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Archives > Bulletins d'Info année 2007
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30 décembre 2007

Quoi de neuf sur le site
Mise à jour de la page violence conjugale : les chiffres, rubrique violences conjugales

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
338. Pourquoi ne je m'en suis pas aperçu avant ? Viviane est partie vivre avec cet homme et ...
339. J'ai été violée par mon ex petit ami. Pome est en grande souffrance ...
340. Il était repoussant, vieux et malade. Lorsqu'elle était enfant, R. a été violée par un ami de ses parents.
341. J'ai été abusée sexuellement par un de mes demi frères. Les conséquences pour P. sont catastrophiques.
342. Le papa de mon fils est monté au ciel. Nouche, qui avait déjà témoigné ici, donne des nouvelles ...
343. L'après un peu plus loin est beau. A. a été victime de violences conjugales : elle s'en est sortie et raconte.
344. Reconnu coupable après 13 ans. Erika a été violée par un professeur du collègue où elle était élève.
345. Dix-neuf ans avec un homme violent. Véronique a déjà tenté de se séparer : la dernière fois est la bonne.
346. Il n'a pas tenu parole. Nina, qui a déjà témoigné, donne des (mauvaises) nouvelles.
347. C'était la cata. Victime d'un viol, Mickaella n'a pas trouvé le psychothérapeute quu lui convenait.
348. A la suite de mon témoignage à la télé. Frédérique complète son intervention à la télévision et plusieurs messages déjà publiés ici. Utile.
349. Est-ce de la violence psychologique ? F. demande conseil.

43 clients de prostituées poursuivis pour racolage à Nice
Selon le bulletin de décembre 2207 d'ARAPS-RUBIS, le procureur de la République Eric de Mongolfier a déclaré avoir été ''pressé par le maire et le préfet de lutter contre les désagréments de la prostitution''. Sur ses consignes, la police a placé en garde à vue 43 clients qui seront convoqués devant le Parquet pour se voie proposer une peine d'amende ; en cas de refus, ils seront renvoyés devant le tribunal correctionnel. Pour le procureur, il s'agit d'une mesure de bons sens : ''le client racole forcément. On ne voit pas des gens attendre une prostituée au pied d'un réverbère. Personne n'est obligé d'être client, alors qu'on peut être contraint de se prostituer. Il faut prendre le mal à la racine. Au cas où le tribunal correctionnel ne suivrait pas, le procureur envisage de faire appel. La disposition s'appuie sur la loi 2003-239 du 18 mars 2003 dite ''loi sur la sécurité intérieure'' qui a institué un délit de racolage passif. L'article 225-10-1 dispose en effet que ''le fait, par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d'autrui en vue de l'inciter à des relations sexuelles en échange d'une rémunération ou d'une promesse de rémunération est puni de deux mois d'emprisonnement et de 3.750   d'amende.'' Le procureur de Mongolfier espère ainsi porter un coup à la prostitution de rue à Nice, qui suscite de nombreuses plaintes des riverains de la Promenade des Anglais et des rues adjacentes.

Les Françaises ont de plus en plus de difficultés à accéder à l'avortement
Selon Le Monde du 8 décembre 2007, de nombreux médecins font jouer la clause de conscience, surtout pour les interventions tardives. Chaque année, entre 3.000 et 5.000 femmes se rendent à l'étranger pour pouvoir avorter, après avoir dépassé le délai légal d'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Sur Internet, elles s'échangent les bons tuyaux. L'adresse du Planning familial le plus proche, les contacts avec les cliniques néerlandaises ou anglaises, une évaluation du prix qui leur en coûtera (entre 500 et 1.000 euros selon les cas). La loi du 4 juillet 2001 avait pourtant relevé le seuil de l'IVG de dix à douze semaines de grossesse, essentiellement dans le but d'éviter ces départs. Mais l'allongement du délai légal est peu voire pas respecté dans les hôpitaux, et les difficultés d'accès à l'IVG chirurgicale persistent. "La gestion de la pénurie et le bricolage militant deviennent la règle, analyse Fatima Belal, coordinatrice régionale Ile-de-France du Planning familial. Les dix-douze semaines, seuls les médecins militants acceptent de les faire. Au-delà, c'est l'étranger, et cela n'a plus rien de subversif." Plus de trente ans après la loi Veil de 1975, l'avortement reste un droit précaire. "La France a autorisé l'IVG mais n'a toujours pas organisé de politique nationale de santé publique qui conforterait et favoriserait son application", explique Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, présidente de l'Association nationale des centres d'interruption de grossesse et de contraception (Ancic). L'application de la loi est erratique, soumise à la bonne volonté des médecins. (...) Partout en France, en dehors des centres d'interruption de grossesse, dont c'est la finalité, l'IVG continue à être considérée comme une activité peu gratifiante pour les médecins. La clause de conscience est souvent opposée, spécialement pour ne pas pratiquer les IVG entre dix et douze semaines de grossesse. Les médecins qui acceptent se retrouvent donc en première ligne, confrontés au regard réprobateur de leurs collègues. L'autre raison du désengagement des établissements est d'ordre financier. A 250 euros le forfait pour une IVG chirurgicale contre 652 euros pour une fausse couche, l'IVG est un acte sous-évalué, réalisé à perte par les hôpitaux. "Or, avec la tarification à l'activité à 100 % en 2008, qui impose une rentabilité maximum aux hôpitaux, l'IVG risque d'être encore plus en difficulté", craint Marie-Laure Brival. Pour parer cette évolution la ministre de la santé a accepté le principe d'une revalorisation de l'IVG chirurgicale, au 1er mars 2008. Roselyne Bachelot a également fait adopter, dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2008, l'extension de la pratique de l'IVG médicamenteuse aux centres de planification et d'éducation familiale. Cette avancée ne concerne cependant qu'une partie des femmes, puisque l'IVG médicamenteuse n'est pratiquée que jusqu'à sept semaines de grossesse. Le problème reste entier pour les milliers de femmes qui découvrent tardivement leur grossesse non désirée.

Sexualité et âge
Malgré le vieillissement de la population, déclare Tout prévoir (revue médicale) de décembre 2007, le comportement sexuel des sujets âgés a été un peu étudié. Il vient de faire l'objet d'une grande étude. Une étude faite chez les plus de 3.000 adultes, âgés de 57 à 85 ans, a monté que l'activité sexuelle était conservée mais diminuait avec l'âge, la moitié des sujets qui en avaient une avait des problèmes (diminution de la libido, troubles de l'érection…) Un mauvais état de santé subjectif était à l'origine d'une diminution de l'activité sexuelle. 3.000 adultes, âgés de 57 ans à 85 ans (1.550 femmes et 1.455 hommes) ont répondu à une interview faite par des professionnels, au cours de laquelle des mesures étaient effectuées. Il a été constaté que l'activité sexuelle diminuait avec l'âge, avec une diminution à 0,12 entre 75 ans et 85 ans par comparaison aux sujets de 55 à 65 ans. Elle diminuait aussi avec l'état de santé subjectif : les hommes qui se disaient en mauvaise santé avaient une diminution de l'activité sexuelle à 0,21 par comparaison à ceux qui se sentaient en bonne santé et les femmes une diminution à 0,36 %. Les femmes avaient moins de relations sexuelles que les hommes. Très peu de ces sujets avaient une relation homosexuelle (3 hommes et 2 femmes). 22% des hommes et 4% des femmes qui n'avaient pas de partenaire durable, mariés ou non, avaient été sexuellement actifs dans l'année précédente. Pour les hommes et les femmes de même âge, les hommes étaient plus souvent sexuellement actifs dans l'année (la différence s'atténue en cas de relation durable). Les sujets les plus jeunes avaient plus souvent des relations sexuelles orales (58% contre 31%). La masturbation était également plus rare à un âge avancé. Un tiers des femmes répondait que le sexe n'était pas important et 13% des hommes et le pourcentage s'élève avec l'âge, ce qui n'est p as le cas des sujets sexuellement actifs. La moitié des femmes et des hommes sexuellement actifs ont rencontré des problèmes gênants : problème d'érection, orgasme trop rapide, manque d'intérêt, de désir, absence de plaisir, douleur… et ces problèmes sont plus fréquents en cas de mauvaise santé subjective.

Des médecins défendent les formations médicales sur les violences domestiques
Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 2 décembre 2007, un collectif de médecins engagés de longue date contre les violences faites aux femmes (Dr Cécile Morvant, praticien hospitalier au CHU
d'Aubenas, Ardèche, Gilles Lazimi, médecin généraliste au centre de santé de Romainville, Seine-Saint-Denis, Emmanuelle Piet, médecin à la protection maternelle et infantile de Bondy, Seine-Saint-Denis, Gérard Lopez, psychiatre à Paris, et Laure Vanwassenhove, médecin généraliste à Saint-Jean-de-Boiseau, Loire-Atlantique) a dénoncé, lundi 19 novembre, la suppression en 2008 des crédits accordés aux rares séminaires de formation de leurs confrères sur le sujet. Ils en appellent au gouvernement, alors que la secrétaire d'Etat à la solidarité, Valérie Létard, vient justement de présenter un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Déjà initiateurs, en mars dernier, d'un appel à "lever le tabou des violences faites aux femmes", par lequel ils entendaient "sensibiliser les professionnels de santé au dépistage et à l'accompagnement des femmes" (en ligne sur différents sites tels que www.lescentresdesante.com ou www.violences.fr), ces cinq médecins protestent aujourd'hui contre la répartition des fonds de formation professionnelle conventionnelle (FPC) par son comité paritaire national (CPN-FPC). "Les violences faites aux femmes ne sont toujours manifestement pas, pour ces organismes, ni une priorité, ni un problème de santé publique", s'insurgent les signataires du communiqué, en ajoutant qu'"il est plus important pour eux de limiter les prescriptions de médicaments coûteux !" C'est là que le bât blesse, a expliqué au site des ASH Laure Vanwassenhove, médecin-enseignante en Loire-Atlantique et responsable d'un des très rares séminaires de formation existant, depuis deux ans, sur les violences conjugales. Après trois sessions organisés en 2006 et cinq en 2007, un peu partout en France (à Angoulême, Clermont-Ferrand et Rennes comme en PACA ou à La Réunion), ce séminaire a en effet disparu des formations ayant obtenu des crédits pour 2008, au même titre que d'autres qui concernaient la relation d'aide ou l'accompagnement de patients en difficulté, comme la prise en charge des adolescents à risque suicidaire ou le dépistage de la maladie d'Alzheimer, selon elle. Volontairement limitée à 20 praticiens en raison de l'engagement fort qu'elle implique, cette formation comprend des modules consacrés au dépistage des femmes victimes, au recueil de leur parole, à leur prise en charge médicale, à la rédaction du certificat médical, à leur accompagnement dans le temps ainsi qu'au travail avec les associations, les magistrats, la police et la gendarmerie. "Mais ont été privilégiées des formations expliquant comment diminuer la prescription de lits médicalisés ou d'arrêts de travail", a assuré Laure Vanwassenhove, que tout cela "met très en colère".

Des initiatives contre les violences faites aux femmes
Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 30 novembre 2007, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (25 novembre), le collectif national pour les droits des femmes a annoncé le dépôt d'une proposition de loi cadre sur ce sujet. Le texte a été porté le 28 novembre sur le bureau de l'assemblée national par le groupe de la Gauche démocratique et républicaine. Interrogée sur ce projet inspiré du modèle espagnol, Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la solidarité, qui a présenté un plan d'action pour la période 2008-2010, ne se déclare pas opposée à une loi-cadre, mais souhaite déjà appliquer sur le terrain les lois existantes et coordonner les moyens et les intervenants. Egalement favorable au principe de la loi globale, la Fédération Nationale Solidarité Femmes (http://www.solidaritefemmes.asso.fr/) qui gère le numéro d'appel national pour les femmes victimes de violence conjugale (le 3919) voudrait voir créer à cet égard un délit spécifique, qui prendrait en compte les comportements destructeurs, multiformes et répétés, incluant le harcèlement moral et les violences économiques. Elle souhaite y voir figurer des dispositions adaptées aux femmes d'origine étrangère, qui dépendent de leur mari pour le droit au séjour et devraient pouvoir effectuer une demande autonome, la majorité étant dans l'impossibilité de retourner dans leur pays d'origine. De son côté, le Mouvement du Nid (http://www.mouvementdunid.org/) rappelle aussi la place de la prostitution dans les violences faites aux femmes, cette violence-là étant trop souvent ''considérée comme normale par celles et ceux qui la subissent comme par la société''. Il demande à cet égard une action politique forte, à travers un manifeste qui peut être signé sur son site. Enfin, l'association Elu/es contre les violences faites aux femmes (http://ecvf.online.fr/) propose gratuitement deux outils pour agir. Après avoir publié, en novembre 2006, un premier recueil sur l'état actuel de la législation , en France et en Europe, les droits à conquérir, les actions à entreprendre, elle vient de sortir une seconde brochure présentant différents dispositifs départementaux, déployés tant en zone urbaine qu'en zone rurale, dans l'Hexagone et en outre mer.

 

30 novembre 2007

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
331. Suis-je vraiment condamnée à être si désespérée ? Maud a beaucoup progressé. Elle demande conseil sur certains aspects non résolus.
332. Les "forces obscures" du lien d'attachement. Des violences au concours (réussi) d'assistante sociale : l'histoire d'Eva commence en poésie.
333. J'aimerais pouvoir échapper à son fantôme. Cette jeune femme vit désormais en Suède, loin de ses parents ...
334. Les hommes me degoûtent et je ne me sens pas normale. Enfant, Morwen a été violée et sa famille lui demande quand elle aura un fiancé ...
335. Il a l'impression que je le "prends pour une merde". E. est victime des actes de violence de son conjoint. Elle veut s'assurer qu'il ne changera pas avant de se séparer.
336. Ma fille est en danger. La fille de M. est sous l'emprise d'un homme violent. Elle demande de l'aide à d'autres parents dans le même cas.
337. Mon père. Mélanie évoque la violence de son père, son enfance.

Les bonnes pages
Lancé le 5 octobre, le site Second Sexe - par référence au livre culte Le Deuxième Sexe, de Simone de Beauvoir - n'a cependant rien de commun avec l'abondante et habituelle offre pornographique du Net, même s'il est interdit au moins de 18 ans. Ce portail se distingue par la cohérence de sa ligne éditoriale et la variété de ses angles d'approche : journalistique, esthétique, sociologique, sociétal, pratique mais aussi marchand (lingerie, accessoires,
sélection de films érotiques, livres audio à télécharger moyennant 3 euros). Le site a été conçu par Sophie Bramly, ancienne productrice à MTV Europe et créatrice, en 1999, du département Nouveaux Médias chez Universal. Et ce n'est pas chose aisée que de s'aventurer en pareil terrain miné. Difficile, en effet, de trouver le juste équilibre entre, d'un côté, la vulgate racoleuse du sexe traité comme simple performance, l'impératif catégorique de
l'épanouissement, le racolage de certains magazines et, de l'autre, l'alibi culturel comme prétexte bâclé à faire du fric. Dans Second Sexe, l'expression du désir s'affirme d'abord dans les mots, dans la gourmandise des mots pour le dire. L'actrice Karin Viard prête sa
voix à Gamiani ou Deux nuits d'excès, d'Alfred de Musset ; Tonie Marshall conte Les Mémoires de Fanny Hill, de John Cleland ; Joey Starr récite Les Onze Mille Verges, d'Apollinaire ; Valérie Lang interprète Le Roman de la luxure, d'un anonyme libertin, etc. En plus d'une partie rédactionnelle qui comprend des entretiens d'intellectuelles et d'artistes, le Club propose des forums de discussion, les conseils d'une gynécologue, une plate-forme d'échanges pour les femmes internautes. Sur Internet : www.secondsexe.com.
La sociologue Irène Théry, dans un nouvel opus, redéfinit les sexes et nous invite à réfléchir sur l'égalité. Pourquoi imaginer que le masculin et le féminin comme des propriétés intérieures des individus, alors que ce sont plutôt des manières d’agir en relation avec les autres ? Pourquoi classer les individus en femmes ou en hommes, homosexuels ou hétérosexuels, alors que nous sommes des êtres humains à part entière et qu’aucun de nous n’est enfermé dans son sexe ni dans sa sexualité…
THERY Irène, La distinction de sexe : Une nouvelle approche de l'égalité, Odile Jacob , collection "Sciences Humaines", 2007, 676 pages

Plus de 300.000 femmes vivent avec un conjoint violent
Le Monde du 12 novembre 2007 rapporte que les violences physiques ou sexuelles ont concerné près de deux millions de personnes de 18 à 60 ans en France, soit 5,6 % de la population, au cours des années 2005 et 2006. Cette estimation est le fruit d'une enquête de l'Insee, menée auprès d'un échantillon de plus de 11 200 personnes au premier trimestre 2007, pour le compte de l'Observatoire nationale de la délinquance (OND).Pour la première
fois depuis sa création en 2003, l'OND, présidé par le criminologue Alain Bauer, dispose de données récoltées directement auprès des victimes qui, mêlées aux statistiques policières, composent le rapport annuel sur la criminalité en France, présenté lundi 12 novembre. 930.000 victimes de violences physiques ont été agressées par une personne qui ne vit pas avec elles, tandis que 820.000 l'ont été à l'intérieur de leur famille. "Peu ou mal connue jusqu'à aujourd'hui, (cette) violence à l'intérieur des ménages révèle un phénomène d'une fréquence comparable à celle des autres violences physiques", souligne l'OND. Dans cette catégorie, les femmes sont majoritaires. De façon générale, elles sont de plus en plus concernées par la violence, toutes formes confondues : 1,1 million en ont été victimes en 2005-2006, contre 900 000 hommes. La courbe s'est même inversée par rapport aux années précédentes : "On observe à présent une proportion de femmes victimes de 6,1 %,
significativement plus élevée que celle des hommes (5,1 %)." Dans les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie en 2006, les atteintes volontaires à l'intégrité physique, continuent d'augmenter. Les vols avec violence ont progressé de 5,6 %, tandis
que les coups et violences volontaires d'origine non crapuleuse ont augmenté de 9,8 % par rapport à 2005. Les viols et agressions sexuelles sur mineurs, en revanche, ont diminué de 4,3 % et 9,6 %, ainsi que les atteintes aux biens non violentes (3,8 %), dont le nombre baisse depuis 2003. Le nombre de mineurs mis en cause, 201.000, a augmenté de 4,1 %. En un an, leur part dans les atteintes volontaires à l'intégrité physique (hors vols violents) a progressé de 18,5 % (contre 6,6 % pour les majeurs).
Enquête de victimation 2007 (OND), PDF, 488 Ko.

Excision : 50.000 femmes mutilées sexuellement vivent en France
50.000 femmes vivant en France ont subi des mutilations sexuelles : c'est la conclusion d'un travail mené par l'Institut national d'études démographiques (Population et sociétés nº438, octobre) rendu public, mardi 23 octobre. "Les excisions sont désormais rarement pratiquées sur le sol français, les filles étant excisées lors de séjours temporaires dans le pays d'origine de la famille ou suite à des reconduites", constatent les deux auteures, Armelle Andro et Marie Lesclingand. En 1979, la France a été le premier pays européen à intenter des procès : poursuivis pour violences, les parents et les personnes qui pratiquent les mutilations encourent vingt ans de réclusion criminelle. Cette politique pénale a été complétée par des campagnes de prévention menées par les associations. "Récemment, une étape marquante a été franchie avec la mise au point d'un protocole de chirurgie réparatrice remboursée par
l'assurance-maladie", souligne l'INED. Pratiquées en Afrique subsaharienne ainsi que dans plusieurs régions du Proche-Orient et d'Asie du Sud-Est, les excisions, qui concernent souvent des filles de moins de quinze ans, touchent de 100 à 140 millions de femmes dans le monde. "Le principal facteur du risque de mutilation est l'appartenance ethnique et non la religion", remarquent les auteures. Dans tous les pays, le risque de mutilation décroît avec l'augmentation du niveau d'instruction.

Certaines associations continuent de dénoncer les effets du délit de racolage
Demander l'abrogation de l'article 225-10-1 du code pénal qui rend le racolage public passible de 3 750 euros d'amende et de deux mois de prison, c'était l'objectif du collectif "Droits et prostitution" composé d'une quinzaine d'associations, dont Act up Paris, Les Amis du Bus des Femmes, Cabiria, Femmes de droits et Médecins du monde, qui appelait à un rassemblement le 5 Novembre devant le sénat, rapporte Actualités Sociales Hebdomadaires du 9 novembre 2007 . La création de ce nouveau délit par la loi du 18 Mars 2003 pour la sécurité intérieure avait pour but affiché de lutter contre la traite des êtres humains,
explique le collectif dans une lettre adressée le 15 octobre aux parlementaires. En pratique, alors que les arrestations de personnes prostituées se sont multipliées, aucune condamnation pour traite n'est intervenue. Pour les organisations, la loi est donc inefficace et même contre-productive et criminogène, plutôt que d'être protégées, les victimes de la traite sont éloignées du territoire en raison de leur situation administrative irrégulière ou précaire.
Fragilisées et davantage obligées de raavailler dans l'ombre, leur accès aux droits et à la santé s'en trouve amoindri.

Démission de comités locaux de Ni Putes Ni Soumises
Selon Le Monde du 10 novembre 2007, à la veille de l'université d'automne de Ni putes Ni Soumises (NPNS), qui s'est tenu les 8, 9 et 10 novembre à Dourdan (Essonne), vingt-six comités locaux du mouvement ont annoncé, mercredi 7 novembre, leur "démission en bloc". "Depuis l'entrée au gouvernement de Fadela Amara, qui avait jeté le trouble chez beaucoup d'entre nous, l'actuelle direction menée par Sihem Habchi, la présidente par intérim, n'a pas été capable de définir une ligne politique claire et indépendante", affirment-ils dans un communiqué commun. A Grenoble ou Clamart, les comités démissionnaires dénoncent le "fonctionnement non démocratique" et le "manque de transparence financière" . " En entrant au gouvernement, Fadela Amara, qui n'a toujours pas démissionné de NPNS, a emmené le mouvement avec elle, affirme la présidente du comité de Grenoble, Clémentine Masson. Depuis, il y a un gros flou au sujet de l'indépendance politique. Nous voulions un congrès pour clarifier ces questions, mais il a été repoussé sans explications. Nous avons le sentiment de ne pas être écoutés par la nouvelle direction."
Pour la plupart des démissionnaires, l'entrée de Mme Amara au gouvernement reste un casus belli. "La politique de ce gouvernement va à l'encontre de toutes les valeurs que NPNS a
portées, explique Safia Lebdi, l'une des cofondatrices du mouvement. Comment Fadela Amara a-t-elle pu laisser passer les tests ADN, les peines planchers ou la réforme de la justice des mineurs ? Quand je l'ai vue à la télé sourire derrière Christine Boutin, qui refusait toute réquisition de logement pour les familles de la rue de la Banque, je me suis dit : où sont passées ses convictions ?" La nouvelle présidente, Sihem Habchi, juge toutes ces critiques
infondées : "Je ne suis pas engagée par le choix de Fadela Amara. Elle fait son travail au gouvernement, je fais le mien ici. Pendant des années, on a accusé le mouvement d'être une courroie de transmission du PS et, maintenant, on nous dit que nous faisons le jeu de l'UMP ! Le mouvement est indépendant. Si ces comités, dont beaucoup étaient en veille depuis des mois, veulent discuter de la démocratie interne, qu'ils viennent à notre université d'automne !
La porte leur est ouverte." Mais les comités démissionnaires refusent de venir à Dourdan. "On a l'impression que tout est verrouillé", soupire Clémentine Masson. Tous affirment quitter le
mouvement à regret : dans leur communiqué commun, les comités rendent un dernier hommage à Fadela Amara, qui leur avait, écrivent-ils, "ouvert la voie avec courage et pugnacité".

 

29 octobre 2007

Quoi de neuf sur le site
Mise en ligne du guide des droits des victimes du Ministère de la Justice (sept. 2007, pdf 517 Ko), rubrique violences et viol
 Publication des comptes de l'association, rubrique tout sur SOS FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
328. J'ai enfin porté plainte. Reinette a été violée à l'âge de 7 ans, elle se demande si la procédure ira à son terme.
329. Le père de ma fille. P. a connu des hauts et des bas avec lui, surtout des bas ...
330. Violée à Dubaï. B. souhaite mettre en garde ...

Les bonnes pages
Evaluation des répercussions économiques des violences conjugales en France, par Jean-Pierre MARISSAL, Charly CHEVALLEY, édité par La Documentation Française. Le plan global de lutte contre les violences faites aux femmes 2005-2007 a fait apparaître la nécessité de mieux appréhender le phénomène social des violences conjugales sous l'angle économique. Une étude de faisabilité de l'évaluation des répercussions économiques des violences conjugales a donc été menée en 2006 par le Centre de recherches économiques, sociologiques et de gestion (CRESGE) de l'institut catholique de Lille. Cette étude qui évalue le coût annuel des violences conjugales à un milliard d'euros par an, démontre que ce résultat est encore sous-estimé. Prix : 18 €.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/9782110068941/index.shtml
Philosopher ou l'art de clouer le bec aux femmes, par Frédéric Pagès, Mille et Une Nuits n° 515, 2006; 80 p., 2,50 €). "Ce texte est la version développée et actualisée d'un exposé prononcé le 2 février 2006 dans le cadre du salon Botul, sous le titre : Le botulisme expliqué aux dames." Tout démarre d'une réflexion de Jean-Baptiste Botul que Pagès date de la fin des années 1920 : "Où sont les femmes ? Où sont les femmes philosophes ? Où sont les femmes aux idées pleines de charme ? Où sont les femmes, les femmes ?" Simone Weil, Simone de Beauvoir, Hannah Arendt : voilà les trois noms qui reviennent lorsque l'on parle de femmes philosophes. "Trois noms concentrés sur un seul siècle, ce n'est pas beaucoup !" remarque Pagès, qui part de ce constat pour fouiller rapidement l'histoire de la philosophie et en rapporter les preuves de présence féminine, de l'hétaïre antique à la salonnarde de l'époque récente. Il met à mal la distinction paresseuse et tenace (on la trouve encore chez Michel Onfray) habituellement établie entre l'homme tenant de la vérité et de l'universel, et la femme placée du côté du bonheur, de la consolation et du particulier. C'est un aspect du livre. L'autre concerne Botul, dont l'étude continue de passionner un cercle de chercheurs malgré la difficulté de la tâche (rappelons que Botul fut un philosophe oral, qu'il n'a produit aucun écrit). Frédéric Pagès est au centre de ce cercle et c'est à lui que revient l'honneur de mettre au jour les dernières connaissances sur la vie de Botul : sa présence sous les traits du garçon de café dans L'Être et le Néant de Sartre, sa fréquentation du salon et de la chambre d'Émilienne de Queylard, son invention du sky writing en 1939 et sa confidence à Paul Claudel : "Je suis bisexuel, c'est-à-dire que je fais l'amour deux fois par an."
(Info empruntée au site de Philippe Didion, merci à lui)

80 avortements volontaires à la minute
Le chiffre peut paraître ahurissant, mais il est (malheureusement…) vérifiable : 9 femmes sur 10 en moyenne dans le monde ont eu, ont, ou auront recours à l’avortement, que cette interruption volontaire de grossesse (IVG) soit médicalement assistée ou non, selon The Lancet d'octobre 2007. Et ce n’est pas en la frappant d’illégalité que cette pratique diminuera. En fait, ce serait plutôt l’inverse. La majorité des IVG concerne en effet des pays qui ne l’ont pas légalisée. Dans le dernier numéro du Lancet, consacré à la santé de la femme, les Drs Gilda Sedgh du Guttmacher Institute (New York) et Iqbal Shah de l’OMS, livrent une importante méta-analyse sur le sujet. Leurs conclusions sont édifiantes. Sur les 42 millions d’avortements pratiqués chaque année dans le monde, 35 millions se déroulent dans
des pays en développement. En 2003, près de la moitié (48%) de toutes les IVG ont été menées hors de toute assistance médicale, soit une croissance de 4 points depuis 1995. Or indiquent les auteurs, "si dans les pays développés 92% des IVG sont pratiquées dans de bonnes conditions (techniques), ce n’est pas du tout le cas pour 55% de celles menées dans des pays en développement". Du coup, 97% des IVG réalisées dans les pires conditions possibles le sont dans ces pays ! Il est intéressant également, de constater à quel point avortement et contraception sont liés. Si en 2003 il y a eu 31 avortements pour 100 naissances dans le monde, le record des IVG est détenu – avec 105 IVG pour 100 naissances ! - par les anciens pays de l’Europe de l’Est. Encore ce dernier chiffre est-il en baisse de 50% sur la période 1995-2003. Un progrès que les auteurs attribuent au fait que les femmes de ces pays aient enfin accédé depuis lors, aux moyens modernes de contraception.

La fin du certificat prénuptial
Le certificat prénuptial n'est plus. Sacrifiée sur l'autel des économies budgétaires, cette vieille loi de 1942 vient d'être supprimée par les députés lors de l'examen d'une proposition de loi UMP visant à simplifier le droit en abrogeant ses textes obsolètes. Le certificat médical avait été rendu obligatoire pour le mariage civil afin de prévenir, contrôler et éduquer les couples sur l'hygiène de vie, les maladies sexuellement transmissibles, la contraception, etc. ". Aujourd'hui, la consultation consiste davantage à faire des recherches sur la rubéole et la toxoplasmose pour les femmes de moins de 50 ans, en vue d'une grossesse, et à déterminer les groupes sanguins pour dépister d'éventuels problèmes de consanguinité. Selon Le Mondedu 15 octobre 2007, Étienne Blanc, député de l'Ain et rapporteur de la loi, a déclaré que ce certificat n'a plus lieu d'être. S'il était très utile à l'époque où le mariage était la règle, ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui : 80 % des couples qui se marient vivent ensemble depuis des années, et 50 % des naissances ont lieu hors mariage. Quant aux informations sur la grossesse, elles sont devenues bien plus facilement accessibles. Surtout, le certificat prénuptial, qui a un coût élevé, permettrait de faire des économies substantielles. Pas moins de ''14 millions d'euros par an pour la Sécurité sociale'', selon le député. Du côté des médecins, la fin du certificat prénuptial engendre incompréhension et interrogations sur le rôle essentiel de la prévention. Pour le Dr Vincent Rébeillé-Borgella, vice-président de MG France, cette consultation est non seulement très souvent la seule du genre pour les femmes mais aussi pour les hommes qui, désormais, ne peuvent plus s'appuyer sur le contrôle du
service militaire. Supprimer le seul examen dédié à ces problématiques sans le remplacer me paraît une grande erreur. La médecine n'est pas seulement curative mais préventive aussi. Hélène Gaumont-Prat, professeur de droit privé à Paris-VIII, estime pour sa part que le certificat ne contient aucune indication médicale, l'examen est secret, […] mais son utilité réside dans le fait de placer chacun des époux face à ses responsabilités. Il constitue à ce titre une mesure de dépistage individuel.

Mariage et tâches ménagères
Selon Libération du 8 octobre 2007, une étude pointe l'inégalité persistante dans l'organisation des couples. Le sociologue François de Singly indique : ''La répartition reste très inégalitaire. Les femmes gèrent toujours 65 % des tâches.'' Bref, rien de bien nouveau sous le soleil domestique, dans 82 % des cas, c'est madame qui se tape le repassage, dans 72 % la cuisine, et l'aspirateur dans plus d'un cas sur deux. Sérieusement, ça ne s'arrange pas, plus sérieusement encore, l'homme ne se bonifie pas en vieillissant et, de plus en plus sérieusement, une fois marié, c'est la catastrophe. Une macroenquête menée dans 28 pays occidentaux auprès de 17.000 personnes l'affirme : l'homme une fois marié se relâche.

Les femmes violentées parlent
Selon Le Quotidien du Médecin du 26 septembre 2007, de plus en plus de femmes maltraitées acceptent de parler des violences dont elles sont victimes quand leur médecin les questionnent, souligne une étude du Dr Gilles Lazimi, présentée au 47e Congrès national des centres de santé. Spécialiste de l'aide et du suivi des victimes de violences envers les femmes, le Dr Gilles Lazimi, directeur du centre de santé municipal de Romainville, en Seine-Saint-Denis, poursuit son approche de terrain du fléau. En novembre 2004, il constate, à sa grande surprise, que sur cent de ses patientes questionnées sur la violence, 54 % confessent avoir été agressées au cours de leur vie : une sur deux ''verbalement'', une sur trois ''physiquement'' et une sur cinq (21 %) ''sexuellement''. Dans ce dernier cas, pour les trois quarts, il s'agissait d'incestes. Toutes les personnes interrogées venaient consulter pour des motifs autres qu'une violence subie. Deux ans et demi plus tard, le généraliste séquano-dionysien élargit son enquête, avec les mêmes critères, à l'échelle nationale. En mars-avril 2007, il mobilise 51 confrères. Treize libéraux, dont onze omnipraticiens et deux spécialistes, des régions de Poitiers et de Caen, sont formés aux problèmes des femmes violentées au cours d'un séminaire de deux jours organisé par MG-France. S'y ajoutent 38 praticiens de centres de santé en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, à Grenoble, à Belfort et dans le sud de la France, parmi lesquels les deux cinquièmes exercent une spécialité. Deux sages-femmes de la protection maternelle et infantile sont sollicitées également. Sur un total de 557 patientes, 63 % évoquent une agression, trois sur cinq (62,8%) ''verbale'', deux sur cinq (42,7 %) ''physique'' et une sur cinq (17,8 %) ''sexuelle''. C'est dire que les langues se délient, les témoignages se libèrent, commente en substance le Dr Lazimi. ''Entre les deux enquêtes, il y a eu en Seine-Saint-Denis une double campagne d'information sur la prévention des violences faites aux femmes, et sur les télés deux clips à l'initiative de la Fédération nationale Solidarité femmes.'' Aujourd'hui, les victimes d'atteintes à l'intégrité de la personne savent à qui se confier. A 80 %, elles affirment que si leur médecin les avait questionnées plus tôt, elles en auraient parlé, et ce en Seine-Saint-Denis comme partout ailleurs dans le pays.

Les proxénètes espagnols sortent de l'ombre
selon Le Nouvel Observateur du 3 octobre 2007, à Madrid, à Barcelone, à Valence, les tenanciers de maisons closes créent un syndicat officiel. Mieux : ils font du lobbying auprès des députés. Leur but : légaliser la prostitution. Pablo Mayo est l'un des bonnets de la ''prostitution visible'' en Espagne. A 56 ans, il préside l'Association nationale des Patrons de Maisons closes, l'Anela. Selon les chiffres officiels, la prostitution en Espagne rapporte 18 milliards d'euros par an. Environ 350 000 prostituées exerceraient le plus vieux métier du monde dans la rue, dans des appartements privés ou dans les quelque 3 000 bordels, les prostïbulos. Autant que l'Allemagne, qui compte le double de population. En Espagne, la législation est loin d'être aussi claire qu'outre-Rhin. Depuis la réforme du Code pénal de 1995, la prostitution y est à nouveau tolérée, à condition qu'elle soit ''exercée sans contrainte''. Dans les faits, en deçà des Pyrénées les prostituées n'ont pas de contrat de travail, ne paient pas d'impôts et n'ont pas droit à la sécurité sociale. Terrible hypocrisie : elles n'existent pas socialement. Une armée de fantômes. Les ''maquereaux'' se sont engouffrés dans ce flou juridique. La loi leur interdit de ''gagner de l'argent en exploitant la prostitution à 'autrui'' ? Officiellement, ils ne sont que des gérants de night-clubs. Conséquence : les eros centers version ibère se multiplient comme des petits pains à Madrid, à Barcelone, à Valence, à Séville... ''Pourquoi devrions-nous nous cacher ? fanfaronne Pablo Mayo. La prostitution est une oeuvre de bien-être social. Un million d'Espagnols y ont recours tous les jours.'' Leur modèle : l'Allemagne. Les patrons d'établissement ''sélect'' décident donc de s'unir pour défendre leur ''cause''. En 2001, sous l'impulsion de l'avocat José Luis Roberto, président du parti d'extrême droite Espana 2000, ils fondent l'Anela. L'association doit servir d'interface avec les médias, rafraîchir l'image sordide des hôtels de passe et oeuvrer auprès des élus pour la régularisation de la prostitution. Une centaine de membres en font partie. Tous ''prêts à payer plus d'impôts en échange de la tranquillité'', insiste Pablo Mayo. L'Anela exerce un véritable lobbying en direction des différents Parlements autonomes. Leur credo : nous ne sommes que de simples hôteliers. Mais en Espagne, 95% des prostituées sont
étrangères, la majorité en situation irrégulière. En 2002, Pablo Mayo n'avait pas hésité à demander au ministère du Travail un quota de 277 permis de travail pour prostituées étrangères, ''afin d'éviter que le marché ne soit dominé par les mafias de l'immigration clandestine". De quoi susciter les foudres des associations abolitionnistes. ''Les entrepreneurs du sexe exploitent les femmes en toute impunité et se présentent à la télévision, en costume-cravate, presque comme des sauveurs", avait dénoncé à l'époque Asuncion Miura, directrice générale de l'égalité des chances à la mairie de Madrid. ''Pour moi, ce sont de vrais proxénètes, aucune femme ne choisit l'exercice de la prostitution'', s'insurge une responsable de l'Association pour la Réinsertion des Femmes prostituées, l'Apramp.

La Pologne garde ses tabous
Selon Libération du 22 octobre 2007, les annonces dans les journaux, à la rubrique santé, sont discrètes mais suffisamment explicites. Des gynécologues proposent à leurs patientes "le retour garanti de leurs règles"ou "un service complet" en clinique. Pour les contacter, ils n’offrent qu’un numéro de téléphone portable, de quoi écarter les importuns. Chacun à Varsovie sait qu’il s’agit d’avortement, un acte illégal depuis 1993, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Malgré cette loi, il y aurait de 140 000 à 180 000 avortements par an, tant dans le pays qu’en dehors des frontières. "En Pologne, il est plus facile d’avorter que de parler d’avortement", relève la
philosophe Magdalena Sroda, l’ex-dissidente chargée de l’égalité entre hommes et femmes dans le dernier gouvernement de gauche. " Ce n’est pas seulement le problème des Kaczynski [Président et Premier ministre en poste]. Tous les leaders d’opposition, y compris ceux de
gauche, ont convenu de ne pas changer la loi en vigueur", explique-t-elle. Les Polonaises, comme l’ensemble de la société civile, comprennent qu’il leur faut agir à plus long terme. "Les
femmes polonaises en ont assez d’être des ventres", s’insurge l’écrivaine Manuela Gretkowska, fondatrice du tout nouveau Parti des femmes, créé en février. La blonde trentenaire n’a pas hésité à braver le conservatisme ambiant en posant nue, entourée des
candidates de son parti, tout aussi dénudées, sur une affiche électorale. Elle entend continuer à secouer le cocotier. Le Parti des femmes demandera en avril prochain, lors de son premier congrès, que la Pologne organise un référendum sur l’avortement. "Les partis
nous disent qu’ils sont contre parce qu’ils ont peur d’une bataille avec l’Eglise. Mais les femmes sont pour, même dans les villages. Je suis catholique et je n’avorterai pas, mais je pense que cela doit être le choix de la femme."Manuela Gretkowska ne désespère pas de
voir son pays suivre l’exemple du Portugal ou de l’Irlande, deux pays catholiques qui ont organisé avec succès des référendums sur cette question. La différence est pourtant de taille : les femmes polonaises ont eu le droit d’avorter pendant quarante ans et
aujourd’hui cette pratique est assimilée au communisme. "Tout comme l’est le fait de réclamer des écoles maternelles", note Magdalena Sroda. Dans les grandes classes, "l’éducation sexuelle a été remplacée par l’éducation pro-familiale. On y apprend que les préservatifs ont des trous ou que la pilule donne le cancer". La philosophe croit qu’un mouvement radical est impossible. "En Pologne, dit-elle, les lois ayant longtemps été faites par des étrangers, les gens sont habitués à leur désobéir. Ils se débrouillent et continueront de le faire."

 

30 septembre 2007

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
320. Mon amie a été violée. Son conjoint cherche à comprendre les décisions de Sophie.
321. J'ai choisi de t'écrire pour lever ce silence. N. a décidé d'écrire à son cousin qui l'a abusée et violée enfant.
322. Je n'ai que quelques fragments de souvenirs. Cam a été abusée sexuellement lordsqu'elle érait enfant. Elle et Chantal, notre conseil, engagent une conversation à propos du processus thérapeutique.
323. Un de mes amis a été privé de ses enfants. Où il est question d'autorité parentale et de démarches auprès du juge aux affaires familiales.
324. Etre lesbienne en Algérie. Soraya témoigne ...
325. J'ai beaucoup de chance d'avoir rencontré cette thérapeute. Kenza a été violée mais elle va beaucoup grâce à une thérapie, même si elle n'est pas au bout de toutes les difficultés.
326. J'ai été manipulée par un homme de 50 ans ... rencontré sur internet. J. a 20 ans.
327. Je ne peux pas accepter de me faire insulter. George réfléchit au fonctionnement de son couple à partir des attaques de son épouse.

Les bonnes pages
L'association CICADE vient d'éditer un guide juridique consacré au droit de la famille des femmes françaises et maghrébines. Cet ouvrage s'adresse aux juristes, aux travailleurs sociaux ainsi qu'à toutes les personnes investies dans la défense des droits des femmes qui souhaitent bénéficier d'informations juridiques en matière de droit international privé et de droits de la famille des pays du Maghreb. Apporter des réponses aux professionnels sur les questions liées au droit de la famille et œuvrer pour une meilleure compréhension de la situation juridique des femmes étrangères ou binationales, telle est l'ambition de ce guide juridique. Celui-ci s'organise autour de trois grandes questions du droit de la famille à savoir, le mariage, la dissolution du lien matrimonial, la filiation. Pour chacun des thèmes abordés, sont présentées les règles du droit international privé, du droit civil français et des codes de la famille algérien, marocain et tunisien. CICADE sous la direction d'Aurélie Bédu, Droit de la famille des femmes françaises et maghrébines, CICADE Edition, 292 pages, diffusé par MFPF Paris (Tél.: 01 48 07 29 10), 20 €
(+5 € de frais de port).

Une étude sur les violences commises contre les femmes en région Bretagne
Si, en France, une femme sur dix est victime de violences au moins une fois dans sa vie, cela signifie qu'en Bretagne 150.000 femmes sont concernées. Après un premier état des lieux dressé par le Conseil pour l'égalité entre les hommes et les femmes, la Région a souhaité aller plus loin en réalisant une enquête auprès des maires, des associations et de ses agents, selon l'Agence Presse Bretagne le 13 septembre 2007. Afin d'affiner sa connaissance de
la situation bretonne et ainsi mettre en œuvre un ensemble d'actions adaptées, la Région a confié à l'association Egal'cité la réalisation d'une étude sur les violences. Gaëlle Abily,
vice-présidente de la Région en charge de l'égalité professionnelle, a présenté les résultats de cette étude aux maires qui peuvent contribuer, de par leur proximité, à une meilleure
connaissance des situations locales et constituer des partenaires privilégiés dans la mise en œuvre de solutions. Cette étude invitait les 1.268 maires de la région Bretagne, 19 associations engagées de façon spécifique dans la lutte contre les violences et 640 agents du Conseil régional à répondre à un questionnaire pour mieux percevoir leur connaissance du sujet et, dans le cas des maires et des associations, faire le point sur leurs moyens d'agir, leurs besoins et leurs souhaits… L'enquête a permis de soulever le manque de connaissance des agents de la Région et des maires sur l'étendue du fléau des violences, sous-estimé, et sur les moyens d'agir. Les maires mettent en avant leur manque de moyens financiers notamment pour proposer des solutions de logements d'urgence pour les femmes victimes de violence qui quittent le foyer conjugal. Ils soulèvent également, comme les associations – de plus en plus sollicitées par les femmes victimes qui se confient plus facilement – le manque de
personnels formés pour accueillir et aider les victimes. À l'heure où elle prépare sa deuxième Biennale de l'égalité femmes-hommes, qui aura lieu à Saint-Brieuc les 23 et 24 mai 2008, la Région s'appuie sur les résultats de cette enquête pour poursuivre ses actions et impulser de nouveaux projets, seule ou en partenariat.
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=7929&title=Les%20r%C3%A9sultats
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Les mariages forcés, une contradiction interculturelle
Le numéro de Migrations Santé de juin 2007 rend compte des résultats d'une étude relative aux mariages forcés achevée en 2007 pour le compte de la Direction de la Population et des Migrations. Elle a été réalisée sous la responsabilité scientifique de Monsieur Gérard Neyrand, avec la collaboration de Monsieur Abdelhafid Hammouche et de Mesdames Sahra Mekboul et Nathalie Fraioli, CIMERSS du Centre Interdisciplinaire Méditerranéen d'Etudes et de Recherches en Sciences Sociales. Ce travail avait pour objet d’améliorer la connaissance du phénomène des mariages forcés, de son importance, de ses enjeux et modalités (rôle de la famille, mariage sur place ou retour au pays) et des communautés concernées ainsi que de relever les pratiques dérivant vers une instrumentalisation du mariage permettant l’accès à un
titre de séjour ou à la nationalité française. Il s’agissait par ailleurs d’identifier les difficultés rencontrées par les victimes de ces pratiques et les dispositifs de prise en charge existants.
Pour y parvenir, l’étude s’est appuyée d’une étude relative aux mariages forcés d’une part sur une enquête qualitative à Marseille, Lyon et Paris comportant la passation d’entretiens tant auprès des acteurs institutionnels concernés que des jeunes filles victimes de ces pratiques, d’autre part sur une étude juridique relative à la législation française en vigueur, aux différents droits étrangers, aux conventions bilatérales et au droit international privé. Les
mariages forcés constituent sans doute l’une des questions les plus complexes et les plus délicates à aborder pour l’étude de la dimension interculturelle en France, car elle met en jeu de multiples niveaux d’analyse tout en interpellant le système des normes et des valeurs de la société. Elle vient directement questionner l’organisation politique de cette société et son
expression juridique, quant à la position à tenir et les démarches à effectuer pour juguler une pratique qui vient contredire les principes mêmes du droit civil français contemporain de libre
détermination des individus et d’égalité entre les sexes…

Réduction des prestations sociales pour les femmes seules
Le décret n° 2007-199 du 14 février 2007 modifiant les articles R.161-3, 4 et 5 du code de la Sécurité sociale a réduit à un an (au lieu de quatre) le maintien de la couverture médicale gratuite pour plusieurs catégories de personnes : travailleurs précaires, veuves et divorcées ayants droit de leur conjoint. Selon Le Monde du 9 et 10 octobre 2007, on indique au ministère de la santé que ce décret a pour but de lutter contre la fraude, car "il n'est pas acceptable que des personnes ne résidant plus en France bénéficient du maintien de leurs droits à l'assurance-maladie sans cotisation pendant quatre ans". Mais une autre catégorie est pénalisée par ce nouveau texte : les divorcées sans activité professionnelle ainsi que les veuves n'ayant ni retraite ni pension de réversion. Après la séparation ou le décès de leur conjoint, elles avaient également droit gratuitement au maintien de leur protection sociale pendant quatre ans ; ce délai de grâce est ramené à un an. "Les personnes concernées sont des femmes, âgées pour la plupart, n'ayant jamais travaillé, ou des épouses d'artisans ou de commerçants qui ont aidé leur mari sans avoir jamais été déclarées comme salariées", explique Jean Catherine, président de l'Union française des retraités, association membre de la Confédération française des retraités (CFR), qui compte 2 millions d'adhérents. Seules les veuves qui ont eu au moins trois enfants échappent à cette mesure : leurs droits sont maintenus à vie, sans condition d'âge. Au ministère, on précise que les seuls conjoints survivants soumis à cette mesure seront ceux qui ont eu moins de trois enfants, qui ne travaillent pas, ne bénéficient d'aucune pension ou allocation (revenu minimum d'insertion, adulte handicapé, minimum vieillesse), et dont les revenus de nature non professionnelle (loyers, rentes) dépassent 7083 euros par an (soit 590,25 euros par mois). Une fois l'année écoulée, ces personnes pourront bénéficier de la couverture maladie universelle (CMU), moyennant une cotisation de 8 % sur la fraction du revenu annuel dépassant 7 083 euros en 2007. La CMU a en effet été créée pour permettre aux personnes sans protection sociale de bénéficier d'une assurance-maladie, à condition de résider sur le territoire français. Contrairement à la CMU complémentaire (mutuelle réservée aux plus démunis dont le revenu annuel est inférieur à 7 272,11 euros), elle n'est pas gratuite.

 

31 août 2007

Quoi de neuf sur le site
Mise en ligne de l'annuaire des lieux d'accueils et centres d'hébergement mis à jour, rubrique liens, contacts
Les nouveaux témoignages retenus cet été :
310. J'ai toujours cru que je pourrais le "changer". Violette a-t-elle le profil de la victime ?
311. Deux vies, deux enfers... Après avoir vécu l'enfer en Corée, Emilie est adoptée par un couple désuni dont la femme subit la maltraitance de son mari, puis elle est abusée par le grand-père pendant des années ...
312. Je n'aime pas la femme que je suis depuis le viol. Lilly souffre de tous les symptômes d'un traumatisme grave.
313. Je suis la fille d'une femme violente. Echange transatlantique.
314. Mes amis le surnomme le Ténia. M. a subi la violence et les manipulations d'un pervers narcissique.
315. Mon amie a été violée. Pierre cherche conseil.
316. A Marie, et toutes les femmes d’ici et d’ailleurs. M. a porté plainte pour les coups reçus, mais pas de nouvelles ...
317. Liberté pour le meurtrier de Marie Trintignant ? F. s'indigne.
318. Merci à Salamatou Traoré. L. a choisi de divorcer mais, au Niger, ce n'est pas sans conséquences ...
319. Je me suis donnée à des hommes. Z. explique comment, pourquoi ...

IVG pour toutes grâce à l'internet ...
Women on web est une liste d'aide aux femmes qui ont ou qui souhaitent avorter. Il est soutenu par un réseau d'individus et d'organisations (dont Women on Waves). C'est un service en ligne pour permettre aux femmes des pays où il n’y a pas de services légaux et médicalisés d’avortement d’entrer contact avec un médecin et de recevoir un médicament abortif par courrier. L’objectif est de réduire la mortalité due à des pratiques dangereuses et non sécurisées (70.000 morts par an selon Libération le 15 juin 2007) et le nombre de victimes de complications à long terme. Pour "briser le silence" et le silence autour de la question, Women on Web accueille également aussi un espace de témoignages, "J’ai avorté", composé d’une série de portraits de femmes partageant leur expérience. On trouve aussi une faq très complète sur l’avortement et sur le projet. Enfin, le site permet de faire un don pour aider une femme sans ressource financière à pouvoir bénéficier d’un avortement médicalisé. Réalisé par Mediamatic Lab, Women on web a reçu un Prix Arts Electronica 2007, dans la catégorie Digital Community.
http://www.womenonweb.org/index.php?lang=fr

Plus de femmes à l' Assemblée
Elles sont à peine 20%, et pourtant jamais l'Assemblée n'aura compté autant de femmes : 107 aujourd'hui, contre 76 seulement dans l’Assemblée sortante (13,1%). C'est dans les rangs de la gauche qu'elles sont le plus représentées : 61, contre 46 à droite. Au PS, qui compte 30 femmes parmi les 48 nouvelles venue^^s dans l'hémicycle, certaines candidates ont d'ailleurs permis de remporter quelques victoires emblématiques, comme Michèle Delaunay qui a battu Alain Juppé à Bordeaux, ou Delphine Batho, proche de Ségolène Royal, dans les Deux-Sèvres. Si ce scrutin a compté légèrement plus de candidates qu'en 2002 (41,6% contre 38,9%), elles n'étaient plus qu'un tiers en lice au deuxième tour (305 sur 933).

La maternité reste un frein pour la carrière des femmes
C'est ce que montre une étude du Centre d'Etudes et de Recherche sur les Qualifications publiée le 20 juillet 2007 et réalisée auprès de 16.000 personnes 7 ans après leur entrée sur le marché du travail. 32 % des femmes déclarent que la naissance de leur premier enfant a eu une incidence sur leur emploi, 17 % sont passées à temps partiel, 11 % ont changé de poste ou accepté une mutation. Après un deuxième enfant, l'impact est encore plus fort : 35 % des femmes réduisent leur temps de travail et 16 % prennent un congé parental. Parmi les diplômées ayant au minimum un bac + 3, seulement 49 % travaillent à temps complet lorsqu'elles ont plusieurs enfants contre 92 % quand elles n'en ont pas ...

Le 39.19 est débordé
Selon Le Monde du 26 juillet 2007, le centre national d'appel pour les femmes victimes de violences conjugales, qui a reçu la visite du ministre Xavier Bertrand et de la secrétaire d'Etat à la Solidarité, Valérie Létard, le 25 juillet 2007, a comptabilisé 7.446 appels en quatre mois, soit 80 appels par jour.

Une deuxième femme rabbin en France
Céline Surger a pris le 1er août 2007 ses fonctions dans une synagogue libérale de Paris. Selon Le Figaro du 2 août 2007, le rabbinat au féminin est courant aux Etats-Unis mais, en France, son ordination intervient 17 ans après celle de Pauline Bebe.

 

30 juin 2007

Quoi de neuf sur le site
Mise en ligne de différents rapports d'activité 2006 de l'association, rubrique tout sur SOS Femmes Accueil
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
306. Nous sommes sept. Kali a été violée par son oncle mais elles sont sont au moins sept victimes.
307. Mon ange gardien m'a trahie. Mila a été violée par la personne en qui elle avait le plus confiance.
308. J'étais devenue son esclave. Bénédicte a quitté son conjoint violent et refait sa vie. Message d'espoir.
309. Je dois tout recommencer à zéro à cause de lui. Caroline s'est libéré de le violence de son conjoint.

Application du principe de laïcité dans les écoles
La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) rappelle, dans un communiqué de presse du mercredi 6 juin, les conditions d’application du principe de laïcité au sein des écoles. A la suite du refus opposé à des mères portant le foulard de participer à des sorties scolaires et à des activités éducatives, la Halde a considéré que la différence de traitement dont les réclamantes avaient fait l’objet du fait de leur religion présentait un caractère discriminatoire. La Halde recommande aux conseils d’école de revoir les règlements intérieurs de manière à respecter le principe de non discrimination religieuse dans la participation des parents à la vie de l’école. La Halde recommande également au ministère de l’éducation nationale de prendre les mesures nécessaires afin d’assurer le respect du principe de non discrimination. La loi du 15 mars 2004 précise que le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit dans les écoles, les collèges et les lycées publics en France.
Communiqué de presse de la HALDE du 6 juillet 2007 : http://www.halde.fr/IMG/pdf/Communique_de_Presse_ppe_de_laicite_6_juin_2007.pdf

Grossesse et congés maternité : un guide en ligne
L’assurance maladie propose depuis le 12 juin 2007 une version actualisée de son guide pratique à destination des futures mamans, des informations utiles avant et après la naissance : les examens à réaliser avant et après l’accouchement, le suivi médical à commencer dès les premiers jours du bébé (dépistages néonataux, vaccinations) mais également une présentation des prestations et des droits des futurs parents (indemnités journalières, congés maternité et congés paternité).
* Assurance maladie : "Autour de bébé" : du ventre de maman à ses premières semaines http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/DP_autour_de_bebe-mai_2007.pdf
* Service-public.fr : fiches et questions-réponses sur le thème de la maternité http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/N147.xhtml?&n=Famille&l=N10

Contraception : que savent les Français ?
En mars 2006 le Ministre en charge de la Santé annonçait à l’occasion des 50 ans du Mouvement pour le Planning Familial la reprise de la communication nationale sur la contraception. Dans ce cadre, et en se basant sur la stratégie d’action en matière de contraception rédigée par le Ministère, l’INPES a élaboré et mis en place depuis janvier 2007 un programme d’études et de communication sur la sexualité et la contraception. Selon le Baromètre Santé 2005, 71 % des personnes âgées de 15 à 54 ans, ayant eu une activité sexuelle dans les 12 derniers mois, déclarent "faire quelque chose pour éviter une grossesse" (chiffre stable par rapport à 1999). L’âge moyen du premier rapport sexuel est d’environ 17,5 ans et est également resté stable au cours de la dernière décennie mais l’âge moyen des mères à la naissance de leur premier enfant est en constante augmentation. Il est passé de 26,5 ans en 1977 à près de 30 ans en 2004. La période entre le premier rapport sexuel et la première maternité s’est donc allongée, celle-ci survenant 9,5 ans en moyenne après le premier rapport. Ceci implique la nécessité pour les couples de maintenir une contraception efficace avant le premier enfant plus longue qu’auparavant. Le taux d'utilisation et de diffusion de la contraception est l'un des plus élevés d'Europe. Ce paradoxe s’explique en partie par une difficulté à gérer sa contraception au quotidien. Les études montrent que plus de la moitié des femmes ayant eu recours à l'IVG utilisaient des contraceptifs théoriquement efficaces. Mais c’est au cours des périodes de transition contraceptive (changement de contraception, post partum …), que les femmes sont particulièrement exposées au risque d’échec de la contraception. Ce constat est corroboré par les résultats d’une étude sur "les Français et la contraception" menée par l’INPES en février 2007 auprès d’un échantillon de 2004 personnes. D’après les résultats de l’étude INPES BVA, la quasi-totalité des utilisateurs d’un moyen de contraception se déclarent satisfaits (95 %) et même très satisfaits (79 %) du moyen qu’ils utilisent. Les Français sont également nombreux à connaître une diversité de méthodes contraceptives. Sans surprise, la pilule et le préservatif masculin sont connus par plus de 97 % des Français, et le stérilet par 93 %. Presque les trois quarts des personnes interrogées connaissent également le préservatif féminin et le diaphragme. La plupart des autres moyens sont connus par environ un Français sur deux : spermicides 52 %, patch 48 %, implant 44 %, et anneau vaginal 44 %. Pourtant les niveaux de connaissances "techniques" sur le sujet demeurent extrêmement basiques. Les stéréotypes et les idées reçues restent encore nombreux et montrent de véritables lacunes sur le cycle féminin et l’utilisation des méthodes contraceptives.
http://www.inpes.sante.fr/

Personnes handicapées : le cri de colère des "naufragés de l'amour"
Un voile pudique a longtemps occulté la question de la sexualité des personnes en situation de grande dépendance physique du fait de leur handicap. Aujourd’hui, le sujet n’est plus tabou. Cependant, faute d’être assorti des moyens de l’exercer, le droit des intéressés à avoir des relations sexuelles reste très souvent virtuel. Les personnes qui sont physiquement dépendantes d’un tiers pour réaliser les actes ordinaires les plus quotidiens le sont également en ce qui concerne leur vie affective. "Il est donc plus que temps de poser publiquement la question de l’accompagnement érotique et sexuel des personnes en situation de dépendance vitale, pour trouver une réponse citoyenne adaptée à leurs attentes légitimes" affirme Marcel Nuss, président de la coordination handicap et autonomie (CHA), cité par Actualités Sociales Hebdomadaires du 1er juin 2007. Conscients de la détresse des personnes qu’ils accompagnent, des professionnels tentent, ici ou là, d’y remédier. De façon discrète, voire secrète, pour protéger, autant que faire se peut, l’intimité de la personne concernée et éviter les risques personnels encourus. Et pour l’heure, les solutions trouvées, au prix d’un important engagement des aidants, restent des cas d’espèce. Convaincu que "la légalité d’aujourd’hui est, en grande partie, l’illégalité d’hier", Jean-Charles Spigarelli, directeur d’un foyer APF de Bordeaux, est lui aussi un professionnel audacieux. En 1993, il introduit dans son institution des lits médicalisés doubles. Dix ans plus tard, il retravaille son projet d’établissement pour rendre effectif le droit des personnes accueillies au respect de leur vie privée et à la libre expression de leur sexualité, stipulé par la charte des usagers de l’APF. Nul professionnel, désormais, ne peut entrer dans les chambres sans y être conviés. Chacun d’entre eux peut recevoir les personnes de son choix – petit-e ami-e ou prostitué-e - sans en informer qui que se soit. A nous d’oser prendre des risques dans nos établissements, renchérit Pascale Ribes, de l’APF. Le changement de mentalité passe nécessairement par la formation de tous les acteurs concernés, seule capable de neutraliser les effets pervers de la subjectivité. C’est dans cet esprit que travaille Handicap International depuis 8 ans. Son service d’accompagnement à la vie affective et sexuelles des personnes handicapées organise à la fois des actions d’éducation à la vie à l’intention des intéressés (enfants, adolescents et adultes en situation de handicap), des groupes de parole destinés aux parents et des sessions de formation ainsi que des supervisions pour les personnes et responsables d’établissements.

En un an, les drogues du viol ont fait 94 victimes connues
Un total de 94 cas de personnes droguées à leur insu, victimes ensuite d'agressions sexuelles ou de vols, ont été recensés entre avril 2005 et mai 2006, selon une enquête nationale citée par l'AFP le 27 juin 2007. La soumission chimique se définit comme l'administration à des fins criminelles ou délictuelles d'un ou de plusieurs produits psychoactifs à l'insu de la victime. Les médicaments anxiolytiques et les hypnotiques sont les substances les plus utilisées par les agresseurs, ajoutées ou non à des boissons alcoolisées. Le recours à des anesthésiques, en particulier le GHB, surnommé "drogue du viol", est beaucoup plus rare. Âgées en moyenne de 33 ans, les victimes sont majoritairement des femmes (66 %), elles subissent le plus souvent des agressions sexu­el­les (43 %) ou des vols (38 %). Quelques 16 % des victimes de "soumission chimique" étaient des mineures, une proportion plus élevée que lors de la dernière enquête, datant de 1995. Outre les 94 cas de "soumission chimique"à l'insu de la victime, 98 cas de "prise de produit sous la menace ou volontairement" ont par ailleurs été recensés.

Violences conjugales : un logement pour femmes battues
La ville de Bobigny est la première municipalité de Seine-Saint-Denis à s'engager, dans le dispositif "Un toit pour elle", à réserver chaque année un appartement du parc social pour reloger définitivement une femme victime de violences conjugales. D'après Le Quotidien du Médecin du 11 juin 2007 une douzaine de cités du département devraient imiter cette démarche d'ici à la fin de l'année, dont Stains, Aulnay-sous-Bois, Montfermeil et Montreuil. Le projet "Un toit pour elle"avait été proposé par le Conseil Général en mars 2005, et sa mise en oeuvre confiée à l'Observatoire départemental des violences faites aux femmes.

Manque de droits pour les prostituées étrangères
Les prostituées étrangères qui aident la justice devraient légalement bénéficier d'une carte de séjour. Selon Le Figaro du 29 mai 2007, dans la pratique, "les préfets font du cas par cas". Trois jeunes filles, ressortissantes nigériannes, ont témoigné à Nîmes contre Isibore O, un homme qui les a forcées à se prostituer dans le Gard pendant près de trois ans, menaçant de tuer leurs proches restés au pays. Mais malgré le repentir des jeunes filles, elles ne recevront pas les papiers promis. La France possède une des lois les plus protectrices du monde à l'égard des victimes de trafic d'êtres humains, déclare Le Figaro, mais elle a évidemment du mal à mettre ses actes en conformité avec ses principes. Selon la loi française, les prostituées étrangères qui dénoncent réseaux ou proxénètes peuvent bénéficier d'une carte de séjour temporaire d'un an. Le problème est que les décrets d'application de cette loi n'ont jamais été publiés et, donc, certaines préfectures donnent des autorisations de séjour limitées à un mois, mais renouvelables. D'autres, comme à Nîmes, ne donneraient qu'une autorisation provisoire sans le droit de travailler.

Condamnation d'un ancien joueur de foot pour viol sur mineure
Ancien footballeur du Paris Saint-Germain, Godwin Okpara, 34 ans, a comparu il y a quelques semaines devant la cour d'assises des Yvelines à Versailles, rapporte l'AFP des 29 mai et 1er juin 2007. Il a été accusé d'avoir violé de 2003 à 2004 une mineure qu'il avait adoptée au Nigeria. Son épouse, Linda, a également dû comparaître devant la cour, accusée d'avoir facilité les viols et d'avoir infligé des violences sexuelles, des tortures et des brimades sur la jeune victime. Le couple a adopté officieusement la jeune fille en 2001, quand elle avait 13 ans. Elle dormait sur un matelas dans le garage, et devait s'occuper des tâches ménagères ainsi que des quatre enfants du couple. Elle a finalement réussi à dénoncer les faits aux policiers du Vésinet en août 2005. Le 1er juin dernier, Godwin Okpara a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, sa femme à 15 ans, et sa belle-mère à 5 ans dont 1 un ferme.

L'enfance violée
Martine Nisse, psychothérapeute familiale, analyse dans le magazine Psychologies de juin 2007 les propos d'Isabelle Demongeot, un récit dur, violent, un cri de désespoir de petite fille qui explique comment son ex-entraîneur de tennis a abusé d'elle pendant 10 ans. Des propos qui ressemblent beaucoup à tous les témoignages d'enfants qui ont été victimes d'abus sexuels. La honte, les menaces de mort, le coma émotionnel, l'impression d'être coupé en deux, de ne plus être soi même. La dissociation est un processus de protection, que met en place le psychisme pour survivre, pour ne plus ressentir la souffrance. Mais autant, certains enfants manifestent des signes : sautes d'humeur, dépression, voire tentative de suicide, la petite sportive était habituée à faire d'immenses sacrifices et prête à supporter n'importe quelle souffrance pour gagner, être la meilleure. Les enfants abusés deviennent souvent des adultes qui donnent le change, ils se marient, ont des enfants, mais un nouveau choc (décès, maladie, rupture, accouchement) fait parfois que la blessure se rouvre et que tout revienne en mémoire.
Lire ici sur le site : http://www.sosfemmes.com/violences/viol_consequences.htm

Excision : sexe et tradition
Selon David Elia, gynécologue et rédacteur en chef de Genesis (mai 2007), en France, 60.000 femmes et jeunes filles ont été excisées ou menacées de l'être. Ce sont essentiellement des familles en provenance du Sénégal, du Mali, de Côte d'Ivoire et de Mauritanie. L'excision n'est pas liée à la religion. Certes, pour certains musulmans, une femme non excisée est impure, mais le Coran ne donne aucune indication en la matière et la plupart des pays musulmans n'excisent pas les femmes. Cette pratique repose souvent sur des croyances : cela permettrait de préserver la virginité de la jeune fille, que la non ablation du clitoris pourrait gêner les relations sexuelles, qu'il pourrait ou qu'il s'agit d'un passage obligé pour la fécondité, ou encore qu'il s'agit d'un dard pouvant blesser l'homme ou le nouveau né !!! Beaucoup de familles pensent qu'il s'agit là d'un rituel de passage à l’adolescence et d’une étape incontournable. Résultat : 90 % des maliennes sont excisées. Souvent, attaquer cette pratique de front (dire que c'est un geste intolérable, évoquer la barbarie, ou invoquer les droits des femmes) est au mieux inefficace, au pire choquant pour les africains, considéré comme un interventionnisme et moralisme occidental très mal venu. Cette attitude ne peut conduire qu'à intensifier le phénomène et le faire entrer dans une clandestinité encore plus dangereuse. En revanche, informer doucement et sans répression, invoquer les conséquences médicales tragiques, les risques d’infection d’hémorragies, de contamination du tétanos, l’incontinence urinaire, les risques obstétricaux, est efficace. Ceux qui mènent croisade au Mali se sont lancés dans une campagne de sensibilisation de santé au féminin qui commence à avoir des effets et aurait permis de diminuer 5 % du phénomène en 5 ans.
Voir ici aussi : http://perso.orange.fr/..associationgams/pages/presgams.html

Le lourd défi du suivi des délinquants sexuels
Selon Le Figaro du 16 juin 2007, l'obligation de soins faite au condamné pour un crime ou un délit était marginale jusqu'à présent mais pourrait devenir quasi-systématique. Dès juillet, le Parlement devrait examiner plusieurs dispositions sur le suivi socio-judiciaire, dans le cadre du projet de loi renforçant la lutte contre la récidive des mineurs et des majeurs. La possibilité existe depuis 1998 mais n'est que rarement utilisée ce qui s'explique par "le manque de médecins coordonnateurs censés organiser cette obligation de soins." Le suivi socio-judiciaire deviendra automatique en cas de condamnation. Le juge pourra toujours décider de ne pas appliquer cette disposition mais devra justifier sa décision, et sera alors responsable en cas de récidive. Un délinquant sexuel ne pourra donc plus bénéficier d'une remise de peine ni d'une libération conditionnelle s'il refuse le traitement proposé. Le criminel sexuel non visé par un tel suivi devra cependant être soumis à une expertise médicale au moment de sa libération. Si le psychiatre le juge nécessaire il pourra ensuite faire l'objet d'une injonction de soins. La question qui se pose est de savoir si ce dispositif sera adossé à des moyens suffisants car depuis des années déjà magistrats et psychiatres dénoncent l'impossibilité d'appliquer le suivi socio-judiciaire à cause de la pénurie de personnel et de structures. De plus, "si l'enjeu est de faire porter une responsabilité encore plus lourde sur les juges sans renforcer les effectifs psychiatriques, cela présente un intérêt limité."

 

31 mai 2007

Quoi de neuf sur le site
 
Publication d'une nouvelle page à la rubrique points de vue : Les yeux de Kaa (prostitution, chiffres, presse, info, intox : comment s'y retrouver ?)
 Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
300. La seule issue était le suicide. Et, pourtant, ce n'est pas Linsay qui a été violée ...
301. Je me sens coupable de sa mort. C. a été la victime de cet homme violent.
302. Les trois histoires qui ont détruit ma vie. Françoise témoigne.
303. Je porte un secret qui me ronge. Sunnyheart a été abusée par ses frères, mais ...
304. Je suis un rayon de soleil ... mais, derrière ce soleil, il y a beaucoup de nuages. Talie cherche de l'aide.

Les bonnes pages
 BOUSSUGE Agnès et THIEBAUT Elise. - J'appelle pas ça de l'amour, La violence dans les relations amoureuses, Syros, collection " Femmes ", 2007, 128 pages, 7,5 euros. Les auteurs estiment que les violences dans les relations amoureuses sont encore souvent assimilées à la passion amoureuse. Elles sont parfois banalisées, voire encouragées par des stéréotypes sexistes, qui restent présents dans notre société, et particulièrement dans certains médias. Ainsi, dès l'adolescence, un grand nombre de jeunes filles font l'expérience de la violence dans leurs premières histoires avec les garçons. Puis, dans les couples, dans les familles, la violence gâche la vie de centaines de milliers de personnes dans notre pays. Comment identifier ces processus, y échapper ou y remédier ? Comment apprendre à aimer et régler les conflits, à exprimer ses désirs librement et en se respectant mutuellement ? C'est l'un des buts que se propose cet ouvrage, grâce à des témoignages, des entretiens et un solide dossier documentaire.

Après les Monologues du vagin, Eve Ensler dialogue avec son ventre
Sa première pièce les Monologues du vagin a fait le tour du monde et a réconcilié des millions de femmes avec leur sexe. Mais, nous dit Elle le 14 mai 2007, Eve Ensler n'en avait pas fini avec son anatomie. Elle s'attaque désormais à la dictature des apparences des régimes et de la gym. Depuis les Monologues du vagin, elle est devenue la figure de proue d'un nouveau féminisme. Traduit en 35 langues, jouée dans 76 pays, la pièce continue son tour du monde pour lutter contre les violences faites aux femmes sous la bannière de son mouvement V-Day. L'association dont elle est la directrice artistique bénévole a récolté plus de 45 millions de dollars en une petite dizaine d'années. Jamais elle n'aurait cru qu'une conversation sur la ménopause avec une amie (le point de départ des Monologues) donnerait naissance à un tel mouvement. Depuis elle a relevé un peu sa tête pour s'arrêter au niveau du nombril : elle en a fait une nouvelle pièce sur la dictature de la beauté qui fait de la femme son propre tyran. Des extraits de son journal intime et les témoignages de femmes dont elle s'est inspirée pour inventer les personnages s'entremèlent. Un manifeste pour l'imperfection plus personnel que les Monologues, mais aussi moins coup de poing. "Je pensais en avoir fini avec le corps de la femme, dit-elle, je voulais tourner la page, mais je me suis retrouvée nez à nez avec mon ventre et j'ai voulu le dompter, l'affiner, je passais mon temps à faire des régimes et des heures à la salle de gym. Moi, la féministe radicale, j'étais devenue obsédée par mon ventre. Alors j'ai commencé à dialoguer avec lui et j'ai noirci des pages entières. Mon ventre est devenu le centre chaotique de mon univers. J'ai fini par interroger les femmes que je croisais : aimez vous votre corps ? Je me suis rendu compte que toutes avaient une partie d'elles qu'elles voulaient changer. Finalement, les femmes sont de plus en plus dépossédées de leur corps".
SOS Femmes Accueil a été à deux reprises lauréates du V-Day France, voir http://www.sosfemmes.com/infos/infos_archive14_vday2003.htm et http://www.sosfemmes.com/infos/infos_archive21_vday2004.htm

Un monde de violences faites aux femmes selon Amnesty International
Une femme sur trois dans le monde subira des violences au cours de sa vie, 70 % des personnes tuées dans des conflits sont des femmes, et des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles sont victimes de viols depuis le début de la crise du Darfour. Dans son rapport 2007, Amnesty International dénonce toutes les violences, domestiques, policières ou militaires que subissent les femmes dans un monde de plus en plus en proie à la peur. Devant la torture et le terrorisme, la peine de mort et la justice internationale, thèmes de campagne traditionnels de l'association, ce sont les violences subies par les femmes dans le monde qui, cette année, font la une du rapport d'Amnesty International. Quelques chiffres en témoignent avec éloquence : une femme sur trois subira des violences de son compagnon au cours de sa vie, 50 % des femmes qui ont trouvé la mort par homicide ont été victimes de leur compagnon (ou ancien compagnon) ; la majorité des millions de victimes de la traite d'êtres humains sont des femmes ; 70 % des personnes qui ont été tuées dans des conflits étaient des non-combattants, pour la plupart des femmes ou des enfants. Dans ce tableau mondial, les militantes de la liberté paient un tribut sévère, arrêtées en Iran pour avoir réclamé l'égalité des sexes, assassinées en Afghanistan pour avoir défendu l'éducation des filles. Ici, en Arabie ou en Iran, les femmes sont obligées de porter le voile, là, en Turquie ou en France, la loi le leur interdit. Au Darfour, cette "blessure ouverte qui ensanglante la conscience du monde", parmi les plus de deux millions de personnes déplacées, des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles ont été victimes de viols et d'autres formes de violence sexuelle. Même en France, la situation est dramatique, s'émeut Amnesty, qui cite les chiffres officiels : en moyenne, une femme meurt tous les quatre jours des suites de brutalités que lui inflige son conjoint ; près d'une femme sur dix pâtit de violences sexuelles, tandis que d'autres formes de violences liées au genre persistent, notamment sous la forme du mariage forcé, de la traite des femmes ou de la prostitution.

Les nouveaux "enfants interdits"
L'état civil refuse toute filiation maternelle aux femmes ayant recours à des mères porteuses. Selon Libération du 10 mai 2007, chaque année, 300 à 400 couples français ont recours à la gestation pour autrui : l'enfant à naître est porté par une autre femme que la mère. Une pratique interdite en France, mais légale dans de nombreux pays, dont le Canada, certains états des Etats-Unis, ou encore l'Angleterre, Israël et la Grèce. Quand ces parents reviennent en France, ils ne parviennent pas à faire transcrire les actes de naissance délivrés à l'étranger sur leur livret de famille. Punition civile : la France interdit ainsi la reconnaissance de la filiation de la mère (celle que l'on nomme parfois "la mère d'intention", pour la distinguer de "la mère de naissance"). C'est ce qui est d'arrivé à un couple qui vient d'être débouté par le tribunal de grande instance de Lille (Nord). "Il n'y a pas si longtemps, c'était l'enfant adultérin qu'on ne voulait pas voir, puisqu'il était le fruit de ce qui constituait à l'époque un scandale", rappelle dans un commentaire de cette récente décision de justice à paraître aujourd'hui dans le Dalloz, le professeur de droit à Lille 2 Xavier Labbée. Casse-tête des parents et des juristes : comment faire reconnaître la filiation maternelle de ces enfants nés d'une gestation pour autrui, les nouveaux "enfants interdits"?

Un test de dépistage précoce du sexe ne sera pas autorisé en France
Selon Le Monde du 23 mai 2007, les responsables de l'Agence de biomédecine ont indiqué que la France n'autoriserait pas la pratique, sur son sol, d'un test de dépistage génétique permettant de connaître le sexe d'un enfant à naître dès la sixième semaine de grossesse. Pour autant, cette institution précise que rien ne sera fait pour interdire aux personnes qui le souhaiteraient d'avoir accès, via Internet, à cette méthode qui vient d'être commercialisée en Grande-Bretagne par la société américaine DNA Worlwide. En pratique, il suffit d'adresser à cette société une goutte de sang, prélevée au bout d'un doigt de la femme enceinte et fixée sur un papier buvard, pour connaître, en moins d'une semaine, le sexe de l'enfant qu'elle porte. Baptisée "Pink or Blue" ("rose ou bleu"), cette méthode est facturée 278 euros pour une réponse en six jours et 350 euros pour une réponse en quatre jours. DNA Worldwide assure que sa méthode est fiable à 99 % et s'engage à rembourser les futurs parents en cas d'erreur. Aux Etats-Unis, où elle est commercialisée depuis deux ans, elle n'est pas considérée comme un diagnostic médical. "Ce procédé se fonde sur une découverte faite il y a dix ans - et brevetée - par le professeur Dennis Lo, qui travaillait alors à l'université britannique d'Oxford, explique Jean-Marc Costa, biologiste et directeur adjoint du laboratoire Pasteur-Cerba (Cergy), l'un des meilleurs spécialistes français dans le domaine du diagnostic prénatal. Elle consiste à rechercher la présence dans le sang d'un ADN foetal caractéristique du chromosome Y. Si cet ADN est présent, il signe le sexe masculin. Dans le cas contraire, par défaut, on conclut au sexe féminin. Cette société se refuse à communiquer à la communauté scientifique les caractéristiques techniques de sa méthode. Je ne comprends pas comment elle peut parvenir aux résultats qu'elle annonce à partir d'un aussi faible volume de sang." En Chine et en Inde, il naît respectivement entre 117 et 111 garçons pour 100 filles. Avortements sélectifs, infanticides et manque de soins apportés aux filles ont conduit à un déficit de 90 millions de femmes en Asie. En France, le sexe ratio s'établit à la naissance à 105,3 garçons pour 100 filles, ce qui correspond à la constante biologique humaine. "L'analyse des données de recensement, indique Laurent Toulemon (INED), ne met pas en évidence d'avortements liés au sexe. Les fratries de deux enfants comprennent souvent un garçon et une fille."

Baisse des prix des médicaments anti-sida
Selon Le Monde du 10 mai 2007, l'ancien président américain Bill Clinton a annoncé qu'il était parvenu à un accord avec plusieurs firmes pharmaceutiques pour une réduction du prix des médicaments antisida nouvelle génération dans 66 pays en développement. 16 médicaments antirétroviraux sont concernés par cet accord. Le prix des antirétroviraux de seconde ligne sera ainsi réduit de 25 % dans les pays à bas revenus concernés, et de 50 % dans les pays à revenus moyens comme la Thaïlande ou le Brésil. Cette avancée a été rendue possible grâce à l'accord négocié par la Fondation Clinton avec les fabricants de traitements génériques Cipla et Matrix. C'est pour les pays à revenus intermédiaires que la baisse de prix sera la plus intéressante mais, dans ces pays, le droit des brevets s'applique. Pour que les génériques à bas prix puissent y être distribués, les gouvernements devront émettre des licences obligatoires, qui "cassent" les brevets en vigueur. La Thaïlande a laissé entendre hier qu'elle pourrait le faire. Le Brésil pourrait suivre. Les laboratoires protestent, et citent un communiqué de Merck. Le laboratoire estime en effet que "l'utilisation des licences obligatoires est une mesure d'une très grande gravité qui doit rester de dernier recours." Bill Clinton, a déclaré : "Je crois en la propriété intellectuelle, mais cela ne doit pas nous empêcher de fournir des médicaments essentiels et sauvant des vies à ceux qui en ont besoin." La Fondation Clinton devrait acquérir dès le mois de juillet ces médicaments grâce aux fonds d'Unitaid.

Colombie : les murs de la honte
La Colombie pense avoir trouvé la solution contre la pédophilie. Depuis début mai, les autorités de la capitale, Bogota, affichent partout dans les rues le portrait des violeurs condamnés, rapporte Elle du 21 mai 2007. Vingt murs de l'infamie de 10m2 et une quarantaine de photos des agresseurs a été placardée sur les grandes avenues. Une mesure censée protéger l'enfance, alors que 17.000 mineurs auraient subi des violences sexuelles l'an dernier à Bogota et que 60 % des viols, commis par un père ou un beau père ne seraient pas dénoncés. Mais cette mesure radicale fait évidemment polémique. Certains jugent que l'exposition des coupables à la vindicte populaire ne pourra pas endiguer le fléau et risque de multiplier les lynchages. Selon eux, seule une réforme de la justice dans un pays où plus de 9 crimes sur 10 restent impunis permettrait de lutter contre la pédophilie. Des violeurs en prison ont commencé une grève de la faim qui a laissé leurs compatriotes de marbre, leurs photos apparaîtront également au dos des factures de gaz et d'electricité.

Miss Amérique 2007 sert d'appât pour arrêter des prédateurs sexuels
Lauren Nelson, élue Miss Amérique 2007, âgée de 20 ans, a collaboré avec la police de New York pour confondre des prédateurs sexuels amateurs de jeunes filles mineures, selon l'AFP le 27 avril 2007. Nelson se présentait comme une fille de 13/14 ans dans une discussion en ligne sur internet avec des photos d'elle quand elle était adolescente. Suite à des discussions avec elle, 4 hommes se sont présentés à un rendez vous où la police les attendait. Sept autres hommes ont eu des conversations sexuellement explicites avec la personne croyant être une adolescente. Les 11 hommes ont été inculpés pour avoir tenu des propos indécents et, dans le cas où ils seraient reconnus coupables, ils risquent jusqu'à quatre ans de prison. Selon l'organisation du concours, Nelson s'est impliquée dans le combat contre les prédateurs sexuels par ce qu'elle-même et deux de ses amies avaient été contactées par des pervers à l'âge de 13 ans.

 

30 avril 2007

Quoi de neuf sur le site
 Merci à Madeleine Peyroux !
 
Mise en ligne d'une affichette à imprimer sur la page d'accueil, pdf, 265 Ko
 
Mise à jour de la page violences : les chiffres à la rubrique violences conjugales (intégration de l'enquête Seine Saint-Denis)
 Les nouveaux témoignages retenus ce mois :

293. Jamais je n'aurais imaginé ce qu'il avait manigancé. Nic cherche une issue après des années d'humiliation.
294. Ma mère a été gravement frappée par son compagnon. Djennie demande des conseils puis donne de (bonnes) nouvelles.
295. Sandrine n'est plus là. La soeur de Sylvie a été tuée par le compagnon qu'elle quittait.
296. J'ai presque étranglé ma compagne. Christophe demande de l'aide.
297. Son visage ne me revient pas. Jeanne a été violée enfant puis elle a souffert d'amnésie traumatique jusquà ce que ...
299. Je souhaite qu'il la frappe. L'ancien conjoint violent de Patricia a une nouvelle compagne.

Garde alternée : partage possible des allocations familiales
A partir du 1er mai 2007, les allocations familiales peuvent être partagées entre les parents divorcés ou séparés, en cas de garde alternée de leurs enfants. Chaque parent reçoit la moitié des allocations familiales versées pour chaque enfant vivant en résidence alternée. C’est ce qu’indique un décret publié au Journal officiel du samedi 14 avril 2007.
Ce partage est établi soit par demande conjointe des parents auprès de la Caisse d’allocations familiales (CAF), soit en cas de désaccord sur la désignation de l’allocataire. Cependant, il n’y a pas de partage des allocations lorsque les parents désignent un seul bénéficiaire. C’est la loi de financement de la sécurité sociale pour 2007 qui a prévu ce nouveau dispositif.

http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANS0721467D

Accord européen sur le harcèlement et la violence au travail
Selon Le Monde du 26 avril 2007, les partenaires sociaux européens ont conclu jeudi 26 avril, à l'issue d'une négociation de dix mois, un accord cadre sur le harcèlement au travail, qui vise à prévenir les brimades, la violence et le harcèlement sexuel dans le contexte professionnel.
A l'instar des autres accords interprofessionnels négociés au niveau de l'UE (télétravail, gestion du stress), l'accord doit maintenant être mis en oeuvre par les partenaires sociaux nationaux dans tous les Etats membres. L'accord institue une procédure à suivre en cas de problème de harcèlement, qui impose une discrétion vis-à-vis des tiers et prévoit des sanctions allant jusqu'au renvoi. Selon des données de la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail, un travailleur sur cinq déclare avoir été exposé à des brimades et/ou à du harcèlement au cours des 12 derniers mois.

Les règles du congé de maternité sont assouplies
Les futures mamans peuvent désormais prendre leur congé de maternité plus librement. Finies les 6 semaines avant et les 10 semaines après la naissance. Ce mécanisme rigide est remplacé par un "panier"de 16 semaines "que la mère peut prendre comme elle le souhaite". Enfin, presque. Car le Plan petite enfance du 7 novembre 2006, à l’origine de cet assouplissement, prévoit également "une durée incompressible de 3 semaines avant la naissance". Pour reporter son départ en congé, la future mère devra désormais se munir d’un avis favorable du médecin "attestant que son état de santé lui permet de prolonger son activité avant la naissance pour prolonger d’autant le congé maternité après l’accouchement", précise le ministère de la Santé.

Les prostituées à Lyon risquent d'être délogées à nouveau
Selon Le Monde du 9 avril 2007, aujourd'hui il se trouve environ 150 prostituées sur le cours Charlemagne, derrière le quartier Perrache, à Lyon. En 2002, elles avaient dû quitter les quais du centre-ville à la suite des lois Sarkozy sur le " racolage passif ". Elles ont été délogées encore en octobre 2006 par la mairie et ont fini sur le cours Charlemagne, où on va créer un nouveau quartier. Imaginée par la crème des architectes, "ce sera la ville de demain, généreuse, rayonnante, belle, agréable… ", selon le maire de Lyon, Gérard Collomb. Début avril, plusieurs véhicules ont été verbalisés pour stationnement abusif, d'autre ont été conduits à la fourrière. Premier adjoint de la Ville de Lyon, Jean-Louis Touraine, explique : "Dès le mois de juin, elles vont devoir réduire leur présence." Carine Maradan est éducatrice sociale à l'Amicale du Nid, une association venant en aide aux prostituées. Selon elle, "l'incertitude et l'insécurité sont devenues le quotidien des filles. Elles se sentent perdues."
[Pour information, Cf. cette page du site, si en droit français la prostitution n'est pas interdite et peut s'exercer librement, les autorités de police générale (donc le maire) peuvent, au titre de la circulation, réglementer les allées et venues professionnelles des prostitué(e)s sur la voie publique sans que la réglementation ne puisse aboutir à une interdiction générale et absolue.]

Education à la sexualité en milieu scolaire : les principes applicables
Selon Félicia Narboni, du Bureau de l’action sanitaire et sociale et de la prévention de la Direction générale de l’enseignement scolaire, les principes théoriques, réglementaires et éthiques qui doivent guider l’éducation à la sexualité du primaire au secondaire devraient essayer de relier différents thèmes (puberté et éveil à la sexualité, identités sexuelles et stéréotypes, contraception, prévention des IST et du sida…) dans une approche positive et globale de la personne. Il y a une dizaine d’années, les questions de sexualité étaient abordées soit sous l’angle de la pathologie, soit sous celui de la prévention, avec l’idée sous-jacente d’un danger, d’un risque du rapport sexuel. Désormais, devrait être privilégié le domaine relationnel et social, c’est-à-dire l’apprentissage de la relation à l’autre. L’autre n’est pas un objet mais un sujet. Il s’agit d’apprendre à le respecter dans sa dignité et dans son consentement. C’est dans cet apprentissage là que l’école peut légitimement intervenir. L’éducation à la sexualité en milieu scolaire, prodiguée dans le cadre de la circulaire du 27 février 2003, précise que "trois séances d’information et d’éducation à la sexualité doivent au minimum être organisées dans le courant de l’année scolaire" et dispensées par groupe d’âge homogène de l’école primaire au lycée. La charge horaire dévolue à ces trois séances dépend des contenus que l’établissement aura décidé de lui donner. Ces trois séances viennent compléter les cours de SVT dont l’approche, même si elle peut être relationnelle, est scientifique, biologique ou anatomique. Le décret du 9 septembre 2005 a inscrit le CESC3 dans le pilotage de chaque établissement scolaire du second degré. Le CESC définit un programme d’éducation à la sexualité et de prévention des conduites à risque. Ce programme est le fruit d’une concertation des équipes éducatives, il s’inscrit dans un projet d’établissement. Pour élaborer son programme, le CESC établit un diagnostic : y a-t-il des violences entre garçons et filles dans l’établissement ? Existe-il des grossesses adolescentes non désirées et précoces ? Y a-t-il des demandes de contraception d’urgence à l’infirmerie ? Ces différentes données permettent de faire un état des lieux aidant à la mise en place d’actions appropriées.... http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/pour_vous/temoignages/en_pratique/

Les troubles de l'identité sexuelle
Selon le Journal International de Médecine du 5 avril 2007, chez la plupart des individus, le sentiment d’être un homme ou une femme est en concordance avec les caractères sexuels externes. Chez un petit groupe toutefois, il n’y a pas d’adéquation entre ce sentiment et le sexe physique. Le degré d’incongruence et la manière dont celle-ci se manifeste sont très variables. La forme la plus extrême est entre autres caractérisée par la recherche d’une adaptation du sexe. Dans la notion de troubles de l’identité sexuelle, on distingue quatre concepts : l’identité sexuelle, soit le fait de se savoir et de se sentir homme ou femme ; le comportement lié au sexe, soit le comportement qui est attribué de manière prépondérante à l’un des deux sexes, à une époque ou dans une société données ; le sexe physique, qui présente divers aspects : chromosomes, glandes sexuelles, hormones, appareil génital interne et appareil génital externe. Dans le contexte présent, lorsque nous parlons de sexe biologique, nous faisons essentiellement référence au sexe génital. En effet, l’attribution du sexe à la naissance a pratiquement toujours lieu sur la base du sexe génital externe ; l’orientation sexuelle est le fait de se sentir sexuellement attiré soit vers les hommes soit vers les femmes. Depuis l’introduction du DSM-IV, on utilise le terme "trouble de l’identité sexuelle". Dans les précédentes versions – on parlait de "transsexualité". La littérature anglosaxonne utilise encore régulièrement le terme "transsexualisme". Ces dernières années, la classification DSM des troubles de l’identité sexuelle a suscité de plus en plus de critiques. Actuellement, les troubles de l’identité sexuelle sont considérés comme un spectre à l’intérieur duquel il existe des variantes extrêmes et des variantes moins extrêmes. Cependant, la classification DSM fait peu de place aux variantes moins sévères. Quoi qu’il en soit, le trouble de l’identité sexuelle est très rare. Les chiffres avancés par les études épidémiologiques varient fortement en fonction de la période considérée et du pays où ces études ont été conduites. Toutefois, le taux de prévalence est de l’ordre de 1/10 000 à 1/100 000.

La loi autorisant l'avortement entre en vigueur au Portugal
Selon Le Nouvel Observateur du 10 avril 2007, le président portugais Anibal Cavaco Silva a promulgué la loi dépénalisant l'avortement jusqu'à la dixième semaine de grossesse a annoncé mardi 10 avril, son cabinet. Elle a été adoptée par référendum par 59% des électeurs le 11 février. Le parlement portugais, à majorité socialiste, a approuvé la loi, le 8 mars, lors de la Journée internationale de la femme. Elle autorise l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à dix semaines dans un établissement de santé légalement autorisé. Le président, de centre droit, qui regrette l'absence d'un "consensus politique plus large et des solutions plus claires" dans ce dossier. Il demande au parlement de veiller "à assurer un équilibre raisonnable entre les différents intérêts en présence".Le texte était soutenu par les députés socialistes, communistes, les Verts, le Bloc de gauche (BE, extrême gauche) et par 21 députés du Parti social démocrate (PSD, centre droit), divisé sur la question. Le CDS-PP (droite) s'était opposé au projet et avait sollicité le veto du président. Après l'entrée en vigueur de la loi, le président s'est prononcé pour "une évaluation" de l'application de la loi" dans des "délais raisonnables". Il demande également de " vérifier si dans la pratique cette loi contribue réellement à la baisse non seulement des avortements clandestins mais aussi de l'avortement en général".

La coalition des frères Kaczynski est mise en échec sur la question de l'avortement
Le président de la Chambre des députés polonaise, l'ultraconservateur Marek Jurek, a présenté sa démission, vendredi 13 avril, après que les députés ont rejeté les propositions d'amendement à la Constitution déposées par la coalition au pouvoir afin de renforcer la protection de la vie prénatale. Promoteur actif d'un durcissement de la législation anti-avortement et de l'inscription de la protection de la vie "dès la conception", M. Jurek, l'un des piliers du régime des frères Kaczynski, a reconnu sa "responsabilité personnelle" et indiqué qu'il présentera sa démission "lors de la prochaine session parlementaire". Les cinq propositions d'amendement, présentées par la droite conservatrice (Droit et Justice, PiS) et par la Ligue des familles polonaises (LPR), parti d'extrême droite ultracatholique membre de la coalition gouvernementale, ont essuyé cinq rejets successifs, faute d'atteindre la majorité des deux tiers exigée pour amender la Constitution. Il s'en est pourtant fallu de peu. Lors du cinquième et dernier vote, les partisans de l'interdiction absolue de l'avortement ont frisé la victoire, à 27 sièges près. Ils ont réuni 269 voix quand 296 étaient nécessaires. La démission de M. Jurek, qui vient lui-même des milieux ultracatholiques, fait suite à une promesse faite huit semaines plus tôt. Fin février, Jaroslaw Kaczynski, premier ministre et chef de file du PiS, lui avait donné son accord pour engager une bataille politique sur le terrain glissant de la protection de la vie "dès la conception", à condition qu'il assume la responsabilité d'un éventuel échec. M. Kaczynski avait parfaitement conscience que le débat divisait foncièrement la société comme la scène politique. Le rejet des cinq propositions d'amendement sonne aussi une défaite personnelle pour M. Kaczynski, dont l'autorité ressort minée du conflit.

Les filles sacrifiées d'Asie
En raison des avortements sélectifs, des infanticides et du manque de soins apporté aux filles, il manquerait 90 millions de femmes en Asie, selon la démographe Isabelle Attané citée par Le Monde du 9 mars 2007. "La Chine interdit d'identifier le sexe du fœtus lors de l'échographie mais il suffit d'un signe du médecin pour savoir qu'il s'agit d'un garçon ou d'une fille". Le résultat : en 2000, dans les provinces chinoises du Jiangxit et du Guangdong le nombre de garçons avait atteint 138 pour 100 filles. Il s'agit aussi beaucoup du Bangladesh, du Pakistan et de l'Inde, où la tradition de la dot pour le mariage porte malheur aux filles, qui sont souvent victimes de négligences dans la famille.

Le gouvernement d'Erythrée interdit l'excision
L'excision concerne environ 90% des femmes en Erythrée, des chrétiennes et des musulmanes. "L'excision met gravement en danger la santé des femmes, cause une souffrance énorme, en plus de menacer leur vie," dit le ministère de l'Information selon Le Figaro du 6 avril 2007. Depuis le 31 mars, toute personne qui demandera une excision, participera ou la favorisera sera, selon la nouvelle loi, passible d'une amende et de prison. Il s'agit d'une importante avancée dans la lutte contre cette pratique répandue et très dangereuse.

Un village interdit aux hommes
Parce qu'elles n'en pouvaient plus de subir viols et humiliations, ces femmes Samburus ont fui leur tribu et construit leur propre village. Un endroit unique au monde où elles vivent libres, prospères et sans hommes, ce qui fait enrager les mâles délaissés aux alentours, rapporte Marie Claire de mai 2007. Sur ce territoire au Nord du Kenya, la pancarte indiquant "village culturel" a été effacée et porte des impacts de pierre et de pointes de lance. Margaret Ejejo, éclate de rire : "ce sont les hommes d'ici qui ont fait ça. Ils sont jaloux de notre succès. Nous sommes heureuses et indépendantes, ils n'aiment pas ça." Quarante-huit femmes et 31 enfants vivent là à Umoja, un village entretenu avec amour et protégé par une barrière d'épineux. Sans aucun homme adulte. En 1990, quelques femmes violées, ostracisées ou maltraitées par leur mari, ont établi une zone de libre de tout mâle à Umoja (unité en swahili). Beaucoup d'hommes ont alors raillé les rebelles, persuadés qu'elles échoueraient ou se feraient "dévorer par les lions." Mais le village est aujourd'hui florissant : on y trouve une boutique, une école, un dispensaire, un terrain de camping et de beaux troupeaux de vaches et de chèvres. Margaret a débarqué sa file sur le bras il y a 4 ans, la plus jeune des 4 épouses, son mari la battait, la forçait à coucher avec lui et l'assommait de tâches domestiques, elle s'est enfuie. Elle appartient commes les autres femmes du village à la tribu des Samburus, guerriers polygames proches des célèbres masais. Farouchement indépendantes, les femmes d'Umoja gagnent de l'argent en fabriquant des bijoux, en exploitant un terrain de camping pour les touristes et les visiteurs et en dansant pour les visiteurs de Samburur Safari Park proche du village. La clé de leur succès, c'est la gestion financière. nous ne gaspillons pas notre argent, nous partageons une petite somme pour la nourriture, pour les produits de première nécessité, puis nous économisons le reste que nous investissons dans le bétail, la santé ou l'éducation de nos enfants.

 

29 mars 2007

Quoi de neuf sur le site
 
Mise à jour de la page le centre d'hébergement à la rubrique tout sur SOS Femmes Accueil, mars 2007
 Mise en ligne du projet d'établissement du CHRS SOS Femmes Accueil, rubrique tout sur SOS Femmes Accueil
 Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
284. J'ai été violé enfant. Longtemps atteint d'amnésie traumatique, E. vient de se souvenir de son viol en thérapie.
285. J'ai des réactions violentes. L. perd sa compagne pour la deuxième fois : il voudrait changer.
287. Il n'a jamais mis ses menaces à exécution. Sandra s'est finalement libérée de l'homme qui la faisait souffri
r.
288. Je recherche les témoignages d'épouses de transexuelles.Transexuelle, Laurence explique sa recherche dans son témoignage.
289. Je n'arrive pas à en parler. Elodie a été victime d'un viol en réunion.
290. Porter plainte 3 ans après. Sandrine, qui divorce, veut porter plainte pour les violences subies.
291. Divorce pour faute ? Joce s'interroge sur la meilleure conduite.
292. J'ai été manipulée par cet homme. I. est entrée en résistance ! et est rentrée dans ses droits.

Les bonnes pages
 Le Mouvement Français pour le Planning familial célèbre ses cinquante ans. Pour cet anniversaire, des historiennes, des politologues, des sociologues se sont retrouvés le 8 mars 2006 lors d'un colloque, pour explorer diverses facettes du passé du Planning : son féminisme, son rapport au politique, à la laïcité, ses soutiens dans les milieux culturels. A l'appui de cette histoire contemporaine sont venus des témoignages de Pierre Simon, Simone Iff, Danielle Gaudry et Françoise Laurant, acteurs majeurs du mouvement, sollicités lors du séminaire tenu au Centre d'histoire de Sciences Po, à l'initiative d'Archives du féminisme. En 1956, en plein "baby boom", une poignée de femmes créaient la Maternité heureuse, avec l'espoir d'une révision de la loi " scélérate " de 1920 qui réprimait la contraception et le militantisme néo-malthusien. L'avortement, sévèrement puni, était pratiqué illégalement et dans les pires conditions. De la sexualité, on ne parlait pas. Sujet tabou. Dès le début des années 1960, la Maternité heureuse, transformée en Planning familial, formait un Collège des médecins, caution scientifique indispensable pour convaincre l'Ordre des médecins de la nécessité d'une évolution des pratiques et des lois. Des bénévoles, par milliers, se proposaient, se formaient pour accueillir le public. Plus qu'une simple association, un véritable mouvement se mettait en marche, pesant sur l'opinion publique, interpellant le législateur, aidant la France à sortir d'un ordre sexuel post-vichyste. Les combats d'hier sont aujourd'hui des libertés garanties par la loi, des "droits des femmes" qui sont aussi des progrès pour les hommes : la contraception (1967), l'avortement (1975), deux acquis fondamentaux qui doivent beaucoup à l'action du Planning familial.
Le planning familial : histoire et mémoire (1956-2006), de Christine Bard et Janine Mossuz-Lavau, Presses Universitaires Rennes, coll. Archives du féminisme, 209 pages, prix éditeur : 16 €.
 Le travail salarié des femmes s'est banalisé. Et pourtant le conflit "travail-famille" vécu davantage par les femmes que par les hommes, reste le point névralgique des politiques d'égalité. Au lieu de mettre le projecteur sur l'égalité, il s'agit ici de s'intéresser aux réalités subjectives et aux enjeux d'agencement des temps pour les individus, face aux stratégies globales définies pour l'emploi. En s'appuyant sur une interprétation de l'articulation des temps empruntée à Gurvitch, l'auteure convoque la liberté de l'acteur.
L'emploi du temps au féminin, Entre liberté et égalité
, Martine Buffier-Morel, L'Harmattan, coll. Logiques sociales, 212 pages, prix éditeur : 20,5  €.

Les femmes de plus en plus exposées à la pauvreté et à la précarité
Un rapport de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale cité par Libération le 21 février 2007 dresse un contat peu glorieux sur la condition des femmes en France : elles vivent plus souvent sous le seuil de pauvreté que les homme. Travailleuses pauvres, chefs de famille monoparentales, retraitées, les Françaises sont de plus en plus exposées à la précarité. C’est ce qui ressort d’un rapport de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, dont l’AFP a eu copie et qui sera rendu public officiellement début avril. On y apprend notamment que les femmes vivent plus souvent que les hommes sous le seuil de pauvreté en France. La majorité des allocataires de minima sociaux sont en effet des femmes, et le taux de pauvreté des plus de 75 ans est deux fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Le rapport dénonce en particulier la persistance des inégalités et la fragilité des femmes sur le marché du travail, masquées par l’essor du travail féminin depuis les années 1950. Cet essor s’est ralenti depuis une quinzaine d'années et un écart significatif demeure entre le taux d’emploi des hommes et celui des femmes. Par ailleurs, les emplois dont bénéficient les femmes sont souvent des emplois atypiques (temps partiels, précaires), et dans les secteurs dits "féminins", donc mal rémunérés et fragiles. Pour les "travailleuses pauvres", la tentation est forte de quitter le marché du travail à la venue des enfants. Le rapport rejoint le constat de nombre d’experts: le déficit de places en mode de garde collectif et la création du congé parental poussent les femmes en situation d’emploi précaire à abandonner leur travail. Cela conduit à l’apparition "de nouvelles inégalités", entre femmes cette fois, l’écart se creusant entre les "gagnantes" (bien insérées, disposant d’emploi stables et bien rémunérées) et les "perdantes" (travailleuses en temps partiel et bas salaires). Ces inégalités se déclinent dans l’emploi, l’accès aux mode de garde, les salaires et donc les retraites. Les femmes chefs de famille, dont le nombre augmente (23% d’augmentation entre 1990 et 1999) sont de plus en plus en situation de précarité. Leur taux de chômage est presque deux fois plus élevé que celui des mères en couple. Elles forment le gros bataillon des femmes à temps partiel subi. Cette précarité de l’emploi "conduit légitimement à craindre une nouvelle dégradation de la situation des femmes retraitées", dont le montant de retraite dans le secteur privé était en 2004 déjà inférieur de 38% à celui des hommes. Pour inciter les femmes à rester dans l’emploi, la Délégation recommande l’amélioration du système de garde des enfants et l’aménagement du congé parental. Rejoignant le rapport de la députée UMP Valérie Pécresse, elle souhaite que ce congé soit "plus flexible", fractionnable au-delà des trois ans de l’enfant pour éviter un retrait trop long du marché du travail, mieux partagé entre les deux parents et mieux rémunéré.

Alarmante violence sur les jeunes femmes
En Seine-Saint-Denis, une étude a été menée sur les 18-21 ans, rapporte Libération du 6 mars 2007. Une première. Les jeunes femmes sont particulièrement victimes de violences, l'espace public est sexiste et inégalitaire, les jeunes filles ne peuvent pas s'y déplacer librement et le cadre familial est particulièrement "dur" pour les filles. Les résultats, encore partiels, de l'enquête sur "les comportements sexistes et les violences envers les filles", réalisée en 2006 par le conseil général de Seine-Saint-Denis, sont alarmants. Cette étude quantitative, la première sur ce sujet en France, a été réalisée auprès de 1 600 jeunes femmes du département âgées de 18 à 21 ans. Spécialiste des violences faites aux femmes, Maryse Jaspard, responsable scientifique de cette enquête, se dit "étonnée par l'ampleur du phénomène". Pourtant, cette socio-démographe connaît bien le sujet. Chercheuse à l'Institut national d'études démographiques (Ined), elle a dirigé l'enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff) de 2000. Selon l'étude du conseil général de Seine-Saint-Denis, 23 % des enquêtées affirment avoir subi des violences physiques (bousculades, empoignades, gifles, coups, menaces avec arme) au moins une fois dans leur vie (à l'exception de la dernière année), 30 % au cours des douze derniers mois. Sur cette même période, seize filles ont déclaré avoir été l'objet d'une tentative de meurtre. Concernant les agressions sexuelles (mains baladeuses, avances, chantage sexuel, strip-tease imposé), les chiffres sont respectivement de 14 % et 5 %. Seize filles se disant également victimes de tentatives de viol, dix d'un viol. Théâtre de ces violences : le cadre familial pour les violences physiques. "On ne s'attendait pas à trouver avec une telle ampleur des taux de brutalité physique exercée par des membres de la famille sur des jeunes femmes majeures", commente Maryse Jaspard. Les pères sont responsables des violences les plus graves, suivis des beaux-pères, des mères puis des frères. Le harcèlement sexuel a plutôt pour cadre les "espaces publics". Selon Maryse Jaspard, "l'approche statistique confirme ainsi ce que dénoncent avec véhémence les mouvements sociaux de femmes : les deux tiers des jeunes filles enquêtées ont déclaré avoir subi du harcèlement sexuel ­ autre que verbal ­ alors qu'elles circulaient dans un lieu public". Les violences sexuelles (attouchements, tentatives de viol et viols) se déroulent plutôt dans le cadre familial et sont principalement perpétrées par des proches. L'université apparaît comme un "lieu protecteur". Les taux de violences physiques et sexuelles y sont divisés par deux par rapport à ceux des autres cadres de vie. Ces chiffres peuvent-ils s'expliquer par l'origine sociale ou géographique de ces familles ? A la question, Maryse Jaspard répond par la négative : "Il n'y a pas de liens significatifs entre les niveaux de violences subis et l'appartenance sociale."A contrario, il semble qu'il y en ait un avec le pays de naissance des filles et de leurs parents : "Les enquêtées de nationalité étrangère [14 % de l'échantillon, ndlr] ainsi que celles originaires des DOM [4 %] ont été davantage victimes de violences physiques et sexuelles au cours de leur vie que celles qui sont nées et ont grandi en métropole."Ces mauvais résultats pourraient s'expliquer en partie par une "libération de la parole", et par un abaissement du "seuil de tolérance des comportements sexistes". Pour Maryse Jaspard, le développement de "l'estime de soi" chez les filles pourrait susciter chez les hommes une volonté de contrôle accru sur les femmes, voire des violences.

Proxénétisme : des nouvelles du front
"Trente réseaux internationaux de prostitution et un seul français ont été démantelés en France en 2006", a annoncé hier Emile Lain, chef de l'Office central de répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) aux acteurs sociaux, policiers, gendarmes et magistrats réunis pour la première fois en France pour une journée consacrée à la lutte contre l'exploitation sexuelle, selon Libération du 14 mars 2007. Quatorze de ces filières venaient des pays de l'Est et des Balkans (dont six de Roumanie et trois de Bulgarie), onze d'Afrique, dont huit du Nigeria, trois d'Amérique du Sud, un de Thaïlande, un autre du Maghreb. Il impute la "baisse notable"du nombre de réseaux tombés (41 en 2005 et 47 en 2004) à l'"activité répressive" accrue des services contre ce phénomène. Par ailleurs, la loi de sécurité intérieure (LSI mars 2003) de Nicolas Sarkozy, qui punit le racolage, a poussé des filles hors des rues et des villes, les a rendues invisibles et a pu occulter des filières. Le chef de l'OCRTEH constate en effet que la "prostitution de voie publique s'est éloignée des grandes villes vers des zones suburbaines, des routes départementales et des zones boisées", et que la "prostitution s'est enterrée"dans les bars à hôtesses, salons de massages, studios ou squats. Cachées, ces filles publient des petites annonces, mettent des affichettes ou trouvent des clients par l'internet.

Premier bilan du service écoute 3919 ouvert le 14 mars 2007
Le service d'écoute des violences conjugales, le 3919, ouvert le 14 mars, a reçu près de 10.000 appels en dix jours. "Nous avons cinq à six fois plus d'appels que d'habitude, explique la responsable, Marie Bellanger. Environ 980 appels par jour. Si la demande continue comme ça, cela fera 62.400 appels en un an ! On s'attendait seulement à un doublement. Il y a peu d'appels parasites. Cela correspond bien à un vrai besoin. Plus de 70 % des appels proviennent directement de victimes. C'est énorme. Elles ont besoin de parler, d'être écoutées et d'avoir des informations. 45 % des appels qu'on reçoit sont très anxiogènes. Ce sont des petites voix à peine audibles. Ce matin, une femme a eu des sanglots pendant quarante-cinq minutes. Il faut désamorcer avant de pouvoir discuter normalement. La campagne nationale à la télévision touche des personnes très isolées, y compris à mobilité réduite. Que racontent-elles ? Elles font part, plus qu'avant, de violences psychologiques. Les hommes savent que c'est interdit de faire des bleus, alors ils ne laissent pas de traces. Ils leur tapent sur la tête, les réveillent, les privent de nourriture, leur coupent le téléphone, retirent les chéquiers : la liste est longue quand on veut faire du tort à quelqu'un sans le toucher. C'est une ambiance qui s'installe depuis quelques années et qui les place dans une position d'humiliation. Elles ne le voient pas forcément. Elles ont envie d'être à la hauteur, que leur couple tienne à cause des enfants, à cause de l'entourage, de la maison. Si elles échouent, elles se sentent culpabilisées. Elles ont peur des représailles. On les accompagne pour qu'elles retrouvent leur confiance et l'estime de soi."

Vierges à tout prix
Ce sont des filles de leur temps qui sont médecins, informaticiennes, policières. Mais, à l'heure du mariage, elles se retrouvent prises au piège des traditions de l'islam et se refont une virginité. Dans une clinique du bas des Champs-Elysées, à Paris, où l’hyménoplastie coûte 2.800 euros, ils constatent, cités par Le Nouvel Observateur du 15 mars 2007: "Ça se passe en France, en 2007. L'hymen, mystérieux, sacré, comme au Moyen Age." Sur internet, des centaines de femmes musulmanes parlent d'hymen, de ce que veut le Coran, et les maris, les familles. Partout, au Planning Familial, sur la ligne d'écoute de Fil Santé Jeunes, les professionnels s'inquiètent d'entendre les jeunes Maghrébines aussi préoccupées par leur virginité. Le Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français a sonné l'alarme à l'automne. Son président, Jacques Lansac, remarque : "Nous sommes confrontés à des demandes de certificat de virginité et de réparation d'hymen. Ce n'est pas massif. Mais on n'avait jamais vu ça avant. L'intégrisme progresse." Le chirurgien esthétique Marc Abécassis, opère deux de ces jeunes femmes chaque semaine dans une clinique parisienne et déclare : "Est-ce que ça me pose un problème de conscience ? Non, parce que je sais qu'une femme va pouvoir, grâce à moi, fonder un foyer". Stéphane Saint-Léger, gynécologue à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), déclare : "On accepte de refaire les seins des femmes pour qu'elles ressemblent aux bimbos des magazines. Pourquoi ne pas recoudre les hymens ? Il s'agit dans les deux cas d'une soumission à une idéologie, occidentale d'un côté, musulmane de l'autre. Les deux sont à mes yeux condamnables. La virginité, c'est le tabou suprême, dans les familles musulmanes comme dans le monde médical. On en parle peu, mais quelques gynécologues recousent gracieusement les hymens. Ils se débrouillent, font passer l'intervention pour un acte banal remboursé par la Sécurité sociale. C'est le prix à payer, disent-ils, pour que certaines filles maghrébines puissent vivre en paix."
Elles ont bataillé pour l'IVG, crié à l'amour libre, défendu les droits des femmes vent debout. Et embrassé leur cause jusque dans leur métier : elles sont devenues conseillères conjugales ou médecins pour le Mouvement français pour le Planning familial (MFPF). Aujourd'hui, ces militantes ont la gueule de bois. Partout elles entendent les mêmes énoncés : "J'ignore si je suis encore vierge". "J'ai fait du sport : je ne sais pas où j'en suis." Des paroles de jeunes filles soumises aux pressions culturelles d'un autre âge. Ni voilées ni croyantes, seulement issues de familles musulmanes pratiquantes. Si elles recourent au Planning, c'est pour obtenir un certificat de virginité, censé les protéger de tout contrôle intempestif. Celui de leur futur mari, imposé ou choisi. Celui des proches, tantes, belle-mère ou mère. Des inquisiteurs de petite vertu qui ne jurent que par l'hymen et le sang versé le soir des noces. Ce retour à l'icône virginale est un échec pour les féministes, inquiètes de la recrudescence des demandes depuis cinq ans. A Paris, elles se multiplient. A Avignon, le Planning en recense deux par semaine. A Lyon, les militantes ont pensé distribuer des certificats. Pour les banaliser. Elles ont renoncé par peur de desservir les filles. "C'est dur, grince Marie-Hélène Habib, infirmière. Mais on ne peut pas les renvoyer." En parler, c'est aussi les exposer, dit Emmanuelle Piet,docteur du 93 : "Nous sommes leur seul recours. Certaines peuvent essuyer des violences gravissimes, être enfermées, répudiées. Elles peuvent aussi en mourir."

Enquête sur le "contexte de la sexualité en France"
Les premiers résultats de l'enquête sur "le contexte de la sexualité en France" ont été rendus publics mardi 13 mars 2007, rapporte Le Monde du 13 mars 2007. Réalisée auprès de 12.364 femmes et hommes âgés de 18 à 69 ans, par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l'Institut national d'études démographique (INED) et l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), sous la responsabilité scientifique de Nathalie Bajos et Michel Bozon, cette enquête nationale est la troisième du genre depuis 1970. Cette enquête fait apparaître à la fois des transformations profondes – notamment chez les femmes dont la libération sexuelle se poursuit – et des permanences dans les représentations de la sexualité. En un demi-siècle, l'âge moyen du premier rapport sexuel est passé de 18,8 ans à 17,2 ans pour les garçons et de 20,6 ans à 17,6 ans pour les filles. Ce mouvement a débuté "dès les années 1960 avant même Mai 68 et la diffusion des moyens de contraception", notent les chercheurs. Puis l'âge du premier rapport sexuel s'est stabilisé dans les années 1980-1990, avec l'arrivée du sida, avant d'enregistrer une nouvelle tendance à la baisse depuis 2000. Les femmes font de moins en moins leur vie avec leur premier amour. Alors que pour 70 % de celles âgées de 60 à 69 ans (contre 33 % des hommes), leur premier partenaire est devenu leur conjoint, seules 20 % des 20-24 ans (6 % chez les hommes) ont choisi de vivre avec l'homme avec lequel elles ont eu leur premier rapport. Il faut dire que les femmes ont davantage de partenaires sexuels au cours de leur vie : en moyenne 4,4 en 2006 contre 3,3 en 1992 et 1,8 en 1970. Les hommes, eux, déclarent en moyenne 11,6 partenaires, un chiffre stable depuis plus de trois décennies. Quant aux tromperies, elles semblent plutôt marginales et davantage masculines. Seuls 2,8 % des femmes et 5,3 % des hommes vivant en couple depuis au moins un an déclarent avoir eu un autre partenaire sexuel que leur conjoint au cours de l'année écoulée. Depuis 1970, la fréquence de l'activité sexuelle a très peu évolué. Hommes et femmes disent avoir, en moyenne, 8,7 rapports sexuels par mois. Mais 16 % des femmes et 15 % des hommes en couple depuis plus d'un an n'ont eu aucun rapport sexuel pendant au moins trois mois consécutifs. En revanche, les femmes de plus de 50 ans sont désormais près de 90 % à déclarer une activité sexuelle dans les douze derniers mois, contre 77 % en 1992 et 53 % en 1970 L'hétérosexualité demeure ultramajoritaire même si, précise l'enquête, "ces déclarations doivent être considérées comme des estimations minimales", du fait d'une acceptation encore difficile de l'homosexualité dans certains milieux. 4 % des femmes (contre 2,6 % en 1992) et 4,1 % des hommes (inchangé) ont eu au moins une fois une relation homosexuelle. Si la majorité des personnes interrogées considèrent que l'homosexualité est "une sexualité comme les autres", 40 % des hommes de 60-69 ans et 21 % des 18-24 ans la trouvent "contre nature".

Varsovie condamné à Strasbourg pour le refus d'un avortement thérapeutique
La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la Pologne, mardi 20 mars 2007 rapporte Le Monde du 22 mars 2007, pour avoir refusé un avortement thérapeutique à une femme qui est devenue quasiment aveugle après son accouchement. En novembre 2000, Alicja Tysiac, déjà mère de deux enfants, avait demandé à bénéficier d'une IVG, "de crainte que sa grossesse et son accouchement ne conduisent à une nouvelle aggravation" de sa myopie : trois ophtalmologues l'avaient mise en garde contre ce risque. Mme Tysiac a réclamé un avortement, celui-ci étant autorisé par la loi polonaise lorsqu'il existe "une menace pour la vie ou la santé de la femme". Seule une généraliste lui a accordé ce droit. Mais le responsable de la clinique de gynécologie de Varsovie a refusé de pratiquer l'IVG, après avoir examiné Mme Tysiac "durant moins de cinq minutes", et refusé de consulter son dossier ophtalmologique. Elle est aujourd'hui menacée de cécité et ne peut plus prendre soin de ses enfants en raison de son handicap. Elle a porté plainte contre le gynécologue mais le procureur a classé cette plainte, des experts ayant assuré qu'il n'y a "pas de lien de causalité entre la grossesse et la détérioration de la vue". Le gouvernement polonais a repris cet argument devant la Cour de Strasbourg, saisie par Mme Tysiac. La Cour juge que, quel que soit l'avis des experts, Mme Tysiac était fondée à réclamer un avortement puisqu'elle "craignait" une nouvelle aggravation de son état. Et, compte tenu de ses antécédents médicaux, "ces craintes" ne pouvaient être considérées comme "irrationnelles".

 

28 février 2007

Quoi de neuf sur le site
 Mise à jour de la page du CIDFF de Haute-Marne, février 2007.
 Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
277. Victime des agissements de mes deux oncles. Nelica veut dénoncer ses oncles à leurs épouses respectives.
278. Cette injustice me rend folle de rage. La procédure conduite par F. et ses parents a été classée sans suite ...
279. Comment ai-je pu accepter tout ça ? Cette jeune femme a encore besoin d'aide pour se remettre de ce qu'elle a vécu.
280. Les images sont remontées. Cette jeune femme avait oublié le viol dont elle a été victime ...
281. Ma vie de couple est devenue un enfer. T. a besoin d'échanger avec d'autres femmes dans la même situation.
282. Je ne veux pas mourir. Filopat ne veut pas finir comme ces femmes qui décèdent sous les coups de leur conjoint : victime de toutes les formes de violences conjugales, elle a décidé de s'enfuir, sans retour cette fois.
283. Ma voisine et la police m'ont sauvée. T. est désormais libérée de la violence et de la jalousie pathologique de cet homme.

Les bonnes pages
Le Sens de la Maternité, Troisième Edition, Cycle du Don et Genèse du Lien, par Jean-Marie DELASSUS, Dunod, mars 2007. Pas si simple que cela, la maternité ! On la désire belle et heureuse, alors qu'elle peut être fragile et anxieuse, impossible ou même criminelle : il y a des mères qui tuent leur nouveau-né. On la veut aisée et évidente, alors qu'elle devient artificielle et technique, tôt suspectée et surveillée, provenant de couples d'un nouveau genre ou de femmes seules. Tout est possible, même l'incroyable ; tout est faisable, même l'enfantement sur mesure. Il n'empêche que la fréquence des difficultés à être enceinte, à poursuivre une grossesse, à être mère est loin d'être négligeable : au moins 10% des femmes qui viennent d'accoucher sont en souffrance. Pudiquement, on parle de dépression alors que cet état est la cicatrisation sournoise d'une situation grave, l'effondrement maternel, le plus souvent postnatal, qui passe inaperçu par crainte de paraître une mauvaise mère et par ignorance de sa réalité clinique. On manque alors le moment le plus opportun pour la prévention et le soin précoces, y compris au niveau du bébé dont la naissance psychique serait ainsi mieux assurée. Cette troisième édition du Sens de la Maternité fait le point des nouvelles connaissances acquises en maternologie ; elle établit que la maternité est un état de l'inconscient, distinct de ce que l'on entend habituellement par ce terme et révélateur d'un monde dont on n'a pas idée. Les mères qui le vivent ont besoin qu'on le sache : la maternité est un voyage en inconscient.
Proposé par Nadège Beauvois Temple, association maman-blues, www.maman-blues.org

En Espagne non plus, l'IVG n'a jamais été entièrement dépénalisée
La loi espagnole sur l'avortement est aussi restrictive que celle qui existe à présent au Portugal, selon El País cité dans Courrier International du 15 février 2007. La différence, c'est qu'elle n'est pas appliquée au pied de la lettre, explique El País. La législation espagnole sur l'avortement, adoptée en 1985, est très proche de la loi portugaise actuelle, promulguée un an plus tôt. En Espagne, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est dépénalisée en cas de viol (jusqu'à 12 semaines de grossesse), de malformation du fœtus (22 semaines) et de grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychique de la mère (sans délai légal de recours). Au Portugal, ces délais sont de 16 semaines en cas de viol, et de 24 semaines en cas de "maladie grave ou de malformation congénitale" du fœtus. Quant au risque pour la mère, la loi ne prévoit pas non plus de délai de recours. La grande différence entre les deux pays concerne l'interprétation qui est faite de ce dernier cas : très large en Espagne et extrêmement restrictive au Portugal, où seulement 906 femmes parviennent à avorter légalement chaque année. Ce chiffre ne doit pas être tellement plus élevé en Espagne, car ce sont les cliniques privées qui réalisent 98 % des avortements depuis la promulgation en 1986 du décret-loi qui les réglemente. Pour diverses raisons (notamment le refus des médecins, dont le code de déontologie interdit l'avortement, et les poursuites judiciaires encourues par les femmes et les praticiens), le Portugal n'a pas assorti la loi d'une réglementation des établissements privés. Résultat, l'avortement est devenu tabou et les 20.000 femmes souhaitant recourir à l'IVG chaque année devaient le faire dans la clandestinité. Ou se rendre en Espagne, où les femmes avortent sur demande et où l'immense majorité des 80.000 IVG pratiquées chaque année se font moyennant le certificat d'un psychologue, qui atteste du danger pour la santé psychique de la mère.

Le Portugal approuve la légalisation de l'avortement
Selon Le Monde, Libération et Le Figaro du13 février 2007, les électeurs ont été 59,3 % à approuver dimanche 11 février la dépénalisation de l'avortement jusqu'à dix semaines de grossesse. 40,8 % ont voté "non". Ils ont donc été majoritaires à répondre "oui"à la question qui leur était posée en ces termes : "Êtes-vous d'accord pour dépénaliser l'interruption volontaire de grossesse (IVG), à la demande de la femme, dans les dix premières semaines, si cela a lieu dans un établissement légalement agréé ?" Mais si 59,3 % des électeurs portugais ont répondu "oui", la participation située à 43,60 % n'a pas atteint les 50 % requis, rendant le résultat non contraignant. Malgré la faible participation au référendum, le gouvernement devrait modifier la loi qui est actuellement une des plus restrictives en la matière dans l’Union Européenne. Le premier ministre portugais, le socialiste José Socrates, qui s'était personnellement impliqué dans la campagne référendaire pour dépénaliser l'interruption de grossesse, l'a annoncé dès les premiers résultats : "L'avortement cessera d'être un crime" au Portugal. Ce fut déjà le cas lors de la précédente consultation en 1998, où l'abstention avait atteint les 68 %. Le "non" l'avait alors emporté avec 50,7 % des suffrages. Cette fois, le premier ministre portugais a estimé que le résultat positif lui donne une légitimité pour obtenir "avant juillet" la légalisation de l'avortement au Parlement, où son parti dispose de 121 sièges sur 230. "Le peuple s'est exprimé de manière claire. Notre devoir sera de respecter la volonté des Portugais", a insisté M. Socrates. Ajoutant, au cours d'une conférence de presse destinée à apaiser les vives tensions de la campagne : "Le résultat de ce référendum ne signifie pas la défaite d'un camp." Le gouvernement peut compter sur l'appui des autres partis de gauche (Parti communiste, Bloc de gauche) et des cinq organisations citoyennes qui se sont mobilisées pour en finir avec "l'obscurantisme" et "le scandale national de l'avortement clandestin" qui touche 18.000 à 20.000 Portugaises par an. Faute d'établissements agréés et sans moyens financiers pour aller avorter à l'étranger, notamment en Espagne, les plus défavorisées risquent leur vie : 11.000 femmes ont dû se rendre aux urgences des hôpitaux, en 2005, après des avortements mal faits, et plusieurs sont mortes, dont une fillette de 14 ans, il y a deux mois. Selon l'Association pour le planning familial, 18.000 Portugaises ont eu recours à l'avortement clandestin, en 2005. Seuls 906 avortements "légaux" ont été pratiqués en 2005.

Un centre "anti-IVG" créé en Vendée par Philippe de Villiers au coeur d'un procès
Encalminé dans les sondages, Philippe de Villiers, candidat à la présidentielle et président du conseil général de la Vendée, se serait passé du procès du directeur de la maison d'Ariane, qui s'est ouvert mardi 27 février devant les assises de Vendée, selon Le Monde du 27 février 2007. Le directeur de ce centre d'accueil de femmes enceintes, Jean-Pierre Baudry, 63 ans, est poursuivi pour "viols", "agressions sexuelles" et "harcèlements" sur neuf salariées et pensionnaires. L'affaire éclate le 28 janvier 2005 par la plainte d'une jeune femme. Le directeur du centre, en contrepartie d'un emploi de veilleuse de nuit, aurait exigé de la candidate des faveurs sexuelles. L'enquête mettra au jour d'autres faits que M. Baudry "conteste en bloc", selon son avocat, Me Armand Bâ. Derrière ce procès se profile une autre bataille, politique celle-là, entre partisans et opposants à la loi Veil sur l'avortement. C'est le 28 octobre 1994 que Philippe de Villiers annonce la création de la maison d'Ariane, deux jours après l'irruption d'un commando anti-avortement à l'hôpital de La Roche-sur-Yon. Ce commando, emmené par Xavier Dor, chef de file des anti-IVG, est venu "prier sur le lieu de crimes, dans les avortoirs", et se dit "très proche de Philippe de Villiers et du Front National". Financée par le département, la gestion du centre est confiée à l'Association Vendéenne pour l'Accueil de la Vie et la Promotion de la Famille. Sa mission : "Promouvoir une culture de vie reposant sur la conviction que la vie est sacrée et inviolable, de la conception jusqu'à la mort naturelle." En d'autres termes, offrir une alternative à l'avortement. Mais pour les adversaires de cette structure, elle sert surtout de "vitrine légale" à M. de Villiers dans sa croisade anti-avortement. La CFDT parle même de "courants intégristes" autour de ce foyer. En 2000, le procureur de la République est saisi d'une plainte. Des "mauvais traitements" et "un climat quotidien oppressant (...), du harcèlement, des humiliations" sont évoqués. L'affaire sera classée, avant qu'une enquête, diligentée par la direction départementale des affaires sanitaires et sociales, ne se fasse, à son tour, l'écho de dysfonctionnements. Le directeur en place est alors discrètement écarté. Et, en juin 2002, Jean-Pierre Baudry lui succède. Il restera en poste jusqu'à sa mise en examen. Pour Véronique Besse, députée (MPF) et conseillère générale chargée de la solidarité et de la famille, "tout ceci est un fâcheux concours de circonstances".

Accouchement sous X : interrogations en France et en Europe
Alors que l’Europe est majoritairement pour « le droit de connaître ses parents », certains pays s’apprêtent à faire marche arrière, selon Le Quotidien du Médecin du14 février 2007. En France, on s’interroge sur le bien-fondé de l’accouchement sous X. Entre 150 et 200 personnes se sont rassemblées à Paris sur l’esplanade des Droits de l’homme, place du Trocadéro, pour dénoncer l’accouchement sous X. La coordination pour le droit à la connaissance des origines (Cadco), qui a organisé la manifestation, voulait interpeller les candidats à la présidentielle pour leur "demander solennellement de supprimer l’accouchement sous X"et les "sensibiliser à la souffrance des enfants sans filiation". L’accouchement sous X et le secret de la filiation restent une spécificité française en Europe, bien que Paris ait ratifié la convention internationale des droits de l’enfant qui proclame "le droit de connaître ses parents". L’indication du nom de la mère et du père est obligatoire sur l’acte de naissance en Norvège, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, au Danemark, au Royaume-Uni, au Portugal, en Slovénie et en Suisse. L’Allemagne et la Suisse considèrent que le droit à connaître ses origines est garanti par la Constitution. En Espagne, depuis 1999, il n’est plus possible d’accoucher dans l’anonymat. En Belgique, le Comité consultatif de bioéthique s’est prononcé en 1998 pour la notion d’"accouchement dans la discrétion", une formule qui permet la recherche ultérieure de filiation. En Italie, le code civil accorde à la femme le droit d’accouchement anonyme mais il n’empêche nullement l’établissement ultérieur de la filiation de l’enfant avec sa mère, à l’initiative de l’un ou de l’autre. Dans tous ces pays, les adoptés peuvent obtenir communication de leur filiation d’origine. La législation anglaise va encore plus loin et tente de favoriser les rapprochements entre enfants adoptés et famille d’origine. Cela étant, en Europe, l’obligation faite aux parents de déclarer leur identité a entraîné "une hausse des abandons sauvages de nouveau-nés, voire d’infanticides", affirme le Comité consultatif national d’éthique français (Ccne). Outre-Rhin, le gouvernement de Bonn a installé en 2004 des "boîtes à bébés" pour protéger les nourrissons. La Suisse a mis en place un système similaire. Et, en Belgique, des réflexions sont en cours sur une loi reconnaissant l’accouchement sous X. En France, 400.000 personnes sont nées sous X, mais le nombre de ces accouchements anonymes est en constante diminution : 560 en 2004, contre 10.000 dans les années 1970.

Deux rapports soulignent les imperfections de la politique familiale
Selon Le Monde du 15 février 2007, depuis l'an 2000, l'Hexagone combine des taux de fécondité élevés - la France est, avec l'Irlande, le pays le plus fécond d'Europe - et une forte implication des femmes dans la vie professionnelle - 80 % des 25-49 ans travaillent. Comment faire vivre ce nouveau modèle dans un pays où les tâches parentales et domestiques reposent encore principalement sur les femmes ? Faut-il créer un service public de la petite enfance ? Telles étaient les questions posées par Dominique de Villepin, en août 2005, à la porte-parole de l'UMP, Valérie Pecresse, et au Centre d'analyse stratégique (CAS, ancien Commissariat au plan). Dans des rapports qui seront bientôt rendus publics, Valérie Pecresse et le CAS montrent que ces interrogations sont liées à de profondes transformations de la famille : près de 60 % des enfants de moins de six ans grandissent désormais au sein de couples "bi-actifs". Malgré cette petite révolution, l'arrivée des enfants pèse plus lourdement sur la carrière des femmes : leur taux d'activité, qui s'élève à 80 % lorsqu'elles ont un jeune enfant, chute à 60 % lorsqu'elles en ont deux et à 37 % lorsqu'elles en ont trois ou plus. Les hommes, eux, conservent, au fil des naissances, un taux d'activité supérieur à 90 %. Pour accueillir ces enfants, la France a inventé une politique familiale qui comprend à la fois des prestations familiales versées aux parents, des réductions fiscales destinées aux particuliers comme aux entreprises et des investissements dans les structures d'accueil. Selon le rapport du CAS, ces dépenses publiques s'élèvent à 19 milliards d'euros par an, soit plus d'un point de PIB. "La politique de la petite enfance s'est considérablement renforcée au cours des vingt dernières années grâce aux plans successifs de financement des crèches, à des prestations individuelles plus abondantes et à une revalorisation des métiers de la petite enfance", souligne le rapport. Malgré cet effort financier, les insatisfactions demeurent. En raison de la progression spectaculaire des congés parentaux, 70 % des enfants sont aujourd'hui gardés par leurs parents, principalement par leur mère. Mais cette solution n'est pas toujours l'expression d'un véritable souhait : 37 % des bénéficiaires déclarent qu'elles n'avaient pas trouvé de solution de garde et environ 40 % que leurs horaires de travail ne convenaient pas. Quant aux crèches, elles se sont développées - le nombre de places est passé de 292.000 en 2000 à 317.000 en 2005 - mais elles accueillent encore moins d'un enfant sur dix.

Les révolutions de l'homoparentalité
Les historiens diront sans doute un jour que l'homoparentalité est née en Europe occidentale et en Amérique du Nord à la fin du XXe siècle, selon Le Monde du 10 février 2007. "J'ai comparé les systèmes de parenté existant dans 186 sociétés de tous les continents et je n'ai trouvé nulle part de familles homoparentales, soulignait l'anthropologue Maurice Godelier lors d'un débat scientifique et politique organisé samedi 3 février par l'Association des parents gays et lesbiens (APGL). L'homoparentalité est une nouveauté historique liée à deux transformations fondamentales de la culture occidentale : le fait que, depuis le XIXe siècle, l'enfant est chargé de valeurs nouvelles qui ont profondément modifié le désir d'enfant des hommes et des femmes, et le fait que dans le domaine scientifique, l'homosexualité n'est plus considérée comme une pathologie par la médecine et comme une perversion par la psychologie." L'homoparentalité est une idée neuve, mais les sciences sociales s'en sont vite emparées : la France, qui ne comptait pas une seule recherche sur ce thème en 1997, affiche aujourd'hui une bibliographie riche de plus de 300 études de droit, de sociologie, de psychologie ou d'anthropologie. Signe des temps : le terme d'"homoparentalité", forgé en 1997 par l'APGL, est entré dans Le Robert en 2001. "Certains politiques s'appuient sur le manque de recul et l'absence de travaux pour refuser ces nouvelles familles, souligne Martine Gross, présidente d'honneur de l'APGL. Avec plus de 1.000 publications dans le monde, cet argument ne tient plus." Le devenir des enfants élevés dans les familles homoparentales, qui constitue souvent l'une des interrogations centrales du débat, n'est plus vraiment une inconnue. Lors de ce débat organisé à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Olivier Vécho, maître de conférences en psychologie à l'université Paris X, a analysé les 44 recherches réalisées dans le monde sur ce sujet. Une moitié a été faite en Europe, l'autre moitié aux Etats-Unis ou au Canada. "Les conclusions de ces travaux sont loin d'être alarmistes, a souligné Olivier Vécho, qui a soutenu en 2005 une thèse sur le développement socio-affectif de ces enfants. Ils ne vont ni mieux ni moins bien que les autres."

Le cerveau a t-il un sexe ?
Vous êtes un homme, un vrai. Une bonbonne de testostérone avec du poil au menton. Vous savez faire un créneau du premier coup, vous lisez les cartes routières les yeux fermés, vous êtes rationnel. Un problème survient ? Vous cherchez la solution en silence. Vous feriez un sacré ingénieur. Atavisme hérité du chasseur préhistorique, vous voyez très bien de loin, mais, curieusement, vous êtes incapable de trouver le beurre dans le frigo. Vous ne savez pas faire deux choses à la fois et, avouons-le, vous n’êtes pas très doué pour communiquer. (...) Quant à vous, madame, vous êtes parfumée aux œstrogènes. Vous êtes multitâche, capable tout à la fois de travailler sur un dossier, de surveiller les devoirs des enfants, de préparer le dîner et de lire Télérama. Vous feriez une excellente secrétaire. Un problème survient ? Vous en parlez en mangeant du chocolat. Atavisme hérité de la femme préhistorique, qui gardait le nid, vous avez une vue panoramique excellente et très utile en période de soldes. De plus, contrairement aux hommes qui tournent la tête lourdement dès qu’un jupon passe à proximité, vous pouvez reluquer un joli mâle sans jamais vous faire repérer. Et si vous êtes nulle en matière de cartes routières, de créneaux ou de mathématiques, pour parler, vous êtes la plus forte : vingt mille mots par jour, de quoi faire passer votre homme pour une grosse truffe taciturne. Peu rationnelle, chère madame, mais relationnelle. Ces caractéristiques sont inscrites dans vos patrimoines génétiques, dans chaque cellule de vos cerveaux. C’est irréfutable, scientifique. Prouvé. Voilà, en bref, ce que dit la science. Ou plutôt ce que les best-sellers disent de ce que dit la science. Car, ô divine surprise, à y regarder de plus près, cette science-là a tout faux. Neurobiologiste et directrice de recherche à l’institut Pasteur, Catherine Vidal est en guerre contre les stéréotypes véhiculés ces dernières années dans les médias et l’édition : "Il faut désintoxiquer les gens de la bêtise ambiante ! J’en ai marre d’entendre toutes ces c... sur les cerveaux des hommes et des femmes !" Il faut le savoir, et la neurobiologiste le crie haut et fort : la totalité des arguments cités plus haut, et repris en boucle dans les médias, sont réfutés depuis longtemps par... la science. La théorie de l’épaisseur du corps calleux de 1982 ? Invalidée en 1997 par une enquête sur deux mille personnes qui ne voit aucune différence entre hommes et femmes. La femme plus douée pour parler ? Une gigantesque étude menée en 2004 n’a révélé aucune différence entre les sexes concernant les capacités dans ce domaine.Il n’existe pas de réponse simple à cette question car le cerveau est à la fois un organe biologique et un organe culturel. Comment déterminer la part de l’inné et de l’acquis dans les comportements des hommes et des femmes ? Il s’agit là d’un débat où sciences et idéologies sont intimement liées.
La suite sur le site de Télérama, article intégralement en ligne : http://www.telerama.fr/divers/M0702051554500.html

 

31 janvier 2007

Quoi de neuf sur le site
 Mise à jour des pages organigramme de l'association et atelier parentalité pour tenir compte des évolutions récentes, rubrique tout sur SOS FA, et mise en ligne du règlement de fonctionnement du CHRS modifié pour tenir compte de la nouvelle réglementation sur l'usage du tabac dans les lieux publics.
 Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
268. Je suis à bout de force. Tomorow est victime d'un manipulateur violent.
269. Merci à SOS Femmes Nantes ! Céline s'en est sorti ...
270. Je fais encore des cauchemars. Clara fut une de ces enfants victimes indirectes de la violence conjugale.
271. J'ai décidé de le quitter. Marie-Laure se libère de l'emprise d'un manipulateur
272. La violence de mon mari, les coups de mon fils. Après des années d'une violence inouïe, le fils emboîtant le pas du père, Marguerite a décidé d'en finir avec cet enfer
273. Je suis violente envers mon conjoint. Cette québecoise a conscience de son problème et se remet en cause
274. Quand on subit les violences, on est dans un tunnel. Maya raconte comment une histoire magique s'est peu à peu transformée en cauchemar
275. Je tentais de lui rendre les coups. Vole-aux-vents s'est délivrée de l'emprise de son mari
276. J'ai été violée par mon frère. Framboisine n'a jamais agi contre son agresseur

Le renforcement des droits des prostituées en Allemagne n'a pas amélioré leur situation
Selon Le Monde du 26 janvier 2007, la situation des prostituées allemandes ne s'est guère améliorée malgré l'entrée en vigueur, il y a cinq ans, d'une loi censée renforcer leurs droits. C'est le constat dressé par le gouvernement de grande coalition dans un rapport publié mercredi 24 janvier. La législation adoptée en 2001 par le gouvernement Schröder devait faciliter pour les travailleuses du sexe - elles seraient 400.000 outre-Rhin - l'accès à un contrat de travail et aux prestations sociales. Mais, selon l'étude publiée par le ministère de la famille et des femmes, 1 % seulement des prostituées possèdent un contrat de travail et la plupart continue de dissimuler leur activité lorsqu'elles souscrivent une assurance-maladie. De même, les prostituées n'osent pas porter plainte lorsqu'une maison close ou un client refuse de les payer. Le rapport retient néanmoins un élément positif : la législation qui avait suscité d'importantes protestations au sein de la droite chrétienne, ne gêne pas les poursuites pénales pour traite humaine ou prostitution forcée. Malgré une hostilité non dissimulée à l'égard de cette législation, la ministre de la famille et des femmes, Ursula von der Leyen (CDU), a fait savoir que la réforme ne serait pas abrogée. Elle souhaite l'améliorer afin de mieux aider les femmes qui veulent renoncer à cette activité, faire condamner les clients de femmes victimes de la traite et de la prostitution forcée, ou de mineures. La ministre fédérale de la justice Brigitte Zypries (SPD) prépare un projet de loi. Le gouvernement évoque également un renforcement du contrôle sur les maisons closes.

Ces filles qui se refont une virginité à l'hôpital
Selon Le Figaro du 30 janvier 2007, la demande de réfection d'hymen augmente dans les services de gynécologie. "Si je n'avais pas été vierge le jour de mon mariage, ma famille m'aurait tuée", martèle Myriam, 20 ans, qui a épousé cet été un marocain au village de ses parents. Elle se défend d'exagérer, raconte les coups et les claques, évoque des cousines retenues à la maison ou renvoyées au bled pour avoir fréquenté un garçon : elle tremblait d'être découverte. Entendant parler de la réfection d'hymen, elle n'a pas hésité. Elle s'est rendue dans un hôpital du Nord parisien. Grâce à une simple opération, elle a tâché de sang le drap lors de son mariage, sauvant "l'honneur de la famille". Comme elle, des centaines de jeunes filles se refont chaque année une virginité à l'hôpital. Le phénomène a démarré à la fin des années 1980, lorsque les filles maghrébines nées en France se sont retrouvées prises entre les tentations de la vie française et les moeurs des parents. Depuis, les demandes de réfection d'hymen ne font qu'augmenter dans les services de gynécologie des hôpitaux, symptôme de la montée en puissance des pressions religieuses et machistes. Confrontés à l'angoisse des jeunes filles, les médecins hésitent. Longtemps, ils ont accepté de rédiger des "certificats de virginité", usant de formules subtiles pour se couvrir en cas de contre-expertise. Ils écrivaient : "à ce jour, mademoiselle est vierge", raconte Sonia, régulièrement envoyée chez le médecin par un père soupçonneux. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a clarifié les pratiques. Désormais, les médecins sont invités à refuser de rédiger de tels certificats "qui n'ont pas de finalité médicale, selon le Pr Jacques Lansac, président du CNGOF. C'est une atteinte à la dignité des femmes. Et puis, nous n'avons pas à faire des faux ..." Si la disparition de ces certificats de complaisance fait l'unanimité, les praticiens sont plus divisés sur la réfection d'hymen. À Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le chef de l'obstétrique, Stéphane de Saint-Léger, ne pratique cette intervention que lorsque la jeune fille court des risques physiques. "C'est une chirurgie réparatrice, relativise-t-il. Nous faisons bien de la chirurgie esthétique, pourquoi refuser cet acte ?"Le professeur Lansac, lui, se bat pour que cessent ces actes : "Nous ne devons pas cautionner les obscurantistes."

Une lutte plus efficace contre les drogues du viol recommandée par le Conseil de l'Europe
Selon Le Quotidien du Médecin du 24 janvier 2007, les "drogues du viol" feraient un millier de victimes chaque année en France. Le recours à la "soumission chimique", utilisée aussi pour des vols, doit être mieux dépisté et plus sévèrement sanctionné, selon le Conseil de l’Europe. Les analyses ne sont pas faciles mais il est possible de retrouver la trace des produits dans les cheveux de six à douze mois après la prise. Le Conseil de l’Europe souhaite que le recours aux "drogues du viol", utilisé pour obtenir des relations sexuelles en annihilant le consentement de la victime, soit mieux dépisté par les services de police et de justice, mais aussi plus sévèrement sanctionné. Il faut aussi, selon lui, sensibiliser la population au développement inquiétant de cette pratique. Une recommandation adoptée cette semaine invite tous les pays à développer des approches communes pour prévenir et réprimer ces agressions. D’abord apparues dans les pays anglo-saxons, les "drogues du viol"sont souvent des benzodiadépines, en particulier le Rohypnol et le GHB (gamma hydroxybutyrate), versées par le violeur dans le verre de la victime, en général dans les pubs, les bars ou lors de soirées. Elles lèvent son inhibition, provoquent même une perte de conscience, et entraînent des troubles de la mémoire qui empêchent la victime de se souvenir de ce qui s’est passé, surtout lorsqu’ils sont associées à l’alcool. Ces produits étant rapidement métabolisés, ils ne sont décelables que pendant six à douze heures après leur ingestion, au point que toute trace disparaît parfois avant que la victime ne retrouve tous ses esprits. Une fondation britannique spécialisée dans la lutte contre cette forme de viol reçoit, chaque année, environ 1.000 plaintes de femmes et de jeunes filles abusées par ce moyen, mais le nombre de tentatives est, selon elle, au moins dix fois plus élevé. Le phénomène est bien connu au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en Australie et il se développe maintenant dans toute l’Europe. En France, ce sont les hypnotiques comme le Stilnox qui sont le plus souvent utilisés, car il est presque impossible de se procurer du GHB, explique au Quotidien du Médecin le Dr Pascal Kintz, directeur du laboratoire de toxicologie ChemTox et spécialiste mondial des analyses du cheveu. "En général, ces médicaments sont administrés lorsque la victime a déjà bien bu, et éventuellement fumé, ce qui favorise encore plus l’ébriété", indique-t-il, en estimant le nombre de cas à "un millier par an". Le Conseil de l’Europe recommande que les personnes fréquentant les bars et autres soirées soient sensibilisées à ce risque, qui n’est d’ailleurs pas exclusivement féminin, puisque 15 % des victimes recensées en Angleterre sont des hommes. Mais il importe surtout que les autorités policières et judiciaires prennent davantage au sérieux les plaintes des victimes, trop souvent jugées seules responsables de leurs actes et perçues simplement comme ayant trop bu. Il est en effet très difficile aux victimes de prouver qu’elles ont été violées ou qu’elles n’étaient pas consentantes : s’il existe des méthodes d’analyse plus fines qui permettent de mieux déceler les traces de ces produits, ces méthodes ne sont pas généralisées dans tous les pays.

La mode valorise l'anorexie
Cité par Le Figaro du 25 janvier 2007,Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université Paris-V, estime que les mannequins maigres ne créent pas l'anorexie mais la facilitent. Ce n'est pas la mode qui crée l'anorexie, mais elle contribue à faciliter cette forme d'expression chez des sujets vulnérables, à la justifier et à contribuer à son autoentretien, puisqu'elle est socialement valorisée. Les grandes anorexies qui concernent environ 0,5 % des adolescentes restent stables. Ce qui a augmenté au cours des 20 dernières années, ce sont les formes associées à la boulimie, dans lesquelles les facteurs de vulnérabilité biologico-génétiques sont plus faibles. De plus en plus de jeunes filles sont concernées - environ 5 à 6 %.

Collégiennes en début de cycles : les premières règles angoissent toujours autant
Selon Libération du 11 janvier 2007, malgré les cours de biologie ou la pub, les premières règles angoissent toujours autant. En effet, ce premier grand rendez-vous avec la féminité reste un moment délicat. Peu de collégiennes utilisent des tampons, comme si leur manipulation n'allait pas de soi. Tout comme la proximité obligée avec cette partie du corps. D'une pudeur extrême, elles sont terrorisées à l'idée de rendre visite à un gynécologue. L'information médicale circule surtout entre collégiennes. Aurélia Mardon, auteure d'une thèse de sociologie, « La Socialisation corporelle des préadolescentes » (sous la direction de Bernard Andrieu, CNRS Editions), déclare notamment que le secret autour des règles est toujours de mise, tout comme l'obligation d'invisibilité, car, au fond, le sang évoque encore une souillure. Aurélia Mardon constate que quand bien même l'école évoque la prévention de la grossesse et des infections sexuellement transmissibles, l'appropriation du corps et de ses transformations reste largement tributaire du discours de la mère, et de ce que les adolescentes se disent entre elles.

Les Français champions d'Europe de l'union libre
Selon Courrier International du 21 décembre 2006, les Français sont les champions d’Europe – avec les Belges et les Slovènes – de l’union libre. Un bouleversement qui marque un peu plus la différence avec les Etats-Unis. En France, pays romantique par excellence – pour les Américains du moins –, le mariage rencontre de moins en moins de succès. Les couples sont de plus en plus nombreux à choisir d’avoir des enfants, d’acheter ensemble un logement et de fonder une famille sans chercher la certification civile ou religieuse de leur union. Depuis vingt-cinq ans, le taux de mariage des Français a plongé de plus de 30 %, tandis que la population continuait de progresser et que le taux de natalité se maintenait. "Le mariage n’a plus la même importance", explique France Prioux, qui travaille sur les changements de comportements sociaux des Français pour l’INSEE. "Et on ne se mariera jamais plus aussi fréquemment qu’on le faisait autrefois." Le mariage est en déclin dans de nombreux pays d’Europe du Nord, de la Scandinavie à la France. Un phénomène que certains sociologues qualifient de "révolution tranquille" de la société européenne. Reste que les Français renoncent à cette institution plus vite que la plupart de leurs voisins européens.

Le dépistage doit être renforcé : prévalence nationale des hépatites B et C
L’Institut de veille sanitaire (InVS) publie sur son site les conclusions de l’enquête menée en 2003-2004 sur la prévalence des hépatites B et C en France. Le nombre de porteurs chroniques du VHB, estimé à 280.000 personnes, justifie le maintien de la stratégie vaccinale contre l’hépatite B. Pour le VHC, la prévalence est en baisse chez les 20-29 ans, mais trop de personnes ignorent encore leur séropositivité.En février 2005, l’InVS avait rendu publics les résultats préliminaires de l’enquête nationale des hépatites B et C, menée en France métropolitaine entre avril 2003 et avril 2004. Le rapport final publié cette semaine sur son site confirme les premières conclusions, notamment en ce qui concerne l’infection chronique par le VHB. La prévalence de l’antigène HBs observée en 2004 est de 0,65 %, au lieu des 0,2-0,4 % attendus, d’après les estimations proposées dans les années 1990, soit 280.821 personnes atteintes d’hépatite chronique. Parmi elles, seulement 45 % se savaient positives pour l’antigène HBs. L’enquête menée par l’InVS, la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et le Centre technique d’appui et de formation des centres d’examen de santé se situe dans un contexte où la stratégie vaccinale contre le VHB était peu suivie. Dans le cas du VHC, il s’agit de la deuxième enquête nationale de prévalence après celle réalisée en 1994. Depuis 1997, trois plans de lutte contre l’hépatite C ont été mis en oeuvre par la Direction générale de la santé (distribution du kit Stéribox auprès des usagers de drogues par voie intraveineuse, diffusion de recommandations pour la stérilisation du matériel médical réutilisable, recours à du matériel à usage unique, campagnes de sensibilisation au dépistage menées). Un numéro gratuit d’information (Hépatites Info Service) est venu compléter le dispositif, et les missions des centres de dépistage anonyme et gratuit ont été étendues au dépistage de l’hépatite C, et celles de l’Anrs (Agence nationale de recherche sur le sida) à la recherche sur les hépatites (B et C).
Voir aussi http://www.soshepatites.org/

 

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