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Archives > Bulletins d'Info année 2012

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31 décembre 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
658. Trois ans après, j'ai décidé d'écrire mon histoire. Elle veut aider les femmes...
657. A quoi bon porter plainte? Elle apporte sans témoignage sur la justice...
656. Ne jamais baisser les bras. Elle témoigne pour aider les autres femmes...
655. Je vais vous raconter une petite histoire. Elle raconte une histoire qui est la sienne...

L'amour plus fort que le sida
En France, 50 000 femmes seraient porteuses du VIH. Si des traitements permettent de vivre normalement avec le sida, si cela n'interdit plus la maternité, reste qu'il n'est pas facile d'aimer et d'être aimée quand on est séropo. Mais beaucoup veulent y croire.

Cela commence toujours par une prise de sang, quelques jours d'attente et puis le mot qui va tout faire basculer : séropositive. A part quelques appels à la charité publique, on ne parle presque plus du sida. Et pourtant, le nombre de contaminations ne baisse pas (environ 7 000 par an), et l'infection concerne de plus en plus de femmes (1). En France, elles sont aujourd'hui des milliers à vivre avec le virus, à prendre les lourds traitements qui les maintiennent en vie. Certaines ont renoncé à l'amour et à la sexualité, par peur d'être rejetée ou de contaminer leur partenaire. Mais d'autres, au contraire, veulent encore y croire, refusent d'amputer leur vie de sa part la plus précieuse. Si les femmes jeunes bénéficient aujourd'hui de traitements novateurs, limitant les effets secondaires, leurs aînées ont vu leur corps se déformer, leur ventre, leur nuque et leur dos se couvrir de graisse, tandis que leurs membres et leurs visages se décharnaient. Ce phénomène, appelé lipodystrophie, hante les femmes infectées, modifie l'image qu'elles ont de leur corps, leur rendant plus difficile l'accès à la vie amoureuse ou le désir d'en avoir une.
Dans les cercles de paroles organisés par les associations qui les soutiennent,
les femmes séropositives militent pour la prévention, l'accès à la chirurgie esthétique, la meilleure adaptation des traitements à la physiologie féminine, la formation de thérapeutes et de sexologues spécialisés dans une approche « genrée » du VIH. L'association Comité des familles (2), dédiée à l'accompagnement des couples et des parents séropositifs, est à la pointe d'un nouveau combat : faire connaître les conclusions des travaux d'un médecin suisse, Bernard Hirschel, responsable de l'unité VIH-sida des hôpitaux universitaires de Genève. Ce professeur a démontré que lorsqu'une personne est sous trithérapie depuis au moins six mois, qu'elle a une charge virale indétectable et qu'elle ne souffre par ailleurs d'aucune infection sexuellement transmissible, le risque de contaminer son partenaire est extrêmement faible. Il soutient également qu'un traitement précoce peut avoir un rôle préventif, au même titre que l'usage de préservatifs.
L’Organisation mondiale de la santé a récemment confirmé la validité de ces travaux, ouvrant ainsi la fenêtre de l'espoir :
possibilité pour un couple « sérodifférent » de faire un enfant « naturellement », sans passer par la fécondation in vitro ; perspective d'une vie de couple plus harmonieuse.
1. En France, 150 000 personnes ­ dont un tiers de femmes ­ sont séropositives ; 50 000 d'entre elles ignorent qu'elles sont contaminées.
2. Accompagné par un réseau de médecins et de soignants, le Comité des familles a, entre autres, mis en place un réseau de soutien aux femmes qui ont appris leur séropositivité pendant leur grossesse. 09 51 60 75 15, www.papamamanbebe.net. Un site Internet dédié aux femmes séropositives vient d'ouvrir : sheprogramme.fr. Infos, guides pratiques, forums, liens utiles, etc.

"Ensemble, on oublie les soucis quotidiens" Maine-et-Loire
Elles sont une dizaine à se réunir, en groupe de paroles au centre Jean-Vilar d'Angers. Parmi elles, Armelle, une mère qui vit cette expérience avec ses copines. Comme une libération.

L'initiative
Toutes habitent le quartier de la Roseraie, en banlieue d'Angers. Ensemble, ces femmes se revendiquent même de Dumont-d'Urville, ou de la Morellerie. Autant d'îlots auxquels elles s'accrochent. Comme Armelle, mère de cinq enfants. À 42 ans, celle-ci retrouve ses copines, au centre Jean-Vilar.

« Il existe un fort sentiment d'appartenance, d'identité de territoire », souligne Stéphanie Picquart, animatrice du centre culturel.
Depuis cette année, cette référente chargée des familles, accompagnée d'Isabelle Moriceau, intervenante au planning familial, y propose des groupes de paroles. Des rendez-vous attendus toutes les trois semaines, par les résidentes du quartier. Et pas seulement.
D'Afrique ou de Vendée
Mis en place dans ceux de la Roseraie, de Monplaisir et du Grand-Pigeon, le projet «
Nos vies de femmes » remporte un véritable succès local. « Même si elle est portée par le planning familial, cette initiative s'adresse à toutes celles qui veulent rompre l'isolement. On reçoit beaucoup de femmes seules au foyer par exemple, ou d'origine étrangère. »

Pour Armelle, l'expérience lui a permis de s'ouvrir aux autres. Un moment d'échange qu'elle se garderait bien de laisser tomber : « Ici, on partage nos idées. À côté, on va au hammam, on fait de la gymnastique. Mais là, on se retrouve. On a réussi à former un groupe. Avant, j'avais peur d'aller vers les autres. Et depuis, je me sens utile. »
Près d'elle, Saffiatou, de Gambie. La jeune femme est venu aider à la préparation du buffet, que le groupe va proposer ce samedi, après le spectacle offert par l'association du planning familial. Avec les autres, elle s'active en cuisine. Du Maghreb, d'Afrique noire, de Vendée ou de Bretagne, chacune met la main à la pâte. « Elles sont toutes attachées à des valeurs fortes, autour de la famille, de la tradition », remarque Isabelle Moriceau.
Pour autant, Armelle et ses amies peuvent maintenant aborder des sujets plus «
intimes », toujours entre elles. Autour du couple, de la solitude ou même de la sexualité. « On a été surprises. Certaines d'entre elles ont pu se libérer, amener leurs expériences de vie, parfois difficiles. Elles viennent déposer des histoires, du ressenti. Et quand cela devient trop personnel ou trop lourd, nous sommes là pour les orienter vers d'autres structures du planning familial. »

À en croire l'animatrice, « rompre l'isolement, cela ne passe pas forcément par le verbal. Un jour, on leur a demandé d'amener un objet qui symbolisait leur féminité. Parfum, maquillage, les objets de séduction ont permis de partager des émotions. Certaines ont évoqué leurs préparations au mariage, d'autres les moments d'accouchements. Et tout ça, dans la bonne humeur. »
Armelle peut en témoigner : « Comme partout ailleurs, on a les soucis du quotidien. Les fameuses cassures de la vie. On n'a pas forcément les solutions. Mais, au moins, on en parle entre nous. »

Alerte sur la pilule de 3e et 4e génération
C'est une première en France que cette plainte au pénal contre une pilule contraceptive. Une jeune femme lourdement handicapée, Marion Larat, accuse la pilule de troisième génération Meliane, fabriquée par le géant pharmaceutique allemand
Bayer, d'avoir provoqué son accident vasculaire cérébral. Vendredi 14 décembre, elle a déposé plainte pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine" contre le directeur général de Bayer Santé, auprès du procureur de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Plainte qui vise également le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui n'a pas demandé le retrait de cette pilule du marché, "en violation manifestement délibérée du principe de précaution".

Lire son témoignage : Marion Larat, l'injustice transformée en combat
Son avocat, Me Jean-Christophe Coubris, dont le cabinet assiste 2500 victimes du Mediator, entend "sensibiliser la population aux dangers de la pilule"."Pourquoi les pilules de troisième génération, qui sont plus coûteuses, plus dangereuses et pas plus efficaces que les précédentes, demeurent-elles sur le marché ?", interroge-t-il. Marion Larat prenait la pilule Meliane depuis quatre mois lorsqu'un AVC l'a plongée dans le coma. Elle en garde de graves séquelles.
La commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux de Bordeaux a reconnu en juin 2012 l'imputabilité de l'AVC à la prise de la pilule.
A l'instar de Bayer, les laboratoires qui fabriquent les contraceptifs oraux de 3e génération (contenant pour progestatif du désogestrel, du gestodène ou du norgestimate) et de 4e génération (à la drospérinone), ne nient pas les risques accrus de thrombose liés à la prise de leurs pilules. Ils se protègent juridiquement en les détaillant sur des notices d'utilisation que bien peu d'utilisatrices lisent. Mais à l'époque où Marion prenait Meliane, la notice ne mentionnait pas l'augmentation du risque thromboembolique artériel par rapport aux contraceptifs oraux de 2e génération, lit-on dans la plainte.
Depuis peu, les parents de Marion ainsi que Pierre Markarian, père d'une autre victime (Théodora, décédée à 17 ans d'une embolie pulmonaire, en 2007, après quelques semaines de prise de la pilule Mercilon), sont reçus par toutes les autorités sanitaires. A peine étaient-ils sortis du ministère de la santé, le 19 septembre,que Marisol Touraine annonçait le déremboursement, qui prendra effet en septembre 2013, des pilules de 3e génération – celles dites de 4e génération ne sont pas remboursées. Dès juin, la ministre avait été alertée par l'avis de la commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS) (voir le pdf) qui, au regard du danger présenté par ces pilules, estimait qu'elles ne devaient plus être prises en charge.
Cette première plainte au pénal, comme le déremboursement programmé, intervient dans un contexte de montée des inquiétudes et des procédures judiciaires, un peu partout dans le monde occidental, à l'encontre de ces contraceptifs oraux. Aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Suisse et en Allemagne, des milliers de plaintes ont été déposées ou sont à l'étude. Sollicités à multiples reprises par Le Monde (source de cet article), les laboratoires Bayer n'ont pas souhaité répondre à ses questions.



30 novembre 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
654. Elle est décidée à divorcer [...] et pourtant. Elle se retrouve convoquée devant le juge...
653. Je ne sais pas comment venir en aide à ma mère et à mes soeurs. Elle souhaite que sa mère prenne conscience de la situation...
652. J'ai beaucoup de mal [...] à assumer une nuit qui a marque toute ma vie (suite). Sa vie a changé en une nuit...
651. Il serait plus acceptable de n'en parler qu'à la justice. Cette personne remet en causse les témoignages...
650. Je voudrais oublier. Elle voudrait oublier le comportement de son ami...
649. J'aimerais qu'il subisse ce qu'il m'a fait. Elle a été abusée par son petit ami...

Les femmes paient la crise au prix fort en Europe

« Malgré les apparences, les femmes, victimes de discriminations sur le marché du travail, sont plus touchées par les conséquences de la crise que les hommes » affirme L’Humanité du 6 novembre. Le quotidien a rencontré les économistes Hélène PÉRIVIER (qui vient de réaliser une étude pour l’Union européenne) et Françoise MILEWSKI, spécialistes des discriminations entre les hommes et les femmes sur le marché du travail, qui expliquent que « les femmes ont été suraffectées par des destructions d’emplois dans les secteurs où le choc a été violent » alors que « dans les secteurs où l’emploi est resté dynamique, elles en ont moins bénéficié que ce qu’elles auraient dû ». « Mais les discriminations ne s’arrêtent pas là » explique L’Humanité. « Pour celles qui n’ont pas perdu leur emploi, elles ont souvent été victimes de diminutions d’horaires et des temps partiels contraints ». Et la sanction se poursuit : « les coupes franches dans les budgets sociaux induites par la crise touchent aujourd’hui plus fortement les femmes, car elles sont très largement employées dans les secteurs des services à la personne, comme la garde d’enfants ou l’aide à domicile ».

« Harcèlement sexuel : désormais la loi vous protège »
Le 12 novembre, Christiane TAUBIRA, garde des sceaux, ministre de la Justice et Najat VALLAUD- BELKACEM, ministre des Droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, ont lancé une campagne de communication gouvernementale d’information et de sensibilisation relative au problème du harcèlement sexuel. Avec le slogan « Harcèlement sexuel : désormais la loi vous protège », les principaux objectifs de cette campagne visent à rappeler aux citoyens les termes de la loi sur le harcèlement sexuel du 6 août 2012 qui aggrave les peines maximales encourues et réprime les discriminations commises à l’encontre des victimes de harcèlement ; à encourager les victimes à dénoncer rapidement les faits et à renforcer la prévention du harcèlement sexuel, en particulier dans le monde professionnel et les milieux associatifs ou sportifs. Un site internet dédié stop- harcelement-sexuel.gouv.fr permettra de trouver toutes les informations relatives à l’infraction et utiles à l’accompagnement des victimes. Trois visuels mettent en scène des éléments liés à la sphère professionnelle : une photocopieuse, une fontaine à eau, et un ascenseur. Sur chacun de ces éléments, un message interpelle les auteurs potentiels de harcèlement et rappelle les contours de la nouvelle loi à travers des situations concrètes. Du 12 au 25 novembre, les visuels de la campagne seront déclinés en presse écrite - presse TV, féminine, magazine, quotidienne gratuite, régionale - et parallèlement sur internet - sites féminins, sites d’informations, portails d’actualité et sites thématiques. Le Portail du service public a également fait son zoom de la semaine à la question sous le titre « Harcèlement sexuel : comment y faire face ? ». L’information est reprise le 13 novembre par Les Echos (« Harcèlement sexuel : nouvelle campagne gouvernementale ») et L'Humanité (« Harcèlement : après la loi, la campagne »).
http://www.stop-harcelement-sexuel.gouv.fr/


« Je déclare avoir été violée » : le manifeste des 313
« Chaque année en France, plus de 75 000 femmes, et presque autant d'enfants sont victimes de viol. Soit un viol toutes les huit minutes. Des drames banals, noyés dans la honte, que subit ou subira pourtant 1 femme sur 10 au cours de sa vie. Il faut se rendre à l'évidence : loin du fait divers, c'est un fait de société sourd, qui frappe tous les milieux sociaux. Et recèle son lot de vérités inavouables ». Comme il le fit en avril 1971 en faveur de l'avortement, Le Nouvel Observateur du 22 novembre publie dans son édition un dossier sur le viol et un manifeste « pour que notre société ouvre enfin les yeux sur la vérité du viol en France, un scandale massif qui appelle une mobilisation urgente ». Pour la première fois, des centaines de femmes déclarent ensemble avoir été violées. Elles signent aujourd'hui le « manifeste des 313 ». « Loin du cliché où le violeur est un psychopathe armé et violent, qui traîne sa victime en minijupe dans une rue sombre » l’hebdomadaire rappelle que « 80% des viols restent aujourd'hui commis par un proche, conjoint, amant, père, grand-père, ami de la famille ou patron ». Le journal publie plusieurs pages de témoignages et d’entretiens qui sont prolongées par d’autres documents mis en ligne sur le site Internet du « Nouvel Obs ».

France Télévisions se mobilise contre le viol et les violences
France Télévisions également se mobilise pour associer plusieurs de ses chaînes et ses programmes numériques à ce combat. «
Il ne s’agit pas pour la télévision publique d’y participer seulement ponctuellement, mais de mettre en place, grâce à Internet, un dispositif au long cours pour contribuer à faire reculer les violences faites aux femmes » explique le communiqué qui présente le dispositif mis en place. « Cet enjeu est essentiel pour notre société : en France, une femme est violée toutes les huit minutes et souvent le silence s’abat sur elle ».

Contraception définitive : une des techniques à nouveau remboursée
Les femmes qui en ont marre de la pilule, du stérilet, qui ont déjà des enfants ou qui n’en veulent pas, peuvent depuis onze ans accéder à la contraception définitive. Sauf que la méthode Essure, l’une des techniques utilisées, qui existe en France depuis 2002, n’était plus remboursée depuis 2010 par la sécurité sociale pour les femmes de moins de 40 ans, contrairement à la ligature des trompes. Ce jeudi, le Ministère des Affaires sociales et de la Santé a annoncé qu’elle le serait à nouveau à partir du 14 décembre.« La méthode Essure est moins invasive que la ligature des trompes. Elle consiste à obstruer les trompes à l'aide d'un implant intra-tubaire. La pose se fait en milieu hospitalier, public ou privé, mais en ambulatoire, par les voies naturelles, donc sans incision. Elle ne nécessite pas d'anesthésie générale et ne dure pas plus de 10 minutes », explique le Pr Francis Puech, président du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), dans un communiqué. La contraception définitive fait partie de l'ensemble des moyens de contraception disponibles. En dix ans, 100 000 femmes ont choisi ce procédé pour éviter de se faire ligaturer les trompes, une opération plus invasive. Mais la contraception définitive est encore taboue et les femmes qui souhaitent y accéder sont parfois incomprises. « Beaucoup de mes patientes me confient avoir essuyé un refus à leur demande de contraception définitive », explique Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, chef de service à la maternité des Lilas et membre de l'Association Nationale des Centres d'Interruption des grossesses et de Contraception (Ancic). Enfin, David Serfaty, gynécologue et président de la Société Française de Gynécologie et de la Société Francophone de Contraception, ajoute : « Il faut absolument considérer la contraception définitive comme faisant partie de l'ensemble des moyens de contraception disponibles, comme le précise d'ailleurs le rapport sur les grossesses non désirées de l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Social), paru en 2010 ».

Femmes victimes de violences : Hollande promet un " plan global "
La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a en outre annoncé dimanche que des appartements seraient "réservés" aux victimes parmi les logements sociaux. Alors qu'une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint, le président de la République a promis dimanche un "plan global" pour les femmes victimes de violences visant à la fois à mieux "punir" les auteurs, "informer" et accompagner les victimes. François Hollande a fait cette annonce après avoir rencontré quelques jeunes femmes victimes de violences familiales, conjugales, et souvent sexuelles, dans un foyer parisien où il s'était déplacé à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Parfois en larmes, Kadia, Solène, Orokia, Gata, Sarah ou Jessica lui ont raconté mariages forcés, viols, avortements et l'errance sans domicile fixe. Ces violences sont "inexprimables, tellement elles sont dures", a-t-il souligné en annonçant "un projet de loi avec des dispositions renforcées", des logements d'urgence dédiés, une meilleure formation des professionnels et une "grande campagne d'information" début 2013. D'après les derniers chiffres officiels, près de 2% des femmes ont subi, en l'espace de deux ans, des violences physiques ou sexuelles dans leur foyer. En 2011, 122 ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. Une série de mesures seront détaillées lors du comité interministériel aux droits des femmes vendredi prochain. Une "loi cadre", globale sera ensuite présentée par le gouvernement avant l'été 2013, a précisé à l'AFP le ministère du Droit des femmes. Les associations réclament depuis des années une loi cadre. Il faut une "loi globale" qui "ne laisse" de côté aucun aspect des violences", insistait dimanche le collectif national pour les droits des femmes. Aux slogans de "quand une femme dit non, c'est non" et "ça suffit", plusieurs milliers de personnes (2.000 selon la police, 5.000 selon les organisateurs) ont manifesté à Paris à l'appel de ce collectif regroupant associations féministes, syndicats et partis politiques. Un tiers des 5.000 nouveaux logements d'urgence. Selon le ministère, le futur projet de loi réformera l'ordonnance de protection de 2010 pour que ce dispositif permettant de soustraire en urgence à leur conjoint les victimes de violences conjugales soit davantage appliqué par les tribunaux. Il reprendra aussi le fruit de la négociation en cours sur l'égalité hommes-femmes, qui doit s'achever avant le 8 mars 2013, ajoute-t-on. Les procédures pénales devront être "beaucoup plus rapides et simples" afin de "punir", d'informer pour que les victimes "sachent bien qu'elles peuvent trouver un accueil" et d'apporter des "formations spécifiques" aux "policiers, gendarmes, médecins, enseignants...", a insisté le président. Selon les associations, 75.000 à 100.000 personnes sont violées chaque année mais 10% seulement portent plainte. Sur les 5.000 logements d'urgence promis d'ici à la fin du quinquennat, un tiers sera réservé aux victimes de violences. Des appartements leur seront aussi réservés dans des logements sociaux. La prévention par l'apprentissage de l'égalité sera expérimentée en 2013 "dès la dernière classe de maternelle et jusqu'à la fin du primaire", a par ailleurs annoncé dimanche la ministre Nadjat Vallaud-Belkacem. "Nous avons été entendues" et serons "vigilantes" pour que le plan "ne reste pas un simple effet d'annonce", a réagi l'association Paroles de femmes. La violence sexiste "commence dès le plus jeune âge" et à l'école pour 61% des femmes victimes, selon un sondage Ifop pour l'association publié dimanche. Pour "que l'indifférence n'existe plus", une centaine de femmes au visage maquillé de façon à paraitre tuméfié se sont jetées au sol près du parvis de Beaubourg, à l'appel de l'association "Ni putes ni soumises". Parmi elles, Clarisse, 32 ans, agressée dans son enfance, lançait un appel ému: "quand les gens voient quelque chose, il faut qu'ils réagissent avant qu'il ne soit trop tard".


31 octobre 2012


Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
648. Les françaises ne bénéficient pas d'une véritable justice. Elle remet en question la justice française...
647. Je voudrais le quitter, mais je n'y arrive pas. Son compagnon se montre agressif, mais elle n'arrive pas à le quitter...


Faire reculer le sexisme ordinaire et faire reculer ces violences : un même combat

A l’occasion de la publication de deux études de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) « qui livrent un regard inédit sur l’ampleur et la nature des violences faites aux femmes », la ministre des Droits des femmes, Najat VALLAUD‐BELKACEM, a publié un communiqué titré « Faire reculer le sexisme ordinaire et faire reculer ces violences : un même combat ». Ces études nous apprennent notamment qu’une femme sur trois (30%) s’est déclarée victime de violence sur une période de deux ans. Dans la grande majorité des cas, ces violences sont commises par des personnes connues de la victime. Cette proximité a pour corollaire la répétition des violences et une faible propension des femmes qui les endurent à porter plainte (une fois sur 10). En deux ans, plus de 400 000 femmes ont été victimes de violence conjugale, qu’il s’agisse de violence physique ou sexuelle. La violence conjugale se rencontre dans toutes les classes sociales mais touche plus durement encore les femmes les plus fragiles, jeunes ou en situation de précarité économique. Les femmes ressentent fortement un sentiment d’insécurité : plus d’une femme sur sept se sent en insécurité dans son quartier et une femme sur dix ne se sent pas toujours en sécurité dans son propre domicile. Contrairement à une idée trop répandue, les violences faites aux femmes ne sont pas un problème d’ordre privé. Elles interpellent la société toute entière. On ne pourra les faire reculer que si l’on comprend que ces violences sont aussi l’une des conséquences tragiques d’une société où perdurent les comportements sexistes au quotidien. Faire reculer le sexisme et faire reculer les violences est un même combat. En effet, au‐delà des graves violences physiques et sexuelles subies par les femmes, l’étude de l’INSEE révèle l’ampleur des manifestations multiples du sexisme : en deux ans, plus d’une femme sur sept a été insultée. Dans plus de la moitié des cas, les injures utilisées sont à caractères sexistes. Les femmes sont également fréquemment invectivées sur leurs manques de compétence. Les femmes ayant au moins un diplôme universitaire sont presque deux fois plus souvent victime d’injures que les femmes sans diplôme. Plus d’une femme sur vingt a subi des gestes déplacés, par exemple des baisers ou des caresses imposés. Ces violences ne sont que rarement commises dans la rue par des inconnus. Dans la majorité des cas, la victime connaît l’agresseur et les gestes déplacés se produisent dans un quart des cas sur son lieu de travail ou d’étude. Plus d’une femme sur vingt a été menacée, la menace étant dans la moitié des cas utilisée comme une arme pour contraindre la femme à effectuer quelque chose. Ces données heurtent notre conception de la société, dans laquelle les rapports humains sont construits sur le respect, la dignité et l’égalité. Elles confortent notre détermination à adopter une série de mesures de lutte contre les violences sexistes lors du Comité interministériel qui se tiendra fin novembre. La création prochaine d’un Observatoire national en charge des violences faites aux femmes permettra à l’avenir un suivi régulier de ces indicateurs.

« Femmes agressées, au domicile ou à l'extérieur : une analyse des risques »
L’Institut national de la statistique et des études économiques vient de publier un dossier sur L'enquête de victimation (Economie et Statistique n° 448‐449 ‐ octobre 2012). L'enquête de victimation a été créée, il y a plus de quarante ans, pour améliorer la mesure de la criminalité. Elle s'est progressivement hissée au premier rang des outils utilisés pour atteindre cet objectif. La publication fait le point sur « Les enquêtes de victimation en Europe », « Les déterminants du dépôt de plainte : le type d'agression subie devance de loin les caractéristiques de la victime » et publie un article de Huong DANG‐VU et Thomas LE JEANNIC intitulé « Femmes agressées, au domicile ou à l'extérieur : une analyse des risques » à partir des résultats de l'enquête « Cadre de vie et sécurité » (CVS). Selon le résumé, celle enquête « permet de mesurer différentes formes d'agressions envers les personnes, depuis les injures, vols, jusqu'aux agressions physiques ou sexuelles, en dehors du ménage ou en son sein. Les femmes sont plus souvent victimes que les hommes de violences sexuelles et de violences physiques dans le ménage. Elles sont également plus sujettes au sentiment d'insécurité. Elles connaissent fréquemment leur agresseur personnellement, quand ce n'est pas le conjoint ou l'ex conjoint. Cette proximité de la victime et de son agresseur a pour corollaires la répétition des violences et une faible propension de la femme qui les endure à porter plainte. Les femmes jeunes, vivant seules ou en situation de monoparentalité, sont la cible privilégiée de la plupart des types d'agression. Celles bénéficiant d'un niveau socioculturel élevé sont plus souvent victimes d'agressions de faible gravité (vols, injures, gestes déplacés). Les femmes de milieux modestes subissent plus fréquemment des agressions sexuelles ou des violences intrafamiliales. Bien que moins sujettes à des agressions, les femmes plus âgées éprouvent davantage d'insatisfaction que les autres vis‐à‐vis de la présence de la police et de son efficacité. Cette insatisfaction est également relevée dans les quartiers pauvres ou difficiles. Elle s'explique plus par l'atmosphère du quartier (dégradations ou comportements illicites dont sont témoins les personnes interrogées) que par la fréquence des agressions envers les femmes ».

L’UE a besoin de plus de femmes entrepreneures pour créer de la croissance et de l’emploi
A l’occasion de la Semaine européenne des PME, la commission européenne a diffusé un communiqué de presse pour souligner que l’Union européenne a besoin de plus de femmes entrepreneures pour créer de la croissance et de l’emploi. Selon le communiqué, « le potentiel entrepreneurial des femmes n’est pas suffisamment exploité dans l’UE, qui a besoin de plus de femmes entrepreneurs pour créer de la croissance et de l’emploi. Tel était le principal message délivré aujourd’hui à Bruxelles lors du sommet de la semaine européenne des PME, dont l’objectif est d’encourager les femmes à envisager de créer et gérer leur propre entreprise, en général une petite ou moyenne entreprise (PME). Alors qu’en Europe, la tendance est de faire en sorte que les économies nationales créent de la valeur ajoutée grâce aux services, le besoin de capital humain plus nombreux et plus qualifié ne fera qu’augmenter. C’est là que les femmes peuvent jouer un rôle essentiel. Leur faible proportion (34,4 %) parmi les personnes exerçant une activité indépendante en Europe indique que les femmes doivent être davantage incitées à devenir chefs d’entreprise. Ce potentiel humain considérable, actuellement inexploité, serait vital pour stimuler la croissance économique et créer des emplois en ces temps difficiles sur le plan économique. Si davantage de femmes étaient motivées à créer et gérer leur entreprise, cela pourrait générer de la croissance et de l’emploi dans l’ensemble de l’UE ».

Le congé parental va être rallongé en Norvège
C’est La Croix qui l’annonce dans son édition du 8 octobre : le gouvernement norvégien (un pays qui connait très peu de chômage) va allonger de deux semaines le congé parental. « En additionnant les droits du père et de la mère, il passera de 47 à 49 semaines avec 100 % du salaire (jusqu’à un certain plafond) et de 57 à 59 semaines avec 80 % du salaire, soit un des systèmes les plus généreux au monde » explique le quotidien. « Sur ce total, la part minimale du père, transférable à la mère, sera portée de 12 à 14 semaines. Une disposition qui vise à impliquer davantage les hommes dans l’éducation des enfants mais aussi à aplanir les inégalités professionnelles entre les sexes, les mères étant souvent pénalisées par une absence prolongée de leur emploi ». En France, « La réforme du congé parental s'annonce difficile », « faute de consensus », signalent Les Echos du 9 octobre.



30 septembre 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
646. Perdre ma femme à tout jamais et de sombrer ? Je ne veux pas. Il a dérapé et souhaiterai reconquérir sa femme...
645. Mon histoire est une histoire banale de femme batue. Elle essaie de s'en sortir face à son mari très violent...
644. Il ne me mérite pas. Elle a du se battre pendant 4 ans, aujourd'hui elle est enfin heureuse...
643. Pour ma sœur.
642. Elle demande l'avis de professionnels, de victimes ayant eu le courage de porter plainte ! Pas de théorie svp

« Photos de mode : le coup de trop »
« Un magazine bulgare a choqué en publiant une série « beauté » où des mannequins ont l’air d’avoir été agressées » annonçait Le Monde le 23 juin 2012, se demandant s’il s’agissait « d’une nouvelle tentative d’esthétiser la violence contre les femmes » ? « Le fait que l'initiative vienne de Bulgarie n'est peut‐être pas un hasard » explique le quotidien citant la sociologue Maryse JASPARD qui souligne que les anciens pays de l’est affichent des taux record en matière de violence conjugale : en Russie, selon les dernières enquêtes nationales, 10 % des femmes disent avoir subi des violences physiques de la part de leur conjoint au cours des douze derniers mois et 7 % en Roumanie ‐ contre 2,5 % en France.

La conférence contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale repoussée
La conférence contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale repoussée en décembre Initialement prévue en novembre, la conférence de lutte contre la pauvreté et les exclusions qui devient « pour l'inclusion sociale » aura finalement lieu les lundi 10 et mardi 11 décembre, a indiqué le Premier ministre, Jean‐Marc AYRAULT, jeudi 20 septembre, devant les membres du Conseil national des politiques de luttes contre le pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE), en annonçant les noms des personnalités chargées de préparer ce rendez‐vous. Signalons ici que les troisièmes Universités de l’égalité du SDFE de la DGCS sur le thème « Femmes et précarité » sont, elles, reportées en 2013.

Interdiction de sortie du territoire du mineur sans l'autorisation des deux parents
A compter du 1er octobre 2012, un certain nombre de dispositions concernant l’interdiction pour les mineurs de sortie du territoire français sans l’autorisation des deux parents entrent en vigueur. Un décret a été publié en ce sens au Journal officiel du mardi 11 septembre 2012. Ce décret fait suite à la loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants.

« Les femmes précaires, premières victimes de l’austérité »
Dans le cadre de son dossier d’ouverture sur l’opposition au pacte budgétaire européen, L’Humanité du 19 septembre donne entre autre la parole à Anna AZARIA, présidente de « Femmes Egalité » , qui souligne que « l’austérité permanente qu’imposerait le traité budgétaire européen » serait « une réalité difficile à vivre pour les femmes des milieux populaires ». « Elles subissent déjà le plus durement la crise économique, concentrent les bas salaires et la précarité » explique Anna AZARIA qui prend pour exemple les aides à domicile. Elles « travaillent pour des associations subventionnées par les conseils généraux bénéficiant eux‐mêmes de fonds de l’Etat » explique‐t‐elle. « La réduction des dépenses publiques signifiera moins de recrutements dans ce secteur mais aussi une diminution des rémunérations ». « La ratification du pacte budgétaire aggraverait également les inégalités entre les sexes » estime la militante féministe. « Car, pour combattre l’écart salarial, il faut s’attaquer aux bas salaires, ce qu’interdit l’austérité. Mais aussi parce que les femmes sont les principales usagères des services publics. Combien de femmes seules avec enfants n’arrivent pas à trouver de logement ? » se questionne‐t‐elle avant de promettre que « leur travail dans la sphère familiale augmentera faute de moyens pour qu’il soit pris en charge par la collectivité ». Et d’annoncer une mobilisation des femmes des milieux populaires le 30 septembre. Comme en échos, Nelly MARTIN, l’une des responsables de la Marche mondiale des femmes en France, « Invitée de la semaine » de L’Humanité lui répond à la fin du journal : « Austérité : les femmes disent non ! ».

« Ils étaient au moins vingt‐cinq. Certains me tenaient, d’autres rigolaient »
Le titre fait froid dans le dos et s’étale sur une pleine page de Libération au dessus de la photo de Nina qui témoigne à la veille du procès de ses agresseurs présumés. Le quotidien publie le témoignage des viols collectifs dont a été victime la jeune femme alors âgée de 16 ans à l’époque où les médias parlaient de « tournantes ». « Elle ne peut pas dire combien d’hommes l’ont violée » explique Libération. « La justice en a retrouvé dix‐huit, dont quinze sont jugés depuis le 18 septembre devant la cour d’assises des mineurs de Créteil ». « Aujourd’hui, Nina pèse 125 kilos. Elle a pris 70 kilos suite aux viols » raconte le quotidien. Et de citer Nina qui aimerait parfois « pouvoir disparaître complètement » : « Je me suis fait une carapace, comme une tortue (...) Quand je vois mon corps dans le miroir, je vois ce qu’ils m’ont fait » dit‐elle. Et le journal de préciser : « elle a insisté pour que l’on publie sa photo avec l’article parce qu’elle veut dire « aux autres victimes » qu’il ne faut plus avoir peur ». « Ce n’est pas à moi de me cacher, c’est à eux ». En exergue de l’article, Libération a choisi cette phrase des avocates de la jeune femme, Clotilde LEPETIT et Laure HEINICH : « Nina nous impressionne par son sens de la justice, se capacité à se relever alors que ce qui lui est arrivé n’a pas de sens ».



31 août 2012

Le Collectif féministe contre le viol (CFCV) lance une campagne contre le viol
Trois affiches aux images et au texte choc, pour combattre les idées reçues et les « mythes » sur le viol. Le Collectif féministe contre le viol (CFCV) lance une campagne, réalisée par l'agence de pub New BBDO. Le Collectif a choisi trois visuels symbolisant différentes situations de viol : à la maison, au travail et en boîte de nuit. Le violeur y est représenté avec une auréole d’ange, et une phrase stéréotypée « Une femme doit toujours satisfaire son mari », « Une femme qui ne veut pas doit refuser clairement », « Une femme ne s’habille pas sexy pour rien » pour rappeler les paroles reprises par un bon nombre de personnes, qui « justifient et innocentent l’agresseur tout en rendant coupables les victimes ». Le CFCV, déjà à l’origine l’an dernier de la campagne sur le viol conjugal, rappelle que chaque année en France, les viols touchent plus de 75.000 femmes, selon une enquête de l’Insee qui ne prend en compte que les plaintes effectivement déposées,  et que plus d'une femme sur 6 est victime d'une tentative de viol ou d'un viol au cours de sa vie. Mais le viol, qui est un crime, « reste encore largement impuni voire même excusé », selon l’association, qui égrène les excuses des agresseurs pour justifier leurs crimes : « une jupe trop courte, un excès d'alcool, un refus pas assez énergique ou un contrat de mariage : tout est bon pour faire des victimes les coupables et les dissuader de porter plainte ». Le Collectif martèle dans un communiqué qu’« absolument rien ne justifie qu’un homme oblige une femme à un acte sexuel sans son consentement» et que « rien ne devrait innocenter un violeur ». Pour le CFCV, il faut « cesser de reprendre les arguments des agresseurs, d'être leurs alliés et de justifier l'injustifiable! Le viol est un crime, la victime n'est en rien responsable de l'agression qu'elle subit! » Et de conclure: « L'unique coupable du viol est l'agresseur

L'égalité c'est la croissance 
Combattre les inégalités entre femmes et hommes permettra de stimuler la croissance et le bien-être. Non, ce ne sont pas les féministes qui le disent, mais… l’OCDE
dans un rapport récent sur l’égalité entre les sexes comme nouvelle source de croissance « à long terme, solide et durable ». Constatant que les femmes représentent près de 60 % des diplômés mais que leur taux d’emploi reste inférieur de 13 points à celui des hommes (65 % contre 78 %), leur salaire inférieur de 16 %, et qu’elles occupent moins du tiers des postes de direction, l’OCDE parle de « gaspillage des années d’investissement dans l’éducation des filles » et souligne que les pays devraient « tirer meilleur parti de la contribution économique potentielle des femmes ». Beaucoup de pays font face au vieillissement de leur population, à une baisse des taux de fécondité et anticipent une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs : d’où l’intérêt que représente le potentiel d’emploi des femmes. Avant l’OCDE, la Banque mondiale et la Commission européenne ont déjà mis en avant le bénéfice attendu de l’égalité femmes-hommes. Dans ces approches, les femmes sont vues comme un investissement rentable, et les inégalités envers elles comme des obstacles à la « réalisation de leur pleine productivité ». Le raisonnement en termes de rentabilisation du « capital humain » caractérise l’idéologie de ces organismes. Si une démarche progressiste n’a nul besoin de prouver que l’égalité entre les sexes est économiquement rentable pour l’exiger, il peut être fructueux de ne pas négliger cet argument : l’idée que la croissance est essentielle pour sortir de la crise fait l’objet d’un certain consensus. Même sans y adhérer, si cet argument peut convaincre nos gouvernants d’agir dans ce domaine - ce que l’argument de l’équité n’a pas réussi à faire jusqu’à présent ! -, on aurait tort de le mépriser. Il serait urgent d’agir pour lever les obstacles à l’accès des femmes à un emploi à temps complet (reconnu par la Commission européenne comme le meilleur rempart contre la pauvreté). Cela suppose de développer crèches et services auprès des personnes dépendantes. Un projet à même d’initier un cercle vertueux autour d’une relance de l’activité économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux, la création de nombreux emplois (non délocalisables), de nouveaux revenus pour les titulaires de ces emplois, l’augmentation des recettes fiscales et la réduction des inégalités de genre. Comme la santé, ces services ont vocation à être assurés par des services publics, qui garantiront une égalité de traitement et un coût abordable, fixé en fonction des revenus. Cela signifie mettre un terme à la marchandisation en cours de ces prestations. Un grand programme d’investissements en faveur de la petite enfance et de la dépendance engendrerait des effets positifs sur l’activité économique. Il pourrait être lancé au niveau européen. A l’heure où les gouvernants de la zone euro sont à la recherche de croissance, celle qui résulterait de ces activités serait une « bonne croissance » qui répond aux besoins sociaux, ne pèse pas ou peu sur l’environnement et construit l’égalité.

Lancement du dispositif parisien d'urgence pour les femmes en très grand danger
Bénéficiant d'une expérience menée en Seine‐Saint‐Denis, la Ville de Paris et ses partenaires ‐ dont l'Etat, représenté par la ministre des Droits des femmes, Najat VALLAUD‐BELKACEM ‐ ont lancé vendredi 13 juillet un dispositif d'aide d'urgence pour les femmes en très grand danger, qui consiste à remettre aux bénéficiaires un téléphone portable leur permettant d'appeler à l'aide et d'être, en cas de besoin, secourues au plus vite. Une information largement reprise par les médias.

Equilibre entre les femmes et les hommes dans les prescriptions de contrats aidés
Pour faire face au chômage, le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Michel SAPIN, a décidé de lancer 80 000 contrats aidés supplémentaires aux 115 000
déjà prévus pour le second semestre 2012. Il s'agit d'insérer les personnes les plus éloignées de l'emploi dont les demandeurs d'emploi seniors et les bénéficiaires du RSA. A cette fin, une circulaire
a été adressée le 28 juin dernier aux Préfets de région et département ainsi qu'aux DIRECCTE et DIECCTE. Ces nouveaux contrats aidés sont découpés en 60 000 « contrats d'accompagnement dans l'emploi » (CAE), destinés essentiellement aux collectivités locales et aux associations, et 20 000 sont des « contrats d'initiative emploi » (CIE) pour les entreprises. Leur durée est également allongée de six à neuf mois. Le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social demande « de veiller à assurer un équilibre entre les femmes et les hommes dans les prescriptions » de contrats aidés.

Parcours professionnels de femmes immigrées et de filles d’immigrées
L’Harmattan publie « Parcours professionnels de femmes immigrées et de filles d’immigrées » d’Odile MERCKLING. « Les parcours professionnels de femmes immigrées et issues de l’immigration sont évoqués dans ce livre à partir des résultats d’une enquête de terrain » indique le résumé. « Ils conduisent souvent ces femmes du travail informel à un emploi précaire, à temps partiel et sous‐déclaré. L’accès à une évolution professionnelle se révèle difficile, même pour les plus diplômées. Les obstacles à une pleine intégration dans le monde du travail tiennent à la fois aux difficultés de l’articulation des temps de vie ‐ à la « double journée de travail » ‐ et aux nombreuses discriminations subies ».

122 femmes décédées de violences conjugales en 2011
En 2011, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex‐compagnon. C'est 24 femmes de moins qu'en 2010. « C'est toujours 122 de trop », a déclaré la ministre des Droits des femmes, Najat VALLAUD‐BELKACEM, vendredi 3 août, en commentaire aux statistiques rendues publiques par le ministère de l'Intérieur (Délégation aux victimes) sur les morts violentes au sein du couple, qui font état de 146 personnes décédées, victimes de leur partenaire ou ex‐partenaire. « Un nombre en léger recul par rapport aux années précédentes », selon les données recensées par la Délégation aux victimes, qui précise que « sur les 24 femmes auteurs d'homicide, 12 étaient elles‐ mêmes victimes de violences de la part de leur partenaire » masculin. « En moyenne, une femme décède ainsi tous les trois jours et un homme tous les quinze jours », résume ainsi cette étude, selon l'Agence France Presse. En 2010, 174 décès au sein du couple avaient en effet été enregistrés (contre 165 en 2009, 183 en 2008 et 192 en 2007). Ces violences s'exerçant la plupart du temps dans le cadre familial, pas moins de « 11 enfants ont également été victimes des violences mortelles exercées par leur père ou leur mère en 2011 », ajoutent les statistiques. En incluant les suicides des auteurs et les homicides de victimes collatérales, « ces violences mortelles ont occasionné au total le décès de 224 personnes, soit 15 de moins qu'en 2010 », selon les chiffres du ministère.

Un Observatoire national des violences faites aux femmes avant la fin de l’année
Revenant sur les derniers chiffres des violences faites aux femmes, Najat VALLAUD‐BELKACEM, a également souligné que « ces meurtres, comme toutes les autres violences sexistes et sexuelles, ne sont pas un problème d’ordre privé. Elles sont l’expression la plus dure des inégalités qui existent dans notre société ». Le gouvernement est pleinement mobilisé pour y mettre fin. Comme elle s’y est engagée devant le Parlement, la ministre des Droits des femmes créera avant la fin de l’année un Observatoire national des violences faites aux femmes qui aura non seulement pour mission de mieux connaitre et analyser ces violences, mais aussi de coordonner l’organisation mise en œuvre sur les territoires, en application de la loi du 9 juillet 2010, pour organiser la prévention, la protection et l’accompagnement des victimes. La création de cet Observatoire, et la lutte contre les violences faites aux femmes, feront partie des points à l’ordre du jour du Comité Interministériel de l’égalité entre les femmes et les hommes qui se réunira en octobre prochain pour la première fois depuis douze ans. Les décisions qui seront prises devront permettre de recentrer l’action de l’Etat sur un petit nombre de priorités pour une protection sans faille des femmes concernées.

Viol : polémique au plus haut niveau aux Etats‐Unis
Le président américain Barack OBAMA a jugé le 20 août « choquantes » les déclarations d'un élu républicain du Missouri, Todd AKIN, qui a affirmé qu'une femme tombait rarement enceinte à la suite d'un « véritable viol ». « L'opinion exprimée (par Todd AKIN) est choquante. Un viol est un viol », a estimé Barack OBAMA lors d'un point presse à la Maison Blanche. « L'idée de devoir faire des différences de vocabulaire et qualifier de quel type de viol on parle est inconcevable pour le peuple
américain », a‐t‐il ajouté. Les déclarations de Todd AKIN ont suscité une tempête de critiques aux Etats‐Unis, y compris au sein de son propre camp, et ont déclenché l’ire des féministes. « Le « viol véritable » de la droite américaine » titre Libération du 23 août.

Avortements et violences conugales peuvent être liés?
Une étude réalisée aux Etats-Unis démontrent que les femmes qui avortent sont le plus souvent victimes de violences physiques ou sexuelles de leur partenaire. Les femmes qui avortent aux Etats-Unis se disent beaucoup plus fréquemment victimes de violences physiques ou sexuelles de leur partenaire que la moyenne nationale. C'est ce que révèle une étude publiée lundi 20 aout. La publication de ces travaux de l'Institut Guttmacher survient alors qu'une polémique a éclaté lundi après les propos d'un élu républicain, qui a affirmé - avant d'évoquer une
« erreur » et de s'excuser - que lorsqu'une femme est victime d'un « véritable viol », elle tombe rarement enceinte, grâce à des réactions biologiques naturelles de défense. Ces propos ont replacé l'avortement sur le devant de la scène politique, illustrant l'obsession anti-avortement d'une partie des conservateurs américains, élus en tête. Une précédente étude était arrivée à la conclusion que 5% des viols aboutissaient à une grossesse parmi les femmes en âge de procréer et que les viols étaient responsables de 32.000 grossesses chaque année aux Etats-Unis. Dans les travaux de l'Institut Guttmacher, réalisés dans quelque 95 centres médicaux réalisant des avortements auprès de 9.500 femmes, quelque 7% des femmes interrogées ont déclaré avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre à peine plus de 1% en moyenne au niveau national. Parmi celles-ci, les femmes pauvres étaient deux fois plus nombreuses que les femmes plus aisées à évoquer de tels faits (9,3% contre 4,4%). Les chercheurs rappellent toutefois que ces chiffres ne sont sans doute qu'une estimation « prudente » de ces violences, parce que beaucoup de femmes ne les déclarent pas. L'étude pointe, parmi les explications avancées par les femmes interrogées sur leur avortement, la pauvreté, des problèmes relationnels ou la survenue d'événements perturbateurs, comme la perte d'un emploi.


30 juin 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
636. Et pourtant j'ai vécu l'horreur. Elle raconte son vécu, son combat...
635. Je vous écris ce mail de détresse et de honte. Son petit ami lui mène la vie dure...
634. Un harcèlement que j'ai subi pendant plusieurs années. Elle subit l'inceste durant toute son adolescence...
633. J'aimerais faire un appel à témoin/ victime. Victime d'abus sexuel par un praticien hospitalier...
632. 10 ans passé avec un pervers narcissique. Elle se bat pour obtenir la garde de son fils...



Immigrées et femmes : la double peine ...
« Quel sort la France fait‐elle à celles venues d’ailleurs ? », Anne‐Charlotte JELTY et Gaëlle ROUGERIE, cadres dans l’administration territoriale, membres du bureau de la Fondation Copernic, publient une tribune dans L’Humanité du 4 juin titrée « Immigrées et femmes : la double peine... ». Pour les deux auteures, « la gestion des ressources humaines est simple : plus c’est dur, long et sous‐payé, plus c’est pour les femmes immigrées

http://www.humanite.fr/tribunes/immigrees-et-femmes%E2%80%89-la-double-peine-497843

« Quotient familial : 400 millions de baisse pour les ménages aisés »
« Quotient familial : 400 millions de baisse pour les ménages aisés », Les Echos du 4 juin annoncent que le quotient familial « est en passe d'être raboté » et qu'après la baisse du plafond, il « ne pourra pas rapporter plus de 2.000 euros par enfant chaque année » contre 2.300 euros aujourd'hui. Selon le quotidien économique « un million de ménages sont concernés ». Le quotidien rappelle que pour que le plafond s'applique à un ménage de deux enfants, celui‐ci doit avoir des revenus supérieurs à 6,2 fois le Smic (8.667 euros brut par mois).

Le projet de loi relatif au harcèlement sexuel en Conseil des ministres
Lors du Conseil des ministres du 13 juin, la garde des Sceaux, ministre de la Justice, et la ministre desDroits des femmes, porte‐parole du Gouvernement, ont présenté un projet de loi relatif au harcèlement sexuel. Au terme d’une phase de consultation auprès des associations et parlementaires impliqués, le projet de loi propose l’inscription dans le code pénal d’une nouvelle définition du délit de harcèlement sexuel, répondant aux exigences constitutionnelles et prenant en compte, plus largement, l’ensemble des situations, afin de mieux protéger les victimes de ces agissements. S’inspirant largement des directives européennes, et notamment de la directive du 5 juillet 2006 relative à la mise en œuvre de l’égalité des chances et de l’égalité de traitement entre hommes et femmes en matière d’emploi et de travail, le nouveau dispositif pénal fixe un régime de peines gradué avec des incriminations et des sanctions aggravées. Le projet de loi ouvre également, dans le code pénal comme dans le code du travail, la possibilité de sanctionner les discriminations qui peuvent résulter de ces faits de harcèlement, tant à l’encontre des victimes directes des faits que des témoins de ceux‐ci. Le Gouvernement engagera la procédure accélérée de manière à ce que la loi puisse être promulguée d’ici à la fin de l’été. Conscient par ailleurs que la répression du harcèlement ne constitue qu’un élément d’une réponse plus globale, le Gouvernement travaillera en concertation avec les partenaires sociaux et avec les associations sur le renforcement de la prévention du harcèlement et au‐delà des violences faites aux femmes.

Campagne contre les mariages forcés en Belgique
Le réseau belge Mariage et Migration, soutenu par la Fédération Wallonie‐Bruxelles, a lancé le 1er juin une campagne de prévention des mariages forcés. Un site internet a été réalisé à cette occasion en collaboration avec des jeunes et des acteurs du terrain. Le site est destiné essentiellement aux jeunes de 15 à 25 ans et accessoirement aux professionnels confrontés à des cas de mariage forcé. Quelques 3 500 affiches seront placées dans différents lieux fréquentés par les jeunes. Une évaluation de la campagne sera menée à l'automne. « La campagne devrait connaître de nouveaux développements en 2013 et 2014 », a déjà annoncé la ministre de l'Egalité des chances, Fadila Laanan. La ministre a estimé opportun le moment de lancer cette campagne, soit la veille des grandes vacances, une période mise à profit pour organiser les mariages forcés. Retrouver le site de la campagne « Mon mariage m’appartient. »

Menaces sur l’avortement en Turquie
Selon Libération du 4 juin, « le Premier ministre turc, Recep TAYYIP ERDOGAN, soulève l’indignation des associations de femmes et de l’opposition ». En effet, « après avoir comparé la semaine dernière l’avortement à un meurtre, le président de l’AKP (Parti de la justice et du développement) soutient une loi destinée à réduire de dix à quatre semaines le délai pendant lequel l’interruption de grossesse est autorisée ». « Son ministre de la Santé, Recep AKDAG, soumettra le projet dans le courant du mois au Parlement » précise Libération qui indique qu’une première manifestation a eu lieu à Istanbul pour la défense de ce droit de la république laïque turque.


31 mai 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
631. Je viens ici témoigner de ma situation. Elle nous raconte son passé douloureux...
630.
La justice a fonctionné pour moi. Elle nous réécris pour nous apprendre que la justice a fonctionné pour elle..
629. J'ai été atterrée par les propos de... Débat sur le viol conjugal...
628. Je ne veux plus subir. Elle mène un véritable combat contre son ex compagnon et sa nouvelle femme...
627. Mon passé resurgit. Les souvenirs de son enfance la hante, elle essaie de s'en sortir...



Vers une nouvelle ère pour les femmes ?
Pour la première fois de notre histoire politique, un président de la République a nommé un gouvernement paritaire, conformément à son engagement pendant la campagne électorale. Lors de sa journée d’investiture, François Hollande a choisi symboliquement d’honorer deux personnes qui ont fait avancer la cause des femmes, Marie Curie et Jules Ferry. La première parce qu’elle est une femme, étrangère, chercheuse, scientifique et deux fois lauréate du Prix Nobel. Même si le second a été choisi pour son action en faveur de l’école laïque et obligatoire, il a aussi instauré l’égalité de salaires entre institutrices et instituteurs, ouvert l’agrégation aux femmes et créé l’Ecole N
ormale féminine. Pour la première fois en France nous avons un gouvernement paritaire : 34 ministres, 17 femmes, 17 hommes. C’est un premier pas, un grand pas. Certes, avec Christiane Taubira au ministère de la Justice, une seule femme a été nommée à un ministère régalien. Les autres ministères régaliens – ceux de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères – a ont été attribués à des hommes. Certes, les cabinets du Président et de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault sont peu féminisés, celui de François Hollande ne compte qu’une seule femme, Sylvie Hubac, pour sept hommes. Mais ne boudons pas notre satisfaction devant l’autre avancée, forte et symbolique, que représente un ministère des Droits des femmes. La première nommée à ce poste en 1981 fut Yvette Roudy, qui, au cours des cinq années qu’elle a passées au pouvoir, promulgua six lois contre les inégalités de sexes. Et nous devrions avoir d’autres motifs de satisfaction puisque François Hollande s’est engagé à mettre en place un pôle égalité dans chaque ministère. La jeune nouvelle ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, ancienne secrétaire nationale en charge des questions de société au parti socialiste, est également porte-parole du gouvernement. Là aussi un symbole fort. Les femmes attendent des mesures concrètes : une loi-cadre contre les violences faites aux femmes, l’application des lois sur l’égalité professionnelle et salariale, un véritable service public de la petite enfance, une sensibilisation contre le sexisme à l’école et dans les médias. Autant d’avancées, promises par le Président alors qu’il était candidat, qui devraient permettre une révolution des mentalités. A ce propos, les journalistes ont encore des efforts à faire pour respecter le genre des ministres. La liste des délégué-e-s publiée dans
Le Monde est ainsi totalement écrite au masculin. Dans la liste des membres du gouvernement présents dans l’équipe de campagne de François Hollande, Libération oublie tout simplement Marie-Arlette Carlotti, déléguée aux Personnes handicapées qui fut la responsable du pôle égalité de cette équipe et a eu le courage de s’affronter fortement à Guérini. Le Nouvel observateur, quant à lui, parle de "casting féminin" ! Dès hier, Najat Vallaud-Belkacem annonçait le vote avant l’été d’une nouvelle loi, en préparation, sur le harcèlement sexuel. Dominique Bertinotti, déléguée à la famille, parlait de "familles au pluriel", une réalité d’aujourd’hui, qui tend à remplacer la famille traditionnelle. Et Yamina Benguigui, déléguée aux Français de l’étranger, disait vouloir être à l’écoute des femmes et des mères des quartiers.
Une nouvelle ère commencerait-elle pour les femmes ?

Festival de Cannes 2012 : ou sont les femmes ?

22 réalisateurs en lice pour la Palme d’or, et pas une seule femme. Sexiste, le Festival de Cannes ? Les féministes de la Barbe signent une tribune parue dans Le Monde : "A Cannes, les femmes montrent leurs bobines, les hommes, leurs films". "Les vingt-deux films de la sélection officielle ont été réalisés, heureux hasard, par vingt-deux hommes."

Suites de l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel
Selon Liaisons sociales, la Chancellerie a indiqué le 10 mai dans une circulaire aux parquets la marche à suivre afin de poursuivre sur la base d'autres qualifications les procédures annulées du fait de l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel. La décision des Sages a provoqué des réactions indignées des associations de défense des droits des femmes, amenant tant Nicolas Sarkozy que François Hollande à promettre une nouvelle loi dans les plus brefs délais. Dans sa circulaire, la Chancellerie distingue les possibilités de poursuite en fonction de l'avancement des procédures. "Au stade des poursuites, avant saisine de la juridiction répressive, il vous appartiendra d'examiner si les faits initialement qualifiés de harcèlement sexuel peuvent être poursuivis sous d'autres qualifications, telles que celles relatives aux violences volontaires, le cas échéant avec préméditation, voire au harcèlement moral si ces faits ont eu lieu dans le cadre de relations professionnelles", précise la circulaire. "La qualification de tentative d'agression sexuelle pourra également, le cas échéant, être retenue", ajoute le texte.

Une affaire de harcèlement au ministère de la Défense
Une femme‐matelot de 26 ans a porté plainte contre son premier‐maître, après avoir subi des réflexions et des gestes déplacés à répétition, a‐t‐on appris début mai. "La grande muette se serait bien passée de tout ce bruit" commentait Le Figaro du 3 mai. "Un cas de harcèlement sexuel dans la marine, à Metz, crée des remous si bouillonnants que le ministre de la Défense, Gérard Longuet, et le ministre du Travail, Xavier Bertrand, ont été priés d'intervenir, saisis par l'Association de défense des droits des militaires (Adefdromil)" indique le quotidien qui décrit le véritable enfer au quotidien qu’a vécu la jeune femme.

"Le viol ne serait pas un crime ?"
L’Humanité Dimanche pose la question : "Le viol ne serait pas un crime ?" et ce n’est pas une provocation mais une inquiétude. L’hebdomadaire a rencontré Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol, qui fait le point sur le traitement judiciaire de ce crime (qui doit être jugé en cour d’assises et est passible de 15 ans de prison selon le code pénal). Selon la spécialiste, alors que seulement 10 % des 70.000 femmes concernées font appel à la justice, 3 plaintes sur 4 seraient traitées par un tribunal correctionnel... Pour Emmanuelle Piet, cette "correctionnalisation"du viol est une  "sous‐justice". Elle raconte par exemple avoir assisté au tribunal correctionnel "à une affaire de viol sur mineurs qui a été jugée en 20 minutes"...

Une marche silencieuse pour Sofia
"Pour dire non à la violence des hommes envers les femmes", le Conseil général de la Seine‐Saint‐Denis, via son Observatoire des violences envers les femmes, et l’association SOS Femmes 93 avec le soutien de la municipalité de Saint‐Denis, organisaient le 7 mai une marche silencieuse en hommage à Sofia, retrouvée morte à Villemomble le 12 avril 2012. "Sofia allait avoir 18 ans, elle est morte asphyxiée et brûlée. Son ex petit ami a été incarcéré et mis en examen pour assassinat" indiquent les organisatrices qui réclament de "renforcer la protection des femmes et des enfants victimes de violences dans le couple, et la répression à l’encontre des hommes violents dès les premières violences signalées" ; de "mieux faire connaître tous les lieux existants pour l’aide et l’accompagnement des femmes victimes" et "d'organiser des campagnes de prévention en direction de l’ensemble de la population et notamment des jeunes dans les établissements scolaires". Pour refuser l’inacceptable et rendre hommage à Sofia et à toutes les femmes et jeunes filles victimes de violences...

Un laboratoire de l’égalité entre les femmes et les hommes
Et encore deux pages sur l’Islande dans Libération (daté du 15 mai). Sous le titre "L’Islande, bon mixte bon genre", le quotidien souligne que "l’île est un laboratoire de l’égalité hommes‐femmes" dans de nombreux domaines comme les salaires, les quotas, la parité au gouvernement, etc. Mais le mouvement vient de loin : "au Moyen âge, les Islandaises pouvaient être propriétaires de leurs biens, qu’elles étaient libres d’acheter et de vendre" explique l’un des témoins rencontrées par Libération. A signaler également un article dans Elle du 4 mai sur la journaliste Thora ARNORSDOTTIR, qui doit accoucher en mai... et sera probablement élue présidente de l’Islande en juin !

Gratuité à la contraception pour les personnes défavorisées en Nouvelle-Zélande :
Le gouvernement de Nouvelle-Zélande va proposer aux femmes bénéficiant de l'aide sociale la gratuité de la contraception, provoquant mardi une réaction indignée d'associations d'aide aux personnes défavorisées. Les femmes ayant recours à l'aide sociale, ainsi que leurs filles âgées de 16 à 19 ans, pourront avoir accès à une contraception gratuite, a annoncé le gouvernement de centre-droit du Premier ministre John Key. "Nous nous inquiétons des enfants qui ont nés de (mères) bénéficiant de l'aide sociale et nous pensons que l'accès à la contraception peut se heurter à des obstacles, tels que par exemple le coût", a déclaré la ministre du Développement social, Paula Bennett. Il s'agit d'aider ces femmes à se former et à travailler, a-t-elle indiqué. Mais ces annonces ont suscité des réactions indignées au sein des groupes d'aide aux plus défavorisés. Rebecca Occleston, de l'association Service de conseils aux bénéficiaires, à Christchurch, a qualifié d'"insultante" la manière dont ces femmes étaient ciblées. "J'ai l'impression qu'ils présentent cela de façon à laisser entendre que les gens bénéficiant de l'aide sociale font exprès d'avoir des enfants (pour ne pas travailler: ndlr). Alors tenez, voici des moyens de contraception, ça va résoudre le problème! Je crois que c'est une solution simpliste", a déclaré mardi Rebecca Occleston à Radio New Zealand. Ce projet repose certes sur la base du volontariat, a noté Sue Bradfort, ancienne député Verte et porte-parole de l'association "Action contre la pauvreté". Mais il est "totalement inacceptable" que le gouvernement intervienne dans la reproduction des femmes, a-t-elle estimé. "Nous pensons que les femmes de ce pays ont le droit de contrôler leur propre reproduction", a-t-elle déclaré.


30 avril 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
626. Des fois, j'ai l'impression que pour lui je n'existe pas. Elle ne trouve pas sa place dans sa relation, et se sent rabaissée...
625. Je vis donc avec ces lourds secrets. Elle lute pour ne pas tomber dans la dépression...
624. J'ai bien été abusée. Comment la justice peut lui rendre ce qu'elle a subi...
623. Le compagnon à mon amie n'accepte pas la séparation. Son amie subit des menaces de la part de son ex-compagnon, sa fille est peut être en danger...
622. Son mari la maltraite. Une famille tente d'aider leur voisine sans cesse intimidée par son mari...
621. Mon enfance brisée. Elle se sert de l'écriture pour exprimer sa douleur...

Allemagne : projet fédéral sur la candidature anonyme
Le Bureau fédéral contre les discriminations allemand a rendu publics les résultats d’une étude qui montre que la candidature anonyme, à niveau de qualification comparable, augmente les chances de recrutement des femmes et des personnes issues de l’immigration, sans dépenser plus de temps et d'argent dans la procédure de recrutement. Selon l’étude, la candidature anonyme permet de mieux répartir les chances entre les groupes, sans avoir toutefois la capacité de « corriger toutes les inégalités présentes sur le marché du travail ». Le Bureau fédéral souligne à cette occasion que refuser de recourir aux femmes et aux personnes issues de l’immigration représente une « destruction de ressources » que les entreprises allemandes ne peuvent se permettre. Dernier enseignement : les entreprises qui utilisent ce système ont une meilleure image de marque.

Joyce Banda, une féministe à poigne à la tête du Malawi
Après la mort du président du Malawi, c’est Joyce Banda, femme à poigne et féministe convaincue de 61 ans qui lui a succédé à la tête du pays. Deuxième femme à présider un pays africain après la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, elle sera chef de l'Etat jusqu'aux élections de 2014, où elle a la ferme intention de se présenter. Après un premier mariage malheureux avec un homme qui la battait, Joyce Banda s'est fait connaître au début des années 1990 en lançant un programme pour l'émancipation des femmes, voyageant à travers le pays pour promouvoir l'Association nationale des femmes d'affaires du Malawi, qu’elle a cofondée. Championne de l'égalité entre les sexes, modèle pour son combat féministe dans une société dominée par les hommes, elle a créé la Fondation Joyce Banda, qui vise la libération des femmes par l'éducation des filles.

Campagne du SAMU social
« Alors que la proportion de femmes à la rue ne cesse d'augmenter, l'un des rares centres d'accueil d'urgence d’Île‐de‐France spécialement consacré à cette population fermera ses portes le 31 mai » annonce Le Monde dans son édition du 3 avril. Le quotidien revient ainsi sur la campagne de l’association sur Internet et titre « Le SAMU social s'alarme de la raréfaction des places d'hébergement pour femmes ».

Voile : un rapport sur la discrimination à l'égard des musulmans en Europe
« L'interdiction d'afficher des signes religieux quand elle se fonde sur des spéculations ou des présupposés plutôt que sur des faits démontrables constitue une violation de la liberté de religion des individus » : c'est ce qu'affirme Amnesty International dans un rapport sur « La discrimination à l'égard des musulmans en Europe ». Interrogé par Libération le même jour, Marco PEROLINI, « spécialiste des questions de discrimination » au sein de l'organisation, dénonce le fait que « des femmes musulmanes se voient refuser des emplois » « pour la seule raison qu'elles portent des vêtements traditionnels, comme le foulard ». L'Humanité enfin souligne que le rapport est « imprégné d'une conception très anglo-saxonne du multiculturalisme ».

Sarkozy relance le débat sur l'accès des mineures à la contraception
"Est-ce qu'on peut donner la pilule à une adolescente, sans demander l'avis des parents?", se demandait encore il y a peu le président-candidat sur France Inter. Des propos qui ont fait bondir les féministes et le PS, qui voient dans ces propos une remise en cause de l'accès des mineures à la contraception et "un recul grave en matière de droit des femmes à disposer de leur corps". Outre l'action du
Planning familial, une loi de 2001 permet en effet de délivrer la pilule à une jeune fille sans le consentement parental. Et un récent rapport soutenu par la secrétaire d'Etat à la Jeunesse allait dans le sens de la gratuité et de l'anonymat.
Marisol Touraine, responsable du pôle social de la campagne de François Hollande, ainsi que des féministes engagées à gauche ont fustigé les propos de Nicolas Sarkozy. Le candidat UMP estime que les parents de mineures prenant une contraception devraient en être informés. "Il y a un débat : est-ce qu'on peut donner la pilule à une adolescente, sans demander l'avis des parents ?" s'est-il interrogé sur France Inter, alors qu'une auditrice l'interrogeait sur le droit des femmes. "Je pense que les parents doivent être associés d'une manière où d'une autre, ça ferait tout drôle, me semble-t-il, à ces parents d'apprendre que quelqu'un a donné la pilule à sa fille mineure sans avoir un dialogue avec les parents de cette jeune fille". [La vidéo de son intervention]
Nicolas Sarkozy avait ainsi relancé ainsi un débat qui semblait clos depuis belle lurette. Et, réagit Marisol Touraine sur son compte Twitter, "Nicolas Sarkozy renvoie dix ans en arrière" :  la loi de 2001 a en effet consacré que "le consentement des titulaires de l'autorité parentale n'est pas requis pour la prescription, la délivrance ou l'administration de contraceptifs aux personnes mineures."
Les féministes signataires de l'appel "les droits des femmes passent par la gauche" ont également réagi : elles estiment qu'il s'agit d'un "recul grave en matière de droits des femmes" et que Nicolas Sarkozy remet ainsi "en cause l'accès libre des mineures à la contraception".
Cet appel a été signé par 3.000 personnes, selon Caroline De Haas, fondatrice d'Osez le féminisme! et qui a lancé cette initiative. De fait, pour avoir un accès anonyme et gratuit à la contraception, les mineures doivent aller dans les centres de planification, souvent inaccessibles aux jeunes, en raison de leurs heures d'ouverture ou de leur localisation. Elle se rendent donc souvent en pharmacie, munies de la carte Vitale de leurs parents assurés sociaux, de façon à être remboursées, ce qui exclut donc tout anonymat et toute discrétion.
La secrétaire d'Etat préconisait en février l'accès anonyme et gratuit : c'est pour cette raison qu'un rapport récent a plaidé pour un véritable accès gratuit et anonyme à la contraception pour les mineures. Il y a deux mois, Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat à la Jeunesse, écrivait en préface de ce rapport, comme l'indiquait Le Monde en février : "Nous devons rendre gratuits et anonymes tous les modes de contraceptions et pas uniquement la pilule. Les laboratoires pharmaceutiques doivent s'engager aux côtés de l'Etat pour aider ces jeunes filles". Car derrière ces propositions, l'enjeu est aussi de réduire le nombre d'IVG chez les adolescentes.  

Le conseil constitutionnel abroge la loi sur le harcèlement sexuel
Saisi par Gérard Ducret, ancien élu du Rhône, condamné en appel en 2011 pour harcèlement sexuel à trois mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amende, le conseil constitutionnel vient d’abroger l’article du code pénal qui caractérise et punit le harcèlement sexuel.

Un article de loi, voté par la gauche il y a 20 ans, et qui protégeait les droits des femmes est donc supprimé. Si cette loi était encore perfectible  – comme l’ont régulièrement rappelé les associations féministes à la droite depuis 10 ans – elle n’en demeurait pas moins indispensable puisqu’elle était le seul outil au service des femmes pour porter plainte contre harcèlement. En 2009, la mission d’information sur les violences faites aux femmes, présidée par Danielle Bousquet, députée socialiste, recommandait d’harmoniser les définitions du harcèlement sexuel prévues dans le code du travail et dans le code pénal, en les alignant sur la définition issue du droit communautaire.
La décision prise par le conseil est la responsabilité directe de la droite qui a fait la sourde oreille pendant toutes ces années.C’est une décision lourde de conséquence toutes celles et ceux qui attendent depuis parfois plusieurs années que justice soit rendue. Cela enterre toutes les affaires en cours. Même si le législateur intervient en urgence dès juillet pour créer un nouveau délit (probablement sur la base de la définition européenne), la loi pénale n’est pas rétroactive et ne pourra donc s’appliquer aux affaires en cours à la date d’aujourd’hui. François Hollande a écrit le 10 avril dernier à l’Association contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT). Dans son courrier, il s’engage à continuer la lutte contre les violences faites aux femmes, impulsée par le travail des député-es de gauche à l’Assemblée Nationale. Le législateur devra intervenir très rapidement pour combler le vide juridique qui s’ouvre aujourd’hui. François Hollande souligne dans son courrier à l’AVFT qu’il est favorable à ce que la qualification du harcèlement sexuel s’appuie sur la définition issue du droit communautaire**, plus précise que celle qui existait jusqu’alors dans le code pénal.

** Il s’agit de la directive 2002/73/CE qui contient (art. 2) une définition du harcèlement sexuel : « La situation dans laquelle un comportement non désiré à connotation sexuelle, s’exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement, survient avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne et, en particulier de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».


31 mars 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
620. Et aujourd'hui, je ne peux plus me taire. Cet homme dénonce le développement des maltraitance sexuelles dans la pornographie...
619. Je voudrais l'aider. Les démarches d'une mère pour sauver sa fille du mal être...
618. J'aimerais dire à toutes les victimes qu'il ne faut surtout pas hésiter à aller jusqu'au bout. Après avoir subi une agression sexuelle, elle a trouvé le courage de déposer plainte, la justice lui a été rendue...

Lancement d’une campagne contre le viol
"Chaque année en France, 70.000 femmes ne portent pas plainte pour le viol qu’elles ont subi". Un manifeste, une pétition, un site dédié, une campagne à suivre au jour le jour, Sandrine GOLDSCHMIDT, journaliste et militante féministe, et Muriel SALMONA, psychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie, lance "pas de justice pas de paix" et demandent "l’ouverture d’une vaste réflexion sur le fonctionnement de notre système judiciaire pour qu’il commence, enfin, à tous les niveaux, à abandonner ses réflexes patriarcaux, et à envisager tous les moyens nécessaires pour protéger les victimes de violences sexuelles, enfants, femmes et hommes qui subissent l’enfer au quotidien."

Les femmes prêtres trouvent leur place dans l'Eglise anglicane
A l’heure où l’Église anglicane est traversée par des tensions autour de la nomination de femmes évêques, trois femmes témoignent de leur expérience de prêtres. La Croix du 8 mars se penche sur trois de ces femmes prêtres (parfois mariées et mère) qui, selon le quotidien "ont rencontré un accueil chaleureux de leurs paroissiens". Le journal se demande également si l’on ne verra pas des femmes évêques en 2014. En effet le synode général de l’Eglise d’Angleterre s’est prononcé en février en faveur de l’ordination épiscopale de femmes.

Lutte contre les violences
"Elle était une fois", le conte d’une fée brisée : à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des femmes, la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) a choisi de lancer un film percutant qui décrit l’enfer vécu par des femmes au domicile. Alors qu’elles vivent dans l’emprise et la peur, elles tentent de dissimuler les violences à leurs enfants en espérant les protéger. Ce film met aussi un grand coup de projecteur sur les conséquences néfastes de ces violences sur les enfants. Dans un traitement subtil et faussement joyeux, "La Meilleure Maman du Monde", film réalisé par Jérôme GENEVRAY et Camille HEDOUIN, aborde deux sujets : le cycle et l’aggravation des violences au fil du temps lorsque les femmes ne s’autorisent pas à parler, tétanisées par le peur, la honte et la culpabilité, avec pour fin tragique un fémicide ; les conséquences sur les enfants à la fois témoins et victimes. Pourtant la question des conséquences sur les enfants reste encore peu abordée en France, alors qu’elle a émergé depuis plusieurs années au niveau européen et international.

Développement des postes de « référents » pour les femmes victimes de violences
Une circulaire n°DGCS/SDFEFH‐B2/2012/112 du 9 mars 2012 relative à la mise en place de "référents" pour les femmes victimes de violences au sein du couple dans chaque département a été diffusé et mise en ligne. L’objet de la circulaire est de poursuivre et renforcer le développement des postes de "référents" pour les femmes victimes de violences au sein du couple mis en place par la circulaire du 14 mai 2008. Roselyne BACHELOT‐NARQUIN, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale souhaite que l’installation de ce dispositif dans tous les départements soit effective à l’échéance 2013. En conséquence, le dispositif sera maintenu dans les 43 départements où il existe déjà, et développé dans 26 départements en 2012, et enfin 32 départements en 2013. Un premier bilan sera effectué à la fin de l’année 2012.

Le Nouvel Observateur dénonce les « Coups bas »
Sous le titre "Coups bas", Le supplément télévision du Nouvel Observateur du 22 mars consacre son éditorial à l’émission de France 2 "Envoyé spécial, la suite". L’hebdomadaire indique qu’en France "une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son compagnon" et dénonce "l’indifférence" et "le manque de moyen". Pour Le Nouvel Observateur, "la lutte contre les violences conjugales reste insuffisante".

Belgique : Afflelou contre les violences conjugales
"Trop de femmes portent des lunettes" est le titre de la campagne lancée par Amnesty International contre les violences conjugales. L’opticien Alain AFFLELOU s’associe momentanément avec l’association pour dénoncer les violences conjugales. Cette campagne, conçue par l'agence de publicité Air, utilise les premiers jours du printemps pour communiquer avec ce message inattendu pendant plusieurs jours, dans toutes les boutiques AFFLELOU de Belgique, un petit autocollant Amnesty sera collé sur chaque paire de lunettes de soleil portant la griffe AFFLELOU.

 

28 février 2012

617. Je suis victime de violence morale (suite). Elle subit des violences morales de la part de son mari...
616. Comment lui faire payer les dommages morales qu'il a engendrés? Elle essaie de se reconstruire après un abus d'un proche... 
615. Ses actes qu'il a fait subir à mon corps (suite). Elle raconte 3 ans de sa vie, aujourd'hui elle s'en sort (suite)...
614. Je ne supporte pas que mon conjoint regarde d'autres filles. Manque de confiance en elle ou conséquences de ses dernières relations, elle ne supporte pas que son conjoint regarde une autre femme...
613. Je suis dans l'impossibilité d'avoir une relation amoureuse. Victime de plusieurs attouchements sexuelles, elle n'arrive pas à entretenir une relation amoureuse...
612. J'ai le sentiment d'avoir été abusée. Sa première relation a changé sa vie affective...

Charge contre l'avortement.
Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, s'est prononcé en faveur d'un déremboursement de l'IVG de "confort" lundi 30 janvier dans l'émission "Mots croisés" sur France 2. Louis Aliot souhaite "le non remboursement de l'IVG non thérapeutique", qu'il qualifie d'"IVG de confort". Selon le conjoint de Marine Le Pen, "tout est fait pour qu'elles le laissent, cet enfant. Tout est fait pour inciter à l'avortement et rien n'est fait pour préserver la vie." Daniel Cohn-Bendit (Europe Écologie Les Verts), aussi invité de l'émission, réagit promptement : "c'est aux femmes de décider, pas à vous". Pour le directeur opérationnel de campagne de Marine Le Pen, il suffit de visiter les plannings familiaux "et vous verrez la détresse des jeunes filles qui voudraient garder leurs enfants. Mais elles ne le peuvent pas." Dans un entretien accordé en février 2011 au quotidien "La Croix", Marine Le Pen affirmait : "je pense également qu'il faut cesser de rembourser l'avortement". Pourtant, sur ce thème, le programme présidentiel de la candidate du Front national reste flou. Il n'est plus question du non-remboursement de l'IVG : "Le libre choix pour les femmes doit pouvoir être aussi celui de ne pas avorter", est-il écrit dans le projet de la présidente du Front national. Marine Le Pen propose "une meilleure prévention", une "responsabilisation des parents", la possibilité d'une "adoption prénatale" et une amélioration des "prestations familiales pour les familles nombreuses".
(voir vidéo)
http://www.dailymotion.com/video/xo7isj_louis-aliot-no-2-du-fn-veut-derembourser-les-ivg-de-confort_news

Un concours "mini-miss" devant la justice
L'organisatrice déboutée en justice : Mireille Meignan réclamait 9.600 euros de dommages et intérêts pour ne pas avoir pu organiser son concours. Elle devra payer les frais d'avocat des parties adverses. On est loin, très loin des 9.600 euros de dommages et intérêts qu'elle réclamait pour réparer le préjudicie qu'elle estimait avoir subi en étant empêchée d'organiser le concours de mini-miss qui devait se tenir à Auch il y a un an. Mireille Meignan a été déboutée de ses demandes lundi 20 février, jugées non fondées par le tribunal d'instance. Cette directrice d'une école de coiffure et d'esthétique auscitaine avait vu sa manifestation amputée du concours en février dernier après que la mairie d'Auch avait reçu des courriers indignés du Planning familial et d'une psychologue à la retraite, estimant un tel défilé de petites filles « dégradant pour l'image des filles en particulier et des femmes en général ». C'est l'affiche de la soirée représentant une petite fille dans une pose suggestive qui avait à l'époque mis le feu aux poudres.

Payer l'IVG plutôt que la contraception ?
« Notre pays préfère-t-il payer l'IVG plutôt que la contraception ? » s'interroge Israël Nisand. Aujourd'hui, la réponse est malheureusement oui. Le gynécologue a travaillé avec deux consœurs, Brigitte Letombe et Sophie Marinopoulos sur la question des grossesses non prévues chez les jeunes filles. Leur rapport remis jeudi 16 février à Jeannette Bougrab, secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de la vie associative, pointe du doigt ce « dérangeant paradoxe » : en France, les mineures peuvent avoir recours à des interruptions volontaires de grossesse de manière anonyme et gratuite mais la contraception est payante et non confidentielle. Si ce n'est dans les centres de planning familial. Mais quatre femmes sur 5 habitent à plus de 100 kilomètres d'un de ces centres, souligne Israël Nisand. Selon le gynécologue, les deux tiers des 60.000 IVG recensées en France chez les moins de 25 ans pourraient être évitées par un vrai choix de politique publique. « Je suis pour l'avortement, mais terminer sa première histoire d'amour par une IVG, c'est dur, » observe Israël Nisand. Les trois spécialistes apportent dans leur rapport « des solutions à court, moyen et long terme, » juge Jeannette Bougrab. La première d'entre elles, c'est de permettre aux mineures l'accès généralisé, anonyme et gratuit, à la contraception.
Problème : ce rapport n'est pas le premier à préconiser cette mesure. La députée UMP Bérengère Poletti a même déposé en novembre une proposition de loi sur le sujet (et dans un communiqué ce jeudi, « soutien[t] la démarche du Professeur Nisand »). En juillet dernier, le Centre d'Analyse stratégique rendait la même conclusion. Mais le ministère de la Santé ne veut pas entendre parler de la généralisation de la pilule pour les mineures. Jeannette Bougrab assure porter le sujet lors de réunions interministérielles. « Je vais continuer à me battre », lance la secrétaire d’État, soulignant que cette mesure ne nécessite pas une loi ou un décret, mais une convention. Plusieurs laboratoires sont prêts à « faire la moitié du chemin », à fournir à bas prix des contraceptifs innovants, souligne Israël Nisand. Certes, mais la balle reste dans le camp du ministère de la Santé. Israël Nisand, Brigitte Letombe et Sophie Marinopoulos réclament une réelle application de la loi de 2001 sur l'information à la sexualité en milieu scolaire. Et estiment que les enseignants devraient être formés pour pouvoir, dès la maternelle, dispenser des informations sur la vie affective, le rapport au corps.

La Marche mondiale des femmes dénonce Pôle Emploi
« Parce que les femmes sont les plus discriminées dans le monde du travail, elles se disent prêtes à accepter « toute offre de quelque nature que ce soit » mais s’attendaient‐elles à une telle proposition ?! Un communiqué de la Marche mondiale des femmes (MMF) diffusé le 3 février accuse Pôle Emploi d’avoir diffusé sur son site internet une offre de « strip-teaseuse topless » dans l’Hérault. « Des chômeuses de l’Hérault ont reçu cette proposition d’offre par courrier » souligne l’association qui dénonce également des offres d’emplois dans des domaines comme les « films érotiques, pornographiques, le téléphone rose, animatrices de chat porno sur internet, » etc. Des « offres d’emploi qui sont très largement, voire exclusivement proposés à des femmes » s’indigne la MMF qui se demande si « à l’heure de l’offre raisonnable d’emploi » le service public de l’emploi va « obliger les femmes à commercialiser leur corps et leur sexe sous peine d’être radiées » ?

Administrations : une circulaire du Premier ministre supprime le terme « Mademoiselle »
La mobilisation des chercheuses et des associations et la détermination de Roselyne Bachelot-Narquin ont porté leurs fruits : une circulaire (n° 5575/SG) relative à la suppression des termes « Mademoiselle », « nom de jeune fille », « nom patronymique », « nom d'épouse » et « nom d'époux » des formulaires et correspondances des administrations a été signée par le Premier ministre le 21 février et va être diffusée dans l’ensemble des services de l’État.

Protéger l’image de l’enfant dans les médias : signature d’une Charte
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, s’est vue remettre, le 21 février, la Charte sur la « Protection de l’enfant dans les médias » par Jacques Hintzy, président de l’UNICEF France. Cette Charte rappelle l’ensemble des droits de l’enfant et définit les engagements des médias en matière de protection de l’enfant. Concernant l’utilisation de l’image des enfants dans les médias, la Charte énonce notamment des principes sur le mode de traitement médiatique des sujets liés à un enfant et la lutte contre le phénomène de l'hypersexualisation. Elle a pour vocation à être signée par des responsables des médias de la presse écrite et de la presse audiovisuelle.
Charte : http://www.solidarite.gouv.fr/actualite-presse,42/communiques,95/signature-d-une-charte-pour,14521.html

Allemagne : 300 euros contre une promesse de ne pas avorter
Une caisse d’assurance maladie allemande, BKK IHV, encourage ses membres à renoncer à l’IVG. Une prime de 300 euros est accordée à la naissance d'un enfant, en échange d'une promesse solennelle de ne jamais avorter et d’une adhésion à l’association ProLife, partenaire de la BKK IHV. Cette initiative est largement saluée dans les milieux catholiques conservateurs. Ainsi la branche allemande de la controversée confrérie sacerdotale de Saint Pie X fait son éloge sur son site internet.

Italie : être payée pour ne pas avorter
Pour qui renonce à avorter, 250 euros par mois pendant un an et demi, une contribution financière qui crée déjà la polémique, avant même son approbation définitive par le Conseil Régional. La commission Bilancio de la Région Piémont a donné son accord à la création d’un fond destiné à soutenir toutes les femmes qui renonceront à avorter si leur décision a été prise à cause de problèmes économiques.
Ce fond, durement critiqué par les associations laïques et féminines de tout le pays et particulièrement par la « Casa delle Donne » qui travaille depuis des années sur le terrain et offre des aides dans les domaines de la santé, des violences faites aux femmes et de la maternité, sera distribué sous la forme d’un chèque mensuel.

Bilan du programme Daphné : « une violence qui fait mâle »
« Combattre les violences reste une priorité de l'Union », a affirmé Regina BASTOS, euro‐députée portugaise, membre du Parti populaire européen et rapporteure au Parlement européen sur le programme Daphné. En Europe, un quart des femmes, des enfants et des jeunes auraient déjà été victimes de violences physiques. Des coups qui ont un coût très élevé pour la société : les agressions conjugales représentent à elles seules près de 16 milliards d'euros par an, sans compter les dramatiques conséquences psychologiques. Le rapport sur le programme Daphnée a été adopté le 2 février.Interview
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31 janvier 2012

Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
611. Je souffre d'injustice. Un enfant victime de violences sexuelles et de maltraitances a toujours besoin d'aide pour devenir un adulte résilient...
610. J'ai un besoin immense d'extérioriser, de me confier. 12 ans après avoir été victime d'un viol, elle a besoin d'en parler, de se confier et de soutenir d'autres victimes...
609. Ses actes qu'il a fait subir à mon corps. Elle raconte 3 ans de sa vie, aujourd'hui elle s'en sort...
608. Immunité entre époux. L'immunité entre époux ne la protège pas suffisamment...
607. Dois-je signaler les faits au procureur? Esmeralda a subit un viol de de la part d'un ami, elle se demande si elle doit signaler les faits...
606. Dois-je en parler à ma mère? Elle subit des attouchements par un proche...
605. Je faisais partie de ces femmes battues. Elle raconte son combat et dénonce l'attitude de son ex-conjoint..

Comment avorter à domicile: la photo qui fâche Facebook
Une militante pour le droit des femmes néerlandaises, directrice de l'association Women on Waves, a posté comme photo de profil Facebook les instructions nécessaires pour avorter à domicile. Une photo que Facebook a décidé d'ôter avant de se rétracter. Accusé de censure, le réseau a présenté ses excuses et la militante a pu reposter sa photo. Rebecca Gomperts fait, avec cette photo, la promotion du médicament Cytotec. La photo a probablement été enlevée parce qu'elle donnait des conseils médicaux qui pourraient avoir des conséquences dangereuses pour la santé des femmes. Dans les pays qui autorisent l'avortement, on conseille impérativement de voir un médecin si on désire avorter et de ne surtout pas prendre pour argent comptant les conseils médicaux trouvés sur Internet. C'est justement là que Gomperts intervient : elle milite pour l'avortement dans les pays qui ne l'autorisent pas encore. Voir un médecin n'est alors pas une option et avorter toute seule à domicile est peut-être la seule manière de faire pour les femmes qui vivent dans ces pays. Les instructions postées sur Facebook font état des risques encourus : fièvre, douleur, saignement excessif. Dans ces cas-là, la militante précise qu'il faut alors aller consulter un médecin. Si c'est possible en tout cas.
La page en question : http://www.facebook.com/rebecca.gomperts

Le salaire des hommes est supérieur de 25% à celui des femmes
Le salaire mensuel net moyen des hommes est de 2.221 euros pour un équivalent temps plein, celui des femmes de 1.777 euros (données 2009). Les hommes perçoivent donc, en moyenne, un salaire supérieur de 25% (en équivalent temps plein) à celui des femmes. Ou, ce qui revient au même, les femmes touchent un salaire équivalent à 80% de celui des hommes, donc inférieur de 20%. L’écart mensuel moyen est de 445 euros, soit presque un demi Smic.

Proposition de loi relative à l'égalité salariale entre les hommes et les femmes
Claire‐Lise CAMPION, sénatrice de l'Essonne, et plusieurs de ses collègues ont déposé au Sénat le 23 décembre 2011  une proposition de loi relative à l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. L’exposé  des motifs de ce nouveau texte présente un historique des nombreuses dispositions juridiques en matière d’égalité professionnelle et salariale.
Lire ici sur son site : http://www.clairelisecampion.fr/article/articleview/14688/1/414/

Comment le rose vient aux filles ?
Enfin une initiative qui s’attaque aux stéréotypes sexistes à l’école. Trente mille écoliers de primaire parisiennes s’apprêtent à recevoir un petit livret concocté par la Ligue de l’Enseignement de Paris et l’association "Mixcité". A l’intérieur, des jeux et des histoires qui poussent à se poser des questions sur les stéréotypes de genre. Dès la deuxième page, des images d’ours parfaitement identiques, qui repassent, cuisinent, bricolent, pouponnent. Ensuite vient le moment fatidique de répondre à cette question : Monsieur Ours ou Madame Ours ? L’idée est en fait assez brillante, et permet de montrer aux enfants que leur esprit associe systématiquement certaines tâches à un genre puis de leur prouver avec pédagogie qu’en réalité les activités dépendent des goûts de chacun et non du fait d’être fille ou garçon. Les enseignants recevront eux aussi un livret, proposant des idées pour animer un débat et accompagner les enfants dans leur réflexion. Quant aux parents, la ligue de l’Enseignement de Paris ne les a pas oubliés. Un livret spécialement conçu pour eux explique, avec presque autant de pédagogie que pour les enfants, le rôle des jouets ou des livres jeunesse dans la construction des stéréotypes sexués. En espérant que ces brochures susciteront le débat à l’école, mais aussi dans les familles.
http://www.mix-cite.org/communique/index.php3?RefArticle=493

Violences conjugales : résultats "encourageants" pour une loi "mal connue"
Dans leur bilan, les députés Danielle Bousquet (PS) et Guy Geoffroy (UMP) rapportent que la loi contre les violences faites aux femmes, adoptée en juillet 2010, reste  "mal connue", malgré des premiers résultats "encourageants". Les députés à l’origine du texte se félicitent notamment de la mise en œuvre de l’ordonnance de protection, une mesure-phare qui vise à mettre hors danger, le plus vite possible, les femmes victimes de leur conjoint violent. Concrètement, un juge saisi par une plaignante statue en urgence et peut décider d’évincer du domicile familial l’auteur des violences. Si la victime souhaite quitter le domicile conjugal, le juge peut décider d'organiser son relogement pour la mettre hors de portée de son conjoint tout en statuant provisoirement sur la garde des enfants. Le bilan stipule que, sur la période allant du 1er octobre 2010 au 1er mai 2011, 854 ordonnances de protection ont été sollicitées, et 584 délivrées par les 122 tribunaux de grande instance qui ont répondu à un questionnaire du ministère de la Justice.
La principale difficulté pour la délivrance de cette ordonnance de protection réside dans l'administration de la preuve. Les parlementaires soulignent que le taux relativement important de refus de délivrance est généralement dû au 
désistement de la requérante. En cause également, le délai moyen séparant la saisine du juge aux affaires familiales de la décision : il est de 26 jours, "un délai bien supérieur à celui envisagé par le législateur", selon le bilan. La pratique diffère beaucoup selon les tribunaux de grande instance (TGI). Les rapporteurs saluent la "bonne pratique" du TGI de Bobigny où le délai n'est "que" de 9 jours. Le manque de locaux prévus pour autoriser des rencontres médiatisées entre parents et enfants constitue aussi souvent un obstacle. Les professionnels concernés estiment que la durée de protection des victimes – quatre mois au plus – est largement insuffisante et devrait être élevée à six mois. 
Parmi les autres mesures innovantes de la loi figurent la création d'un délit de "violence psychologique", l'expérimentation pour trois ans du bracelet électronique destiné à maintenir à distance le conjoint violent ainsi que celle d'un "téléphone de grand danger" à l'usage des femmes menacées. Le port du bracelet électronique est en expérimentation depuis le 1er janvier 2012 seulement dans les TGI d'Aix-en-Provence, Strasbourg et Amiens. Quant au téléphone de grand danger, il est expérimenté en Seine-Saint-Denis, à Strasbourg et le sera bientôt dans le Val d'Oise et à Dijon.


Appel à projet :  "Maisons pour les familles"
Dans le cadre des dix propositions de la politique nationale de soutien à la parentalité, présentées le 17 novembre dernier, la secrétaire d’Etat à la Famille, Claude GREFF, porte un projet central : la Maison pour les familles, lieu de proximité unique et visible au service de chaque famille. La secrétaire d’Etat rappelle qu’un récent sondage de l’institut TNS SOFRES "a mis en évidence une demande nouvelle de soutien à la parentalité : pour 74 % des français, il est devenu plus difficile d’éduquer des enfants et d’exercer l’autorité parentale. Cette action répond surtout au souhait des familles, exprimé à travers le sondage, d’une meilleure coordination des acteurs". Un appel à candidature est lancé pour l’attribution de l’appellation "Maison pour les familles", une appellation qui sera décernée aux structures existantes qui feront preuve d’innovation sociale.
http://www.solidarite.gouv.fr/

Belgique : et si les enfants portaient (aussi) le nom de maman ?

"Et si les enfants portaient (aussi) le nom de maman ?" se demande Le Soir du 20 janvier dans son  cahier "Polémiques" rappelant qu’en Belgique, l’enfant porte le nom de son père. "Néantisation de la femme ?" se questionne le quotidien qui annonce que la ministre de l’Egalité des chances  "réfléchit à une modification de la législation". Le quotidien de Bruxelles donne la parole à la  ministre, qui explique que  "le double nom serait le système le plus égalitaire", et à la militante féministe, Anne HERSCOVICI, qui se félicite de cette initiative et indique que pour elle "ce serait important que les parents puissent choisir".

Pas de QPC sur la question du viol par l’ex‐concubin
Virginie LARRIBEAU‐TERNEYRE, professeure des universités, signe une note dans Droit de la famille sur le refus par la chambre criminelle de la Cour de cassation de renvoyer au Conseil constitutionnelle la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) portant sur l’article 132‐80 du Code pénal qu’elle "considère comme dépourvue de caractère sérieux". Ce texte qui permet d’aggraver les peines encourues lorsqu’une infraction est commise par le conjoint, le concubin ou le partenaire lié à la victime par un Pacs ou par l’ex‐conjoint, concubin ou partenaire, "en raison des relations ayant existé entre l’auteur des faits et la victime". La Cour de cassation a considéré que le texte "est rédigé dans des termes suffisamment clairs et précis et que son application relève de l’appréciation par les juges du fond des éléments constitutifs de la circonstance aggravante".

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