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30
décembre 2007 Quoi
de neuf sur le site
Mise à jour de la page violence
conjugale : les chiffres, rubrique violences conjugales
Les nouveaux témoignages retenus ce mois : 338. Pourquoi
ne je m'en suis pas aperçu avant ? Viviane est partie vivre avec cet
homme et ... 339. J'ai
été violée par mon ex petit ami. Pome est en grande souffrance
... 340. Il était
repoussant, vieux et malade. Lorsqu'elle était enfant, R. a été
violée par un ami de ses parents. 341. J'ai
été abusée sexuellement par un de mes demi frères.
Les conséquences pour P. sont catastrophiques. 342. Le
papa de mon fils est monté au ciel. Nouche, qui avait déjà
témoigné ici,
donne des nouvelles ... 343. L'après
un peu plus loin est beau. A. a été victime de violences conjugales
: elle s'en est sortie et raconte. 344. Reconnu
coupable après 13 ans. Erika a été violée par
un professeur du collègue où elle était élève. 345.
Dix-neuf ans
avec un homme violent. Véronique a déjà tenté
de se séparer : la dernière fois est la bonne. 346. Il
n'a pas tenu parole. Nina, qui a déjà témoigné,
donne des (mauvaises) nouvelles. 347. C'était
la cata. Victime d'un viol, Mickaella n'a pas trouvé le psychothérapeute
quu lui convenait. 348. A
la suite de mon témoignage à la télé. Frédérique
complète son intervention à la télévision et plusieurs
messages déjà publiés ici. Utile. 349. Est-ce
de la violence psychologique ? F. demande conseil. 43
clients de prostituées poursuivis pour racolage à Nice Selon
le bulletin de décembre 2207 d'ARAPS-RUBIS,
le procureur de la République Eric de Mongolfier a déclaré
avoir été ''pressé par le maire et le préfet de lutter
contre les désagréments de la prostitution''. Sur ses consignes,
la police a placé en garde à vue 43 clients qui seront convoqués
devant le Parquet pour se voie proposer une peine d'amende ; en cas de refus,
ils seront renvoyés devant le tribunal correctionnel. Pour le procureur,
il s'agit d'une mesure de bons sens : ''le client racole forcément. On
ne voit pas des gens attendre une prostituée au pied d'un réverbère.
Personne n'est obligé d'être client, alors qu'on peut être
contraint de se prostituer. Il faut prendre le mal à la racine. Au cas
où le tribunal correctionnel ne suivrait pas, le procureur envisage de
faire appel. La disposition s'appuie sur la loi 2003-239 du 18 mars 2003 dite
''loi sur la sécurité intérieure'' qui a institué
un délit de racolage passif. L'article 225-10-1 dispose en effet que ''le
fait, par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder
publiquement au racolage d'autrui en vue de l'inciter à des relations sexuelles
en échange d'une rémunération ou d'une promesse de rémunération
est puni de deux mois d'emprisonnement et de 3.750 d'amende.'' Le procureur
de Mongolfier espère ainsi porter un coup à la prostitution de rue
à Nice, qui suscite de nombreuses plaintes des riverains de la Promenade
des Anglais et des rues adjacentes.
Les
Françaises ont de plus en plus de difficultés à accéder
à l'avortement Selon Le Monde du 8 décembre 2007,
de nombreux médecins font jouer la clause de conscience, surtout pour les
interventions tardives. Chaque année, entre 3.000 et 5.000 femmes se rendent
à l'étranger pour pouvoir avorter, après avoir dépassé
le délai légal d'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France.
Sur Internet, elles s'échangent les bons tuyaux. L'adresse du Planning
familial le plus proche, les contacts avec les cliniques néerlandaises
ou anglaises, une évaluation du prix qui leur en coûtera (entre 500
et 1.000 euros selon les cas). La loi du 4 juillet 2001 avait pourtant relevé
le seuil de l'IVG de dix à douze semaines de grossesse, essentiellement
dans le but d'éviter ces départs. Mais l'allongement du délai
légal est peu voire pas respecté dans les hôpitaux, et les
difficultés d'accès à l'IVG chirurgicale persistent. "La
gestion de la pénurie et le bricolage militant deviennent la règle,
analyse Fatima Belal, coordinatrice régionale Ile-de-France du Planning
familial. Les dix-douze semaines, seuls les médecins militants acceptent
de les faire. Au-delà, c'est l'étranger, et cela n'a plus rien de
subversif." Plus de trente ans après la loi Veil de 1975, l'avortement
reste un droit précaire. "La France a autorisé l'IVG mais n'a
toujours pas organisé de politique nationale de santé publique qui
conforterait et favoriserait son application", explique Marie-Laure Brival,
gynécologue-obstétricienne, présidente de l'Association nationale
des centres d'interruption de grossesse et de contraception (Ancic). L'application
de la loi est erratique, soumise à la bonne volonté des médecins.
(...) Partout en France, en dehors des centres d'interruption de grossesse, dont
c'est la finalité, l'IVG continue à être considérée
comme une activité peu gratifiante pour les médecins. La clause
de conscience est souvent opposée, spécialement pour ne pas pratiquer
les IVG entre dix et douze semaines de grossesse. Les médecins qui acceptent
se retrouvent donc en première ligne, confrontés au regard réprobateur
de leurs collègues. L'autre raison du désengagement des établissements
est d'ordre financier. A 250 euros le forfait pour une IVG chirurgicale contre
652 euros pour une fausse couche, l'IVG est un acte sous-évalué,
réalisé à perte par les hôpitaux. "Or, avec la
tarification à l'activité à 100 % en 2008, qui impose une
rentabilité maximum aux hôpitaux, l'IVG risque d'être encore
plus en difficulté", craint Marie-Laure Brival. Pour parer cette évolution
la ministre de la santé a accepté le principe d'une revalorisation
de l'IVG chirurgicale, au 1er mars 2008. Roselyne Bachelot a également
fait adopter, dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale
pour 2008, l'extension de la pratique de l'IVG médicamenteuse aux centres
de planification et d'éducation familiale. Cette avancée ne concerne
cependant qu'une partie des femmes, puisque l'IVG médicamenteuse n'est
pratiquée que jusqu'à sept semaines de grossesse. Le problème
reste entier pour les milliers de femmes qui découvrent tardivement leur
grossesse non désirée. Sexualité
et âge Malgré le vieillissement de la population,
déclare Tout
prévoir (revue médicale) de décembre 2007, le comportement
sexuel des sujets âgés a été un peu étudié.
Il vient de faire l'objet d'une grande étude. Une étude faite chez
les plus de 3.000 adultes, âgés de 57 à 85 ans, a monté
que l'activité sexuelle était conservée mais diminuait avec
l'âge, la moitié des sujets qui en avaient une avait des problèmes
(diminution de la libido, troubles de l'érection…) Un mauvais état
de santé subjectif était à l'origine d'une diminution de
l'activité sexuelle. 3.000 adultes, âgés de 57 ans à
85 ans (1.550 femmes et 1.455 hommes) ont répondu à une interview
faite par des professionnels, au cours de laquelle des mesures étaient
effectuées. Il a été constaté que l'activité
sexuelle diminuait avec l'âge, avec une diminution à 0,12 entre 75
ans et 85 ans par comparaison aux sujets de 55 à 65 ans. Elle diminuait
aussi avec l'état de santé subjectif : les hommes qui se disaient
en mauvaise santé avaient une diminution de l'activité sexuelle
à 0,21 par comparaison à ceux qui se sentaient en bonne santé
et les femmes une diminution à 0,36 %. Les femmes avaient moins de relations
sexuelles que les hommes. Très peu de ces sujets avaient une relation homosexuelle
(3 hommes et 2 femmes). 22% des hommes et 4% des femmes qui n'avaient pas de partenaire
durable, mariés ou non, avaient été sexuellement actifs dans
l'année précédente. Pour les hommes et les femmes de même
âge, les hommes étaient plus souvent sexuellement actifs dans l'année
(la différence s'atténue en cas de relation durable). Les sujets
les plus jeunes avaient plus souvent des relations sexuelles orales (58% contre
31%). La masturbation était également plus rare à un âge
avancé. Un tiers des femmes répondait que le sexe n'était
pas important et 13% des hommes et le pourcentage s'élève avec l'âge,
ce qui n'est p as le cas des sujets sexuellement actifs. La moitié des
femmes et des hommes sexuellement actifs ont rencontré des problèmes
gênants : problème d'érection, orgasme trop rapide, manque
d'intérêt, de désir, absence de plaisir, douleur… et ces problèmes
sont plus fréquents en cas de mauvaise santé subjective.
Des
médecins défendent les formations médicales sur les violences
domestiques Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 2
décembre 2007, un collectif de médecins engagés de longue
date contre les violences faites aux femmes (Dr Cécile Morvant, praticien
hospitalier au CHU
d'Aubenas, Ardèche, Gilles Lazimi, médecin généraliste
au centre de santé de Romainville, Seine-Saint-Denis, Emmanuelle Piet,
médecin à la protection maternelle et infantile de Bondy, Seine-Saint-Denis,
Gérard Lopez, psychiatre à Paris, et Laure Vanwassenhove, médecin
généraliste à Saint-Jean-de-Boiseau, Loire-Atlantique) a
dénoncé, lundi 19 novembre, la suppression en 2008 des crédits
accordés aux rares séminaires de formation de leurs confrères
sur le sujet. Ils en appellent au gouvernement, alors que la secrétaire
d'Etat à la solidarité, Valérie Létard, vient justement
de présenter un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux femmes.
Déjà initiateurs, en mars dernier, d'un appel à "lever
le tabou des violences faites aux femmes", par lequel ils entendaient "sensibiliser
les professionnels de santé au dépistage et à l'accompagnement
des femmes" (en ligne sur différents sites tels que www.lescentresdesante.com
ou www.violences.fr), ces
cinq médecins protestent aujourd'hui contre la répartition des fonds
de formation professionnelle conventionnelle (FPC) par son comité paritaire
national (CPN-FPC). "Les violences faites aux femmes ne sont toujours manifestement
pas, pour ces organismes, ni une priorité, ni un problème de santé
publique", s'insurgent les signataires du communiqué, en ajoutant
qu'"il est plus important pour eux de limiter les prescriptions de médicaments
coûteux !" C'est là que le bât blesse, a expliqué
au site des ASH Laure Vanwassenhove, médecin-enseignante en Loire-Atlantique
et responsable d'un des très rares séminaires de formation existant,
depuis deux ans, sur les violences conjugales. Après trois sessions organisés
en 2006 et cinq en 2007, un peu partout en France (à Angoulême, Clermont-Ferrand
et Rennes comme en PACA ou à La Réunion), ce séminaire a
en effet disparu des formations ayant obtenu des crédits pour 2008, au
même titre que d'autres qui concernaient la relation d'aide ou l'accompagnement
de patients en difficulté, comme la prise en charge des adolescents à
risque suicidaire ou le dépistage de la maladie d'Alzheimer, selon elle.
Volontairement limitée à 20 praticiens en raison de l'engagement
fort qu'elle implique, cette formation comprend des modules consacrés au
dépistage des femmes victimes, au recueil de leur parole, à leur
prise en charge médicale, à la rédaction du certificat médical,
à leur accompagnement dans le temps ainsi qu'au travail avec les associations,
les magistrats, la police et la gendarmerie. "Mais ont été
privilégiées des formations expliquant comment diminuer la prescription
de lits médicalisés ou d'arrêts de travail", a assuré
Laure Vanwassenhove, que tout cela "met très en colère".
Des initiatives contre les violences faites
aux femmes
Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 30
novembre 2007, à l'occasion de la journée internationale de lutte
contre les violences faites aux femmes (25 novembre), le collectif national pour
les droits des femmes a annoncé le dépôt d'une proposition
de loi cadre sur ce sujet. Le texte a été porté le 28 novembre
sur le bureau de l'assemblée national par le groupe de la Gauche démocratique
et républicaine. Interrogée sur ce projet inspiré du modèle
espagnol, Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la solidarité,
qui a présenté un plan d'action pour la période 2008-2010,
ne se déclare pas opposée à une loi-cadre, mais souhaite
déjà appliquer sur le terrain les lois existantes et coordonner
les moyens et les intervenants. Egalement favorable au principe de la loi globale,
la Fédération Nationale Solidarité Femmes (http://www.solidaritefemmes.asso.fr/)
qui gère le numéro d'appel national pour les femmes victimes de
violence conjugale (le 3919) voudrait voir créer à cet égard
un délit spécifique, qui prendrait en compte les comportements destructeurs,
multiformes et répétés, incluant le harcèlement moral
et les violences économiques. Elle souhaite y voir figurer des dispositions
adaptées aux femmes d'origine étrangère, qui dépendent
de leur mari pour le droit au séjour et devraient pouvoir effectuer une
demande autonome, la majorité étant dans l'impossibilité
de retourner dans leur pays d'origine. De son côté, le Mouvement
du Nid (http://www.mouvementdunid.org/)
rappelle aussi la place de la prostitution dans les violences faites aux femmes,
cette violence-là étant trop souvent ''considérée
comme normale par celles et ceux qui la subissent comme par la société''.
Il demande à cet égard une action politique forte, à travers
un manifeste qui peut être signé sur son site. Enfin, l'association
Elu/es contre les violences faites aux femmes (http://ecvf.online.fr/) propose gratuitement deux outils pour agir. Après avoir publié,
en novembre 2006, un premier recueil sur l'état actuel de la législation
, en France et en Europe, les droits à conquérir, les actions à
entreprendre, elle vient de sortir une seconde brochure présentant différents
dispositifs départementaux, déployés tant en zone urbaine
qu'en zone rurale, dans l'Hexagone et en outre mer. |
30
novembre 2007 Quoi
de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois : 331.
Suis-je vraiment condamnée
à être si désespérée ? Maud a beaucoup progressé.
Elle demande conseil sur certains aspects non résolus. 332. Les
"forces obscures" du lien d'attachement. Des violences au concours
(réussi) d'assistante sociale : l'histoire d'Eva commence en poésie. 333.
J'aimerais pouvoir
échapper à son fantôme. Cette jeune femme vit désormais
en Suède, loin de ses parents ... 334. Les
hommes me degoûtent et je ne me sens pas normale. Enfant, Morwen a été
violée et sa famille lui demande quand elle aura un fiancé ... 335.
Il a l'impression
que je le "prends pour une merde". E. est victime des actes de violence
de son conjoint. Elle veut s'assurer qu'il ne changera pas avant de se séparer. 336.
Ma fille est en danger.
La fille de M. est sous l'emprise d'un homme violent. Elle demande de l'aide à
d'autres parents dans le même cas. 337. Mon
père. Mélanie évoque la violence de son père,
son enfance. Les
bonnes pages
Lancé le 5 octobre, le site Second Sexe - par référence au
livre culte Le Deuxième Sexe, de Simone de Beauvoir - n'a cependant
rien de commun avec l'abondante et habituelle offre pornographique du Net, même
s'il est interdit au moins de 18 ans. Ce portail se distingue par la cohérence
de sa ligne éditoriale et la variété de ses angles d'approche
: journalistique, esthétique, sociologique, sociétal, pratique mais
aussi marchand (lingerie, accessoires, sélection de films érotiques,
livres audio à télécharger moyennant 3 euros). Le site a
été conçu par Sophie Bramly, ancienne productrice à
MTV Europe et créatrice, en 1999, du département Nouveaux Médias
chez Universal. Et ce n'est pas chose aisée que de s'aventurer en pareil
terrain miné. Difficile, en effet, de trouver le juste équilibre
entre, d'un côté, la vulgate racoleuse du sexe traité comme
simple performance, l'impératif catégorique de l'épanouissement,
le racolage de certains magazines et, de l'autre, l'alibi culturel comme prétexte
bâclé à faire du fric. Dans Second Sexe, l'expression du désir
s'affirme d'abord dans les mots, dans la gourmandise des mots pour le dire. L'actrice
Karin Viard prête sa voix à Gamiani ou Deux nuits d'excès,
d'Alfred de Musset ; Tonie Marshall conte Les Mémoires de Fanny Hill,
de John Cleland ; Joey Starr récite Les Onze Mille Verges, d'Apollinaire
; Valérie Lang interprète Le Roman de la luxure, d'un anonyme
libertin, etc. En plus d'une partie rédactionnelle qui comprend des entretiens
d'intellectuelles et d'artistes, le Club propose des forums de discussion, les
conseils d'une gynécologue, une plate-forme d'échanges pour les
femmes internautes. Sur Internet : www.secondsexe.com.
La sociologue Irène Théry, dans un nouvel opus, redéfinit
les sexes et nous invite à réfléchir sur l'égalité.
Pourquoi imaginer que le masculin et le féminin comme des propriétés
intérieures des individus, alors que ce sont plutôt des manières
d’agir en relation avec les autres ? Pourquoi classer les individus en femmes
ou en hommes, homosexuels ou hétérosexuels, alors que nous sommes
des êtres humains à part entière et qu’aucun de nous n’est
enfermé dans son sexe ni dans sa sexualité… THERY Irène,
La distinction de sexe : Une nouvelle approche de l'égalité,
Odile Jacob , collection "Sciences Humaines", 2007, 676 pages Plus
de 300.000 femmes vivent avec un conjoint violent Le Monde du 12
novembre 2007 rapporte que les violences physiques ou sexuelles ont concerné
près de deux millions de personnes de 18 à 60 ans en France, soit
5,6 % de la population, au cours des années 2005 et 2006. Cette estimation
est le fruit d'une enquête de l'Insee, menée auprès d'un échantillon
de plus de 11 200 personnes au premier trimestre 2007, pour le compte de l'Observatoire
nationale de la délinquance (OND).Pour la première fois depuis
sa création en 2003, l'OND, présidé par le criminologue Alain
Bauer, dispose de données récoltées directement auprès
des victimes qui, mêlées aux statistiques policières, composent
le rapport annuel sur la criminalité en France, présenté
lundi 12 novembre. 930.000 victimes de violences physiques ont été
agressées par une personne qui ne vit pas avec elles, tandis que 820.000
l'ont été à l'intérieur de leur famille. "Peu
ou mal connue jusqu'à aujourd'hui, (cette) violence à l'intérieur
des ménages révèle un phénomène d'une fréquence
comparable à celle des autres violences physiques", souligne l'OND.
Dans cette catégorie, les femmes sont majoritaires. De façon générale,
elles sont de plus en plus concernées par la violence, toutes formes confondues
: 1,1 million en ont été victimes en 2005-2006, contre 900 000 hommes.
La courbe s'est même inversée par rapport aux années précédentes
: "On observe à présent une proportion de femmes victimes de
6,1 %, significativement plus élevée que celle des hommes (5,1
%)." Dans les crimes et délits enregistrés par la police et
la gendarmerie en 2006, les atteintes volontaires à l'intégrité
physique, continuent d'augmenter. Les vols avec violence ont progressé
de 5,6 %, tandis que les coups et violences volontaires d'origine non crapuleuse
ont augmenté de 9,8 % par rapport à 2005. Les viols et agressions
sexuelles sur mineurs, en revanche, ont diminué de 4,3 % et 9,6 %, ainsi
que les atteintes aux biens non violentes (3,8 %), dont le nombre baisse depuis
2003. Le nombre de mineurs mis en cause, 201.000, a augmenté de 4,1 %.
En un an, leur part dans les atteintes volontaires à l'intégrité
physique (hors vols violents) a progressé de 18,5 % (contre 6,6 % pour
les majeurs). Enquête
de victimation 2007 (OND), PDF, 488 Ko. Excision
: 50.000 femmes mutilées sexuellement vivent en France 50.000
femmes vivant en France ont subi des mutilations sexuelles : c'est la conclusion
d'un travail mené par l'Institut national d'études démographiques
(Population et sociétés nº438, octobre) rendu public, mardi
23 octobre. "Les excisions sont désormais rarement pratiquées
sur le sol français, les filles étant excisées lors de séjours
temporaires dans le pays d'origine de la famille ou suite à des reconduites",
constatent les deux auteures, Armelle Andro et Marie Lesclingand. En 1979, la
France a été le premier pays européen à intenter des
procès : poursuivis pour violences, les parents et les personnes qui pratiquent
les mutilations encourent vingt ans de réclusion criminelle. Cette politique
pénale a été complétée par des campagnes de
prévention menées par les associations. "Récemment,
une étape marquante a été franchie avec la mise au point
d'un protocole de chirurgie réparatrice remboursée par l'assurance-maladie",
souligne l'INED. Pratiquées en Afrique subsaharienne ainsi que dans plusieurs
régions du Proche-Orient et d'Asie du Sud-Est, les excisions, qui concernent
souvent des filles de moins de quinze ans, touchent de 100 à 140 millions
de femmes dans le monde. "Le principal facteur du risque de mutilation est
l'appartenance ethnique et non la religion", remarquent les auteures. Dans
tous les pays, le risque de mutilation décroît avec l'augmentation
du niveau d'instruction. Certaines
associations continuent de dénoncer les effets du délit de racolage
Demander l'abrogation de l'article 225-10-1 du code pénal qui rend le racolage
public passible de 3 750 euros d'amende et de deux mois de prison, c'était
l'objectif du collectif "Droits et prostitution" composé d'une
quinzaine d'associations, dont Act up Paris, Les Amis du Bus des Femmes, Cabiria,
Femmes de droits et Médecins du monde, qui appelait à un rassemblement
le 5 Novembre devant le sénat, rapporte Actualités Sociales Hebdomadaires
du 9 novembre 2007 . La création de ce nouveau délit par la loi
du 18 Mars 2003 pour la sécurité intérieure avait pour but
affiché de lutter contre la traite des êtres humains, explique
le collectif dans une lettre adressée le 15 octobre aux parlementaires.
En pratique, alors que les arrestations de personnes prostituées se sont
multipliées, aucune condamnation pour traite n'est intervenue. Pour les
organisations, la loi est donc inefficace et même contre-productive et criminogène,
plutôt que d'être protégées, les victimes de la traite
sont éloignées du territoire en raison de leur situation administrative
irrégulière ou précaire. Fragilisées et davantage
obligées de raavailler dans l'ombre, leur accès aux droits et à
la santé s'en trouve amoindri. Démission
de comités locaux de Ni Putes Ni Soumises Selon Le Monde
du 10 novembre 2007, à la veille de l'université d'automne de Ni
putes Ni Soumises (NPNS), qui s'est tenu les 8, 9 et 10 novembre à Dourdan
(Essonne), vingt-six comités locaux du mouvement ont annoncé, mercredi
7 novembre, leur "démission en bloc". "Depuis l'entrée
au gouvernement de Fadela Amara, qui avait jeté le trouble chez beaucoup
d'entre nous, l'actuelle direction menée par Sihem Habchi, la présidente
par intérim, n'a pas été capable de définir une ligne
politique claire et indépendante", affirment-ils dans un communiqué
commun. A Grenoble ou Clamart, les comités démissionnaires dénoncent
le "fonctionnement non démocratique" et le "manque de transparence
financière" . " En entrant au gouvernement, Fadela Amara, qui
n'a toujours pas démissionné de NPNS, a emmené le mouvement
avec elle, affirme la présidente du comité de Grenoble, Clémentine
Masson. Depuis, il y a un gros flou au sujet de l'indépendance politique.
Nous voulions un congrès pour clarifier ces questions, mais il a été
repoussé sans explications. Nous avons le sentiment de ne pas être
écoutés par la nouvelle direction." Pour la plupart des
démissionnaires, l'entrée de Mme Amara au gouvernement reste un
casus belli. "La politique de ce gouvernement va à l'encontre
de toutes les valeurs que NPNS a portées, explique Safia Lebdi, l'une
des cofondatrices du mouvement. Comment Fadela Amara a-t-elle pu laisser passer
les tests ADN, les peines planchers ou la réforme de la justice des mineurs
? Quand je l'ai vue à la télé sourire derrière Christine
Boutin, qui refusait toute réquisition de logement pour les familles de
la rue de la Banque, je me suis dit : où sont passées ses convictions
?" La nouvelle présidente, Sihem Habchi, juge toutes ces critiques
infondées : "Je ne suis pas engagée par le choix de Fadela
Amara. Elle fait son travail au gouvernement, je fais le mien ici. Pendant des
années, on a accusé le mouvement d'être une courroie de transmission
du PS et, maintenant, on nous dit que nous faisons le jeu de l'UMP ! Le mouvement
est indépendant. Si ces comités, dont beaucoup étaient en
veille depuis des mois, veulent discuter de la démocratie interne, qu'ils
viennent à notre université d'automne ! La porte leur est ouverte."
Mais les comités démissionnaires refusent de venir à Dourdan.
"On a l'impression que tout est verrouillé", soupire Clémentine
Masson. Tous affirment quitter le mouvement à regret : dans leur communiqué
commun, les comités rendent un dernier hommage à Fadela Amara, qui
leur avait, écrivent-ils, "ouvert la voie avec courage et pugnacité".
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29
octobre 2007 Quoi
de neuf sur le site
Mise en ligne du guide
des droits des victimes du Ministère de la Justice (sept. 2007, pdf
517 Ko), rubrique violences et
viol Publication
des comptes de l'association,
rubrique tout sur SOS FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois : 328. J'ai
enfin porté plainte. Reinette a été violée à
l'âge de 7 ans, elle se demande si la procédure ira à son
terme. 329. Le
père de ma fille. P. a connu des hauts et des bas avec lui, surtout
des bas ... 330. Violée
à Dubaï. B. souhaite mettre en garde ... Les
bonnes pages
Evaluation des répercussions économiques des violences conjugales
en France, par Jean-Pierre MARISSAL, Charly CHEVALLEY, édité
par La Documentation Française. Le plan global de lutte contre les violences
faites aux femmes 2005-2007 a fait apparaître la nécessité
de mieux appréhender le phénomène social des violences conjugales
sous l'angle économique. Une étude de faisabilité de l'évaluation
des répercussions économiques des violences conjugales a donc été
menée en 2006 par le Centre de recherches économiques, sociologiques
et de gestion (CRESGE) de l'institut catholique de Lille. Cette étude qui
évalue le coût annuel des violences conjugales à un milliard
d'euros par an, démontre que ce résultat est encore sous-estimé.
Prix : 18 €. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/9782110068941/index.shtml
Philosopher
ou l'art de clouer le bec aux femmes, par Frédéric Pagès,
Mille et Une Nuits n° 515, 2006; 80 p., 2,50 €). "Ce texte
est la version développée et actualisée d'un exposé
prononcé le 2 février 2006 dans le cadre du salon Botul, sous le
titre : Le botulisme expliqué aux dames." Tout démarre d'une
réflexion de Jean-Baptiste Botul que Pagès date de la fin des années
1920 : "Où sont les femmes ? Où sont les femmes philosophes
? Où sont les femmes aux idées pleines de charme ? Où sont
les femmes, les femmes ?" Simone Weil, Simone de Beauvoir, Hannah Arendt
: voilà les trois noms qui reviennent lorsque l'on parle de femmes philosophes.
"Trois noms concentrés sur un seul siècle, ce n'est pas beaucoup
!" remarque Pagès, qui part de ce constat pour fouiller rapidement
l'histoire de la philosophie et en rapporter les preuves de présence féminine,
de l'hétaïre antique à la salonnarde de l'époque récente.
Il met à mal la distinction paresseuse et tenace (on la trouve encore chez
Michel Onfray) habituellement établie entre l'homme tenant de la vérité
et de l'universel, et la femme placée du côté du bonheur,
de la consolation et du particulier. C'est un aspect du livre. L'autre concerne
Botul, dont l'étude continue de passionner un cercle de chercheurs malgré
la difficulté de la tâche (rappelons que Botul fut un philosophe
oral, qu'il n'a produit aucun écrit). Frédéric Pagès
est au centre de ce cercle et c'est à lui que revient l'honneur de mettre
au jour les dernières connaissances sur la vie de Botul : sa présence
sous les traits du garçon de café dans L'Être et le Néant
de Sartre, sa fréquentation du salon et de la chambre d'Émilienne
de Queylard, son invention du sky writing en 1939 et sa confidence à
Paul Claudel : "Je suis bisexuel, c'est-à-dire que je fais l'amour
deux fois par an." (Info empruntée au site
de Philippe Didion, merci à lui) 80
avortements volontaires
à la minute Le chiffre peut paraître ahurissant,
mais il est (malheureusement…) vérifiable : 9 femmes sur 10 en moyenne
dans le monde ont eu, ont, ou auront recours à l’avortement, que cette
interruption volontaire de grossesse (IVG) soit médicalement assistée
ou non, selon The Lancet d'octobre 2007. Et ce n’est pas en la frappant d’illégalité
que cette pratique diminuera. En fait, ce serait plutôt l’inverse. La majorité
des IVG concerne en effet des pays qui ne l’ont pas légalisée. Dans
le dernier numéro du Lancet, consacré à la santé de
la femme, les Drs Gilda Sedgh du Guttmacher Institute (New York) et Iqbal Shah
de l’OMS, livrent une importante méta-analyse sur le sujet. Leurs conclusions
sont édifiantes. Sur les 42 millions d’avortements pratiqués chaque
année dans le monde, 35 millions se déroulent dans des pays
en développement. En 2003, près de la moitié (48%) de toutes
les IVG ont été menées hors de toute assistance médicale,
soit une croissance de 4 points depuis 1995. Or indiquent les auteurs, "si
dans les pays développés 92% des IVG sont pratiquées dans
de bonnes conditions (techniques), ce n’est pas du tout le cas pour 55% de celles
menées dans des pays en développement". Du coup, 97% des IVG
réalisées dans les pires conditions possibles le sont dans ces pays
! Il est intéressant également, de constater à quel point
avortement et contraception sont liés. Si en 2003 il y a eu 31 avortements
pour 100 naissances dans le monde, le record des IVG est détenu – avec
105 IVG pour 100 naissances ! - par les anciens pays de l’Europe de l’Est.
Encore ce dernier chiffre est-il en baisse de 50% sur la période 1995-2003.
Un progrès que les auteurs attribuent au fait que les femmes de ces pays
aient enfin accédé depuis lors, aux moyens modernes de contraception. La
fin du certificat prénuptial Le certificat prénuptial
n'est plus. Sacrifiée sur l'autel des économies budgétaires,
cette vieille loi de 1942 vient d'être supprimée par les députés
lors de l'examen d'une proposition de loi UMP visant à simplifier le droit
en abrogeant ses textes obsolètes. Le certificat médical avait été
rendu obligatoire pour le mariage civil afin de prévenir, contrôler
et éduquer les couples sur l'hygiène de vie, les maladies sexuellement
transmissibles, la contraception, etc. ". Aujourd'hui, la consultation consiste
davantage à faire des recherches sur la rubéole et la toxoplasmose
pour les femmes de moins de 50 ans, en vue d'une grossesse, et à déterminer
les groupes sanguins pour dépister d'éventuels problèmes
de consanguinité. Selon Le Mondedu 15 octobre 2007, Étienne Blanc,
député de l'Ain et rapporteur de la loi, a déclaré
que ce certificat n'a plus lieu d'être. S'il était très utile
à l'époque où le mariage était la règle, ce
n'est plus du tout le cas aujourd'hui : 80 % des couples qui se marient vivent
ensemble depuis des années, et 50 % des naissances ont lieu hors mariage.
Quant aux informations sur la grossesse, elles sont devenues bien plus facilement
accessibles. Surtout, le certificat prénuptial, qui a un coût élevé,
permettrait de faire des économies substantielles. Pas moins de ''14 millions
d'euros par an pour la Sécurité sociale'', selon le député.
Du côté des médecins, la fin du certificat prénuptial
engendre incompréhension et interrogations sur le rôle essentiel
de la prévention. Pour le Dr Vincent Rébeillé-Borgella, vice-président
de MG France, cette consultation est non seulement très souvent la seule
du genre pour les femmes mais aussi pour les hommes qui, désormais, ne
peuvent plus s'appuyer sur le contrôle du service militaire. Supprimer
le seul examen dédié à ces problématiques sans le
remplacer me paraît une grande erreur. La médecine n'est pas seulement
curative mais préventive aussi. Hélène Gaumont-Prat, professeur
de droit privé à Paris-VIII, estime pour sa part que le certificat
ne contient aucune indication médicale, l'examen est secret, […] mais son
utilité réside dans le fait de placer chacun des époux face
à ses responsabilités. Il constitue à ce titre une mesure
de dépistage individuel. Mariage
et tâches ménagères Selon Libération
du 8 octobre 2007, une étude pointe l'inégalité persistante
dans l'organisation des couples. Le sociologue François de Singly indique
: ''La répartition reste très inégalitaire. Les femmes gèrent
toujours 65 % des tâches.'' Bref, rien de bien nouveau sous le soleil domestique,
dans 82 % des cas, c'est madame qui se tape le repassage, dans 72 % la cuisine,
et l'aspirateur dans plus d'un cas sur deux. Sérieusement, ça ne
s'arrange pas, plus sérieusement encore, l'homme ne se bonifie pas en vieillissant
et, de plus en plus sérieusement, une fois marié, c'est la catastrophe.
Une macroenquête menée dans 28 pays occidentaux auprès de
17.000 personnes l'affirme : l'homme une fois marié se relâche. Les
femmes violentées parlent Selon Le Quotidien du Médecin
du 26 septembre 2007, de plus en plus de femmes maltraitées acceptent de
parler des violences dont elles sont victimes quand leur médecin les questionnent,
souligne une étude du Dr Gilles Lazimi, présentée au 47e
Congrès national des centres de santé. Spécialiste de l'aide
et du suivi des victimes de violences envers les femmes, le Dr Gilles Lazimi,
directeur du centre de santé municipal de Romainville, en Seine-Saint-Denis,
poursuit son approche de terrain du fléau. En novembre 2004, il constate,
à sa grande surprise, que sur cent de ses patientes questionnées
sur la violence, 54 % confessent avoir été agressées au cours
de leur vie : une sur deux ''verbalement'', une sur trois ''physiquement'' et
une sur cinq (21 %) ''sexuellement''. Dans ce dernier cas, pour les trois quarts,
il s'agissait d'incestes. Toutes les personnes interrogées venaient consulter
pour des motifs autres qu'une violence subie. Deux ans et demi plus tard, le généraliste
séquano-dionysien élargit son enquête, avec les mêmes
critères, à l'échelle nationale. En mars-avril 2007, il mobilise
51 confrères. Treize libéraux, dont onze omnipraticiens et deux
spécialistes, des régions de Poitiers et de Caen, sont formés
aux problèmes des femmes violentées au cours d'un séminaire
de deux jours organisé par MG-France. S'y ajoutent 38 praticiens de centres
de santé en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, à Grenoble,
à Belfort et dans le sud de la France, parmi lesquels les deux cinquièmes
exercent une spécialité. Deux sages-femmes de la protection maternelle
et infantile sont sollicitées également. Sur un total de 557 patientes,
63 % évoquent une agression, trois sur cinq (62,8%) ''verbale'', deux sur
cinq (42,7 %) ''physique'' et une sur cinq (17,8 %) ''sexuelle''. C'est dire que
les langues se délient, les témoignages se libèrent, commente
en substance le Dr Lazimi. ''Entre les deux enquêtes, il y a eu en Seine-Saint-Denis
une double campagne d'information sur la prévention des violences faites
aux femmes, et sur les télés deux clips à l'initiative de
la Fédération nationale Solidarité femmes.'' Aujourd'hui,
les victimes d'atteintes à l'intégrité de la personne savent
à qui se confier. A 80 %, elles affirment que si leur médecin les
avait questionnées plus tôt, elles en auraient parlé, et ce
en Seine-Saint-Denis comme partout ailleurs dans le pays. Les
proxénètes espagnols sortent de l'ombre selon Le Nouvel
Observateur du 3 octobre 2007, à Madrid, à Barcelone, à Valence,
les tenanciers de maisons closes créent un syndicat officiel. Mieux : ils
font du lobbying auprès des députés. Leur but : légaliser
la prostitution. Pablo Mayo est l'un des bonnets de la ''prostitution visible''
en Espagne. A 56 ans, il préside l'Association nationale des Patrons de
Maisons closes, l'Anela. Selon les chiffres officiels, la prostitution en Espagne
rapporte 18 milliards d'euros par an. Environ 350 000 prostituées exerceraient
le plus vieux métier du monde dans la rue, dans des appartements privés
ou dans les quelque 3 000 bordels, les prostïbulos. Autant que l'Allemagne,
qui compte le double de population. En Espagne, la législation est loin
d'être aussi claire qu'outre-Rhin. Depuis la réforme du Code pénal
de 1995, la prostitution y est à nouveau tolérée, à
condition qu'elle soit ''exercée sans contrainte''. Dans les faits, en
deçà des Pyrénées les prostituées n'ont pas
de contrat de travail, ne paient pas d'impôts et n'ont pas droit à
la sécurité sociale. Terrible hypocrisie : elles n'existent pas
socialement. Une armée de fantômes. Les ''maquereaux'' se sont engouffrés
dans ce flou juridique. La loi leur interdit de ''gagner de l'argent en exploitant
la prostitution à 'autrui'' ? Officiellement, ils ne sont que des gérants
de night-clubs. Conséquence : les eros centers version ibère se
multiplient comme des petits pains à Madrid, à Barcelone, à
Valence, à Séville... ''Pourquoi devrions-nous nous cacher ? fanfaronne
Pablo Mayo. La prostitution est une oeuvre de bien-être social. Un million
d'Espagnols y ont recours tous les jours.'' Leur modèle : l'Allemagne.
Les patrons d'établissement ''sélect'' décident donc de s'unir
pour défendre leur ''cause''. En 2001, sous l'impulsion de l'avocat José
Luis Roberto, président du parti d'extrême droite Espana 2000, ils
fondent l'Anela. L'association doit servir d'interface avec les médias,
rafraîchir l'image sordide des hôtels de passe et oeuvrer auprès
des élus pour la régularisation de la prostitution. Une centaine
de membres en font partie. Tous ''prêts à payer plus d'impôts
en échange de la tranquillité'', insiste Pablo Mayo. L'Anela exerce
un véritable lobbying en direction des différents Parlements autonomes.
Leur credo : nous ne sommes que de simples hôteliers. Mais en Espagne, 95%
des prostituées sont étrangères, la majorité en
situation irrégulière. En 2002, Pablo Mayo n'avait pas hésité
à demander au ministère du Travail un quota de 277 permis de travail
pour prostituées étrangères, ''afin d'éviter que le
marché ne soit dominé par les mafias de l'immigration clandestine".
De quoi susciter les foudres des associations abolitionnistes. ''Les entrepreneurs
du sexe exploitent les femmes en toute impunité et se présentent
à la télévision, en costume-cravate, presque comme des sauveurs",
avait dénoncé à l'époque Asuncion Miura, directrice
générale de l'égalité des chances à la mairie
de Madrid. ''Pour moi, ce sont de vrais proxénètes, aucune femme
ne choisit l'exercice de la prostitution'', s'insurge une responsable de l'Association
pour la Réinsertion des Femmes prostituées, l'Apramp.
La
Pologne garde ses tabous
Selon Libération du 22 octobre 2007, les annonces dans les journaux, à
la rubrique santé, sont discrètes mais suffisamment explicites.
Des gynécologues proposent à leurs patientes "le retour garanti
de leurs règles"ou "un service complet" en clinique. Pour
les contacter, ils n’offrent qu’un numéro de téléphone portable,
de quoi écarter les importuns. Chacun à Varsovie sait qu’il s’agit
d’avortement, un acte illégal depuis 1993, sauf en cas de viol ou de danger
pour la vie de la mère. Malgré cette loi, il y aurait de 140 000
à 180 000 avortements par an, tant dans le pays qu’en dehors des frontières.
"En Pologne, il est plus facile d’avorter que de parler d’avortement",
relève la philosophe Magdalena Sroda, l’ex-dissidente chargée
de l’égalité entre hommes et femmes dans le dernier gouvernement
de gauche. " Ce n’est pas seulement le problème des Kaczynski [Président
et Premier ministre en poste]. Tous les leaders d’opposition, y compris ceux de
gauche, ont convenu de ne pas changer la loi en vigueur", explique-t-elle.
Les Polonaises, comme l’ensemble de la société civile, comprennent
qu’il leur faut agir à plus long terme. "Les femmes polonaises
en ont assez d’être des ventres", s’insurge l’écrivaine Manuela
Gretkowska, fondatrice du tout nouveau Parti des femmes, créé en
février. La blonde trentenaire n’a pas hésité à braver
le conservatisme ambiant en posant nue, entourée des candidates de
son parti, tout aussi dénudées, sur une affiche électorale.
Elle entend continuer à secouer le cocotier. Le Parti des femmes demandera
en avril prochain, lors de son premier congrès, que la Pologne organise
un référendum sur l’avortement. "Les partis nous disent
qu’ils sont contre parce qu’ils ont peur d’une bataille avec l’Eglise. Mais les
femmes sont pour, même dans les villages. Je suis catholique et je n’avorterai
pas, mais je pense que cela doit être le choix de la femme."Manuela
Gretkowska ne désespère pas de voir son pays suivre l’exemple
du Portugal ou de l’Irlande, deux pays catholiques qui ont organisé avec
succès des référendums sur cette question. La différence
est pourtant de taille : les femmes polonaises ont eu le droit d’avorter
pendant quarante ans et aujourd’hui cette pratique est assimilée au
communisme. "Tout comme l’est le fait de réclamer des écoles
maternelles", note Magdalena Sroda. Dans les grandes classes, "l’éducation
sexuelle a été remplacée par l’éducation pro-familiale.
On y apprend que les préservatifs ont des trous ou que la pilule donne
le cancer". La philosophe croit qu’un mouvement radical est impossible. "En
Pologne, dit-elle, les lois ayant longtemps été faites par des étrangers,
les gens sont habitués à leur désobéir. Ils se débrouillent
et continueront de le faire." |
30
septembre 2007 Quoi
de neuf sur le site
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois : 320.
Mon amie a été
violée. Son conjoint cherche à comprendre les décisions
de Sophie. 321.
J'ai choisi de t'écrire
pour lever ce silence. N. a décidé d'écrire à
son cousin qui l'a abusée et violée enfant. 322. Je
n'ai que quelques fragments de souvenirs. Cam a été abusée
sexuellement lordsqu'elle érait enfant. Elle et Chantal, notre conseil,
engagent une conversation à propos du processus thérapeutique. 323.
Un de mes amis a été
privé de ses enfants. Où il est question d'autorité parentale
et de démarches auprès du juge aux affaires familiales. 324.
Etre lesbienne en
Algérie. Soraya témoigne ... 325. J'ai
beaucoup de chance d'avoir rencontré cette thérapeute. Kenza
a été violée mais elle va beaucoup grâce à une
thérapie, même si elle n'est pas au bout de toutes les difficultés.
326. J'ai été
manipulée par un homme de 50 ans ... rencontré sur internet.
J. a 20 ans. 327. Je
ne peux pas accepter de me faire insulter. George réfléchit
au fonctionnement de son couple à partir des attaques de son épouse.
Les
bonnes pages L'association CICADE vient d'éditer un guide
juridique consacré au droit de la famille des femmes françaises
et maghrébines. Cet ouvrage s'adresse aux juristes, aux travailleurs sociaux
ainsi qu'à toutes les personnes investies dans la défense des droits
des femmes qui souhaitent bénéficier d'informations juridiques en
matière de droit international privé et de droits de la famille
des pays du Maghreb. Apporter des réponses aux professionnels sur les questions
liées au droit de la famille et œuvrer pour une meilleure compréhension
de la situation juridique des femmes étrangères ou binationales,
telle est l'ambition de ce guide juridique. Celui-ci s'organise autour de trois
grandes questions du droit de la famille à savoir, le mariage, la dissolution
du lien matrimonial, la filiation. Pour chacun des thèmes abordés,
sont présentées les règles du droit international privé,
du droit civil français et des codes de la famille algérien, marocain
et tunisien. CICADE sous la direction d'Aurélie Bédu, Droit de
la famille des femmes françaises et maghrébines, CICADE Edition,
292 pages, diffusé par MFPF
Paris (Tél.: 01 48 07 29 10), 20 €
(+5 € de frais de port). Une
étude sur les violences commises contre les femmes en région Bretagne
Si, en France, une femme sur dix est victime de violences au moins une fois dans
sa vie, cela signifie qu'en Bretagne 150.000 femmes sont concernées. Après
un premier état des lieux dressé par le Conseil pour l'égalité
entre les hommes et les femmes, la Région a souhaité aller plus
loin en réalisant une enquête auprès des maires, des associations
et de ses agents, selon l'Agence Presse Bretagne le 13 septembre 2007. Afin d'affiner
sa connaissance de la situation bretonne et ainsi mettre en œuvre un ensemble
d'actions adaptées, la Région a confié à l'association
Egal'cité la réalisation d'une étude sur les violences. Gaëlle
Abily, vice-présidente de la Région en charge de l'égalité
professionnelle, a présenté les résultats de cette étude
aux maires qui peuvent contribuer, de par leur proximité, à une
meilleure connaissance des situations locales et constituer des partenaires
privilégiés dans la mise en œuvre de solutions. Cette étude
invitait les 1.268 maires de la région Bretagne, 19 associations engagées
de façon spécifique dans la lutte contre les violences et 640 agents
du Conseil régional à répondre à un questionnaire
pour mieux percevoir leur connaissance du sujet et, dans le cas des maires et
des associations, faire le point sur leurs moyens d'agir, leurs besoins et leurs
souhaits… L'enquête a permis de soulever le manque de connaissance des agents
de la Région et des maires sur l'étendue du fléau des violences,
sous-estimé, et sur les moyens d'agir. Les maires mettent en avant leur
manque de moyens financiers notamment pour proposer des solutions de logements
d'urgence pour les femmes victimes de violence qui quittent le foyer conjugal.
Ils soulèvent également, comme les associations – de plus en plus
sollicitées par les femmes victimes qui se confient plus facilement – le
manque de personnels formés pour accueillir et aider les victimes.
À l'heure où elle prépare sa deuxième Biennale de
l'égalité femmes-hommes, qui aura lieu à Saint-Brieuc les
23 et 24 mai 2008, la Région s'appuie sur les résultats de cette
enquête pour poursuivre ses actions et impulser de nouveaux projets, seule
ou en partenariat. http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=7929&title=Les%20r%C3%A9sultats
%20d Les
mariages forcés, une contradiction interculturelle Le numéro
de Migrations Santé de juin 2007 rend compte des résultats
d'une étude relative aux mariages forcés achevée en 2007
pour le compte de la Direction de la Population et des Migrations. Elle a été
réalisée sous la responsabilité scientifique de Monsieur
Gérard Neyrand, avec la collaboration de Monsieur Abdelhafid Hammouche
et de Mesdames Sahra Mekboul et Nathalie Fraioli, CIMERSS du Centre Interdisciplinaire
Méditerranéen d'Etudes et de Recherches en Sciences Sociales. Ce
travail avait pour objet d’améliorer la connaissance du phénomène
des mariages forcés, de son importance, de ses enjeux et modalités
(rôle de la famille, mariage sur place ou retour au pays) et des communautés
concernées ainsi que de relever les pratiques dérivant vers une
instrumentalisation du mariage permettant l’accès à un titre
de séjour ou à la nationalité française. Il s’agissait
par ailleurs d’identifier les difficultés rencontrées par les victimes
de ces pratiques et les dispositifs de prise en charge existants. Pour y parvenir,
l’étude s’est appuyée d’une étude relative aux mariages forcés
d’une part sur une enquête qualitative à Marseille, Lyon et Paris
comportant la passation d’entretiens tant auprès des acteurs institutionnels
concernés que des jeunes filles victimes de ces pratiques, d’autre part
sur une étude juridique relative à la législation française
en vigueur, aux différents droits étrangers, aux conventions bilatérales
et au droit international privé. Les mariages forcés constituent
sans doute l’une des questions les plus complexes et les plus délicates
à aborder pour l’étude de la dimension interculturelle en France,
car elle met en jeu de multiples niveaux d’analyse tout en interpellant le système
des normes et des valeurs de la société. Elle vient directement
questionner l’organisation politique de cette société et son
expression juridique, quant à la position à tenir et les démarches
à effectuer pour juguler une pratique qui vient contredire les principes
mêmes du droit civil français contemporain de libre détermination
des individus et d’égalité entre les sexes… Réduction
des prestations sociales pour les femmes seules Le décret
n° 2007-199 du 14 février 2007 modifiant les articles R.161-3, 4 et
5 du code de la Sécurité sociale a réduit à un an
(au lieu de quatre) le maintien de la couverture médicale gratuite pour
plusieurs catégories de personnes : travailleurs précaires, veuves
et divorcées ayants droit de leur conjoint. Selon Le Monde du 9 et 10 octobre
2007, on indique au ministère de la santé que ce décret a
pour but de lutter contre la fraude, car "il n'est pas acceptable que des
personnes ne résidant plus en France bénéficient du maintien
de leurs droits à l'assurance-maladie sans cotisation pendant quatre ans".
Mais une autre catégorie est pénalisée par ce nouveau texte
: les divorcées sans activité professionnelle ainsi que les veuves
n'ayant ni retraite ni pension de réversion. Après la séparation
ou le décès de leur conjoint, elles avaient également droit
gratuitement au maintien de leur protection sociale pendant quatre ans ; ce délai
de grâce est ramené à un an. "Les personnes concernées
sont des femmes, âgées pour la plupart, n'ayant jamais travaillé,
ou des épouses d'artisans ou de commerçants qui ont aidé
leur mari sans avoir jamais été déclarées comme salariées",
explique Jean Catherine, président de l'Union française des retraités,
association membre de la Confédération française des retraités
(CFR), qui compte 2 millions d'adhérents. Seules les veuves qui ont eu
au moins trois enfants échappent à cette mesure : leurs droits sont
maintenus à vie, sans condition d'âge. Au ministère, on précise
que les seuls conjoints survivants soumis à cette mesure seront ceux qui
ont eu moins de trois enfants, qui ne travaillent pas, ne bénéficient
d'aucune pension ou allocation (revenu minimum d'insertion, adulte handicapé,
minimum vieillesse), et dont les revenus de nature non professionnelle (loyers,
rentes) dépassent 7083 euros par an (soit 590,25 euros par mois). Une fois
l'année écoulée, ces personnes pourront bénéficier
de la couverture maladie universelle (CMU), moyennant une cotisation de 8 % sur
la fraction du revenu annuel dépassant 7 083 euros en 2007. La CMU a en
effet été créée pour permettre aux personnes sans
protection sociale de bénéficier d'une assurance-maladie, à
condition de résider sur le territoire français. Contrairement à
la CMU complémentaire (mutuelle réservée aux plus démunis
dont le revenu annuel est inférieur à 7 272,11 euros), elle n'est
pas gratuite. |
31
août 2007 Quoi
de neuf sur le site
Mise en ligne
de l'annuaire des lieux
d'accueils et centres d'hébergement mis à jour, rubrique liens,
contacts
Les
nouveaux témoignages retenus cet été : 310.
J'ai toujours cru
que je pourrais le "changer". Violette a-t-elle le profil de la
victime ? 311. Deux
vies, deux enfers... Après avoir vécu l'enfer en Corée,
Emilie est adoptée par un couple désuni dont la femme subit la maltraitance
de son mari, puis elle est abusée par le grand-père pendant des
années ... 312. Je
n'aime pas la femme que je suis depuis le viol. Lilly souffre de tous les
symptômes d'un traumatisme grave. 313. Je
suis la fille d'une femme violente. Echange transatlantique. 314. Mes
amis le surnomme le Ténia. M. a subi la violence et les manipulations
d'un pervers narcissique. 315. Mon
amie a été violée. Pierre cherche conseil. 316. A
Marie, et toutes les femmes d’ici et d’ailleurs. M. a porté plainte
pour les coups reçus, mais pas de nouvelles ... 317. Liberté
pour le meurtrier de Marie Trintignant ? F. s'indigne. 318. Merci
à Salamatou Traoré. L. a choisi de divorcer mais, au Niger,
ce n'est pas sans conséquences ... 319. Je
me suis donnée à des hommes. Z. explique comment, pourquoi ... IVG
pour toutes grâce à l'internet ... Women on web
est une liste d'aide aux femmes qui ont ou qui souhaitent avorter. Il est soutenu
par un réseau d'individus et d'organisations (dont Women
on Waves). C'est un service en ligne pour permettre aux femmes des pays où
il n’y a pas de services légaux et médicalisés d’avortement
d’entrer contact avec un médecin et de recevoir un médicament abortif
par courrier. L’objectif est de réduire la mortalité due à
des pratiques dangereuses et non sécurisées (70.000 morts par an
selon Libération le 15 juin 2007) et le nombre de victimes de complications
à long terme. Pour "briser le silence" et le silence autour de
la question, Women on Web accueille également aussi un espace de
témoignages, "J’ai avorté", composé d’une série
de portraits de femmes partageant leur expérience. On trouve aussi une
faq très complète sur l’avortement et sur le projet. Enfin, le site
permet de faire un don pour aider une femme sans ressource financière à
pouvoir bénéficier d’un avortement médicalisé. Réalisé
par Mediamatic Lab, Women on web a reçu un Prix Arts Electronica
2007, dans la catégorie Digital Community. http://www.womenonweb.org/index.php?lang=fr Plus
de femmes à l' Assemblée Elles sont à peine
20%, et pourtant jamais l'Assemblée n'aura compté autant de femmes
: 107 aujourd'hui, contre 76 seulement dans l’Assemblée sortante (13,1%).
C'est dans les rangs de la gauche qu'elles sont le plus représentées
: 61, contre 46 à droite. Au PS, qui compte 30 femmes parmi les 48 nouvelles
venue^^s dans l'hémicycle, certaines candidates ont d'ailleurs permis de
remporter quelques victoires emblématiques, comme Michèle Delaunay
qui a battu Alain Juppé à Bordeaux, ou Delphine Batho, proche de
Ségolène Royal, dans les Deux-Sèvres. Si ce scrutin a compté
légèrement plus de candidates qu'en 2002 (41,6% contre 38,9%), elles
n'étaient plus qu'un tiers en lice au deuxième tour (305 sur 933). La
maternité reste un frein pour la carrière des femmes C'est
ce que montre une étude du Centre
d'Etudes et de Recherche sur les Qualifications publiée le 20 juillet
2007 et réalisée auprès de 16.000 personnes 7 ans après
leur entrée sur le marché du travail. 32 % des femmes déclarent
que la naissance de leur premier enfant a eu une incidence sur leur emploi, 17
% sont passées à temps partiel, 11 % ont changé de poste
ou accepté une mutation. Après un deuxième enfant, l'impact
est encore plus fort : 35 % des femmes réduisent leur temps de travail
et 16 % prennent un congé parental. Parmi les diplômées ayant
au minimum un bac + 3, seulement 49 % travaillent à temps complet lorsqu'elles
ont plusieurs enfants contre 92 % quand elles n'en ont pas ... Le
39.19 est débordé Selon Le Monde du 26 juillet 2007,
le centre national d'appel pour les femmes victimes de violences conjugales, qui
a reçu la visite du ministre Xavier Bertrand et de la secrétaire
d'Etat à la Solidarité, Valérie Létard, le 25 juillet
2007, a comptabilisé 7.446 appels en quatre mois, soit 80 appels par jour. Une
deuxième femme rabbin en France Céline Surger a pris
le 1er août 2007 ses fonctions dans une synagogue libérale de Paris.
Selon Le Figaro du 2 août 2007, le rabbinat au féminin est courant
aux Etats-Unis mais, en France, son ordination intervient 17 ans après
celle de Pauline Bebe. |
30
juin 2007 Quoi
de neuf sur le site
Mise en ligne
de différents rapports d'activité
2006 de l'association, rubrique tout sur SOS Femmes
Accueil
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois : 306. Nous
sommes sept. Kali a été violée par son oncle mais elles
sont sont au moins sept victimes. 307. Mon
ange gardien m'a trahie. Mila a été violée par la personne
en qui elle avait le plus confiance. 308. J'étais
devenue son esclave. Bénédicte a quitté son conjoint
violent et refait sa vie. Message d'espoir. 309. Je
dois tout recommencer à zéro à cause de lui. Caroline
s'est libéré de le violence de son conjoint. Application
du principe de laïcité dans les écoles La
Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité
(HALDE) rappelle, dans un communiqué de presse du mercredi 6 juin, les
conditions d’application du principe de laïcité au sein des écoles.
A la suite du refus opposé à des mères portant le foulard
de participer à des sorties scolaires et à des activités
éducatives, la Halde a considéré que la différence
de traitement dont les réclamantes avaient fait l’objet du fait de leur
religion présentait un caractère discriminatoire. La Halde recommande
aux conseils d’école de revoir les règlements intérieurs
de manière à respecter le principe de non discrimination religieuse
dans la participation des parents à la vie de l’école. La Halde
recommande également au ministère de l’éducation nationale
de prendre les mesures nécessaires afin d’assurer le respect du principe
de non discrimination. La loi du 15 mars 2004 précise que le port de signes
ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une
appartenance religieuse est interdit dans les écoles, les collèges
et les lycées publics en France. Communiqué de presse de la
HALDE du 6 juillet 2007 : http://www.halde.fr/IMG/pdf/Communique_de_Presse_ppe_de_laicite_6_juin_2007.pdf Grossesse
et congés maternité : un guide en ligne L’assurance
maladie propose depuis le 12 juin 2007 une version actualisée de son guide
pratique à destination des futures mamans, des informations utiles avant
et après la naissance : les examens à réaliser avant et après
l’accouchement, le suivi médical à commencer dès les premiers
jours du bébé (dépistages néonataux, vaccinations)
mais également une présentation des prestations et des droits des
futurs parents (indemnités journalières, congés maternité
et congés paternité). * Assurance maladie : "Autour de bébé"
: du ventre de maman à ses premières semaines http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/DP_autour_de_bebe-mai_2007.pdf
* Service-public.fr : fiches et questions-réponses sur le thème
de la maternité http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/N147.xhtml?&n=Famille&l=N10 Contraception
: que savent les Français ? En
mars 2006 le Ministre en charge de la Santé annonçait à l’occasion
des 50 ans du Mouvement pour le Planning Familial la reprise de la communication
nationale sur la contraception. Dans ce cadre, et en se basant sur la stratégie
d’action en matière de contraception rédigée par le Ministère,
l’INPES a élaboré et mis en place depuis janvier 2007 un programme
d’études et de communication sur la sexualité et la contraception.
Selon le Baromètre Santé 2005, 71 % des personnes âgées
de 15 à 54 ans, ayant eu une activité sexuelle dans les 12 derniers
mois, déclarent "faire quelque chose pour éviter une grossesse"
(chiffre stable par rapport à 1999). L’âge moyen du premier rapport
sexuel est d’environ 17,5 ans et est également resté stable au cours
de la dernière décennie mais l’âge moyen des mères
à la naissance de leur premier enfant est en constante augmentation. Il
est passé de 26,5 ans en 1977 à près de 30 ans en 2004. La
période entre le premier rapport sexuel et la première maternité
s’est donc allongée, celle-ci survenant 9,5 ans en moyenne après
le premier rapport. Ceci implique la nécessité pour les couples
de maintenir une contraception efficace avant le premier enfant plus longue qu’auparavant.
Le taux d'utilisation et de diffusion de la contraception est l'un des plus élevés
d'Europe. Ce paradoxe s’explique en partie par une difficulté à
gérer sa contraception au quotidien. Les études montrent que plus
de la moitié des femmes ayant eu recours à l'IVG utilisaient des
contraceptifs théoriquement efficaces. Mais c’est au cours des périodes
de transition contraceptive (changement de contraception, post partum …), que
les femmes sont particulièrement exposées au risque d’échec
de la contraception. Ce constat est corroboré par les résultats
d’une étude sur "les Français et la contraception" menée
par l’INPES en février 2007 auprès d’un échantillon de 2004
personnes. D’après les résultats de l’étude INPES BVA, la
quasi-totalité des utilisateurs d’un moyen de contraception se déclarent
satisfaits (95 %) et même très satisfaits (79 %) du moyen qu’ils
utilisent. Les Français sont également nombreux à connaître
une diversité de méthodes contraceptives. Sans surprise, la pilule
et le préservatif masculin sont connus par plus de 97 % des Français,
et le stérilet par 93 %. Presque les trois quarts des personnes interrogées
connaissent également le préservatif féminin et le diaphragme.
La plupart des autres moyens sont connus par environ un Français sur deux
: spermicides 52 %, patch 48 %, implant 44 %, et anneau vaginal 44 %. Pourtant
les niveaux de connaissances "techniques" sur le sujet demeurent extrêmement
basiques. Les stéréotypes et les idées reçues restent
encore nombreux et montrent de véritables lacunes sur le cycle féminin
et l’utilisation des méthodes contraceptives. http://www.inpes.sante.fr/ Personnes
handicapées : le cri de colère des "naufragés de l'amour" Un
voile pudique a longtemps occulté la question de la sexualité des
personnes en situation de grande dépendance physique du fait de leur handicap.
Aujourd’hui, le sujet n’est plus tabou. Cependant, faute d’être assorti
des moyens de l’exercer, le droit des intéressés à avoir
des relations sexuelles reste très souvent virtuel. Les personnes qui sont
physiquement dépendantes d’un tiers pour réaliser les actes ordinaires
les plus quotidiens le sont également en ce qui concerne leur vie affective.
"Il est donc plus que temps de poser publiquement la question de l’accompagnement
érotique et sexuel des personnes en situation de dépendance vitale,
pour trouver une réponse citoyenne adaptée à leurs attentes
légitimes" affirme Marcel Nuss, président de la coordination
handicap et autonomie (CHA), cité par Actualités Sociales Hebdomadaires
du 1er juin 2007. Conscients de la détresse des personnes qu’ils accompagnent,
des professionnels tentent, ici ou là, d’y remédier. De façon
discrète, voire secrète, pour protéger, autant que faire
se peut, l’intimité de la personne concernée et éviter les
risques personnels encourus. Et pour l’heure, les solutions trouvées, au
prix d’un important engagement des aidants, restent des cas d’espèce. Convaincu
que "la légalité d’aujourd’hui est, en grande partie, l’illégalité
d’hier", Jean-Charles Spigarelli, directeur d’un foyer APF de Bordeaux, est
lui aussi un professionnel audacieux. En 1993, il introduit dans son institution
des lits médicalisés doubles. Dix ans plus tard, il retravaille
son projet d’établissement pour rendre effectif le droit des personnes
accueillies au respect de leur vie privée et à la libre expression
de leur sexualité, stipulé par la charte des usagers de l’APF. Nul
professionnel, désormais, ne peut entrer dans les chambres sans y être
conviés. Chacun d’entre eux peut recevoir les personnes de son choix –
petit-e ami-e ou prostitué-e - sans en informer qui que se soit. A nous
d’oser prendre des risques dans nos établissements, renchérit Pascale
Ribes, de l’APF. Le changement de mentalité passe nécessairement
par la formation de tous les acteurs concernés, seule capable de neutraliser
les effets pervers de la subjectivité. C’est dans cet esprit que travaille
Handicap International depuis 8 ans. Son service d’accompagnement à la
vie affective et sexuelles des personnes handicapées organise à
la fois des actions d’éducation à la vie à l’intention des
intéressés (enfants, adolescents et adultes en situation de handicap),
des groupes de parole destinés aux parents et des sessions de formation
ainsi que des supervisions pour les personnes et responsables d’établissements.
En
un an, les drogues du viol ont fait 94
victimes connues Un total de 94 cas de personnes droguées
à leur insu, victimes ensuite d'agressions sexuelles ou de vols, ont été
recensés entre avril 2005 et mai 2006, selon une enquête nationale
citée par l'AFP le 27 juin 2007. La soumission chimique se définit
comme l'administration à des fins criminelles ou délictuelles d'un
ou de plusieurs produits psychoactifs à l'insu de la victime. Les médicaments
anxiolytiques et les hypnotiques sont les substances les plus utilisées
par les agresseurs, ajoutées ou non à des boissons alcoolisées.
Le recours à des anesthésiques, en particulier le GHB, surnommé
"drogue du viol", est beaucoup plus rare. Âgées en moyenne
de 33 ans, les victimes sont majoritairement des femmes (66 %), elles subissent
le plus souvent des agressions sexuelles (43 %) ou des vols (38 %).
Quelques 16 % des victimes de "soumission chimique" étaient des
mineures, une proportion plus élevée que lors de la dernière
enquête, datant de 1995. Outre les 94 cas de "soumission chimique"à
l'insu de la victime, 98 cas de "prise de produit sous la menace ou volontairement"
ont par ailleurs été recensés. Violences
conjugales : un logement pour femmes battues La ville de Bobigny
est la première municipalité de Seine-Saint-Denis à s'engager,
dans le dispositif "Un toit pour elle", à réserver chaque
année un appartement du parc social pour reloger définitivement
une femme victime de violences conjugales. D'après Le Quotidien du Médecin
du 11 juin 2007 une douzaine de cités du département devraient imiter
cette démarche d'ici à la fin de l'année, dont Stains, Aulnay-sous-Bois,
Montfermeil et Montreuil. Le projet "Un toit pour elle"avait été
proposé par le Conseil Général en mars 2005, et sa mise en
oeuvre confiée à l'Observatoire départemental des violences
faites aux femmes. Manque
de droits pour les prostituées étrangères
Les prostituées étrangères qui aident la justice devraient
légalement bénéficier d'une carte de séjour. Selon
Le Figaro du 29 mai 2007, dans la pratique, "les préfets font du cas
par cas". Trois jeunes filles, ressortissantes nigériannes, ont témoigné
à Nîmes contre Isibore O, un homme qui les a forcées à
se prostituer dans le Gard pendant près de trois ans, menaçant de
tuer leurs proches restés au pays. Mais malgré le repentir des jeunes
filles, elles ne recevront pas les papiers promis. La France possède une
des lois les plus protectrices du monde à l'égard des victimes de
trafic d'êtres humains, déclare Le Figaro, mais elle a évidemment
du mal à mettre ses actes en conformité avec ses principes. Selon
la loi française, les prostituées étrangères qui dénoncent
réseaux ou proxénètes peuvent bénéficier d'une
carte de séjour temporaire d'un an. Le problème est que les décrets
d'application de cette loi n'ont jamais été publiés et, donc,
certaines préfectures donnent des autorisations de séjour limitées
à un mois, mais renouvelables. D'autres, comme à Nîmes, ne
donneraient qu'une autorisation provisoire sans le droit de travailler.
Condamnation
d'un ancien joueur de foot pour viol sur mineure Ancien footballeur
du Paris Saint-Germain, Godwin Okpara, 34 ans, a comparu il y a quelques semaines
devant la cour d'assises des Yvelines à Versailles, rapporte l'AFP des
29 mai et 1er juin 2007. Il a été accusé d'avoir violé
de 2003 à 2004 une mineure qu'il avait adoptée au Nigeria. Son épouse,
Linda, a également dû comparaître devant la cour, accusée
d'avoir facilité les viols et d'avoir infligé des violences sexuelles,
des tortures et des brimades sur la jeune victime. Le couple a adopté officieusement
la jeune fille en 2001, quand elle avait 13 ans. Elle dormait sur un matelas dans
le garage, et devait s'occuper des tâches ménagères ainsi
que des quatre enfants du couple. Elle a finalement réussi à dénoncer
les faits aux policiers du Vésinet en août 2005. Le 1er juin dernier,
Godwin Okpara a été condamné à 13 ans de réclusion
criminelle, sa femme à 15 ans, et sa belle-mère à 5 ans dont
1 un ferme.
L'enfance
violée Martine Nisse, psychothérapeute familiale,
analyse dans le magazine Psychologies de juin 2007 les propos d'Isabelle Demongeot,
un récit dur, violent, un cri de désespoir de petite fille qui explique
comment son ex-entraîneur de tennis a abusé d'elle pendant 10 ans.
Des propos qui ressemblent beaucoup à tous les témoignages d'enfants
qui ont été victimes d'abus sexuels. La honte, les menaces de mort,
le coma émotionnel, l'impression d'être coupé en deux, de
ne plus être soi même. La dissociation est un processus de protection,
que met en place le psychisme pour survivre, pour ne plus ressentir la souffrance.
Mais autant, certains enfants manifestent des signes : sautes d'humeur, dépression,
voire tentative de suicide, la petite sportive était habituée à
faire d'immenses sacrifices et prête à supporter n'importe quelle
souffrance pour gagner, être la meilleure. Les enfants abusés deviennent
souvent des adultes qui donnent le change, ils se marient, ont des enfants, mais
un nouveau choc (décès, maladie, rupture, accouchement) fait parfois
que la blessure se rouvre et que tout revienne en mémoire. Lire ici
sur le site : http://www.sosfemmes.com/violences/viol_consequences.htm Excision
: sexe et tradition Selon David Elia, gynécologue et rédacteur
en chef de Genesis (mai 2007), en France, 60.000 femmes et jeunes filles ont été
excisées ou menacées de l'être. Ce sont essentiellement des
familles en provenance du Sénégal, du Mali, de Côte d'Ivoire
et de Mauritanie. L'excision n'est pas liée à la religion. Certes,
pour certains musulmans, une femme non excisée est impure, mais le Coran
ne donne aucune indication en la matière et la plupart des pays musulmans
n'excisent pas les femmes. Cette pratique repose souvent sur des croyances : cela
permettrait de préserver la virginité de la jeune fille, que la
non ablation du clitoris pourrait gêner les relations sexuelles, qu'il pourrait
ou qu'il s'agit d'un passage obligé pour la fécondité, ou
encore qu'il s'agit d'un dard pouvant blesser l'homme ou le nouveau né !!!
Beaucoup de familles pensent qu'il s'agit là d'un rituel de passage à
l’adolescence et d’une étape incontournable. Résultat : 90 %
des maliennes sont excisées. Souvent, attaquer cette pratique de front
(dire que c'est un geste intolérable, évoquer la barbarie, ou invoquer
les droits des femmes) est au mieux inefficace, au pire choquant pour les africains,
considéré comme un interventionnisme et moralisme occidental très
mal venu. Cette attitude ne peut conduire qu'à intensifier le phénomène
et le faire entrer dans une clandestinité encore plus dangereuse. En revanche,
informer doucement et sans répression, invoquer les conséquences
médicales tragiques, les risques d’infection d’hémorragies, de contamination
du tétanos, l’incontinence urinaire, les risques obstétricaux, est
efficace. Ceux qui mènent croisade au Mali se sont lancés dans une
campagne de sensibilisation de santé au féminin qui commence à
avoir des effets et aurait permis de diminuer 5 % du phénomène
en 5 ans. Voir ici aussi : http://perso.orange.fr/..associationgams/pages/presgams.html Le
lourd défi du suivi des délinquants sexuels Selon
Le
Figaro du 16 juin 2007, l'obligation de soins
faite au condamné pour un crime ou un délit était marginale
jusqu'à présent mais pourrait devenir quasi-systématique.
Dès juillet, le Parlement devrait examiner plusieurs dispositions sur le
suivi socio-judiciaire, dans le cadre du projet de loi renforçant la lutte
contre la récidive des mineurs et des majeurs. La possibilité existe
depuis 1998 mais n'est que rarement utilisée ce qui s'explique par "le
manque de médecins coordonnateurs censés organiser cette obligation
de soins." Le suivi socio-judiciaire deviendra automatique en cas de condamnation.
Le juge pourra toujours décider de ne pas appliquer cette disposition mais
devra justifier sa décision, et sera alors responsable en cas de récidive.
Un délinquant sexuel ne pourra donc plus bénéficier d'une
remise de peine ni d'une libération conditionnelle s'il refuse le traitement
proposé. Le criminel sexuel non visé par un tel suivi devra cependant
être soumis à une expertise médicale au moment de sa libération.
Si le psychiatre le juge nécessaire il pourra ensuite faire l'objet d'une
injonction de soins. La question qui se pose est de savoir si ce dispositif sera
adossé à des moyens suffisants car depuis des années déjà
magistrats et psychiatres dénoncent l'impossibilité d'appliquer
le suivi socio-judiciaire à cause de la pénurie de personnel et
de structures. De plus, "si l'enjeu est de faire porter une responsabilité
encore plus lourde sur les juges sans renforcer les effectifs psychiatriques,
cela présente un intérêt limité."
|
31
mai 2007 Quoi
de neuf sur le site Publication
d'une nouvelle page à la rubrique points de vue
: Les
yeux de Kaa (prostitution, chiffres, presse, info, intox : comment s'y retrouver
?) Les nouveaux
témoignages retenus ce mois : 300. La
seule issue était le suicide. Et, pourtant, ce n'est pas Linsay qui
a été violée ... 301. Je
me sens coupable de sa mort. C. a été la victime de cet homme
violent. 302. Les
trois histoires qui ont détruit ma vie. Françoise témoigne. 303.
Je porte un
secret qui me ronge. Sunnyheart a été abusée par ses
frères, mais ... 304. Je
suis un rayon de soleil ... mais, derrière ce soleil, il y a beaucoup
de nuages. Talie cherche de l'aide. Les
bonnes pages BOUSSUGE
Agnès et THIEBAUT Elise. - J'appelle pas ça de l'amour, La violence
dans les relations amoureuses, Syros, collection " Femmes ", 2007,
128 pages, 7,5 euros. Les auteurs estiment que les violences dans les relations
amoureuses sont encore souvent assimilées à la passion amoureuse.
Elles sont parfois banalisées, voire encouragées par des stéréotypes
sexistes, qui restent présents dans notre société, et particulièrement
dans certains médias. Ainsi, dès l'adolescence, un grand nombre
de jeunes filles font l'expérience de la violence dans leurs premières
histoires avec les garçons. Puis, dans les couples, dans les familles,
la violence gâche la vie de centaines de milliers de personnes dans notre
pays. Comment identifier ces processus, y échapper ou y remédier
? Comment apprendre à aimer et régler les conflits, à exprimer
ses désirs librement et en se respectant mutuellement ? C'est l'un des
buts que se propose cet ouvrage, grâce à des témoignages,
des entretiens et un solide dossier documentaire. Après
les Monologues du vagin, Eve Ensler dialogue avec son ventre Sa
première pièce les Monologues du vagin a fait le tour du
monde et a réconcilié des millions de femmes avec leur sexe. Mais,
nous dit Elle le 14 mai 2007, Eve Ensler n'en avait pas fini avec son anatomie.
Elle s'attaque désormais à la dictature des apparences des régimes
et de la gym. Depuis les Monologues du vagin, elle est devenue la figure
de proue d'un nouveau féminisme. Traduit en 35 langues, jouée dans
76 pays, la pièce continue son tour du monde pour lutter contre les violences
faites aux femmes sous la bannière de son mouvement V-Day. L'association
dont elle est la directrice artistique bénévole a récolté
plus de 45 millions de dollars en une petite dizaine d'années. Jamais elle
n'aurait cru qu'une conversation sur la ménopause avec une amie (le point
de départ des Monologues) donnerait naissance à un tel mouvement.
Depuis elle a relevé un peu sa tête pour s'arrêter au niveau
du nombril : elle en a fait une nouvelle pièce sur la dictature de la beauté
qui fait de la femme son propre tyran. Des extraits de son journal intime et les
témoignages de femmes dont elle s'est inspirée pour inventer les
personnages s'entremèlent. Un manifeste pour l'imperfection plus personnel
que les Monologues, mais aussi moins coup de poing. "Je pensais en
avoir fini avec le corps de la femme, dit-elle, je voulais tourner la page, mais
je me suis retrouvée nez à nez avec mon ventre et j'ai voulu le
dompter, l'affiner, je passais mon temps à faire des régimes et
des heures à la salle de gym. Moi, la féministe radicale, j'étais
devenue obsédée par mon ventre. Alors j'ai commencé à
dialoguer avec lui et j'ai noirci des pages entières. Mon ventre est devenu
le centre chaotique de mon univers. J'ai fini par interroger les femmes que je
croisais : aimez vous votre corps ? Je me suis rendu compte que toutes avaient
une partie d'elles qu'elles voulaient changer. Finalement, les femmes sont de
plus en plus dépossédées de leur corps". SOS Femmes
Accueil a été à deux reprises lauréates du V-Day France,
voir http://www.sosfemmes.com/infos/infos_archive14_vday2003.htm
et http://www.sosfemmes.com/infos/infos_archive21_vday2004.htm Un
monde de violences faites aux femmes selon Amnesty International Une
femme sur trois dans le monde subira des violences au cours de sa vie, 70 % des
personnes tuées dans des conflits sont des femmes, et des dizaines de milliers
de femmes et de jeunes filles sont victimes de viols depuis le début de
la crise du Darfour. Dans son rapport 2007, Amnesty International dénonce
toutes les violences, domestiques, policières ou militaires que subissent
les femmes dans un monde de plus en plus en proie à la peur. Devant la
torture et le terrorisme, la peine de mort et la justice internationale, thèmes
de campagne traditionnels de l'association, ce sont les violences subies par les
femmes dans le monde qui, cette année, font la une du rapport d'Amnesty
International. Quelques chiffres en témoignent avec éloquence :
une femme sur trois subira des violences de son compagnon au cours de sa vie,
50 % des femmes qui ont trouvé la mort par homicide ont été
victimes de leur compagnon (ou ancien compagnon) ; la majorité des millions
de victimes de la traite d'êtres humains sont des femmes ; 70 % des personnes
qui ont été tuées dans des conflits étaient des non-combattants,
pour la plupart des femmes ou des enfants. Dans ce tableau mondial, les militantes
de la liberté paient un tribut sévère, arrêtées
en Iran pour avoir réclamé l'égalité des sexes, assassinées
en Afghanistan pour avoir défendu l'éducation des filles. Ici, en
Arabie ou en Iran, les femmes sont obligées de porter le voile, là,
en Turquie ou en France, la loi le leur interdit. Au Darfour, cette "blessure
ouverte qui ensanglante la conscience du monde", parmi les plus de deux millions
de personnes déplacées, des dizaines de milliers de femmes et de
jeunes filles ont été victimes de viols et d'autres formes de violence
sexuelle. Même en France, la situation est dramatique, s'émeut Amnesty,
qui cite les chiffres officiels : en moyenne, une femme meurt tous les quatre
jours des suites de brutalités que lui inflige son conjoint ; près
d'une femme sur dix pâtit de violences sexuelles, tandis que d'autres formes
de violences liées au genre persistent, notamment sous la forme du mariage
forcé, de la traite des femmes ou de la prostitution. Les
nouveaux "enfants interdits"
L'état civil refuse toute filiation maternelle aux femmes ayant recours
à des mères porteuses. Selon Libération du 10 mai 2007, chaque
année, 300 à 400 couples français ont recours à la
gestation pour autrui : l'enfant à naître est porté par une
autre femme que la mère. Une pratique interdite en France, mais légale
dans de nombreux pays, dont le Canada, certains états des Etats-Unis, ou
encore l'Angleterre, Israël et la Grèce. Quand ces parents reviennent
en France, ils ne parviennent pas à faire transcrire les actes de naissance
délivrés à l'étranger sur leur livret de famille.
Punition civile : la France interdit ainsi la reconnaissance de la filiation de
la mère (celle que l'on nomme parfois "la mère d'intention",
pour la distinguer de "la mère de naissance"). C'est ce qui est
d'arrivé à un couple qui vient d'être débouté
par le tribunal de grande instance de Lille (Nord). "Il n'y a pas si longtemps,
c'était l'enfant adultérin qu'on ne voulait pas voir, puisqu'il
était le fruit de ce qui constituait à l'époque un scandale",
rappelle dans un commentaire de cette récente décision de justice
à paraître aujourd'hui dans le Dalloz, le professeur de droit à
Lille 2 Xavier Labbée. Casse-tête des parents et des juristes : comment
faire reconnaître la filiation maternelle de ces enfants nés d'une
gestation pour autrui, les nouveaux "enfants interdits"? Un
test de dépistage précoce du sexe ne sera pas autorisé en
France Selon Le Monde du 23 mai 2007, les responsables de l'Agence
de biomédecine ont indiqué que la France n'autoriserait pas la pratique,
sur son sol, d'un test de dépistage génétique permettant
de connaître le sexe d'un enfant à naître dès la sixième
semaine de grossesse. Pour autant, cette institution précise que rien ne
sera fait pour interdire aux personnes qui le souhaiteraient d'avoir accès,
via Internet, à cette méthode qui vient d'être commercialisée
en Grande-Bretagne par la société américaine DNA Worlwide.
En pratique, il suffit d'adresser à cette société une goutte
de sang, prélevée au bout d'un doigt de la femme enceinte et fixée
sur un papier buvard, pour connaître, en moins d'une semaine, le sexe de
l'enfant qu'elle porte. Baptisée "Pink or Blue" ("rose ou
bleu"), cette méthode est facturée 278 euros pour une réponse
en six jours et 350 euros pour une réponse en quatre jours. DNA Worldwide
assure que sa méthode est fiable à 99 % et s'engage à rembourser
les futurs parents en cas d'erreur. Aux Etats-Unis, où elle est commercialisée
depuis deux ans, elle n'est pas considérée comme un diagnostic médical.
"Ce procédé se fonde sur une découverte faite il y a
dix ans - et brevetée - par le professeur Dennis Lo, qui travaillait alors
à l'université britannique d'Oxford, explique Jean-Marc Costa, biologiste
et directeur adjoint du laboratoire Pasteur-Cerba (Cergy), l'un des meilleurs
spécialistes français dans le domaine du diagnostic prénatal.
Elle consiste à rechercher la présence dans le sang d'un ADN foetal
caractéristique du chromosome Y. Si cet ADN est présent, il signe
le sexe masculin. Dans le cas contraire, par défaut, on conclut au sexe
féminin. Cette société se refuse à communiquer à
la communauté scientifique les caractéristiques techniques de sa
méthode. Je ne comprends pas comment elle peut parvenir aux résultats
qu'elle annonce à partir d'un aussi faible volume de sang." En Chine
et en Inde, il naît respectivement entre 117 et 111 garçons pour
100 filles. Avortements sélectifs, infanticides et manque de soins apportés
aux filles ont conduit à un déficit de 90 millions de femmes en
Asie. En France, le sexe ratio s'établit à la naissance à
105,3 garçons pour 100 filles, ce qui correspond à la constante
biologique humaine. "L'analyse des données de recensement, indique
Laurent Toulemon (INED), ne met pas en évidence d'avortements liés
au sexe. Les fratries de deux enfants comprennent souvent un garçon et
une fille." Baisse
des prix des médicaments anti-sida Selon Le Monde du 10 mai
2007, l'ancien président américain Bill Clinton a annoncé
qu'il était parvenu à un accord avec plusieurs firmes pharmaceutiques
pour une réduction du prix des médicaments antisida nouvelle génération
dans 66 pays en développement. 16 médicaments antirétroviraux
sont concernés par cet accord. Le prix des antirétroviraux de seconde
ligne sera ainsi réduit de 25 % dans les pays à bas revenus concernés,
et de 50 % dans les pays à revenus moyens comme la Thaïlande ou le
Brésil. Cette avancée a été rendue possible grâce
à l'accord négocié par la Fondation Clinton avec les fabricants
de traitements génériques Cipla et Matrix. C'est pour les pays à
revenus intermédiaires que la baisse de prix sera la plus intéressante
mais, dans ces pays, le droit des brevets s'applique. Pour que les génériques
à bas prix puissent y être distribués, les gouvernements devront
émettre des licences obligatoires, qui "cassent" les brevets
en vigueur. La Thaïlande a laissé entendre hier qu'elle pourrait le
faire. Le Brésil pourrait suivre. Les laboratoires protestent, et citent
un communiqué de Merck. Le laboratoire estime en effet que "l'utilisation
des licences obligatoires est une mesure d'une très grande gravité
qui doit rester de dernier recours." Bill Clinton, a déclaré
: "Je crois en la propriété intellectuelle, mais cela ne doit
pas nous empêcher de fournir des médicaments essentiels et sauvant
des vies à ceux qui en ont besoin." La Fondation Clinton devrait acquérir
dès le mois de juillet ces médicaments grâce aux fonds d'Unitaid. Colombie
: les murs de la honte La Colombie pense avoir trouvé la
solution contre la pédophilie. Depuis début mai, les autorités
de la capitale, Bogota, affichent partout dans les rues le portrait des violeurs
condamnés, rapporte Elle du 21 mai 2007. Vingt murs de l'infamie de 10m2
et une quarantaine de photos des agresseurs a été placardée
sur les grandes avenues. Une mesure censée protéger l'enfance, alors
que 17.000 mineurs auraient subi des violences sexuelles l'an dernier à
Bogota et que 60 % des viols, commis par un père ou un beau père
ne seraient pas dénoncés. Mais cette mesure radicale fait évidemment
polémique. Certains jugent que l'exposition des coupables à la vindicte
populaire ne pourra pas endiguer le fléau et risque de multiplier les lynchages.
Selon eux, seule une réforme de la justice dans un pays où plus
de 9 crimes sur 10 restent impunis permettrait de lutter contre la pédophilie.
Des violeurs en prison ont commencé une grève de la faim qui a laissé
leurs compatriotes de marbre, leurs photos apparaîtront également
au dos des factures de gaz et d'electricité.
Miss Amérique 2007 sert d'appât pour arrêter
des prédateurs sexuels Lauren Nelson, élue Miss Amérique
2007, âgée de 20 ans, a collaboré avec la police de New York
pour confondre des prédateurs sexuels amateurs de jeunes filles mineures,
selon l'AFP le 27 avril 2007. Nelson se présentait comme une fille de 13/14
ans dans une discussion en ligne sur internet avec des photos d'elle quand elle
était adolescente. Suite à des discussions avec elle, 4 hommes se
sont présentés à un rendez vous où la police les attendait.
Sept autres hommes ont eu des conversations sexuellement explicites avec la personne
croyant être une adolescente. Les 11 hommes ont été inculpés
pour avoir tenu des propos indécents et, dans le cas où ils seraient
reconnus coupables, ils risquent jusqu'à quatre ans de prison. Selon l'organisation
du concours, Nelson s'est impliquée dans le combat contre les prédateurs
sexuels par ce qu'elle-même et deux de ses amies avaient été
contactées par des pervers à l'âge de 13 ans. |
30
avril 2007 Quoi
de neuf sur le site Merci
à Madeleine Peyroux ! Mise
en ligne d'une affichette
à imprimer sur la page d'accueil, pdf, 265 Ko Mise
à jour de la page violences
: les chiffres à la rubrique violences conjugales
(intégration de l'enquête Seine Saint-Denis) Les
nouveaux témoignages retenus ce mois : 293.
Jamais
je n'aurais imaginé ce qu'il avait manigancé. Nic cherche une
issue après des années d'humiliation. 294. Ma
mère a été gravement frappée par son compagnon.
Djennie demande des conseils puis donne de (bonnes) nouvelles. 295. Sandrine
n'est plus là. La soeur de Sylvie a été tuée par
le compagnon qu'elle quittait. 296. J'ai
presque étranglé ma compagne. Christophe demande de l'aide. 297.
Son visage ne me
revient pas. Jeanne a été violée enfant puis elle a souffert
d'amnésie traumatique jusquà ce que ... 299. Je
souhaite qu'il la frappe. L'ancien conjoint violent de Patricia a une nouvelle
compagne. Garde
alternée : partage possible des allocations familiales A
partir du 1er mai 2007, les allocations familiales peuvent être partagées
entre les parents divorcés ou séparés, en cas de garde alternée
de leurs enfants. Chaque parent reçoit la moitié des allocations
familiales versées pour chaque enfant vivant en résidence alternée.
C’est ce qu’indique un décret publié au Journal officiel du samedi
14 avril 2007. Ce partage est établi soit par demande conjointe des
parents auprès de la Caisse d’allocations familiales (CAF), soit en cas
de désaccord sur la désignation de l’allocataire. Cependant, il
n’y a pas de partage des allocations lorsque les parents désignent un seul
bénéficiaire. C’est la loi de financement de la sécurité
sociale pour 2007 qui a prévu ce nouveau dispositif. http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANS0721467D Accord
européen sur le harcèlement et la violence au travail
Selon Le Monde du 26 avril 2007, les partenaires sociaux européens ont
conclu jeudi 26 avril, à l'issue d'une négociation de dix mois,
un accord cadre sur le harcèlement au travail, qui vise à prévenir
les brimades, la violence et le harcèlement sexuel dans le contexte professionnel.
A l'instar
des autres accords interprofessionnels négociés au niveau de l'UE
(télétravail, gestion du stress), l'accord doit maintenant être
mis en oeuvre par les partenaires sociaux nationaux dans tous les Etats membres.
L'accord institue une procédure à suivre en cas de problème
de harcèlement, qui impose une discrétion vis-à-vis des tiers
et prévoit des sanctions allant jusqu'au renvoi. Selon
des données de la Fondation européenne pour l'amélioration
des conditions de vie et de travail, un travailleur sur cinq déclare avoir
été exposé à des brimades et/ou à du harcèlement
au cours des 12 derniers mois. Les
règles du congé de maternité sont assouplies Les
futures mamans peuvent désormais prendre leur congé de maternité
plus librement. Finies les 6 semaines avant et les 10 semaines après la
naissance. Ce mécanisme rigide est remplacé par un "panier"de
16 semaines "que la mère peut prendre comme elle le souhaite".
Enfin, presque. Car le Plan petite enfance du 7 novembre 2006, à l’origine
de cet assouplissement, prévoit également "une durée
incompressible de 3 semaines avant la naissance". Pour reporter son départ
en congé, la future mère devra désormais se munir d’un avis
favorable du médecin "attestant que son état de santé
lui permet de prolonger son activité avant la naissance pour prolonger
d’autant le congé maternité après l’accouchement", précise
le ministère de la Santé. Les
prostituées à Lyon risquent d'être délogées
à nouveau Selon Le Monde du 9 avril 2007, aujourd'hui il
se trouve environ 150 prostituées sur le cours Charlemagne, derrière
le quartier Perrache, à Lyon. En 2002, elles avaient dû quitter les
quais du centre-ville à la suite des lois Sarkozy sur le " racolage
passif ". Elles ont été délogées encore en octobre
2006 par la mairie et ont fini sur le cours Charlemagne, où on va créer
un nouveau quartier. Imaginée par la crème des architectes, "ce
sera la ville de demain, généreuse, rayonnante, belle, agréable…
", selon le maire de Lyon, Gérard Collomb. Début avril, plusieurs
véhicules ont été verbalisés pour stationnement abusif,
d'autre ont été conduits à la fourrière. Premier adjoint
de la Ville de Lyon, Jean-Louis Touraine, explique : "Dès le
mois de juin, elles vont devoir réduire leur présence." Carine
Maradan est éducatrice sociale à l'Amicale du Nid, une association
venant en aide aux prostituées. Selon elle, "l'incertitude et l'insécurité
sont devenues le quotidien des filles. Elles se sentent perdues." [Pour
information, Cf. cette
page du site, si en droit français la prostitution n'est pas interdite
et peut s'exercer librement, les autorités de police générale
(donc le maire) peuvent, au titre de la circulation, réglementer les allées
et venues professionnelles des prostitué(e)s sur la voie publique sans
que la réglementation ne puisse aboutir à une interdiction générale
et absolue.]
Education
à la sexualité en milieu scolaire : les principes applicables Selon
Félicia Narboni, du Bureau de l’action sanitaire et sociale et de la prévention
de la Direction générale de l’enseignement scolaire, les principes
théoriques, réglementaires et éthiques qui doivent guider
l’éducation à la sexualité du primaire au secondaire devraient
essayer de relier différents thèmes (puberté et éveil
à la sexualité, identités sexuelles et stéréotypes,
contraception, prévention des IST et du sida…) dans une approche positive
et globale de la personne. Il y a une dizaine d’années, les questions de
sexualité étaient abordées soit sous l’angle de la pathologie,
soit sous celui de la prévention, avec l’idée sous-jacente d’un
danger, d’un risque du rapport sexuel. Désormais, devrait être privilégié
le domaine relationnel et social, c’est-à-dire l’apprentissage de la relation
à l’autre. L’autre n’est pas un objet mais un sujet. Il s’agit d’apprendre
à le respecter dans sa dignité et dans son consentement. C’est dans
cet apprentissage là que l’école peut légitimement intervenir.
L’éducation à la sexualité en milieu scolaire, prodiguée
dans le cadre de la circulaire du 27 février 2003, précise que "trois
séances d’information et d’éducation à la sexualité
doivent au minimum être organisées dans le courant de l’année
scolaire" et dispensées par groupe d’âge homogène de
l’école primaire au lycée. La charge horaire dévolue à
ces trois séances dépend des contenus que l’établissement
aura décidé de lui donner. Ces trois séances viennent compléter
les cours de SVT dont l’approche, même si elle peut être relationnelle,
est scientifique, biologique ou anatomique. Le décret du 9 septembre 2005
a inscrit le CESC3 dans le pilotage de chaque établissement scolaire du
second degré. Le CESC définit un programme d’éducation à
la sexualité et de prévention des conduites à risque. Ce
programme est le fruit d’une concertation des équipes éducatives,
il s’inscrit dans un projet d’établissement. Pour élaborer son programme,
le CESC établit un diagnostic : y a-t-il des violences entre garçons
et filles dans l’établissement ? Existe-il des grossesses adolescentes
non désirées et précoces ? Y a-t-il des demandes de contraception
d’urgence à l’infirmerie ? Ces différentes données permettent
de faire un état des lieux aidant à la mise en place d’actions appropriées....
http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/pour_vous/temoignages/en_pratique/ Les
troubles de l'identité sexuelle Selon le Journal International
de Médecine du 5 avril 2007, chez la plupart des individus, le sentiment
d’être un homme ou une femme est en concordance avec les caractères
sexuels externes. Chez un petit groupe toutefois, il n’y a pas d’adéquation
entre ce sentiment et le sexe physique. Le degré d’incongruence et la manière
dont celle-ci se manifeste sont très variables. La forme la plus extrême
est entre autres caractérisée par la recherche d’une adaptation
du sexe. Dans la notion de troubles de l’identité sexuelle, on distingue
quatre concepts : l’identité sexuelle, soit le fait de se savoir et
de se sentir homme ou femme ; le comportement lié au sexe, soit le comportement
qui est attribué de manière prépondérante à
l’un des deux sexes, à une époque ou dans une société
données ; le sexe physique, qui présente divers aspects : chromosomes,
glandes sexuelles, hormones, appareil génital interne et appareil génital
externe. Dans le contexte présent, lorsque nous parlons de sexe biologique,
nous faisons essentiellement référence au sexe génital. En
effet, l’attribution du sexe à la naissance a pratiquement toujours lieu
sur la base du sexe génital externe ; l’orientation sexuelle est le fait
de se sentir sexuellement attiré soit vers les hommes soit vers les femmes.
Depuis l’introduction du DSM-IV,
on utilise le terme "trouble de l’identité sexuelle". Dans les
précédentes versions – on parlait de "transsexualité".
La littérature anglosaxonne utilise encore régulièrement
le terme "transsexualisme". Ces dernières années, la classification
DSM des troubles de l’identité sexuelle a suscité de plus en plus
de critiques. Actuellement, les troubles de l’identité sexuelle sont considérés
comme un spectre à l’intérieur duquel il existe des variantes extrêmes
et des variantes moins extrêmes. Cependant, la classification DSM fait peu
de place aux variantes moins sévères. Quoi qu’il en soit, le trouble
de l’identité sexuelle est très rare. Les chiffres avancés
par les études épidémiologiques varient fortement en fonction
de la période considérée et du pays où ces études
ont été conduites. Toutefois, le taux de prévalence est de
l’ordre de 1/10 000 à 1/100 000. La
loi autorisant l'avortement entre en vigueur au Portugal Selon Le
Nouvel Observateur du 10 avril 2007, le président portugais Anibal Cavaco
Silva a promulgué la loi dépénalisant l'avortement jusqu'à
la dixième semaine de grossesse a annoncé mardi 10 avril, son cabinet.
Elle a été adoptée par référendum par 59% des
électeurs le 11 février. Le parlement portugais, à majorité
socialiste, a approuvé la loi, le 8 mars, lors de la Journée internationale
de la femme. Elle autorise l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à
dix semaines dans un établissement de santé légalement autorisé.
Le président, de centre droit, qui regrette l'absence d'un "consensus
politique plus large et des solutions plus claires" dans ce dossier. Il demande
au parlement de veiller "à assurer un équilibre raisonnable
entre les différents intérêts en présence".Le
texte était soutenu par les députés socialistes, communistes,
les Verts, le Bloc de gauche (BE, extrême gauche) et par 21 députés
du Parti social démocrate (PSD, centre droit), divisé sur la question.
Le CDS-PP (droite) s'était opposé au projet et avait sollicité
le veto du président. Après l'entrée en vigueur de la loi,
le président s'est prononcé pour "une évaluation"
de l'application de la loi" dans des "délais raisonnables".
Il demande également de " vérifier si dans la pratique cette
loi contribue réellement à la baisse non seulement des avortements
clandestins mais aussi de l'avortement en général". La
coalition des frères Kaczynski est mise en échec sur la question
de l'avortement Le président de la Chambre des députés
polonaise, l'ultraconservateur Marek Jurek, a présenté sa démission,
vendredi 13 avril, après que les députés ont rejeté
les propositions d'amendement à la Constitution déposées
par la coalition au pouvoir afin de renforcer la protection de la vie prénatale.
Promoteur actif d'un durcissement de la législation anti-avortement et
de l'inscription de la protection de la vie "dès la conception",
M. Jurek, l'un des piliers du régime des frères Kaczynski, a reconnu
sa "responsabilité personnelle" et indiqué qu'il présentera
sa démission "lors de la prochaine session parlementaire". Les
cinq propositions d'amendement, présentées par la droite conservatrice
(Droit et Justice, PiS) et par la Ligue des familles polonaises (LPR), parti d'extrême
droite ultracatholique membre de la coalition gouvernementale, ont essuyé
cinq rejets successifs, faute d'atteindre la majorité des deux tiers exigée
pour amender la Constitution. Il s'en est pourtant fallu de peu. Lors du cinquième
et dernier vote, les partisans de l'interdiction absolue de l'avortement ont frisé
la victoire, à 27 sièges près. Ils ont réuni 269 voix
quand 296 étaient nécessaires. La démission de M. Jurek,
qui vient lui-même des milieux ultracatholiques, fait suite à une
promesse faite huit semaines plus tôt. Fin février, Jaroslaw Kaczynski,
premier ministre et chef de file du PiS, lui avait donné son accord pour
engager une bataille politique sur le terrain glissant de la protection de la
vie "dès la conception", à condition qu'il assume la responsabilité
d'un éventuel échec. M. Kaczynski avait parfaitement conscience
que le débat divisait foncièrement la société comme
la scène politique. Le rejet des cinq propositions d'amendement sonne aussi
une défaite personnelle pour M. Kaczynski, dont l'autorité ressort
minée du conflit. Les
filles sacrifiées d'Asie En raison des avortements sélectifs,
des infanticides et du manque de soins apporté aux filles, il manquerait
90 millions de femmes en Asie, selon la démographe Isabelle Attané
citée par Le Monde du 9 mars 2007. "La Chine interdit d'identifier
le sexe du fœtus lors de l'échographie mais il suffit d'un signe du médecin
pour savoir qu'il s'agit d'un garçon ou d'une fille". Le résultat
: en 2000, dans les provinces chinoises du Jiangxit et du Guangdong le nombre
de garçons avait atteint 138 pour 100 filles. Il s'agit aussi beaucoup
du Bangladesh, du Pakistan et de l'Inde, où la tradition de la dot pour
le mariage porte malheur aux filles, qui sont souvent victimes de négligences
dans la famille. Le
gouvernement d'Erythrée interdit l'excision L'excision concerne
environ 90% des femmes en Erythrée, des chrétiennes et des musulmanes.
"L'excision met gravement en danger la santé des femmes, cause une
souffrance énorme, en plus de menacer leur vie," dit le ministère
de l'Information selon Le Figaro du 6 avril 2007. Depuis le 31 mars, toute personne
qui demandera une excision, participera ou la favorisera sera, selon la nouvelle
loi, passible d'une amende et de prison. Il s'agit d'une importante avancée
dans la lutte contre cette pratique répandue et très dangereuse.
Un
village interdit aux hommes Parce qu'elles n'en pouvaient plus de
subir viols et humiliations, ces femmes Samburus ont fui leur tribu et construit
leur propre village. Un endroit unique au monde où elles vivent libres,
prospères et sans hommes, ce qui fait enrager les mâles délaissés
aux alentours, rapporte Marie Claire de mai 2007. Sur ce territoire au Nord du
Kenya, la pancarte indiquant "village culturel" a été
effacée et porte des impacts de pierre et de pointes de lance. Margaret
Ejejo, éclate de rire : "ce sont les hommes d'ici qui ont fait ça.
Ils sont jaloux de notre succès. Nous sommes heureuses et indépendantes,
ils n'aiment pas ça." Quarante-huit femmes et 31 enfants vivent là
à Umoja, un village entretenu avec amour et protégé par une
barrière d'épineux. Sans aucun homme adulte. En 1990, quelques femmes
violées, ostracisées ou maltraitées par leur mari, ont établi
une zone de libre de tout mâle à Umoja (unité en swahili).
Beaucoup d'hommes ont alors raillé les rebelles, persuadés qu'elles
échoueraient ou se feraient "dévorer par les lions." Mais
le village est aujourd'hui florissant : on y trouve une boutique, une école,
un dispensaire, un terrain de camping et de beaux troupeaux de vaches et de chèvres.
Margaret a débarqué sa file sur le bras il y a 4 ans, la plus jeune
des 4 épouses, son mari la battait, la forçait à coucher
avec lui et l'assommait de tâches domestiques, elle s'est enfuie. Elle appartient
commes les autres femmes du village à la tribu des Samburus, guerriers
polygames proches des célèbres masais. Farouchement indépendantes,
les femmes d'Umoja gagnent de l'argent en fabriquant des bijoux, en exploitant
un terrain de camping pour les touristes et les visiteurs et en dansant pour les
visiteurs de Samburur Safari Park proche du village. La clé de leur succès,
c'est la gestion financière. nous ne gaspillons pas notre argent, nous
partageons une petite somme pour la nourriture, pour les produits de première
nécessité, puis nous économisons le reste que nous investissons
dans le bétail, la santé ou l'éducation de nos enfants.
|
29
mars 2007 Quoi
de neuf sur le site Mise
à jour de la page le
centre d'hébergement à la rubrique tout
sur SOS Femmes Accueil, mars 2007 Mise
en ligne du projet d'établissement
du CHRS SOS Femmes Accueil, rubrique tout sur SOS
Femmes Accueil Les
nouveaux témoignages retenus ce mois : 284. J'ai
été violé enfant. Longtemps atteint d'amnésie
traumatique, E. vient de se souvenir de son viol en thérapie.
285.
J'ai des réactions
violentes. L. perd sa compagne pour la deuxième fois : il voudrait
changer. 287. Il
n'a jamais mis ses menaces à exécution. Sandra s'est finalement
libérée de l'homme qui la faisait souffrir. 288.
Je recherche les
témoignages d'épouses de transexuelles.Transexuelle, Laurence
explique sa recherche dans son témoignage. 289. Je
n'arrive pas à en parler. Elodie a été victime d'un viol
en réunion. 290. Porter
plainte 3 ans après. Sandrine, qui divorce, veut porter plainte pour
les violences subies. 291. Divorce
pour faute ? Joce s'interroge sur la meilleure conduite. 292. J'ai
été manipulée par cet homme. I. est entrée en
résistance ! et est rentrée dans ses droits. Les
bonnes pages Le
Mouvement Français pour le Planning familial célèbre ses
cinquante ans. Pour cet anniversaire, des historiennes, des politologues, des
sociologues se sont retrouvés le 8 mars 2006 lors d'un colloque, pour explorer
diverses facettes du passé du Planning : son féminisme, son rapport
au politique, à la laïcité, ses soutiens dans les milieux culturels.
A l'appui de cette histoire contemporaine sont venus des témoignages de
Pierre Simon, Simone Iff, Danielle Gaudry et Françoise Laurant, acteurs
majeurs du mouvement, sollicités lors du séminaire tenu au Centre
d'histoire de Sciences Po, à l'initiative d'Archives du féminisme.
En 1956, en plein "baby boom", une poignée de femmes créaient
la Maternité heureuse, avec l'espoir d'une révision de la
loi " scélérate " de 1920 qui réprimait la contraception
et le militantisme néo-malthusien. L'avortement, sévèrement
puni, était pratiqué illégalement et dans les pires conditions.
De la sexualité, on ne parlait pas. Sujet tabou. Dès le début
des années 1960, la Maternité heureuse, transformée
en Planning familial, formait un Collège des médecins, caution
scientifique indispensable pour convaincre l'Ordre des médecins de la nécessité
d'une évolution des pratiques et des lois. Des bénévoles,
par milliers, se proposaient, se formaient pour accueillir le public. Plus qu'une
simple association, un véritable mouvement se mettait en marche, pesant
sur l'opinion publique, interpellant le législateur, aidant la France à
sortir d'un ordre sexuel post-vichyste. Les combats d'hier sont aujourd'hui des
libertés garanties par la loi, des "droits des femmes" qui sont
aussi des progrès pour les hommes : la contraception (1967), l'avortement
(1975), deux acquis fondamentaux qui doivent beaucoup à l'action du Planning
familial. Le planning familial : histoire et mémoire (1956-2006),
de Christine Bard et Janine Mossuz-Lavau, Presses Universitaires Rennes, coll.
Archives du féminisme, 209 pages, prix éditeur : 16 €. Le
travail salarié des femmes s'est banalisé. Et pourtant le conflit
"travail-famille" vécu davantage par les femmes que par les hommes,
reste le point névralgique des politiques d'égalité. Au lieu
de mettre le projecteur sur l'égalité, il s'agit ici de s'intéresser
aux réalités subjectives et aux enjeux d'agencement des temps pour
les individus, face aux stratégies globales définies pour l'emploi.
En s'appuyant sur une interprétation de l'articulation des temps empruntée
à Gurvitch, l'auteure convoque la liberté de l'acteur. L'emploi
du temps au féminin, Entre liberté et égalité,
Martine Buffier-Morel, L'Harmattan, coll. Logiques sociales, 212 pages, prix éditeur
: 20,5 €. Les
femmes de plus en plus exposées à la pauvreté et à
la précarité Un rapport de la Délégation
aux droits des femmes de l'Assemblée nationale cité par Libération
le 21 février 2007 dresse un contat peu glorieux sur la condition des femmes
en France : elles vivent plus souvent sous le seuil de pauvreté que les
homme. Travailleuses pauvres, chefs de famille monoparentales, retraitées,
les Françaises sont de plus en plus exposées à la précarité.
C’est ce qui ressort d’un rapport de la Délégation aux droits des
femmes de l’Assemblée nationale, dont l’AFP a eu copie et qui sera rendu
public officiellement début avril. On y apprend notamment que les femmes
vivent plus souvent que les hommes sous le seuil de pauvreté en France.
La majorité des allocataires de minima sociaux sont en effet des femmes,
et le taux de pauvreté des plus de 75 ans est deux fois plus élevé
chez les femmes que chez les hommes. Le rapport dénonce en particulier
la persistance des inégalités et la fragilité des femmes
sur le marché du travail, masquées par l’essor du travail féminin
depuis les années 1950. Cet essor s’est ralenti depuis une quinzaine d'années
et un écart significatif demeure entre le taux d’emploi des hommes et celui
des femmes. Par ailleurs, les emplois dont bénéficient les femmes
sont souvent des emplois atypiques (temps partiels, précaires), et dans
les secteurs dits "féminins", donc mal rémunérés
et fragiles. Pour les "travailleuses pauvres", la tentation est forte
de quitter le marché du travail à la venue des enfants. Le rapport
rejoint le constat de nombre d’experts: le déficit de places en mode de
garde collectif et la création du congé parental poussent les femmes
en situation d’emploi précaire à abandonner leur travail. Cela conduit
à l’apparition "de nouvelles inégalités", entre
femmes cette fois, l’écart se creusant entre les "gagnantes"
(bien insérées, disposant d’emploi stables et bien rémunérées)
et les "perdantes" (travailleuses en temps partiel et bas salaires).
Ces inégalités se déclinent dans l’emploi, l’accès
aux mode de garde, les salaires et donc les retraites. Les femmes chefs de famille,
dont le nombre augmente (23% d’augmentation entre 1990 et 1999) sont de plus en
plus en situation de précarité. Leur taux de chômage est presque
deux fois plus élevé que celui des mères en couple. Elles
forment le gros bataillon des femmes à temps partiel subi. Cette précarité
de l’emploi "conduit légitimement à craindre une nouvelle dégradation
de la situation des femmes retraitées", dont le montant de retraite
dans le secteur privé était en 2004 déjà inférieur
de 38% à celui des hommes. Pour inciter les femmes à rester dans
l’emploi, la Délégation recommande l’amélioration du système
de garde des enfants et l’aménagement du congé parental. Rejoignant
le rapport de la députée UMP Valérie Pécresse, elle
souhaite que ce congé soit "plus flexible", fractionnable au-delà
des trois ans de l’enfant pour éviter un retrait trop long du marché
du travail, mieux partagé entre les deux parents et mieux rémunéré.
Alarmante
violence sur les jeunes femmes En Seine-Saint-Denis, une étude
a été menée sur les 18-21 ans, rapporte Libération
du 6 mars 2007. Une première. Les jeunes femmes sont particulièrement
victimes de violences, l'espace public est sexiste et inégalitaire, les
jeunes filles ne peuvent pas s'y déplacer librement et le cadre familial
est particulièrement "dur" pour les filles. Les résultats,
encore partiels, de l'enquête sur "les comportements sexistes et les
violences envers les filles", réalisée en 2006 par le conseil
général de Seine-Saint-Denis, sont alarmants. Cette étude
quantitative, la première sur ce sujet en France, a été réalisée
auprès de 1 600 jeunes femmes du département âgées
de 18 à 21 ans. Spécialiste des violences faites aux femmes, Maryse
Jaspard, responsable scientifique de cette enquête, se dit "étonnée
par l'ampleur du phénomène". Pourtant, cette socio-démographe
connaît bien le sujet. Chercheuse à l'Institut national d'études
démographiques (Ined), elle a dirigé l'enquête nationale sur
les violences envers les femmes en France (Enveff) de 2000. Selon l'étude
du conseil général de Seine-Saint-Denis, 23 % des enquêtées
affirment avoir subi des violences physiques (bousculades, empoignades, gifles,
coups, menaces avec arme) au moins une fois dans leur vie (à l'exception
de la dernière année), 30 % au cours des douze derniers mois. Sur
cette même période, seize filles ont déclaré avoir
été l'objet d'une tentative de meurtre. Concernant les agressions
sexuelles (mains baladeuses, avances, chantage sexuel, strip-tease imposé),
les chiffres sont respectivement de 14 % et 5 %. Seize filles se disant également
victimes de tentatives de viol, dix d'un viol. Théâtre de ces violences
: le cadre familial pour les violences physiques. "On ne s'attendait pas
à trouver avec une telle ampleur des taux de brutalité physique
exercée par des membres de la famille sur des jeunes femmes majeures",
commente Maryse Jaspard. Les pères sont responsables des violences les
plus graves, suivis des beaux-pères, des mères puis des frères.
Le harcèlement sexuel a plutôt pour cadre les "espaces publics".
Selon Maryse Jaspard, "l'approche statistique confirme ainsi ce que dénoncent
avec véhémence les mouvements sociaux de femmes : les deux tiers
des jeunes filles enquêtées ont déclaré avoir subi
du harcèlement sexuel autre que verbal alors qu'elles circulaient
dans un lieu public". Les violences sexuelles (attouchements, tentatives
de viol et viols) se déroulent plutôt dans le cadre familial et sont
principalement perpétrées par des proches. L'université apparaît
comme un "lieu protecteur". Les taux de violences physiques et sexuelles
y sont divisés par deux par rapport à ceux des autres cadres de
vie. Ces chiffres peuvent-ils s'expliquer par l'origine sociale ou géographique
de ces familles ? A la question, Maryse Jaspard répond par la négative
: "Il n'y a pas de liens significatifs entre les niveaux de violences subis
et l'appartenance sociale."A contrario, il semble qu'il y en ait un avec
le pays de naissance des filles et de leurs parents : "Les enquêtées
de nationalité étrangère [14 % de l'échantillon, ndlr]
ainsi que celles originaires des DOM [4 %] ont été davantage victimes
de violences physiques et sexuelles au cours de leur vie que celles qui sont nées
et ont grandi en métropole."Ces mauvais résultats pourraient
s'expliquer en partie par une "libération de la parole", et par
un abaissement du "seuil de tolérance des comportements sexistes".
Pour Maryse Jaspard, le développement de "l'estime de soi" chez
les filles pourrait susciter chez les hommes une volonté de contrôle
accru sur les femmes, voire des violences. Proxénétisme
: des nouvelles du front "Trente réseaux internationaux
de prostitution et un seul français ont été démantelés
en France en 2006", a annoncé hier Emile Lain, chef de l'Office central
de répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) aux acteurs
sociaux, policiers, gendarmes et magistrats réunis pour la première
fois en France pour une journée consacrée à la lutte contre
l'exploitation sexuelle, selon Libération du 14 mars 2007. Quatorze de
ces filières venaient des pays de l'Est et des Balkans (dont six de Roumanie
et trois de Bulgarie), onze d'Afrique, dont huit du Nigeria, trois d'Amérique
du Sud, un de Thaïlande, un autre du Maghreb. Il impute la "baisse notable"du
nombre de réseaux tombés (41 en 2005 et 47 en 2004) à l'"activité
répressive" accrue des services contre ce phénomène.
Par ailleurs, la loi de sécurité intérieure (LSI mars 2003)
de Nicolas Sarkozy, qui punit le racolage, a poussé des filles hors des
rues et des villes, les a rendues invisibles et a pu occulter des filières.
Le chef de l'OCRTEH constate en effet que la "prostitution de voie publique
s'est éloignée des grandes villes vers des zones suburbaines, des
routes départementales et des zones boisées", et que la "prostitution
s'est enterrée"dans les bars à hôtesses, salons de massages,
studios ou squats. Cachées, ces filles publient des petites annonces, mettent
des affichettes ou trouvent des clients par l'internet. Premier
bilan du service écoute 3919 ouvert le 14 mars 2007 Le service
d'écoute des violences conjugales, le 3919, ouvert le 14 mars, a reçu
près de 10.000 appels en dix jours. "Nous avons cinq à six
fois plus d'appels que d'habitude, explique la responsable, Marie Bellanger. Environ
980 appels par jour. Si la demande continue comme ça, cela fera 62.400
appels en un an ! On s'attendait seulement à un doublement. Il y a peu
d'appels parasites. Cela correspond bien à un vrai besoin. Plus de 70 %
des appels proviennent directement de victimes. C'est énorme. Elles ont
besoin de parler, d'être écoutées et d'avoir des informations.
45 % des appels qu'on reçoit sont très anxiogènes. Ce sont
des petites voix à peine audibles. Ce matin, une femme a eu des sanglots
pendant quarante-cinq minutes. Il faut désamorcer avant de pouvoir discuter
normalement. La campagne nationale à la télévision touche
des personnes très isolées, y compris à mobilité réduite.
Que racontent-elles ? Elles font part, plus qu'avant, de violences psychologiques.
Les hommes savent que c'est interdit de faire des bleus, alors ils ne laissent
pas de traces. Ils leur tapent sur la tête, les réveillent, les privent
de nourriture, leur coupent le téléphone, retirent les chéquiers
: la liste est longue quand on veut faire du tort à quelqu'un sans le toucher.
C'est une ambiance qui s'installe depuis quelques années et qui les place
dans une position d'humiliation. Elles ne le voient pas forcément. Elles
ont envie d'être à la hauteur, que leur couple tienne à cause
des enfants, à cause de l'entourage, de la maison. Si elles échouent,
elles se sentent culpabilisées. Elles ont peur des représailles.
On les accompagne pour qu'elles retrouvent leur confiance et l'estime de soi." Vierges
à tout prix Ce
sont des filles de leur temps qui sont médecins, informaticiennes, policières.
Mais, à l'heure du mariage, elles se retrouvent prises au piège
des traditions de l'islam et se refont une virginité. Dans une clinique
du bas des Champs-Elysées, à Paris, où l’hyménoplastie
coûte 2.800 euros, ils constatent, cités par Le Nouvel Observateur
du 15 mars 2007: "Ça se passe en France, en 2007. L'hymen, mystérieux,
sacré, comme au Moyen Age." Sur internet, des centaines de femmes
musulmanes parlent d'hymen, de ce que veut le Coran, et les maris, les familles.
Partout, au Planning Familial, sur la ligne d'écoute de Fil Santé
Jeunes, les professionnels s'inquiètent d'entendre les jeunes Maghrébines
aussi préoccupées par leur virginité. Le Collège national
des Gynécologues et Obstétriciens français a sonné
l'alarme à l'automne. Son président, Jacques Lansac, remarque :
"Nous sommes confrontés à des demandes de certificat de virginité
et de réparation d'hymen. Ce n'est pas massif. Mais on n'avait jamais vu
ça avant. L'intégrisme progresse." Le chirurgien esthétique
Marc Abécassis, opère deux de ces jeunes femmes chaque semaine dans
une clinique parisienne et déclare : "Est-ce que ça me pose
un problème de conscience ? Non, parce que je sais qu'une femme va pouvoir,
grâce à moi, fonder un foyer". Stéphane Saint-Léger,
gynécologue à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis),
déclare : "On accepte de refaire les seins des femmes pour qu'elles
ressemblent aux bimbos des magazines. Pourquoi ne pas recoudre les hymens ? Il
s'agit dans les deux cas d'une soumission à une idéologie, occidentale
d'un côté, musulmane de l'autre. Les deux sont à mes yeux
condamnables. La virginité, c'est le tabou suprême, dans les familles
musulmanes comme dans le monde médical. On en parle peu, mais quelques
gynécologues recousent gracieusement les hymens. Ils se débrouillent,
font passer l'intervention pour un acte banal remboursé par la Sécurité
sociale. C'est le prix à payer, disent-ils, pour que certaines filles maghrébines
puissent vivre en paix." Elles ont bataillé pour l'IVG, crié
à l'amour libre, défendu les droits des femmes vent debout. Et embrassé
leur cause jusque dans leur métier : elles sont devenues conseillères
conjugales ou médecins pour le Mouvement français pour le Planning
familial (MFPF). Aujourd'hui, ces militantes ont la gueule de bois. Partout elles
entendent les mêmes énoncés : "J'ignore si je suis encore
vierge". "J'ai fait du sport : je ne sais pas où j'en suis."
Des paroles de jeunes filles soumises aux pressions culturelles d'un autre âge.
Ni voilées ni croyantes, seulement issues de familles musulmanes pratiquantes.
Si elles recourent au Planning, c'est pour obtenir un certificat de virginité,
censé les protéger de tout contrôle intempestif. Celui de
leur futur mari, imposé ou choisi. Celui des proches, tantes, belle-mère
ou mère. Des inquisiteurs de petite vertu qui ne jurent que par l'hymen
et le sang versé le soir des noces. Ce retour à l'icône virginale
est un échec pour les féministes, inquiètes de la recrudescence
des demandes depuis cinq ans. A Paris, elles se multiplient. A Avignon, le Planning
en recense deux par semaine. A Lyon, les militantes ont pensé distribuer
des certificats. Pour les banaliser. Elles ont renoncé par peur de desservir
les filles. "C'est dur, grince Marie-Hélène Habib, infirmière.
Mais on ne peut pas les renvoyer." En parler, c'est aussi les exposer, dit
Emmanuelle Piet,docteur du 93 : "Nous sommes leur seul recours. Certaines
peuvent essuyer des violences gravissimes, être enfermées, répudiées.
Elles peuvent aussi en mourir." Enquête
sur le "contexte de la sexualité en France" Les
premiers résultats de l'enquête sur "le contexte de la sexualité
en France" ont été rendus publics mardi 13 mars 2007, rapporte
Le Monde du 13 mars 2007. Réalisée auprès de 12.364 femmes
et hommes âgés de 18 à 69 ans, par l'Institut national de
la santé et de la recherche médicale (Inserm), l'Institut national
d'études démographique (INED) et l'Agence nationale de recherche
sur le sida (ANRS), sous la responsabilité scientifique de Nathalie Bajos
et Michel Bozon, cette enquête nationale est la troisième du genre
depuis 1970. Cette enquête fait apparaître à la fois des transformations
profondes – notamment chez les femmes dont la libération sexuelle se poursuit
– et des permanences dans les représentations de la sexualité. En
un demi-siècle, l'âge moyen du premier rapport sexuel est passé
de 18,8 ans à 17,2 ans pour les garçons et de 20,6 ans à
17,6 ans pour les filles. Ce mouvement a débuté "dès
les années 1960 avant même Mai 68 et la diffusion des moyens de contraception",
notent les chercheurs. Puis l'âge du premier rapport sexuel s'est stabilisé
dans les années 1980-1990, avec l'arrivée du sida, avant d'enregistrer
une nouvelle tendance à la baisse depuis 2000. Les femmes font de moins
en moins leur vie avec leur premier amour. Alors que pour 70 % de celles âgées
de 60 à 69 ans (contre 33 % des hommes), leur premier partenaire est devenu
leur conjoint, seules 20 % des 20-24 ans (6 % chez les hommes) ont choisi de vivre
avec l'homme avec lequel elles ont eu leur premier rapport. Il faut dire que les
femmes ont davantage de partenaires sexuels au cours de leur vie : en moyenne
4,4 en 2006 contre 3,3 en 1992 et 1,8 en 1970. Les hommes, eux, déclarent
en moyenne 11,6 partenaires, un chiffre stable depuis plus de trois décennies.
Quant aux tromperies, elles semblent plutôt marginales et davantage masculines.
Seuls 2,8 % des femmes et 5,3 % des hommes vivant en couple depuis au moins un
an déclarent avoir eu un autre partenaire sexuel que leur conjoint au cours
de l'année écoulée. Depuis 1970, la fréquence de l'activité
sexuelle a très peu évolué. Hommes et femmes disent avoir,
en moyenne, 8,7 rapports sexuels par mois. Mais 16 % des femmes et 15 % des hommes
en couple depuis plus d'un an n'ont eu aucun rapport sexuel pendant au moins trois
mois consécutifs. En revanche, les femmes de plus de 50 ans sont désormais
près de 90 % à déclarer une activité sexuelle dans
les douze derniers mois, contre 77 % en 1992 et 53 % en 1970 L'hétérosexualité
demeure ultramajoritaire même si, précise l'enquête, "ces
déclarations doivent être considérées comme des estimations
minimales", du fait d'une acceptation encore difficile de l'homosexualité
dans certains milieux. 4 % des femmes (contre 2,6 % en 1992) et 4,1 % des hommes
(inchangé) ont eu au moins une fois une relation homosexuelle. Si la majorité
des personnes interrogées considèrent que l'homosexualité
est "une sexualité comme les autres", 40 % des hommes de 60-69
ans et 21 % des 18-24 ans la trouvent "contre nature".
Varsovie
condamné à Strasbourg pour le refus d'un avortement thérapeutique La
Cour européenne des droits de l'homme a condamné la Pologne, mardi
20 mars 2007 rapporte Le Monde du 22 mars 2007, pour avoir refusé un avortement
thérapeutique à une femme qui est devenue quasiment aveugle après
son accouchement. En novembre 2000, Alicja Tysiac, déjà mère
de deux enfants, avait demandé à bénéficier d'une
IVG, "de crainte que sa grossesse et son accouchement ne conduisent à
une nouvelle aggravation" de sa myopie : trois ophtalmologues l'avaient mise
en garde contre ce risque. Mme Tysiac a réclamé un avortement, celui-ci
étant autorisé par la loi polonaise lorsqu'il existe "une menace
pour la vie ou la santé de la femme". Seule une généraliste
lui a accordé ce droit. Mais le responsable de la clinique de gynécologie
de Varsovie a refusé de pratiquer l'IVG, après avoir examiné
Mme Tysiac "durant moins de cinq minutes", et refusé de consulter
son dossier ophtalmologique. Elle est aujourd'hui menacée de cécité
et ne peut plus prendre soin de ses enfants en raison de son handicap. Elle a
porté plainte contre le gynécologue mais le procureur a classé
cette plainte, des experts ayant assuré qu'il n'y a "pas de lien de
causalité entre la grossesse et la détérioration de la vue".
Le gouvernement polonais a repris cet argument devant la Cour de Strasbourg, saisie
par Mme Tysiac. La Cour juge que, quel que soit l'avis des experts, Mme Tysiac
était fondée à réclamer un avortement puisqu'elle
"craignait" une nouvelle aggravation de son état. Et, compte
tenu de ses antécédents médicaux, "ces craintes"
ne pouvaient être considérées comme "irrationnelles".
|
28
février 2007 Quoi
de neuf sur le site Mise
à jour de la page
du CIDFF de Haute-Marne, février 2007. Les
nouveaux témoignages retenus ce mois : 277. Victime
des agissements de mes deux oncles. Nelica veut dénoncer ses oncles
à leurs épouses respectives. 278. Cette
injustice me rend folle de rage. La procédure conduite par F. et ses
parents a été classée sans suite ... 279. Comment
ai-je pu accepter tout ça ? Cette jeune femme a encore besoin d'aide
pour se remettre de ce qu'elle a vécu. 280. Les
images sont remontées. Cette jeune femme avait oublié le viol
dont elle a été victime ... 281. Ma
vie de couple est devenue un enfer. T. a besoin d'échanger avec d'autres
femmes dans la même situation. 282. Je
ne veux pas mourir. Filopat ne veut pas finir comme ces femmes qui décèdent
sous les coups de leur conjoint : victime de toutes les formes de violences conjugales,
elle a décidé de s'enfuir, sans retour cette fois. 283. Ma
voisine et la police m'ont sauvée. T. est désormais libérée
de la violence et de la jalousie pathologique de cet homme. Les
bonnes
pages Le Sens de la Maternité, Troisième Edition,
Cycle du Don et Genèse du Lien, par Jean-Marie DELASSUS, Dunod, mars
2007. Pas si simple que cela, la maternité ! On la désire belle
et heureuse, alors qu'elle peut être fragile et anxieuse, impossible ou
même criminelle : il y a des mères qui tuent leur nouveau-né.
On la veut aisée et évidente, alors qu'elle devient artificielle
et technique, tôt suspectée et surveillée, provenant de couples
d'un nouveau genre ou de femmes seules. Tout est possible, même l'incroyable
; tout est faisable, même l'enfantement sur mesure. Il n'empêche que
la fréquence des difficultés à être enceinte, à
poursuivre une grossesse, à être mère est loin d'être
négligeable : au moins 10% des femmes qui viennent d'accoucher sont en
souffrance. Pudiquement, on parle de dépression alors que cet état
est la cicatrisation sournoise d'une situation grave, l'effondrement maternel,
le plus souvent postnatal, qui passe inaperçu par crainte de paraître
une mauvaise mère et par ignorance de sa réalité clinique.
On manque alors le moment le plus opportun pour la prévention et le soin
précoces, y compris au niveau du bébé dont la naissance psychique
serait ainsi mieux assurée. Cette troisième édition du Sens
de la Maternité fait le point des nouvelles connaissances acquises
en maternologie ; elle établit que la maternité est un état
de l'inconscient, distinct de ce que l'on entend habituellement par ce terme et
révélateur d'un monde dont on n'a pas idée. Les mères
qui le vivent ont besoin qu'on le sache : la maternité est un voyage en
inconscient. Proposé par Nadège Beauvois Temple, association
maman-blues, www.maman-blues.org En
Espagne non plus, l'IVG n'a jamais été entièrement dépénalisée La
loi espagnole sur l'avortement est aussi restrictive que celle qui existe à
présent au Portugal, selon El País cité dans Courrier International
du 15 février 2007. La différence, c'est qu'elle n'est pas appliquée
au pied de la lettre, explique El País. La législation espagnole
sur l'avortement, adoptée en 1985, est très proche de la loi portugaise
actuelle, promulguée un an plus tôt. En Espagne, l'interruption volontaire
de grossesse (IVG) est dépénalisée en cas de viol (jusqu'à
12 semaines de grossesse), de malformation du fœtus (22 semaines) et de grave
danger pour la vie ou la santé physique ou psychique de la mère
(sans délai légal de recours). Au Portugal, ces délais sont
de 16 semaines en cas de viol, et de 24 semaines en cas de "maladie grave
ou de malformation congénitale" du fœtus. Quant au risque pour la
mère, la loi ne prévoit pas non plus de délai de recours.
La grande différence entre les deux pays concerne l'interprétation
qui est faite de ce dernier cas : très large en Espagne et extrêmement
restrictive au Portugal, où seulement 906 femmes parviennent à avorter
légalement chaque année. Ce chiffre ne doit pas être tellement
plus élevé en Espagne, car ce sont les cliniques privées
qui réalisent 98 % des avortements depuis la promulgation en 1986 du décret-loi
qui les réglemente. Pour diverses raisons (notamment le refus des médecins,
dont le code de déontologie interdit l'avortement, et les poursuites judiciaires
encourues par les femmes et les praticiens), le Portugal n'a pas assorti la loi
d'une réglementation des établissements privés. Résultat,
l'avortement est devenu tabou et les 20.000 femmes souhaitant recourir à
l'IVG chaque année devaient le faire dans la clandestinité. Ou se
rendre en Espagne, où les femmes avortent sur demande et où l'immense
majorité des 80.000 IVG pratiquées chaque année se font moyennant
le certificat d'un psychologue, qui atteste du danger pour la santé psychique
de la mère. Le
Portugal approuve la légalisation de l'avortement Selon Le
Monde, Libération et Le Figaro du13 février 2007, les électeurs
ont été 59,3 % à approuver dimanche 11 février
la dépénalisation de l'avortement jusqu'à dix semaines de
grossesse. 40,8 % ont voté "non". Ils ont donc été
majoritaires à répondre "oui"à la question qui
leur était posée en ces termes : "Êtes-vous d'accord
pour dépénaliser l'interruption volontaire de grossesse (IVG), à
la demande de la femme, dans les dix premières semaines, si cela a lieu
dans un établissement légalement agréé ?" Mais
si 59,3 % des électeurs portugais ont répondu "oui", la
participation située à 43,60 % n'a pas atteint les 50 % requis,
rendant le résultat non contraignant. Malgré la faible participation
au référendum, le gouvernement devrait modifier la loi qui est actuellement
une des plus restrictives en la matière dans l’Union Européenne.
Le premier ministre portugais, le socialiste José Socrates, qui s'était
personnellement impliqué dans la campagne référendaire pour
dépénaliser l'interruption de grossesse, l'a annoncé dès
les premiers résultats : "L'avortement cessera d'être un crime"
au Portugal. Ce fut déjà le cas lors de la précédente
consultation en 1998, où l'abstention avait atteint les 68 %. Le "non"
l'avait alors emporté avec 50,7 % des suffrages. Cette fois, le premier
ministre portugais a estimé que le résultat positif lui donne une
légitimité pour obtenir "avant juillet" la légalisation
de l'avortement au Parlement, où son parti dispose de 121 sièges
sur 230. "Le peuple s'est exprimé de manière claire. Notre
devoir sera de respecter la volonté des Portugais", a insisté
M. Socrates. Ajoutant, au cours d'une conférence de presse destinée
à apaiser les vives tensions de la campagne : "Le résultat
de ce référendum ne signifie pas la défaite d'un camp."
Le gouvernement peut compter sur l'appui des autres partis de gauche (Parti communiste,
Bloc de gauche) et des cinq organisations citoyennes qui se sont mobilisées
pour en finir avec "l'obscurantisme" et "le scandale national de
l'avortement clandestin" qui touche 18.000 à 20.000 Portugaises par
an. Faute d'établissements agréés et sans moyens financiers
pour aller avorter à l'étranger, notamment en Espagne, les plus
défavorisées risquent leur vie : 11.000 femmes ont dû se rendre
aux urgences des hôpitaux, en 2005, après des avortements mal faits,
et plusieurs sont mortes, dont une fillette de 14 ans, il y a deux mois. Selon
l'Association pour le planning familial, 18.000 Portugaises ont eu recours à
l'avortement clandestin, en 2005. Seuls 906 avortements "légaux"
ont été pratiqués en 2005. Un
centre "anti-IVG" créé en Vendée par Philippe de
Villiers au coeur d'un procès Encalminé dans les sondages,
Philippe de Villiers, candidat à la présidentielle et président
du conseil général de la Vendée, se serait passé du
procès du directeur de la maison d'Ariane, qui s'est ouvert mardi 27 février
devant les assises de Vendée, selon Le Monde du 27 février 2007.
Le directeur de ce centre d'accueil de femmes enceintes, Jean-Pierre Baudry, 63
ans, est poursuivi pour "viols", "agressions sexuelles" et
"harcèlements" sur neuf salariées et pensionnaires. L'affaire
éclate le 28 janvier 2005 par la plainte d'une jeune femme. Le directeur
du centre, en contrepartie d'un emploi de veilleuse de nuit, aurait exigé
de la candidate des faveurs sexuelles. L'enquête mettra au jour d'autres
faits que M. Baudry "conteste en bloc", selon son avocat, Me Armand
Bâ. Derrière ce procès se profile une autre bataille, politique
celle-là, entre partisans et opposants à la loi Veil sur l'avortement.
C'est le 28 octobre 1994 que Philippe de Villiers annonce la création de
la maison d'Ariane, deux jours après l'irruption d'un commando anti-avortement
à l'hôpital de La Roche-sur-Yon. Ce commando, emmené par Xavier
Dor, chef de file des anti-IVG, est venu "prier sur le lieu de crimes, dans
les avortoirs", et se dit "très proche de Philippe de Villiers
et du Front National". Financée par le département, la gestion
du centre est confiée à l'Association Vendéenne pour l'Accueil
de la Vie et la Promotion de la Famille. Sa mission : "Promouvoir une culture
de vie reposant sur la conviction que la vie est sacrée et inviolable,
de la conception jusqu'à la mort naturelle." En d'autres termes, offrir
une alternative à l'avortement. Mais pour les adversaires de cette structure,
elle sert surtout de "vitrine légale" à M. de Villiers
dans sa croisade anti-avortement. La CFDT parle même de "courants intégristes"
autour de ce foyer. En 2000, le procureur de la République est saisi d'une
plainte. Des "mauvais traitements" et "un climat quotidien oppressant
(...), du harcèlement, des humiliations" sont évoqués.
L'affaire sera classée, avant qu'une enquête, diligentée par
la direction départementale des affaires sanitaires et sociales, ne se
fasse, à son tour, l'écho de dysfonctionnements. Le directeur en
place est alors discrètement écarté. Et, en juin 2002, Jean-Pierre
Baudry lui succède. Il restera en poste jusqu'à sa mise en examen.
Pour Véronique Besse, députée (MPF) et conseillère
générale chargée de la solidarité et de la famille,
"tout ceci est un fâcheux concours de circonstances". Accouchement
sous X : interrogations en France et en Europe Alors que l’Europe
est majoritairement pour « le droit de connaître ses parents »,
certains pays s’apprêtent à faire marche arrière, selon Le
Quotidien du Médecin du14 février 2007. En France, on s’interroge
sur le bien-fondé de l’accouchement sous X. Entre 150 et 200 personnes
se sont rassemblées à Paris sur l’esplanade des Droits de l’homme,
place du Trocadéro, pour dénoncer l’accouchement sous X. La coordination
pour le droit à la connaissance des origines (Cadco), qui a organisé
la manifestation, voulait interpeller les candidats à la présidentielle
pour leur "demander solennellement de supprimer l’accouchement sous X"et
les "sensibiliser à la souffrance des enfants sans filiation".
L’accouchement sous X et le secret de la filiation restent une spécificité
française en Europe, bien que Paris ait ratifié la convention internationale
des droits de l’enfant qui proclame "le droit de connaître ses parents".
L’indication du nom de la mère et du père est obligatoire sur l’acte
de naissance en Norvège, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Espagne,
au Danemark, au Royaume-Uni, au Portugal, en Slovénie et en Suisse. L’Allemagne
et la Suisse considèrent que le droit à connaître ses origines
est garanti par la Constitution. En Espagne, depuis 1999, il n’est plus possible
d’accoucher dans l’anonymat. En Belgique, le Comité consultatif de bioéthique
s’est prononcé en 1998 pour la notion d’"accouchement dans la discrétion",
une formule qui permet la recherche ultérieure de filiation. En Italie,
le code civil accorde à la femme le droit d’accouchement anonyme mais il
n’empêche nullement l’établissement ultérieur de la filiation
de l’enfant avec sa mère, à l’initiative de l’un ou de l’autre.
Dans tous ces pays, les adoptés peuvent obtenir communication de leur filiation
d’origine. La législation anglaise va encore plus loin et tente de favoriser
les rapprochements entre enfants adoptés et famille d’origine. Cela étant,
en Europe, l’obligation faite aux parents de déclarer leur identité
a entraîné "une hausse des abandons sauvages de nouveau-nés,
voire d’infanticides", affirme le Comité consultatif national d’éthique
français (Ccne). Outre-Rhin, le gouvernement de Bonn a installé
en 2004 des "boîtes à bébés" pour protéger
les nourrissons. La Suisse a mis en place un système similaire. Et, en
Belgique, des réflexions sont en cours sur une loi reconnaissant l’accouchement
sous X. En France, 400.000 personnes sont nées sous X, mais le nombre de
ces accouchements anonymes est en constante diminution : 560 en 2004, contre 10.000
dans les années 1970. Deux
rapports soulignent les imperfections de la politique familiale Selon
Le Monde du 15 février 2007, depuis l'an 2000, l'Hexagone combine des taux
de fécondité élevés - la France est, avec l'Irlande,
le pays le plus fécond d'Europe - et une forte implication des femmes dans
la vie professionnelle - 80 % des 25-49 ans travaillent. Comment faire vivre ce
nouveau modèle dans un pays où les tâches parentales et domestiques
reposent encore principalement sur les femmes ? Faut-il créer un service
public de la petite enfance ? Telles étaient les questions posées
par Dominique de Villepin, en août 2005, à la porte-parole de l'UMP,
Valérie Pecresse, et au Centre d'analyse stratégique (CAS, ancien
Commissariat au plan). Dans des rapports qui seront bientôt rendus publics,
Valérie Pecresse et le CAS montrent que ces interrogations sont liées
à de profondes transformations de la famille : près de 60 % des
enfants de moins de six ans grandissent désormais au sein de couples "bi-actifs".
Malgré cette petite révolution, l'arrivée des enfants pèse
plus lourdement sur la carrière des femmes : leur taux d'activité,
qui s'élève à 80 % lorsqu'elles ont un jeune enfant, chute
à 60 % lorsqu'elles en ont deux et à 37 % lorsqu'elles en ont trois
ou plus. Les hommes, eux, conservent, au fil des naissances, un taux d'activité
supérieur à 90 %. Pour accueillir ces enfants, la France a inventé
une politique familiale qui comprend à la fois des prestations familiales
versées aux parents, des réductions fiscales destinées aux
particuliers comme aux entreprises et des investissements dans les structures
d'accueil. Selon le rapport du CAS, ces dépenses publiques s'élèvent
à 19 milliards d'euros par an, soit plus d'un point de PIB. "La politique
de la petite enfance s'est considérablement renforcée au cours des
vingt dernières années grâce aux plans successifs de financement
des crèches, à des prestations individuelles plus abondantes et
à une revalorisation des métiers de la petite enfance", souligne
le rapport. Malgré cet effort financier, les insatisfactions demeurent.
En raison de la progression spectaculaire des congés parentaux, 70 % des
enfants sont aujourd'hui gardés par leurs parents, principalement par leur
mère. Mais cette solution n'est pas toujours l'expression d'un véritable
souhait : 37 % des bénéficiaires déclarent qu'elles n'avaient
pas trouvé de solution de garde et environ 40 % que leurs horaires de travail
ne convenaient pas. Quant aux crèches, elles se sont développées
- le nombre de places est passé de 292.000 en 2000 à 317.000 en
2005 - mais elles accueillent encore moins d'un enfant sur dix. Les
révolutions de l'homoparentalité Les historiens diront
sans doute un jour que l'homoparentalité est née en Europe occidentale
et en Amérique du Nord à la fin du XXe siècle, selon Le Monde
du 10 février 2007. "J'ai comparé les systèmes de parenté
existant dans 186 sociétés de tous les continents et je n'ai trouvé
nulle part de familles homoparentales, soulignait l'anthropologue Maurice Godelier
lors d'un débat scientifique et politique organisé samedi 3 février
par l'Association des parents
gays et lesbiens (APGL). L'homoparentalité est une nouveauté
historique liée à deux transformations fondamentales de la culture
occidentale : le fait que, depuis le XIXe siècle, l'enfant est chargé
de valeurs nouvelles qui ont profondément modifié le désir
d'enfant des hommes et des femmes, et le fait que dans le domaine scientifique,
l'homosexualité n'est plus considérée comme une pathologie
par la médecine et comme une perversion par la psychologie." L'homoparentalité
est une idée neuve, mais les sciences sociales s'en sont vite emparées
: la France, qui ne comptait pas une seule recherche sur ce thème en 1997,
affiche aujourd'hui une bibliographie riche de plus de 300 études de droit,
de sociologie, de psychologie ou d'anthropologie. Signe des temps : le terme d'"homoparentalité",
forgé en 1997 par l'APGL, est entré dans Le Robert en 2001. "Certains
politiques s'appuient sur le manque de recul et l'absence de travaux pour refuser
ces nouvelles familles, souligne Martine Gross, présidente d'honneur de
l'APGL. Avec plus de 1.000 publications dans le monde, cet argument ne tient plus."
Le devenir des enfants élevés dans les familles homoparentales,
qui constitue souvent l'une des interrogations centrales du débat, n'est
plus vraiment une inconnue. Lors de ce débat organisé à l'Ecole
des hautes études en sciences sociales, Olivier Vécho, maître
de conférences en psychologie à l'université Paris X, a analysé
les 44 recherches réalisées dans le monde sur ce sujet. Une moitié
a été faite en Europe, l'autre moitié aux Etats-Unis ou au
Canada. "Les conclusions de ces travaux sont loin d'être alarmistes,
a souligné Olivier Vécho, qui a soutenu en 2005 une thèse
sur le développement socio-affectif de ces enfants. Ils ne vont ni mieux
ni moins bien que les autres." Le
cerveau a t-il un sexe ? Vous êtes un homme, un vrai. Une
bonbonne de testostérone avec du poil au menton. Vous savez faire un créneau
du premier coup, vous lisez les cartes routières les yeux fermés,
vous êtes rationnel. Un problème survient ? Vous cherchez la solution
en silence. Vous feriez un sacré ingénieur. Atavisme hérité
du chasseur préhistorique, vous voyez très bien de loin, mais, curieusement,
vous êtes incapable de trouver le beurre dans le frigo. Vous ne savez pas
faire deux choses à la fois et, avouons-le, vous n’êtes pas très
doué pour communiquer. (...) Quant à vous, madame, vous êtes
parfumée aux œstrogènes. Vous êtes multitâche, capable
tout à la fois de travailler sur un dossier, de surveiller les devoirs
des enfants, de préparer le dîner et de lire Télérama.
Vous feriez une excellente secrétaire. Un problème survient ? Vous
en parlez en mangeant du chocolat. Atavisme hérité de la femme préhistorique,
qui gardait le nid, vous avez une vue panoramique excellente et très utile
en période de soldes. De plus, contrairement aux hommes qui tournent la
tête lourdement dès qu’un jupon passe à proximité,
vous pouvez reluquer un joli mâle sans jamais vous faire repérer.
Et si vous êtes nulle en matière de cartes routières, de créneaux
ou de mathématiques, pour parler, vous êtes la plus forte : vingt
mille mots par jour, de quoi faire passer votre homme pour une grosse truffe taciturne.
Peu rationnelle, chère madame, mais relationnelle. Ces caractéristiques
sont inscrites dans vos patrimoines génétiques, dans chaque cellule
de vos cerveaux. C’est irréfutable, scientifique. Prouvé. Voilà,
en bref, ce que dit la science. Ou plutôt ce que les best-sellers disent
de ce que dit la science. Car, ô divine surprise, à y regarder de
plus près, cette science-là a tout faux. Neurobiologiste et directrice
de recherche à l’institut Pasteur, Catherine Vidal est en guerre contre
les stéréotypes véhiculés ces dernières années
dans les médias et l’édition : "Il faut désintoxiquer
les gens de la bêtise ambiante ! J’en ai marre d’entendre toutes ces c...
sur les cerveaux des hommes et des femmes !" Il faut le savoir, et la neurobiologiste
le crie haut et fort : la totalité des arguments cités plus haut,
et repris en boucle dans les médias, sont réfutés depuis
longtemps par... la science. La théorie de l’épaisseur du corps
calleux de 1982 ? Invalidée en 1997 par une enquête sur deux mille
personnes qui ne voit aucune différence entre hommes et femmes. La femme
plus douée pour parler ? Une gigantesque étude menée en 2004
n’a révélé aucune différence entre les sexes concernant
les capacités dans ce domaine.Il n’existe pas de réponse simple
à cette question car le cerveau est à la fois un organe biologique
et un organe culturel. Comment déterminer la part de l’inné et de
l’acquis dans les comportements des hommes et des femmes ? Il s’agit là
d’un débat où sciences et idéologies sont intimement liées. La
suite sur le site de Télérama, article intégralement en ligne
: http://www.telerama.fr/divers/M0702051554500.html |
31
janvier 2007 Quoi
de neuf sur le site Mise
à jour des pages organigramme
de l'association et atelier
parentalité pour tenir compte des évolutions récentes,
rubrique tout sur SOS FA, et
mise en ligne du règlement
de fonctionnement du CHRS modifié pour tenir compte de la nouvelle
réglementation sur l'usage du tabac dans les lieux publics. Les
nouveaux témoignages retenus ce mois : 268. Je
suis à bout de force. Tomorow est victime d'un manipulateur violent. 269.
Merci à SOS
Femmes Nantes ! Céline s'en est sorti ... 270. Je
fais encore des cauchemars. Clara fut une de ces enfants victimes indirectes
de la violence conjugale. 271. J'ai
décidé de le quitter. Marie-Laure se libère de l'emprise
d'un manipulateur 272. La
violence de mon mari, les coups de mon fils. Après des années
d'une violence inouïe, le fils emboîtant le pas du père, Marguerite
a décidé d'en finir avec cet enfer 273.
Je suis violente
envers mon conjoint. Cette québecoise a conscience de son problème
et se remet en cause 274. Quand
on subit les violences, on est dans un tunnel. Maya raconte comment une histoire
magique s'est peu à peu transformée en cauchemar 275. Je
tentais de lui rendre les coups. Vole-aux-vents s'est délivrée
de l'emprise de son mari 276. J'ai
été violée par mon frère. Framboisine n'a jamais
agi contre son agresseur Le
renforcement des droits des prostituées en Allemagne n'a pas amélioré
leur situation Selon Le Monde du 26 janvier 2007, la situation des
prostituées allemandes ne s'est guère améliorée malgré
l'entrée en vigueur, il y a cinq ans, d'une loi censée renforcer
leurs droits. C'est le constat dressé par le gouvernement de grande coalition
dans un rapport publié mercredi 24 janvier. La législation adoptée
en 2001 par le gouvernement Schröder devait faciliter pour les travailleuses
du sexe - elles seraient 400.000 outre-Rhin - l'accès à un contrat
de travail et aux prestations sociales. Mais, selon l'étude publiée
par le ministère de la famille et des femmes, 1 % seulement des prostituées
possèdent un contrat de travail et la plupart continue de dissimuler leur
activité lorsqu'elles souscrivent une assurance-maladie. De même,
les prostituées n'osent pas porter plainte lorsqu'une maison close ou un
client refuse de les payer. Le rapport retient néanmoins un élément
positif : la législation qui avait suscité d'importantes protestations
au sein de la droite chrétienne, ne gêne pas les poursuites pénales
pour traite humaine ou prostitution forcée. Malgré une hostilité
non dissimulée à l'égard de cette législation, la
ministre de la famille et des femmes, Ursula von der Leyen (CDU), a fait savoir
que la réforme ne serait pas abrogée. Elle souhaite l'améliorer
afin de mieux aider les femmes qui veulent renoncer à cette activité,
faire condamner les clients de femmes victimes de la traite et de la prostitution
forcée, ou de mineures. La ministre fédérale de la justice
Brigitte Zypries (SPD) prépare un projet de loi. Le gouvernement évoque
également un renforcement du contrôle sur les maisons closes. Ces
filles qui se refont une virginité à l'hôpital Selon
Le Figaro du 30 janvier 2007, la demande de réfection d'hymen augmente
dans les services de gynécologie. "Si je n'avais pas été
vierge le jour de mon mariage, ma famille m'aurait tuée", martèle
Myriam, 20 ans, qui a épousé cet été un marocain au
village de ses parents. Elle se défend d'exagérer, raconte les coups
et les claques, évoque des cousines retenues à la maison ou renvoyées
au bled pour avoir fréquenté un garçon : elle tremblait d'être
découverte. Entendant parler de la réfection d'hymen, elle n'a pas
hésité. Elle s'est rendue dans un hôpital du Nord parisien.
Grâce à une simple opération, elle a tâché de
sang le drap lors de son mariage, sauvant "l'honneur de la famille".
Comme elle, des centaines de jeunes filles se refont chaque année une virginité
à l'hôpital. Le phénomène a démarré à
la fin des années 1980, lorsque les filles maghrébines nées
en France se sont retrouvées prises entre les tentations de la vie française
et les moeurs des parents. Depuis, les demandes de réfection d'hymen ne
font qu'augmenter dans les services de gynécologie des hôpitaux,
symptôme de la montée en puissance des pressions religieuses et machistes.
Confrontés à l'angoisse des jeunes filles, les médecins hésitent.
Longtemps, ils ont accepté de rédiger des "certificats de virginité",
usant de formules subtiles pour se couvrir en cas de contre-expertise. Ils écrivaient
: "à ce jour, mademoiselle est vierge", raconte Sonia, régulièrement
envoyée chez le médecin par un père soupçonneux. Le
Collège national des gynécologues et obstétriciens français
(CNGOF) a clarifié les pratiques. Désormais, les médecins
sont invités à refuser de rédiger de tels certificats "qui
n'ont pas de finalité médicale, selon le Pr Jacques Lansac, président
du CNGOF. C'est une atteinte à la dignité des femmes. Et puis, nous
n'avons pas à faire des faux ..." Si la disparition de ces certificats
de complaisance fait l'unanimité, les praticiens sont plus divisés
sur la réfection d'hymen. À Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis),
le chef de l'obstétrique, Stéphane de Saint-Léger, ne pratique
cette intervention que lorsque la jeune fille court des risques physiques. "C'est
une chirurgie réparatrice, relativise-t-il. Nous faisons bien de la chirurgie
esthétique, pourquoi refuser cet acte ?"Le professeur Lansac, lui,
se bat pour que cessent ces actes : "Nous ne devons pas cautionner les obscurantistes." Une
lutte plus efficace contre les drogues du viol recommandée par le Conseil
de l'Europe Selon Le Quotidien du Médecin du 24 janvier 2007,
les "drogues du viol" feraient un millier de victimes chaque année
en France. Le recours à la "soumission chimique", utilisée
aussi pour des vols, doit être mieux dépisté et plus sévèrement
sanctionné, selon le Conseil de l’Europe. Les analyses ne sont pas faciles
mais il est possible de retrouver la trace des produits dans les cheveux de six
à douze mois après la prise. Le Conseil de l’Europe souhaite que
le recours aux "drogues du viol", utilisé pour obtenir des relations
sexuelles en annihilant le consentement de la victime, soit mieux dépisté
par les services de police et de justice, mais aussi plus sévèrement
sanctionné. Il faut aussi, selon lui, sensibiliser la population au développement
inquiétant de cette pratique. Une recommandation adoptée cette semaine
invite tous les pays à développer des approches communes pour prévenir
et réprimer ces agressions. D’abord apparues dans les pays anglo-saxons,
les "drogues du viol"sont souvent des benzodiadépines, en particulier
le Rohypnol et le GHB (gamma hydroxybutyrate), versées par le violeur dans
le verre de la victime, en général dans les pubs, les bars ou lors
de soirées. Elles lèvent son inhibition, provoquent même une
perte de conscience, et entraînent des troubles de la mémoire qui
empêchent la victime de se souvenir de ce qui s’est passé, surtout
lorsqu’ils sont associées à l’alcool. Ces produits étant
rapidement métabolisés, ils ne sont décelables que pendant
six à douze heures après leur ingestion, au point que toute trace
disparaît parfois avant que la victime ne retrouve tous ses esprits. Une
fondation britannique spécialisée dans la lutte contre cette forme
de viol reçoit, chaque année, environ 1.000 plaintes de femmes et
de jeunes filles abusées par ce moyen, mais le nombre de tentatives est,
selon elle, au moins dix fois plus élevé. Le phénomène
est bien connu au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en Australie et il se développe
maintenant dans toute l’Europe. En France, ce sont les hypnotiques comme le Stilnox
qui sont le plus souvent utilisés, car il est presque impossible de se
procurer du GHB, explique au Quotidien du Médecin le Dr Pascal Kintz, directeur
du laboratoire de toxicologie ChemTox et spécialiste mondial des analyses
du cheveu. "En général, ces médicaments sont administrés
lorsque la victime a déjà bien bu, et éventuellement fumé,
ce qui favorise encore plus l’ébriété", indique-t-il,
en estimant le nombre de cas à "un millier par an". Le Conseil
de l’Europe recommande que les personnes fréquentant les bars et autres
soirées soient sensibilisées à ce risque, qui n’est d’ailleurs
pas exclusivement féminin, puisque 15 % des victimes recensées en
Angleterre sont des hommes. Mais il importe surtout que les autorités policières
et judiciaires prennent davantage au sérieux les plaintes des victimes,
trop souvent jugées seules responsables de leurs actes et perçues
simplement comme ayant trop bu. Il est en effet très difficile aux victimes
de prouver qu’elles ont été violées ou qu’elles n’étaient
pas consentantes : s’il existe des méthodes d’analyse plus fines qui permettent
de mieux déceler les traces de ces produits, ces méthodes ne sont
pas généralisées dans tous les pays. La
mode valorise l'anorexie Cité par Le Figaro du 25 janvier
2007,Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
à l'université Paris-V, estime que les mannequins maigres ne créent
pas l'anorexie mais la facilitent. Ce n'est pas la mode qui crée l'anorexie,
mais elle contribue à faciliter cette forme d'expression chez des sujets
vulnérables, à la justifier et à contribuer à son
autoentretien, puisqu'elle est socialement valorisée. Les grandes anorexies
qui concernent environ 0,5 % des adolescentes restent stables. Ce qui a augmenté
au cours des 20 dernières années, ce sont les formes associées
à la boulimie, dans lesquelles les facteurs de vulnérabilité
biologico-génétiques sont plus faibles. De plus en plus de jeunes
filles sont concernées - environ 5 à 6 %. Collégiennes
en début de cycles : les premières règles angoissent toujours
autant Selon Libération du 11 janvier 2007, malgré
les cours de biologie ou la pub, les premières règles angoissent
toujours autant. En effet, ce premier grand rendez-vous avec la féminité
reste un moment délicat. Peu de collégiennes utilisent des tampons,
comme si leur manipulation n'allait pas de soi. Tout comme la proximité
obligée avec cette partie du corps. D'une pudeur extrême, elles sont
terrorisées à l'idée de rendre visite à un gynécologue.
L'information médicale circule surtout entre collégiennes. Aurélia
Mardon, auteure d'une thèse de sociologie, « La Socialisation corporelle
des préadolescentes » (sous la direction de Bernard Andrieu, CNRS
Editions), déclare notamment que le secret autour des règles est
toujours de mise, tout comme l'obligation d'invisibilité, car, au fond,
le sang évoque encore une souillure. Aurélia Mardon constate que
quand bien même l'école évoque la prévention de la
grossesse et des infections sexuellement transmissibles, l'appropriation du corps
et de ses transformations reste largement tributaire du discours de la mère,
et de ce que les adolescentes se disent entre elles. Les
Français champions d'Europe de l'union libre Selon Courrier
International du 21 décembre 2006, les Français sont les champions
d’Europe – avec les Belges et les Slovènes – de l’union libre. Un bouleversement
qui marque un peu plus la différence avec les Etats-Unis. En France, pays
romantique par excellence – pour les Américains du moins –, le mariage
rencontre de moins en moins de succès. Les couples sont de plus en plus
nombreux à choisir d’avoir des enfants, d’acheter ensemble un logement
et de fonder une famille sans chercher la certification civile ou religieuse de
leur union. Depuis vingt-cinq ans, le taux de mariage des Français a plongé
de plus de 30 %, tandis que la population continuait de progresser et que le taux
de natalité se maintenait. "Le mariage n’a plus la même importance",
explique France Prioux, qui travaille sur les changements de comportements sociaux
des Français pour l’INSEE. "Et on ne se mariera jamais plus aussi
fréquemment qu’on le faisait autrefois." Le mariage est en déclin
dans de nombreux pays d’Europe du Nord, de la Scandinavie à la France.
Un phénomène que certains sociologues qualifient de "révolution
tranquille" de la société européenne. Reste que les
Français renoncent à cette institution plus vite que la plupart
de leurs voisins européens. Le
dépistage doit être renforcé : prévalence nationale
des hépatites B et C L’Institut de veille sanitaire (InVS)
publie sur son site les
conclusions de l’enquête menée en 2003-2004 sur la prévalence
des hépatites B et C en France. Le nombre de porteurs chroniques du VHB,
estimé à 280.000 personnes, justifie le maintien de la stratégie
vaccinale contre l’hépatite B. Pour le VHC, la prévalence est en
baisse chez les 20-29 ans, mais trop de personnes ignorent encore leur séropositivité.En
février 2005, l’InVS avait rendu publics les résultats préliminaires
de l’enquête nationale des hépatites B et C, menée en France
métropolitaine entre avril 2003 et avril 2004. Le rapport final publié
cette semaine sur son site confirme les premières conclusions, notamment
en ce qui concerne l’infection chronique par le VHB. La prévalence de l’antigène
HBs observée en 2004 est de 0,65 %, au lieu des 0,2-0,4 % attendus, d’après
les estimations proposées dans les années 1990, soit 280.821 personnes
atteintes d’hépatite chronique. Parmi elles, seulement 45 % se savaient
positives pour l’antigène HBs. L’enquête menée par l’InVS,
la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (Cnamts)
et le Centre technique d’appui et de formation des centres d’examen de santé
se situe dans un contexte où la stratégie vaccinale contre le VHB
était peu suivie. Dans le cas du VHC, il s’agit de la deuxième enquête
nationale de prévalence après celle réalisée en 1994.
Depuis 1997, trois plans de lutte contre l’hépatite C ont été
mis en oeuvre par la Direction générale de la santé (distribution
du kit Stéribox auprès des usagers de drogues par voie intraveineuse,
diffusion de recommandations pour la stérilisation du matériel médical
réutilisable, recours à du matériel à usage unique,
campagnes de sensibilisation au dépistage menées). Un numéro
gratuit d’information (Hépatites Info Service) est venu compléter
le dispositif, et les missions des centres de dépistage anonyme et gratuit
ont été étendues au dépistage de l’hépatite
C, et celles de l’Anrs (Agence nationale de recherche sur le sida) à la
recherche sur les hépatites (B et C). Voir aussi http://www.soshepatites.org/ |
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