dans les 42 maternités
et 126 centres de protection maternelle infantile de la région
Procence-Alpes-Côte d'Azur en vue d'évaluer le nombre de
femmes victimes de mutilations sexuelles. Cette enquête sera la
première du genre. Le ministère de la santé estime
à 60.000 les individus de sexe féminin excisés
ou en danger de l'être en France.
Voir aussi sur l'espace Femmes/Egalité sur le site du ministère
du travail, des relations sociales et de la solidarité : cliquez
ici.
Fiasco
pour la réforme dun nom de famille
Selon Le Figaro du 5 janvier 2008, peu de parents ont recours à
la nouvelle loi sur le nom de famille en vigueur depuis janvier 2005.
Les enfants continuent à porter le nom de leur père. Trois
ans après la réforme du nom de famille, le bilan trahit
une impopularité certaine de la loi, pour ne pas dire un échec.
Peu de parents, en effet, ont choisi d'accoler leurs deux noms pour
l'état civil de leur enfant, et encore moins ont donné
le seul nom de la mère. Ainsi, la très grande majorité
des nouveau-nés continuent aujourd'hui de porter traditionnellement
le nom de leur père. Sur les 10.114 déclarations de naissance
avec reconnaissance en 2007 à Lille (selon l'Insee, le département
du Nord comptait l'année dernière encore le plus grand
nombre de naissances des villes de province), seules 479 demandes ont
été faites.
Le
quai d'Orsay limite l'accès au PACS pour les homosexuels expatriés
Interviewés par Le Monde du 19 décembre 2007, ils ont
tous deux choisi de vivre en Asie mais ils croyaient pouvoir se pacser
sans difficultés à l'ambassade de France. "Nous avons
vite déchanté, raconte ce ressortissant français
qui souhaitait s'unir avec son compagnon. Les services étaient
très réticents, ils nous ont fait longuement patienter,
puis l'ambassadeur a tenté de nous dissuader en nous mettant
en garde contre les troubles à l'ordre public local, qui pénalise
l'homosexualité. Nous avons finalement réussi à
obtenir une date mais elle a été annulée sans explication.
Depuis, aucune nouvelle." L'ambassade de France ne faisait sans
doute qu'appliquer la circulaire du ministère des affaires étrangères
du 28 septembre 2007, qui limite considérablement la portée
du PACS à l'étranger. Avant d'examiner une demande, l'ambassadeur
ou le chef de poste doivent désormais "s'assurer que l'ordre
public local ne
prohibe pas la vie de couple, hors mariage, de deux personnes de sexe
différent ou de même sexe". Si l'union libre ou l'homosexualité
sont interdites, la demande "ne peut être examinée",
selon la circulaire. La porte n'est pas complètement fermée
pour autant : lorsque les demandeurs sont tous deux français
et qu'ils "persistent dans leur volonté en dépit
de la mise en garde de l'ambassadeur ou du chef de poste consulaire",
la demande peut être examinée à une condition :
les futurs pacsés doivent reconnaître dans une lettre qu'ils
ont reçu une "mise en garde" et qu'ils en ont "compris
la portée". Cette "reconnaissance d'avis donné"
doit être conservée par l'ambassade ou le consulat. Les
partenaires doivent également s'engager à ne pas se prévaloir
du PACS dans le pays concerné. Pour le ministère, cet
encadrement des PACS homosexuels signés à l'étranger
a pour but de garantir la sécurité des ressortissants
français. "Nous ne souhaitons pas qu'ils aient des difficultés
dans les pays où l'homosexualité est réprimée",
note le Quai d'Orsay. Ces restrictions concernent près de quarante
pays, qui vont de l'Algérie au Cameroun en passant par l'Egypte,
l'Inde, le Liban, le Maroc, le Nigeria, le Togo, la Tunisie ou la Syrie.
Les
Françaises ont de plus en plus de difficultés à
accéder à l'avortement
Selon Le Monde du 8 décembre 2007, de nombreux médecins
font jouer la clause de conscience, surtout pour les interventions tardives.
Chaque année, entre 3.000 et 5.000
femmes se rendent à l'étranger pour pouvoir avorter, après
avoir dépassé le délai légal d'interruption
volontaire de grossesse (IVG) en France. Sur Internet, elles s'échangent
les bons tuyaux. L'adresse du Planning familial le plus proche, les
contacts avec les cliniques néerlandaises ou anglaises, une évaluation
du prix qui leur en coûtera (entre 500 et 1.000 euros selon les
cas). La loi du 4 juillet 2001 avait pourtant relevé le seuil
de l'IVG de dix à
douze semaines de grossesse, essentiellement dans le but d'éviter
ces départs. Mais l'allongement du délai légal
est peu voire pas respecté dans les hôpitaux, et les difficultés
d'accès à l'IVG chirurgicale persistent. "La gestion
de la pénurie et le bricolage
militant deviennent la règle, analyse Fatima Belal, coordinatrice
régionale Ile-de-France du Planning familial. Les dix-douze semaines,
seuls les médecins militants acceptent de les faire.
Au-delà, c'est l'étranger, et cela n'a plus rien de subversif."
Plus de trente ans après la loi Veil de 1975, l'avortement reste
un droit précaire. "La France a autorisé l'IVG mais
n'a toujours pas organisé de politique nationale de santé
publique qui conforterait et favoriserait son application", explique
Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, présidente
de l'Association nationale des centres d'interruption de grossesse et
de contraception (Ancic).
L'application de la loi est erratique, soumise à la bonne volonté
des médecins. Partout en France, en dehors des centres d'interruption
de grossesse, dont c'est la finalité, l'IVG continue à
être considérée comme une activité peu gratifiante
pour les médecins. La clause de conscience est souvent opposée,
spécialement pour ne pas pratiquer les IVG entre dix et douze
semaines de grossesse. Les médecins qui acceptent se retrouvent
donc en première
ligne, confrontés au regard réprobateur de leurs collègues.L'autre
raison du désengagement des établissements est d'ordre
financier. A 250 euros le forfait pour une IVG chirurgicale contre 652
euros pour une fausse couche, l'IVG est un acte sous-évalué,
réalisé à perte
par les hôpitaux. "Or, avec la tarification à l'activité
à 100 % en 2008, qui impose une rentabilité maximum aux
hôpitaux, l'IVG risque d'être encore plus en difficulté",
craint Marie-Laure Brival. Pour parer cette évolution la ministre
de la santé a accepté le principe d'une revalorisation
de l'IVG chirurgicale, au 1er mars 2008. Roselyne Bachelot a également
fait adopter, dans le projet de loi de finances de la Sécurité
sociale pour 2008, l'extension de la pratique de l'IVG médicamenteuse
aux centres de planification et d'éducation familiale. Cette
avancée ne concerne cependant qu'une partie des femmes, puisque
l'IVG médicamenteuse n'est pratiquée que jusqu'à
sept semaines de grossesse. Le problème reste entier pour les
milliers de femmes qui découvrent tardivement leur grossesse
non désirée.
30
millions de chinois célibataires
Selon la Gazette des femmes de mai-juin 2007, inquiet du déséquilibre
(le ratio des naissances est désormais de 118 garçons
pour 100 filles et on prévoit que 30 millions d'hommes seront
célibataires en 2020), le gouvernement vient d'annoncer de nouvelles
mesures pour protéger les fillettes. Les échographies
déterminant le sexe de l'enfant à naître et les
avortements de fœtus féminins seront contrôlés plus
sévèrement. Des allocations spéciales seront aussi
versées aux parents qui ont des bébés filles.
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accueil
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| harcèlement sexuel
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| homosexuelles |
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coeur,
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