31 décembre 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
658. Trois ans après, j'ai décidé d'écrire mon histoire. Elle veut aider les femmes...
657. A quoi bon porter plainte? Elle apporte sans témoignage sur la justice...
656. Ne jamais baisser les bras. Elle témoigne pour aider les autres femmes...
655. Je vais vous raconter une petite histoire. Elle raconte une histoire qui est la sienne...
L'amour plus fort que le sida
En
France, 50 000 femmes seraient porteuses du VIH. Si des traitements
permettent de vivre normalement avec le sida, si cela n'interdit plus
la maternité, reste qu'il n'est pas facile d'aimer et d'être aimée
quand on est séropo. Mais beaucoup veulent y croire.
Cela
commence toujours par une prise de sang,
quelques jours d'attente et puis le mot qui va tout faire basculer :
séropositive.
A part quelques appels à la charité publique, on ne parle presque
plus du sida.
Et pourtant, le
nombre de contaminations ne baisse pas
(environ
7 000 par an), et l'infection
concerne de plus en plus de femmes (1).
En France, elles sont aujourd'hui des milliers à vivre avec le
virus, à prendre les lourds traitements qui les maintiennent en vie.
Certaines ont renoncé à l'amour et à la sexualité, par peur
d'être rejetée ou de contaminer leur partenaire. Mais d'autres, au
contraire, veulent encore y croire, refusent d'amputer leur vie de sa
part la plus précieuse. Si les femmes jeunes bénéficient
aujourd'hui de traitements novateurs, limitant les effets
secondaires, leurs aînées ont vu leur corps se déformer, leur
ventre, leur nuque et leur dos se couvrir de graisse, tandis que
leurs membres et leurs visages se décharnaient. Ce phénomène,
appelé lipodystrophie, hante les femmes infectées, modifie l'image
qu'elles ont de leur corps, leur rendant plus difficile l'accès à
la vie amoureuse ou le désir d'en avoir une.
Dans
les cercles de paroles organisés par les associations qui les
soutiennent, les
femmes
séropositives
militent pour la prévention, l'accès à la chirurgie esthétique,
la meilleure
adaptation
des traitements
à la physiologie féminine, la
formation de thérapeutes et de
sexologues
spécialisés dans une approche « genrée
» du VIH. L'association Comité des familles (2), dédiée à
l'accompagnement des couples et des parents séropositifs, est à la
pointe d'un nouveau combat : faire connaître les conclusions des
travaux d'un médecin suisse, Bernard Hirschel, responsable de
l'unité VIH-sida des hôpitaux universitaires de Genève. Ce
professeur a démontré que lorsqu'une
personne est sous trithérapie
depuis au moins six mois, qu'elle a une charge virale indétectable
et qu'elle ne souffre par ailleurs d'aucune infection sexuellement
transmissible, le
risque
de contaminer son partenaire est extrêmement faible.
Il
soutient également qu'un traitement précoce peut avoir un rôle
préventif, au même titre que l'usage de préservatifs.
L’Organisation
mondiale de la santé a récemment confirmé la validité de ces
travaux, ouvrant ainsi la fenêtre de l'espoir : possibilité
pour un couple « sérodifférent
» de faire un enfant « naturellement
»,
sans passer par la fécondation in vitro ; perspective d'une vie de
couple plus harmonieuse.
1.
En France, 150 000 personnes dont un tiers de femmes sont
séropositives ; 50 000 d'entre elles ignorent qu'elles sont
contaminées.
2.
Accompagné par un réseau de médecins et de soignants, le Comité
des familles a, entre autres, mis en place un réseau de soutien aux
femmes qui ont appris leur séropositivité pendant leur grossesse.
09 51 60 75 15, www.papamamanbebe.net. Un site Internet dédié aux
femmes séropositives vient d'ouvrir : sheprogramme.fr. Infos, guides
pratiques, forums, liens utiles, etc.
"Ensemble, on oublie les soucis quotidiens" Maine-et-Loire
Elles
sont une dizaine à se réunir, en groupe de paroles au centre
Jean-Vilar d'Angers. Parmi elles, Armelle, une mère qui vit cette
expérience avec ses copines. Comme une libération.
L'initiative
Toutes
habitent le quartier de la Roseraie, en banlieue d'Angers. Ensemble,
ces femmes se revendiquent même de Dumont-d'Urville, ou de la
Morellerie. Autant d'îlots auxquels elles s'accrochent. Comme
Armelle, mère de cinq enfants. À 42 ans, celle-ci retrouve ses
copines, au centre Jean-Vilar.
«
Il
existe un fort sentiment d'appartenance, d'identité de territoire »,
souligne Stéphanie Picquart, animatrice du centre culturel.
Depuis
cette année, cette référente chargée des familles, accompagnée
d'Isabelle Moriceau, intervenante au planning familial, y propose des
groupes de paroles. Des rendez-vous attendus toutes les trois
semaines, par les résidentes du quartier. Et pas seulement.
D'Afrique
ou de Vendée
Mis
en place dans ceux de la Roseraie, de Monplaisir et du Grand-Pigeon,
le projet « Nos
vies de femmes »
remporte un véritable succès local. «
Même
si elle est portée par le planning familial, cette initiative
s'adresse à toutes celles qui veulent rompre l'isolement. On reçoit
beaucoup de femmes seules au foyer par exemple, ou d'origine
étrangère.
»
Pour
Armelle, l'expérience lui a permis de s'ouvrir aux autres. Un moment
d'échange qu'elle se garderait bien de laisser tomber
:
«
Ici,
on partage nos idées. À côté, on va au hammam, on fait de la
gymnastique. Mais là, on se retrouve. On a réussi à former un
groupe. Avant, j'avais peur d'aller vers les autres. Et depuis, je me
sens utile. »
Près
d'elle, Saffiatou, de Gambie. La jeune femme est venu aider à la
préparation du buffet, que le groupe va proposer ce samedi, après
le spectacle offert par l'association du planning familial. Avec les
autres, elle s'active en cuisine. Du Maghreb, d'Afrique noire, de
Vendée ou de Bretagne, chacune met la main à la pâte. «
Elles
sont toutes attachées à des valeurs fortes, autour de la famille,
de la tradition
»,
remarque Isabelle Moriceau.
Pour
autant, Armelle et ses amies peuvent maintenant aborder des sujets
plus « intimes
», toujours entre elles. Autour du couple, de la solitude ou même
de la sexualité. «
On
a été surprises. Certaines d'entre elles ont pu se libérer, amener
leurs expériences de vie, parfois difficiles. Elles viennent déposer
des histoires, du ressenti. Et quand cela devient trop personnel ou
trop lourd, nous sommes là pour les orienter vers d'autres
structures du planning familial. »
À
en croire l'animatrice, «
rompre
l'isolement, cela ne passe pas forcément par le verbal. Un jour, on
leur a demandé d'amener un objet qui symbolisait leur féminité.
Parfum, maquillage, les objets de séduction ont permis de partager
des émotions. Certaines ont évoqué leurs préparations au mariage,
d'autres les moments d'accouchements. Et tout ça, dans la bonne
humeur. »
Armelle
peut en témoigner
:
«
Comme
partout ailleurs, on a les soucis du quotidien. Les fameuses cassures
de la vie. On n'a pas forcément les solutions. Mais, au moins, on en
parle entre nous.
»
Alerte sur la pilule de 3e et 4e génération
C'est
une première en France que cette plainte au pénal contre une pilule
contraceptive. Une jeune femme lourdement handicapée, Marion
Larat, accuse la pilule de troisième génération Meliane,
fabriquée par le géant pharmaceutique allemand Bayer,
d'avoir
provoqué son accident vasculaire cérébral. Vendredi 14 décembre,
elle a déposé plainte pour "atteinte
involontaire à l'intégrité de la personne humaine"
contre le directeur général de Bayer
Santé, auprès du procureur de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Plainte
qui vise également le directeur général de l'Agence nationale de
sécurité du médicament (ANSM), qui n'a pas demandé le retrait de
cette pilule du marché, "en
violation manifestement délibérée du principe de précaution".
Lire
son témoignage : Marion
Larat, l'injustice transformée en combat
Son
avocat, Me
Jean-Christophe
Coubris, dont le cabinet assiste 2500 victimes du Mediator,
entend "sensibiliser
la population aux
dangers de la pilule"."Pourquoi
les pilules de troisième génération, qui sont plus coûteuses,
plus dangereuses et pas plus efficaces que les précédentes,
demeurent-elles sur le marché ?",
interroge-t-il. Marion Larat prenait la pilule Meliane depuis quatre
mois lorsqu'un AVC l'a plongée dans le coma. Elle en garde de graves
séquelles.
La
commission régionale de conciliation et d'indemnisation des
accidents médicaux de Bordeaux a reconnu en juin 2012 l'imputabilité
de l'AVC à la prise de la pilule.
A
l'instar de Bayer,
les laboratoires qui fabriquent les contraceptifs oraux de 3e
génération (contenant pour progestatif du désogestrel, du
gestodène ou du norgestimate) et de 4e génération (à la
drospérinone), ne nient pas les risques accrus de thrombose liés à
la prise de leurs pilules. Ils se protègent juridiquement en les
détaillant sur des notices d'utilisation que bien peu
d'utilisatrices lisent. Mais à l'époque où Marion prenait Meliane,
la notice ne mentionnait pas l'augmentation du risque
thromboembolique artériel par rapport aux contraceptifs oraux de 2e
génération, lit-on dans la plainte.
Depuis
peu, les parents de Marion ainsi que Pierre
Markarian,
père d'une autre victime (Théodora, décédée à 17 ans d'une
embolie pulmonaire, en 2007, après quelques semaines de prise de la
pilule Mercilon), sont reçus par toutes les autorités sanitaires. A
peine étaient-ils sortis du ministère de la santé, le 19
septembre,que Marisol
Touraine annonçait le déremboursement, qui prendra effet en
septembre 2013, des pilules de 3e
génération – celles dites de 4e
génération ne sont pas remboursées. Dès juin, la ministre avait
été alertée par l'avis de la commission de transparence de la
Haute autorité de santé (HAS) (voir
le pdf) qui, au regard du danger présenté par ces pilules,
estimait qu'elles ne devaient plus être prises en charge.
Cette
première plainte au pénal, comme le déremboursement programmé,
intervient dans un contexte de montée des inquiétudes et des
procédures judiciaires, un peu partout dans le monde occidental, à
l'encontre de ces contraceptifs oraux. Aux Etats-Unis, au Canada,
en Australie, en Suisse
et en Allemagne, des
milliers de plaintes ont été déposées ou sont à l'étude.
Sollicités à multiples reprises par Le
Monde (source de cet article), les laboratoires Bayer
n'ont pas souhaité répondre à ses questions.
30 novembre 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
654. Elle est décidée à divorcer [...] et pourtant. Elle se retrouve convoquée devant le juge...
653. Je ne sais pas comment venir en aide à ma mère et à mes soeurs. Elle souhaite que sa mère prenne conscience de la situation...
652. J'ai beaucoup de mal [...] à assumer une nuit qui a marque toute ma vie (suite). Sa vie a changé en une nuit...
651. Il serait plus acceptable de n'en parler qu'à la justice. Cette personne remet en causse les témoignages...
650. Je voudrais oublier. Elle voudrait oublier le comportement de son ami...
649. J'aimerais qu'il subisse ce qu'il m'a fait. Elle a été abusée par son petit ami...
Les
femmes paient la crise au prix fort en Europe
«
Malgré les apparences, les femmes, victimes de discriminations
sur le marché du travail, sont plus touchées par les conséquences
de la crise que les hommes » affirme L’Humanité du 6
novembre. Le quotidien a rencontré les économistes Hélène
PÉRIVIER (qui vient de réaliser une étude pour l’Union
européenne) et Françoise MILEWSKI, spécialistes des
discriminations entre les hommes et les femmes sur le marché du
travail, qui expliquent que « les femmes ont été suraffectées
par des destructions d’emplois dans les secteurs où le choc
a été violent » alors que « dans les secteurs où
l’emploi est resté dynamique, elles en ont moins bénéficié que
ce qu’elles auraient dû ». « Mais les discriminations ne
s’arrêtent pas là » explique L’Humanité. « Pour
celles qui n’ont pas perdu leur emploi, elles ont souvent
été victimes de diminutions d’horaires et des temps
partiels contraints ». Et la sanction se poursuit : « les
coupes franches dans les budgets sociaux induites par la
crise touchent aujourd’hui plus fortement les femmes, car elles
sont très largement employées dans les secteurs des services à la
personne, comme la garde d’enfants ou l’aide à domicile ».
«
Harcèlement sexuel : désormais la loi vous protège »
Le
12 novembre, Christiane TAUBIRA, garde des sceaux, ministre de la
Justice et Najat VALLAUD- BELKACEM, ministre des Droits des femmes,
porte-parole du Gouvernement, ont lancé une campagne de
communication gouvernementale d’information et de sensibilisation
relative au problème du harcèlement sexuel. Avec le slogan «
Harcèlement sexuel : désormais la loi vous protège », les
principaux objectifs de cette campagne visent à rappeler aux
citoyens les termes de la loi sur le harcèlement sexuel du 6 août
2012 qui aggrave les peines maximales encourues et réprime les
discriminations commises à l’encontre des victimes de harcèlement
; à encourager les victimes à dénoncer rapidement les faits et à
renforcer la prévention du harcèlement sexuel, en particulier dans
le monde professionnel et les milieux associatifs ou sportifs. Un
site internet dédié stop- harcelement-sexuel.gouv.fr permettra de
trouver toutes les informations relatives à l’infraction et utiles
à l’accompagnement des victimes. Trois visuels mettent en scène
des éléments liés à la sphère professionnelle : une
photocopieuse, une fontaine à eau, et un ascenseur. Sur chacun de
ces éléments, un message interpelle les auteurs potentiels de
harcèlement et rappelle les contours de la nouvelle loi à travers
des situations concrètes. Du 12 au 25 novembre, les visuels de la
campagne seront déclinés en presse écrite - presse TV, féminine,
magazine, quotidienne gratuite, régionale - et parallèlement
sur internet - sites féminins, sites d’informations, portails
d’actualité et sites thématiques.
Le Portail du service public a également fait son zoom de la semaine
à la question sous le titre « Harcèlement sexuel : comment y
faire face ? ». L’information est reprise le 13 novembre par
Les Echos (« Harcèlement sexuel : nouvelle campagne
gouvernementale ») et L'Humanité (« Harcèlement : après
la loi, la campagne »).
http://www.stop-harcelement-sexuel.gouv.fr/
«
Je déclare avoir été violée » : le manifeste des 313
«
Chaque année en France, plus de 75 000 femmes, et presque autant
d'enfants sont victimes de viol. Soit un viol toutes les huit
minutes. Des drames banals, noyés dans la honte, que subit ou subira
pourtant 1 femme sur 10 au cours de sa vie. Il faut se rendre à
l'évidence : loin du fait divers, c'est un fait de société sourd,
qui frappe tous les milieux sociaux. Et recèle son lot de vérités
inavouables ». Comme il le fit en avril 1971 en faveur de
l'avortement, Le Nouvel Observateur du 22 novembre publie dans son
édition un dossier sur le viol et un manifeste « pour que notre
société ouvre enfin les yeux sur la vérité du viol en France, un
scandale massif qui appelle une mobilisation urgente ». Pour la
première fois, des centaines de femmes déclarent ensemble avoir été
violées. Elles signent aujourd'hui le « manifeste des 313 ».
« Loin du cliché où le violeur est un psychopathe armé et
violent, qui traîne sa victime en minijupe dans une rue sombre »
l’hebdomadaire rappelle que « 80% des viols restent aujourd'hui
commis par un proche, conjoint, amant, père, grand-père, ami de la
famille ou patron ». Le journal publie plusieurs pages de
témoignages et d’entretiens qui sont prolongées par d’autres
documents mis en ligne sur le site Internet du « Nouvel Obs
».
France
Télévisions se mobilise contre le viol et les violences
France
Télévisions également se mobilise pour associer plusieurs de ses
chaînes et ses programmes numériques à ce combat. « Il
ne s’agit pas pour la télévision publique d’y participer
seulement ponctuellement, mais de mettre en place, grâce à
Internet, un dispositif au long cours pour contribuer à faire
reculer les violences faites aux femmes
» explique le communiqué qui présente le dispositif mis en place.
« Cet
enjeu est essentiel pour notre société : en France, une femme est
violée toutes les huit minutes et souvent le silence s’abat sur
elle ».
Contraception
définitive : une des techniques à nouveau remboursée
Les femmes qui en ont
marre de la pilule, du stérilet, qui ont déjà des enfants ou qui
n’en veulent pas, peuvent depuis onze ans accéder à la
contraception définitive. Sauf que la méthode Essure, l’une des
techniques utilisées, qui existe en France depuis 2002, n’était
plus remboursée depuis 2010 par la sécurité sociale pour les
femmes de moins de 40 ans, contrairement à la ligature des trompes.
Ce jeudi, le Ministère des Affaires sociales et de la Santé a
annoncé qu’elle le serait à nouveau à partir du 14 décembre.«
La méthode Essure est moins invasive que la ligature des trompes.
Elle consiste à obstruer les trompes à l'aide d'un implant
intra-tubaire. La pose se fait en milieu hospitalier, public ou
privé, mais en ambulatoire, par les voies naturelles, donc sans
incision. Elle ne nécessite pas d'anesthésie générale et ne dure
pas plus de 10 minutes », explique le Pr Francis Puech,
président du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens
Français (CNGOF), dans un communiqué. La contraception définitive
fait partie de l'ensemble des moyens de contraception disponibles. En
dix ans, 100 000 femmes ont choisi ce procédé pour éviter de se
faire ligaturer les trompes, une opération plus invasive. Mais la
contraception définitive est encore taboue et les femmes qui
souhaitent y accéder sont parfois incomprises. « Beaucoup de mes
patientes me confient avoir essuyé un refus à leur demande de
contraception définitive », explique Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, chef de service à la maternité des
Lilas et membre de l'Association Nationale des Centres d'Interruption
des grossesses et de Contraception (Ancic). Enfin, David Serfaty,
gynécologue et président de la Société Française de Gynécologie
et de la Société Francophone de Contraception, ajoute : « Il
faut absolument considérer la contraception définitive comme
faisant partie de l'ensemble des moyens de contraception disponibles,
comme le précise d'ailleurs le rapport sur les grossesses non
désirées de l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Social),
paru en 2010 ».
Femmes
victimes de violences : Hollande promet un " plan
global "
La
ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a en outre
annoncé dimanche que des appartements seraient "réservés"
aux victimes parmi les logements sociaux. Alors
qu'une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son
conjoint, le président de la République a promis dimanche un "plan
global" pour les femmes victimes de violences visant à la fois
à mieux "punir" les auteurs, "informer" et
accompagner les victimes. François
Hollande a fait cette annonce après avoir rencontré quelques jeunes
femmes victimes de violences familiales, conjugales, et souvent
sexuelles, dans un foyer parisien où il s'était déplacé à
l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites
aux femmes. Parfois
en larmes, Kadia, Solène, Orokia, Gata, Sarah ou Jessica lui ont
raconté mariages forcés, viols, avortements et l'errance sans
domicile fixe. Ces
violences sont "inexprimables, tellement elles sont dures",
a-t-il souligné en annonçant "un projet de loi avec des
dispositions renforcées", des logements d'urgence dédiés, une
meilleure formation des professionnels et une "grande campagne
d'information" début 2013. D'après
les derniers chiffres officiels, près de 2% des femmes ont subi, en
l'espace de deux ans, des violences physiques ou sexuelles dans leur
foyer. En 2011, 122 ont été tuées par leur compagnon ou
ex-compagnon. Une
série de mesures seront détaillées lors du comité
interministériel aux droits des femmes vendredi prochain. Une "loi
cadre", globale sera ensuite présentée par le gouvernement
avant l'été 2013, a précisé à l'AFP le ministère du Droit des
femmes. Les
associations réclament depuis des années une loi cadre. Il faut une
"loi globale" qui "ne laisse" de côté aucun
aspect des violences", insistait dimanche le collectif national
pour les droits des femmes. Aux
slogans de "quand une femme dit non, c'est non" et "ça
suffit", plusieurs milliers de personnes (2.000 selon la police,
5.000 selon les organisateurs) ont manifesté à Paris à l'appel de
ce collectif regroupant associations féministes, syndicats et partis
politiques. Un
tiers des 5.000 nouveaux logements d'urgence. Selon
le ministère, le futur projet de loi réformera l'ordonnance de
protection de 2010 pour que ce dispositif permettant de soustraire en
urgence à leur conjoint les victimes de violences conjugales soit
davantage appliqué par les tribunaux. Il
reprendra aussi le fruit de la négociation en cours sur l'égalité
hommes-femmes, qui doit s'achever avant le 8 mars 2013, ajoute-t-on. Les
procédures pénales devront être "beaucoup plus rapides et
simples" afin de "punir", d'informer pour que les
victimes "sachent bien qu'elles peuvent trouver un accueil"
et d'apporter des "formations spécifiques" aux "policiers,
gendarmes, médecins, enseignants...", a insisté le président. Selon
les associations, 75.000 à 100.000 personnes sont violées chaque
année mais 10% seulement portent plainte. Sur
les 5.000 logements d'urgence promis d'ici à la fin du quinquennat,
un tiers sera réservé aux victimes de violences. Des appartements
leur seront aussi réservés dans des logements sociaux. La
prévention par l'apprentissage de l'égalité sera expérimentée en
2013 "dès la dernière classe de maternelle et jusqu'à la fin
du primaire", a par ailleurs annoncé dimanche la ministre
Nadjat Vallaud-Belkacem. "Nous
avons été entendues" et serons "vigilantes" pour que
le plan "ne reste pas un simple effet d'annonce", a réagi
l'association Paroles de femmes. La
violence sexiste "commence dès le plus jeune âge" et à
l'école pour 61% des femmes victimes, selon un sondage Ifop pour
l'association publié dimanche. Pour
"que l'indifférence n'existe plus", une centaine de femmes
au visage maquillé de façon à paraitre tuméfié se sont jetées
au sol près du parvis de Beaubourg, à l'appel de l'association "Ni
putes ni soumises". Parmi elles, Clarisse, 32 ans, agressée
dans son enfance, lançait un appel ému: "quand les gens voient
quelque chose, il faut qu'ils réagissent avant qu'il ne soit trop
tard".
31 octobre 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
648. Les françaises ne bénéficient pas d'une véritable justice. Elle remet en question la justice française...
647. Je voudrais le quitter, mais je n'y arrive pas. Son compagnon se montre agressif, mais elle n'arrive pas à le quitter...
Faire
reculer le sexisme ordinaire et faire reculer ces violences : un même
combat A
l’occasion de la publication de deux études de l’Institut
national de la statistique et des études économiques (INSEE) et de
l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales
(ONDRP) « qui
livrent un regard inédit sur l’ampleur et la nature des violences
faites aux femmes
», la ministre des Droits des femmes, Najat VALLAUD‐BELKACEM, a
publié un communiqué titré « Faire
reculer le sexisme ordinaire et faire reculer ces violences : un même
combat ». Ces
études nous apprennent notamment qu’une femme sur trois (30%)
s’est déclarée victime de violence sur une période de deux ans.
Dans la grande majorité des cas, ces violences sont commises par des
personnes connues de la victime. Cette proximité a pour corollaire
la répétition des violences et une faible propension des femmes qui
les endurent à porter plainte (une fois sur 10). En deux ans, plus
de 400 000 femmes ont été victimes de violence conjugale, qu’il
s’agisse de violence physique ou sexuelle. La violence conjugale se
rencontre dans toutes les classes sociales mais touche plus durement
encore les femmes les plus fragiles, jeunes ou en situation de
précarité économique. Les femmes ressentent fortement un sentiment
d’insécurité : plus d’une femme sur sept se sent en insécurité
dans son quartier et une femme sur dix ne se sent pas toujours en
sécurité dans son propre domicile. Contrairement à une idée trop
répandue, les violences faites aux femmes ne sont pas un problème
d’ordre privé. Elles interpellent la société toute entière. On
ne pourra les faire reculer que si l’on comprend que ces violences
sont aussi l’une des conséquences tragiques d’une société où
perdurent les comportements sexistes au quotidien. Faire reculer le
sexisme et faire reculer les violences est un même combat. En effet,
au‐delà des graves violences physiques et sexuelles subies par les
femmes, l’étude de l’INSEE révèle l’ampleur des
manifestations multiples du sexisme : en deux ans, plus d’une femme
sur sept a été insultée. Dans plus de la moitié des cas, les
injures utilisées sont à caractères sexistes. Les femmes sont
également fréquemment invectivées sur leurs manques de compétence.
Les femmes ayant au moins un diplôme universitaire sont presque deux
fois plus souvent victime d’injures que les femmes sans diplôme.
Plus d’une femme sur vingt a subi des gestes déplacés, par
exemple des baisers ou des caresses imposés. Ces violences ne sont
que rarement commises dans la rue par des inconnus. Dans la majorité
des cas, la victime connaît l’agresseur et les gestes déplacés
se produisent dans un quart des cas sur son lieu de travail ou
d’étude. Plus d’une femme sur vingt a été menacée, la menace
étant dans la moitié des cas utilisée comme une arme pour
contraindre la femme à effectuer quelque chose. Ces données
heurtent notre conception de la société, dans laquelle les rapports
humains sont construits sur le respect, la dignité et l’égalité.
Elles confortent notre détermination à adopter une série de
mesures de lutte contre les violences sexistes lors du Comité
interministériel qui se tiendra fin novembre. La création prochaine
d’un Observatoire national en charge des violences faites aux
femmes permettra à l’avenir un suivi régulier de ces indicateurs.
«
Femmes agressées, au domicile ou à l'extérieur : une analyse des
risques » L’Institut
national de la statistique et des études économiques vient de
publier un dossier sur L'enquête de victimation (Economie et
Statistique n° 448‐449 ‐ octobre 2012). L'enquête de
victimation a été créée, il y a plus de quarante ans, pour
améliorer la mesure de la criminalité. Elle s'est progressivement
hissée au premier rang des outils utilisés pour atteindre cet
objectif. La publication fait le point sur « Les
enquêtes de victimation en Europe
», « Les
déterminants du dépôt de plainte : le type d'agression subie
devance de loin les caractéristiques de la victime
» et publie un article de Huong DANG‐VU et Thomas LE JEANNIC
intitulé « Femmes
agressées, au domicile ou à l'extérieur : une analyse des risques
» à partir des
résultats de l'enquête « Cadre
de vie et sécurité
» (CVS). Selon le résumé, celle enquête « permet
de mesurer différentes formes d'agressions envers les personnes,
depuis les injures, vols, jusqu'aux agressions physiques ou
sexuelles, en dehors du ménage ou en son sein. Les femmes sont plus
souvent victimes que les hommes de violences sexuelles et de
violences physiques dans le ménage. Elles sont également plus
sujettes au sentiment d'insécurité. Elles connaissent fréquemment
leur agresseur personnellement, quand ce n'est pas le conjoint ou
l'ex conjoint. Cette proximité de la victime et de son agresseur a
pour corollaires la répétition des violences et une faible
propension de la femme qui les endure à porter plainte. Les femmes
jeunes, vivant seules ou en situation de monoparentalité, sont la
cible privilégiée de la plupart des types d'agression. Celles
bénéficiant d'un niveau socioculturel élevé sont plus souvent
victimes d'agressions de faible gravité (vols, injures, gestes
déplacés). Les femmes de milieux modestes subissent plus
fréquemment des agressions sexuelles ou des violences
intrafamiliales. Bien que moins sujettes à des agressions, les
femmes plus âgées éprouvent davantage d'insatisfaction que les
autres vis‐à‐vis de la présence de la police et de son
efficacité. Cette insatisfaction est également relevée dans les
quartiers pauvres ou difficiles. Elle s'explique plus par
l'atmosphère du quartier (dégradations ou comportements illicites
dont sont témoins les personnes interrogées) que par la fréquence
des agressions envers les femmes
».
L’UE
a besoin de plus de femmes entrepreneures pour créer de la
croissance et de l’emploi A l’occasion de la
Semaine européenne des PME, la commission européenne a diffusé un
communiqué de presse pour souligner que l’Union européenne a
besoin de plus de femmes entrepreneures pour créer de la croissance
et de l’emploi. Selon le communiqué, « le potentiel
entrepreneurial des femmes n’est pas suffisamment exploité dans
l’UE, qui a besoin de plus de femmes entrepreneurs pour créer de
la croissance et de l’emploi. Tel était le principal message
délivré aujourd’hui à Bruxelles lors du sommet de la semaine
européenne des PME, dont l’objectif est d’encourager les femmes
à envisager de créer et gérer leur propre entreprise, en général
une petite ou moyenne entreprise (PME). Alors qu’en Europe, la
tendance est de faire en sorte que les économies nationales créent
de la valeur ajoutée grâce aux services, le besoin de capital
humain plus nombreux et plus qualifié ne fera qu’augmenter. C’est
là que les femmes peuvent jouer un rôle essentiel. Leur faible
proportion (34,4 %) parmi les personnes exerçant une activité
indépendante en Europe indique que les femmes doivent être
davantage incitées à devenir chefs d’entreprise. Ce potentiel
humain considérable, actuellement inexploité, serait vital pour
stimuler la croissance économique et créer des emplois en ces temps
difficiles sur le plan économique. Si davantage de femmes étaient
motivées à créer et gérer leur entreprise, cela pourrait générer
de la croissance et de l’emploi dans l’ensemble de l’UE ».
Le
congé parental va être rallongé en Norvège C’est
La Croix qui l’annonce dans son édition du 8 octobre : le
gouvernement norvégien (un pays qui connait très peu de chômage)
va allonger de deux semaines le congé parental. « En
additionnant les droits du père et de la mère, il passera de 47 à
49 semaines avec 100 % du salaire (jusqu’à un certain plafond) et
de 57 à 59 semaines avec 80 % du salaire, soit un des systèmes les
plus généreux au monde
» explique le quotidien. « Sur
ce total, la part minimale du père, transférable à la mère, sera
portée de 12 à 14 semaines. Une disposition qui vise à impliquer
davantage les hommes dans l’éducation des enfants mais aussi à
aplanir les inégalités professionnelles entre les sexes, les mères
étant souvent pénalisées par une absence prolongée de leur emploi
». En France, «
La réforme du
congé parental s'annonce difficile »,
« faute de
consensus »,
signalent Les Echos du 9 octobre.
30 septembre 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
646.
Perdre
ma femme à tout jamais et de sombrer ? Je ne veux pas. Il a
dérapé et souhaiterai reconquérir sa femme...
645. Mon
histoire est une histoire banale de femme batue. Elle essaie de
s'en sortir face à son mari très violent...
644.
Il ne me mérite pas. Elle a du se battre pendant 4 ans,
aujourd'hui elle est enfin heureuse...
643. Pour
ma sœur.
642. Elle
demande l'avis de professionnels, de victimes ayant eu le courage de
porter plainte ! Pas de théorie svp
«
Photos de mode : le coup de trop »
«
Un magazine bulgare a choqué en publiant une série « beauté »
où des mannequins ont l’air d’avoir été agressées »
annonçait Le Monde le 23 juin 2012, se demandant s’il
s’agissait « d’une nouvelle tentative d’esthétiser la
violence contre les femmes » ? « Le fait que
l'initiative vienne de Bulgarie n'est peut‐être pas un hasard »
explique le quotidien citant la sociologue Maryse JASPARD qui
souligne que les anciens pays de l’est affichent des taux record en
matière de violence conjugale : en Russie, selon les dernières
enquêtes nationales, 10 % des femmes disent avoir subi des violences
physiques de la part de leur conjoint au cours des douze
derniers mois et 7 % en Roumanie ‐ contre 2,5 % en
France.
La
conférence contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale repoussée
La
conférence contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale repoussée
en décembre Initialement prévue en novembre, la conférence
de lutte contre la pauvreté et les exclusions qui devient «
pour l'inclusion sociale » aura finalement lieu les lundi 10
et mardi 11 décembre, a indiqué le Premier ministre, Jean‐Marc
AYRAULT, jeudi 20 septembre, devant les membres du Conseil national
des politiques de luttes contre le pauvreté et l’exclusion
sociale (CNLE), en annonçant les noms des personnalités chargées
de préparer ce rendez‐vous. Signalons ici que les troisièmes
Universités de l’égalité du SDFE de la DGCS sur le thème «
Femmes et précarité » sont, elles, reportées en 2013.
Interdiction
de sortie du territoire du mineur sans l'autorisation des deux
parents
A
compter du 1er octobre 2012, un certain nombre de dispositions
concernant l’interdiction pour les mineurs de sortie du territoire
français sans l’autorisation des deux parents entrent en vigueur.
Un décret a été publié en ce sens au Journal officiel du mardi 11
septembre 2012. Ce décret fait suite à la loi du 9 juillet 2010
relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux
violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur
les enfants.
«
Les femmes précaires, premières victimes de l’austérité
»
Dans
le cadre de son dossier d’ouverture sur l’opposition au
pacte budgétaire européen, L’Humanité du 19 septembre donne
entre autre la parole à Anna AZARIA, présidente de « Femmes
Egalité » , qui souligne que « l’austérité
permanente qu’imposerait le traité budgétaire européen »
serait « une réalité difficile à vivre pour les femmes
des milieux populaires ». « Elles subissent déjà le
plus durement la crise économique, concentrent les bas salaires
et la précarité » explique Anna AZARIA qui prend pour
exemple les aides à domicile. Elles « travaillent pour
des associations subventionnées par les conseils généraux
bénéficiant eux‐mêmes de fonds de l’Etat »
explique‐t‐elle. «
La réduction des dépenses publiques signifiera moins de
recrutements dans ce secteur mais aussi une diminution des
rémunérations ». « La ratification du pacte budgétaire
aggraverait également les inégalités entre les sexes » estime
la militante féministe. « Car, pour combattre l’écart
salarial, il faut s’attaquer aux bas salaires, ce qu’interdit
l’austérité. Mais aussi parce que les femmes sont les
principales usagères des services publics. Combien de femmes
seules avec enfants n’arrivent pas à trouver de logement ?
» se questionne‐t‐elle avant de promettre que « leur
travail dans la sphère familiale augmentera faute de moyens
pour qu’il soit pris en charge par la collectivité ».
Et d’annoncer une mobilisation des femmes des milieux populaires
le 30 septembre. Comme en échos, Nelly MARTIN, l’une des
responsables de la Marche mondiale des femmes en France, «
Invitée de la semaine » de L’Humanité lui répond à la
fin du journal : « Austérité : les femmes disent non ! ».
«
Ils étaient au moins vingt‐cinq. Certains me tenaient, d’autres
rigolaient »
Le
titre fait froid dans le dos et s’étale sur une pleine
page de Libération au dessus de la photo de Nina qui témoigne à
la veille du procès de ses agresseurs présumés. Le quotidien
publie le témoignage des viols collectifs dont a été victime
la jeune femme alors âgée de 16 ans à l’époque où
les médias parlaient de « tournantes ». « Elle ne peut
pas dire combien d’hommes l’ont violée » explique
Libération. « La justice en a retrouvé dix‐huit, dont
quinze sont jugés depuis le 18 septembre devant la cour
d’assises des mineurs de Créteil ». « Aujourd’hui,
Nina pèse 125 kilos. Elle a pris 70 kilos suite aux viols »
raconte le quotidien. Et de citer Nina qui aimerait parfois
« pouvoir disparaître complètement » : « Je me suis
fait une carapace, comme une tortue (...) Quand je vois mon
corps dans le miroir, je vois ce qu’ils m’ont fait »
dit‐elle. Et le journal de préciser : « elle a insisté pour
que l’on publie sa photo avec l’article parce qu’elle
veut dire « aux autres victimes » qu’il ne faut plus
avoir peur ». « Ce n’est pas à moi de me cacher, c’est
à eux ». En exergue de l’article, Libération a choisi cette
phrase des avocates de la jeune femme, Clotilde LEPETIT et
Laure HEINICH : « Nina nous impressionne par son sens de la
justice, se capacité à se relever alors que ce qui lui est arrivé
n’a pas de sens ».
31 août 2012
Le
Collectif féministe contre le viol (CFCV) lance une
campagne contre le viol
Trois
affiches aux images et au texte choc, pour combattre les idées
reçues et les « mythes » sur le viol. Le Collectif féministe contre
le viol (CFCV) lance une campagne, réalisée par
l'agence de pub New BBDO. Le Collectif a choisi trois visuels
symbolisant différentes situations de viol : à la maison, au travail
et en boîte de nuit. Le violeur y est représenté avec une auréole
d’ange, et une phrase stéréotypée « Une femme doit toujours
satisfaire son mari », « Une femme qui ne veut pas doit refuser
clairement », « Une femme ne s’habille pas sexy pour rien » pour
rappeler les paroles reprises par un bon nombre de personnes, qui
« justifient et innocentent l’agresseur tout en rendant coupables
les victimes ». Le CFCV, déjà à l’origine l’an dernier de la
campagne sur le viol conjugal, rappelle que chaque année en France,
les viols touchent plus de 75.000 femmes, selon une enquête de
l’Insee qui ne prend en compte que les plaintes effectivement
déposées, et que plus d'une femme sur 6 est victime d'une
tentative de viol ou d'un viol au cours de sa vie. Mais le viol, qui
est un crime, « reste encore largement impuni voire même excusé »,
selon l’association, qui égrène les excuses des agresseurs pour
justifier leurs crimes : « une jupe trop courte, un excès d'alcool,
un refus pas assez énergique ou un contrat de mariage : tout est bon
pour faire des victimes les coupables et les dissuader de porter
plainte ». Le Collectif martèle dans un communiqué qu’« absolument
rien ne justifie qu’un homme oblige une femme à un acte sexuel
sans son consentement» et que « rien ne devrait innocenter un
violeur ». Pour le CFCV, il faut « cesser de reprendre les arguments
des agresseurs, d'être leurs alliés et de justifier
l'injustifiable! Le viol est un crime, la victime n'est en rien
responsable de l'agression qu'elle subit! » Et de conclure: « L'unique
coupable du viol est l'agresseur.»
L'égalité
c'est la croissance
Combattre
les inégalités entre femmes et hommes permettra de stimuler la
croissance et le bien-être. Non, ce ne sont pas les féministes qui
le disent, mais… l’OCDE dans un rapport récent sur l’égalité
entre les sexes comme nouvelle source de croissance « à
long terme, solide et durable ».
Constatant que les femmes représentent près de 60 % des diplômés
mais que leur taux d’emploi reste inférieur de 13 points à
celui des hommes (65 % contre 78 %), leur salaire inférieur de 16 %,
et qu’elles occupent moins du tiers des postes de direction, l’OCDE
parle de « gaspillage
des années d’investissement dans l’éducation des filles » et
souligne que les pays devraient « tirer
meilleur parti de la contribution économique potentielle des
femmes ».
Beaucoup de pays font face au vieillissement de leur population, à
une baisse des taux de fécondité et anticipent une pénurie de
main-d’œuvre dans certains secteurs : d’où l’intérêt que
représente le potentiel d’emploi des femmes. Avant l’OCDE, la
Banque mondiale et la Commission européenne ont déjà mis en avant
le bénéfice attendu de l’égalité femmes-hommes. Dans
ces approches, les femmes sont vues comme un investissement rentable,
et les inégalités envers elles comme des obstacles à la
« réalisation
de leur pleine productivité ».
Le raisonnement en termes de rentabilisation du « capital
humain »
caractérise l’idéologie de ces organismes. Si une démarche
progressiste n’a nul besoin de prouver que l’égalité entre les
sexes est économiquement rentable pour l’exiger, il peut être
fructueux de ne pas négliger cet argument : l’idée que la
croissance est essentielle pour sortir de la crise fait l’objet
d’un certain consensus. Même sans y adhérer, si cet argument peut
convaincre nos gouvernants d’agir dans ce domaine - ce que
l’argument de l’équité n’a pas réussi à faire jusqu’à
présent ! -, on aurait tort de le mépriser. Il serait urgent d’agir
pour lever les obstacles à l’accès des femmes à un emploi à
temps complet (reconnu par la Commission européenne comme le
meilleur rempart contre la pauvreté). Cela suppose de développer
crèches et services auprès des personnes dépendantes. Un projet à
même d’initier un cercle vertueux autour d’une relance de
l’activité économique tournée vers la satisfaction des besoins
sociaux, la création de nombreux emplois (non délocalisables), de
nouveaux revenus pour les titulaires de ces emplois, l’augmentation
des recettes fiscales et la réduction des inégalités de genre.
Comme la santé, ces services ont vocation à être assurés par des
services publics, qui garantiront une égalité de traitement et un
coût abordable, fixé en fonction des revenus. Cela signifie mettre
un terme à la marchandisation en cours de ces prestations. Un grand
programme d’investissements en faveur de la petite enfance et de la
dépendance engendrerait des effets positifs sur l’activité
économique. Il pourrait être lancé au niveau européen. A l’heure
où les gouvernants de la zone euro sont à la recherche de
croissance, celle qui résulterait de ces activités serait une
« bonne croissance » qui répond aux besoins sociaux, ne pèse
pas ou peu sur l’environnement et construit l’égalité.
Lancement
du dispositif parisien d'urgence pour les femmes en très grand
danger
Bénéficiant
d'une expérience menée en Seine‐Saint‐Denis, la Ville de Paris
et ses partenaires ‐ dont l'Etat,
représenté par la ministre des Droits des femmes, Najat
VALLAUD‐BELKACEM ‐ ont lancé vendredi 13
juillet un dispositif d'aide d'urgence pour les femmes en
très grand danger, qui consiste à remettre
aux bénéficiaires un téléphone portable leur permettant d'appeler
à l'aide et d'être, en cas de
besoin, secourues au plus vite. Une information largement reprise par
les médias.
Equilibre
entre les femmes et les hommes dans les prescriptions de contrats
aidés
Pour
faire face au chômage, le ministre du Travail, de l’Emploi, de la
Formation professionnelle et du Dialogue
social, Michel SAPIN, a décidé de lancer 80 000 contrats aidés
supplémentaires aux 115 000 déjà
prévus pour le second semestre 2012. Il s'agit d'insérer
les personnes les plus éloignées de l'emploi dont les
demandeurs d'emploi seniors et les bénéficiaires du RSA. A cette
fin, une circulaire
a
été adressée le 28 juin dernier aux Préfets de région
et département ainsi qu'aux DIRECCTE et DIECCTE. Ces nouveaux
contrats aidés sont découpés en 60 000 « contrats
d'accompagnement dans
l'emploi
» (CAE), destinés essentiellement aux collectivités locales et aux
associations, et 20 000 sont
des
« contrats d'initiative emploi » (CIE) pour les entreprises. Leur
durée est également allongée de
six
à neuf mois. Le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation
professionnelle et du Dialogue social
demande « de veiller à assurer un équilibre entre les
femmes et les hommes dans les
prescriptions
» de contrats aidés.
Parcours
professionnels de femmes immigrées et de filles d’immigrées
L’Harmattan
publie « Parcours professionnels de femmes immigrées et de
filles d’immigrées » d’Odile MERCKLING. « Les parcours
professionnels de femmes immigrées et issues de l’immigration
sont évoqués dans ce livre à partir des résultats d’une
enquête de terrain » indique le résumé. « Ils conduisent
souvent ces femmes du travail informel à un emploi
précaire, à temps
partiel et sous‐déclaré. L’accès à une évolution
professionnelle se révèle difficile, même pour les plus diplômées.
Les obstacles à une pleine intégration dans le monde du travail
tiennent à la fois aux difficultés de l’articulation des temps
de vie ‐ à la « double journée de travail » ‐ et
aux nombreuses discriminations subies ».
122
femmes décédées de violences conjugales en 2011
En
2011, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur
compagnon ou ex‐compagnon. C'est 24
femmes de moins qu'en
2010. « C'est toujours 122 de trop », a déclaré la
ministre des Droits des
femmes, Najat VALLAUD‐BELKACEM,
vendredi 3 août, en commentaire aux statistiques rendues
publiques par le ministère de l'Intérieur (Délégation aux
victimes) sur les morts violentes au sein du
couple, qui font état
de 146 personnes décédées, victimes de leur partenaire ou
ex‐partenaire. « Un nombre
en léger recul par rapport aux années précédentes »,
selon les données recensées par la
Délégation aux
victimes, qui précise que « sur les 24 femmes auteurs
d'homicide, 12 étaient elles‐
mêmes victimes de violences
de la part de leur partenaire » masculin. « En moyenne,
une femme
décède ainsi tous les trois jours et un homme tous les
quinze jours », résume ainsi cette étude, selon
l'Agence France
Presse. En 2010, 174 décès au sein du couple avaient en effet été
enregistrés (contre
165 en 2009, 183 en 2008 et 192 en 2007). Ces
violences s'exerçant la plupart du temps dans le cadre
familial,
pas moins de « 11 enfants ont également été victimes des
violences mortelles exercées par
leur père ou leur mère en 2011
», ajoutent les statistiques. En incluant les suicides des auteurs
et les
homicides de victimes collatérales, « ces violences
mortelles ont occasionné au total le décès de 224 personnes,
soit 15 de moins qu'en 2010 », selon les chiffres du ministère.
Un
Observatoire national des violences faites aux femmes avant la fin de
l’année
Revenant
sur les derniers chiffres des violences faites aux femmes,
Najat VALLAUD‐BELKACEM, a
également souligné que « ces
meurtres, comme toutes les autres violences sexistes et
sexuelles, ne
sont pas un problème d’ordre privé. Elles sont
l’expression la plus dure des inégalités qui existent dans
notre
société ». Le gouvernement est pleinement mobilisé pour y
mettre fin. Comme elle s’y est
engagée devant le
Parlement, la ministre des Droits des femmes créera avant
la fin de l’année un
Observatoire national des violences
faites aux femmes qui aura non seulement pour mission de
mieux connaitre et analyser ces violences, mais aussi de
coordonner l’organisation mise en œuvre
sur les territoires,
en application de la loi du 9 juillet 2010, pour organiser la
prévention, la protection
et l’accompagnement des victimes. La
création de cet Observatoire, et la lutte contre les violences
faites aux femmes, feront partie des points à l’ordre du jour du
Comité Interministériel de l’égalité
entre les femmes et
les hommes qui se réunira en octobre prochain pour la
première fois depuis
douze ans. Les décisions qui seront
prises devront permettre de recentrer l’action de l’Etat
sur un
petit nombre de priorités pour une protection sans faille
des femmes concernées.
Viol
: polémique au plus haut niveau aux Etats‐Unis
Le
président américain Barack OBAMA a jugé le 20 août «
choquantes » les déclarations d'un élu
républicain du
Missouri, Todd AKIN, qui a affirmé qu'une femme tombait rarement
enceinte à la suite d'un
« véritable viol ». « L'opinion exprimée (par Todd AKIN)
est choquante. Un viol est un viol », a
estimé Barack
OBAMA lors d'un point presse à la Maison Blanche. « L'idée
de devoir faire des
différences de vocabulaire et qualifier de
quel type de viol on parle est inconcevable pour le peuple
américain
», a‐t‐il ajouté. Les déclarations de Todd AKIN ont
suscité une tempête de critiques aux
Etats‐Unis, y
compris au sein de son propre camp, et ont déclenché
l’ire des féministes. « Le « viol
véritable » de la
droite américaine » titre Libération du 23 août.
Avortements
et violences conugales peuvent être liés?
Une
étude réalisée aux Etats-Unis démontrent que les femmes qui
avortent sont le plus souvent victimes de violences physiques ou
sexuelles de leur partenaire. Les
femmes qui avortent aux Etats-Unis se disent beaucoup plus
fréquemment victimes de violences physiques ou sexuelles de leur
partenaire que la moyenne nationale. C'est ce que révèle une étude
publiée lundi 20 aout. La publication de ces travaux de l'Institut
Guttmacher survient alors qu'une polémique a éclaté lundi après
les propos d'un élu républicain, qui a affirmé - avant d'évoquer
une « erreur » et de s'excuser - que lorsqu'une femme est
victime d'un « véritable viol », elle tombe rarement
enceinte, grâce à des réactions biologiques naturelles de défense.
Ces propos ont replacé l'avortement sur le devant de la scène
politique, illustrant l'obsession anti-avortement d'une partie des
conservateurs américains, élus en tête. Une précédente étude
était arrivée à la conclusion que 5% des viols aboutissaient à
une grossesse parmi les femmes en âge de procréer et que les viols
étaient responsables de 32.000 grossesses chaque année aux
Etats-Unis. Dans les travaux de l'Institut Guttmacher, réalisés
dans quelque 95 centres médicaux réalisant des avortements auprès
de 9.500 femmes, quelque 7% des femmes interrogées ont déclaré
avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part
de leur partenaire, contre à peine plus de 1% en moyenne au niveau
national. Parmi celles-ci, les femmes pauvres étaient deux fois plus
nombreuses que les femmes plus aisées à évoquer de tels faits
(9,3% contre 4,4%). Les chercheurs rappellent toutefois que ces
chiffres ne sont sans doute qu'une estimation « prudente » de
ces violences, parce que beaucoup de femmes ne les déclarent pas.
L'étude pointe, parmi les explications avancées par les femmes
interrogées sur leur avortement, la pauvreté, des problèmes
relationnels ou la survenue d'événements perturbateurs, comme la
perte d'un emploi.
30 juin 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
636.
Et
pourtant j'ai vécu l'horreur. Elle raconte son vécu, son
combat...
635. Je
vous écris ce mail de détresse et de honte. Son petit ami lui
mène la vie dure... 634. Un
harcèlement que j'ai subi pendant plusieurs années. Elle subit
l'inceste durant toute son adolescence... 633. J'aimerais
faire un appel à témoin/ victime. Victime d'abus sexuel par un
praticien hospitalier... 632. 10
ans passé avec un pervers narcissique. Elle se bat pour obtenir
la garde de son fils...
Immigrées et femmes : la double peine ...
«
Quel sort la France fait‐elle à celles venues d’ailleurs ? »,
Anne‐Charlotte JELTY et Gaëlle ROUGERIE, cadres
dans l’administration territoriale, membres du bureau de la
Fondation Copernic, publient une tribune
dans L’Humanité du 4 juin titrée « Immigrées et femmes : la
double peine... ». Pour les deux auteures,
« la gestion des ressources humaines est simple : plus c’est
dur, long et sous‐payé, plus c’est pour
les femmes immigrées.»
http://www.humanite.fr/tribunes/immigrees-et-femmes%E2%80%89-la-double-peine-497843
«
Quotient familial : 400 millions de baisse pour les ménages aisés »
«
Quotient familial : 400 millions de baisse pour les ménages aisés
», Les Echos du 4 juin annoncent que
le quotient familial « est en passe d'être raboté » et
qu'après la baisse du plafond, il « ne pourra pas
rapporter plus de 2.000 euros par enfant chaque année » contre
2.300 euros aujourd'hui. Selon le quotidien
économique « un million de ménages sont concernés ». Le
quotidien rappelle que pour que le
plafond s'applique à un ménage de deux enfants, celui‐ci doit
avoir des revenus supérieurs à 6,2 fois
le Smic (8.667 euros brut par mois).
Le
projet de loi relatif au harcèlement sexuel en Conseil des ministres
Lors
du Conseil des ministres du 13 juin, la garde des Sceaux, ministre de
la Justice, et la ministre desDroits
des femmes, porte‐parole du Gouvernement, ont présenté un
projet de loi relatif au harcèlement
sexuel. Au terme d’une phase de consultation auprès des
associations et parlementaires impliqués,
le projet de loi propose l’inscription dans le code pénal d’une
nouvelle définition du délit de
harcèlement sexuel, répondant aux exigences
constitutionnelles et prenant en compte, plus largement,
l’ensemble des situations, afin de mieux protéger les
victimes de ces agissements. S’inspirant
largement des directives européennes, et notamment de la
directive du 5 juillet 2006
relative à la mise en œuvre de
l’égalité des chances et de l’égalité de traitement entre
hommes et femmes
en matière d’emploi et de travail, le nouveau dispositif
pénal fixe un régime de peines gradué
avec des incriminations et des sanctions aggravées. Le projet de loi
ouvre également, dans le code
pénal comme dans le code du travail, la possibilité de
sanctionner les discriminations qui peuvent
résulter de ces faits de harcèlement, tant à l’encontre des
victimes directes des faits que des témoins
de ceux‐ci. Le Gouvernement engagera la procédure
accélérée de manière à ce que la loi
puisse être
promulguée d’ici à la fin de l’été. Conscient par ailleurs
que la répression du harcèlement ne
constitue qu’un élément d’une réponse plus globale, le
Gouvernement travaillera en concertation avec
les partenaires sociaux et avec les associations sur le
renforcement de la prévention du harcèlement
et au‐delà des violences faites aux femmes.
Campagne
contre les mariages forcés en Belgique
Le
réseau belge Mariage et Migration, soutenu par la Fédération
Wallonie‐Bruxelles, a lancé le 1er juin une campagne de
prévention des mariages forcés. Un site internet a été
réalisé à cette occasion en collaboration avec des jeunes
et des acteurs du terrain. Le site est destiné
essentiellement aux jeunes de 15 à 25 ans et accessoirement
aux professionnels confrontés à des cas de mariage forcé.
Quelques 3 500 affiches seront placées dans différents lieux
fréquentés par les jeunes. Une évaluation de la campagne sera
menée à l'automne. « La campagne devrait connaître de
nouveaux développements en 2013 et 2014 », a déjà
annoncé la ministre de l'Egalité des chances, Fadila
Laanan. La ministre a estimé opportun le moment de lancer cette
campagne, soit la veille des grandes vacances, une période mise à
profit pour organiser les mariages forcés. Retrouver le site de la
campagne « Mon mariage m’appartient. »
Menaces
sur l’avortement en Turquie
Selon
Libération du 4 juin, « le Premier ministre turc, Recep TAYYIP
ERDOGAN, soulève l’indignation des associations
de femmes et de l’opposition ». En effet, « après
avoir comparé la semaine dernière l’avortement à un
meurtre, le président de l’AKP (Parti de la justice et
du développement) soutient une loi destinée à réduire de dix à
quatre semaines le délai pendant lequel l’interruption de
grossesse est autorisée ». « Son ministre de la Santé,
Recep AKDAG, soumettra le projet dans le courant du mois au
Parlement » précise Libération qui indique qu’une
première manifestation a eu lieu à Istanbul pour la défense
de ce droit de la république laïque turque.
31 mai 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
631.
Je
viens ici témoigner de ma situation. Elle nous raconte son passé
douloureux... 630.
La
justice a fonctionné pour moi.
Elle
nous réécris pour nous apprendre que la justice a fonctionné pour
elle.. 629. J'ai
été atterrée par les propos de... Débat sur le viol
conjugal... 628. Je
ne veux plus subir. Elle mène un véritable combat contre son ex
compagnon et sa nouvelle femme... 627. Mon
passé resurgit. Les souvenirs de son enfance la hante, elle
essaie de s'en sortir...
Vers
une nouvelle ère pour les femmes ?
Pour
la première fois de notre histoire politique, un président de la
République a nommé un gouvernement paritaire, conformément à son
engagement pendant la campagne électorale. Lors
de sa journée d’investiture, François Hollande a choisi
symboliquement d’honorer deux personnes qui ont fait avancer la
cause des femmes, Marie Curie et Jules Ferry. La première parce
qu’elle est une femme, étrangère, chercheuse, scientifique et
deux fois lauréate du Prix Nobel. Même si le second a été choisi
pour son action en faveur de l’école laïque et obligatoire, il a
aussi instauré l’égalité de salaires entre institutrices et
instituteurs, ouvert l’agrégation aux femmes et créé l’Ecole
Normale féminine. Pour la première fois en France nous avons un
gouvernement paritaire : 34 ministres, 17 femmes, 17 hommes. C’est
un premier pas, un grand pas. Certes, avec Christiane Taubira au
ministère de la Justice, une seule femme a été nommée à un
ministère régalien. Les autres ministères régaliens – ceux de
l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères –
a ont été attribués
à des hommes. Certes, les
cabinets du Président et de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault
sont peu féminisés, celui de François Hollande ne compte qu’une
seule femme, Sylvie Hubac, pour sept hommes. Mais ne boudons pas
notre satisfaction devant l’autre avancée, forte et symbolique,
que représente un ministère des Droits des femmes. La première
nommée à ce poste en 1981
fut Yvette Roudy, qui, au cours des cinq années qu’elle a passées
au pouvoir, promulgua six lois contre les inégalités de sexes. Et
nous devrions avoir d’autres motifs de satisfaction puisque
François Hollande s’est engagé à mettre en place un pôle
égalité dans chaque ministère. La jeune nouvelle ministre des
Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, ancienne secrétaire
nationale en charge des questions de société au parti socialiste,
est également porte-parole du gouvernement. Là aussi un symbole
fort. Les femmes attendent des mesures concrètes : une
loi-cadre contre les violences faites aux femmes, l’application des
lois sur l’égalité professionnelle et salariale, un véritable
service public de la petite enfance, une sensibilisation contre le
sexisme à l’école et dans les médias. Autant d’avancées,
promises par le Président alors qu’il était candidat, qui
devraient permettre une révolution des mentalités. A ce propos, les
journalistes ont encore des efforts à faire pour respecter le genre
des ministres. La liste des délégué-e-s publiée dans Le
Monde
est ainsi totalement écrite au masculin. Dans la liste des membres
du gouvernement présents dans l’équipe de campagne de François
Hollande, Libération oublie
tout simplement Marie-Arlette Carlotti, déléguée aux Personnes
handicapées qui fut la responsable du pôle égalité de cette
équipe et a eu le courage de s’affronter fortement à Guérini. Le
Nouvel observateur,
quant à lui, parle de "casting
féminin"
! Dès hier, Najat Vallaud-Belkacem annonçait le vote avant l’été
d’une nouvelle loi, en préparation, sur le harcèlement sexuel.
Dominique Bertinotti, déléguée à la famille, parlait de "familles
au pluriel",
une réalité d’aujourd’hui, qui tend à remplacer la famille
traditionnelle. Et Yamina Benguigui, déléguée aux Français de
l’étranger, disait vouloir être à l’écoute des femmes et des
mères des quartiers.
Une nouvelle ère commencerait-elle
pour les femmes ?
Festival
de Cannes 2012 : ou sont les femmes ?
22
réalisateurs en lice pour la Palme d’or, et pas une seule femme.
Sexiste, le Festival de Cannes ? Les féministes de la Barbe
signent une tribune parue dans Le Monde : "A Cannes, les
femmes montrent leurs bobines, les hommes, leurs films". "Les
vingt-deux films de la sélection officielle ont été réalisés,
heureux hasard, par vingt-deux hommes."
Suites
de l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel
Selon
Liaisons sociales, la Chancellerie a indiqué le 10 mai dans une
circulaire aux parquets la marche à
suivre afin de poursuivre sur la base d'autres
qualifications les procédures annulées du fait de
l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel. La
décision des Sages a provoqué des réactions
indignées des
associations de défense des droits des femmes, amenant tant Nicolas
Sarkozy que François Hollande à promettre une nouvelle loi dans
les plus brefs délais. Dans sa circulaire, la Chancellerie
distingue les possibilités de poursuite en
fonction de
l'avancement des procédures. "Au stade des poursuites,
avant saisine de la juridiction
répressive, il vous
appartiendra d'examiner si les faits initialement qualifiés
de harcèlement sexuel
peuvent être poursuivis sous d'autres
qualifications, telles que celles relatives aux violences
volontaires, le cas échéant avec préméditation, voire au
harcèlement moral si ces faits ont eu lieu
dans le cadre
de relations professionnelles", précise la circulaire. "La
qualification de tentative
d'agression sexuelle pourra également,
le cas échéant, être retenue", ajoute le texte.
Une
affaire de harcèlement au ministère de la Défense
Une
femme‐matelot de 26 ans a porté plainte contre son
premier‐maître, après avoir subi des réflexions
et des gestes déplacés à répétition, a‐t‐on appris début
mai. "La grande muette se serait bien
passée de tout ce bruit" commentait Le Figaro du 3 mai. "Un cas
de harcèlement sexuel dans la marine,
à Metz, crée des remous si bouillonnants que le ministre de la
Défense, Gérard Longuet, et le ministre
du Travail, Xavier Bertrand, ont été priés d'intervenir, saisis
par l'Association de défense des droits
des militaires (Adefdromil)" indique le quotidien qui décrit le
véritable enfer au quotidien qu’a
vécu
la jeune femme.
"Le viol ne serait pas un crime ?"
L’Humanité
Dimanche pose la question : "Le viol ne serait pas un crime ?" et
ce n’est pas une provocation mais une inquiétude.
L’hebdomadaire a rencontré
Emmanuelle Piet, présidente du
Collectif féministe contre le viol, qui
fait le point sur le
traitement judiciaire de ce crime (qui doit être jugé en cour
d’assises et est passible de 15 ans de prison selon le
code pénal). Selon la spécialiste,
alors que seulement 10 % des 70.000 femmes concernées font
appel à la justice, 3 plaintes sur 4 seraient traitées
par un tribunal
correctionnel... Pour Emmanuelle Piet, cette "correctionnalisation"du viol est
une "sous‐justice". Elle raconte par exemple avoir assisté au tribunal correctionnel "à une affaire
de viol sur mineurs qui a été jugée en 20
minutes"...
Une
marche silencieuse pour Sofia
"Pour dire non à la violence des hommes envers les femmes", le
Conseil général de la Seine‐Saint‐Denis,
via son Observatoire des violences envers les femmes, et
l’association SOS Femmes 93 avec le soutien
de la municipalité de Saint‐Denis, organisaient le 7 mai une
marche silencieuse en hommage à
Sofia, retrouvée morte à Villemomble le 12 avril 2012. "Sofia allait avoir 18 ans, elle est morte
asphyxiée et
brûlée. Son ex petit ami a été incarcéré et mis en examen pour
assassinat" indiquent les
organisatrices qui réclament de "renforcer la protection des femmes et des enfants victimes
de
violences dans le couple, et la répression à l’encontre des
hommes violents dès les premières violences
signalées" ; de "mieux faire connaître tous les lieux existants pour l’aide et
l’accompagnement des
femmes victimes" et "d'organiser
des campagnes de prévention en direction de l’ensemble de
la
population et notamment des jeunes dans les établissements
scolaires". Pour refuser l’inacceptable et
rendre hommage à Sofia et à toutes les femmes et jeunes filles
victimes de violences...
Un
laboratoire de l’égalité entre les femmes et les hommes
Et
encore deux pages sur l’Islande dans Libération (daté du 15 mai).
Sous
le titre "L’Islande, bon mixte bon genre", le
quotidien souligne que "l’île
est un laboratoire de
l’égalité hommes‐femmes" dans de nombreux
domaines
comme les salaires, les quotas, la parité au gouvernement, etc.
Mais le mouvement vient de loin : "au Moyen âge, les
Islandaises pouvaient être propriétaires de leurs biens,
qu’elles étaient
libres d’acheter et de vendre" explique
l’un des témoins rencontrées par Libération.
A signaler également un article dans Elle du 4 mai sur
la
journaliste Thora ARNORSDOTTIR, qui doit accoucher en
mai... et sera
probablement élue présidente de l’Islande en
juin !
Gratuité
à la contraception pour les personnes défavorisées en
Nouvelle-Zélande :
Le
gouvernement de Nouvelle-Zélande va proposer aux femmes bénéficiant
de l'aide sociale la gratuité de la contraception, provoquant mardi
une réaction indignée d'associations d'aide aux personnes
défavorisées. Les femmes ayant recours à l'aide sociale, ainsi que
leurs filles âgées de 16 à 19 ans, pourront avoir accès à une
contraception gratuite, a annoncé le gouvernement de centre-droit du
Premier ministre John Key. "Nous nous inquiétons des enfants
qui ont nés de (mères) bénéficiant de l'aide sociale et nous
pensons que l'accès à la contraception peut se heurter à des
obstacles, tels que par exemple le coût", a déclaré la
ministre du Développement social, Paula Bennett. Il s'agit d'aider
ces femmes à se former et à travailler, a-t-elle indiqué. Mais
ces annonces ont suscité des réactions indignées au sein des
groupes d'aide aux plus défavorisés. Rebecca Occleston, de
l'association Service de conseils aux bénéficiaires, à
Christchurch, a qualifié d'"insultante" la manière dont
ces femmes étaient ciblées. "J'ai l'impression qu'ils
présentent cela de façon à laisser entendre que les gens
bénéficiant de l'aide sociale font exprès d'avoir des enfants
(pour ne pas travailler: ndlr). Alors tenez, voici des moyens de
contraception, ça va résoudre le problème! Je crois que c'est une
solution simpliste", a déclaré mardi Rebecca Occleston à
Radio New Zealand. Ce projet repose certes sur la base du
volontariat, a noté Sue Bradfort, ancienne député Verte et
porte-parole de l'association "Action contre la pauvreté".
Mais il est "totalement inacceptable" que le gouvernement
intervienne dans la reproduction des femmes, a-t-elle estimé. "Nous
pensons que les femmes de ce pays ont le droit de contrôler leur
propre reproduction", a-t-elle déclaré.
30 avril 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
626.
Des fois, j'ai l'impression que
pour lui je n'existe pas. Elle ne trouve pas sa place
dans sa relation, et se sent rabaissée...
625.
Je vis donc avec ces lourds secrets. Elle lute pour ne pas tomber
dans la dépression...
624.
J'ai bien été abusée. Comment la justice peut lui rendre ce
qu'elle a subi...
623. Le compagnon à mon amie n'accepte pas la
séparation. Son amie subit des menaces de la part de son
ex-compagnon, sa fille est peut être en danger...
622. Son mari
la maltraite. Une famille tente d'aider leur voisine sans cesse
intimidée par son mari...
621. Mon enfance brisée. Elle se sert
de l'écriture pour exprimer sa douleur...
Allemagne
: projet fédéral sur la candidature anonyme
Le
Bureau fédéral contre les discriminations allemand a rendu publics
les résultats d’une étude qui montre que la candidature
anonyme, à niveau de qualification comparable, augmente les chances
de recrutement des femmes et des personnes issues de l’immigration,
sans dépenser plus de temps et d'argent dans la procédure de
recrutement. Selon l’étude, la candidature anonyme permet de mieux
répartir les chances entre les groupes, sans avoir toutefois la
capacité de « corriger
toutes les inégalités présentes sur le marché du travail
». Le Bureau fédéral souligne à cette occasion que refuser de
recourir aux femmes et aux personnes issues de l’immigration
représente une « destruction
de ressources »
que les entreprises allemandes ne peuvent se permettre. Dernier
enseignement : les entreprises qui utilisent ce système ont une
meilleure image de marque.
Joyce
Banda, une féministe à poigne à la tête du Malawi
Après
la mort du président du Malawi, c’est Joyce Banda, femme à poigne
et féministe convaincue de 61 ans qui lui a succédé à la tête du
pays. Deuxième femme à présider un pays africain après la
Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, elle sera chef de l'Etat jusqu'aux
élections de 2014, où elle a la ferme intention de se présenter.
Après un premier mariage malheureux avec un homme qui la battait,
Joyce Banda s'est fait connaître au début des années 1990 en
lançant un programme pour l'émancipation des femmes, voyageant à
travers le pays pour promouvoir l'Association nationale des femmes
d'affaires du Malawi, qu’elle a cofondée. Championne de l'égalité
entre les sexes, modèle pour son combat féministe dans une société
dominée par les hommes, elle a créé la Fondation Joyce Banda, qui
vise la libération des femmes par l'éducation des filles.
Campagne
du SAMU social « Alors
que la proportion de femmes à la rue ne cesse d'augmenter, l'un des
rares centres d'accueil d'urgence d’Île‐de‐France spécialement
consacré à cette population fermera ses portes le 31 mai »
annonce Le Monde dans son édition du 3 avril. Le quotidien revient
ainsi sur la campagne de l’association sur Internet et titre « Le
SAMU social s'alarme de la raréfaction des places d'hébergement
pour femmes ».
Voile
: un rapport sur la discrimination à l'égard des musulmans en
Europe « L'interdiction d'afficher des signes
religieux quand elle se fonde sur des spéculations ou des
présupposés plutôt que sur des faits démontrables constitue une
violation de la liberté de religion des individus » : c'est ce
qu'affirme Amnesty International dans un rapport sur « La
discrimination à l'égard des musulmans en Europe ». Interrogé
par Libération le même jour, Marco PEROLINI, « spécialiste des
questions de discrimination » au sein de l'organisation, dénonce
le fait que « des femmes musulmanes se voient refuser des emplois
» « pour la seule raison qu'elles portent des vêtements
traditionnels, comme le foulard ». L'Humanité enfin souligne
que le rapport est « imprégné d'une conception très
anglo-saxonne du multiculturalisme ».
Sarkozy
relance le débat sur l'accès des mineures à la
contraception
"Est-ce
qu'on peut donner la pilule à une adolescente, sans demander l'avis
des parents?",
se demandait encore il y a peu le président-candidat sur France
Inter. Des propos qui ont fait bondir les féministes et le
PS, qui voient dans ces propos une remise en cause de l'accès
des mineures à la contraception et "un
recul grave en matière de droit des femmes à disposer de leur
corps". Outre l'action
du Planning
familial,
une loi de 2001 permet en effet de délivrer la pilule à
une jeune fille sans le consentement parental. Et un récent
rapport soutenu par la secrétaire d'Etat à la Jeunesse
allait dans le sens de la gratuité et de l'anonymat.
Marisol
Touraine, responsable du pôle social de la campagne de François
Hollande, ainsi que des féministes engagées à gauche ont fustigé
les propos de Nicolas Sarkozy. Le candidat
UMP estime que les parents de mineures prenant une contraception
devraient en être informés. "Il
y a un débat : est-ce qu'on peut donner la pilule à une
adolescente, sans demander l'avis des parents ?"
s'est-il interrogé sur France Inter, alors qu'une auditrice
l'interrogeait sur le droit des femmes. "Je
pense que les parents doivent être associés d'une manière où
d'une autre, ça ferait tout drôle, me semble-t-il, à ces parents
d'apprendre que quelqu'un a donné la pilule à sa fille mineure sans
avoir un dialogue avec les parents de cette jeune fille".
[La
vidéo de son intervention]
Nicolas
Sarkozy avait ainsi relancé ainsi un débat qui semblait clos depuis belle
lurette. Et, réagit Marisol Touraine sur son compte
Twitter, "Nicolas Sarkozy renvoie dix ans en arrière"
: la loi de 2001 a en effet consacré que "le
consentement des titulaires de l'autorité parentale n'est pas requis
pour la prescription, la délivrance ou l'administration de
contraceptifs aux personnes mineures." Les
féministes signataires de l'appel "les
droits des femmes passent par la gauche" ont également
réagi : elles estiment qu'il s'agit d'un "recul
grave en matière de droits des femmes"
et que Nicolas Sarkozy remet ainsi "en
cause l'accès libre des mineures à la contraception". Cet
appel a été signé par 3.000 personnes, selon Caroline De Haas,
fondatrice d'Osez
le féminisme! et qui a lancé cette initiative. De fait, pour
avoir un accès anonyme et gratuit à la contraception, les mineures
doivent aller dans les centres de planification, souvent
inaccessibles aux jeunes, en raison de leurs heures d'ouverture ou de
leur localisation. Elle se rendent donc souvent en pharmacie, munies
de la carte Vitale de leurs parents assurés sociaux, de façon à
être remboursées, ce qui exclut donc tout anonymat et toute
discrétion.
La
secrétaire d'Etat préconisait en février l'accès anonyme et
gratuit : c'est
pour cette raison qu'un rapport récent a plaidé pour un véritable
accès gratuit et anonyme à la contraception pour les mineures. Il y
a deux mois, Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat à la
Jeunesse, écrivait en préface de ce rapport, comme l'indiquait Le
Monde en février : "Nous
devons rendre gratuits et anonymes tous les modes de contraceptions
et pas uniquement la pilule. Les laboratoires pharmaceutiques doivent
s'engager aux côtés de l'Etat pour aider ces jeunes filles".
Car derrière ces propositions, l'enjeu est aussi de réduire le
nombre d'IVG chez les adolescentes.
Le
conseil constitutionnel abroge la loi sur le harcèlement sexuel Saisi
par Gérard Ducret, ancien élu du Rhône, condamné en appel en 2011
pour harcèlement sexuel à trois mois de prison avec sursis et 5.000
euros d’amende, le conseil constitutionnel vient d’abroger
l’article du code pénal qui caractérise et punit le harcèlement
sexuel.
Un
article de loi, voté par la gauche il y a 20 ans, et qui protégeait
les droits des femmes est donc supprimé. Si
cette loi était encore perfectible – comme l’ont
régulièrement rappelé les associations féministes à la droite
depuis 10 ans – elle n’en demeurait pas moins indispensable
puisqu’elle était le seul outil au service des femmes pour
porter plainte contre harcèlement. En
2009, la mission d’information sur les violences faites aux femmes,
présidée par Danielle Bousquet, députée socialiste, recommandait
d’harmoniser les définitions du harcèlement sexuel prévues dans
le code du travail et dans le code pénal, en les alignant sur la
définition issue du droit communautaire.
La
décision prise par le conseil est la responsabilité directe de la
droite qui a fait la sourde oreille pendant toutes ces années.C’est
une décision lourde de conséquence toutes celles et ceux qui
attendent depuis parfois plusieurs années que justice soit rendue.
Cela enterre toutes les affaires en cours.
Même
si le législateur intervient en urgence dès juillet pour créer un
nouveau délit (probablement sur la base de la définition européenne), la loi pénale n’est pas rétroactive et ne
pourra donc s’appliquer aux affaires en cours à la date
d’aujourd’hui. François
Hollande
a
écrit le 10 avril dernier à l’Association contre les Violences
faites aux Femmes au Travail (AVFT). Dans son courrier, il s’engage
à continuer la lutte contre les violences faites aux femmes,
impulsée par le travail des député-es de gauche à l’Assemblée
Nationale. Le législateur devra intervenir très rapidement pour
combler le vide juridique qui s’ouvre aujourd’hui. François
Hollande souligne dans son courrier à l’AVFT qu’il est favorable
à ce que la qualification du harcèlement sexuel s’appuie sur la
définition issue du droit communautaire**,
plus précise que celle qui existait jusqu’alors dans le code
pénal.
**
Il s’agit de la directive 2002/73/CE qui contient (art. 2) une
définition du harcèlement sexuel : « La situation dans
laquelle un comportement non désiré à connotation sexuelle,
s’exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement, survient
avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une
personne et, en particulier de créer un environnement intimidant,
hostile, dégradant, humiliant ou offensant ».
31 mars 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
620.
Et aujourd'hui, je ne peux plus me taire. Cet homme dénonce le
développement des maltraitance sexuelles dans la pornographie...
619.
Je voudrais l'aider. Les démarches d'une mère pour sauver sa fille
du mal être...
618.
J'aimerais dire à toutes les victimes qu'il ne faut surtout pas
hésiter à aller jusqu'au bout. Après avoir subi une agression
sexuelle, elle a trouvé le courage de déposer plainte, la justice
lui a été rendue...
Lancement
d’une campagne contre le viol
"Chaque année en France, 70.000 femmes ne portent pas plainte
pour le viol qu’elles ont subi". Un manifeste, une
pétition, un site dédié, une campagne à suivre au jour
le jour, Sandrine GOLDSCHMIDT,
journaliste et militante féministe, et Muriel SALMONA,
psychiatre, présidente de l'association
Mémoire Traumatique et Victimologie, lance "pas de justice pas de
paix" et demandent "l’ouverture d’une vaste réflexion
sur le fonctionnement de notre système judiciaire pour qu’il
commence, enfin, à tous les niveaux, à abandonner ses
réflexes patriarcaux, et à envisager tous les moyens nécessaires
pour protéger les victimes de violences sexuelles, enfants,
femmes et hommes
qui subissent l’enfer au quotidien."
Les
femmes prêtres trouvent leur place dans l'Eglise anglicane
A l’heure où l’Église anglicane est traversée par des
tensions autour de la nomination de femmes évêques, trois
femmes témoignent de leur expérience de prêtres. La Croix du 8 mars
se penche sur trois de ces femmes prêtres (parfois mariées
et mère) qui, selon le quotidien "ont rencontré un accueil
chaleureux de leurs paroissiens". Le journal se
demande également si l’on ne verra pas des femmes évêques en
2014. En effet le synode général de
l’Eglise d’Angleterre s’est prononcé en février en faveur de
l’ordination épiscopale de femmes.
Lutte
contre les violences
"Elle était une fois", le conte d’une fée brisée : à l’occasion
du 8 mars, Journée internationale des femmes, la Fédération
nationale solidarité femmes (FNSF) a choisi de lancer un
film percutant qui décrit l’enfer vécu par des femmes au
domicile. Alors qu’elles vivent dans l’emprise et la peur,
elles tentent de dissimuler les violences à leurs enfants en
espérant les protéger. Ce film met aussi un grand coup de
projecteur sur les conséquences néfastes de ces violences sur
les enfants. Dans un traitement subtil et faussement joyeux, "La
Meilleure Maman du Monde", film réalisé par Jérôme GENEVRAY et
Camille HEDOUIN, aborde deux sujets : le cycle et
l’aggravation des violences au fil du temps lorsque les
femmes ne s’autorisent pas à parler, tétanisées par le peur, la
honte et la culpabilité, avec pour fin tragique un fémicide ;
les conséquences sur les enfants à la fois témoins et
victimes. Pourtant la question des conséquences sur les
enfants reste encore peu abordée en France, alors qu’elle
a émergé depuis plusieurs années au niveau européen et
international.
Développement
des postes de « référents » pour les femmes victimes de violences
Une
circulaire n°DGCS/SDFEFH‐B2/2012/112 du 9 mars 2012
relative à la mise en place de "référents" pour les
femmes victimes de violences au sein du couple dans chaque
département a été diffusé et mise en ligne. L’objet de la
circulaire est de poursuivre et renforcer le développement des
postes de "référents" pour les femmes victimes de violences au
sein du couple mis en place par la circulaire du 14 mai 2008.
Roselyne BACHELOT‐NARQUIN, ministre des Solidarités et de la
Cohésion sociale souhaite que l’installation de ce
dispositif dans tous les départements soit effective à
l’échéance 2013. En conséquence, le dispositif sera maintenu
dans les 43 départements où il existe déjà, et développé dans
26 départements en 2012, et enfin 32 départements en 2013. Un
premier bilan sera effectué à la fin de l’année 2012.
Le
Nouvel Observateur dénonce les « Coups bas »
Sous
le titre "Coups bas", Le supplément télévision du
Nouvel Observateur du 22 mars consacre son éditorial à
l’émission de France 2 "Envoyé spécial, la suite".
L’hebdomadaire indique qu’en France "une femme meurt tous
les deux jours sous les coups de son compagnon" et
dénonce "l’indifférence" et "le manque de moyen".
Pour Le Nouvel Observateur, "la lutte contre les violences
conjugales reste insuffisante".
Belgique
: Afflelou contre les violences conjugales
"Trop de femmes portent des lunettes" est le titre de la
campagne
lancée par Amnesty International contre les
violences conjugales.
L’opticien Alain AFFLELOU s’associe
momentanément avec l’association
pour dénoncer les
violences conjugales. Cette campagne, conçue par
l'agence de
publicité Air, utilise les premiers jours du printemps pour
communiquer avec ce message inattendu pendant plusieurs jours,
dans
toutes les boutiques AFFLELOU de Belgique, un petit
autocollant Amnesty
sera collé sur chaque paire de lunettes de
soleil portant la griffe AFFLELOU.
28 février 2012
617.
Je
suis victime de violence morale (suite).
Elle subit des violences morales de la part de son mari... 616.
Comment
lui faire payer les dommages morales qu'il a engendrés? Elle
essaie de se reconstruire après un abus d'un proche... 615.
Ses
actes qu'il a fait subir à mon corps (suite). Elle raconte 3 ans
de sa vie, aujourd'hui elle s'en sort (suite)... 614. Je
ne supporte pas que mon conjoint regarde d'autres filles. Manque
de confiance en elle ou conséquences de ses dernières relations,
elle ne supporte pas que son conjoint regarde une autre femme... 613.
Je
suis dans l'impossibilité d'avoir une relation amoureuse.
Victime de plusieurs attouchements sexuelles, elle n'arrive pas à
entretenir une relation amoureuse... 612. J'ai
le sentiment d'avoir été abusée. Sa première relation a
changé sa vie affective...
Charge contre l'avortement.
Louis
Aliot, compagnon de Marine Le Pen, s'est prononcé en faveur d'un
déremboursement de l'IVG de "confort" lundi 30
janvier dans l'émission "Mots croisés" sur France
2. Louis Aliot souhaite "le non remboursement de l'IVG non
thérapeutique", qu'il qualifie d'"IVG de confort".
Selon le conjoint de Marine Le Pen, "tout est fait pour
qu'elles le laissent, cet enfant. Tout est fait pour inciter à
l'avortement et rien n'est fait pour préserver la vie."
Daniel Cohn-Bendit (Europe Écologie Les Verts), aussi invité de
l'émission, réagit promptement : "c'est aux femmes de
décider, pas à vous". Pour le directeur opérationnel de
campagne de Marine Le Pen, il suffit de visiter les plannings
familiaux "et vous verrez la détresse des jeunes filles qui
voudraient garder leurs enfants. Mais elles ne le peuvent pas."
Dans un entretien accordé en février 2011 au quotidien "La
Croix", Marine Le Pen affirmait : "je pense également
qu'il faut cesser de rembourser l'avortement". Pourtant, sur ce thème, le
programme présidentiel de la candidate du Front national reste flou.
Il n'est plus question du non-remboursement de l'IVG : "Le
libre choix pour les femmes doit pouvoir être aussi celui de ne pas
avorter", est-il écrit dans le projet de la présidente du
Front national. Marine Le Pen propose "une meilleure
prévention", une "responsabilisation des parents",
la possibilité d'une "adoption prénatale" et une
amélioration des "prestations familiales pour les familles
nombreuses".
(voir
vidéo)
http://www.dailymotion.com/video/xo7isj_louis-aliot-no-2-du-fn-veut-derembourser-les-ivg-de-confort_news
Un
concours "mini-miss" devant la justice
L'organisatrice
déboutée en justice : Mireille Meignan réclamait 9.600 euros de
dommages et intérêts pour ne pas avoir pu organiser son concours.
Elle devra payer les frais d'avocat des parties adverses. On
est loin, très loin des 9.600 euros de dommages et intérêts
qu'elle réclamait pour réparer le préjudicie qu'elle estimait
avoir subi en étant empêchée d'organiser le concours de mini-miss
qui devait se tenir à Auch il y a un an. Mireille
Meignan a été déboutée de ses demandes lundi 20 février, jugées
non fondées par le tribunal d'instance. Cette directrice d'une école
de coiffure et d'esthétique auscitaine avait vu sa manifestation
amputée du concours en février dernier après que la mairie d'Auch
avait reçu des courriers indignés du Planning familial et d'une
psychologue à la retraite, estimant un tel défilé de petites
filles « dégradant pour l'image des filles en particulier et des
femmes en général ». C'est l'affiche de la soirée représentant
une petite fille dans une pose suggestive qui avait à l'époque mis
le feu aux poudres.
Payer l'IVG plutôt que la contraception ?
« Notre
pays préfère-t-il payer l'IVG plutôt que la contraception ? » s'interroge
Israël Nisand. Aujourd'hui, la réponse est malheureusement oui. Le
gynécologue a travaillé avec deux consœurs, Brigitte Letombe et
Sophie Marinopoulos sur la question des grossesses non prévues chez
les jeunes filles. Leur rapport remis jeudi 16 février à Jeannette
Bougrab, secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de la vie
associative, pointe du doigt ce « dérangeant
paradoxe » :
en France, les mineures peuvent avoir recours à des interruptions
volontaires de grossesse de manière anonyme et gratuite mais la
contraception est payante et non confidentielle. Si ce n'est dans les
centres de planning familial. Mais quatre femmes sur 5 habitent à
plus de 100 kilomètres d'un de ces centres, souligne Israël Nisand.
Selon le gynécologue, les deux tiers des 60.000 IVG recensées en
France chez les moins de 25 ans pourraient être évitées par un
vrai choix de politique publique. « Je suis pour l'avortement,
mais terminer sa première histoire d'amour par une IVG, c'est
dur, » observe Israël Nisand. Les trois spécialistes apportent
dans leur
rapport « des solutions à court, moyen et long terme, » juge
Jeannette Bougrab. La première d'entre elles, c'est de
permettre aux mineures l'accès généralisé, anonyme et gratuit, à
la contraception.
Problème :
ce rapport n'est pas le premier à préconiser cette mesure. La
députée UMP Bérengère Poletti a même déposé en novembre une
proposition de loi sur le sujet (et dans un communiqué ce jeudi,
« soutien[t] la démarche du Professeur Nisand »). En
juillet dernier, le Centre d'Analyse stratégique rendait la même
conclusion. Mais le ministère de la Santé ne veut pas entendre
parler de la généralisation de la pilule pour les mineures.
Jeannette Bougrab assure porter le sujet lors de réunions
interministérielles. « Je vais continuer à me battre »,
lance la secrétaire d’État, soulignant que cette mesure ne
nécessite pas une loi ou un décret, mais une convention. Plusieurs
laboratoires sont prêts à « faire la moitié du chemin »,
à fournir à bas prix des contraceptifs innovants, souligne Israël
Nisand. Certes, mais la balle reste dans le camp du ministère de la
Santé. Israël
Nisand, Brigitte Letombe et Sophie Marinopoulos réclament une réelle
application de la loi de 2001 sur l'information à la sexualité en
milieu scolaire. Et estiment que les enseignants devraient être
formés pour pouvoir, dès la maternelle, dispenser des informations
sur la vie affective, le rapport au corps.
La
Marche mondiale des femmes dénonce Pôle Emploi
«
Parce que les femmes sont les plus discriminées dans le monde du
travail, elles se disent prêtes à accepter « toute offre de
quelque nature que ce soit » mais s’attendaient‐elles à une
telle proposition ?! Un communiqué de la Marche mondiale
des femmes (MMF) diffusé le 3 février accuse Pôle Emploi
d’avoir diffusé sur son site internet une offre de «
strip-teaseuse topless » dans l’Hérault. « Des chômeuses de
l’Hérault ont reçu cette proposition d’offre par courrier »
souligne l’association qui dénonce également des offres
d’emplois dans des domaines comme les « films érotiques,
pornographiques, le téléphone rose, animatrices de chat
porno sur internet, » etc. Des « offres d’emploi qui sont
très largement, voire exclusivement proposés à des femmes »
s’indigne la MMF qui se demande si « à l’heure de l’offre
raisonnable d’emploi » le service public de l’emploi va «
obliger les
femmes à commercialiser leur corps et leur sexe sous peine d’être
radiées » ?
Administrations
: une circulaire du Premier ministre supprime le terme «
Mademoiselle »
La
mobilisation des chercheuses et des associations et la
détermination de Roselyne Bachelot-Narquin ont porté leurs fruits : une circulaire (n°
5575/SG) relative à la suppression des termes « Mademoiselle
», « nom de jeune fille », « nom patronymique », « nom
d'épouse » et « nom d'époux » des formulaires et correspondances
des administrations a été signée par le Premier ministre le 21
février et va être diffusée dans l’ensemble des services de
l’État.
Protéger
l’image de l’enfant dans les médias : signature d’une Charte
Roselyne
Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion
sociale, s’est vue remettre, le 21 février, la Charte sur la «
Protection de l’enfant dans les médias » par Jacques Hintzy,
président de l’UNICEF France. Cette Charte rappelle l’ensemble
des droits de l’enfant et définit les engagements des médias en
matière de protection de l’enfant. Concernant l’utilisation de
l’image des enfants dans les médias, la Charte énonce
notamment des principes sur le mode de traitement médiatique
des sujets liés à un enfant et la lutte contre le phénomène de
l'hypersexualisation. Elle a pour vocation à être signée par des
responsables des médias de la presse écrite et de la presse
audiovisuelle.
Charte :
http://www.solidarite.gouv.fr/actualite-presse,42/communiques,95/signature-d-une-charte-pour,14521.html
Allemagne
: 300 euros contre une promesse de ne pas avorter
Une
caisse d’assurance maladie allemande, BKK IHV, encourage ses
membres à renoncer à l’IVG. Une prime de 300 euros est accordée
à la naissance d'un enfant, en échange d'une promesse solennelle de
ne jamais avorter et d’une adhésion à l’association
ProLife, partenaire de la BKK IHV. Cette initiative est
largement saluée dans les milieux catholiques conservateurs. Ainsi
la branche allemande de la controversée confrérie sacerdotale
de Saint Pie X fait son éloge sur son site internet.
Italie : être payée pour ne pas avorter
Pour
qui renonce à avorter, 250 euros par mois pendant un an et demi, une
contribution financière qui crée déjà la polémique, avant même
son approbation définitive par le Conseil Régional. La commission
Bilancio de la Région Piémont a donné son accord à la création
d’un fond destiné à soutenir toutes les femmes qui renonceront à
avorter si leur décision a été prise à cause de problèmes
économiques.
Ce
fond, durement critiqué par les associations laïques et féminines
de tout le pays et particulièrement par la « Casa delle Donne » qui
travaille depuis des années sur le terrain et offre des aides dans
les domaines de la santé, des violences faites aux femmes et de la
maternité, sera distribué sous la forme d’un chèque mensuel.
Bilan
du programme Daphné : « une violence qui fait mâle »
«
Combattre les violences reste une priorité de l'Union », a affirmé
Regina BASTOS, euro‐députée portugaise, membre du Parti populaire
européen et rapporteure au Parlement européen sur le
programme Daphné. En Europe, un quart des femmes, des enfants et
des jeunes auraient déjà été victimes de violences physiques.
Des coups qui ont un coût très élevé pour la société :
les agressions conjugales représentent à elles seules près de 16
milliards d'euros par an, sans compter les dramatiques
conséquences psychologiques. Le rapport sur le programme
Daphnée a été
adopté le 2 février.Interview.
31 janvier 2012
Les
nouveaux témoignages retenus ce mois :
611. Je souffre d'injustice. Un enfant victime de violences sexuelles et de maltraitances a toujours besoin d'aide pour devenir un adulte résilient...
610. J'ai un besoin immense d'extérioriser, de me confier. 12 ans après avoir été victime d'un viol, elle a besoin d'en parler, de se confier et de soutenir d'autres victimes...
609. Ses actes qu'il a fait subir à mon corps. Elle raconte 3 ans de sa vie, aujourd'hui elle s'en sort...
608. Immunité entre époux. L'immunité entre époux ne la protège pas suffisamment...
607. Dois-je signaler les faits au procureur? Esmeralda a subit un viol de de la part d'un ami, elle se demande si elle doit signaler les faits...
606. Dois-je en parler à ma mère? Elle subit des attouchements par un proche...
605. Je faisais partie de ces femmes battues. Elle raconte son combat et dénonce l'attitude de son ex-conjoint..
Comment
avorter à domicile: la photo qui fâche Facebook
Une
militante pour le droit des femmes néerlandaises, directrice de
l'association Women on Waves, a posté comme photo de profil Facebook
les instructions nécessaires pour avorter à domicile. Une photo que
Facebook a décidé d'ôter avant de se rétracter. Accusé de
censure, le réseau a présenté ses excuses et la militante a pu
reposter sa photo. Rebecca Gomperts fait, avec cette photo, la
promotion du médicament Cytotec. La photo a probablement été
enlevée parce qu'elle donnait des conseils médicaux qui pourraient
avoir des conséquences dangereuses pour la santé des femmes. Dans
les pays qui autorisent l'avortement, on conseille impérativement de
voir un médecin si on désire avorter et de ne surtout pas prendre
pour argent comptant les conseils médicaux trouvés sur Internet.
C'est justement là que Gomperts intervient : elle milite pour
l'avortement dans les pays qui ne l'autorisent pas encore. Voir un
médecin n'est alors pas une option et avorter toute seule à
domicile est peut-être la seule manière de faire pour les femmes
qui vivent dans ces pays. Les instructions postées sur Facebook font
état des risques encourus : fièvre, douleur, saignement excessif.
Dans ces cas-là, la militante précise qu'il faut alors aller
consulter un médecin. Si c'est possible en tout cas.
La page en question : http://www.facebook.com/rebecca.gomperts
Le
salaire des hommes est supérieur de 25% à celui des femmes
Le
salaire mensuel net moyen des hommes est de 2.221 euros pour un
équivalent temps plein, celui des femmes de 1.777 euros (données
2009). Les hommes perçoivent donc, en moyenne, un salaire supérieur
de 25% (en équivalent temps plein) à celui des femmes. Ou, ce qui
revient au même, les femmes touchent un salaire équivalent à 80%
de celui des hommes, donc inférieur de 20%. L’écart mensuel
moyen est de 445 euros, soit presque un demi Smic.
Proposition
de loi relative à l'égalité salariale entre les hommes et les
femmes
Claire‐Lise
CAMPION, sénatrice de l'Essonne, et plusieurs de ses collègues ont déposé au
Sénat le 23 décembre 2011 une
proposition de loi relative à l'égalité salariale entre les hommes
et les femmes. L’exposé des
motifs de ce nouveau texte présente un historique des
nombreuses dispositions juridiques
en matière d’égalité professionnelle et salariale.
Lire ici sur son site : http://www.clairelisecampion.fr/article/articleview/14688/1/414/
Comment
le rose vient aux filles ?
Enfin
une initiative qui s’attaque aux stéréotypes sexistes à l’école.
Trente mille écoliers de primaire parisiennes s’apprêtent à recevoir
un petit livret concocté par
la Ligue de l’Enseignement de Paris et l’association "Mixcité".
A l’intérieur, des jeux et des histoires qui poussent à se poser
des questions sur les stéréotypes de genre. Dès la deuxième page,
des images d’ours parfaitement identiques, qui repassent,
cuisinent, bricolent, pouponnent. Ensuite vient le moment fatidique
de répondre à cette question : Monsieur Ours ou Madame Ours ? L’idée
est en fait assez brillante, et permet de montrer aux enfants que
leur esprit associe systématiquement certaines tâches à un genre
puis de leur prouver avec pédagogie qu’en réalité les activités
dépendent des goûts de chacun et non du fait d’être fille ou
garçon. Les
enseignants recevront eux aussi un livret, proposant des idées pour
animer un débat et accompagner les enfants dans leur réflexion.
Quant aux parents, la ligue de l’Enseignement de Paris ne les a pas
oubliés. Un livret spécialement conçu pour eux explique, avec
presque autant de pédagogie que pour les enfants, le rôle des
jouets ou des livres jeunesse dans la construction des stéréotypes
sexués. En espérant que ces brochures susciteront le débat à
l’école, mais aussi dans les familles.
http://www.mix-cite.org/communique/index.php3?RefArticle=493
Violences
conjugales : résultats "encourageants" pour une loi "mal
connue"
Dans
leur bilan, les députés Danielle
Bousquet (PS)
et Guy
Geoffroy (UMP)
rapportent que la loi contre les violences faites aux femmes,
adoptée en juillet 2010, reste "mal
connue",
malgré des premiers
résultats "encourageants".
Les députés à l’origine du texte se félicitent notamment de la
mise en œuvre de l’ordonnance de protection, une mesure-phare qui
vise à mettre hors danger, le plus vite possible, les femmes
victimes de leur conjoint violent. Concrètement,
un juge saisi par une plaignante statue en urgence et peut décider
d’évincer du domicile familial l’auteur des violences. Si la
victime souhaite quitter le domicile conjugal, le juge peut décider
d'organiser son relogement pour la mettre hors de portée de
son conjoint tout en statuant provisoirement sur la garde
des enfants. Le bilan stipule que, sur la période allant du 1er
octobre 2010 au 1er mai 2011, 854 ordonnances de protection ont
été sollicitées, et 584 délivrées par les 122 tribunaux de
grande instance qui ont répondu à un questionnaire du ministère de
la Justice. La principale difficulté pour la délivrance de
cette ordonnance de protection réside dans l'administration de la
preuve. Les parlementaires soulignent que le taux relativement
important de refus de délivrance est généralement dû
au désistement
de la requérante.
En cause également, le délai moyen séparant la saisine du juge aux
affaires familiales de la décision : il est de 26
jours, "un délai bien supérieur à celui envisagé par le législateur", selon le bilan. La pratique diffère beaucoup selon les tribunaux
de grande instance (TGI). Les rapporteurs saluent la "bonne
pratique" du TGI de Bobigny où le délai n'est "que" de 9
jours. Le manque de locaux prévus pour autoriser des rencontres
médiatisées entre parents et enfants constitue aussi souvent un
obstacle. Les professionnels concernés estiment que la durée de
protection des victimes – quatre mois au plus – est largement
insuffisante et devrait être élevée à six mois. Parmi
les autres mesures innovantes de la loi figurent la création d'un
délit de "violence psychologique", l'expérimentation
pour trois ans du bracelet électronique destiné à maintenir à
distance le conjoint violent ainsi que celle d'un "téléphone de
grand danger" à l'usage des femmes menacées. Le port du bracelet
électronique est en expérimentation depuis le 1er janvier 2012
seulement dans les TGI d'Aix-en-Provence, Strasbourg et Amiens. Quant
au téléphone de grand danger, il est expérimenté en
Seine-Saint-Denis, à Strasbourg et le sera bientôt dans le Val
d'Oise et à Dijon.
Appel
à projet : "Maisons pour les familles"
Dans
le cadre des dix propositions de la politique nationale de
soutien à la
parentalité, présentées le 17 novembre dernier, la
secrétaire d’Etat à la Famille,
Claude GREFF, porte un projet central : la Maison
pour les
familles, lieu de proximité unique et visible au service de
chaque
famille. La secrétaire d’Etat rappelle qu’un
récent sondage de l’institut TNS
SOFRES "a mis en
évidence une demande nouvelle de soutien à la parentalité :
pour
74 % des français, il est devenu plus difficile d’éduquer
des enfants et d’exercer
l’autorité parentale. Cette action répond surtout au
souhait des
familles, exprimé à travers le sondage, d’une
meilleure coordination des acteurs". Un appel à
candidature est lancé pour l’attribution de l’appellation "Maison pour les familles", une appellation
qui sera décernée
aux structures existantes qui feront preuve d’innovation sociale.
http://www.solidarite.gouv.fr/
Belgique
: et si les enfants portaient (aussi) le nom de maman ?
"Et si les enfants portaient (aussi) le nom de maman ?" se demande
Le Soir du 20 janvier dans son
cahier "Polémiques" rappelant qu’en Belgique, l’enfant porte le nom
de son père. "Néantisation de la
femme ?" se questionne le quotidien qui annonce que la
ministre de l’Egalité des chances "réfléchit à une modification de la législation". Le
quotidien de Bruxelles donne la parole à la
ministre,
qui explique que "le double nom serait le système le
plus égalitaire", et à la militante féministe,
Anne HERSCOVICI, qui se félicite de cette initiative et
indique que pour elle "ce serait important
que les parents puissent choisir".
Pas
de QPC sur la question du viol par l’ex‐concubin
Virginie
LARRIBEAU‐TERNEYRE, professeure des universités, signe une
note dans Droit de la famille sur le refus par la chambre criminelle de la Cour de cassation
de renvoyer au Conseil constitutionnelle
la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) portant
sur l’article 132‐80 du Code
pénal qu’elle "considère comme dépourvue de caractère
sérieux". Ce texte qui permet
d’aggraver
les peines encourues lorsqu’une infraction est commise par le
conjoint, le concubin ou le
partenaire
lié à la victime par un Pacs ou par l’ex‐conjoint, concubin ou
partenaire, "en raison des
relations
ayant existé entre l’auteur des faits et la victime". La Cour de
cassation a considéré que le texte "est rédigé dans des termes suffisamment clairs et précis
et que son application relève de
l’appréciation
par les juges du fond des éléments constitutifs de la circonstance
aggravante".
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