Imprimer cette page
Archives > Bulletins d'Info année 2005
Vous trouverez ci-dessous les derniers bulletins d'info ... que vous avez peut-être manqués.
Ne manquez pas les suivants ! Abonnez-vous sur cette page.
 
Archives 2011 | 2010 | 2009 | 2008 | 2007 | 2006 | 2005 | 2004 | 2003| 2002 | 2001 | 2000
 

31 décembre 2005

Quoi de neuf sur le site
 Mise à jour des pages Espace Famille et Organigramme à la suite de la fermeture du service Espace Famille, rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil
 Et les derniers témoignages retenus :
194. Je n'arrive pas à y voir clair. Mistinguette a-t-elle été violée ? De quoi s'agit-il ?
195. Je suis faible et il le sait. Coinette se séparerait bien de son concubin.
196. Un homme victime de violences. Jean-Pierre rend compte de ce qu'il a vécu.

Les bonnes pages
 Le "genre" serait à distinguer du "sexe" afin de séparer le pôle naturel du pôle culturel de la sexualité. Cette distinction, issu des théories féministes, fut mise en cause par Judith Butler dans Gender Trouble en 1990. Ce livre, enfin traduit, est à l'origine des théories queer : l'identité serait "flottante" plutôt que constituée. Trouble dans le genre, Pour un féminisme de la subversion, Judith Butler, éd. La Découverte, Paris, 2005, 280 p., 23 euros.
 Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple, Marie-France Hirigoyen, Oh ! éditions, Paris, 2005, 300 p., 18,90 euros. Auteure en 1998 de Harcèlement moral devenu ouvrage de référence, Marie-France Hirigoyen s'intéresse ici à la violence de couple. La pyschanalyste s'inscrit en faux contre les thèses d'Elisabeth Badinter et Marcella Iacub et affirme que violences physique et psychologique sont indissociables, les coups n'étant que la manifestation visible d'une emprise psychique qu'elle compare au conditionnement sectaire.
 Les féminismes en questions, Christelle Taraud, éd. Amsterdam, Paris, 2005, 180 p., 15 euros. L'historienne Christelle Taraud s'est passionnée pour les débats médiatisés où sont intervenues les féministes ces quinze dernières années. Au fil du livre, le lecteur mesure à quel point les lois sociales sont liées à la question anthropologique de l'identité humaine.

Unanimité contre les violences conjugales
Tous les députés ont voté le 15 décembre 2005 en première lecture la proposition de loi sénatoriale qui renforce la législation en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. En voici les différents points.
AGE DU MARIAGE
- L'âge légal du mariage pour les filles, 15 ans actuellement, est aligné sur celui des garçons, soit 18 ans.
ALOURDISSEMENT DES PEINES
- Le fait de commettre des violences entre conjoints (mariés, concubins ou pacsés) ou anciens conjoints devient une "circonstance aggravante". Elle est applicable en cas de meurtre, portant la peine encourue de 30 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité, et en cas de viol.
- La confiscation par un des conjoints des papiers d'identité ou des "moyens de paiement" est considéré comme un vol et donc passible de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
MARIAGES FORCES
- Audition obligatoire des futurs époux par l'officier d'état civil en cas de doute sur le consentement au mariage.
- Allongement de six mois à deux ans du délai de demande de nullité du mariage pour vice de consentement en cas de cohabitation des époux.
- Le procureur, et non plus seulement un des époux, peut attaquer un mariage en cas de doute sur le consentement.
- Possibilité d'annuler un mariage en cas d'intimidation des parents sur un des époux (sans menace de violence de ces derniers)
MUTILATION SEXUELLE
- Possibilité de condamner une mutilation sexuelle, notamment l'excision commise à l'étranger sur une victime mineure "résidant habituellement en France", de lever le secret professionnel, avec une prescription portée à 20 ans.
TOURISME SEXUEL
- Possibilité de prononcer l'interdiction de sortie du territoire pour des personnes ayant commis des agressions sexuelles.
- Le procureur peut ordonner l'inscription des empreintes génétiques dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) en cas de condamnation par un tribunal étranger pour des infractions sexuelles d'un Français ou d'un étranger "résidant habituellement" en France.
PEDOPORNOGRAPHIE ET EXPLOITATION SEXUELLE DES ENFANTS
- Transcription de la décision-cadre européenne de décembre 2003
- Possibilité d'engager des poursuites contre un Français ayant commis à l'étranger des actes de proxénétisme.
- Aggravation des peines pour la diffusion d'images pédopornographiques
- Possibilité d'interdiction d'exercer des activités en contact avec des mineurs pour les personnes condamnées pour proxénétisme envers des enfants.
- Possibilité de poursuivre l'incitation à la pédopornographie.
- Report du départ du délai de prescription pour les actes de proxénétisme envers un mineur à la majorité de la victime.

Une exposition contre l'avortement au sein du Parlement Européen provoque le scandale parmi les députés
Selon Fenêtre sur l'Europe du 23 novembre 2005, une exposition anti-avortement au sein du Parlement Européen organisée par le Parti de la Famille en Pologne, réputé pour son euroscepticisme et son ultraconservatisme et soutenu par l'Eglise catholique polonaise, a provoqué un tollé parmi les députés européens. En effet, le matin du 17 novembre 2005, une série de grands panneaux photos trônait dans une zone publique du Parlement, qui représentaient des enfants derrière des barbelés dans des camps nazis, avec une légende choc : "Si une mère vient à tuer son enfant, comment peut on éviter que les hommes ne s'entretuent ?" La comparaison de l'avortement à la Shoah a été heureusement jugée scandaleuse, alors que l'on a commémoré les 60 ans de la 2nde guerre mondiale cette année. Pourtant cet argument est régulièrement repris par les "pro vie". Mia de Vits (belge) et sa collègue, Genwefa Grabowska (polonaise), qui avait autorisé l'exposition, ont fait retirerles panneaux. Elles assurent avoir été trompées par le titre "La vie et les enfants en Europe" et déclarent n'avoir pas vu l'ensemble des panneaux auparavant, ce que dément Maciej Giertych, président de la délégation de la Ligue des Familles. De nombreux députés et des organisations prochoix (IPPF, Catholics for a free choice, Elfriede Harth) ont vivement réagi à cette action, en envoyant une pétition et une lettre au président du parlement. Lors d'une conférence de presse, ils se sont même estimés victimes d'une violation du droit à la liberté de parole comme sous "le régime soviétique", et les membres du Parlement Européen qui avaient protesté ont été qualifiés de nazis. M. Borrell a adressé une lettre de protestation contre la censure dont il s'estime victime. Il avait à ses cotés Konrad Szymanski, député de Droit et ustice (PiS), le parti du gouvernement et du président polonais, Lech Kaczynski. Ils ont également déposé une requête sous la forme d'une déclaration écrite au Parlement Européen pour examen d'un traité international visant l'interdiction totale de l'avortement et de l'euthanasie.

Si le pape était une femme, l'avortement serait légal
Selon Les Pénélopes le 25 novembre 2005, c'était l'un des slogans que l'on pouvait entendre et lire lors de la manifestation de clôture de la XXeme Rencontre Nationale de Femmes en Argentine le 10 Octobre. Depuis 2 ans, cette rencontre est peu à peu devenue une tribune pour demander la reconnaissance du droit des femmes à disposer de leur corps et dénoncer les conséquences négatives d'une telle situation, notamment pour le droit à l'avortement pour les femmes dont la grossesse est due à un viol.
Site des Pénélopes : http://www.penelopes.org/

Le Vatican et l'homosexualité
Selon Le Monde du 23 novembre 2005, le Vatican a déclaré que les homosexuels ne doivent plus avoir leur place dans les séminaires, ni dans les noviciats. Devant la multiplication des scandales sexuels mettant en cause le clergé catholique, le Vatican a décidé de réagir d'une manière sans doute tardive, mais ferme : un texte bref (trois feuillets), en chantier depuis longtemps mais divulgué, mardi 22 novembre 2005 à Rome, à la suite de fuites. C'est bien d'un rappel à l'ordre, au ton sec, qu'il s'agit. Signé par la congrégation de l'éducation catholique, ce document rappelle, d'abord, la position constante de l'Eglise qui distingue entre les actes et les tendances homosexuelles. Les actes sont des "péchés graves", "intrinsèquement immoraux et contraires à la loi naturelle". Quant aux tendances, elles sont "objectivement désordonnées" mais les femmes et les hommes homosexuels doivent être accueillis avec "respect et délicatesse". Toute "marque de discrimination" doit être condamnée.

Les gynécologues-obstétriciens sont appelés à "repenser" leur pratique de l'épisiotomie
Redoutée des femmes enceintes, citée comme l'une des dérives de la "surmédicalisation" de la naissance, l'épisiotomie est désormais remise en question par les professionnels de la santé, selon Le Monde du 26 novembre 2005. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a rendu publique jeudi 24 novembre 2005 une nouvelle recommandation concernant cette pratique chirurgicale qui consiste, lors de l'accouchement, à inciser le périnée à l'extrémité postérieure de la vulve pour faciliter le passage de la tête du bébé. "Ce n'est pas le geste qui est remis en cause, mais sa large voire systématique utilisation, explique le docteur François Goffinet. Au vu des données scientifiques, nous estimons que le nombre d'épisiotomies actuellement pratiquées est excessif." En France, 47 % des accouchements donnent lieu à une épisiotomie. Ce chiffre atteint même 68 % pour les femmes qui mettent au monde leur premier bébé. Désormais, "il n'y a plus de recommandation systématique de l'épisiotomie", soulignent les experts, qui appellent les professionnels de la santé à "repenser" leur pratique afin de parvenir, "dans un premier temps", à 30 % d'épisiotomies.

L'OMS estime urgent de lutter contre la violence domestique
Dans un rapport sur la "santé au féminin et la violence domestique" cité par Le Quotidien du Médecin du 25 novembre 2005 et Le Monde du 28 novembre 2005, l'OMS rappelle que la maltraitance envers les femmes est "très répandue, profondément enracinée, et souvent occultée et qu'il faut agir d'urgence pour la prévenir". L'étude a été menée entre 2000 et 2003 auprès de 24.000 personnes dans le monde (Bangladesh, Brésil, Ethiopie, Japon, Namibie, Pérou, Tanzanie, Samoa, Serbie Monténégro et Thaïlande). Entre 15 % (Japon) et 71 % (Ethiopie) des femmes interrogées ont subi à un moment ou à un autre de leur vie des agressions physiques ou sexuelles, ou les deux à la fois, exercées par un partenaire intime. Ces brutalités ont causé des traumatismes physiques dans une proportion allant de 19 % en Ethiopie à 55 % au Pérou. Souvent, les équipes de l'OMS ont découvert que c'était la première fois que ces femmes battues pouvaient parler de la violence de leur mari ou compagnon, considérée comme "normale" dans certaines sociétés. "Mon mari me gifle, m'oblige à avoir des rapports sexuels contre ma volonté (...). Je pensais que c'était normal et que c'était la façon dont tous les maris se comportaient," témoigne une femme interrogée au Bangladesh. Dans chacun des pays étudiés, une partie des sondées, acceptent certaines raisons de battre une femme," comme l'infidélité ou le fait de désobéir à son mari. Si dans les zones urbaines du Brésil, du Japon, de Namibie et de Serbie, les trois quarts des femmes interrogées ont rejeté toutes ces "raisons", elles n'étaient qu'un quart au Bangladesh, en Ethiopie, au Pérou et au Samoa, signe d'une inquiétante résignation.Pour le rapporteur spécial de l'ONU sur la violence à l'égard des femmes, Yakin Ertþrk, "l'étude remet en cause l'idée selon laquelle le foyer est un lieu où les femmes sont en sécurité en démontrant qu'elles sont plus exposées à la violence dans le cadre de relations intimes que partout ailleurs".
Sur le site de l'OMS : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs239/fr/

Prise en compte de l'analyse du genre dans l'origine des violences conjugales
Le rapport de l’OMS intitulé « Rapport mondial sur la violence et la santé » paru en 2002 qualifie la violence de "défi planétaire" dont le coût serait considérable en termes de répercussion sur la santé des victimes et de fardeau pour les établissements de santé. Le ministère de la santé français a donc jugé nécessaire d’analyser les phénomènes de violence en termes de santé publique et de mettre en œuvre des actions dans ce domaine. Un comité d'orientation interministériel présidé par le Dr Anne Tursz (directrice de recherche à l'INSERM, pédiatre et épidémiologiste) a conduit les travaux préparatoires à l’élaboration de ce plan. Ce comité a réuni six commissions de travail thématiques :
- Enfants, adolescents et jeunes, présidée par le Dr François Baudier
- Genre et violence présidée par le Dr Jacques Lebas Format
- Institutions, organisations et violence présidée par le Dr Omar Brixi Format
- Personnes âgées et personnes handicapées présidée par le Pr Marie-Eve Joël
- Santé mentale présidée par Mme Anne Lovell
- Violence, travail, emploi et santé présidée par le Pr Christophe Dejours.
Le rapport de synthèse des travaux sur "Violence et santé" a été remis au ministre de la Santé et des Solidarités le 18 octobre 2005, il servira de base à l’élaboration du Plan violence et santé, qui trouvera une déclinaison dans les plans régionaux de santé publique.
La commission "Genre, santé et violences" a insisté sur l'existence de l'enquête ENVEFF mettant en exergue les chiffres précoccupants des violences faites aux femmes en France et longtemps mésestimés. Elle a fait état de son regret que les statistiques ne prennent pas assez en compte les caractéristiques de la personne, notamment son appartenance sexuelle ainsi que les rapports de pouvoir et les représentations sociales et culturelles en jeu. Si la commission reconnait les différences entre hommes et femmes, elle ne saurait accepter les arguments "essentialistes" qui revendiquent des spécificités (sensibilité pour les femmes) qui contribuent à rendre "naturels" les rôles sociaux et masquent les relations de pouvoir et les enjeux culturels et sociaux d'égalité. Des interprétations psychologiques pourraient conduire à penser que les femmes aient une propension au masochisme, seraient plus naïves ou confiantes et que les hommes aient une propension au machisme, à l'agressivité ou des besoins irrépressibles de pouvoir ou dans leur sexualité. Ce sont des arguments de bien peu de poids au regard des injonctions sociales faites aux femmes qui les pousse à prendre en charge le bien être et la santé des autres, enfants, conjoints et parents, parfois au détriment de la leur propre. Il serait nécessaire de prendre en compte également les processus en jeu dans la construction de la virilité, ses rituels, les mécanismes de conditionnement des garçons qui leur apprend à exercer le pouvoir et la sexualité, à dissimuler leurs affects, à se distancier des femmes pour construire leur "supériorité"..., préceptes éducatifs qui paraissaient avoir disparu et semblent revenir au galop. C'est pourquoi la manière d'aborder les relations entre santé et les violences en termes de "genre" permet donc d'expliquer plusieurs types de mécanismes et de les problématiser.
Sur le site du ministère: http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/violence_sante/sommaire.htm

Les principaux moyens contraceptifs utilisés aujourd'ui en France
Selon Associated Press le 7 décembre 2005, les principales méthodes contraceptives utilisées en France sont aujourd'hui la pilule, avec 61 % des utilisatrices, et le stérilet (23%). Les techniques qui dominaient avant l'introduction de ces méthodes, vers 1965, à savoir le retrait et l'abstinence périodique, ne représentent plus respectivement que 2 et 3%, selon les chiffres cités dans une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED). Toutefois, en cas d'échec de la contraception, une femme sur deux recourt aujourd'hui à l'avortement. La "révolution contraceptive" est "relativement récente dans l'histoire de l'humanité", rappelle Etienne van de Walle, l'auteur de l'étude. La limitation des naissances se répand en France à partir de la fin du XVIIIème siècle et dans les autres pays d'Europe près d'un siècle plus tard.

Un nouveau bilan mitigé de la mise en oeuvre de la loi sur l'IVG
Selon les Actualités Sociales Hebdomadaires du 09 décembre 2005, la loi du 4 Juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception a permis des avancées qui se traduisent par une meilleure prise en charge des situations individuelles. Mais des difficultés non négligeables subsistent autant imputables à des facteurs d'ordre pratique qu'à des problèmes d'ordre structurel. C'est le bilan contrasté qu'a fait la Délégation aux Droits des Femmes de l'Assemblée Nationale dans son rapport d'activité 2003-2004 qui traite également de la situation des femmes issues de l'immigration. Si l'accès à l'IVG est ouvert à un nombre plus important de femmes, grâce à l'allongement du délai légal à 12 semaines et la meilleure prise en charge des mineures, autorisées à recourir à l'IVG sans autorisation parentale. Par ailleurs, l'IVG se fait dans des meilleures conditions, sous l'effet de la possibilité d'IVG médicamenteuse en médecine de ville et la revalorisation du forfait applicable à l'IVG. Cependant, le rapport déplore les délais de prise en charge encore excessifs dans certaines régions et à certaines périodes et l'accès à l'IVG en médecine de ville est encore trop limité. En effet, l'adoption des textes permettant d'appliquer la loi a été tardive et le nombre de praticiens habilités à pratiquer cette forme d'IVG est encore trop restreint. Il est nécessaire d'élargir à l'ensemble des médecins généralistes la possibilité de pratiquer l'IVG médicamenteuse, dès lors qu'ils auraient reçu une formation spécifique. Enfin, la motivation et la formation des médecins dans les années à venir risquent d'être affectés, compte tenu des tensions sur les effectifs de médecins pratiquant des IVG et des perspectives démographiques, la relève n'est pas assurée, ce qui se traduira nécessairement, explique Bérengère Poletti, auteur du rapport, par une dégradation des conditions d'accès. Le nombre d'IVG annuel reste élevé, d'où la nécessité de mener une politique de contraception mieux ciblée et plus efficace, afin de proposer un moyen contraceptif plus en adéquation avec les besoins de chaque femme.

Un rapport accablant sur les discriminations subies par les femmes issues de l'immigration
Alors que leur importance numérique s'accroît, les femmes immigrées demeurent victimes de leur invisibilité dans le débat public, selon le rapport 2003-2004 de la Délégation aux Droits des Femmes de l'Assemblée Nationale cité par Le Monde du 9 décembre 2005 : répudiation, polygamie, mutilations sexuelles, mariages forcés ... C'est peu de dire que le tableau dressé est sombre mais il n'est pas nouveau. Les conclusions du rapport sont assez proches du groupe de travail "Femmes de l'immigration" remis au gouvernement en mars dernier, reprenant lui même les conclusions du rapport du Haut Conseil à l'Intégration (HCI). La délégation se place ainsi sur la même ligne que la HCI sur la question du respect en France, des droits civils des femmes immigrées. Elle plaide pour la dénonciation des conventions bilatérales qui méconnaissent le principe d'égalité entre les hommes et les femmes et souhaite que la nationalité du pays de résidence l'emporte lorsqu'elle est plus favorable aux droits des personnes, de manière générale qu'elle privilégie l'application de la loi du domicile. Et non celle de la nationalité pour les immigrés installés de façon durable en France. En matière de lutte contre la polygamie, la délégation estime nécessaire de verser les prestations familiales liées à un tuteur extérieur à la famille, afin d'éviter qu'elles ne soient détournées de leur objet et qu'elles bénéficient vraiment aux enfants. Autre phénomène dénoncé : les mutilations sexuelles. Il conviendrait d'établir une visite médicale obligatoire au cours de la dernière année de l'école primaire et de sanctionner les parents ayant fait commettre à l'étranger des mutilations sexuelles sur leur enfant mineur étranger résidant en France. Les députés préconisent également de rallonger le délai de prescription des actes de mutilation sexuelle à 20 ans à compter de la majorité de la victime. En matière de lutte contre les mariages forcés, il serait recommandé également de rendre obligatoire l'audition séparée des deux époux lors de mariages célébrés à l'étranger, l'harmonisation de l'âge nubile entre les garçons et les filles, l'instauration d'un délit de mariage forcé, la modification du code civil, pour permettre au ministère d'être habilité à demander en justice l'annulation d'un mariage forcé, lorque le consentement d'un époux a été obtenu par fraude, violence ou contrainte ou encore la mise en place d'un dispositif d'accueil spécifique pour les jeunes filles et les femmes fuyant les mariages forcés.

Le royaume des mères adolescentes
Selon 20 Minutes du 11 décembre 2005, la pudeur britannique n'est pas un mythe. Contrairement à leurs voisins européens, les Anglais demeurent désespérément silencieux quand vient le temps de parler de sexe. Les adolescentes en paient le prix. Elles sont beaucoup plus nombreuses à tomber enceintes accidentellement qu'ailleurs en Europe de l'Ouest. "Niclette Iduma sourit fièrement en regardant sa petite de 8 mois babiller sur les genoux d'une coordonnatrice au centre de logement social pour jeunes mères de Redbridge, un quartier pauvre de l'Ouest de Londres". Des Niclette, il y en a des milliers en Angleterre. Plus ou moins 47.000. Le pays est le champion indétrônable des adolescentes mères de l'Europe occidentale avec un ratio de 42,8 pour 1.000 femmes de moins de 18 ans. Une position de leader peu enviable puisque l'avenir de ces jeunes femmes est gravement hypothéqué par leur grossesse précoce. Le gouvernement britannique gère tant bien que mal cette patate chaude qui lui coûte l'équivalent d'environ 90 millions de dollars par année dans les centres de planification familiale et des organismes jeunesse. Le taux de grossesse chez les adolescentes a baissé de 9 % depuis 99, mais le parti travailliste aura fort à faire s'il veut réussir sa mission de réduire ce taux à 2,3 % pour 2010.Les intervenants auprès des jeunes n'en démordent pas : la tendance se renversera le jour où des cours d'éducation sexuelle et relationnelle seront obligatoires dans les écoles. "Présentement, c'est à la discrétion des professeurs d'aborder les relations sexuelles et les méthodes contraceptives en classe, indique Melissa Dear de l'Association du Planning Familial. On sait que les parents sont encore extrêmement mal à l'aise pour parler de sexe à leurs enfants mais cette pudeur sème la confusion chez les jeunes". Nathalie Misalievich, formatrice de l'organisme Education for choice visite les écoles secondaires pour discuter de sexe avec les étudiants de 14 à 16 ans.Beaucoup de mythes ont la vie dure d'une génération à l'autre. "Cette méconnaissance jumelée aux images hypersexualisées des médias contribuent aux grossesses accidentelles chez les jeunes filles. Les adolescents ressentent une pression d'être sexy comme jamais auparavant. La culture du binge drinking, c'est-à-dire de la beuverie, un fléau chez les jeunes Anglais, n'aide en rien la cause, sachant que 60% des adolescentes sont ivres lors de leur première relation sexuelle et généralement alcool rime souvent avec rapport non protégé."

La délinquance féminine en plein boum
Selon Le Parisien » / Aujourd'hui en France du 08 décembre 2005, les femmes ne sont pas en reste en matière de délinquance. Elles sont en effet de plus en plus nombreuses à commettre vols et actes de violence et notamment chez les mineures. Ce constat est celui du rapport édité par l'Observatoire de la Délinquance (OND). Le nombre de femmes délinquantes a augmenté de 40% entre 1996 et 2004 .En 1996, elles étaient 50.000 à avoir été mises en cause par les services de police et de gendarmerie, 8 ans plus tard, elles étaient plus de 71.000 avec une forte proportion de mineures. Le nombre de vols a progressé de 21% chez les femmes , alors que le nombre global de vols reste stable en France (-0,9%). Ce sont surtout des vols à l'étalage, et dans une moindre mesure de destruction ou de dégradation, mais beaucoup moins d'infractions graves, comme des vols à main armée. En revanche, ce qui est surprenant c'est l'augmentation de femmes mises en cause pour faits de violence (+11%) (22.000 en 2004), surtout les mineures (+220%). En revanche, pour les violences sexuelles, l'immense majorité des auteurs reste des hommes.

 

29 novembre 2005

Quoi de neuf sur le site
 Le ministère délégué à la cohésion sociale et à la parité et son ministre, Catherine Vautrin, publient à l'occasion du 25 novembre 2005, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, un guide destiné aux professionnels, intitulé : Violence au sein du couple : le rôle des professionnels. Ce guide est téléchargeable sous format pdf 622 Ko sur cette page.
 Décès imputables aux violences conjugales, rubrique infos temporaires, une enquête ministérielle au sein du dossier de presse du ministère à l'occasion de la journée internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes, à télécharger sur cette page.
 Synthèse de l'enquête sur les décès imputables aux violences conjugales ajouté à la page violences conjugales : les chiffres, rubrique violences conjugales.
 Sympathique cadeau que nous a fait le dessinateur de presse Chimulus http://www.cpolis.com/chimulus/ pour la page d'accueil de notre site pour le 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes : http://www.sosfemmes.com (dessin en archive)
 Et les derniers témoignages retenus :
189. Mon père frappait ma mère. Crudycat témoigne des conséquences sur toute la famille.
190. Je suis accusée de tentative d'homicide avec préméditation. T. a vécu une situation terrible de violences conjugales tous azimuts. Et aujourd'hui ...
191. Secret professionnel. Cette femme est accusée par son employeur et un usager d'avoir rompu le secret professionnel. Vraiment ?
192. Ne laissez jamais quelqu'un vous traiter de la sorte. Même après le divorce, l'enfer peut continuer ... Cerise a besoin de soutien.
193. Confession d'un bourreau d'un jour. Fabrice a frappé sa femme. Elle l'a quitté.

Les bonnes pages
 Deux albums pour les 4-8 ans qui aident à lutter contre les stéréotypes sexistes dès le plus jeune âge et à parler de l'égalité des sexes avec les petit-es et avec leurs parents :
* La princesse et le dragon de Robert Munsch, illustré par Michael Martchenko. La princesse Elisabeth doit épouser le prince Ronald. Un jour, un dragon détruit son château, brûle sa jolie robe et emporte le prince. Elisabeth décide de poursuivre le dragon et de sauver Ronald. Un livre où les filles chassent le dragon ! Prix : 9,80 euros.
* Quand Lulu sera grande de Fred L. Quand Lulu sera grande, elle rangera sa chambre à sa façon, jouera au foot, soignera les animaux et conduira un camion, même si les grands disent que "c'est que pour les garçons". Prix : 9,80 euros.
... dans toutes les bonnes librairies ou directement chez l'éditeur : http://www.talentshauts.fr/
 Penser la pornographie, Ruwen Ogien, PUF, Questions d'éthique 2003, 16 euros, 172 p. : les Presses Universitaires de France consacrent un volumineux dictionnaire à l'univers du sexe. Une première en France. http://www.puf.com/Book.aspx?book_id=016942

La progression de la violence dans les relations sociales se répercute sur les enfants
Selon l'Observatoire décentralisé de l'action sociale (ODAS), en 2004, le nombre d'enfants en danger a fortement progressé, passant de 89 000 à 95 000, ce qui représente une augmentation de près de 7 %, rapporte Le Monde du 02 novembre 2005. En une seule année, les conseils généraux ont enregistré autant nouveaux signalements qu'au cours des cinq années précédentes, de 1998 à 2003. Pour le délégué général de l'ODAS, Jean-Louis Sanchez, ces chiffres ne sont pas directement liés à la précarité économique. "Les minima sociaux, et notamment le RMI, ont permis de sortir beaucoup de familles de la grande pauvreté, observe-t-il. Aujourd'hui, les familles sont surtout déstabilisées en raison de la monoparentalité et de l'inoccupation. Il faut donc tenter de rompre leur isolement et de mieux les insérer dans le tissu social."

Gynécologie médicale et médecine d’urgence : deux spécialités consacrées par l'université
Selon Le Quotidien du Médecin du 26 octobre 2005, la gynécologie médicale et la médecine d'urgence pourront disposer de professeurs nommés dans leur spécialité à partir de 2006. Les disciplines ont été rattachées à plusieurs sous-sections du Conseil national des universités à la faveur d'un arrêté des ministères de l'Education nationale et de la Santé paru le 15 octobre au Journal officiel. Malgré les demandes récurrentes de ses représentants, la médecine générale court toujours après cette reconnaissance universitaire.

Les atouts de l'anneau contraceptif
Peu connu, l'anneau contraceptif est un mode de contraception longue durée à découvrir. On le glisse comme un tampon dans le vagin où il libère l'équivalent d'une pilule minidosée pour trois semaines. Il permet d'éviter les oublis liés à une prise quotidienne, tout en protégeant d'une grossesse non désirée. Quels sont les arguments en faveur de ce moyen contraceptif ? Lire ici sur Doctissimo : http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/contraception/articles/9066-anneau-contraceptif-atouts.htm

L'avortement des mineures en question en Californie
Selon Courrier International (novembre 2005), il y a trois ans, le gouverneur Gray Davis déclarait que la Californie était l’Etat “le plus favorable à l’avortement” de tout le pays. L’élection spéciale du 8 novembre prochain donnera aux opposants à l’avortement leur meilleure chance depuis trente ans de modifier ce qualificatif. Les électeurs devront en effet se prononcer – entre autres – sur la proposition 73, laquelle exige du médecin qu’il prévienne un des deux parents quarante-huit heures avant de pratiquer une interruption volontaire de grossesse sur une jeune fille de moins de 18 ans. Le projet a déclenché une bataille intense auprès d’un électorat qui reste partagé. Pour ses partisans, il rend un rôle important aux parents, et ce à un moment vital. “C’est la première fois depuis l’affaire Roe contre Wade que nous avons la possibilité d’adopter une loi pour sauver des enfants en Californie”, rapporte le San Francisco Faith, un magazine qui appartient à James Holman, principal soutien financier de la proposition 73. [En Californie, l’un des Etats les plus libres du pays, 44 000 jeunes filles – dont 1 620 avaient moins de 15 ans – ont choisi en 2000 de se faire avorter.] Pour ses adversaires, le projet a des implications qui vont au-delà de la notification aux parents et constitue en fait la dernière bataille en date dans la longue guerre de l’avortement.

Au Nigéria, trafic de femmes pour les trottoirs européens
Routes défoncées, bâtisses lépreuses, Benin City respire la misère. Seules quelques touches de prospérité témoignent de la vigueur de l'économie informelle : un golf, de belles demeures, «achetées avec l'argent de la prostitution», affirme une habitante. Il y a plusieurs siècles, Benin City fut le coeur prospère d'un royaume esclavagiste, elle est aujourd'hui le repaire des vendeurs de femmes : 90 % des Nigérianes arpentant les trottoirs d'Europe sont originaires de cette région du sud-ouest du Nigeria ; la quasi-totalité des familles de Benin City a au moins un membre prostitué à l'étranger, selon Libération du 8 novembre 2005.
Beaucoup de femmes prostituées sont expulsées après une arrestation par la police. Malades, traumatisées, en dépression, accros à la drogue, les rescapées des trottoirs d'Europe restent dans les limbes, esprit déchiré entre un rêve d'ailleurs brisé et la misère noire qui est à Benin City leur seul horizon. La famille rejette celle qui revient sans rien, alors qu'elle était censée améliorer la condition de tous. Afin de s'assurer du silence des femmes, les trafiquants les soumettent à des rituels vaudous. Juliette se souvient de son passage au temple. «Ils ont pris des poils sous mes bras, sur mon sexe, des cheveux, et ils m'ont fait jurer que je resterais leur esclave tant que je n'aurais pas remboursé ma dette et racheté ma liberté.» En 2003, le Nigeria a édicté une loi contre le trafic d'êtres humains ; l'agence du même nom (en abrégé Naptip), créée dans la foulée, a obtenu une condamnation. Selon la Naptip, ce trafic rapporte 9,5 milliards de dollars par an.
Le témoignage de Lolita, prostituée de Benin City, sur Afrik.com : http://www.afrik.com/article7232.html

Des musulmans à l'heure du "Djiad antisexiste"
Pratiquantes et féministes, elles veulent combattre le patriarcat de l'intérieur. «Le processus de libération n'est pas le monopole du féminisme séculariste.» Le cheveu en bataille et le sourire contagieux, l'écrivaine et philologue française Layla Bousquet revendique la pluralité des luttes féministes, dont celles menées dans le cadre d'une pratique religieuse, indique Libération du 02 novembre 2005.
Ex-militante féministe de la première heure - elle appartenait au Mlac (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception, créé en 1973) -, elle a ensuite travaillé avec des groupes de femmes chrétiennes, juives et musulmanes. Elle est devenue musulmane il y a une vingtaine d'années. «Il y a aujourd'hui dans l'islam un vaste mouvement féminin qui, forcément long et compliqué, remet puissamment en question le patriarcat.»

Aux Pays-Bas, des bordels organisent une journée porte ouverte
Selon l'AFP le 7 novembre 2005, plus de 2 000 personnes ont visité des maisons de prostitution samedi lors d’une journée porte-ouverte organisée par l’Assocation des exploitants de maison de relaxation (VER) de la province de Hollande du Nord aux Pays-Bas. Le VER espère ainsi démontrer par cette opération de transparence que les abus et les dérives dénoncés par le syndicat des prostituées de Rode Draad (Le Fil rouge) ne valent pas pour l’ensemble des maisons de prostitution de la province. La prostitution est légalisée depuis le 1er octobre 2000 aux Pays-Bas.

Propos sexistes du ministre de l’enseignement supérieur
Selon Le Monde du 29 octobre 2005, des scientifiques se sont indignés des propos «sexistes» tenus par le ministre de l’enseignement supérieur. Les récentes nominations exclusivement masculines, au conseil d’administration du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et surtout les propos de François Goulard, ministre, ont suscité des remous. Après la publication des nominations, Mme Dubois-Violette avait dénoncé sur Europe 1, la baisse continue du nombre de femmes au CNRS et de ses instances dirigeantes. «Le problème vient de ce que cette dame se serait bien vue à un poste de direction. La question est de savoir si elle était la plus désignée pour celui-ci», avait dit M. Goulard. «Maintenant, si ça peut vous faire plaisir, je peux nommer mon assistante» a-t-il déclaré le 20 octobre au Sénat.
Le réseau "Encore féministes !" http://encorefeministes.free.fr a demandé à la HALDE de s’auto-saisir d’une enquête sur ce cas et de demander au ministre François Goulard de prouver qu’il ne s’agit pas là d’une discrimination en raison du sexe des personnes évincées.

Nouvelle campagne télévisuelle contre les violences conjugales
Selon l'AFP le15 novembre 2005, un clip montrant une femme terrorisée au sein même de son propre foyer sera diffusé à partir du 21 novembre sur sept chaînes françaises "pour placer l'homme face à ses responsabilités", a annoncé la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF). La séquence, dévoilée mardi à la presse, montre une jeune femme terrorisée qui court dans la forêt, avant de se retrouver soudain face à un mur d'intérieur, tapissé et décoré. Chez elle. On comprend alors que cette femme est "piégée, dans son propre foyer, sous propre toit", explique dans un communiqué la FNSF, fédération de 59 associations qui accompagnent chaque année 40.000 femmes victimes de violences. "Une femme sur dix déclare avoir été victime de violences de la part de son conjoint ou ex-conjoint dans les douze derniers mois", rappelle le docteur Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne. Cette phrase ponctue le clip avant que ne soient énoncées les peines encourues par les hommes violents: 3 à 5 ans de prison.
"On veut responsabiliser les hommes sur leurs comportements sexistes et leur rappeler ce qu'ils encourent", poursuit ce médecin généraliste qui a questionné lui-même 100 de ses patientes. Une sur cinq a fait état de violences sexuelles subies au cours de sa vie et près d'une patiente sur trois a reconnu des violences physiques.
"En ciblant pour la première fois les agresseurs, on rend à la femme son statut de victime, on la déculpabilise et on libère sa parole", ajoute M. Lazimi. "Il faut faire changer la honte de camp", conclut-il.
Une enquête menée en 2000 a montré que seulement 8% des femmes victimes de violences conjugales portent plainte et que 6% de ces plaintes ont des suites judiciaires.
Cette campagne télévisuelle (TF1, France 2, M6, RTL9, MCM, TMC et Teva) s'accompagnera d'actions en Ile-de-France et en régions jusqu'au 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

La Cour Européenne valide l'interdiction du voile à l'université en Turquie
Une étudiante turque qui revendiquait le port du foulard islamique à l'université d'Istanbul a été déboutée par la cour des droits de l'homme, selon Le Figaro du 11 novembre 2005. La cour européenne des droits de l'homme a rendu, hier, en appel, un arrêt contre le port du voile islamique en Turquie. Confortant les principes laïcs de la République fondée par Mustapha Kemal, les juges de Strasbourg ont rejeté en appel la requête d'une étudiante en médecine , qui contestait le règlement interne très strict de l'université d'Istanbul.

Il pourrait manquer 200 millions de femmes sur Terre en 2025
Jean claude Chesnais est démographe et économiste à l'INED. Dans Le Monde du 12 novembre 2005, il parle de la Chine, du veillissement global de la population, des difficultés à venir, de l'influence de la médecine, des biotechnologies. Dans certaines régions du monde, on peut penser que la répartition entre hommes et femmes pourrait être modifiée grâce aux techniques médicales. En l'absence de discrimination, le nombre de femmes dépasse d'environ 5 % celui des hommes. Ce n'est pas le cas en Chine et en Inde, où, de part et d'autre, il manque 50 millions de femmes. Dans ces pays, comme en Corée du Sud, des stations d'échographie portables permettent, dans les villages, de sélectionner les foetus garçons, et des avortements illégaux sont ensuite pratiqués. Cela pour répondre à des considérations religieuses - les hommes assurent le culte des ancêtres - ou économiques - coût de la dot. Si cette tendance se généralise, il n'est pas exclu que le déficit de femmes atteigne 200 millions en 2025 sur la planète. Les conséquences risquent d'être lourdes.

Une audience publique sur l'avortement au Parlement européen
Selon le Mouvement Français pour le Planning Familial, plusieurs femmes de pays membres de l'Union Européenne ont témoigné au Parlement Européen le 18 octobre 2005 sur le manque d'accès à l'avortement dans la légalité et la sécurité sanitaire dans leurs pays et les conséquences que cela implique. La réunion s'est focalisé sur la situation en Irlande, en Lituanie, à Malte, en Pologne, au Portugal, en Slovaquie, et en Espagne. L'une des témoins, Alicja (Pologne), avait décidé de porter le dossier à la Cour Européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg en Février 2005 sur les positions du gouvernement polonais. Le dossier est toujours ouvert. En relation avec l'évenement , ces membres du parlement européen ont rédigé une lettre ouverte pour faire de l'avortement un droit pour toutes les femmes dans l'Union européenne.
Parallèlement, selon Associated Press du 17 novembre 2005, le pape Benoît XVI a reçu la veille en audience un mouvement anti-avortement italien et a salué le travail de ses membres qui écrivent "des pages d'espoir" pour l'humanité. S'exprimant devant une soixantaine de membres du "Mouvement pour la vie" place St-Pierre à Rome à l'occasion de son audience hebdomadaire, le souverain pontife a estimé que ce groupe défendait la dignité de la personne humaine "de la conception à la mort naturelle".

Femmes abusées : risque accru de cancer du col
Selon libération du 16 novembre 2005, les victimes de violences sexuelles délaissent le suivi médical. Les femmes victimes d'abus sexuels dans leur enfance développeront-elles plus que les autres un cancer du col de l'utérus ? «Il n'y a pas eu d'étude là-dessus, la question reste ouverte, mais cela serait logique», affirme Marc Shelly, médecin de santé publique à l'hôpital Fernand-Widal (Paris). C'est en tout cas ce que sous-entend une étude de l'association Aremedia en collaboration avec l'Inserm, à paraître prochainement. Ce travail met en évidence qu'une femme sur quatre ne pratiquant pas régulièrement des frottis a subi des abus sexuels avant l'âge de 16 ans. «C'est énorme», commente Marc Shelly. Car aujourd'hui, l'absence de dépistages réguliers est l'un des facteurs de risque principal du cancer du col de l'utérus. Le frottis permet en effet de repérer des lésions précancéreuses. Et donc de traiter au plus tôt. Détectée à temps, la lésion est curable à 100 %. «Mais ces femmes montrent très souvent un désintérêt pour leur santé, et leur santé gynécologique en particulier», notent les chercheurs. Elles cumulent souvent d'autres comportements à risques, tel l'alcoolisme, les toxicomanies, voire des tentatives de suicide.

Sept ans de prison ferme pour avoir transmis le sida
Selon Radio France International le 17 novembre 2005, Yves Prépont, chauffeur au Conseil régional de Guyane, âgé de 41 ans, a été jugé à Cayenne et reconnu coupable d’avoir transmis volontairement le virus du sida à plusieurs femmes. L’usage de faux a aussi été retenu contre lui : l’accusé, connaissant sa séropositivité, avait présenté à ses partenaires un test VIH falsifié. Il écope de sept ans ferme.

 

31 octobre 2005

Quoi de neuf sur le site
 Les derniers témoignages retenus :
184. Je frappe mon mari. Cette femme est auteure de violences. Un témoignage rare.
185. Je nage en pleine mouise sentimentale. Cette femme mariée sollicite des échanges sur sa situation.
186. Dans l'impasse ... France est harcelée et menacée par son ancien conjoint. Elle demande conseil.
187. Une boîte bien ficelée. E. a longtemps tu les viols qu'elle a subis à 12 ans dans les caves d'un immeuble.
188. Aidez-moi. Dom est invalide et subit la conduite de son mari.

Les bonnes pages
 Un bon dossier "Vivre après l'inceste" dans Lien Social n° 769 d'octobre 2005, notamment un reportage à la maison d'accueil Jean Bru à Agen, seul établissement à accueillir des mineurs victimes d'abus sexuels en France ... (coordonnées en bas de cette page sur notre site) http://www.lien-social.com/
 Un dossier sur "Le Travail aujourd'hui" analyse les transformations du travail, sa division sexuée, le droit à la vie personnelle des salariés, le statut juridique des discriminations dans l'entreprise, dans le n°130 de Hommes et Libertés, 5 euros, 138 rue Marcadet, 75018 Paris.

Traçage des délinquants sexuels aux USA
Selon Elle du 12 septembre 2005, la prévention des délinquants sexuels tourne au déballage public aux Etats-Unis. Depuis juin dernier, le site http://www.mapsexoffenders.com/ localise grâce à Google Map les personnes déjà condamnées pour crimes sexuels sur enfants. On inscrit son quartier, sa rue et des petites gouttes rouges marquent leur présence ... Pour essayer, notez "Broadway" pour "Street" et "New York" pour "City", c'est tout. Edifiant ... Même après avoir purgé leur peine de prison, les délinquants sexuels doivent signaler leur adresse : pour la connaître et voir la photo de l'individu concerné, dans notre exemple, cliquer sur une petit goutte rouge.

La FDA critiquée par USA Today aux Etats Unis
Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), chargée du contrôle des médicaments, "expose les femmes à un risque inutile", critique USA Today, alors que la FDA a décidé de reporter indéfiniment sa décision sur la délivrance de la "pilule du lendemain" sans ordonnance (voir notre bulletin du 30 septembre 2005). "De nombreuses grossesses non désirées, et les choix douloureux qu'elles entraînent, pourraient être évitées si la contraception d'urgence était plus facile à obtenir. Malheureusement, la FDA a cédé à la pression politique des opposants à l'avortement, aux dépens de ses propres critères d'exigence", regrette le quotidien américain cité par Courrier International le 30 août 2005.

Pilule et cancer
Selon Le Quotidien du Médecin du 1er septembre 2005, après sa réunion de juin dernier, le groupe d'expert du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) avait classé comme agents cancérogènes les associations estroprogestatives utilisées en contraception ou en traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause. De fait, les mentions légales des pilules et le THS relèvent le risque de cancer du sein. En pratique, le travail d'analyse de la littérature mené par les 21 chercheurs issus de 8 nations différentes a été plus précis que cela. En ce qui concerne les contraceptifs oraux, le risque du cancer du sein serait légérement supérieur chez les utilisatrices et redeviendrait proche de zéro après 10 ans. La pilule était déjà classée dans le groupe 1 de produits cancérogènes (pour le cancer du foie, extrêmement rare dans les pays occidentaux) et augmenterait le risque cancer du col utérin mais réduirait le risque de cancer de l'ovaire et de l'endomètre, dont l'effet protecteur serait prolongé plus de quinze ans après la fin de l'utilisation. Les experts soulignent que le bilan est globalement plus positif.

Sexualité, conjugalité et transformation des rapports de genre
L’enquête Contexte de la Sexualité en France (Responsables : Nathalie Bajos et Michel Bozon. Equipe de recherche : neuf personnes, dont Michèle Ferrand, Laurent Toulemon, Henri Leridon, Armelle Andro) a obtenu un financement de l’ANRS en novembre 2003, complété par un financement de la Fondation de France. Dans la lignée de l’enquête ACSF 1992, la nouvelle enquête adopte une perspective large et envisage l’ensemble des modifications sociales qu’a connues récemment la société française (structures familiales, lois sur la parité ou le PACS, précarisation de certains groupes sociaux etc.). Elle appréhende les trois composantes de la sexualité que sont les actes, les relations et les significations, en les inscrivant à la fois dans les trajectoires individuelles et dans le contexte social.
Sur le site de l'INED : http://www.ined.fr/bdd/projrech/saisie/m_projet_phare.php?idprojet=P0433

Un dispositif anti viol
Selon le bulletin du MFPF (début septembre 2005), une femme vient de présenter un préservatif féminin anti-viol qui "harponne" l'agresseur. Le "rapex" (rape en anglais = viol) se porte comme un tampon et, en cas de pénétration, des crochets se referment sur le pénis de l'agresseur. Meurtri, le violeur sera obligé de s'encourir à l'hôpital "la queue entre les jambes" (sic). Tel est le principe d'un nouveau dispositif anti-viol mis au point par une Sud-Africaine qui a jugé qu'il était temps de protéger les femmes contre ce crime qu'est le viol.
Pour mieux comprendre, il est nécessaire de savoir que le viol tient du sport national en Afrique du Sud, qui bat tous les records en la matière, avec le taux de prévalence du VIH (sida) ... Le nombre de viols recensés est de loin le plus élevé du monde et, compte tenu de la situation, il peut être très sérieusement recommandé aux femmes de tous âges d'adopter ce dispositif.

Transmission sexuelle possible du VHC
Selon Le Quotidien du Médecin du 6 septembre 2005, une équipe de Necker-enfants malades de l'Hôpital de la Pitié Salpêtrière a publié une mise au point sur la transmission sexuelle du VHC responsable de l'hépatite C. Dans près de 20% des cas d'infection par le VHC, l'hypothèse d'une transmission sexuelle doit être évoquée. Il s'agit en particulier de personnes ayant des partenaires sexuels multiples ou des pratiques à risque.
Pour rappel, on estime à 600.000 personnes le nombre de porteur du VHC en France, dont la moitié en est ignorante. L'hépatite C peut être responsable d'une cirrhose ou un cancer du foie. Il existe des traitements. A l'état de cirrhose ou de cancer, seule une transplantation peut sauver le malade.
Infos complètes : http://www.soshepatites.org/

L'Ontario renonce à la charia
Selon Le Figaro du 13 septembre 2005, le gouvernement de l'Etat canadien de l'Ontario a renoncé à l'instauration de la charia, la loi islamique, pour arbitrer les litiges au sein des familles mususlmanes. L'Ontario a interdit les tribunaux islamiques après des années de controverse.

Un vaccin contre le papillomavirus à l'origine du cancer du col de l'utérus ?
Selon Elle du 12 septembre 2005, les médecins disposeront en 2006 de plusieurs type de vaccins contre le papillomavirus à l'origine du cancer du col de l'utérus, responsable de plus de 1000 décès par an. Dans 90% des cas, le cancer est lié au papillomavirus transmis par voie sexuelle. La vaccination sera donc utile mais on ne sait pas encore si elle sera recommandée à toutes les jeunes femmes. Et il ne faudrait pas que, se sentant protégées, elles abandonnent le préservatif, qui est le meilleur rempart aux IST et seul capable de protéger du VIH (sida), avec le Fémidom.

Quota de femmes en Norvège
Selon Libération du 12 septembre 2005, une nouvelle loi impose en Norvège un quota de 40 % de femmes dans les conseils d'administration des grosses entreprises, sous peine de fermeture. Une mesure unique au monde.

Signes religieux ostensibles
Selon Le Monde du 11 septembre 2005, le ministère de l'Education Nationale avait recensé 240 élèves porteurs de signes religieux ostensibles le jour de la rentrée de 2004 et 639 sur l'ensemble de l'année scolaire. Une semaine après la rentrée scolaire 2005, une douzaine de cas d'élèves portant un signe religieux ostensible ont été recensés par le ministère. Pour sa deuxième année d'application, la loi du 15 mars 2004 interdisant à l'école "les signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse" connaît ainsi une mise en oeuvre jugée "très satisfaisante" par tous les acteurs de l'Education Nationale.

"Des règles, quand je veux, si je veux"
On les pensait indissociables de la féminité, aujourd'hui, de plus en plus de femmes choisissent de retarder leurs règles, voire de les supprimer. Elle du 19 septembre 2005 a enquêté sur une pratique révolutionnaire mais troublante. On connaissait la pilule Jasmine pour différer les règles, aujourd'hui le nouveau panel de contraceptifs progestatifs (stérilet, implant) ou de longue durée (patch) ont pour effet d'amoindrir, diminuer voire supprimer les règles. Si certaines femmes ont besoin de sentir les cycles au travers du saignement, certaines voient dans cette suppression une nouvelle libération.

Pratique de l'IVG en ville : une mise en place qui prend du temps
Après la loi du 4 juillet 2001 sur la mise en place de l'avortement médicamenteux en ville, l'arrêté du 23 juillet 2004 et la circulaire du 26 novembre 2004 qui en précise les conditions, le Dr Marie-Laure Brival (vice-présidente de l'Ancic) dresse un bilan de cette pratique dans Le Quotidien du Médecin du 16 septembre 2005 . Les DDASS ne recensent pour l'instant que 150 conventions environ passées sur l'Ile-de-France entre médecins libéraux et centres de planification. La mise en place est lente et représente un travail considérable pour les centres référents qui assurent la formation des médecins généralistes, le soutien logistique du réseau et même les statistiques. "Aucun moyen n'a été prévu pour la mise en place, de façon ciblée, c'est à qui se débrouillera pour trouver des financements", alors que les gynécologues-obstétriciens sont d'office reconnus par la loi comme compétents pour pratiquer une IVG médicamenteuse (même ceux qui n'en réalisent jamais), les généralistes doivent, quant à eux, attester une pratique antérieure régulière, autrement dit prouver qu'ils ont travaillé dans un centre d'orthogénie. "Absurde discrimination, remarque le Dr Brival, tous nécessitent la même formation. Au moins une interprétation de la loi permet-elle à tout médecin généraliste volontaire de se former à l'IVG médicamenteuse. En revanche, les grands exclus de la loi sont les médecins des PMI (protection maternelle infantile). Par sa gratuité et sa proximité, la PMI représente un lieu idéal pour les femmes qui souhaitent avorter, en particulier pour celles en situation de précarité. Mais les PMI relèvent de la compétence des Conseils Généraux. Fin avril 2005, le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis a donné son accord en espérant que cela fasse tâche d'huile pour les autres départements", confie le Dr Brival. Mais il est vrai que le protocole de l'IVG médicamenteuse a de quoi rebuter les médecins libéraux : les cinq consultations sont facturées 100 euros forfaitairement. Il faut attendre que les médecins prennent le temps d'apprivoiser la méthode. Ce sera ensuite aux femmes elles-mêmes de se réapproprier cet événement et d'être assurées qu'avorter chez elles leur offre une intimité spéciale.

Adolescence et accès à la pornographie
Selon Le Monde du 17 septembre 2005, deux adolescents sur trois ont vu des films pornographiques. Une étude de l'INSERM met au jour une corrélation entre la consommation régulière de ce type d'images, les difficultés scolaires et les conduites à risque. 80 % des garçons et 15% des filles interrogées de 14 à 18 ans avaient regardé un film X, le plus souvent à la télévision, au moins une fois dans l'année écoulée. Faut-il s'inquiéter de la forte proportion d'adolescents qui regardent des images pornographiques ? A l'âge où tout se sexualise, il est tentant de parler, de voir, de s'amuser des histoires de sexe. "Quand la pornographie se limitait aux magazines érotiques sur lesquels était inscrit 'réservé aux adultes', la notion de transgression était évidente dans la tête des adolescents. Aujourd'hui, ce qui ne va pas, c'est l'absence de limites définies par les adultes pour marquer les territoires de l'autorisé et de l'interdit, explique Xavier Pommereau, psychiatre spécialiste de l'adolescence. Il faut absolument limiter les accès, continuer à obliger les diffuseurs à marquer des territoires clairs. Cependant, la majorité des ados font la différence entre le porno, qui les amuse, et leur histoire amoureuse, sur laquelle ils sont plutot prudes et sentimentaux. Quant aux grands consommateurs de porno, il faut fait faire un lien avec éventuellement cette consommation boulimique et d'autres conduites à risque" Quant aux filles, le nombre de celles regardent ces images est loin d'être ridicule. Mais elles s'intéresseraient plus aux histoires érotiques, seraient plus mûres, plus affectives, tandis que les garçons préféreraient l'action, la démonstration, la puissance, voire la violence du hard.

Ni Putes ni Soumises s'internationalise
L'association Ni putes ni soumises, né en 2002 dans les banlieues françaises, séduit à l'étranger où des comités se sont créés pour "internationaliser" cette lutte, comme le souhaite la direction du mouvement, rapporte Libération du 30 septembre 2005."Nous avons été séduites par l'énergie de Fadela Amera, par le nom provocateur de l'association, et par les thèmes qui sont évoqués sans tabous", explique Amineh Kakabaveh, qui a fondé un comité en Suède en juin après avoir assisté à une conférence de la présidente de "NPNS", et était présente vendredi à l'université du mouvement à Dourdan (Essonne). Des comités existent déjà en Belgique, aux Etats-Unis, en Espagne, en Italie, en Suède et au Maroc, explique Siem Abchi, chargée de fédérer et d'organiser cet intérêt à l'étranger. "Il y a des demandes croissantes d'information sur le travail du mouvement à l'étranger", ajoute-t-elle, précisant que l'association a également des correspondants au Liban. "Dès que l'on cherche à s'émanciper, nous sommes perçues comme occidentalisées, et l'on considère que nous avons trahi", s'exclame dans la salle une quinquagénaire d'origine marocaine. "Le modèle d'égalité et de laïcité français est-il exportable ?", s'interroge-t-elle. Anna Guerrero vient de monter le premier comité Ni putes ni soumises en Espagne où, dit elle, "Le grand fléau, c'est la violence conjugale".
A noter que Fadela Amara, présidente de Ni putes ni soumises a apporté son soutien à Laurent Fabius, selon Le Monde du 11 octobre 2005 : pas certain que ce genre de parti pris officiel serve le mouvement et sa présidente déjà éreintée par des articles et des publications récentes. Bien des événements, comme ce dernier, amènent à penser que NPSS est de plus en plus instrumentalisée par sa présidente à des fins strictement personnelles.

Techniques de stérilisation rapide par implant
Selon Libération du 11 octobre 2005, depuis trois ans, Hervé Fernandez, gynécologue à l'Hôpital Antoine Béclère de Clamart, propose aux femmes ne souhaitant plus avoir d'enfants une technique de stérilisation rapide venant d'Australie qui consiste à poser un implant dans les trompes. Depuis la loi du 4 Juillet 2001, la stérilisation à visée contraceptive pour les hommes et les femmes majeurs est autorisée. Cinquante mille femmes bénéficient de la stérilisation chaque année et c'est la première méthode contraceptive dans le monde. Les raisons invoquées sont souvent l'intolérance ou les contraintes de procédés contraceptifs classiques. Le procédé Essure, moins lourd et plus sûr, se fait sans anesthesie générale, n'est pas douloureux et ne nécessite pas d'incision. La pose du micro implant à l'entrée des trompes se fait par voie naturelle à l'aide d'un hystéroscope et dure de 10 à 30 minutes. La patiente a juste à prendre un antalgique et un anti-inflammatoire avant l'intervention . Elle peut rentrer chez elle une ou deux heures après et reprendre une activité normale dès le lendemain. Cinq ans après, cette méthode est beaucoup plus sûre que par coelioscopie. le seul inconvénient est qu'elle n'est pas d'une efficacité immédiate. Trois mois après la pose, la patiente doit vérifier par une échographie que le dispositif est toujours en place, que la trompe s'est épaissie autour de l'implant et qu'elle est bien bouchée, d'où la nécessité dans l'intervalle de prendre un contraceptif. Bien sûr, cette méthode est irréversible et le médecin doit en informer la patiente à la 1ère consultation et s'assurer du caractère définitif de sa décision. Un dossier lui est remis pour un délai de réflexion de 4 mois. La femme après ce délai doit confirmer sa demande par écrit.

Le Royaume-Uni envisage de pénaliser les clients de prostituées
Selon The Observer d'octobre 2005, la législation pourrait se durcir au Royaume Uni quant aux clients des prostituées. "Les relations sexuelles avec des femmes victimes de trafic doivent être considérées comme un viol", a déclaré un ministre, une déclaration qui pourrait avoir des suites.
Sur le trafic des êtres humains à fin d'exploitation sexuelle, lire ici sur notre site.

La discrimination sexuelle, facteur premier de pauvreté
Selon Le Monde du 13 Octobre 2005, l’inégalité des sexes est l’un des premiers moteurs de la pauvreté et de l’exclusion sociale. C’est la conclusion du rapport, publié hier, du Fonds des Nations Unies pour la Population. Le document étudiait dans quelle mesure la communauté mondiale a rempli, depuis 2000, les huit objectifs du Millénaire pour le développement, censés réduire la pauvreté de moitié d’ici à 2015. Verdict des 250 experts : c’est en réduisant la discrimination sexuelle dans le monde que l’on réduira la pauvreté, tout en sauvant des vies et en améliorant l’existence des populations. Parmi les priorités, il faudra d’abord permettre aux femmes d’accéder à l’enseignement. Le rapport montre que pour chaque année supplémentaire d’éducation de la mère, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans baisse de 5 à 10 %. Autre impératif, améliorer la santé des femmes en matière de procréation afin de réduire la mortalité infantile, d’éviter les avortements dangereux et de lutter contre le sida. Le document avertit également que la violence sexiste "tue ou cause un grave préjudice à autant de femmes et de filles entre 15 à 44 ans que le cancer", accroissant d’autant les dépenses (soins de santé, frais de justice, surveillance policière, etc). Aux Etats-Unis, le chiffre de ces dépenses s’élève à 12,6 milliards de dollars par an. Ainsi, la discrimination sexuelle est non seulement un obstacle au développement, mais elle est aussi très coûteuse.

Les nouveaux pères britanniques pourront pouponner aux frais de l'Etat
Selon Le Monde du 23 octobre 2005, les pères de famille britanniques pourront bientôt s'occuper de leur bébé pendant trois mois aux frais de l'Etat. Le gouvernement leur promet de porter ensuite, avant la fin de la législature - probablement en 2009 - ce congé de paternité à six mois. Actuellement, les femmes britanniques ont droit à un congé de maternité de six mois. Pendant les six premières semaines, elles touchent 90 % de leur salaire ; ensuite, elles reçoivent une rémunération forfaitaire, quel que soit leur salaire réel, de 106 livres (155 euros) par semaine. Cette indemnité est versée par les employeurs, à qui elle est remboursée par le Trésor. A certaines conditions, les mères peuvent prendre six mois supplémentaires, non payés.

 

30 septembre 2005

Quoi de neuf sur le site
 Publication de la version en anglais du site grâce à, d'une part, Pamela Strawgate (voir son site) qui a réalisé la traduction, d'autre part, la Délégation Régionale aux Droits des Femmes et à l'Egalité de Champagne-Ardenne.
 Mise en ligne du livret d'accueil et du règlement de fonctionnement du CHRS (format pdf), rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil
 Publication des comptes 2004, rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil
 Et les derniers témoignages retenus :
175. Pas moyen de le quitter, pourquoi ? K. est victime de viols et de violences graves de la part de son conjoint.
176. Comportement déplorable. Mina dénonce le comportement du médecin qui a reçu sa fille pour une IVG.
177. Chronique d'un inceste ordinaire. Véro a subi les effets de la prescription et son calvaire n'est pas reconnu par la justice.
178. J'ai décidé de porter plainte. T. a été violé à 16 ans par un patient dans un hôpital.
179. Pourvu qu'il me laisse tranquille ... Diana vient de quitter son ami au comportement violent.
180. Soyez plus fortes que moi. Cherry a quitté un conjoint violent, après 10 ans de souffrance.
181. Plus jamais je ne laisserai un homme me rabaisser. M. raconte sa vie et ses souffrances.
182. Victime de viol, je poursuis au civil. Mylnea cherche des victimes ayant poursuivi au civil, le crime étant prescrit dans son cas.
183. Je viens de vous lire et me sens moins seule. Victime de violences, Frédérique envisage le divorce ... mais elle a besoin de soutien.

Rapport INSERM sur l'efficacité des pyschothérapies
Le 26 février 2004, l’Inserm a publié un rapport sur l’évaluation des psychothérapies : « Psychothérapie - Trois approches évaluées – Expertise collective » (Editions de l’Inserm Paris 2004), rapport demandé par les services du Ministère, à savoir la Direction Générale de la Santé (DGS) et deux associations de patients : UNAFAM et FNAP Psy. Il présente la synthèse des travaux du groupe d’experts nommés par l’Inserm et repose sur l’étude critique de plus de mille études scientifiques internationales et françaises sur l’évaluation des psychothérapies.
Le Ministère de la Santé et les associations de patients souhaitaient une évaluation de l’efficacité des trois formes principales de psychothérapie :
- les thérapies psychanalytiques à court terme,
- les thérapies comportementales et cognitives (TCC),
- les thérapies familiales.
L’étude de l’Inserm a conclu à une efficacité nettement supérieure des TCC par rapport à la psychanalyse et aux thérapies familiales, pour presque tous les troubles envisagés. Des trois approches, la moins efficace est la psychanalyse. Ses résultats pour les troubles mentaux sérieux sont du niveau de celui du placebo. L’efficacité des thérapies familiales et systémiques se situe à un niveau intermédiaire, entre les TCC et la psychanalyse. Le 5 février 2005, le Ministre de la Santé Philippe DOUSTE-BLAZY annonce, devant un parterre de psychanalystes, qu’il a retiré du site internet du Ministère ce rapport Inserm ; désormais, aucune référence n’y sera faite de la part du Ministère.
Lire la synthèse du rapport INSERM.

Une reine au Danemark ?
Le Danemark envisage de modifier sa constitution pour permettre aux femmes de monter sur le trône. La loi fondamentale n'autorise que les hommes à monter sur le trône. Un amendement à cette loi sera présenté au Parlement en octobre prochain. (Associated Press, 29 août 2005).

USA : décision remise sine die sur la vente libre de la pilule du lendemain
L'agence fédérale américaine de réglementation des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) a ajourné sine die toute décision sur la commercialisation sans ordonnance du contraceptif "plan B", connu sous le nom de la "pilule du lendemain", a-t-on appris samedi auprès de la FDA. La décision de la FDA qui survient après 28 mois de controverse sur ce sujet très sensible aux Etats-Unis suscite une levée de boucliers dans les rangs du parti démocrate dont les ténors politiques ont reproché au patron de la FDA, Lester Crawford, d'avoir agi en ce sens pour des motifs politiques et non scientifiques. La FDA avait autorisé en 1999 la vente sous ordonnance de ce contraceptif (levonorgestrel) commercialisé aux Etats-Unis par les laboratoires Barr. Quatre ans plus tard, un panel de la FDA avait recommandé qu'il puisse être vendu sans ordonnance. Mais les dirigeants de la FDA avaient rejeté l'an dernier cette recommandation, par crainte de provoquer une révolution au sein de la droite chrétienne anti-avortement, qui constitue une composante importante de la majorité présidentielle de George W. Bush. Le feu vert de la FDA aurait en effet permis aux adolescentes de plus de 17 ans d'acheter "la pilule du lendemain" en toute liberté. Pour justifier son refus la FDA avait affirmé manquer d'informations sur les risques posés par cette pilule pour les moins de 16 ans. Cette fois, Lester Crawford a admis qu'elle était sans risques pour les plus de 17 ans, mais il a justifié l'ajournement sine die de la commercialisation sans ordonnance en affirmant que cela soulevait des questions compliquées de règlements, pour permettre la vente libre de ce produit aux adultes mais pas aux adolescentes. La décision de la FDA, ne signifie pas toutefois que "plan B" ne puisse se retrouver en vente libre sur les étalages de certains drugstores. Certains Etats américains exercent eux-mêmes la supervision des produits pharmaceutiques et sept d'entre eux ont autorisé la vente libre de "plan B", sans restriction d'âge. (Associated Press, 29 août 2005)

Le foetus serait insensible à la douleur jusqu'à un stade avancé de la grossesse
Alors que le débat fait rage aux Etats unis, cet argument s'il venait à être confirmé selon une étude scientifique américaine, ce serait un des principaux arguments des opposants à l'avortement qui tomberaient.
Source : Foetuses 'don't feel pain until the final third of pregnancy', Andrew Gumbel, Los Angeles, in The independent 24 août 2005 http://news.independent.co.uk/world/americas/article307947.ece

Australie : quand la loi ancestrale permet le viol
Les femmes aborigènes réclament une évolution des lois traditinnelles de leur tribu afin qu'elles ne piussent plus servir à justifier des abus sexuels sur mineurs. Cette revendication fait suite à la condamnation d'un aborigène de 55 ans à un mois de prison pour avoir eu des relations sexuelles avec une jeune fille de 14 ans; Après avoir entendu des rumeurs qui racontaient que l'adolescente lui était promise depuis l'âge de 4 ans, avait un petit ami, l'homme l'a frappée avec un boomerang avant de la forcer à avoir un rapport sexuel. "Cette condamnation à un mois de prison est une honte, car cela ne dissuade absolument pas les hommes qui songent à violer des femmes, explique Boni Robertson, une intellectuelle aborigène respectée. Selon elle, cet homme aurait dû être condamné à une plus lourde peine. "Combien de temps nos femmes vont-elles êtres ignorées par les tribunaux et subir ces horribles crimes, alors que les coupables se réfugient derrière un droit ancestral ?" se demande l'intellectuelle. Elle n'hésite pas à déclarer que "le juge s'est moqué du travail effectué par ceux qui entendent rendre justice aux femmes et enfants violentés au nom d'une culture millénaire". (Courrier International , 24 août 2005)

Ambitions au féminin
L’Elysée ne se conjugue pas qu’au masculin. Parmi les postulants à la prochaine présidentielle, deux nouvelles volontaires : Michèle Alliot-Marie et Ségolène Royal. Dans le Journal du Dimanche du 25 septembre, MAM déclare avoir « l’intention de jouer un rôle de premier plan » en 2007. Quant à Ségolène Royal, si elle jouit d’une indéniable popularité auprès des Français, il n’en va pas de même pour ses collègues socialistes, ainsi Laurent Fabius demandait ce week-end : « Qui va garder les enfants ? », tandis que Jean-Luc Mélenchon : « La présidence de la République n’est pas un concours de beauté ».
Sans commentaire. (Libération, Nouvel Observateur, 26 septembre 2005).

Réforme du congé parental
Le nouveau congé parental d’un an, au troisième enfant, actuellement de 512 euros par mois sera porté à 750 à condition que l’interruption soit limitée à un an, selon les Echos. Au troisième enfant, les parents auront toujours le choix entre ce nouveau congé court, qui pourrait entrer en vigueur en 2006, et la formule actuelle de trois ans, qui donne droit à une indemnité de 512,64 euros maximum. Ce sont les mères qui prennent à 98 % les congés parentaux et l’objectif de la nouvelle formule est de ne pas les tenir trop longtemps éloignées du marché du travail. (AFP – 22 septembre 2005).

Le suicide révèle la souffrance singulière des jeunes homosexuels
Les gays ont, toutes choses égales par ailleurs, treize fois plus de risque de tenter de mettre fin à leurs jours que les hétérosexuels, selon une étude épidémiologique française inédite citée par Le Monde. Un phénomène souvent lié au secret, « psychologiquement épuisant », qu'ils maintiennent sur leur vie privée. Une étue inédite, menée par l'association Aremedia, montre que, toutes choses égales par ailleurs, les homosexuels âges de 16 à 39 ans ont treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels. Pour le docteur Marc Shelly (médecin de santé publique, responsable du centre de dépistage anonyme et gratuit de l'hôpital Fernand-Widal), qui a dirigé l'enquête, le phénomène correspond à « une forte dégradation de l'estime de soi ».

 

30 août 2005

Quoi de neuf sur le site
 Grâce à une subvention de la Délégation Régionale aux Droits des Femmes et à l'Egalité de Champagne-Ardenne qui nous a permis de salarier quelqu'un un mois sur ce travail, création d'un nouvel annuaire de ressources psychothérapeutiques, tous départements métropolitains ; 2ème mise à jour de l'annuaire des lieux d'accueil et centres d'hébergement ; mise à jour de la page Planning Familial et compléments ; mise à jour complète de toutes les pages de liens de la rubrique Liens, contacts
 Et les derniers témoignages retenus :
170. Mon témoignage d'homme battu. Message de Bernard, victime de violences de la part de sa compagne.
171. Quel nom mettre sur ce qui m'est arrivé ? Coralie se demande comment nommer ce qu'elle a vécu ou comment des parents ne jouent pas leur rôle de protecteurs ...
172. Quel beau couple ! Le monde à l'envers : son concubin veut chasser M. de la maison qui lui appartient à elle !
173. Mon mari, un monsieur très bien ... qui me viole sans arrêt. Caroline veut divorcer pour mettre fin à l'esclavage sexuel dont elle est victime.
174. L'inceste, c'est la mort pour toujours. B. a été violée pendant des années par son père.

Les bonnes pages

 "Le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir, Ingrid GALSTER (sous la direction de), Presses de l'Université Paris-Sorbonne, 365, p., 20 euros. Un essai sur le scandale provoqué par cet ouvrage majeur qui allait devenir le livre fondateur du féminisme.
 Digitall Future, n°2, trimestriel, printemps 2005, 3,50 euros + port, IIAV, Obiplein 4, 1072 JB Amsterdam, Pays-Bas. Un nouveau venu de la presse féminste dans sa forme, avec des textes en français et une version anglaise, et son contenu : faire connaître les actions de toutes les féministes à travers la planète.
 Culture d'élite, culture de masse et différence des sexes, Geneviève Sellier et Eliane Viennot (sous la direction de), L'Harmattan, Paris, 200, 184 p., 17 euros. Recueil d'articles cherchant à comprendre les motifs de la dévalorisation des oeuvres créées par des femmes. En analysant le sens et la portée d'oeuvres littéraires, cinématographiques et télévisées dans le contexte de leur production historique depuis 150 ans, les 7 études mettent au jour les mécanismes en jeu dans l'édification d'une tradition culturelle "universelle" ... de laquelle les femmes sont absentes.

Les grossesses au dessus de 35 ans de plus en plus fréquentes
Depuis les années 1970, le nombre de grossesses tardives ne cesse d'augmenter. Selon l'INSEE cité par le Le Monde du 4 juillet 2005, 17,5 % des enfants nés en 2004 ont une mère âgée de 35 ans ou plus (contre 8 % en 1980) et 3,3 % une mère de plus de 40 ans. Le Haut Conseil de la population et de la famille juge cette évolution préoccupante et parle même de "véritable problème de santé publique" concernant les premières maternités tardives. Cet avis ne fait pas l'unanimité chez les professionnels de santé dont certains estiment que l'on culpabilise à tort les mères les plus âgées. Selon la sociologue Michèle Ferrand, cette évolution est le fruit d'un nouveau modèle né de la généralisation de la contraception, de la légalisation de l'avortement, de "l'essor des scolarités féminines" et de l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail.

Une femme prêtre
Geneviève Bebey, 56 ans, à peine ordonnée prêtre par trois femmes "évêques" (excommuniées) le 2 juillet dernier a été aussitôt excommuniée par l'Eglise catholique. Selon Le Monde, elle estime avoir agi de façon "légitime" pour répondre à une situation obsolète. Dans le monde, 65 autres femmes dont 40 américaines se prépareraient au sacerdoce.

Tourisme sexuel
Selon Le Monde du 3 et 4 juillet 2005, 3 millions d'enfants sont victimes d'exploitation sexuelle dans le monde. A la suite d'un rapport interministériel, le gouvernement et 17 professionnels du tourisme ont signé une charte contre le tourisme sexuel. Parmi les signataires, les sociétés Accor, Aéroports de Paris, Air France, Fram, Jet Tours, Lastminute.com, Travelprice, Nouvelles Frontières, Thomas Cook et ... le Club Méditerranée qui avait refusé en 2000 d'informer ses clients sur le risques encourus. Les signataires s'engagent à former leur personnel et informer leurs clients contre les risques du tourisme sexuel.
Cette année, les passagers ont vu un film qui montre un homme se dévêtant dans un espace réduit ; la caméra recule et fait découvrir un couloir de prison au bout duquel il s'apprête à subir une fouille au corps avant d'intégrer sa cellule. Le commentaire : "voilà ce qui arrive aux personnes qui confondent tourisme et exploitation sexuelle".

Les jeunes turques voilées partent étudier à l'étranger
Au nom des principes de laïcité et d'égalité entre les sexes érigés en 1923 par Mustafa Kemal, le fondateur de la République Turque, les femmes dont la tête est couverte sont bannies des établissements publics. Telle avocate ne peut plaider devant un tribunal à cause de sa tenue vestimentaire, non tolérée en un tel endroit, rapporte Le Monde du 1er juillet 2005. De même, les jeunes filles doivent choisir entre retirer le voile à l'entrée de la faculté ou rester chez elles. Grâce à des mouvements islamiques qui se sont multipliés ces dernières années, des jeunes femmes sont envoyées dans des universités en Europe, dans le Golfe, en Azerbaïdjan, aux Etats-Unis. Soucieux de ne pas provoquer l'armée, gardienne des principes kémalistes et très sourcilleuse sur le sujet, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, n'a rien tenté pour briser l'interdiction.

Une femme vice-présidente en Afrique du Sud
Le président Thabo Mbeki a choisi le 22 juin une femme, Phumzile Mlambo-Ngcuka, comme vice-présidente de l'Afrique du Sud. Zouloue, Mlambo-Ngcuka a 49 ans. La désignation à ce poste très en vue, selon Le Monde du 24 juin, est un signe politique fort car le vice-président a des chances réelles de devenir le prochain président de l'Afrique du Sud à l'expiration du deuxième mandat de Thabo Mbeki en 2009. Celui-ci a fait de la promotion de la femme l'une de ses priorités et, au lendemain des élections d'avril dernier, avait formé un gouvernement comprenant 22 femmes sur 50 ministres, dont certaines à des postes essentiels, comme les affaires étrangères, la justice, les mines ou l'éducation.

Camille et Monica ne se marieront pas
Selon Libération du 9 et 10 juillet 2005, le projet de mariage de Camille et Monica, interdit par un jugement de Nanterre (Cf. bulletin du 27 juin dernier), a été rejeté en appel par la cour de Versailles. Camille a fait part de son intention de se pourvoir en cassation. Noël Mamère, maire de Bègles, soutient les deux transexuelles qui, sur le papier, sont homme et femme.

Le mariage homosexuel légalisé en Espagne
Après les Pays-Bas, la Belgique et le Canada, l'Espagne est le quatrième pays a avoir adopté le 30 juin dernier une loi autorisant le mariage homosexuel. Cette même loi autorise les couples homosexuels à adopter. Selon le Monde du 2 juillet 2005, les listes d'attente sont déjà longues dans les mairies des grandes villes.

Fin de la distinction entre enfants légitimes et naturels en 2006
L’ordonnance consacrée à la réforme de la filiation a été publiée au Journal officiel du mardi 6 juillet 2005. Désormais, afin de se conformer à l’évolution des modes de vie (40% des naissances ont lieu hors mariage), la distinction juridique entre enfants légitimes et enfants naturels (nés hors mariage) est supprimée. D’autres mesures sont instaurée par cette ordonnance, notamment en matière d’établissement de la filiation maternelle : l'indication du nom de la mère dans l'acte de naissance, qui restera facultative, établira la filiation à son égard. La mère non mariée n'aura donc plus à reconnaître l'enfant dont elle a accouché. Toutefois, ces différentes mesures n'entreront en vigueur que le 1er juillet 2006.

Evolution de l'intervention sociale auprès des personnes prostituées : la FNARS mène l'enquête
Fin 2004, la Fnars lance une enquête nationale "rapide" sur la prostitution ou plutôt les tendances générales observées sur 2001, 2002 et 2003, par des services très concernés par l’accueil et l’accompagnement social de personnes concernées par la prostitution. Dix services (tous spécialisés dans l’accompagnement de ce public sauf un) de 10 villes différentes françaises nous ont ainsi fait remonter les informations relatives à leurs rapports d’activités sur ces 3 années. Il ne s’agit donc pas d’un état des lieux de la prostitution mais bien de la synthèse de constats opérés par différents services dans leur activité quotidienne auprès des personnes, témoignant alors davantage d’une activité de services que d’une situation de la prostitution. Ces services sont de tailles diverses et mettent en oeuvre des modalités d’intervention sociale spécifiques à leur territoire et à leur projet associatif. Ils peuvent ainsi être spécialisés auprès d’un public particulier (ex : personnes étrangères) ou sur un type d’accompagnement spécifique (ex : travail de rue).
Dix constats principaux ont été établis :
1 - En dehors de Paris, tous les services indiquent une forte augmentation du nombre de personnes rencontrées que ce soit dans la rue (+ 61 %) ou dans les services (+ 32 %). Sur Paris, le service interrogé indique une relative baisse du nombre de personnes rencontrées dans la rue et au service ; cette observation est essentiellement liée à une baisse du travail de rue exercée par le service, cumulée à une probable relative diminution du nombre de personnes en situation de prostitution visible sur la ville.
2 - Les femmes représentent, de façon stable sur 3 ans, environ 80 % des personnes rencontrées par les services.
3 - La très grosse majorité des personnes rencontrées se situe dans la tranche d’âge 19-39 ans (environ 70-75 %). Les services constatent globalement, par ailleurs, un rajeunissement des personnes rencontrées et une baisse de la prostitution "âgée".
4 - Les services constatent une présence très majoritaire de personnes étrangères rencontrées soit près de 70 % en 2003, en augmentation relative au fil des ans (à souligner : le doublement du nombre de personnes étrangères originaires d’Europe de l’Est).
5 - Les personnes françaises sont majoritairement rencontrées dans les services tandis que les personnes étrangères le sont nettement plus dans la rue. On constate néanmoins en proportion globale une augmentation du nombre de personnes françaises rencontrées dans la rue entre 2001 et 2003. Cette observation pourrait illustrer une précarisation des personnes prostituées françaises ou encore refléter l’impact de la qualification du travail de rue opérée ces dernières années.
6 - Les services indiquent qu’entre 2001 et 2003, le nombre de personnes prostituées rencontrées dans la rue, prostitution la plus courante, reste quasi stable. Cette forme de prostitution apparaît d’autant plus importante par rapport à d’autres (appartement, bars, internet) qu’elle est de loin la plus accessible en terme de visibilité et d’intervention sociale. Les services soulignent, à ce titre, que les modalités d’accompagnement social doivent nécessairement évoluer pour aller vers d’autres formes de prostitution.
7 - C’est dans les domaines de l’accueil / échanges / orientation, du travail de rue, de la santé et de la prévention que s’inscrit globalement de façon très prioritaire l’intervention sociale des services.
8 - Les associations rendent compte d’importants besoins en terme de développement de pratiques et de réponses, en particulier en matière de travail de rue, d’accompagnement administratif, de prévention, de santé, de protection, et d’hébergement des personnes.
9 - Les sources de financement des services sont diverses, mais les Ddass apparaissent clairement comme les premiers et plus importants financeurs des services. Leur investissement reste globalement stable, voire, pour certains services, en augmentation sur les 3 ans. Les villes qui sont sur des soutiens financiers d’ordre moyen ou peu important auraient développé leur implication sur certains territoires au cours des 3 ans.
10 - Dès 2001, tous les services affirment entretenir des collaborations avec d’autres associations, des fédérations ou collectifs, les Ddass, les hôpitaux et les écoles. Plus de la moitié des services disent également entretenir des liens avec l’ANPE, la CPAM, la DGAS, la justice, les conseils généraux, la Caf et la police. Les services juridiques et les ONG sont également cités comme partenaires de quelques services alors que les Drass et les conseils régionaux entretiennent des liens quasi-inexistants avec les services interrogés. Une intensification des collaborations au fil des ans est observée par une majorité des services avec les Ddass, les hôpitaux, les associations. Sur la dernière année, la police, les services juridiques, la justice et la ville font également l’objet de plus grandes collaborations. Certains services ont par ailleurs signifié une plus grande collaboration en 2002 et en 2003 avec les ONG, les écoles et les fédérations.
Pour conclure, les tendances de l’état des lieux ne sont pas surprenantes mais elles ont au moins le mérite de s’appuyer sur des données chiffrées, dans un contexte où les constats du secteur associatif rejoignent assez peu ceux du ministère de l’Intérieur ...
http://www.fnars.org/

 

27 juin 2005

Quoi de neuf sur le site
 Publication du rapport d'activité du CHRS sur la page Rapports, bilans et documents, rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil
 Et les derniers témoignages retenus :
164. Victime d'un manipulateur. Tombée sous emprise, Isabelle a besoin d'aide.
165. Une grand-mère folle furieuse. Echange inhabituel dans cette rubrique mais qui témoigne de la diversité des correspondances reçues ... Une grand-mère vole au secours de son fils qui serait - selon elle - injustement accusé de violences par sa belle-fille et reproche à la documentation de notre site d'avoir aidée celle-ci dans cette entreprise ...
166. Mon mari est hyper jaloux ... et violent ...
167. Je ne veux plus de manipulation, ni de domination. Sophie a échappé à son conjoint. Reste à gérer les conséquences ...
168. Comment lui annoncer que je le quitte ? Laure est décidée. Reste à passer aux actes ...
169. Violée il y a 3 ans, j'ai toujours mal. C. a été la victime de son compagnon qui exerçait une emprise sur elle.

Les bonnes pages

 Ni putes, ni soumises, ni très claires, une enquête très fouillée sur l'association et notamment la manière dont elle a "récupéré" Samira Bellil, auteure de Dans l'enfer des Tournantes : Technikart n°87, 3,90 euros, passage du Cheval-Blanc, 2 rue de la Roquette, 75011 Paris
 Dans le n°4 de New Internationalist (2,95 livres sterling, 55 Rectory Road, Oxford OX4 IBW, UK), un dossier sur les droits des femmes insiste sur le rôle des hommes et énumère les bénéfices qu'ils obtiendraient s'ils devenaient eux aussi féministes, notamment en terme de qualité de vie, d'exposition à la violence, et même de santé.
 Antimanuel d'éducation sexuelle, Marcella Iacub et Patrice Maniglier, Bréal, 334 p., 19 euros. La libération sexuelle, depuis les années 70, a-t-elle libéré le sexe (de ses censures, inhibitions ou répressions, etc.) ou doit-elle nous libérer du sexe (au profit d'une éducation sexuelle qui pose la sexualité comme moyen de comprendre le monde dans lequel on vit) ? C'est plutôt cette deuxième option que soutiennent en ouvrant maintes pistes de réflexions la juriste et le philosophe auteurs de cet ouvrage.
 Les femmes entre violence et stratégies de liberté. Maghreb et Europe du Sud, sous la direction de Christiane Veauvy, Marguerite et Mireille Azzoug, éd. Bouchene, Saint-Denis, 2004, 392 p., 25 euros. Trente deux spécialistes du Maghreb et de l'Europe du Sud, du Japon et des sociétés esclavagistes, décryptent les formes de violence physiques et symboliques, souvent occultées, dont est ou fut tissée la vie des femmes. Le corps féminin ressort comme un problème transversal à la plupart des recherches présentées, dont six portent sur la prostitution.
 Dans le n°4 de Africa Renewal (sur abonnement annuel, 20 dollars US, The Editor, African Renewal Room s-955, United Nations, New York, NY 10017, USA), un dossier sur les femmes ayant subi des violences pendant la guerre civile de la Sierra Leone. Témoignages de douleurs physiques et de rejet social.
 Histoire de vivre. Mémoires d'une féministe, Anne Zelensky-Tristan, éd. Calmann-Lévy, 404 p., 20 euros. Combats pour la contraception, manifeste des 343 salopes, MLF et lesbianisme : mémoire vive d'une féministe ...

Sarkozy annonce la création d'une "délégation aux victimes"

Selon l'AFP, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi à Melun la création d'une "délégation aux victimes", placée au sein de son ministère pour définir et conduire la politique de soutien aux victimes. Le ministre, qui s'exprimait lors de la 5ème rencontre avec les associations aux victimes, dans l'enceinte de l'école des officiers de la gendarmerie, a réitéré sa volonté de faire de l'aide aux victimes sa "priorité". "J'ai décidé de créer au niveau national une délégation aux victimes, structure légère mais permanente, qui sera commune à la police et à la gendarmerie", a-t-il déclaré.
Cette structure, a précisé M. Sarkozy, sera "chargée de piloter la politique d'aide aux victimes au sein du ministère". Il a également annoncé aux associations de victimes qu'un "comité consultatif" composé de leurs représentants, sera placé "auprès de cette délégation". Il s'est "engagé à ce qu'il y ait des locaux pour les associations" au sein de son ministère qui a repris les attributions de l'ex secrétariat d'Etat aux droits des victimes, a-t-il rappelé. Ce dossier relevait auparavant d'un secrétariat d'Etat aux droits des victimes, sous la tutelle du ministère de la Justice. Il a été supprimé lors du remaniement. Lors de sa première intervention télévisée, M. Sarkozy avait annoncé qu'il prendrait "lui-même" en charge le dossier des victimes. "Je veux maintenant qu'on donne la priorité aux victimes, leurs droits, leur souffrance, et ce qu'on doit faire pour elles", avait-il dit. Le ministre de l'Intérieur a d'autre part annoncé que le "fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles sera opérationnel dans les prochaines semaines". Ce fichier, dont il avait annoncé la création en 2003 lors de son premier passage place Beauvau, avait notamment suscité "une polémique scandaleuse avec le syndicat de la magistrature", selon M. Sarkozy qui s'en est réjoui jeudi : "Si le SM est contre moi, ça prouve que je suis dans le bon chemin", a-t-il ironisé. Il est aussi revenu sur ses propos tenus à Perpignan, vendredi lors de son premier déplacement : "Je réaffirme devant vous que c'est la tolérance zéro qui doit nous guider".
Interrogé sur les violences conjugales, M. Sarkozy a demandé aux directeurs généraux de la police, Michel Gaudin et de la gendarmerie le général Guy Parayre, de réfléchir rapidement à la constitution d'"équipes spécialisées pour intervenir dans ces cas-là (parce que) intervenir contre les violences à l'intérieur des familles, c'est un travail particulier". Enfin, contre les multirécidivistes, M. Sarkozy a assuré qu'il était "en phase avec le Premier ministre (Dominique de Villepin) qui m'a demandé d'apporter des réponses à ce scandale des multirécidivistes".

La parité a fait les frais du resserrement gouvernemental

L'observatoire de la parité entre les femmes et les hommes célébrait le 6 juin 2005 son dixième anniversaire et les cinq ans de la loi sur la parité ... juste quelques jours après avoir appris la suppression par Dominique de Villepin du ministère de la parité et de l'égalité professionnelle, ministère de plein exercice jusque là. Selon le Monde du 8 juin suivant qui rapporte ses propos, Roselyne Bachelot, députée européenne UMP et ancienne rapporteure générale de l'obervatoire, a déclaré : "Je veux vous dire ma fureur au moment où il n'y a plus que six femmes dans un gouvernement de trente-deux membres, dont quatre ministres déléguées, où le ministère de la parité n'est plus qu'un ministère délégué et où l'on renvoie Nicole Ameline comme une employée de maison qui a volé l'aregenterie". Se disant "très déçue", Gisèle Halimi, qui a aussi occupé le poste de rapporteure générale, a fait part d'un "sentiment de mépris des femmes". Pour Gisèle Gautier (UC-UDF), présidente de la délégation du Sénat aux droits des femmes, "c'est une forme de régression et une récidive après le précédent des 'juppettes'".

Un argumentaire de l'Eglise catholique s'oppose à la réforme des moeurs

Des représentants du Vatican ont présenté le 1er juin à Paris lors d'une conférence de presse au Sénat le Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille et les questions éthiques (publié aux éd. Pierre Téqui, 1008 p., 60 euros). Selon Le Monde du 2 juin 2005, ce monument est une sorte de "catéchisme moral" qui n'a pas de précédent sous cette forme. Sa rédaction a duré onze ans et réuni soixante-dix experts, théologiens et médecins. Le Lexique entend préciser les positions de l'Eglise sur des questions comme l'avortement, l'homosexualité, le mariage, l'euthanasie, la bioéthique, et dénoncer les "manipulations du langage" qui cherchent à rendre "anodines" des réformes de moeurs, légalisées ou non, qui pour l'Eglise remettent en cause l'équilibre de la société.
Avortement : le "libre choix " est condamné parce que, "s'il vise le bien de la mère, il oublie le droit à vivre de l'enfant". Selon ce Lexique, les avortements médicaux sont de plus en plus précoces, le diagnostic prénatal et le conseil génétique "ne s'ouvrent sur aucun geste thérapeutique" et ne peuvent que "désigner l'être à éliminer".
Contraception : toutes les formes de contraception et de contraception d'urgence ("pilule du lendemain") sont aussi dénoncées comme des atteintes à la vie. La seule contraception autorisée par l'Eglise repose sur des méthodes naturelles (continence, Ogino, ...).
Homosexualité : le Lexique est un ouvrage de riposte à l'"idéologie du genre" pour qui l'homme devrait être libre de choisir son orientation sexuelle. Selon le Lexique, "une société ne saurait, sans affaiblir ses propres fondements, mettre sur le même plan homosexualité et hétérosexualité, parenté et parentalité". Pour ses auteurs, défendre la "dimension structurante" de la différence des sexes n'a rien à voir avec l'homophobie dont l'Eglise est souvent accusée.
Couple : c'est dans ce domaine que les glissements de mots auraient les pires conséquences. La famille traditionnelle a fait place à différents types de famille, "monoparentale" ou "recomposée", qui sont le plus souvent le fruit d'échecs (divorce, séparation) créant chez l'enfant confusions affectives et troubles de la filiation. Le document s'érige en particulier contre la reconnaissance, notamment en France, de "différents modèles de nuptialité" ou de "parentalité". Le mariage risque de n'être plus que la reconnaissance d'un sentiment et non plus "un engagement et un lien juridique entre un homme et une femme".
Procréation médicalement assistée : l'hostilité de l'Eglise à la PMA reste fondée sur la défense de l'embryon humain. Le Lexique dénonce la séparation de "l'union de la procréation, l'union des époux de la fabrication in vitro d'un enfant" et les grossesses multiples dont est parfois responsable la PMA, contraignant "le médecin à pratiquer la funeste réduction embryonnaire".
Plus qu'un lexique, signe Le Monde, ce document est un catalogue de prescriptions dans lesquelles on reconnaîtra le décalage entre le magistère romain et les évolutions des moeurs.

Prostitution

Selon Le Monde, deux responsables de sociétés suisses soupçonnés d'avoir mis une dizaine de prostituées à disposition d'une clientèle huppée sur un yacht à Monaco durant le grand prix de Formule 1 ont été mis en examen le 25 mai pour "proxénétisme aggravé" et ont été écroués à Nice.

Le parquet s'oppose à l'union des transexuelles de Rueil

Le procureur de Nanterre a tranché fin mai 2005 sur le projet de mariage de deux transexuelles, Camille, qui a changé de sexe en 1999 pour devenir une femme, et Monica, une transexuelle argentine qui reste un homme pour l'état civil (Le Monde du 30 mai 2005). C'est non. Il s'agit selon lui d'"une forme de provocation et d'un mariage militant" sans "projet matrimonial". Pourtant, et le parquet ne le conteste pas, Monica et Camille sont bien de sexes différents. Dans sa jeunesse, Camille fut un homme mais elle a subi une opération et ses papiers d'identité sont désormais établis au nom de Camille Jospéhine Barré, de sexe féminin, et Monica possède un passeport au nom de Benito Martin Leon, de sexe masculin.
Dans un appel baptisé "Laissez-nous vivre", une centaine de personnes dénoncent cette "insulte faite à toutes les transexuelles et transgenres". "Va-t-on nous dire désormais qu'l faut non seulement que les deux partenaires du couple soient de sexes différents mais aussi qu'ils s'habillent comme des personnes de sexes différents (selon les convention traditionnelles) ?" demande ce texte signé par plusieurs personnalités, dont Noël Mamère ou l'adjointe au Maire de Paris, Clémentine Autain. Le porte-parole de l'association LGBT (lesbienne gay bi trans), Alain Piriou, dénonce une "décision choquante et discriminatoire". "Alors que la loi autorise Camille et Monica, de sexes différents, à se marier, le procureur s'en est remis à sa seule subjectivité".

Mariage choisi, mariage subi : quels enjeux pour les jeunes?

"Les mariages forcés sont difficilement quantifiables. Ils sont surtout présents dans les familles de culture musulmane." La Communauté française de Belgique publie une étude réalisée auprès de 1200 jeunes de 15 à 18 ans sur leurs choix en terme de mariage et leur connaissance des mariages forcés. Elle met en évidence de nets contrastes entre les jeunes suivant les cours (obligatoires) de morale catholique ou laïque et ceux suivant les cours de morale islamique. Ainsi si 72% des jeunes souhaitent se marier, 62% des "catholiques" n'envisagent de le faire qu'après cohabitation, ce qui est totalement exclu par 82% des jeunes "islamiques". Un tiers des jeunes "catholiques" estiment être soumis à l'influence parentale dans le choix du conjoint, ce qui est le cas de 82% des jeunes suivant les cours islamiques. Un élève sur 5 a eu connaissance d'un cas de mariage forcé. Cela s'est passé dans la famille pour 6% des catholiques, 12% des musulmans. Le mariage forcé existe donc chez les catholiques mais est plus fréquent chez les familles musulmanes.
Est-ce à dire qu'un fossé infranchissable séparerait les uns et les autres ? Nouria Ouali, sociologue, nuance fortement les choses en se basant sur les statistiques et différentes études menées en Belgique. " Les statistiques démographiques indiquent aussi le recul net de l’âge du mariage des jeunes filles d’origine étrangère (Ouali, 2004) et la diminution du nombre d’enfants par femme, rejoignant ainsi celui des autochtones et des femmes européennes … Dans la population marocaine, c’est non seulement la pratique du mariage qui s’est modifiée progressivement, mais aussi la variété des couples qui se forment (couples mixtes, unions libres, couples homosexuels) et qui constituent autant de transgressions des tabous religieux et culturels puissants. Ces évolutions reflètent à la fois l’adoption de modes de vie de plus en plus laïcisés et les processus inévitables d’intégration voire d’assimilation des groupes culturellement minoritaires. Elles nous obligent, à tout le moins, à modifier les images tronquées et réductrices des minorités ethniques indéfectiblement accrochées à leur culture d’origine".
Etude disponible sur demande à la Direction de l'Egalité des Chances par téléphone au 02/413 30 65 ou en envoyant un courriel à egalite@cfwb.be.

Une femme ministre au Koweït

Moins d'un mois après que les femmes ont acquis le droit de vote au Koweït, une femme, Maasouma Moubarak, a été nommée le 13 juin dernier ministre pour la première fois de l'histoire de cet émirat pétrolier. Diplômée d'une université américaine, chiite, Mme Moubarak est désormais ministre de la planification et secrétaire d'Etat au développement administratif.

Des Egyptiennes manifestent contre le harcèlement sexuel

Selon Libération et La Croix du 2 juin 2005 et L'Humanité du 9 suivant, plusieurs centaines de femmes en noir arborant un ruban blanc se sont rassemblées le 1er juin 2005 à l'entrée du siège du syndicat de la presse au centre du Caire pour protester contre les agressions sexuelles subies par des journalistes. Des milliers de policiers en uniforme et en civil étaient déployés devant le siège du syndicat et dans les rues avoisinantes pour prévenir tout débordement des manifestantes vers la rue : elles brandissaient des banderoles demandant la démission du ministre de l'Intérieur, Habib El Adli, et du directeur de la sûreté du Caire, Nabil El Ezabi, tenus pour responsables des violences subies par des femmes journalistes.

 

27 mai 2005

Quoi de neuf sur le site
 3 nouvelles pages sur la traite des êtres humains, rubrique Prostitution
 Une autre nouvelle page, le réseau AcSé, accueillir et protéger les victimes de la traite des êtres humains à fin d'exploitation sexuelle, rubrique Prostitution
 Publication des rapports d'activité d'Espace Famille, de l'Atelier de Soutien à la Parentalité et du programme Opératrices Sociales de Quartier sur la page Rapports, bilans et documents, rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil
 Mise en ligne du règlement intérieur du Conseil de la Vie Sociale sur les pages Missions > Le centre d'hébergement et Rapports, bilans et documents, rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil
 Et les derniers témoignages retenus :
"Biche" (message 140 Mon conjoint m'a battue et m'a violée pendant 8 ans) nous donne de ses nouvelles.
157. Dois-je accepter qu'on reste en contact ? Isabelle vient de se séparer d'un conjoint jaloux pathologique et violent.
158. J'étais une putain. Un témoignage rare sur les abus sexuels et l'inceste en Afrique subsaharienne.
159. Il m'a persuadée que j'étais moche et idiote. Séparée depuis deux ans, E. a du mal à se remettre des violences psychologiques et sexuelles subies.
160. Un homme à facettes. La violence conjugale au quotidien n'a parfois rien à voir avec la violence physique ...
161. Une douleur qui ne veut pas me lâcher. Myriam a été victime de harcèlement sexuel, puis ... licenciée.
162. Un viol sans violence. E. a 15 ans, elle a été violée. Elle témoigne.
163. Je me braque quand on me parle d'IVG. Jessicka n'arrive pas à touner la page de l'IVG qu'elle a subi.

Les bonnes pages
 Syndrome d'Aliénation Parentale : la fin du mythe. Le SAP désigne le processus qui consisterait à programmer un enfant pour qu'il haïsse un de ses parents sans que ce ne soit justifié ; lorsque le syndrome est présent, l'enfant apporterait sa propre contribution à la campagne de dénigrement du parent aliéné. La réalité (fort douteuse ...) du SAP est essentiellement défendue par les lobbies masculinistes. Un projet de loi est actuellement à l'étude au Texas (projet de loi n° 1903, Assemblée législative du Texas, déposé en mars 2003) afin d'interdire toute référence au prétendu " syndrome d'aliénation parentale" ; le SAP risque fort d'être définitivement écarté des tribunaux familiaux parce qu'il ne repose sur aucune base scientifique. Lire ici sur Sisyphe http://sisyphe.org/article.php3?id_article=426 et aussi http://sisyphe.org/article.php3?id_article=296
 La mondialisation des industries du sexe, Richard Poulin, éd. Imago, 248 pages, 21 euros. Le commerce des corps n'est pas un commerce comme les autres parce que "la violence est décisive dans la production des 'marchandises sexuelles' que sont les personnes prostituées", écrit Richard Poulin, professeur à l'université d'Ottawa, spécialiste de la question. Le commerce du sexe concerne aujourd'hui 3 domaines : la prostitution, incluant la traite des femmes et des enfants ; le tourisme sexuel ; l'industrie pornographique. Le livre ne fait pas le tour de la question de la marchandisation des corps et de l'aliénation des esprits par la pornographie mais son intérêt est de fournir des chiffres précis, des cartes et des tableaux.
 Les femmes en éducation et en formation, Éducation et francophonie, Volume XXXIII, numéro 1, printemps 2005. "Les rapports sociaux de sexe en éducation et en formation nuisent-ils toujours au développement des filles et des femmes ? Est-il suffisant d’avoir recours à l’analyse quantitative pour expliquer la place des filles et des femmes dans les études postsecondaires ? Qu’en est-il de la dynamique de la réussite scolaire des filles ? Les stéréotypes et la ségrégation sexuelle limitent-ils l’accès des femmes aux savoirs théoriques et pratiques dans des champs d’études autrefois réservés aux hommes ? Quels rapports les filles entretiennent-elles avec les sciences et avec la technologie ? Quel est l’état des lieux de la discipline 'sciences de l’éducation' et les études féministes? Comment se manifeste l’iniquité en éducation et en formation pour les filles et les femmes? " Voici quelques unes des questions auxquelles tente de répondre le numéro de printemps 2005 de la revue de l'Acelf Education et francophonie. Au Canada comme en France, les succès scolaires des filles interrogent les chercheurs. P. Bouchard et J.-C. Saint-Amand font le point sur les facteurs explicatifs d'une question qui renvoie à des enjeux majeurs de société. "Depuis une dizaine d’années est apparu dans les médias un contre-discours masculiniste centré sur les 'difficultés scolaires des garçons' dont s’inspire une large variété de projets dans les écoles. L’analyse montre que ces interventions sont conçues à partir de conceptions essentialistes et innéistes de l’identité masculine. De plus, leur inefficacité sur le plan de la réussite scolaire pointe vers un tout autre agenda : celui de récupérer des privilèges masculins perdus." Ainsi pour les chercheurs, "la réussite scolaire comparée selon le sexe constitue un catalyseur des discours masculinistes, c’est-à-dire la porte d’entrée privilégiée par laquelle des groupes d’hommes 'préconise[ent] un retour aux valeurs traditionnelles ainsi qu’à la famille nucléaire… Les enjeux du discours masculiniste sont à la fois de récupérer des privilèges perdus et d’arrêter la démarche d’émancipation des femmes'. L’éducation a constitué à cet effet un outil central. Sous le couvert de nouvelles problématiques, elle est redevenue un enjeu des rapports sociaux entre les sexes où se joue la place des femmes dans la société de demain". Les autres articles abordent la question des acquis scolaires des filles dans les enquêtes internationales, des relations éducatives en EPS, de la construction sexuée du rapport au savoir et de la place des femmes en formation. Tous les articles de cette importante contribution sont intégralement accessibles en ligne : http://www.acelf.ca/c/revue/sommaire.php?id=17

Aide aux victimes
Mardi 26 avril 2005, le secrétariat d'Etat aux droits des victimes a présenté un nouveau service téléphonique d'aide aux victimes d'infractions pénales (violence, accident, discrimination, vol...) ou de catastrophes : le 08VICTIMES (soit le 08 842 846 37 au prix d'un appel local).
Ouvert tous les jours de la semaine de 9h à 21h, le service téléphonique doit apporter une première aide juridique et sociale, puis orienter le public vers les associations adéquates, un psychologue ou un avocat. Le service fonctionne grâce à quatorze "écoutants" de l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation (INAVEM). Le réseau INAVEM regroupe depuis 1986 les services gratuits d'aide aux victimes et coordonne près de 150 associations : http://www.annuaires.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10089

Voitures réservées aux femmes dans les trains japonais
Selon le site web du journal Le Monde (mai 2005), dix grandes lignes ferroviaires desservant la région de Tokyo ont mis en service des voitures réservées aux femmes pendant l'heure d'affluence matinale afin de lutter contre le harcèlement sexuel dans les rames bondées. D'autres grandes villes du Japon, telles que Osaka, la 2e du pays, ont déjà pris ce type de mesure.

Droit des femmes au Koweït
Les députés du Parlement koweïtien ont voté le 16 mai dernier pour le droit de vote et d'éligibilité des femmes. Une première pour cette monarchie conservatrice du Golfe. Celles-ci doivent néanmoins se conformer aux "normes islamiques".

Le droit de vote des femmes a soixante ans
Le 29 avril 1945, les Françaises votaient pour la première fois. Le général de Gaulle leur avait octroyé ce droit le 21 avril 1944, un siècle après l'institution du suffrage universel masculin, en 1848.
En Inde, les femmes votaient depuis 1921 ; en Turquie depuis 1934.

Projet de loi sur la prévention des violences
Après un an et demi de tergiversations, la dernière version du projet de loi sur la prévention des violences mis au point par le ministre de l'intérieur vise surtout à à mieux protéger les personnes les plus vulnérables, les mineurs et les femmes. le texte aggrave ainsi les peines prévues pour réprimer le racket ou la revente de drogues aux abords des établissements scolaires. Les mariages forcés pourront être sanctionnés par des peines allant jusqu'à trois ans de prison.
Selon Le Monde du 27 avril 2005, les mariages forcés sont surtout développés dans les communautés issues du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal. Les associations évaluent à plus de 700.000 le nombre de jeunes femmes concernées, mineures et majeures. Le nouveau délit de mariage forcé pourrait être sanctionné d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende, voire de 3 ans et de 45.000 euros si la victime est mineure ou particulièrement vulnérable. Conscient de la difficulté à repérer ces mariages forcés, le ministère dit espérer que les travailleurs sociaux et les effectifs de police-secours seront vigilants ...
Dans le domaine des violences intrafamiliales, l'éloignement du conjoint violent pourra être décidé soit à titre provisoire, soit en complément de la peine prononcée. La circonstance aggravante sera en outre étendue à l'ancien conjoint ou ancien concubin de la victime.

L'IVG enfin dépénalisé au Portugal ?
Selon Le Monde du 22 avril 2005, le parlement portugais (majorité socialiste) a approuvé le 20 avril dernier l'organisation d'un nouveau référendum sur la dépénalisation de l'avortement jusqu'à 10 semaines de grossesse. En 1998, les Portugais avaient répondu non à la même question à 50,07 %, une très faible majorité lors d'une consultation marquée par une forte abstention (68,11 %). La date reste à fixer. Le Portugal, où la législation sur l'IVG est une des plus strictes d'Europe, enregistre entre 20 et 40.000 avortements clandestins par an.

Projet de loi sur l'égalité salariale
La loi sur l'égalité salariale a été adoptée par l'Assemblée en première lecture (Le Monde du 13 mai 2005). Les principales mesures :
 la conclusion d'accords sur les salaires est subordonnée à l'ouverture des négociations sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes. Si, dans 3 ans, le résultat est insuffisant, une contribution financière assise sur les salaires sera créée par une nouvelle loi.
 au retour d'un congé maternité, la salariée bénéficiera de la moyenne des augmentations individuelles perçues dans l'entreprise.
 le congé parental, d'un an renouvelable deux fois, sera fractionnable et pourra être pris jusqu'à ce que l'enfant atteigne l'âge de 16 ans, contre 3 ans aujourd'hui, selon un amendement adopté par la commission des affaires sociales de l'Assemblée Nationale.
 les congés payés annuels pourront être pris au retour d'un congé maternité, quelle que soit la période retenue dans l'entreprise pour la prise des congés, selon un amendement adopté par la commission des affaires sociales.
 le montant de l'allocation de formation est majoré de 10 % lorsque cette formation entraîne des frais supplémentaires de garde d'enfants.
 une aide forfaitaire de 400 euros est instituée pour les PME quand une femme part en congé maternité ou d'adoption, afin d'aider à faire face aux difficultés d'organisation liées à cette absence.

L'égalité hommes / femmes dans le traité constitutionnel de l'Union Européenne
Article I-3 Les objectifs de l'Union
3. L'Union (...) combat l'exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l'égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l'enfant.
Article II-83 Égalité entre femmes et hommes
L'égalité entre les femmes et les hommes doit être assurée dans tous les domaines, y compris en matière d'emploi, de travail et de rémunération.
Le principe de l'égalité n'empêche pas le maintien ou l'adoption de mesures prévoyant des avantages spécifiques en faveur du sexe sous-représenté.
Article III-214
1. Chaque État membre assure l'application du principe de l'égalité des rémunérations entre travailleurs féminins et masculins pour un même travail ou un travail de même valeur.
2. Aux fins du présent article, on entend par «rémunération», le salaire ou traitement ordinaire de base ou minimum, et tous autres avantages payés directement ou indirectement, en espèces ou en nature, par l'employeur au travailleur en raison de l'emploi de ce dernier.
L'égalité de rémunération, sans discrimination fondée sur le sexe, implique:
a) que la rémunération accordée pour un même travail payé à la tâche soit établie sur la base d'une même unité de mesure;
b) que la rémunération accordée pour un travail payé au temps soit la même pour un même poste de travail.
3. La loi ou loi-cadre européenne établit les mesures visant à assurer l'application du principe de l'égalité des chances et de l'égalité de traitement entre les femmes et les hommes en matière d'emploi et de travail, y compris le principe de l'égalité des rémunérations pour un même travail ou un travail de même valeur. Elle est adoptée après consultation du Comité économique et social.
4. Pour assurer concrètement une pleine égalité entre femmes et hommes dans la vie professionnelle, le principe de l'égalité de traitement n'empêche pas un État membre de maintenir ou d'adopter des mesures prévoyant des avantages spécifiques destinés à faciliter l'exercice d'une activité professionnelle par le sexe sous-représenté ou à prévenir ou à compenser des désavantages dans la carrière professionnelle.

 

28 avril 2005

Quoi de neuf sur le site
 Record de trafic sur le site encore battu avec 69.110 visites au mois de mars dernier ...
 Mise à jour des pages Missions > Le centre d'hébergement (révision profonde) et Opératrices Sociales de Quartier, rubrique Tout sur SOS Femmes Accueil
 Et les derniers témoignages retenus :
149. Un peu d'espoir. Delphine a vécu avec un homme qui la frappait et la violait. Séparée, elle s'en sort ...
150. Partir ? Après une vie très difficile, Stéphanie a fait une psychothérapie. Elle souhaite désormais vivre dans le sud avec son fils.
151. Je suis en miettes à l'intérieur. Fabienne est victime de violences. Ses enfants ne vont pas bien. Elle est perdue et demande de l'aide.
152. Violences policières. Galla vivait avec un policier.
153. J'ai besoin de partager ma souffrance. Ingrid a été violée à 14 ans. Elle a sombré ... et aujourd'hui elle se raconte.
154. C'était il y a 9 ans. Florine a été violée à l'âge de 15 ans. Elle a porté plainte ...
155. Envie d'enfant. Claudia est victime de viol. Grâce à une psychothérapie et son conjoint, elle va beaucoup mieux, mais un projet de grossesse réactive des difficultés.
156. J'en ai assez de cette vie. Julie est victime de maltraitances de la part de son mari. Elle veut s'en sortir.

Les bonnes pages
 Femmes, genres et sociétés. L'état des savoirs, Margaret Maruani (sous la direction de), éd. La Découverte, 480 p., 25 euros. Bilan rédigé par 57 spécialistes, ce livre invite à comprendre la complexité des liens entre les femmes et le genre. Le thème est décliné en six grands thèmes, enrichis de données statistiques, dans lesquels le lecteur peut s'orienter à sa guise : concepts et problématiques, corps, famille, marché du travail, pouvoir-poltique-mobilisations, débats. Chaque article présente les acquis et les limites des conquêtes féminines et l'ambiguïté des mutations qui ont modifié les rapports de sexes et l'identité de genre pour insister sur les résistances à cette évolution : une réussite scolaire non suivie d'un statut professionnel équivalent, la croissance de l'activité féminine qui se solde par un surchômage et une précarité sans cesse accrue, des lois sur l'égalité hommes-femmes non respectées, une liberté reconnue à disposer de son corps qui se heurte aux difficultés d'application de la loi sur l'IVG dont le nombre ne diminue pas ...
 Le Féminin en miroir, Isabelle Krier, Jamal El Hani (sous la direction de), éd. Compagnie Première / Le Fennec, 310 p., 22 euros. Actes d'un colloque s'étant tenu à Rabat pendant lequel psychanalystes, anthropologues, spécialistes de littérature et philosophes français et marocains ont tenté de répondre à la question : "L'identité des femmes relève-t-elle de caractères essentiels ou d'une construction sociopolitique ?"

Protection des victimes de la traite des êtres humains : invitation à une conférence
Dans le cadre de la clôture d’un projet européen AGIS, l'association ALC de Nice convie à une conférence intitulée COPYRIGHTS «Coopération multidisciplinaire entre le secteur public et privé pour la protection des victimes de la traite des êtres humains» qui aura lieu le 3 juin 2005 de 9h00 à 17h30 à l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris 5, rue Lobau 75004 PARIS (Métro Hôtel de Ville ou Châtelet). Cette conférence, organisée conjointement par la Ville de Paris et l’association ALC de Nice, a pour but de présenter les résultats du travail collectif réalisé par les partenaires du projet. Ces partenaires, issus de six pays européens, sont : l’association On the Road (Italie), la Fondation Nadja (Bulgarie), l’association Dafné (Slovaquie), Caritas Bucharest (Roumanie), la Commission Egalité des Chances et Droits des Femmes (Portugal), l’Office Central pour la Répression de la Traite des Etres Humains (OCRTEH- Ministère français de l’Intérieur) ainsi que la Ville de Paris et l’association ALC (France). Ce projet a permis d’engager une réflexion sur l’analyse et la comparaison des modèles de coopération locale, nationale et européenne concernant les différents acteurs impliqués dans la lutte contre la traite et la protection des victimes. Les partenaires souhaitent partager leurs expériences avec des élus, des intervenants institutionnels et associatifs, des étudiants, des journalistes et toutes personnes intéressées par le sujet, afin de contribuer à la diffusion et à l’amélioration des pratiques existantes et à l’évolution de la prise en compte de la problématique.
Inscription libre et sans frais avant le 9 mai 2005 à l'aide du bulletin téléchargeable sur notre site au format word ou au format pdf : cliquer ici.

Violences conjugales : le Sénat aggrave les sanctions
Dans la nuit du 29 au 30 mars dernier, le Sénat a adopté à l'unanimité la proposition de loi issue de deux textes déposés initialement par Roland Courteau (PS) et Nicole Borvo (PCF) : la proposition adoptée définit l'aggravation des sanctions contre les violences commises au sein du couple et élargit l'application de cette circonstance aggravante aux pacsés et anciens conjoints. Le texte précise également que la qualité de conjoint, de concubin ou de partenaire pacsé "ne saurait être une cause d'atténuation de la responsabilité en cas de viol au sein du couple". En revanche, la commission des lois et le gouvernement se sont opposés à l'incrimination des violences psychologiques, estimant qu'elles étaient reconnues par la jurisprudence. Par ailleurs, un amendement sur le harcèlement moral a été repoussé par 160 voix contre 159 ...

Mesure anti-IVG annulée aux Etats-Unis
Selon Libération du 7 avril 2005, la mesure anti-avortement votée par l'administration Bush en mars 2001 a été annulée par le sénat américain : elle interdisait toute subvention fédérale à des organisations pratiquant l'IVG ou la défendant à l'étranger.

Benoît XVI n'est pas un inconnu
Le successeur de Jean-Paul II n'est pas un inconnu du bulletin d'info de sosfemmes.com. En effet, qu'on en juge, Josef Ratzinger apparaît dans le bulletin du 18 février 2003 sous le titre "Le Vatican part en guerre contre les lois sur l'IVG, l'euthanasie, les homosexuels ..." : "dans une note de 15 feuillets rendue publique par le Vatican le 16 janvier 2003 et signée du cardinal Ratzinger, gardien de la doctrine catholique, l'Eglise dénonce le "relativisme moral" qui serait devenu le principal critère des choix politiques et une menace pour la démocratie. Les catholiques, rappelle cette note, ont le devoir de "s'opposer de manière précise à toute loi qui s'avère un attentat contre la vie humaine". C'est contre les lois (votées ou à venir) qui autorisent l'avortement, l'euthanasie active (ce sont surtout ici les Pays-Bas, la Belgique et l'Australie qui sont visés), les unions homosexuelles et les manipulations génétiques que le Vatican mène la guerre. Sur de tels sujets, l'engagement des catholiques ne doit souffrir aucune "dérogation", aucune "exception", aucun "compromis". Il en va de "l'essence même de l'ordre moral". Selon Le Monde du 18 janvier 2003, ce texte - très musclé - pose à nouveau la question de la limite de l'intervention du magistère catholique dans la législation des Etats. Les voix ne manqueront pas pour critiquer une Eglise qui outrepasse son statut d'autorité morale et développe une conception bien singulière de la laïcité."
Puis le 29 septembre 2004 sous le titre "Rome et les femmes" : "à la veille de la venue du pape Jean-Paul II à Lourdes pour le 15 août, le Vatican a lancé un nouveau missile contre le féminisme sous la forme d'un document signé du cardinal Josef Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Cette lettre aux évêques "sur la collaboration de l'homme et de la femme dans l'Eglise et dans le Monde" rappelle que l'humanité est fondée sur la différence sexuelle et dénonce les "distorsions" et les "effets mortels" du féminisme. Selon le Monde du 7 août 2004, le secrétaire de la Congrégation, l'archevêque Angelo Amato a expliqué que le texte visait en priorité deux courants du féminisme, celui qui prône une "rivalité radicale entre les sexes" et celui qui cherche à "gommer les différences entres les sexes". Plus simplement, certaines théologiennes voient là une volonté du Vatican de faire échec aux mouvements en faveur de la pleine égalité des femmes au sein de l'Eglise Catholique.
Emanant d'une hiérarchie religieuse qui reste opposée à la contraception, à l'avortement, à l'homosexualité et à l'ordination sacerdotale et diaconale des femmes, cette nouvelle prise de position n'a en soi rien d'étonnant et signe la volonté de l'Eglise Catholique de trouver une justification morale et théologique à l'inégalité des sexes."

Création de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité
Racisme, intolérance religieuse, sexisme, homophobie, rejet des handicaps... Toute personne s’estimant victime de discrimination en France peut désormais saisir par écrit la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE). Voici son adresse :
HALDE
11-15 rue Saint Georges
75009 Paris
Téléphone : 08.1000.5000
Créée par la loi du 30 décembre 2004, la HALDE est encore en cours d'installation. Elle ne sera totalement opérationnelle qu'au 1er juin 2005. Elle propose également un centre d'information par téléphone : 08.1000.5000 (coût local à partir d'un poste fixe). Pour l'heure, le centre diffuse un message de présentation de la HALDE. Début avril, le centre d'appel sera chargé d'apporter des informations sur les discriminations, d'indiquer les modalités de saisine de la haute autorité et d'orienter le public vers les structures départementales (y compris les DOM) de lutte contre les discriminations.
Pour mieux connaître la Haute autorité et se renseigner sur les discriminations en France, les internautes pourront consulter le site Internet du GELD (Groupe d'Etude et de lutte contre les Discriminations) : http://www.le114.com/ Un formulaire de saisine sera disponible sur le site de la Haute autorité prochainement mis en ligne.

Une femme tuée par son conjoint chaque heure en Russie
Selon le bulletin de SOS Sexisme le 26 avril 2005 qui cite la Russian Association of Crisis Centres, plus de 50.000 femmes russes sont frappées par leur conjoint chaque heure en Russie et une femme en meurt chaque heure également. L'association suggère que les données officielles sous-estiment gravement la réalité du problème dans ce pays de 104 millions d'habitants. A partir des appels reçus sur leurs différentes hotlines, l'association estime que seulement 5 à 10 % des victimes se signalent à la police et que la plupart du temps les dépôts de plainte sont refusés. Maria Mokhova, intervenante d'un des Crisis Centres déclare que des études récentes montrent que 30 % de toutes les femmes mariées sont régulièrement victimes d'agressions physiques dans leur couple. Elle ajoute que l'Etat n'offre aucune protection à ces victimes. La police est très réticente à s'impliquer dans ce qu'elle considère comme un problème ne relevant que de la sphère domestique et les insuffisances du dispositif social d'hébergement n'incitent pas les femmes à porter plainte dans la mesure où un tel acte les empêcherait de regagner leur domicile.
Larisa Korneva, intervenante dans le Crisis Centre for Women de Saint-Petersbourg qui reçoit 70 à 120 appels par mois dit que 20 à 40 % des appelantes souhaiteraient déposer plainte mais ne le font pas, convaincues que la police ne leur sera d'aucune aide.

Conséquences de l'avortement clandestin en Algérie
«Je reçois presque quotidiennement, au cours de mes consultations, de jeunes femmes qui désirent se faire avorter. Sur un plan déontologique et légal, l’exercice de ce genre de pratique est interdit. Donc, mon refus est systématique et ferme, malgré l’état catastrophique dont lequel elles se présentent», explique une gynécologue obstétricienne installée dans le privé au journal algérien El Watan, édition du 29 mars dernier. «Il faut dire, ajoute-t-elle, que cette demande se fait de plus en plus importante par rapport aux années précédentes.» Un constat qui n’est pas spécifique à notre interlocutrice mais qui est partagé par un grand nombre de spécialistes en Algérie, entre praticiens des secteurs privé et public et psychologues. En effet, malgré l’absence d’études et de statistiques fiables reflétant l’ampleur du phénomène, il est relevé une évolution assez vertigineuse en dépit de l’aspect «tabou» du problème. «Résultat d’une société hypocrite qui préfère cacher et nier ses failles et ses défaillances plutôt que de les avouer et de les traiter. Une société patriarcale qui rend la femme seule responsable de toute erreur», déclare un intervenant au journal algérien. Tant de facteurs qui sont mis en cause dans une telle évolution de l’avortement qui n’est que l’aboutissement d’une libéralisation des mœurs avec des relations sexuelles hors mariage, expliquent les interlocuteurs d'El Watan. «Ce sont généralement des jeunes femmes dont l’âge varie entre 15 et plus de 30 ans qui viennent, dans un état alarmant, demander l’interruption d’une grossesse non désirée. Quand le partenaire apprend la nouvelle, il disparaît et rejette toute responsabilité laissant la jeune femme abandonnée à elle-même», affirme la praticienne.
Pour celles qui ont les moyens matériels, elles font le déplacement jusqu’en Tunisie, là où c’est autorisé, pour subir une intervention. D’autres le font clandestinement dans des conditions plus ou moins adaptées. Des conditions qui restent tributaires de la capacité financière de la femme. Il faut savoir que «l’avortement se pratique partout, n’importe comment et par n’importe qui ; dans des services de maternité, des cliniques privées, des cabinets de gynécologie, chez des médecins généralistes ou des sages-femmes, et même dans des caves. Et par des praticiens, des infirmières ou même des femmes de ménage. Ce qui définit la qualité de la prestation et le niveau du prestataire reste le montant du tarif fixé. Ce dernier peut varier de 2 à 10 millions de centimes, et même plus pour celles qui s’offrent le luxe des voisins tunisiens», témoigne une sage-femme. «Combien de fois ai-je assisté, impuissante, au décès de jeunes filles à la fleur de l’âge, admises au service dans un état de choc et avec de fortes hémorragies, après une tentative d’avortement non réussie», conclut, émue, l'interlocutrice d'El Watan. Les séquelles de l’avortement clandestin sont lourdes tant sur le plan psychologique que sur le plan physique. Par ailleurs, un avortement mal pratiqué peut être la cause directe de la stérilité de la femme. Un gynécologue poursuit : «si cette évolution fort inquiétante se poursuit, ceci nous interpelle sur une hausse certaine de la stérilité chez la femme.» Il importe de rapporter les résultats d’une ancienne étude rétrospective réalisée entre 1993 et 1996 en milieu hospitalier en Algérie (CHU d'Oran), toujours citée par El Watan. Cette étude visant les jeunes filles âgées de moins de 20 ans, admises en service hospitalier pour avortement provoqué, a démontré que le taux de ce type d’admission est passé de 18% en 1993 à 22 % en 1996. Soit une évolution de 4% en l’espace de 4 ans. Cette évolution passe de 94 à 325 cas en 1996. Aussi, sur le total des jeunes filles de moins de 20 ans admises en 1996 au service pour grossesse à terme, 10,5% d’entre elles sont célibataires et classées sous la catégorie «cas sociaux», alors que ce taux était de 7% en 1993. El Watan note, toujours selon l’étude, que le tiers des «cas sociaux» ont moins de 20 ans et qu’un quart des jeunes femmes qui se présentent au service le font pour problème d’avortement. Ceci dit, l’avortement clandestin reste, selon l’OMS, l’une des principales causes de stérilité et de décès chez la femme dans le tiers-monde, notamment chez les adolescentes.

 

29 mars 2005

Quoi de neuf sur le site
 Ajout capital (!) à la page Porter le nom de son mari est-il obligatoire ? rubrique Points de vue : question au gouvernement par le député Beaudouin Patrick (UMP), 12 octobre 2004.
 Et les derniers témoignages retenus :
144. Amnésie égalait sûrement survie ! Dany (Québec) avait oublié le viol qu'elle avait subi, quand ...
145. Guérit-on de la violence ? L'agresseur de Z. a été condamné. Elle cherche à se reconstruire.
146. Et les médecins ? Motus ? Esperanza a été abusée par son frère puis ... par le médecin à qui elle se confie ... Histoire d'une chaîne infernale.
147. Un sourire à l'envers. Une séparation, les enfants au milieu ...
148. Qui suis-je ? Hirondelle découvre qu'elle est le fruit d'un viol ...

Les bonnes pages
 Un excellent dossier sur les violences conjugales, la garde alternée et le masculinisme (les mouvements de père) sur le site d'Arte, qui fait suite à la soirée du 22 mars dernier intitulée "Quand des pères se vengent" : http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/Quand_20des_20p_C3_A8res_20se_20vengent/813588.html
 Le scandale des "tournantes". Dérives médiatiques, contre-enquête sociologique, Laurent MUCHIELLI, éd. La Découverte, coll. Sur le vif, 128 pages, 6,40 euros. Dans notre bulletin du 28 février dernier, nous annoncions sous le titre "Une recherche sur les viols collectifs" la publication imminente de cet ouvrage, conclusion de travaux de recherche rigoureux qui démontrent que les viols collectifs, loin de tous les effets produits par les médias ayant brandi ce fantasme en 2001 et 2002, ont toujours existé, notamment dans les grands ensembles des années 60 quand des blousons noirs, nullement "issus de l'immigration", agressaient des filles qu'ils appelaient "boudins". Ces viols sont à peu près stables depuis 1984. Dans les affaires connues par la justice, ils n'ont rien à voir avec une culture ou une religion mais demeurent - hélas - un moyen d'affirmation ancestral de garçons qui s'en prennent à des victimes plus faibles qu'eux.
 Les mots de l'histoire des femmes, Clio (comité de la revue), Presses Universitaires du Mirail, 2004, 120 pages, 10 euros. Un abécédaire pour combattre les idées reçues et vulgariser les acquis des travaux de ces trente dernières années.
 Des sources pour l'histoire des femmes. Guide, BNF, 2004, 203 pages, 20 euros. Remarquable de précision et de clarté, ce guide souligne la richesse des sources à travers ses divers départements.

L'âge du mariage pour les femmes passera vraisemblablement de 15 à 18 ans
Joëlle Garriaux-Maylam, sénatrice UMP des Français établis à l'étranger, a déposé une proposition de loi fixant à 18 ans l'âge minimal du mariage pour les femmes alors qu'il est actuellement de 15 ans : selon Le Monde du 5 mars 2005, elle estime que cette disposition, datant de 1804 et inchangée depuis, constitue "un danger pour un nombre croissant de jeunes filles mineures qui se voient contraintes par leur famille à des mariages forcés". Ce projet de loi est soutenu par le Garde des Sceaux, Dominique Perben, qui, selon France Info le 25 mars dernier, souhaite voir cette modification légale intervenir avant l'été, c'est-à-dire avant le départ de certaines jeunes filles vers le pays d'origine de leurs parents à l'occasion des vacances d'été ...

En Algérie, le code de la famille maintient la femme sous tutelle
Après des mois de négociations, la réforme du code familial de 1984 vient d'être adoptée. Malgré quelques avancées, elle échoue à établir l'égalité des droits et le "tuteur matrimonial" demeure nécessaire.
Les réformes, revue de détails :
 le mariage : l'âge du mariage, qui était de 21 ans pour l'homme et de 18 ans pour la femme, est uniformisé à 19 ans. L'époux ne peut plus donner procuration pour être représenté par une tierce personne pour le représenter lors de la conclusion d'un mariage (suppression en vue de prévenir les mariages forcés).
 le divorce : le mari est tenu d'assurer le logement à ses enfants mineurs dont la garde est confiée à la mère. En cas de divorce, le droit de garde revient à la mère de l'enfant, puis au père.
 le tutorat : la présence d'un tuteur matrimonial pour le mariage d'une femme même majeure est maintenue. Quand une femme n'a pas de tuteur, c'est le juge qui en assume le rôle. Le tuteur ne peut empêcher une femme de contracter un mariage si elle le désire et il ne peut la contraindre au mariage.
 la polygamie (jusqu'à 4 épouses) : elle est maintenue, assortie du consentement préalable de l'épouse. Un juge doit vérifier la réalité de ce consentement.
 devoirs de l'épouse : elle est tenue d'obéir à son mari, d'allaiter ses enfants si elle est en mesure de le faire et de les élever, de respecter les parents de son mari et ses proches.
 droits d'héritage : ils sont inchangés. La femme n'a droit qu'à la moitié de ce qui revient à l'homme.
 double nationalité : un étranger désireux d'acquérir la nationalité algérienne ne sera plus obligé de renoncer à sa nationalité d'origine.
 transmission de la nationalité : la nationalité algérienne est désormais transmise par filiation maternelle, elle ne résultait jusqu'à présent que de la filiation paternelle.
 nationalité par mariage : la nationalité algérienne pourra s'obtenir de plein droit par le mariage avec un Algérien ou une Algérienne. Auparavant, seule la naturalisation (à la discrétion de l'Etat) était possible.

Punir plus durement les violences conjugales
En août 2002, l'amnistie présidentielle a couvert les violences conjugales ... mais pas la maltraitance envers les animaux ...
Selon Le Monde, la commission des lois du Sénat a examiné le mardi 8 mars, journée internationale des femmes, une proposition de loi déposée par le sénateur Roland Courteau (PS, Aude), qui prévoit de sanctionner par trois ans d'emprisonnement les auteurs de violences conjugales. Le texte propose également de reconnaître explicitement qu'une femme peut être violée par son conjoint (alors que cette disposition figure déjà dans le Nouveau Code Pénal depuis 1993). Selon son auteur, l'objectif de cette proposition est de tendre vers la "tolérance zéro".

450 enfants enlevés et emmenés à l'étranger par un de leurs parents
Les "déplacements illicites" d'enfants dans les affaires de couples binationaux séparés augmentent de près de 10 % par an selon Le Figaro du 17 mars 2005. Ce chiffre ne tient compte que des conflits déclarés à la justice française : beaucoup de familles originaires du Maghreb ou d'Asie n'auraient en effet pas recours à la justice. Les services de la Chancellerie ont actuellement près de 650 dossiers à démêler : il s'agit de parents dont l'un est français et qui se déchirent à propos de la garde de l'enfant, de l'exercice du droit de visite ou encore d'enfants emmenés illégalement par l'un des deux parents dans son pays d'origine. Ils seraient 450 enfants enlevés dans ce cadre à ce jour.
En même temps que les couples binationaux se multiplient les conflits familiaux s'internationalisent, nécessairement, ce qui pose de sérieux problèmes de droit. Quel droit appliquer ? Celui du pays du père ou celui du pays de la mère ? Ou encore les différentes conventions internationales et autres outils multilatéraux ? Pour aider les familles à s'y retrouver, le bureau de l'entraide civil et commerciale internationale de la Chancellerie vient de créer un site web : http://www.enlevement-parental.justice.gouv.fr

Des prostituées à la tribune de l'Assemblée Nationale
Selon Le Monde du 16 mars et le Nouvel Obs du 17 mars derniers, plusieurs associations de terrain et des prostituées venues de toute la France se sont réunies mardi 15 mars à Paris pour demander l'abrogation des articles de la loi Sarkozy pénalisant le racolage, dont elles jugent les effets "désastreux", deux ans après sa mise en oeuvre. Réunies à l'initiative de l'association féministe "Femmes publiques", Cabiria (Lyon), Griselidis (Toulouse), Metanoya (Nantes), l'Amicale du Nid, Les amis du bus des femmes, France-Prostitution (Paris), ont rendu publique une lettre ouverte au chef de l'Etat, lors d'un colloque à l'Assemblée nationale. Divisées entre celles qui considèrent les prostitué(e)s comme des victimes et celles qui défendent le métier de prostitué(e), ces associations se retrouvent sur les "conséquences désastreuses" des mesures contre le racolage, désormais passible de 2 mois de prison et 3.750 euros d'amende, et retrait de la carte de séjour pour les étrangers.
Le déplacement de la prostitution aux confins des villes, dans les friches industrielles, dans les bois, en bordure de champs, rend la prévention plus difficile et accroît l'insécurité, selon les témoignages. Cet éclatement des lieux traditionnels de prostitution a pour conséquence une dégradation de la situation sanitaire, à cause de la rupture des réseaux de solidarité, du rapport de force plus favorable désormais aux clients. "Il devient plus difficile pour les femmes d'exiger le préservatif", souligne Antonin Sopena, vice-président d'Act-Up Paris. La situation est plus difficile pour les étrangères. "Elles ont peur de se faire soigner, et ne prennent pas le risque de perdre leur carte de séjour", dit-il.
"Certains clients menacent même d'appeler la police lorsque les filles leur tiennent tête, ils se sentent très fort depuis la nouvelle loi", selon une association de prévention lilloise, le GPAL-Entractes, qui a lancé une campagne d'affichage sur les bus de la ville pour mettre en garde les clients contre les rapports sans préservatifs. Selon les prostituées rencontrées par l'association, environ un tiers des clients exigerait ce type de rapports et elles sont aussi contraintes à baisser leurs prix.
Les associations dénoncent également les inégalités dans l'application de la loi, selon les pressions des riverains ou l'origine des prostituées. Elles condamnent les "abus" de la police, s'appuyant sur le décalage entre le nombre des interpellations (7.500 en novembre 2004) et celui des condamnations judiciaires, beaucoup moins nombreuses (plusieurs centaines). La multiplication des expulsions n'a pas découragé les réseaux, elle a au contraire "fait grimper les prix des trafiquants". Certaines associations ont constaté que des femmes, notamment issues des pays de l'Est, ont été contraintes de payer à nouveau des passeurs et des placeurs, alors qu'elles s'étaient affranchies de toute dépendance financière.
Enfin, le volet protection des victimes étrangères n'a pas rempli ses promesses. "La protection est liée à la dénonciation", mais "l'appréciation des déclarations de la prostituée est laissée à la discrétion de la police", selon la Cimade. 181 titres de séjour de 1 à 6 mois ont été attribués en 2004, selon l'association ALC, basée à Nice, coordinateur du dispositif national d'accueil et protection, mais parfois après plusieurs mois d'attente. Sans ressource pendant ce temps, certaines victimes reprennent la prostitution et se voient alors refuser le titre de séjour.
Selon Le Figaro du 24 mars dernier, le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin a affirmé le 23 mars à l'Assemblée Nationale que les résultats de la lutte contre le proxénétisme étaient "30 % meilleurs qu'il y a 3 ans". Le ministre a indiqué que 400 prostituées ont été éloignées et que 350 ont obtenu des titres de séjour pour leur collaboration avec la police dans le démantèlement des réseaux.

 

28 février 2005

Quoi de neuf sur le site
 Il est arrivé que des liens se révèlent erronés dans de précédents envois de ce bulletin. Merci de bien vouloir nous en excuser. Quand le bulletin est adressé, il est préalablement mis en ligne : en cas de problèmes, vous pouvez donc le consulter ici, sur cette page.
 9 nouvelles pages à la rubrique prostitution : les régimes comparés de huit pays européens, Allemagne, Angleterre et Pays de Galle, Belgique, Danemark, Espagne, Italie, Pays-Bas et Suède : faites le point !
 Avec 54.206 visites au mois de janvier (voir ici), le site sosfemmes.com géré par SOS Femmes Accueil a battu son record de trafic.Cette poussée (meilleur "record" précédent = 47.506) est peut-être due à la diffusion des spots "Blessures de Femmes" sur Canal+ au mois de janvier, qui signalaient systématiquement la participation de SOS Femmes Accueil. A vérifier dans un mois ... Explications sur le site de Canal+ (http://www.canalplus.fr/pid141-rid3813.htm) :
"Blessures de Femmes", ce sont des témoignages poignants, anonymes ou non, qui soulignent l'urgence d'agir contre toutes les maltraitances. Des femmes et des hommes parlent de maltraitances. Des témoignages, anonymes ou non, comme autant de récits poignants de femmes victimes de violences physiques et morales au sein de leur entourage familial et social : inceste, viol, excision, harcèlement sexuel et moral ... Mais aussi la voix d'hommes et de femmes, comme Michèle Vianes, élue lyonnaise, qui interviennent pour dénoncer le port du voile intégral dans les lieux publics, ou témoigner en faveur de cette lutte, qui n'est pas exclusivement féminine.
Photographe avant tout, Catherine Cabrol est aussi réalisatrice. Quand une de ses amies décède après avoir été battue à mort, l'envie d'agir contre la maltraitance, qu'elle ressentait depuis longtemps, se fait urgence. Pour le mouvement Ni Putes Ni Soumises, elle filme alors les témoignages de femmes victimes de violences physiques ou morales. "En écoutant ces femmes, j'ai eu l'impression d'écouter un poème tragique. Pour moi, il était impératif de filmer ces femmes avec toute la douceur possible afin de leur restituer leur féminité et leur dignité." Réalisation Catherine Cabrol / une production de Catherine Grandcoing pour le Groupe JLA en collaboration avec Ni Putes Ni Soumises, le GAMS,
SOS Femmes Accueil, A.I.V.I., Inceste.org, Regards de Femmes.
 Et les derniers témoignages retenus :
136. Que faire face à lui ? O. cherche des conseils pour se défendre contre le père de sa fille.
137. Je me sens mal. Jess a été abusée de 6 à 12 ans puis de nouveau à 17 ans, elle sollicite de l'aide.
138. Mon mari me violait pendant mon sommeil. V. nous a demandé conseil.
139. Droit de garde. Isabelle a perdu la garde de sa fille au profit de son ex-compagnon. Elle souhaite la récupérer.
140. Mon conjoint m'a battue et m'a violée pendant 8 ans. B. essaie de se reconstruire mais elle n'arrve pas à tourner la page.
141. J'ai vécu sous l'influence d'un pervers narcissique. L. a vu sa plainte pour violences classée par le parquet.
142. J'ai pu renaître grâce à son amour. Lola a été violée à l'âge de 15 ans.
(125) N. donne de ses nouvelles.
143. J'ai trouvé le courage de le quitter. A 21 ans, Elodie n'a pas laissé la violence envahir sa vie.

Les bonnes pages
 Essai sur les femmes suivi de Le ménage à trois , Arthur Schopenhauer, éd. Mille et une nuits, n°470, 64 pages, 2,50 euros. On aurait tort d'interdire la lecture des textes misogynes ... Cet essai, et l'inédit qui le suit, étonnante solution pour prévenir le cauchemar du mariage et de la monogamie, est un délice ... à condition de ne pas le lire au premier degré : pas un cliché ne manque sur le sexus sequior, définitivement faible. On y apprend même que, "leur refusant la force," la nature a donné aux femmes, "pour protéger leur faiblesse, la ruse en partage ; de là leur fourberie instinctive et leur invicible penchant au mensonge" : un propos qui permet de constater que les hommes sont bien "des femmes comme les autres".

27ème Festival International de Films de Femmes
Le festival se tiendra à Créteil du 11 au 20 mars prochain, avec des films bien sûr mais aussi des débats et des expositions.
Programme et tarifs : http://www.filmsdefemmes.com

Le préservatif et l'église espagnole
Après que la conférence des évêques espagnols a admis le mardi 18 janvier 2005 l'usage du préservatif dans le cadre de la lutte contre le sida, ce qui fit la une des journaux selon le Monde du 21 suivant, son porte-parole, Juan Antonio Martinez Camino, est revenu sur ses propos en réaffirmant que "l'usage du préservatif est contraire à la morale". Il précise que la doctrine de l'Eglise n'a pas changé et que, selon celle-ci, un tel usage "implique une conduite sexuelle immorale" : il est donc impossible d'en recommander l'usage.

Une recherche sur les viols collectifs
Laurent Mucchielli, chargé de recherches au CNRS, enseignant à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, directeur du CESDIP, travaille notamment sur la délinquance juvénile et les violences interpersonnelles. Il vient de publier une recherche née d’une interrogation face à la médiatisation aussi intense que subite de ce que les journalistes ont appelé "tournantes", reprenant à leur compte une expression argotique. Le comptage annuel de la fréquence des occurrences de l’expression "viol collectif" dans les titres des dépêches de l’Agence France Presse (source majeure d’information de l’ensemble des autres médias) met en évidence le phénomène. Alors que de 1990 à 2000, les viols collectifs n’avaient occasionné qu’un volume de 1 à 7 titres (pour une moyenne de 4 par an), en 2001 l’expression "viols collectifs" ainsi que celle, nouvelle, de "tournantes", apparaissent au total à 50 reprises. Le phénomène recule en 2002 avec 32 occurrences, puis seulement 23 en 2003, et il disparaît quasiment en 2004. L’analyse du contenu des articles de presse fait ressortir une version dominante présentant ce phénomène comme largement nouveau, en pleine expansion et propre à un lieu et une population donnés : les "jeunes de cités", c’est-à-dire les jeunes "issus de l’immigration". Cette vision s’inscrit en effet dans le cadre plus large du débat sur l’"insécurité" et "les banlieues", amplifié encore par le thème des violences faites aux femmes et par la peur de l’Islam. Cette médiatisation s’inscrit par ailleurs dans le contexte des campagnes électorales de 2001 et 2002, centrées sur le thème de "l’insécurité". A bien des égards, l’on a assisté à un phénomène de "panique morale". Laurent Mucchielli a alors cherché à en savoir plus. A côté d’une analyse qualitative et quantitative du traitement médiatique des "tournantes", il a d’abord entrepris de rassembler des documents historiques, puis analysé les statistiques disponibles, enfin dépouillé une vingtaine de dossiers judiciaires pour des affaires jugées ces dix dernières années (1994-2003) dans la région parisienne, aux assises (sous la qualification de "viols en réunion") et en correctionnelle (sous la qualification d’"agressions sexuelles en réunion"). L’ensemble de ces deux analyses (sur le traitement médiatique et sur le phénomène lui-même) ainsi que les réflexions critiques issues de la confrontation entre elles font l’objet d’un livre à paraître. Sont présentées seulement sur le site du CESDIP des données et des éléments d’analyse sociologique.
Etude à télécharger ici (pdf 239 Ko) : http://www.cesdip.org/IMG/pdf/QP_01_2005.pdf

Mariage : nouvelles formalités pour obtenir la nationalité française
Un récent décret fixe de nouvelles règles pour l'obtention de la nationalité française par le mariage. Les conjoints doivent notamment montrer des documents attestant de leur vie commune. Communauté de vie : l’acquisition de nationalité française par mariage, qui est soumise à la présentation d’une attestation sur l’honneur des deux époux, doit désormais indiquer que la communauté de vie "tant affective que matérielle" n’a jamais cessé ; l’attestation doit être accompagnée de documents prouvant cette communauté de vie. Condition de résidence : le conjoint étranger doit joindre à son dossier tout document justifiant sa résidence ininterrompue en France pendant au moins un an depuis la date du mariage ; si l’étranger ne peut pas justifier de ce délai de résidence, le délai exigé de communauté de vie est porté à trois ans.
Ces nouvelles mesures ont été fixées par un décret publié au Journal officiel du samedi 15 janvier 2005 après la loi sur la maîtrise de l'immigration du 26 novembre 2003 : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSC0420896D

Harcèlement sexuel : la loi se fait entendre et son champ pourrait être élargi
Selon L'Express du 21 février 2005, le tribunal correctionnel de Paris vient de fixer au 3 novembre la date du procès au cours duquel le cinéaste Jean-Claude Brisseau sera jugé pour harcèlements et agressions sexuelles «par personne ayant autorité» sur de jeunes actrices. "C'est un procès en perversité", s'est insurgé le réalisateur. Les quatre comédiennes qui ont porté plainte contre lui affirment qu'elles ont dû se prêter à de multiples "essais" érotiques, souvent sans caméra et en présence du cinéaste seul, qui leur faisait miroiter le rôle principal dans son prochain film. Des essais "indispensables", se défend Brisseau, accusé par l'ordonnance de renvoi de n'avoir recherché "que la satisfaction de son plaisir personnel".
Pourquoi ces actrices ont-elles accepté ces essais, pourquoi portent-elles plainte aujourd'hui? Ces questions-là, les juges se les posent depuis qu'en 1992 le harcèlement sexuel est sanctionné par la loi en France. Chaque fois, on se demande pourquoi les victimes n'ont pas refusé les avances masculines, juste hurlé leur refus à la face de leur agresseur. En l'occurrence, explique l'avocate de l'une des plaignantes, Me Claire Doubliez, "elles se sont rendues aux arguments du cinéaste, qui leur parlait d'esthétisme et leur demandait de garder le silence sur le “huis clos” du scénario". Et c'est après coup, quand elles ont compris que c'était un leurre, qu'elles ont mesuré l'humiliation qu'elles avaient subie.
Au tribunal des prud'hommes, c'est une autre décision de justice, rendue le 14 décembre 2004, qui fait réfléchir. Venu contester en vain son licenciement, le directeur des ressources humaines d'une société d'équipement ménager s'est vu condamner - il a fait appel - à 12 000 euros pour harcèlement sexuel et moral sur son ancienne assistante dont il avait voulu se séparer parce qu'elle se refusait à lui. Il devient risqué, en France, d'abuser de son pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles. Une cinquantaine de condamnations sont prononcées chaque année. En revanche, le nouveau texte qui, depuis 2002, proscrit aussi le harcèlement entre collègues - sans domination hiérarchique - n'a, semble-t-il, donné lieu à aucune condamnation. Pourtant, Catherine Le Magueresse, présidente de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail http://avft.org/, veut encore élargir le champ de la loi. Elle déplore que de nombreuses victimes déboutées se retrouvent condamnées pour dénonciation calomnieuse. Le 8 mars, elle va envoyer une proposition de loi aux parlementaires. Il s'agit d'"améliorer" une directive européenne déjà sévère qui, votée en 2002, devra s'appliquer dès le 5 octobre prochain. Le harcèlement y est défini non plus seulement par l'intention du harceleur, mais aussi par ce que sa victime ressent: "Un comportement non désiré à connotation sexuelle, s'exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement, avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité de la personne."

Un enfant sur deux naît hors mariage
Le bilan démographique 2004 de l'Insee confirme la baisse du mariage au profit de l'union libre et du pacs. La France reste l'un des pays les plus féconds d'Europe avec 1,91 enfant par femme contre 1,68 en 1994. Au fil des ans, les bilans démographiques de l'Insee dessinent à petites touches le nouveau visage de la famille. Il y a encore une trentaine d'années, le mariage était la forme d'union la plus répandue et les enfants étaient en grande majorité issus de couples mariés. Aujourd'hui, les mutations de la famille ont profondément modifié ce tableau : le nombre de mariages baisse au profit d'autres formes de conjugalité, comme l'union libre ou le pacs, et les naissances hors mariage sont en passe de devenir majoritaires.
Depuis le pic symbolique de l'an 2000 - plus de 300.000 dans l'année -, le nombre de mariages ne cesse de reculer : en 2004, 266.000 unions ont été célébrées en mairie, ce qui représente une baisse de près de 6 % par rapport à l'année précédente. Ce recul accentue la désaffection commencée dans les années 1970 : en trente ans, le taux de nuptialité, qui mesure le nombre de mariages pour 1 000 habitants, a baissé de plus de 40 %. Et l'âge des mariés augmente sans cesse : depuis 1990, il a progressé de trois ans, s'établissant en moyenne à 30,6 ans pour les hommes et à 28,5 ans pour les femmes.
Les couples ne sont évidemment pas moins nombreux pour autant : ils vivent plus souvent en union libre ou sous le régime du pacte civil de solidarité, le pacs. Depuis sa création, en 1999, ce contrat, dont Jacques Chirac disait à l'époque qu'il était "inadapté aux besoins de la famille", a rencontré un vif succès : au cours des trois premiers trimestres de 2003, 27.000 pacs ont été signés, soit une hausse de près de 20 % par rapport à la même période de l'année précédente.
Au total, plus de 130.000 pactes ont déjà été signés dans les tribunaux d'instance. "La pratique l'a consacré comme un nouveau mode de conjugalité, répondant à des attentes nombreuses, et inscrit dans la durée", soulignait en novembre 2004 un rapport remis au garde des sceaux, Dominique Perben, selon Le Monde du 15 février dernier.
Au chapitre des naissances, la France reste l'un des pays les plus dynamiques d'Europe : avec un taux de fécondité de 1,91 enfant par femme, elle se situe en deuxième position, juste derrière l'Irlande et loin devant d'autres pays comme la Grèce, l'Espagne ou l'Italie, dont le taux stagne à moins de 1,3 enfant par femme. Au sein des dix nouveaux pays membres de l'Union, la fécondité est également très faible : elle varie de 1,16, pour Chypre, à 1,41, pour Malte.
Au total, en France, le nombre de naissances a légèrement augmenté en 2004, pour atteindre 797.000. Cette augmentation - en partie liée au jour supplémentaire de l'année bissextile 2004 - résulte de la progression régulière du taux de fécondité : en dix ans, il a nettement progressé, passant de 1,68 enfant par femme, en 1994, à 1,91, aujourd'hui. "Cette plus forte fécondité compense la baisse du nombre de femmes en âge de procréer, souligne l'Insee. Les générations de femmes de 20 à 40 ans, qui donnent naissance à 96 % des bébés, sont peu à peu remplacées par des générations moins nombreuses." Aujourd'hui, les mères mettent au monde leurs bébés de plus en plus tard : l'âge moyen au premier enfant, qui était de 28,8 ans il y a dix ans, atteint désormais 29,6 ans. "En 2004, une mère sur deux est âgée de plus de trente ans, contre 38 % en 1990 et 27 % en 1980", remarque le document de l'Insee. Les naissances chez des mères de plus de quarante ans restent faibles (3,4 %), mais elles sont en augmentation constante.
Enfin, les enfants naissent de plus en plus souvent hors mariage : en 2004, 47,4 % des bébés étaient issus de couples non mariés contre 6 % en 1965. "Désormais, finalement, quelle que soit la situation juridique du couple, c'est la naissance d'un enfant qui crée socialement la famille", résumait, en 1999, la sociologue Irène Théry dans un rapport sur le couple, la filiation et la parenté, citée par Le Monde.
Prenant acte de ces bouleversements familiaux, plusieurs pays - la Belgique en 1987, le Québec en 1994 ou l'Allemagne en 1997 - ont cessé de distinguer, dans leur droit, les enfants "légitimes", issus de couples mariés, des enfants "naturels", issus de couples non mariés. En France, le code Napoléon de 1804 appelait les enfants naturels les "sans famille" mais, depuis la réforme du code civil de 1972, ils sont devenus les égaux, en droits et en devoirs, des enfants légitimes. Une prochaine réforme devrait parachever cette évolution en faisant disparaître les dernières inégalités entre ces enfants.

Des femmes enceintes en détresse sont la cible des militants anti-IVG
Selon L'Express du 14 février 2005, on compte en France une centaine d'associations qui aident les futures mères en difficulté, dont la plupart sont affiliées, directement ou indirectement, à des groupes militants ou à des organisations religieuses ouvertement hostiles à l'avortement. C'est le cas de Grossesse secours, SOS maternité, les Femmes et les enfants d'abord, ou encore de SOS futures mères, émanation de Laissez-les-vivre, l'organisation pionnière des croisades anti-IVG. Certaines sont rattachées au mouvement charismatique, comme Mère de miséricorde, créée en 1982 par la Communauté des béatitudes, ou Magnificat, liée à la Communauté de l'Emmanuel.
Disposant souvent de leurs propres structures d'hébergement, ces organisations accueillent en général des femmes marginalisées, sans papiers ou à la recherche d'un logement, particulièrement vulnérables et souvent ignorantes de leurs droits, que l'on essaie par tous les moyens de persuader de garder leur enfant. En leur proposant, par exemple, d'accoucher sous X et de confier leur bébé à l'adoption. "L'objectif est de retarder leur décision jusqu'à la date fatidique des douze semaines de grossesse, à partir de laquelle l'avortement légal n'est plus possible", dénonce Fiammetta Venner, rédactrice en chef de la revue ProChoix.
Certaines associations entretiennent des relations étroites avec des médecins, des assistantes sociales ou des conseillers conjugaux favorables à leur cause qui leur servent de "rabatteurs". D'autres, comme les Nids de Paris, ne se contentent pas d'accueillir les femmes en détresse, mais sont également habilitées par les pouvoirs publics à œuvrer pour l'adoption. Ce qui peut poser certains problèmes de déontologie. La plupart de ces organismes bénéficient de financements des pouvoirs publics.
La Maison de Tom Pouce, fondée par le Pr Jérôme Lejeune, militant anti-IVG de la première heure, dispose de trois foyers en Seine-et-Marne et dans la Sarthe qui reçoivent des subventions des conseils généraux de ces deux départements, comme la Maison d'Ariane à La Roche-sur-Yon (Vendée). Grossesse secours a reçu jusqu'en 1994 une aide annuelle de 190.000 francs du Conseil de Paris, supprimée à la suite des protestations du Mouvement Français pour le Planning Familial.
Christine Boutin, qui, elle, ne réclame plus l'abrogation de la loi Veil, veut réduire le nombre d'IVG en favorisant "l'aide aux femmes enceintes en difficulté". La présidente du Forum des républicains sociaux a déposé le 17 janvier dernier (date anniversaire du vote de la loi sur l'IVG) une proposition de loi instituant un "fonds de prévention de l'interruption de grossesse" destiné à "subvenir aux besoins des associations et organismes" œuvrant en faveur de la naissance des enfants.
Il convient d'ajouter à ce tableau assez effrayant que la plupart des départements sont équipés de Centres Maternels (financés par les Conseils Généraux) accueillant spécifiquement des femmes enceintes et des jeunes mères et de Centres d'Hébergement et de Réinsertion Sociale (financés par l'Etat) dont certains se sont spécialisés dans l'accueil de femmes ou de familles : ces établissements travaillent en général dans une optique de non jugement propre au travail social pour laquelle l'IVG est un choix possible puisque légal.

Maroc, réforme du Code de la famille : où en est-on ?
Les nouveaux droits octroyés aux femmes ont un an. Mais leur application varie selon les tribunaux
Il y a un an, le 6 février 2004, le Maroc adoptait un nouveau Code de la famille. Mariage, divorce, autorité parentale: la femme devenait, sur le papier du moins, l'égale de l'homme. Selon L'Express du 14 février dernier, l'application du texte se heurte, dans la pratique, à quelques difficultés. D'un tribunal à l'autre, l'attitude des juges varie. Certains magistrats sont réticents, tous n'ont pas la même compétence, les tribunaux manquent de moyens pour faire appliquer leurs décisions…. C'est dans les zones rurales que les blocages sont les plus forts. Fatna, une villageoise de 27 ans, mère de quatre enfants, raconte que le premier juge qu'elle est allée voir lui a affirmé que c'était à son époux de demander le divorce. Il a fallu que son mari, ayant appris sa démarche, la batte pour qu'elle soit enfin entendue sur la foi d'un certificat médical. "Au début, dit-elle, quand je suis arrivée devant les juges, j'avais l'impression que c'était moi, la coupable." Pour Imane, une Casablancaise de 34 ans, les choses ont été plus faciles. D'entrée de jeu, elle a pris une avocate, qui l'a aidée à constituer son dossier. Seule ombre au tableau: pour le calcul de la pension, le juge n'a pas vérifié les bulletins de salaire, falsifiés, de son mari. "La réforme sert en premier lieu les femmes les plus instruites et les plus aisées. Pour les autres, il faut batailler beaucoup plus dur", déplore une avocate spécialisée. Certaines associations, tout en dressant un bilan positif, auraient aimé que le texte aille un peu plus loin. Un point de vue partagé par Aïcha Zaïmi Sakhri, directrice de la revue Femmes du Maroc, qui regrette que la femme qui demande le divorce ait à prouver le préjudice subi, alors que l'homme, lui, n'a pas à le faire.

Algérie, réforme du Code de la Famille : où en est-on ?
Une année après leur finalisation par la commission installée par le ministre de la justice algérien, Tayeb Bélaïz, les amendements du code de la famille ont été avalisés par le conseil des ministres. Entre-temps, ils avaient été adoptés par le conseil de gouvernement en août dernier. Depuis, l’opposition, affichée par le courant islamo-conservateur à la modification de la loi de 1984, a conduit plus d’un à douter de l’aboutissement de la procédure, indique La Liberté (quotidien algérien) le 23 février 2005.
Compte- tenu de l’accueil hostile qui allait leur être réservé au sein de la chambre basse du parlement, il était même question que le président de la république légifère les amendements par voie d’ordonnance. Désormais, cette éventualité est exclue. Hormis les élus du MSP et d’El-Islah, les députés du FLN, majoritaires à l’APN, ont vite rejoint le camp des partisans à la révision. Le redressement opéré à l’intérieur de cette formation, suite au VIIe congrès, a calqué les convictions du vieux parti sur celles du chef de l’état. Sauf revirement de dernière minute, il est donc attendu que les modifications soient endossées par le parlement au cours de la prochaine session parlementaire.
Selon les délais légaux, l’avant-projet de loi portant révision du code de la famille atterrira sur le bureau du président de l’APN 72 heures après son endossement par le conseil des ministres. Le gouvernement évoque des mesures d’urgence.
La suppression du tutorat matrimonial est sans doute la disposition qui a soulevé l’ire des islamistes. Pourtant, c’est sur la base d’un référent purement religieux, le courant malékite, que la commission Boutern (du nom de son chef) a conclu à la possibilité d’annuler le tutorat matrimonial. De même, elle s’est prévalue de la nécessité de promouvoir le statut de la femme en limitant le divorce abusif du mari grâce à l’introduction de nouvelles conditions. A contrario, la femme est autorisée à réclamer la restitution de sa liberté, sans s’en tenir exclusivement aux raisons habituelles comme la désertion par l’époux de la couche conjugale. Toujours, dans le domaine du divorce, désormais, le mari est redevable d’un toit devant abriter son ex-femme, si elle a la garde des enfants.
Par ailleurs, le présent avant-projet de loi responsabilise les conjoints, au même titre dans la prise en charge légale de leur progéniture.
Pour autant, en dépit de ces percées, la cause des femmes est loin d’être gagnée. Toujours selon La Liberté, le code de la famille regorge encore d’articles hautement discriminatoires. Il en est ainsi de la polygamie. Bien que soumise dorénavant à l’appréciation et au consentement du juge, elle est maintenue. Les dispositions injustes, régissant les droits de la femme à l’héritage, sont en outre restées intouchables.
Le Monde du 25 février 2005 indique que les dispositions retenues maintiennent le tuteur matrimonial : le président Boutefklika a reculé sur ce point essentiel de la réforme pour ne pas s'aliéner des soutiens dont il a besoin par ailleurs, comme pour faire adopter le projet de loi d'aministie sur les années de guerre civile.

 

31 janvier 2005

Quoi de neuf sur le site
 
Les derniers témoignages retenus :
128. J'ai été violée par mes grand-pères, aujourd'hui je me prostitue. X. témoigne de ce qu'elle a vécu et de sa vie actuelle. Y a-t-il un lien ?
129. J'ai tout perdu. Victime de violences, Lvc a besoin d'aide.
130. Un enfer qui n'en finit pas. M. a besoin de soutien dans le combat qu'elle est contrainte de mener contre son mari dont elle divorce.
131. Angoisses nocturnes. Miche a été violée pendant 7 ans. Elle demande des conseils.
132. Peut-on s'en sortir ? A. est victime d'un mari jaloux.
133. Qui peut m'aider à trouver justice ? J. est lesbienne et victime des violences de son "amie", une psychothérapeute manipulatrice, et de ... discrimination.
134. Mon mari me trompe. A. est perdue.
135. Pourquoi l'a-t-on laissé revenir ? Nadine vit une situation dramatique avec son mari ...

Les bonnes pages
 Femmes en galère, Véronique MOUGIN, éd. La Martinière, janvier 2004, 275 pages, 17 €. Ce livre, qui repose sur une enquête et plus d'une centaines d'entretiens avec des femmes en situation de précarité (36 % des SDF sont des femmes), attire l'attention sur les nouvelles formes de pauvreté dont sont victimes les femmes en premier lieu, et donc les enfants. 80 % des "travailleurs pauvres" sont des femmes et beaucoup d'entre elles ont subi le même cycle : violences conjugales, divorce, surendettement ... Véronique MOUGIN est journaliste à L'Express et bénévole dans un centre d'hébergement. Certaines femmes accueillies par SOS Femmes Accueil ont témoigné pour elle. Nous recommandons vivement cet ouvrage !
 Rien sans elles, De la parité en politique, sous la direction de Nicole Roux, éd. de l'Atalante, 2004, 206, pages, 11,50 euros€. Cet ouvrage dresse un état des lieux de l'exercice politique au féminin en se penchant sur la "complémentarité" politique hommes-femmes, le statut de l'élue et de son accès aux sphères décisionnaires. Il démontre que que l'avenir des femmes en politique se situe dans l'évolution des lois mais aussi, et surtout, dans celle des moeurs.
 
Liberté, égalité, sexualités, Clarisse Fabre et Eric Fassin. Les auteurs explorent les enjeux d'un phénomène qui bouscule le partage public/privé, jusqu'à appeler une nouvelle pensée politique : parité, harcèlement ou mariage gay, les questions de genre et de sexualité ont envahi la scène publique ...

Droits et démarches : ce qui a changé au 1er janvier 2005
Nom de l'enfant, tarif social pour l'électricité, choix du médecin traitant, mesures d'économies pour la sécurité sociale, cumul "emploi-retraite"... Voici une sélection de nouvelles règles qui s'appliquent en France depuis le 1er janvier 2005 : http://www.service-public.fr/accueil/droits_janv_2005.html

Prostitution
 
Selon Libération du 23 décembre 2004, plusieurs femmes de nationalités nigériane et ghanéenne ont été interpellés dans le bois de Vincennes (Paris) lors d'opérations policières antiprostitution, puis déférés devant la justice. Depuis quelques semaines, une centaine de véhicules (souvent des camionnettes), servant de lieux de passe, ont été enlevés du bois.
 
Les policiers de la sûreté du Rhône ont démantelé à Lyon un réseau de prostitution d'origine roumaine : 6 hommes et 2 femmes ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé et écroués le 17 décembre 2004. L'instruction judiciaire avait été ouverte en juin à partir de renseignements récoltés par les policiers qui avaient constaté l'arrivée récente de jeunes femmes roumaines sur les trottoirs lyonnais parmi les quelques deux cent prostituées dénombrées sur les trottoirs de Lyon.
 
Selon Libération du 22 janvier 2005, deux ans après l'adoption de la loi de sécurité intérieure dite loi Sarkozy, en France, au 30 novembre 2004 plus de 7.500 procédures pour racolage avaient été dressées. 3 750 euros d'amende. Au départ, c'était un texte sans prétention. Aux parlementaires, Nicolas Sarkozy déclarait : "Je ne vous dis pas d'éradiquer le phénomène, mais de le contenir." Il ne s'agissait pas pour son gouvernement d'être pour ou contre la prostitution, mais de régler une question sécuritaire. Officiellement rien n'a changé. Marie-José Roig, ministre déléguée à l'Intérieur, l'a rappelé en novembre aux élus de sa majorité qui réclamaient encore plus de fermeté : "Il ne peut être fait grief aux forces de sécurité de ne pas faire disparaître la prostitution, puisque celle-ci n'a pas été interdite !" De fait, la loi ne dit pas que la prostitution est un délit. Mais être prostitué expose à six mois de prison ou 3 750 euros d'amende.
"C'est le règne de l'hypocrisie la plus totale. Alors que l'activité de prostitution est reconnue par le fisc, l'Ursaff, le conseil d'Etat et la Cour de cassation les prostituées sont aujourd'hui considérées et traitées comme de dangereuses délinquantes", estime la politologue Janine Mossuz Lavau, coordinatrice d'un rapport sur la prostitution à Paris. La France est passée d'une position abolitionniste (où la prostitution est tolérée) à une attitude prohibitionniste (où elle est réprimée).
Pourtant, la prostitution n'a pas diminué. Au contraire, affirment tous les acteurs de terrain, "elle s'est précarisée, elle est devenue plus clandestine, plus violente, mouvante", selon l'association "Aux captifs, la libération". La France est devenue l'un des pays européens les plus dangereux pour les prostitué-e-s. Ils et elles y risquent la prison, l'expulsion, la saisie de leurs biens, des amendes, et de plus en plus, des agressions qui restent impunies. La particularité de ce nouvel arsenal antiracolage est de laisser le choix à la police entre un traitement "administratif" de l'infraction, ou la procédure pénale. C'est le règne de l'arbitraire. L'article 76 de cette loi, qui permet à la victime d'obtenir une autorisation de séjour provisoire si elle témoigne ou porte plainte, est appliqué à la tête de du client. Et les promesses du volet "humanitaire" de la loi n'ont pas été tenues. "Où sont les centres d'hébergement, les formations professionnelles, la sécurisation promis pour les victimes de la traite humaine ?" demande le directeur du service de prévention et de réadaptation sociale de Nice (ALC-SPRS).
"Cette loi, accuse Bernard Lemettre, président du Mouvement du Nid, n'était en fait qu'une loi pour se débarrasser des personnes prostituées étrangères. On les traite comme des dangereuses délinquantes, on les a renvoyées dans les mains des trafiquants alors que les conventions internationales nous obligent à les prendre en charge comme victimes".

Les mères s'investissent deux fois plus que les pères dans les devoirs des enfants
Selon une étude de l'INSEE rendue publique le 21 décembre 2004 ("l'aide aux devoirs apportée par les parents"), plus l'enfant avance dans sa scolarité, moins l'investissement parental est élevé mais, quels que soient le milieu social et le niveau scolaire de l'élève, la mère y passe en moyenne plus du double de temps que le père. La différence atteint son maximum chez les indépendants (artisans, commerçants, professions libérales) et les ouvriers. Elle ne s'atténue que dans les familles où le père est enseignant. Cela étant dit, les pères sont plus présents qu'avant : ils étaient 70 % à aider leurs enfants en 2003 contre 60 % en 1992. Plus les parents sont diplômés, plus ils aident leurs enfants tard dans leur scolarité mais les mères moins diplômées consacrent plus de temps aux devoirs de leurs enfants à l'école primaire.

Cinéastes voyageuses des années 20-60
Au commencement des années 20, une coïncidence se produit entre le mouvement d’émancipation des femmes et le développement du cinéma amateur et des caméras légères, développement qui allait aboutir, à la fin des années 30, à l’apparition du format 16 mm. Des cinéastes voyageuses (touristes, exploratrices ou ethnographes), se mettent à parcourir le monde, seules ou avec une équipe, mais émancipées de la tutelle masculine : dans le courant des années 30, Isobel Hutchison filme la flore et la faune du Groënland, Ella Maillart et Annemarie Schwarzenbach traversent avec une caméra l’Iran et l’Afghanistan, Ria Hackin à son tour, à la fin des années 30, filme en couleur les sites de fouilles archéologiques et les paysages afghans, Katherine Dunham puis Maya Deren enregistrent des images des rituels vaudou en Haïti, Titaÿna filme la disparition des indiens d’Amazonie puis voyage en Chine avec une caméra cachée; dans les années 40, Laura Boulton filme les Inuit et les esquimaux ; au commencement des années 50, Margaret Mead filme les rituels balinais.
Aux images conquérantes et prédatrices des travelogues réalisés dans le sillage des expéditions coloniales et des safaris, ces images en mouvement collectées par les cinéastes voyageuses tout autour de la planète opposent un regard contemplatif, où les phénomènes se déploient dans le cadre librement et sans forçage, où l’objectif de la caméra, libéré de ses métaphores agressives, cesse de fonctionner comme une arme pour devenir l’instrument d’une ouverture au monde.
Ces films sont visibles tous les jours sauf le mardi au Centre Georges Pompidou jusqu'au 13 février 2004 : voir ici.

Condamnations à Ciudad Juarez
Selon Amnesty International, 400 meurtres de femmes inexpliqués ont eu lieu à Ciudad Juarez, au Mexique, depuis 1993. Les victimes ont souvent été violées et mutilées. Les autorités sont accusées par diverses organisations (Amnesty Internationl, V-Day, ...) de négligence et de passivité face à ces meurtres longtemps attribués à un éventuel tueur en série.
Selon Le Monde du 8 janvier dernier, 10 hommes ont été condamnés jeudi 6 janvier 2005 pour homicides contre des femmes de Ciudad Juarez. Trois mexicains et un américain ont par ailleurs été condamnés à 43 ans pour l'assassinat d'une jeune fille. Six membres d'un gang, accusés d'avoir reçu 2.000 dollars US pour chaque femme tuée de la part de l'égyptien Abdel Latif Sherif emprisonné depuis plusieurs années, ont été condamnés à une peine de 40 ans pour l'assassinat de 9 femmes.

Casques Bleus accusés d'abus sexuels
Selon Le Monde du 9 et 10 janvier 2005, l'ONU admet que des Casques Bleus déployés au Congo ont commis des abus sexuels. Un rapport interne rendu public le 7 janvier dernier établit que des soldats d'une demi-douzaine de nationalités sont impliqués et dénonce un sentiment d'impunité. Trois dollars et une bouteille de lait, un dollar et deux oeufs contre des relations sexuelles, le rapport documente de façon précise les abus commis dans l'est du Congo. Il témoigne d'une pratique répandue malgré le code de conduite des forces de maintien de la paix qui interdit les contacts sexuels avec des mineurs ... 72 plaintes ont été enregistrées dans la seule région de Bunia.

Dounia Bouzar a quitté le CFCM
Selon L'Express du 17 janvier 2005, Dounia Bouzar a choisi de quitter le CFCM. Cette ancienne éducatrice à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, aujourd'hui chercheuse, a claqué la porte du Conseil français du culte musulman (CFCM) parce que le gouvernement "islamise les problèmes" et parce que le CFCM "ne parle que d'élections [internes], au lieu d'analyser ce que veut dire être musulman dans une société laïque".
"Il n'y a pas de bon et de mauvais islam. Il y a ce que les hommes et les femmes en font", c'est son combat, son défi: Dounia, née Dominique, Bouzar, 40 ans, convertie à l'islam et pratiquante, veut faire avancer le débat sur ces jeunes des quartiers qui ne jurent plus que par Allah. Susciter l'échange, la controverse, pour mieux aider à s'émanciper ces nouveaux croyants englués dans une lecture globalisante et maximaliste de l'islam.
Pour Marc Chebsun, rédacteur en chef de Respect Magazine, auquel l'anthropologue collabore, "Dounia Bouzar occupe une place à part, car, tout en menant ses recherches, elle garde un vrai contact avec les jeunes". Dans ses premiers travaux, publiés en 2001 sous le titre L'Islam des banlieues (Syros), Dounia Bouzar mettait en avant la valeur structurante du discours religieux de Tariq Ramadan et consorts auprès des enfants de l'immigration. Péché d'angélisme, ont grincé les plus critiques. Son dernier ouvrage, Monsieur Islam n'existe pas (Hachette Littératures), nuance l'analyse par une étude très poussée sur le terrain, en montrant l'impasse d'un islam essentialiste qui fait du Coran l'alpha et l'oméga de l'aventure humaine. "Rompre le fil" avec tous ceux que ce credo exalte serait toutefois une terrible erreur, affirme Dounia Bouzar. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre à dire "je".

Haut de la page
 

accueil l violences conjugales | viol | harcèlement sexuel | prostitution | homosexuelles | santé | maîtrise de la fécondité & IVG
coeur, corps | liens, contacts | pros | questions, messages, réponses | quoi de neuf sur le site ? | tout sur sos femmes accueil | @