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Archives > Bulletins d'Info année 2008
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31 décembre 2008

Quoi de neuf sur le site
 Création d'une nouvelle page, violences > les conséquences, qui traite des psychotraumatismes, rubrique violences conjugales, et ajout du même texte à la page violences sexuelles : les conséquences, rubrique viol
 Elle l'aime, un poème de Claudie Becques, rubrique infos temporaires, décembre 2008
 Mise à jour et ajout de 15 nouveaux contacts à la page hommes ou femmes auteurs de violences (associations assurant la prise en charge d'hommes et de femmes auteurs de violences), révision de l'annuaire des lieux d'accueils et des centres d'hébergements, rubrique liens, contacts
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
417. Une très bonne réputation. B. a été victime d'attouchements.
418. Maladie du couple. La belle-fille de Geneviève a quitté le domicile conjugal.
419. Papa désabusé. Cet homme a été accusé de violences conjugales.
420. Séparation des biens. Un divorce après un abandon de domicile conjugal, cette femme demande conseil.
421. Pleurer sans savoir pourquoi. Cette jeune fille a subi une relation très traumatisante ...
422. Mon esprit est détaché de mon corps. Sydney a été violée.
423. J'ai une telle haine contre moi. June n'est jamais parvenu à dire à son thérapeute qu'elle avait été violée par son demi-frère.
424. Tant pis pour moi ? Elise vit avec un compagnon violent et manipulateur.
425. Un raz de marée émotif m'a submergé. Vanessa est en train d'échapper à l'emprise de son conjoint après des années de violences psychologiques.
426. Je lui ai dit de frapper plus fort. Vivant en Afrique, cette femme victime de son mari et très isolée ...
427. Ecrire, sans cesse écrire. Les ravages de l'inceste.

Les bonnes pages
 Le site "Femmes et sida" http://femmesida.veille.inist.fr/ est un site d’actualité créé à l’initiative du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut de l’information scientifique et technique (INIST) pour répondre aux interrogations des professionnels de santé et du grand public, soucieux de diversifier leurs sources. Il mutualise l’information scientifique validée, issue des sources Internet et documentaires en s’intéressant plus particulièrement aux spécificités féminines de l’infection à VIH.

Suppression de la demi-part des parents isolés
Dans un communiqué du 10 décembre 2008 rapporté par le bulletin du Service des Droits des Femmes et de l'Egalité, la présidente de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, déplore "l’adoption par le Sénat d’un amendement (amendement du sénateur UMP Philippe Marini au budget 2009) qui prévoit la suppression progressive de la demi-part supplémentaire jusqu’alors accordée aux parents isolés, célibataires, veufs ou divorcés, qui ont élevé seuls leurs enfants". Michèle André souligne que "les femmes représentent en effet la très grande majorité de ces parents isolés et du fait, notamment, du temps qu’elles ont consacré à l’éducation de leurs enfants, leurs carrières sont le plus souvent incomplètes et moins bien rémunérées que celles des hommes". Elle estime que "il est tout à fait justifié de leur reconnaître, une fois leurs enfants devenus majeurs, une compensation qui vient prendre en compte le temps qu’elles ont consacré à une activité certes non rémunérée mais cependant indispensable à la société : l’éducation de leurs enfants". Et d’espérer que "la commission mixte paritaire permette de revenir sur une disposition qui, si elle était définitivement adoptée, pénaliserait principalement des femmes à faibles revenus". Selon une dépêche de l’Agence France Presse, Marie-Jo Zimmermann, présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale a également diffusé un communiqué. Selon elle, "la suppression de la demi-part fiscale à un parent ayant vécu seul avec un enfant à charge, 'au motif que cet avantage fiscal est injuste', relève d'une vision à court terme de ce que signifie élever un enfant". "Cette mesure touche les familles monoparentales, alors que 30% d'entre elles vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté", dit-elle, "la moitié des mères élevant seules des enfants travaillent à temps partiel et ont donc des revenus diminués d'autant". Et d’ajouter que "cette suppression va pénaliser également les femmes les plus âgées, c'est-à-dire celles qui reçoivent les plus petites retraites".

En Savoie, les procédures judiciaires pour faits de violences conjugales ont doublé en sept ans
Selon le Dauphiné Libéré du 3 décembre 2008, la courbe tendancielle du nombre de procédures judiciaires initiées en Savoie pour faits de violences conjugales montre que de 400 à 600 par an en moyenne au début des années 2000, celles-ci s'élèvent à 866 en 2007. Une estimation récente de l'association "SOS Femmes Violences" laissait entendre que sur Chambéry, environ 2000 femmes seraient victimes de violence physique, psychologique, morale ou encore économique. Quant aux deux officiers de gendarmerie, statistiques en mains, ils ont fait état d'une hausse de 15 % des interventions.

L'exploitation sexuelle de mineurs se mondialise
Douze ans après le premier congrès, à Stockholm (Suède) en 1996, les 3.000 représentants de gouvernements, associations et organisations internationales de 137 pays, ont évoqué l'exploitation sexuelle non commerciale des enfants, rapporte Le Monde du 28 novembre 2008. "C'est un tournant, estime Jacques Hintzy, président d'Unicef France, après avoir abordé la prostitution et les trafics, nous allons plus loin dans le cercle des proches de l'enfant." L'Organisation des Nations unies estime que 150 millions de filles et 73 millions de garçons dans le monde ont subi, au moins une fois, des violences sexuelles. Un mineur sur dix dans les pays occidentaux, précise le Conseil de l'Europe. Depuis le précédent congrès, au Japon en 2001, la pédophilie sur Internet s'est amplifiée et préoccupe les personnes engagées dans cette lutte, comme la reine Silvia de Suède et sa fondation, World Childhood : "Internet est un instrument fantastique, mais aussi dangereux, a-t-elle souligné, maintenant qu'il entre dans les pays du tiers-monde." Le Brésil vient d'augmenter les contrôles et les peines visant les pédophiles qui sévissent sur Internet. Une commission parlementaire avait identifié les comptes de 805 abonnés du portail de discussion Orkut où des images de pornographie infantile étaient accessibles, obligeant le serveur Google Brasil à dénoncer des communautés qui proposaient le matériel interdit. Mais l'évolution des technologies facilite la circulation anonyme d'images, alors que les téléphones portables permettent un contact direct avec un mineur. Peu de gens seraient impliqués dans ce "commerce", mais Interpol a déjà répertorié 20.000 enfants utilisés dans le matériel pornographique. Les lois ne sont pas toujours adaptées aux réseaux éparpillés sur la planète. L'arsenal législatif a en revanche été très utile contre le tourisme sexuel. La lutte se poursuit, les "enfers" comme Bangkok font place à une multiplication des destinations, la dernière à la mode serait Madagascar.

La Grande-Bretagne renforce la loi sur le mariage forcé
Euronews a annoncé le 25 novembre 2008 que la Grande-Bretagne renforçait sa loi sur le mariage forcé. Selon Euronews, "Londres donne notamment des pouvoirs renforcés à la justice, pour protéger les victimes potentielles et empêcher leur départ contraint à l’étranger". Et de souligner que "avec la nouvelle loi britannique, toute personne qui oblige au mariage forcé risque jusqu‘à deux ans de prison. Une mesure, qui l’espère le gouvernement, saura dissuader, autant que ces campagnes contre le mariage sans amour".

10.000 femmes sur le banc des accusés
Selon Courrier International du 27 novembre 2008, une polémique inédite secoue les tribunaux de l’Etat du Mato Grosso do Sul (Brésil). La justice entend actuellement de nombreuses femmes accusées d’avoir avorté dans une clinique de Campo Grande, la capitale régionale (l’avortement est interdit au Brésil : on estime à 1 million par an le nombre de femmes recourant clandestinement à une IVG). Au total, 1.500 personnes seraient impliquées dans cette affaire et font l’objet d’une enquête : 150 accusées ont été placées en détention par le procureur de l’Etat en juillet, et 37 d’entre elles ont été jugées, dont 26 condamnées à des peines diverses. Les peines prononcées par le juge Aluízio Pereira dos Santos révoltent les mouvements féministes, les organisations de défense des droits de l’homme, ainsi que certains juges progressistes. Le magistrat affirme qu’il est nécessaire de fouiller dans la vie privée de ces femmes pour vérifier les détails de leur vie sexuelle. Il raconte qu’il doit souvent convoquer les maris, les ex-amants et les proches, et exiger l’examen du "corps du délit", alors qu’il est impossible de prouver la pratique d’une IVG – et a fortiori d’une IVG remontant à sept ou huit ans. L’une des accusées a pu échapper aux sanctions en apportant la preuve qu’elle avait renoncé à avorter après avoir rempli sa fiche d’hospitalisation. Elle a présenté son fils au tribunal, dont l’âge est compatible avec la date figurant sur le dossier médical. Affaire classée, donc. Regina Márcia Rodrigues, chargée des enquêtes, affirme que la peur incite la plupart des femmes à confirmer le délit, ce qui permet à la justice de se saisir de leur dossier. L’affaire a été révélée en avril 2007, lorsque le procureur de l’Etat a mis en accusation près de 10.000 femmes pour avoir interrompu leur grossesse entre 2000 et 2002 avec l’assistance de la doctoresse Neide Motta Machado, anesthésiste et propriétaire de la clinique du centre de Campo Grande. La dénonciation repose sur l’examen des dossiers médicaux saisis dans l’établissement. Le 21 novembre, 7.698 de ces femmes ont été relaxées car leurs avocats ont pu faire valoir la prescription du "crime".

Les Marocaines déçues par l'application du code de la famille
Presque cinq ans après sa promulgation, la nouvelle moudawana (code de la famille) fait l'objet d'un certain désenchantement au Maroc, rapporte Le Monde du 27 novembre 2008. Le fossé reste énorme entre l'esprit et la pratique, dans ce pays où les traditions sont puissantes et où l'on compte encore 42 % d'analphabètes. Les associations féminines s'avouent fatiguées. Aucune ne nie, pourtant, que la réforme annoncée par le roi Mohammed VI le 10 octobre 2003, et mise en oeuvre quatre mois plus tard, a constitué une révolution. Si l'on excepte la question de la polygamie (interdite en Tunisie depuis le président Habib Bourguiba), les Marocaines sont aujourd'hui au même niveau que les Tunisiennes, les pionnières du monde arabo-musulman en matière d'égalité des sexes. Depuis février 2004, les femmes, au Maroc, n'ont plus besoin de tuteur pour se marier. Elles ont le droit de demander le divorce, autant que les hommes. En cas de séparation, elles ne sont plus jetées à la rue avec leurs enfants, et peuvent prétendre à une pension alimentaire, ainsi qu'à la moitié des biens acquis par le couple durant leur vie commune. Enfin, la polygamie, soumise à des conditions très restrictives, devient exceptionnelle. Mais les pesanteurs sociales, plus que la religion, retardent l'application de la réforme. Le mariage des adolescentes en est l'illustration. L'âge minimum pour convoler est 18 ans. Mais la pauvreté et l'abandon scolaire des filles poussent souvent les pères à réclamer des dérogations, lesquelles sont laissées à l'appréciation des juges. En 2007, huit demandes sur dix ont été satisfaites, ce qui fait que "l'autorisation du mariage des mineures est devenue la règle et non l'exception", dit Faouzia Assouli, secrétaire générale de la Ligue démocratique de défense des droits des femmes (LDDF) à Casablanca. Aujourd'hui encore, un mariage sur dix, au Maroc, concerne une adolescente de 15 ou 16 ans, parfois même de 13 ou 14 ans. "Beaucoup de juges n'appliquent pas la réforme, soit parce qu'ils y sont hostiles, soit parce qu'ils n'ont pas été formés au nouveau code", déplore l'avocate Zahia Ammoumou.

 

30 novembre 2008

Quoi de neuf sur le site
 Mise à jour de la page violence conjugale, les chiffres, rubrique violences conjugales
 En prévision de la prochaine ouverture d'une maison relais, publication d'une page de présentation de la mission ainsi que des règlement de fonctionnement, dossier de demande d'admission, contrat d'occupation et règlement de la commission d'admission, rubrique tout sur SOS FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
412. Je me sens lâche de ne pas partir. Une vie de couple très éprouvante ... P. a besoin de soutien.
413. Je ne sais pas pourquoi je me sens mal à l'aise. M. s'interroge sur les suites de sa thérapie entreprise après sa séparation.
414. Je sens le mal qui se réveille avec les cauchemars. Lara a été violée par son mari, elle souffre de stress post-traumatique.
415. J'en suis à la cinquième main courante ... et la violence ne s'arrête pas ...
416. Mon courrier au Garde des Sceaux. H. donne de ses nouvelles.

Les bonnes pages
Isabelle Affolter vient de publier chez Erès Accueillir des femmes en détresse. Le quotidien d'un centre d'hébergement. Isabelle Affolter a créé et dirigé un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale pour femmes victimes de violences conjugales. Elle est maintenant psychanalyste et formatrice de travailleurs sociaux. Selon le résumé de l’éditeur, "dans les années 1980, des centres d’accueil pour femmes victimes de violences conjugales fleurissent sur le territoire. Chaque institution est marquée par les circonstances de sa naissance et par les hommes et les femmes qui la font vivre, qu’ils soient professionnels ou usagers. Ce livre raconte l’histoire d’un lieu, les histoires des femmes qui y sont passées plus ou moins rapidement, qui y ont vécu parfois longtemps : histoires de rencontres, de vie, d'amour, de folie, de mort."
Le laboratoire pharmaceutique Abbott et l'association Sida Info Service lancent un site Internet destiné à fournir aux personnes séropositives les informations les plus récentes sur les traitements disponibles aujourd'hui et dans le futur et à répondre aux préoccupations ou difficultés qu'ils rencontrent dans leur vie quotidienne. Espace d'échanges et d'informations, Vivre positif (www.vivrepositif.fr) a été élaboré par un comité scientifique composé de professionnels de santé spécialisés, présidé par le Pr Jean-Marie Lang, président du comité de coordination régionale de la lutte contre le VIH (COREVIH, Alsace), en collaboration avec des
représentants associatifs de personnes vIvant avec le VIH. Le site est construit autour de 8 thématiques : la maladie, la relation aux autres, la sexualité, les problèmes liés à l'apparence, les traitements, les droits, les voyages et les témoignages de patients et de professionnels de santé.
Un outil pour les écoles, reconnu d'intérêt pédagogique par le ministère de l'Education nationale,
7 films vidéos et une base documentaire interactive pour penser l'égalité, la parité et la mixité entre filles et garçons. Un outil vidéo et multimédia pour : sensibiliser à l’égalité, à la parité et à la mixité entre les filles et les garçons ; inciter la réflexion sur les mécanismes à partir desquels se transmet et se reproduit l’inégalité entre les sexes ; comprendre les stéréotypes dans l’orientation scolaire et professionnelle, la vie familiale et l’éducation ; expliquer les causes historiques et culturelles de l’inégalité entre filles et garçons. Démo en ligne. Lire la suite.
Les outils pédagogiques de l’égalité, toujours : pour réfléchir à la prévention des violences et à l'éducation à l'égalité entre les filles et les garçons, la Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité en Rhône-Alpes a initié un groupe de travail, auquel participe le rectorat de l’Académie de Lyon ainsi que de partenaires institutionnels et associatifs. Fruit de cette collaboration, un nouveau site sur internet vient de voir le jour. Educogenre propose de favoriser l'usage d’outils existants et de mutualiser les expériences conduites dans ce domaine. Un moteur de recherche permet de cibler la demande et d’accéder ainsi à un ensemble de ressources : fiches, jeux, sites, DVD, vidéos… Les internautes pourront également évaluer ces ressources en laissant des commentaires.
http://www.educogenre.fr/

Les derniers chiffres de l’OND
A quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, l'Observatoire national de la délinquance (OND), département de l'Institut national des hautes études de sécurité (INHES), a rendu public le 18 novembre son 4e rapport annuel. A l’occasion de cette publication, l’OND rappelle son partenariat avec l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et souligne "que la disponibilité rapide des statistiques sur la délinquance enregistrée par rapport à celles des enquêtes de victimation ne leur donne pas de prééminence sur ces dernières." Dans ce nouveau rapport, les évolutions des faits constatés en 2007 qui ont été publiées en janvier 2008, sont comparées, pour les infractions qui le permettent, à celles mesurées lors de l’enquête de victimation que l’INSEE a mené de janvier à mars 2008. L’OND y analyse les résultats des deux premières enquêtes du dispositif d’enquêtes annuelles de victimation INSEE-INHES/OND, dans un article intitulé Victimations subies en 2006 et 2007. Et de préciser que "l’OND a un souci constant de transparence et de pédagogie. Il fait toujours état des limites des chiffres dont il dispose. C’est pourquoi les questions de méthode occupent une place importante dans ses publications". Plusieurs journaux ont commenté ces chiffres croisés. Libération, daté du 18 novembre, titre sur la "violence à domicile pour une majorité de femmes" et souligne que "l’auteur d’au moins un acte de violence est le conjoint ou l’ex-conjoint pour 42,3 % des femmes victimes et un membre de la famille pour 21,4 % d’entre elles". Pour l’Humanité, daté du 19 novembre, les femmes sont les "premières victimes de la violence". Le quotidien indique que l’enquête de victimation "permet de donner la parole aux victimes qui ne déposent pas forcément plainte auprès de la police ou de la gendarmerie". L’Humanité estime également que "la précarité" est "un facteur aggravant."
Synthèse du rapport annuel de l’OND

Un guide de prévention des mariages forcés à destination des élus
A l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, la mairie de Paris a présenté un guide de prévention des mariages forcés, destiné aux maires, aux élus et aux agents de l'Etat civil qui les assistent. "Ce guide que nous éditons à 2.000 exemplaires est notamment destiné aux élus qui peuvent être en première ligne face aux mariages forcés", a déclaré mardi à Associated Press Fatima Lalem, adjointe chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes à la mairie. L’agence précise que ce guide "donne la marche à suivre en cas de suspicion : entretien séparé avec l'un ou l'autre des futurs époux, et, si l'un réside dans un pays étranger, audition par agent diplomatique ou consulaire français en poste dans ce pays. En cas de preuves de contrainte physique, il peut y avoir saisine du procureur de la République habilité à faire opposition à l'union". Dans son édition datée du 20 novembre, Le Monde annonce la sortie du guide à la une et revient sur les mariages forcés. Le quotidien souligne qu’entre le "chiffre maladroitement extrapolés par le haut commissariat à l’intégration en 2003" et les "quelques centaines de cas effectivement pris en charge par les associations spécialisées", "nul ne se risque à une évaluation". Et de citer la "seule étude statistique menée en 2006 en Seine Saint-Denis". A ce dernier propos, lire ici plus bas.

Rapport Bérengère Poletti : des difficultés inquiétantes d'accès à l'IVG
"Si nous n'y prêtons pas garde, la situation en matière d'interruption volontaire de grossesse risque d'être catastrophique dans les années qui viennent", prévient Bérangère Poletti, députée (UMP) des Ardennes, citée par Madame Figaro du 29 octobre 2008. La vice-présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes a dressé un état des lieux alarmant, mercredi 29 octobre 2008, à l'occasion de la présentation de son rapport sur le suivi des lois relatives à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et à la contraception. Mme Poletti a dénoncé des retards dans l'application des textes. Le décret ouvrant l'accès à l'IVG médicamenteuse dans le cadre de la médecine de ville, prévu par la loi du 4 juillet 2001, est paru le 1er juillet... 2004. A peine plus de 5 % des cabinets médicaux ont passé une convention avec un établissement de santé pour pouvoir effectuer ces IVG. Quant au décret étendant cette autorisation aux centres de santé et aux centres de planification familiale, il n'est toujours pas paru. Un premier rapport sur le suivi de cette loi avait déjà été présenté en 2005. Il pointait le nombre insuffisant de médecins à l’hôpital pour pratiquer l’IVG, ce qui poussait plusieurs milliers de femmes à avorter à l’étranger, faute d’être dans les délais. Le rapport préconise que les médecins de ville soient conventionnés avec l’établissement hospitalier le plus proche de leur cabinet pour pouvoir pratiquer l’IVG médicamenteuse. Peu de généralistes le font et quand c’est le cas, ils réservent leur accord à leur patientèle et ne vont pas au-delà. Le rapport propose aussi de donner une place plus grande aux sages-femmes sur cette question. Depuis la loi de 2005, elles peuvent prescrire la contraception. Mais on a observé très peu de changements. Elles pourraient prendre en charge globalement les jeunes femmes sur la contraception et l’IVG médicamenteuse. Ceci pourra être envisagé dans le cadre du projet de loi "Hôpital, santé, patients et territoires", qui sera débattu en janvier 2009.

Les écarts de salaire entre les hommes et les femmes en 2006
L'étude de la DARES (direction de l'animation et de la recherche des études et des statistiques) publié en octobre 2008 indique qu'en 2006, dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel, la rémunération brute totale moyenne des femmes est inférieure de 27 % à celle des hommes. L’écart est de 16 % quand on se réfère au salaire horaire brut total, c’est-à-dire la rémunération rapportée au nombre d’heures rémunérées, pour les salariés dont le temps de travail est décompté en heures. Pour le seul salaire horaire de base, l’écart est moindre, les primes et la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires accentuant légèrement l’écart constaté au niveau du salaire horaire de base. Ces écarts salariaux reflètent pour partie la répartition différenciée des hommes et des femmes dans l’emploi. Les femmes sont moins souvent cadres que les hommes et occupent moins souvent des postes qualifiés ou avec des responsabilités d’encadrement. L’écart salarial est plus élevé parmi les salariés les plus âgés et parmi les plus diplômés. Il est également marqué parmi les cadres et parmi les ouvriers. Les écarts de salaire horaire sont aussi plus importants dans les secteurs les plus féminisés où les femmes sont moins nombreuses que les hommes aux postes les plus rémunérateurs. Même à caractéristiques voisines, les femmes ont des salaires horaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes. Les différences de caractéristiques propres aux salariés, aux entreprises ou aux emplois, recensées dans cette étude, n’expliquent qu’un peu plus du tiers de l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
Rapport DARES : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2008.10-44.5.pdf

L'écart entre les taux d'emploi des hommes et des femmes se réduit dans l'UE 27
Selon un rapport publié par Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes, basé sur les résultats de l'enquête de 2007 sur les forces de travail, "l'écart entre les taux d'emploi des hommes et des femmes se réduit dans l'UE 27". Cette étude menée dans les 27 pays de l’Union européenne montre également que "la part de l'emploi à temps partiel est quatre fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes". Selon le communiqué diffusé par Eurostat le 13 novembre, "en 2007, le taux d'emploi dans l'UE27 s'établissait à 72,5 % pour les hommes et à 58,3 % pour les femmes, contre respectivement 70,7 % et 53,6 % en 2000. Ceci traduit une hausse des taux d'emploi sur cette période, tant pour les hommes que pour les femmes, et un resserrement de l'écart entre les taux des hommes et des femmes, l'écart passant de 17,1 points de pourcentage en 2000 à 14,2 pp en 2007".
Consulter le communiqué et les principaux résultats sur le site d’Eurostat

Parlement européen : Stop à la violence domestique envers les femmes !
La violence domestique est l'une des formes les plus répandues de violation des droits de l'homme dans le monde. Une femme sur cinq est victime de violences physiques au moins une fois dans sa vie et une femme sur dix a déjà souffert d'abus sexuels avec violence, selon le Parlement européen. C'est pour combattre ces chiffres alarmants que le Conseil de l'Europe a lancé sa campagne intitulée "Stop à la violence domestique envers les femmes!" dont le but est de sensibiliser les populations mondiales à cette réalité dérangeante. Dans le cadre de cette initiative, le Parlement européen a accueilli le 13 octobre 2008 une audition publique organisée par la commission des droits de la femme et de l'égalité des genre. La violence conjugale se caractérise par une attitude violente. Celle-ci peut prendre diverses formes telles que la violence physique ou sexuelle. Mais il existe également d'autres cas, moins connus, et pourtant fréquents. Le harcèlement psychologique, qui très souvent prend naissance dans une situation de dépendance financière à laquelle la victime ne peut mettre fin, en est un. A l'ouverture de l'audition publique, la présidente de la commission des droits de la femme et de l'égalité des chances, Mme Anna Zaborská (Slovaque, membre du PPE-DE) a rappelé que l'objectif de la campagne était de combattre la violence domestique sous toutes ses formes en déclarant que : "par violence domestique, on entend violence ou menace de violence physique, psychologique ou sexuelle". Elle a également rappelé l'importance des mots d'Ingrid Betancourt devant le Parlement, appelant à "construire une nouvelle civilisation de l'amour". M. Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne a souligné son "engagement personnel" dans la lutte contre les violences faites aux femmes, lutte qu'il a qualifiée de "combat pour les droits humains fondamentaux". Il a également évoqué ses priorités, parmi lesquelles figurent la lutte contre le mariage forcé et l'exploitation sexuelle des enfants. Il a mis l'accent sur l'importance de disposer "d'informations précises afin d'élaborer de meilleures campagnes de sensibilisation et pour décider des mesures appropriées"
http://www.europarl.europa.eu/news/public/story_page/014-40658-301-10-44-902-20081027STO40641-2008-27-10-2008/default_fr.htm

Des directives législatives de l’ONU sur les violences envers les femmes
Selon un communiqué de l’Organisation des Nations Unies daté du 11 novembre, "un rapport publié conjointement par la Division de la promotion de la femme des Nations Unies et par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime offre un catalogue de bonnes pratiques conçues pour aider les États Membres à renforcer leur législation existante et à développer de nouvelles lois pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Le rapport, intitulé Bonnes pratiques législatives sur la violence contre les femmes fait suite à la réunion d’un groupe d’experts sur ce sujet à Vienne du 26 au 28 mai dernier et offre des directives, recommandations et commentaires, ainsi qu’un cadre-modèle pour la législation à adopter dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il fait aussi le point des approches législatives les plus répandues en la matière".
Lire le communiqué et télécharger le rapport

Stéréotypes et discriminations dans les manuels scolaires
La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) a fait réaliser une étude sur la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires de juin 2007 à mars 2008. Un groupe de pilotage a été constitué pour mener à bien ces travaux, avec la participation du ministère de l’Education nationale, du Syndicat national des éditeurs, de la Délégation interministérielle à la famille, de l’Agence nationale de la cohésion sociale et l’égalité des chances, de la Direction de l’accueil, de l’intégration et de la citoyenneté, du Centre national de la documentation pédagogique, du Collectif Education contre les LGBTphobies, du Service des droits des femmes et de l’égalité (SDFE) et de la Ligue des droits de l’Homme. Selon la HALDE, "en transmettant des savoirs, les manuels scolaires proposent des représentations de la société. Ils peuvent véhiculer des représentations stéréotypées qui peuvent être à l’origine des discriminations. De manière générale, l’étude relève la présence de stéréotypes dans les manuels scolaires quelles que soient les disciplines enseignées y compris l’éducation civique". Parmi les différents thèmes étudiés, la HALDE relève que "l’image des hommes et des femmes continue de subir un traitement différencié moins valorisant pour les femmes". Les résultats de l’étude conduisent la HALDE à adresser des recommandations au ministère de l’Education nationale et aux éditeurs pour corriger les stéréotypes repérés et les prévenir dans les prochaines éditions.
Lire le dossier de presse et télécharger le rapport sur le site de la HALDE

Trafic de bébés au Nigéria
Selon l'Unicef, au moins dix enfants sont vendus quotidiennement au Nigéria, rapporte Libération du 6 novembre 2008. La police vient de découvrir une maternité clandestine, à l'est du pays. A Enugu, une grande ville de l'est du Nigeria, un raid de la police a permis de découvrir une maternité où l'on "fabriquait" des bébés pour les vendre. Selon les organisations locales de lutte contre le trafic d'êtres humains, la pratique n'est pas rare au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 140 millions d'habitants. Dans cette maternité clandestine, 20 adolescentes ont été libérées lors de la descente des forces de l'ordre qui ont mis au jour ce qui semble être l'un des plus importants réseaux de commerce de nourrissons dans le pays. Actuellement en procès, le médecin responsable de l'établissement, désormais fermé, y attirait de jeunes femmes portant des grossesses non désirées, en leur proposant de les aider à avorter, selon les organisations anti-trafficking. Les adolescentes étaient enfermées jusqu'à l'accouchement, puis forcées à se séparer de l'enfant en échange d'environ 20.000 nairas (135 euros). Les bébés étaient ensuite vendus, généralement à des Nigérians, entre 300.000 et 450.000 nairas (2.000 à 3.000 euros). "Dès que je suis entrée, on m'a fait une piqûre et je me suis évanouie. Lorsque j'ai repris connaissance, j'ai réalisé que j'avais été violée", témoigne pour l'AFP l'une des 20 jeunes femmes libérées. L'adolescente de 18 ans, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a ensuite été enfermée avec les 19 autres filles. Le médecin l'a violée de nouveau le lendemain, une semaine avant l'intervention de la police. Il n'existe pas de données précises sur les "usines à bébés" et le nombre de nourrissons destinés à la vente chaque année, mais selon les militants anti-trafficking, il s'agit d'une activité répandue, aux mains d'organisations très structurées. (...) Lors du raid à la clinique d'Enugu, "nous avons trouvé quatre femmes qui étaient là depuis trois ans, pour faire des bébés", raconte le responsable pour cette ville des services nigérians de sécurité et de défense civile (NSCDS), Desmond Agu. Selon la police, le médecin "invitait" aussi des hommes jeunes "pour mettre les filles enceintes". Dans certains cas, les enfants sont mis au monde pour en faire de la main d'oeuvre, ou pour la prostitution. Un des facteurs expliquant souvent le commerce des bébés est le fait que la société nigériane regarde d'un mauvais oeil la naissance d'enfants hors mariage. De plus, la stérilité pour une femme mariée est un fardeau. "Dans la société Igbo (ethnie du sud-est, ndlr), le prix à payer quand on n'a pas d'enfant est trop élevé", note Peter Egbigbo, un psychologue clinicien. Les gens "sont prêts à payer n'importe quoi pour un enfant" poursuit-il, expliquant que les parents qui achètent un bébé cachent généralement qu'il n'est pas d'eux.

 

31 octobre 2008

Difficultés d'accès au site pour les abonnés Orange
Les internautes ayant Orange (Wanadoo, France Telecom) comme fournisseurs d'accès à l'Internet n'ont pu accéder normalement à notre site sosfemmes.com pendant une bonne dizaine de jours en octobre. Nous en sommes désolés ... Les abonnés aux autres fournisseurs d'accès n'ont eu aucune difficulté.
Ces problèmes nous ont fait perdre énormément de temps pour tenter de les résoudre et ont créé une situation unique que nous déplorons et espérons ne jamais voir se répéter ...

Quoi de neuf sur le site
 Ajout d'adresses à la page contacts > hommes ou femmes auteurs de violences, rubrique liens, contacts
Communiqué de l'association ALC sur la question de la traite des êtres humains, rubrique infos temporaires
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
409. Entrevoir les répétitions. Brigitte évoque ses difficultés de couple ... qui renvoie à son passé ...
410. Je me sens salie et j'ai honte. Lise a subi des relations sexuelle non désirées : un viol qui ne dit pas son nom ?
411. Nous vivons avec ses parents depuis cinq ans. L'enfer, est-ce les autres ?
[Pour des raisons d'agenda et celles expliquées ci-dessus, d'autres témoignages n'ont pu être mis en ligne à temps. Ils le seront tout début novembre.
]

Les bonnes pages
 Nouvelle campagne gouvernementale contre les violences faites aux femmes : à partir du site du ministère http://www.travail-solidarite.gouv.fr/actualite-presse/dossiers-presse/nouvelle-campagne-contre-violences-faites-aux-femmes.html
 Groupe d'action féministe "La Barbe" : à découvrir sur cette page, leur manifeste en date du 8 mars 2008 : http://web.mac.com/harriet6/La_Barbe/Le_Manifeste.html. Selon le Service des Droits des Femmes et de l'Egalité, le groupe d’action féministe a fait parler de lui à l’occasion des élections sénatoriales. Un groupe de quinze femmes à barbe s'est introduit le 21 septembre dernier dans le Sénat, profitant de l'opération "portes ouvertes" organisée à l'occasion des journées européennes du patrimoine. Six d'entre elles sont apparues sur le perchoir, dont une oratrice barbue aux cheveux long qui fit appel à une assemblée de sénateurs invisibles, pour leur demander de "résister à la féminisation de l'exécutif français". "Une image hallucinante" se moquent les activistes de la Barbe, "qui fera date dans l'histoire de l'institution sénatoriale".
 La Fondation Jean Jaurès vient de publier, dans sa série d’essais, Pauvres parmi les pauvres ? Des femmes de Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche au CNRS et au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po). Selon Janine Mossuz-Lavau, "la pauvreté n’est pas neutre. Elle frappe d’abord la population féminine. Cet essai a pour objet de définir la pauvreté et le poids du genre par l’analyse des chiffres, avant de restituer ensuite, ce qui est moins connu, le vécu des femmes touchées par la pauvreté d’après une enquête qualitative menée auprès de femmes aux différents âges de la vie. Enfin, le regard que jette la société sur l’argent et la pauvreté semble rester clivant. Les citoyens de droite ou de gauche n’ont pas, à cet égard, les mêmes analyses".
 Spot d’Amnesty International sur les violences faites aux femmes, réalisé par Olivier Dahan (La Môme) : "Ne restons pas muets face aux violences conjugales. En France, une femme décède tous les 3 jours des suites de violences conjugales". En détournant les codes du muet, ce film amplifie l'horreur du silence qui entoure trop souvent les violences domestiques et souligne l'importance d'oser dire 'stop' pour briser ce silence. Clothilde Courau, Claude Perron et Didier Bourdon, engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, y participent bénévolement. Visionner en ligne sur le site d'Amnesty International (2'30).
Etude nationale sur les décès au sein du couple
 La Délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur a rendu publique l’étude nationale sur les décès au sein du couple pour l’année 2007. Selon les résultats de l’étude, en France, au cours de l’année 2007, 192 personnes sont décédées, victimes de leur partenaire ou ex-partenaire de vie. Il ressort de cette étude qu’une femme décède tous les 2,5 jours, victime de son compagnon ou ex-compagnon, et qu’un homme décède tous les 14 jours, victime de sa compagne ou ex-compagne. Cette violence s’exerçant dans le cadre familial, un jeune enfant a également été victime des violences mortelles exercées par l’homme sur sa compagne. En incluant les suicides des auteurs et les homicides de tiers, ces violences mortelles ont occasionné au total le décès de 266 personnes en 2007. Selon le résumé de la Délégation aux victimes, "les morts violentes au sein du couple sont en augmentation de 14% par rapport à 2006, en particulier en zone de compétence gendarmerie. Les causes principales qui semblent se dessiner sont l’inactivité grandissante dans les couples et les difficultés de plus en plus prégnantes de la vieillesse". Cette étude met en exergue que "la majorité des homicides a eu lieu dans des couples dont la situation matrimoniale était établie (mariage, concubinage) et que, cependant, la séparation apparaît comme la cause la plus souvent présente dans le passage à l’acte des auteurs d’homicides au sein du couple". L’étude souligne également "que ces faits ont été perpétrés le plus fréquemment dans des couples où l’un, voire les deux partenaires, ne travaillaient pas ou plus et que les couples de plus de 70 ans sont touchés par des difficultés de vie qui mènent à des actes parfois proches de l’euthanasie". Enfin, "la répartition géographique de ces faits est très hétérogène mais aucune région n’est épargnée. Il convient de souligner que la petite et grande couronne parisienne ainsi que le Nord et le pourtour méditerranéen sont les territoires les plus durement touchés".

Mariage forcé : quelle est l'ampleur véritable du phénomène ?
Femme Actuelle le 27 octobre 2008 indique que 70.000 jeunes filles seraient concernées en France par le "mariage forcé", reprenant des chiffres livrés par le Haut Conseil à l'Intégration. Un fléau que le Mouvement Français pour le Planning Familial entend combattre en
venant de créer un site que nous avons référencé sur le présent site.
Sous le titre Mensonge sur les mariages forcés", le Monde Diplomatique du mardi 13 février 2007 publiait un article d'Alain Gresh :

Candidat à l’élection présidentielle, M. Philippe de Villiers a répété, lundi 12 février sur TF1, que la France était un pays où s’enracinait le communautarisme. On y compterait ainsi 70.000 mariages forcés de jeunes filles, évidemment musulmanes. Ce chiffre répété mille fois provient, non d’un institut d’extrême droite quelconque, mais d’un rapport, datant de 2003, du très officiel Haut conseil à l’intégration (HCI), présidé par Mme Blandine Kriegel. Voici un extrait du texte : « Selon les chiffres convergents rassemblés par les associations que le HCI a auditionnées, plus de 70.000 adolescentes seraient concernées par des mariages forcés en France. Le mariage forcé est un mariage coutumier, décidé par la famille, à la puberté ou même avant, vers l’âge de 10 à 12 ans. Le mari, habituellement plus âgé, est un homme choisi par la famille, dans la même religion, la même famille ou la même ethnie. La fillette ou l’adolescente est alors soumise à des rapports forcés qui ont lieu le plus souvent au domicile des parents, en fin de semaine : comme le Pr. Henrion le souligne, “il s’agit ni plus ni moins d’un viol organisé et prémédité”. »
Depuis, des médias paresseux, convaincus que l’islam est par essence mauvais et dangereux, reprennent ce chiffre, bien que rien dans la formulation n’indique une source sérieuse des données.
L’excellente revue Pénombre, qui traque l’usage fantaisiste des chiffres par les médias et les responsables politiques, publie un article sur le sujet dans sa livraison de novembre 2006 (sur son site), sous le titre : « 70.000 mariages forcés par an ? ». Résultat des calculs : il existe en France 70.000 filles étrangères de 15 à 18 ans. L’auteure, Fabienne Vansteekinste, explique : « Ne hurlez pas tout de suite. Les étrangers en France comptent quelques Belges chez qui la pratique du mariage forcé est réduite, et la nationalité française englobe des gens d’origine africaine chez qui elle est plus répandue. Mais il n’y a pas de statistiques administratives par origine géographique au-delà de la première génération en France, et les gens du HCI, avec les mêmes sources, ont dû faire le même calcul que moi. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Et voilà comment on est passé de “70.000 filles potentiellement menacées qui seraient protégées si on relevait l’âge minimum du mariage à 18 ans” à “plus de 70.000 mariages forcés par an en France”. »
En décembre 2005, déjà, la revue avait mis en cause les chiffres fantaisistes sur les mariages forcés et les excisions, notamment ceux avancés par Blandine Kriegel, dans un article accessible sur Internet intitulé « Mariages ou chiffres forcés ? ». Un peu de recherche aurait permis de mesurer l’absurdité de ces chiffres. Ainsi, au Royaume-Uni, où s’est développée une véritable campagne contre les mariages forcés, campagne menée par le gouvernement en association avec les organisations locales, y compris musulmanes, un rapport fait état d’environ un millier de ces mariages par an… dans un pays où le « communautarisme » est bien plus prégnant qu’en France (Muslims in Britain, Humayun Ansari, Minority Rights Group International, Londres).
Qu’importe la réalité : ce chiffre de 70.000 continuera à circuler, à être repris par les médias et les responsables politiques, à alimenter l’islamophobie ambiante. Comme l’expliquait Guibert de Nogent, écrivant au XIIe siècle contre le prophète Mahomet : « Et celui qui discuterait de la fausseté ou de la vérité des faits perdrait son temps ; car l’on ne doit prêter attention qu’à l’importance d’un tel maître, qui fut l’inspirateur de tant de forfaits si tristement fameux. On ne court aucun risque à mal chanter d’un homme dont la malignité surpasse de loin tout ce qu’on dira de plus mauvais. »
Alain Gresh

Lire aussi, sur le même sujet, l'article d'Alfred Dittgen, professeur émérite à l'université Paris I, daté de juin 2008, sur le site du Gisti : Bonnes causes, mauvais chiffres (en pdf 141 Ko)
Sur un thème qui n'a (peut-être) de commun qu'une réflexion sur la source de certains chiffres, on pourra relire notre propre article sur ce site, Les yeux de Kaa.
[remonter au bulletin du 30 novembre 2008]

Valérie Damidot témoigne pour Le Parisien (2 octobre 2008)
Valérie Damidot est l'animatrice de l’émission télévisée "D&co" sur M6
"Il y a une vingtaine d’années, j’ai été battue par mon compagnon. Il m’a fallu deux ans pour le quitter. Et pourtant, j’avais autant de caractère qu’aujourd’hui." Qui aurait pu croire que Valérie Damidot, la truculente Madame Déco de M6, une femme de tête qui ne semble pas être du genre à s’en laisser conter, avait vécu un tel cauchemar ? "Les femmes battues ne sont pas des femmes faibles. Souvent, elles sauvent les apparences pour cacher aux autres le drame qu’elles vivent", analyse l’animatrice. Pour Valérie, cette façade a duré près de deux années, marquées par plusieurs séjours à l’hôpital. "Lorsque tu es dans cette situation, tu mets beaucoup de temps à accepter que la victime, c’est bien toi et pas l’autre, se souvient la jeune femme. Au début, tu te dis que c’est de ta faute, que tu as mérité la beigne qu’il t’a donnée. A chaque fois qu’il me battait, c’était par jalousie. Il trouvait que j’avais trop parlé à Untel... C’est bien connu, j’ai tous les hommes à mes pieds !" arrive-t-elle aujourd’hui à plaisanter. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour quitter son conjoint ? "La première fois qu’il t’en fout une, tu te révoltes, raconte Valérie. Tu te barres, tu te réfugies chez une copine. Puis il vient te chercher en pleurant, en te suppliant de lui pardonner. Alors tu pardonnes. Et évidemment, ça recommence. Tu te mets à stresser, à te dire que tu as bien dû faire quelque chose pour le mettre dans cet état. Tu deviens la coupable… Tu n’oses plus en parler à personne. Parce qu’en public cet homme qui te bat, c’est un homme charmant. En privé, il devient de plus en plus violent, de plus en plus fréquemment. Puis un jour, c’est la gifle de trop. Tu te rends alors compte que ta vie est en danger et tu pars." Une chance : à l’époque, Valérie n’avait pas d’enfant. "Avec des mômes, c’est plus difficile de partir. Mais surtout, j’avais un boulot ! Mon premier conseil, c’est de travailler. Il est plus difficile de s’en aller quand on dépend financièrement de son bourreau." Son second conseil ? Ne pas hésiter à en parler. "Il y a vingt ans, c’était un sujet tabou. Aujourd’hui, il y a des associations où les femmes peuvent se réfugier." Enfin, il ne faut jamais douter de son bon droit. "Personne n’a le droit de vous donner ne serait-ce qu’une simple gifle, quel que soit le motif", ajoute Valérie, qui prouve qu’une nouvelle vie est possible. "Je suis avec un homme merveilleux depuis huit ans. Les femmes battues doivent savoir que tous les hommes ne sont pas comme leur compagnon."

375.000 signatures contre les violences faites aux femmes
Selon le Service des Droits des Femmes et de l'Egalité (27 octobre 2008), plus de 375.000 personnes et 35 gouvernements (derniers en date : Belgique, Grande Bretagne, Chili, Danemark) ont déjà signé la campagne de l’UNIFEM (Fonds de développement des Nations Unies pour la femme) "Dites NON aux violences faites aux femmes". Avec cette campagne, l'UNIFEM espère pousser les gouvernements à faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité partout dans le monde. L’objectif de l’UNIFEM est de réunir un million de signatures pour le 25 novembre et l’organisation appelle maintenant à une accélération de la campagne. L’UNIFEM a mis en ligne un nouvel outil pour signer la pétition : http://www.rocketxl.com/unifem/

Les gynécologues médicales jugent leur spécialité "en grave danger"
Selon une dépêche de l’Agence France Presse du 23 octobre, "lors d'une conférence de presse dans l'enceinte du Sénat, en présence d'élues, le comité de défense de la gynécologie médicale a jugé jeudi que cette spécialité était en 'grave danger', déplorant des promesses non tenues par le gouvernement en termes de formation et redoutant une remise en cause de l'accès direct des patientes à leur gynécologue". L’AFP rappelle que "à côté de la gynéco-obstétrique (chirurgie, accouchement), la gynécologie médicale prend en charge tous les problèmes gynécologiques médicaux des femmes, des traitements hormonaux aux questions de sexualité, en passant par la prévention et le dépistage des cancers". Selon le comité, "il ne restera plus que 600 gynécologues médicales en 2015 pour 30 millions de femmes en âge de consulter".

Les morts-nés sur le livret de famille, un danger pour le droit à l'avortement ?
Décidée par décrets, en toute absence de débat, l’inscription des fœtus morts nés sur les registres d’état civil fragilise le droit à l’avortement selon Regards d'octobre 2008. Les fœtus morts nés pourront désormais figurer dans le livret de famille. Depuis le 22 août, deux décrets autorisent les familles à demander l’inscription sur les registres de l’état civil et sur le livret de famille d’un fœtus né sans vie et quel que soit son niveau de gestation et sur simple production d’un certificat d’accouchement (ce dernier excluant d’emblée les IVG). Une petite
révolution qui balaie de fait la circulaire de 2001, qui exigeait jusqu’à présent que le fœtus corresponde à 22 semaines d’aménorrhée (absence de règles) ou qu’il pèse moins de 500 g pour être reconnu par l’état civil. Seuil fixé par l’OMS, en deçà duquel toute interruption de grossesse, hormis l’IVG, était jusqu’alors considérée comme une fausse-couche n’ouvrant pas droit à la délivrance d’un certificat d’accouchement. Si les ministères de la Santé et de la Justice qualifient ces décrets comme une "réponse pragmatique et humaine" pour les familles qui souhaitent faire le deuil de leur enfant mort né, les associations féministes dénoncent
quant à elles une "offensive sournoise contre le droit à l’avortement, droit fondamental des femmes". Pour Marie Pierre Martinet, Secrétaire Générale du Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF), il ne s’agit pas d’une remise en cause frontale de la loi sur l’IVG mais le ver est dans le fruit." Conscientes de l’ambiguïté du texte, Roselyne Bachelot et Rachida Dati ont tenu à réaffirmer qu’"aucune filiation n’est établie et le fœtus n’acquiert pas de statut juridique. Cependant, force est de constater qu’il n’existe pas de seul de gestation clairement défini pour autoriser une inscription sur les registres, seul l’arrêté concernant l’accouchement établit une distinction entre fausse couche précoce et accouchement précoce. Or selon Danielle Gaudry, gynécologue et ancienne présidente du Planning Familial, "il n’existe pas de définition de la fausse couche précoce, chacun va l’interpréter à sa guise. C’est une imprécision de rédaction, volontaire ou non, mais, quoi qu’il en soit, c’est un premier pas vers la reconnaissance d’un statut de l’embryon."

Les familles monoparentales sont plus exposées à la pauvreté
Selon Le Monde du 17 octobre 2008, au cours des quarante dernières années, le nombre de familles monoparentales n'a cessé de croître : en 1968, 8 % des enfants de moins de 25 ans vivaient avec un seul de leurs parents contre près de 18 % en 2005. Si les familles monoparentales d'hier étaient souvent liées au décès de l'un des parents, celles d'aujourd'hui se forment pour l'essentiel après une séparation. Dans 85 % des cas, elles sont composées d'une mère et de ses enfants. Les mères de familles monoparentales, qui sont moins souvent moins diplômées que celles qui vivent en couple, sont en situation de fragilité sur le marché du travail. "Elles doivent surmonter à la fois les contraintes liées à leur situation de mère seule - la garde d'enfants en particulier - et à l'impossibilité de compter sur le revenu d'un conjoint pour subvenir aux besoins de la famille", observent Olivier Chardon, Fabienne Daguet et Emilie Vivas dans une étude publiée par l'Insee en juin. Dans ces familles, l'emploi est
souvent une denrée rare : seule une mère de famille monoparentale sur deux travaille à temps complet. "Dans ce contexte, les revenus d'activité des familles monoparentales sont relativement faibles, note l'étude publiée dans Insee Première. Par la suite, leur risque de pauvreté monétaire est habituellement supérieur à celui des couples, malgré les prestations sociales et les pensions alimentaires qui contribuent à rééquilibrer leurs ressources."
Sur le site de l'Insee, Les familles monoparentales, Des difficultés à travailler et à se loger,
Olivier Chardon, Fabienne Daguet, Émilie Vivas, division Enquêtes et études démographiques, Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1195&reg_id=0 (en pdf 100 Ko)

 

30 septembre 2008

Quoi de neuf sur le site
Création de la page mariage forcé à la rubrique liens, contacts
Ajout des données issues du Bulletin de l’observatoire national de la délinquance (juillet) sur la page la violence conjugale : les chiffres, rubrique violences conjugales
Mise à jour de quelques photos de la visite de nos locaux, rubrique tout sur SOS FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :

401. Pourquoi a-t-il ce caractère ? Amour, possession, jalousie ...
402. A toutes celles qui vont se faire tabasser ce soir par ces ordures. Témoignage.
403. Je ne peux pas sortir sans lui. Annette évoque les difficultés qu'elle rencontre avec son mari.
404. Je suis fière d'avoir la tête hors de l'eau. Victime de violences, Marguerite explique le processus thérapeutique qui l'a aidée, la psychologie cognitive.
405. Un mirage. Linda a rencontré un homme différent sur internet ...
406. Je suis écoeurée. C. donne de ses nouvelles.
407. Ma petite Chloé partie trop vite. Noëlle est de nouveau enceinte après la perte de Chloé mais vivre cette nouvelle grossesse est difficile.
408. Nuit de peine. A 9 ans, Gina a été violée.

Les bonnes pages
A lire absolumment. Isabelle AUBRY est la présidente fondatrice de l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste. Elle vient de publier La première fois, j'avais six ans ... : "Dans le lit de mon père, j'ai laissé mon enfance, mon équilibre, ma santé, mes études. Beaucoup d'enfants endurent aujourd'hui le cauchemar que j'ai supporté. Ces poupées vivantes, abusées par leur grand-père, leur oncle, leur père, leur mère, ces esclaves violés sous le toit de la maison familiale, sont bien plus nombreux qu'on ne peut le penser. C'est pour eux que j'ai décidé de raconter mon histoire: comment, malgré tout, malgré l'inceste, je suis devenue un être humain. Fragile, mais debout." 272 pages, OH EDITIONS.
Le quotidien la Croix a publié le 22 septembre un article annonçant la parution en octobre d’un livre du sociologue Smaïn Laacher, Femmes invisibles. Pour Smaïn Laacher, "la réalité des violences domestiques faites aux femmes issues de l’immigration est escamotée par les débats polémiques sur la laïcité et l’islam". Le sociologue a travaillé avec des associations comme la Voix des femmes ou Ni putes ni soumises. Il révèle et analyse dans son ouvrage le contenu de centaines de plaintes (courriers ou fiches d’appels téléphoniques) adressées à ces deux associations. Le chercheur a également comparé ces lettres à celles reçues entre 1967 et 1981 par Menie Grégoire. Les lettres envoyées à l’animatrice de RTL ne provenaient pas de femmes de l’immigration mais le sociologue "note que l’origine sociale de ces deux générations est surtout populaire". Il indique enfin que "la préoccupation religieuse apparaît peu dans le courrier envoyé aux associations". Et La Croix de souligner que "au-delà de la simple étude de cas, Smaïn Laacher dénonce la manière dont ce problème est abordé en France dans l’espace médiatique, intellectuel et politique" et "plaide pour que les débats idéologiques n’écrasent plus la réalité d’une émancipation en marche".

Plan de lutte contre les violences contre les femmes : un bilan
La mission chargée d'évaluer la mise en œuvre du plan de lutte 2005-2007 contre les violences faites aux femmes a remis son rapport à la secrétaire d'État à la solidarité, Valérie Létard ainsi que ses préconisations relatives au second plan (2008-2010). Etabli par l'Inspection générale de l'administration, des affaires sociales et des services judiciaires (IGAS, IGSJ et IGA), le rapport indique que si les lois ont accru la répression de ce type d'infractions au sein du couple, le manque de structures (hébergement d’urgence, etc.) et de moyens (psychologues, travailleurs sociaux, etc.) entrave la mise en œuvre globale du plan. De même, concernant la prise en charge des femmes, si l'intervention des services (police, tribunal, hôpital, etc.) s'est professionnalisée, l'accompagnement vers l'autonomie par le logement et le travail restent insuffisant. Pour améliorer le second plan 2008-2010, la mission recommande : de rendre plus cohérentes les politiques locales en plaçant des délégués auprès du préfet de région ; d'améliorer le repérage des violences ; de développer une prise en charge plus précoce des auteurs et la prise en compte des conséquences pour les enfants ; d'intégrer des mesures relatives aux violences au travail. Par ailleurs, la mission juge suffisant le dispositif législatif français et estime qu'une loi cadre ne pourrait régler les difficultés persistantes. Elle propose la création d'une ordonnance de protection pour les femmes victimes de violences et des adaptations réglementaires sur des points délicats (articulation entre le pénal et le civil, etc.). Rappelons que la loi du 26 mai 2004 relative au divorce organise l'éviction du conjoint violent du domicile conjugal et renforce la protection du consentement au mariage (L. n°2006-399, 4 avr. 2006 : JO 5 avr. 2006, p. 5097). Les infractions commises au sein du couple sont retenues comme circonstance aggravante (V. L. n°2005-1549, 12 déc. 2005 ; L. n°2007-297, 5 mars 2007). Un bilan de la loi du 4 avril 2006 relève toutefois un recours trop fréquent à la médiation pénale et une mauvaise articulation entre les juges du siège et le Parquet. L'Observatoire national de la délinquance (OND) estime le nombre de femmes victimes de violences au sein du couple à 584.000 et à 700.000 en tenant compte des violences commises hors du foyer, par un ancien conjoint. Seules 8 % des femmes déclarent ces violences.
Source : La Documentation française, juillet 2008

Selon le FSE, les droits des femmes régressent en Europe
Du 17 au 21 septembre se tenait à Malmö en Suède, le 5e Forum social européen (FSE). Plus de 20 000 participants issus de milliers d’organisations de l’Europe entière y étaient attendus. A cette occasion, les altermondialistes, qui pointent du doigt la montée des intégrismes combinée au néo-libéralisme, ont déploré que "les droits des femmes régressent dans toute l'Europe y compris en Suède, pays pourtant réputé exemplaire dans ce domaine". En effet, Maria Hagberg, représentante suédoise du réseau Initiative féministe européenne (IFE), a estimé que les progrès réalisés par le passé étaient "menacés" jusque dans la société suédoise, où l'on constate une montée des violences faites aux femmes. "Il y a cinq ans, on recensait 20.000 cas de violences contre les femmes par an en Suède. Aujourd'hui, ce sont 30.000 cas qui sont comptabilisés", a-t-elle dénoncé avant d’affirmer : "nous sommes toutes impliquées dans ce mouvement depuis longtemps et nous avons constaté ces dernières années un retour en arrière. Nous le constatons en Europe mais aussi en Suède où l'égalité est une égalité de surface". Selon le compte rendu qu’en a fait le 22 septembre le site d’information belge 7 sur 7, "le recul des droits des femmes est observé dans toute l'Europe. Nous le voyons bien dans la vie de tous les jours""a martelé de son côté Soad Bekkouche, représentante du groupe français Laïcité.

Les femmes hésitent de moins en moins à dénoncer les violences conjugales
Les violences conjugales restent de moins en moins dans l’intimité du couple. En 2007, 47.573 faits de violences volontaires sur des femmes majeures par leurs conjoints (ou ex conjoints) ont été déclarés à la police ou à la gendarmerie , selon le Bulletin de l’observatoire national de la délinquance, publié mardi 8 juillet, contre 36.231 en 2004. Cette hausse de 31,1 % s'inscrit dans le mouvement d'augmentation des actes de violences depuis dix ans, selon Le Monde du 8 septembre 2008. Depuis 2004, les violences volontaires contre les personnes ont augmenté de 28 %. Les violences conjugales représentent plus du quart de l'ensemble des violences enregistrées. L'augmentation des plaintes traduit une moindre inhibition des femmes à se reconnaître victime et une meilleure sensibilisation de la police et de la justice aux violences conjugales. Depuis avril 2006, cette notion s'est élargie aux ex-conjoints, ce qui explique en partie la hausse brutale de 2007 (+16 % par rapport à 2006). Le ministère de la justice indique que "les parquets ont donné des instructions aux services enquêteurs afin que soit établie de manière systématique une procédure", même en cas d'absence ou de retrait de plainte. Si les femmes hésitent moins à porter plainte contre leurs maris, ce chiffre ne mesure qu'une partie des violences conjugales. Selon l'OND, environ 21 % des femmes victimes d'au moins un acte de violence par son conjoint ou ex-conjoint ont porté plainte. L'OND a également réalisé, avec l'INSEE, une enquête de victimation sur plus de 10.000 personnes de 18 à 60 ans. L'OND estime à 410.000 le nombre de femmes victimes de violences d'un conjoint ou ex-conjoint en 2005 ou en 2006. Les femmes portent plainte dans moins de 9 % des cas quand il s'agit de leur conjoint et dans plus de 50 % des cas s'il s'agit de leur ancien compagnon. L'essentiel de ces actes entraînent des incapacités de temps de travail (ITT) de moins de huit jours. Le nombre de faits les plus graves (provocant une ITT supérieure à huit jours) a baissé depuis 2004, passant de 3.360 à 3.103. En 2006, 137 femmes ont été tuées par leur compagnon. Une femme meurt tous les trois jours du fait de violences conjugales. Un numéro spécial, le 3919, a été créé le 1er juin 2006 pour les victimes de violences conjugales. Le taux de ces violences varie d'un département à l'autre. Il y a 6,1 faits constatés pour 10.000 femmes majeures dans la Creuse et 50,1 pour 10.000 en Seine-Saint-Denis. La moyenne nationale est de 18,7 pour 10.000. On frappe moins sa femme (ou on porte moins plainte) en Auvergne que dans la région parisienne. L'augmentation des violences conjugales en Seine-Saint-Denis (+87,8 % depuis 2004) s'explique en partie par les différentes campagnes qui ont lieu depuis 2004 pour lutter contre les violences conjugales, ce qui aboutit à davantage de plaintes, mieux prises en charge par la police et la justice. Et les hommes ? Les statistiques exploitées par l'OND ne permettent pas de distinguer la part des hommes victimes de violences conjugales. Les chiffres de la gendarmerie sont les seuls exploitables. Ils montrent une croissance des faits constatés, de 1.631 en 2004 à 2.317, ce qui représente une hausse de 42 %. L'enquête de victimation montrait que 127.000 hommes déclaraient avoir subi des violences au sein de leurs couple, en 2005 ou 2006. En 2006, 37 hommes ont été tués par leur compagne. Les trois quarts battaient leur femme.

Une charte pour les droits des femmes
L’association Paroles de femmes, dont l’objectif est de lutter pour l’égalité hommes-femmes, de promouvoir le statut de la femme, de lutter contre toutes les discriminations qui lui sont faites, a décidé de présenter une charte des droits des femmes au président de la République. L'association déclare : "Soixante ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme et quelques mois avant sa date anniversaire, mais aussi après la suppression du ministère de la Parité et de l’Egalité par le gouvernement, il nous semblait essentiel de créer une charte spécifiquement féminine afin de réaffirmer nos droits. Cette charte, composée de dix articles fondamentaux, a pour objectif de protéger nos acquis en matière de droits des femmes en France et de faire appliquer ces droits dans d’autres parties du monde où de nombreuses avancées restent encore à faire. Non-liberté de parole ou de pensée, droit inégalitaire dans le mariage religieux, obligation de se couvrir le corps, excision, refus de la mixité, violence physique et harcèlement moral impunis, inégalité salariale, interdiction de choisir sa sexualité, esclavage de femmes sans papiers... Combien de temps encore faudra-t-il pour qu’une pleine égalité hommes-femmes soit appliquée, pour que la dignité de la femme soit enfin respectée ? A l’heure de la montée des intégrismes, de l’augmentation des violences que des femmes subissent toujours sous couvert de sexisme, de cultures ancestrales ou de religions, il est temps que la cause des femmes devienne une priorité nationale, un projet commun à tous les Etats. C’est ensemble, hommes et femmes, que nous gagnerons cette lutte contre l’ignorance. Considérant que l’égalité hommes-femmes en France est un modèle de référence et de justice, nous comptons sur l’engagement du président de la République afin que cette charte soit signée par le plus grand nombre de dirigeants politiques, notamment par les chefs d’Etat de l’Union pour la Méditerranée. Il ne peut exister de coopération entre Etats sans que les valeurs de justice et de paix soient partagées. Paroles de femmes, qui fédère des femmes de toutes confessions et de toutes cultures, s’est engagé, depuis sa création, à être le fer de lance de tous les combats féminins et à relayer le murmure des victimes dans les plus hautes sphères de l’Etat. Nous demandons aujourd’hui à chacun d’entre vous, citoyens et citoyennes, et à vous, monsieur le président de la République, de signer et de porter notre charte afin de faire valoir le droit des femmes comme un droit universel."
Lire ici sur le site Paroles de femmes : http://www.parolesdefemmes.org/spip.php?article115
Vous pouvez télécharger la charte (pdf) et la signer ou adresser votre accord à olivia.cattan@parolesdefemmes.org

Constat sévère sur les modes de garde de la petite enfance
Un chapitre du Rapport de la Cour des comptes sur la sécurité sociale (septembre 2008) est consacré aux aides à la garde des jeunes enfants. Selon l’Agence France Presse, qui a diffusé une dépêche le 10 septembre sur cet aspect, "déficit d'assistantes maternelles, création insuffisante de places en crèches, baisse de la scolarisation des 2-3 ans: le rapport de la Cour des comptes, publié mercredi, est très critique envers le dispositif de garde des jeunes enfants". Selon le rapport, "le nombre de places disponibles en garde collective et en crèche familiale n'a augmenté que de 37.800 entre 2000 et 2007 (environ 2% par an), soit à peine le taux d'augmentation de la natalité", alors que "les quatre plans crèches devaient permettre sur cette période de créer au moins 75.000 nouvelles places". Cette évolution générale est jugée "décevante" au regard de l'effort financier engagé par la branche famille de la sécurité sociale. Toujours selon la Cour des comptes, "plus coûteuse que prévue", la PAJE (prestation d'accueil du jeune enfant), créée en 2004, n'a en outre pas permis de remplir son objectif : permettre aux parents de choisir librement leur mode de garde. Et l’AFP d’indiquer que "parmi ses propositions la Cour propose de réduire la durée du congé parental afin d'éviter l'éloignement durable des mères du marché du travail, à condition que les familles les moins aisées disposent d'une offre de garde à un coût abordable, précise la Cour".

Comprendre le statut social des prostituées
Marie-Elisabeth Handman est enseignante chercheuse à l’EHESS, où elle dirige
l’équipe "Altérité, sexualités, santé" du Laboratoire d’anthropologie sociale. Elle a été interviewée par Libération (26 août 2008) : "Mon domaine de recherche porte sur la construction sociale des sexualités, la domination masculine et la violence qu’elle entraîne. Depuis 2002, je me consacre à l’étude de la prostitution, suite à une commande de la mairie de Paris, qui souhaitait un état des lieux sociologique de cette activité dans la capitale. Une démarche plutôt ouverte, par rapport à beaucoup de villes qui prenaient des mesures punitives à l’égard des professionnelles du sexe. Avec quelques collègues, nous avons analysé les problématiques auxquelles doivent faire face ces femmes, et tenté de proposer des solutions pour améliorer leur sort. La prostitution est de plus en plus réprimée par les pouvoirs publics, surtout depuis la loi de 2003 qui fait du racolage passif un délit. Cette disposition, loin de protéger les "victimes du proxénétisme", permet la reconduite à la frontière des étrangères sans titre de séjour, et oblige les autres à migrer aux abords des villes. Rendues invisibles aux yeux des riverains, elles n’en sont que plus vulnérables aux agressions, sans compter la répression des forces de l’ordre, qui se fait sans relâche et sans ménagement. Au fur et à mesure de mes enquêtes, j’ai compris que ce qui pèse le plus sur les prostituées, c’est leur stigmatisation. La question de leur statut doit trouver sa place dans le débat de société, pour mettre fin à l’hypocrisie actuelle. Les prostituées participent à la solidarité nationale par l’impôt, mais les moyens d’exercer leur activité sont interdits par la loi. Le code pénal punit pour proxénétisme toute personne qu’elles rémunèrent contre un service, comme le chauffeur de taxi qui les emmène sur leur lieu de travail, ce qui menace tout leur entourage social. Or, ces femmes ne sont pas les victimes des hommes lorsqu’elles travaillent librement et dans de bonnes conditions. C’est pourquoi elles souhaitent la disparition des lois sur le proxénétisme (les vrais proxénètes peuvent être poursuivis sous d’autres chefs d’inculpation : violences, extorsion de fonds…) et un statut de travailleuses indépendantes, qui leur permettrait de travailler à plusieurs dans un même lieu, de manière à prévenir d’éventuelles agressions. Actuellement, si elles le font, elles tombent pour proxénétisme aggravé. Alors que la société affiche le corps comme un objet de désir, la plupart des gens ne comprennent pas qu’on puisse vendre des services sexuels, surtout les femmes, qui sont les plus agressives à l’égard de la prostitution. Dans mon travail, je montre que la sexualité n’est pas forcément associée à des sentiments. Notre identité sexuelle est avant tout conditionnée par l’éducation. Ainsi, selon les enquêtes sociologiques, deux tiers des garçons différencient amour et sexualité, contre seulement un tiers des filles."

Le gouvernement italien veut interdire la prostitution de rue
Selon Bureau de la communication du Service des droits des femmes et de l'égalité, le gouvernement italien a approuvé un projet de loi interdisant la prostitution dans les lieux publics et qui vise aussi bien les travailleurs du sexe que les clients. Les contrevenants risqueront jusqu'à 15 jours de prison et 13.000 euros d'amende. Selon la ministre pour la Parité, Mara Carfagna, la future loi vise à lutter contre un marché qui favorise la traite des femmes et donne lieu à des cas d'esclavage. Les personnes encourageant la prostitution de mineurs s'exposent à des peines de 12 ans de prison. Le projet doit encore être approuvé par le Parlement pour entrer en vigueur.

 

31 août 2008

Quoi de neuf sur le site
Mise à jour de la présentation du conseil d'administration, rubrique tout sur SOS FA
Mise à jour du règlement de fonctionnement du CHRS (pdf) et de son livret d'accueil (pdf), rubrique tout sur SOS FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
393. Ma fille court-elle un risque auprès mon père ? La soeur de cette femme a subi l'inceste de la part de leur père à elle deux. Elle s'interroge.
394. Harcèlement et violences psychologiques. La plainte de C. a été classée. [En sus, un message pour Frédérique]
395. Moi qui attend ma mort. C., victime d'inceste (frère), donne de ses nouvelles.
396. Ma belle-soeur et ses enfants vivent un drame. Cette femme a besoin de conseils pour cette famille à la dérive.
397. J'ai réussi à le quitter. Y. est jugé par sa famille alors qu'elle a besoin de soutien.
398. Une vilaine expérience. Candice a été sexuellement abusée par une relation.
399. N'ai-je été qu'un mauvais objet d'amour ? B. s'est défait de cette relation dangereuse et violente mais la douleur reste vive.
400. Il faut des années pour chasser ses démons. Vanessa a retrouvé le bonheur.
382. F. donne de ses nouvelles, découragée, M. a fait appel ... Lire en bas de page.

La lesbophobie est-elle un phénomène marginal ?
La lesbophobie désigne les manifestations hostiles à l’égard des lesbiennes où se conjuguent homophobie et sexisme. À ce titre, ses divers aspects sont-ils difficiles à identifier ? Quels en sont les acteurs, les manifestations, les conséquences, les mécanismes ? La Commission Lesbophobie de SOS homophobie a lancé une grande enquête afin de palier le manque d’informations et d’études spécifiques d'ampleur sur le sujet dans le but de mettre en place des actions de lutte ciblées. Un questionnaire, conçu pour quantifier et analyser le phénomène en France, a été diffusé fin 2003-début 2004. 1793 réponses ont été récoltées, elles font l’objet d’analyses statistiques. 63% des répondantes évoquent des épisodes lesbophobes dans leur vie. Les domaines les plus cités sont la vie quotidienne, la famille, le milieu amical et le contexte professionnel (respectivement par 45%, 44%, 24% et 24% des répondantes). L’objectif de cette enquête est de rendre cette discrimination visible auprès du plus grand nombre en espérant que d’autres approches scientifiques et militantes suivront.
Rapport complet en téléchargement sur le site de sos-homophobie.org à partir de cette page ou en cliquant ici http://www.sos-homophobie.org/documents/enquete_lesbophobie.pdf
Une synthèse est disponible en librairie ou commandable en ligne sur le site : Enquête sur la LESBOPHOBIE - Synthèse - ISBN : 978 2917010-01-3 - 8 €

Foetus nés sans vie inscrits à l'état civil
Souhaitant apporter une « réponse pragmatique et humaine » aux situations de deuil vécues par les familles d'un enfant né sans vie - selon un communiqué du 22 août des ministres de la Santé et de la Justice -, le gouvernement a fixé de nouvelles modalités d'inscription du foetus sur les registres de l'état civil, indique Actualités Sociales Hebdomadaires du 29 août 2008. J
usqu'à présent, seuls les foetus ayant atteint un stade de développement jugé suffisant au regard des critères de viabilité définis par l'Organisation mondiale de la santé (22 semaines d'aménorrhée ou un poids de 500 g) pouvaient faire l'objet d'un acte d'enfant sans vie établi par l'officier de l'état civil. Ces critères étaient repris par l'administration dans une circulaire du 30 novembre 2001. Mais, le 6 février dernier, la Cour de cassation a jugé que tout foetus né sans vie peut être inscrit à l'état civil quel que soit le stade de son développement puisque le code civil n'impose aucune condition de poids ou de durée de grossesse pour l'établissement d'un acte d'enfant sans vie. Prenant acte de cette jurisprudence, un décret détermine les conditions dans lesquelles ce document est réalisé. Ainsi, il est désormais prévu que l'officier de l'état civil est tenu d'établir un acte d'enfant sans vie dès lors que les parents d'un enfant mort-né ou né vivant mais non viable présentent un certificat médical d'accouchement dont le modèle est fixé par arrêté. Ce certificat est établi par le médecin ou la sage-femme en cas d'accouchement spontané ou d'accouchement provoqué pour raison médicale (dont l'interruption médicale de grossesse). En revanche, l'interruption spontanée précoce de grossesse (fausse couche précoce) et l'interruption volontaire de grossesse ne permettent pas l'établissement d'un tel certificat. La position de la Cour de cassation ayant relancé le débat sur le statut juridique du foetus tout en faisant craindre une remise en cause du droit à l'avortement, les ministres précisent que le foetus n'acquiert aucune personnalité juridique et donc aucune filiation. L'acte d'enfant sans vie permet en revanche de faciliter le processus de deuil des parents, qui peuvent ainsi donner un prénom à l'enfant et accéder à un "traitement funéraire décent". Rappelons que, jusque-là, seuls les foetus ayant atteint le seuil de 22 semaines pouvaient faire l'objet d'une inhumation, les autres étant incinérés avec les "déchets hospitaliers". Autre mesure prise par le gouvernement : les parents non mariés, dont l'enfant sans vie est le premier enfant, peuvent désormais obtenir un livret de famille, portant la mention de cet enfant.
Décrets n° 2008-798 et 2008-800 et arrêtés du 20 août 2008, J.O. du 22-08-08

Les conditions d'exercice par une association d'une action judiciaire contre une discrimination
Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 29 août 2008, un décret introduit de nouveaux articles au sein du code de procédure civile et du code de justice administrative afin que des associations puissent exercer des actions en justice contre les discriminations prévues par la loi du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations. Il précise notamment que les associations régulièrement déclarées depuis au moins cinq ans et se proposant, par leurs statuts, de lutter contre les discriminations peuvent exercer ces actions en justice en faveur d'une victime. L'association doit toutefois justifier avoir obtenu l'accord écrit de l'intéressé après avoir informé ce dernier :
- de la nature et de l'objet de l'action envisagée ;
- du fait que l'action sera conduite par l'association, qui pourra exercer elle-même les voies de recours ;

- du fait que l'intéressé pourra, à tout moment, intervenir dans l'instance engagée par l'association ou y mettre fin.
(Décret n° 2008-799 du 20-08-08, J.O. du 22-08-08)

Les hommes peu enclins au dépistage des infections sexuellement transmissibles
La recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) depuis la fin des années 90 témoigne d’un relâchement de la prévention et d’une reprise des conduites à risque, rapporte le Quotidien du Médecin du 19 juin 2008. Un accroissement qui touche surtout les hommes mais qui a un impact aussi sur les partenaires. Selon les données de l’Institut de Veille Sanitaire, tous les indicateurs de l’évolution des IST sont au rouge : la syphilis qui avait quasiment disparu dans les années 1990 est réapparue à la fin de l’année 2000. des cas de lymphogranolumatose vénérienne rectale (LVG) ont été diagnostiqués en France pour la première fois en 2003 et les infections à chlamydiae trachomatis et les gonococcies sont en hausse. Ces IST touchent principalement les hommes, suggérant un relâchement des comportements de prévention et d’une reprise des conduits à risque en particulier chez les homosexuels. Les cas de syphilis concernent majoritairement des hommes (95%) dont l’âge moyen est de 36 ans, en majorité ceux qui
ont des rapports avec des hommes (80%). La proportion des hétérosexuels est plus élevée à Paris qu’en province. Les IST considérées comme des indicateurs indirects de la transmission par le VIH peuvent également aggraver le diagnostic de l’infection par le VIH (6.300 nouvelles contaminations en 2006). Selon l’enquête INED INSERM sur la sexualité, les IST sont nettement sous estimées à tout âge car les sujets dépistés dans le cadre de l’enquête en
dehors de toute demande médicale et les résultats étaient positifs pour 1,4% des hommes et 1,6% des femmes. Les femmes ont sans doute plus d’occasions d’être dépistées que les hommes de manière systématique lors d’une consultation pour contraception ou d’un examen gynécologique ou d’une grossesse mais elles ont moins de chances de l’être précocement car les hommes avertissent moins souvent leurs partenaires qu’ils ont une IST.

« Ma compagne me frappait, j'ai porté plainte »
Article paru dans Ouest France le 30 juin 2008
Une histoire d'amour qui dérape et la femme qui bascule dans la violence. Un Normand de 42 ans a porté plainte et témoigne. Des insultes, des coups, des viols, des meurtres... Les femmes sont les premières victimes de ces violences et agressions au sein du couple
(lire ci-dessous). Mais « il y a aussi des hommes battus. J'en parle autour de moi. Je ne suis pas le seul à prendre des coups ». Pendant dix mois, Philippe (prénom d'emprunt) affirme avoir subi ce que les gendarmes appellent désormais des « violences intrafamiliales ». Ce Normand de 42 ans a porté plainte trois fois. Pour l'instant, « une enquête est en cours », indique le vice-procureur de la République, Jean-Michel Rotaru. « Un tas de coups de pied » Tout a commencé un soir d'octobre. L'ouvrier raconte que son amie, une secrétaire quinquagénaire, lui a flanqué « un tas de coups de pied. Je l'ai maintenue par les bras pour éviter d'en reprendre. Elle a dit aux gendarmes que c'est moi qui l'avais violentée ». L'amie, aussi, porte plainte. Elle s'est vu prescrire huit jours d'ITT (interruption temporaire de travail). Philippe prend ses affaires. « Je voulais me chercher un appartement. Mais elle m'a retenu au maximum. Elle voulait atténuer les choses. » Il part en novembre, après la deuxième plainte. Cette fois, « je me suis pris des coups de pied et de poing » sur le bord d'une route. Le couple continue pourtant de se voir. Chez lui ou chez elle. Lui s'accroche et se raccroche aux textos qu'elle lui envoie. « Je culpabilise, lui trouve des circonstances atténuantes. Pendant cinq mois, on a vécu des bons moments. » Pourquoi est-il retourné avec elle ? « D'abord, je l'ai haïe. Ensuite, les sentiments reviennent. On retourne vers la personne qui nous dit : ' Je suis désolée, il faut qu'on change. ' » « Pour le cocard, j'ai menti, j'avais honte » Jusqu'à ce dimanche « où je lui ai demandé des explications sur sa tenue, que je trouvais provocante. En guise de réponse, un coup de poing sur la figure ». Mais, aujourd'hui, « c'est bien fini. Je veux aller au tribunal, qu'elle soit punie. Qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas à me taper ». Philippe travaille en 3 x 8 dans une usine, entouré de 200 hommes. « La première fois qu'ils m'ont vu avec un cocard, j'ai menti. J'avais honte. Après, les gars ont vu que je racontais des bourres... Les mecs, aussi, se confient. Mais pas à n'importe qui. » Certains collègues en « rigolent ». D'autres lui demandent : « Mais pourquoi tu ne lui as pas foutu une claque ? » « Tout simplement parce que la suspicion se retournerait contre moi », rétorque Philippe. Qui admet « lui avoir mis une baffe, une fois, tellement j'étais excédé ». Les gendarmes l'ont écouté avec attention. Philippe est néanmoins persuadé qu'on « soutient plus facilement une
femme. Quand un homme se fait taper, on pense parfois que c'est de sa faute. On m'a titillé pour savoir si je n'inventais pas, si je n'étais pas fou. Comment on peut prouver sa bonne foi, en tant que mec » ?

 

30 juin 2008

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
387. Je crois sombrer dans la folie. Un lourd secret familial, un père incestueux, plusieurs victimes ... Notre conseil tente d'éclairer la dynamique de l'auteur.
388. J'ai peur de manquer de tout et surtout de priver les enfants de leur père. B. vit au gré des cycles de la violence. Quelle décision va-t-elle prendre ?
389. J'ai perdu deux ans de ma vie. M. cherche à comprendre le comportement du conjoint qu'elle vient de quitter.
390. Je n'ai plus la force de me battre contre la personne qui continue de croire qu'il peut penser à ma place. Nadia se libère peu à peu de l'emprise de son ancien compagnon.
391. Viol requalifié en agression sexuelle. Talie a besoin d'un conseil.
392. Une relation amoureuse en CDD. Céline tente de gérer une vie familiale complexe avec l'homme qui l'a fait tant souffrir.

Les bonnes pages
Pierre Lumbroso, Libre d’être putain ? Manifeste pour une prostitution choisie, éditions L’Harmattan, 150 pages, 14,50 euros. Pierre Lumbroso, avocat pénaliste au barreau de Paris depuis dix-sept ans, revient sur les problèmes posés par la loi sur la sécurité intérieure du 21 janvier 2003 et sur ses conséquences sur la prostitution à Paris. Il déclare au cours d'une interview (Métro, 8 juin 2008) : “La loi de 2003 n’est pas efficace contre la prostitution internationale. Pire, elle est extrêmement dangereuse pour les filles qui travaillent de façon indépendante. [Les filles viennent] des pays de l’Est, d’Asie du Sud Est et d’Afrique noire. Ces filles travaillent essentiellement dans les bois de Vincennes et de Boulogne. C’est là que sévissent les réseaux internationaux. Il reste quelques prostituées “traditionnelles” dans des camping-cars, au bois de Vincennes, mais la majorité des filles viennent de l’Est. Le terrain est bien gardé, les bagarres sont fréquentes et les Françaises très vite délogées. Au bois de Boulogne, où la violence est tout aussi importante, les prostituées sont essentiellement des transsexuels ou des homosexuels. Les filles d’Afrique noire sont basées principalement en haut de la rue Saint-Denis. Les filles originaires de Thaïlande, du Laos ou du Viêt Nam, travaillent, sous la contrainte de proxénètes, dans des studios des tours du XIIIe, notamment porte de Choisy et avenue d’Italie. [Les prostituées traditionnelles] travaillent ou dans des camping-cars ou dans des studios loués rue Saint-Denis, place de la Madeleine ou près des bars de Pigalle. Aujourd’hui, elles ne constituent que 30% des 1.500 à 3.000 prostituées franciliennes. La loi sur la sécurité intérieure du 21 janvier 2003 a été adoptée pour lutter contre les réseaux internationaux de prostitution. L’idée était de criminaliser la prostitution en interpellant les filles afin qu’elles livrent leur proxénète. Les têtes de réseaux se trouvant à l’étranger, ça n’a jamais marché. Au final, cette loi pénalise les prostituées traditionnelles. Les bâilleurs qui leur louent des studios sont désormais considérés comme des complices. Les filles ont été contraintes de déserter le centre des villes pour aller travailler dans des lieux à risque, notamment les forêts, Rambouillet ou Fontainebleau. Avec l’insécurité qui y règne, elles ont dû faire appel à des proxénètes. Par ailleurs, les clients qui sont surpris avec une prostituée sont accusés de racolage passif. Résultat, ils vont sur Internet. [Les risques sont sont les mêmes que] pour les petites annonces dans les journaux, elles ne voient pas la personne à qui elles ont à faire. Les risques sont beaucoup plus importants : violence, vols, pratiques sexuelles non voulues... Chaque passe peut constituer un danger. [On peut] protéger le plus vieux métier du monde en le rendant plus transparent. Il faut que les filles puissent revenir travailler en ville et que des structures soient créées. Louer un studio, voir un médecin ou bénéficier de la sécurité sociale sont des choses auxquelles tout le monde a droit. L’idéal serait qu’elles puissent travailler de manière indépendante."

La commission Guinchard s'oppose à l'instauration du divorce sans juge
Selon Le Monde du 24 juin 2008, la perspective d'un divorce sans juge s'éloigne de jour en jour : la commission sur la nouvelle répartition des contentieux, présidée par le professeur de droit Serge Guinchard, est hostile à cette idée. Chargée en janvier de mener une réflexion "ambitieuse" sur l'avenir de la justice, elle devrait rendre ses conclusions à la fin du mois de juin. La garde des sceaux, Rachida Dati, annoncera alors si elle reprend à son compte les réserves de la commission. L'idée d'un divorce sans juge avait été évoquée le 12 décembre 2007 par le Conseil de modernisation des politiques publiques, qui souhaitait alléger la charge des tribunaux. "Le conseil souhaite que, pour le divorce par consentement mutuel, lorsque les époux sont d'accord sur l'ensemble des conditions du divorce, le recours au juge ne soit plus nécessaire et qu'il soit possible de procéder, simplement, à un enregistrement de l'acte devant un notaire", précisait le rapport du ministre du budget, Eric Woerth. Cette idée avait été vigoureusement combattue par les avocats, qui estiment que le passage devant le juge permet de garantir la solidité de l'accord et de protéger le plus faible des époux. La profession refusait en outre de laisser partir vers le notariat un contentieux qui fait vivre beaucoup de cabinets : en 2005, les divorces par consentement mutuel représentaient plus de 50 % des 150.000 procédures de divorce, soit 13 % des affaires portées devant les tribunaux. La Conférence des bâtonniers s'est d'ailleurs réjouie en apprenant la position de la commission Guinchard. "Cette nouvelle constitue pour nous un soulagement considérable", a-t-elle souligné.

Xavier Darcos, ministre de l’Education Nationale, entend lutter contre l'homophobie
Selon Libération du 25 juin 2008, le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos explique comment il entend mener la lutte contre l’homophobie à l’école. "La question de l’homophobie intéresse toute la société, et spécifiquement les lieux de culture et de savoir. J’ai donc souhaité que l’école ne la méconnaisse pas. Et que tout élève qui pourrait subir des vexations, voire des violences, liées à son orientation sexuelle soit protégé. D’abord il fallait que nous sachions ce qu’il en était. Des associations et des lycéens nous alertaient. Dans notre logiciel Civis qui recense les violences de toutes natures, nous avons introduit les actes liés à l’homophobie. Les chiffres restent modestes." De septembre à novembre 2007, les violences à caractère homophobe ont représenté 0,6 % du total, et de décembre à février 2008, 0,3 %. Mais il s’agit de signalements, non de la réalité. L’homophobie est une attitude, elle crée un climat et ne s’exprime pas forcément par des violences. Il est en outre toujours un peu compliqué de la dénoncer. Nous pouvons progresser. L’omertà sur tout cela est toujours présente. Des chiffres alarmants montrent que nos jeunes homosexuels ne vont pas bien et qu’ils sont victimes de leur orientation sexuelle : leur taux de suicide est près de trois fois supérieur à la moyenne. On sait aussi que les jeunes se moquent ou insultent, facilement. Tout ceci crée des tensions et beaucoup de souffrance chez les jeunes homosexuels. Une campagne de lutte contre l’homophobie sera menée dans les universités et les grandes écoles après la rentrée. La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse, qui a rencontré début juin le représentants de l’Inter-LGBT (lesbienne, gaie, bi et trans) et de Gay Li (issu de l’UMP), a donné son accord. En outre, un module de formation traitant des discriminations, dont l’homophobie, pourrait être introduit dan le cursus des futurs enseignants, dont le chantier va bientôt s’ouvrir dans le cadre de la "masterisation".

Reconstitution de l'hymen, une question d'honneur
Selon Le Monde du 20 juin 2008, l’hyménoplastie est une opération qui se pratique dans les hôpitaux (pour 100 euros) comme dans les cliniques privées (plus de 3000 euros) depuis une vingtaine d’années. Leïla, 25 ans, y a eu recours parce que son futur mari n’était "pas prêt" à savoir la vérité : elle n’était plus vierge. Pour son mariage, début août, ce sera un voile blanc. Immaculé, comme sa robe. Après la noce, ce seront des draps roses, rouges ou pourpres. Ensanglantés, quoi qu'il en soit. Leïla (son prénom a été changé) a 25 ans, la virginité des premiers sentiments, mais plus son hymen. Du moins plus celui que ses traditions algériennes et musulmanes exigent. Plus celui que son "promis" espère. Après avoir longtemps hésité à avouer la perte de sa virginité, elle a cédé à la mi-mai. Le mensonge plutôt que la honte, et une opération : l'hyménoplastie. Une "reconstitution" d'hymen avec fil, aiguille et fines sutures. Vingt petites minutes sur la table d'examen, une anesthésie locale, quelques picotements les jours qui suivent. Et la "sérénité", enfin. Moins de risques, espère-t-elle, de perdre celui qu'elle "aime". Moins de risques d'être répudiée, comme la jeune musulmane dont le mariage a été annulé parce qu'elle avait tu à son mari la perte de sa virginité - jeudi 19 juin, la cour d'appel de Lille devait rendre sa décision. Nul ne sait combien elles sont, chaque année, en France, à faire "recoudre" leur hymen pour l'honneur de leur futur mari. Dans les discrètes maternités et hôpitaux où l'opération est réalisée, les médecins facturent l'acte à d'autres titres, comme la pose de stérilet, et le remboursement de la Sécurité sociale est fonction de cette cotation. Dans les cliniques privées, il est classé avec la mention vague : "Chirurgie intime." Les noms des médecins compatissants circulent ensuite sur les forums Internet spécialisés. L'ordre national des médecins s'est prononcé contre ces interventions. Contre les certificats de virginité aussi, mais sans pour autant avoir les moyens de les interdire. Les gynécologues et chirurgiens qui pratiquent malgré tout l'opération le font parfois par militantisme, mais le plus souvent par "principe de réalité". Pleins d'états d'âme dans tous les cas. Notamment quand des jeunes femmes comme Leïla viennent confier leur histoire. "A chaque fois, je me remets en cause", explique Marie-Laure Brival, 52 ans, gynécologue-obstétricienne, chef de service à la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis. Mais finalement, je réagis en médecin. Ce n'est pas à moi de juger. Et ce n'est pas en refusant l'acte que je vais changer la situation, cela doit venir des filles elles-mêmes."

La première carte des crimes et délits sexuels à Paris
Pour la première fois, l'Observatoire national de la délinquance (OND) a dressé une cartographie des crimes et délits sexuels commis en 2005 dans la capitale, à partir de 570 procédures engagées par la direction régionale de la police judiciaire et la préfecture de police, extraites du fichier de police STIC. Ces données recensent 283 agressions sexuelles, 175 viols, 79 exhibitions, et 33 atteintes sexuelles. Elles ont mis en cause 644 personnes, à 99,5 % des hommes dont l'âge moyen se situe autour de 35 ans. Les victimes sont à 87,7 % des femmes (âge moyen : 27 ans). La part des mineurs, au moment des faits, est faible chez les auteurs de ce type d'infractions (8,4 %), alors qu'ils sont plus représentés du côté des victimes (21 %). Sur la base de ces affaires élucidées, l'OND a évalué l'origine des uns et des autres. Il apparaît ainsi que 60,8 % des mis en cause sont parisiens, en grande majorité issus des arrondissements de l'est de la capitale (du 12e au 20e). Lorsqu'ils viennent d'ailleurs, ils sont originaires en majorité des départements voisins, en particulier de Seine-Saint-Denis (36 %). Du côté des victimes, le constat est quasi identique à une différence près : lorsqu'elles n'habitent pas Paris, elles proviennent pour 22,7 % des Hauts-de-Seine.

 

31 mai 2008

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
382. Je suis libérée. Le procès d'assises a enfin eu lieu et F.donne des nouvelles ...
383. Un mode de fonctionnement familial qui piège longtemps les enfants. C. a été violée et elle est piégée par sa famille ...
384. En instance de divorce après 30 ans de mariage. Où il est question de problèmes financiers et de prestation compensatoire
385. Je vous écris pour ma tante. La tante d'Elodie vit un enfer.
386. Je frappe mon mari. D. cherche une solution car son mari l'a quittée.

Congrès : victimes d'inceste
L'Association Internationale des Victimes de l'Inceste organise un congrès le 4 octobre 2008 à Paris : "soigner les victimes d'inceste". Renseignements, programme, inscription : http://aivi.org/congres/

Les bonnes pages
Tout pour les femmes : le site Tout pour les femmes a mis en ligne le 8 mai dernier un entretien avec Xavier Bertrand, Ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité. Xavier Bertrand répond aux questions de Nicole Salez sur des sujets aussi divers que le travail des femmes, la promotion professionnelle, la création d’entreprise au féminin, la réduction des inégalités hommes-femmes, ou l’équilibre vie professionnelle - vie familiale. Pour le ministre, "en matière de mixité et d’égalité professionnelle, le compte n’y est pas" et "il y a
encore beaucoup de chemin à faire". Lire l'interview.

Lutte contre les violences conjugales : mise en place de référents locaux
Le plan 2008-2010 visant à lutter contre les violences faites aux femmes, présenté en novembre dernier par Valérie Létard (secrétaire d’Etat chargée de la Solidarité), a prévu la création au niveau local de postes de "référents" dont l’objectif est de s’assurer du maillage du territoire pour apporter dans la durée une réponse globale aux femmes victimes de violences. Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 23 mai 2008, une instruction conjointe des ministères de la solidarité et de la Santé précise aujourd’hui les modalités de sélection de ces référents, interlocuteurs uniques et de proximité des femmes victimes de violences. Ce dispositif bénéficie de crédits alloués par le Fonds interministériel de la prévention de la délinquance, à hauteur de 50.000 euros maximum par poste. La procédure de sélection doit s’appuyer sur un recensement préalable des acteurs et des dispositifs locaux intervenant en la matière sous l’autorité des préfets, un appel à projets est ensuite élaboré puis formalisée par une convention enter la structure employeur (collectivités territoriales, organismes publics ou privés) et le préfet du département. Le référent ne doit pas se substituer aux acteurs et services existants dans le processus d’aide mais veiller à ce que tout soit mis en œuvre pour concourir au retour à l’autonomie des femmes victimes de violences. Au delà de la compétence professionnelle, il devra justifier d’une expérience dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes, des qualités relationnelles et être reconnu par les autres professionnels. L’action du référent doit favoriser sa participation et son implication, "en respectant des choix".

Une contraception pour 5 ans, sans y penser
La contraception intra-utérine connait un succès grandissant en France. Au point qu'elle se place désormais en deuxième position, juste après la pilule contraceptive. Mais il y a "stérilet" et "stérilet". Si le traditionnel dispositif en cuivre existe toujours, les femmes se tournent de plus en plus vers les "systèmes Intra-Utérins" (SIU) diffuseurs de progestatif. Une voie contraceptive plus souple et mieux tolérée. "Il s'agit d'une nouvelle catégorie de stérilet, qui délivre de manière régulière une petite quantité de progestérone" explique le Pr Patrick Thonneau. Pour ce gynécologue-obstétricien à l'hôpital Paule de Viguier (Toulouse) et Directeur de recherche INSERM, "le SIU hormonal s'est avéré plus efficace que les DIU les plus fortement chargés en cuivre. Cette méthode est particulièrement appréciée des femmes qui viennent d'avoir un enfant." A tel point qu'aujourd'hui, une sur deux s'est déjà tournée vers le SIU hormonal. Son avantage ? "Une diminution non négligeable des règles, en durée comme en intensité. Il apporte à la fois une meilleure efficacité contraceptive et une qualité de vie améliorée… et se fait oublier !" Mieux, "il n'existe pas d'effets secondaires connus, si ce n'est l'acceptation par la femme d'un petit corps étranger à l'intérieur de soi. Les seules contraintes sont donc des examens de contrôle réguliers." Le SIU hormonal permet ainsi un confort plus important. Quant à sa durée d'utilisation, "elle est progressivement passée de 3 ans à 5 ans. Avec un retour rapide à la fertilité après son retrait, le SIU hormonal peut-être retiré dès un nouveau désir de grossesse." Ce qui en fait une contraception vraiment adaptée à la vie active de la femme moderne !
Source : interview du Pr Patrick Thonneau, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Paule de Viguier à Toulouse, Directeur de recherche à l'INSERM, 12 mars 2008, in Destination Santé du 23 mai 2008

Chercheurs et médecins s'intéressent de plus en plus aux secrets de la sexualité des femmes
Selon L'Express du 25 mai 2008, les femmes ne disent plus : "J'ai la libido en berne" ; elles disent : "Je souffre du trouble de sexualité 'hypo- active'." Cette nouvelle "maladie", identifiée par des médecins américains sous le nom de hypoactive sexual desire disorder, se traduit par une déficience persistante ou par l'absence de fantasmes, de désir ou de réceptivité sexuelle. Une sorte d'équivalent de l'impuissance masculine dont les patientes évoquent de plus en plus souvent les ravages dans les cabinets médicaux. "Près d'un tiers des femmes seraient victimes de dysfonctions sexuelles, constate la psychiatre et sexologue lyonnaise Marie Chevret. Et l'on ne s'occupe évidemment que de celles qui en souffrent, car beaucoup s'accommodent de vivre sans désir... Ces problèmes ne sont pas plus répandus qu'avant, mais on en parle plus facilement." Ce qui a changé, surtout, c'est qu'après des siècles d'ignorance et d'indifférence envers le désir féminin la médecine et la science commencent à s'intéresser à ces questions et à y apporter des réponses. Il a fallu attendre les années 1970 pour que les dysfonctions sexuelles soient enseignées en médecine. Pendant les deux décennies suivantes, tous les efforts thérapeutiques ont porté sur l'impuissance masculine. Mais la tendance s'inverse depuis 1990. Les recherches sur les ressorts secrets de la sexualité féminine n'ont jamais été si nombreuses. Le succès du Viagra, la pilule miracle des messieurs, a poussé les laboratoires pharmaceutiques à se lancer, avec plus ou moins de bonheur, à la poursuite de son équivalent pour les dames. L'ocytocine, une hormone impliquée dans le déclenchement de l'accouchement, dans la lactation, mais aussi dans l'orgasme. Ou encore la mélanocortine, une autre hormone qui agit à la fois sur la pigmentation de la peau, la régulation de l'appétit et le désir sexuel. "Pour l'instant, le seul médicament stimulateur de libido féminine dont nous disposions en France est un patch à la testostérone fabriqué par Procter & Gamble, poursuit Marie Chevret, mais il est réservé aux femmes ménopausées ayant subi une ablation des ovaires." "Les chercheurs et les médecins reconnaissent désormais aux femmes un droit à la jouissance qui avait jusque-là été occulté par la conception freudienne de la libido féminine, dit Alain Giami, directeur de recherche à l'Inserm. Contrairement à l'homme, bestial, obéissant à ses pulsions, le sexe faible était supposé avoir une dimension psychologique et émotionnelle qui échappait aux traitements pharmacologiques. Les mentalités changent, mais lentement." Reste que tous les malaises libidinaux ne relèvent pas d'un traitement. "Certaines patientes influencées par les stéréotypes véhiculés par les médias se croient anormales parce qu'elles ne font pas l'amour tous les jours pendant des heures, constate Marie Chevret, le contraste entre les fantasmes et la réalité quotidienne est abyssal."

Pour en finir avec l’asexualité
Selon Libération du 28 avril 2008, les asexuels revendiquent leur totale absence de désir comme une identité sexuelle d’un genre nouveau. Il existe des anorexiques du désir. Ils trouvent le sexe à ce point inintéressant, qu’ils en font leur slogan : "No sex, no problem." Le niveau de leur libido, c’est zéro. Et alors ? Revendiquant le droit de vivre heureux sans plaisir sexuel, sans masturbation, sans fantasme et sans frustration, ils se désignent par la lettre A pour Asexuel. Aux Etats-Unis où leur mouvement a pris l’ampleur d’un véritable phénomène de société, certains se définissent comme des Amibes humaines. "J’ai découvert que j’étais asexuel dès 15-16 ans : aucun désir, explique Gianni, hôtelier résidant à Strasbourg. Ce n’est pas un rejet de la sexualité, non, simplement de l’indifférence. Allez dire à un passionné de foot que cela vous laisse de marbre : c’est la même chose !" Gianni se définit comme un asexuel de naissance : du plus loin qu’il se rappelle, il n’a jamais été ni troublé, ni ému, ni tenté par la chose. Comme la plupart des asexuels, Gianni a bien essayé, mais sans résultats probants. Ce n’est pas qu’ils soient incapables d’avoir une relation sexuelle — rien à voir, officiellement, avec l’impuissance ou la frigidité— c’est juste que les asexuels n’en éprouvent pas le besoin… Certains se contentent de bisous. D’autres aiment les câlins. Mais aucun ne prend son pied dans la sexualité. Le début d’une révolution ? Tout commence avec un puceau : en juin 2002, l’Américain David Jay, 22 ans, créé le Aven, un "refuge" pour ceux qui comme lui en ont assez se faire traiter d’impuissants. Il est vierge, et fier de l’être. "L’asexualité n’est pas un choix, proclame-t-il. Je n’ai jamais décidé que je voulais devenir asexuel. L’asexualité n’est pas une dysfonction, et il est inutile de chercher une explication à ce manque de désir, de même qu’il est inutile de vouloir se soigner." L’asexualité est-elle une maladie ? Les psychologues et les psychiatres parlent de "désir sexuel hypoactif" ou d’hyposexualité, tout en spécifiant qu’il ne s’agit pas forcément d’un trouble psychologique, ni même d’un problème, du moment que personne n’est frustré. Pour beaucoup d'asexuels, le seul problème, c'est le regard des autres. Difficile de briller en société quand on affiche une existence proche du néant sexuel. Les A font figure d’Anormaux, d’Asthéniques, voire d’Aliénés. "L’asexualité dérange, remarque Gianni, comme tout ce qui nous est inconnu, incompréhensible ! Dans une société qui prône le sexe, difficile de se faire entendre... Il a fallu du temps (et il en faudra encore beaucoup) pour que l'homosexualité puisse se faire reconnaître... ce sera de même pour nous." Les Asexuels constituent-ils une catégorie à ranger aux côtés des hétérosexuels, des gays ou des bisexuels ? Pour eux, c’est une vérité absolue. Leur leader, David Jay, fait d’ailleurs tout pour en convaincre la presse : "La plupart des médecins avec lesquels j’ai parlé sont d’accord pour dire que l’asexualité n’est qu’un aspect de la diversité humaine, dit-il. Mais comme pratiquement aucune recherche n’a été menée sur l’asexualité, la communauté scientifique réserve son opinion." La seule étude existant actuellement sur l’asexualité date de 2004 : le docteur Anthony Bogaert établit, d’après une recherche menée dix ans plus tôt sur 18.000 britanniques, qu’il existerait une nouvelle minorité sexuelle, à situer tout en bas de l’échelle du désir. Son étude met le feu aux poudres : on y apprend que 1% de la population anglaise déclare n’avoir "jamais ressenti d’attraction sexuelle envers qui que ce soit". L’étude ne permet pas de comprendre pourquoi. Elle précise seulement que les asexuels sont en majorité des femmes, ou des personnes de petite taille, avec un niveau d’instruction plutôt bas et que souvent elles sont mariées depuis longtemps… Car, oui, on peut être marié avec enfants tout en étant indifférent au sexe.

Etude dans la Seine-Saint-Denis sur les violences
Les femmes sont plus souvent violentées par des personnes de leur entourage (70 %), notamment leur conjoint (30 %), alors que les hommes, tout aussi nombreux à être agressés, le sont par des inconnus, dans la rue, rapporte dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°19 du 6 mai 2008 une étude réalisée dans la Seine-Saint-Denis. En 2006, l’unité de médecine légale (UML) de l'hôpital de Bondy, dans la Seine-Saint-Denis, a accueilli quelque 9.831 victimes de violences physiques ou psychologiques, volontaires dans 97 % des cas. On y compte 4.772 femmes et 5.059 hommes, âgés de 31 ans en moyenne pour les premières et de 28 ans chez les seconds. Dans la population féminine, l'agression survient fréquemment à domicile (41 %), avec pour auteur le conjoint (31 %). Les agressions dont sont victimes les hommes se produisent plus souvent sur la voie publique (38 %) ou au travail (22 %), l'agresseur étant un inconnu dans la majorité des cas (54 %). Les violences entraînent, selon
l'étude des urgences médico-judiciaires et de l'UML de l'hôpital Jean-Verdier, une incapacité totale de travail (ITT) médiane de 3 jours, tant pour les femmes que les hommes, ces derniers subissant toutefois davantage d'ITT dépassant 8 jours. L'enquête, conduite dans
l'établissement séquanodionysien de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, s'inscrit dans le cadre des recommandations du plan Violence et soins, en application de la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004, qui vise à obtenir un "consensus pour définir
les bonnes pratiques en matière de repérage des violences et de détermination de la durée d'ITT". Comme dans la récente étude menée chez des jeunes filles de 18 à 21 ans dans le même département, les résultats suggèrent que les violences constatées sont du même ordre dans la Seine-Saint-Denis que dans le reste du pays. Les auteurs soulignent l'intérêt de l'ITT, qui permet "de réaliser la synthèse du retentissement fonctionnel global des blessures, en prenant en compte la personne elle-même". "Cette notion, qui connaît une définition non pas
médicale, mais jurisprudentielle, désigne la durée de gêne notable dans les actes de la vie courante" et elle renvoie aux "activités usuelles de la victime". "L'évaluation ne remet pas en cause la durée de l'arrêt de travail éventuellement prescrit, qui constitue une incapacité
professionnelle", précisent encore les auteurs. Pour autant, "il n'y a aucun lien direct entre ITT et arrêt de travail: l'ITT concerne toute personne, quels que soit son âge et sa situation professionnelle. En outre, la durée d'un arrêt de travail éventuellement prescrit tient compte de la nature de l'activité et des tâches réalisées, ce qui n'est pas le cas pour l'ITT. Ainsi, la durée d'un arrêt de travail peut être inférieure, égale ou supérieure à la durée d'ITT déterminée. Contrairement à ce que l'appellation pourrait laisser croire, l'incapacité ne doit pas obligatoirement être totale". Depuis 1982, la Cour de cassation établit que l'incapacité n'implique pas nécessairement pour la victime l'impossibilité de se livrer à un effort physique afin d'accomplir elle-même certaines activités de la vie quotidienne. Sur le plan pénal, l'ITT permet d'apprécier la gravité des violences exercées afin de qualifier l'infraction. Pour les brutalités volontaires, une ITT supérieure à huit jours entraîne une qualification délictuelle. Pour les faits involontaires, la limite est fixée à trois mois.

 

30 avril 2008

Quoi de neuf sur le site
Ajouts d'éléments d'information quant aux conditions de référencement de sites sur les pages avertissement et faire un lien vers sosfemmes.com
Mise en ligne des rapports d'activité pour l'année 2007, rubrique tout sur SOS FA
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
374. Quand le rêve tourne au cauchemar. Irina est russe : le rêve de l'Ouest et de la France se heurte à une dure réalité conjugale...
375. Malgré les violences, une partie de moi l'aime. Echanges avec cette femme qui réfléchit à sa situation.
376. Violence psychologique. Humiliations, insultes, dénigrement, ... comment résister aux conséquences de cette violence-là ?
377. Donnez moi la clef pour m'en sortir. Comment peut-on continuer à aimer l'homme qui vous a maltraité à ce point ?
378. Je veux partir de chez moi. Il y a urgence ...
379. Faire reconnaître les violences morales et psychiques. C. est partie, elle et ses enfants vont beaucoup mieux.
380. Le père de mes enfants était mon employeur. Adélaïde conduit plusieurs procédures contre lui.
381. Marie. Marie est morte.

Colloque : femmes et pédophiles
La pédophilie au féminin, de la complicité inconsciente au passage à l'acte sexuel : colloque organisé par La fondation pour l'Enfance et le Centre des Buttes Chaumont à Paris, Palais d'Iéna (9, place d'Iéna, 75016 Paris) le vendredi 13 juin 2008.
Renseignements : http://www.fondation-enfance.org/

Violences conjugales : santé mentale et physique dégradée
Selon Le Parisien du 4 avril 2008, les femmes qui subissent des violences conjugales ont une santé nettement plus dégradée que les autres… et ce même si les violences ont cessé. C’est la conclusion d’une grande étude menée dans 10 pays par l’Organisation Mondiale de la Santé. Douleurs, troubles de la mémoire, difficultés à gérer la vie quotidienne… les tentatives de suicide sont quatre fois plus élevées chez les victimes et ex-victimes de violences conjugales. Selon l'hebdomadaire britannique The Lancet, qui a publié le résultat de cette étude, l'OMS a comparé entre 2000 et 2003, dans quinze sites de dix pays, l'état de santé de femmes de 15 à 49 ans ayant été l'objet de violences conjugales au moins une fois dans leur vie, avec celui de femmes qui ne l'ont pas été. Plus de 24.000 femmes ont été soumises à un
questionnaire. Les dix pays objets de l'enquête ont été le Bangladesh, le Brésil, le Pérou, la Thaïlande, la Tanzanie, l'Éthiopie, le Japon, la Namibie, les îles Samoa et la Serbie-Montenegro. Parmi les femmes violentées, au moins un tiers - sauf en Éthiopie - n'avaient pas subi de violence au cours de l'année écoulée. Au terme de cette étude, il apparaît que 19 % (en Éthiopie) à 55 % (dans la campagne péruvienne) des femmes violentées rapportent des blessures. Mais surtout, des "associations significatives" - sauf aux îles Samoa - apparaissent entre la violence du partenaire et un mauvais état de santé ou des problèmes de santé
récents : difficultés à marcher ou à gérer les activités quotidiennes, souffrances, troubles de la mémoire, problèmes vaginaux... Les femmes soumises à la violence de leur partenaire au
moins une fois dans leur vie ont reconnu en outre nettement plus de détresse émotionnelle et de désirs de suicide (trois fois plus) ou tentatives de suicide (quatre fois plus) que les autres. Commentant cette étude, Riyadh Lafta, de l'école de médecine de Bagdad, a fait valoir que souvent la violence n'était pas rapportée, par exemple quand les victimes "avaient trop peur de leur partenaire" ou parce que la violence était considérée comme "normale dans certaines
communautés". Pour lui, des études ultérieures devraient mesurer la mortalité et l'espérance de vie des femmes victimes de violence conjugale. Pour l'OMS, la violence conjugale est un réel problème de santé publique, qui doit faire l'objet de politiques de santé nationales et globales.

De plus en plus d'ados tombent enceintes
Selon Ouest France du 28 avril 2008, depuis trois ans, le nombre des avortements augmente fortement chez les mineures. "Elles arrivent ici avec une copine pour faire un test de grossesse. Quand on leur annonce qu'elles sont enceintes, c'est l'effondrement. Souvent, elles affirment que ce n'est pas possible." Françoise Berger, responsable du Centre de planification, d'éducation familiale et d'interruption volontaire de grossesse du centre hospitalier de Cornouaille, tire la sonnette d'alarme. "Dans mon service, les interruptions volontaires de grossesse (IVG) chez les mineures ont augmenté, depuis 1999, de 200 %. Les moins de 15 ans sont de plus en plus concernées." Les raisons de cette évolution inquiétante sont multiples. D'abord, des jeunes filles ont des rapports sexuels plus précocement. "Mais, ce qui m'inquiète le plus, c'est que les jeunes ont une méconnaissance absolue en matière de contraception, constate Françoise Berger. Ils utilisent parfois des méthodes obsolètes. Hier, la contraception était vécue par les ados comme une libération. Aujourd'hui, ils la vivent comme une contrainte ! " A Quimper, 31 % des femmes en demande d'IVG disent utiliser le préservatif. 15,5 % affirment calculer la période d'ovulation et 10 % ont pratiqué la technique du retrait. Par ailleurs, 23 % de ces femmes prennent la pilule ; la plupart ne l'ont pas prise au bon moment... Aujourd'hui, certaines jeunes filles reçues au Centre de planification n'ont aucune contraception. Il s'agit souvent d'adolescentes déscolarisées, en rupture avec leurs familles et qui souhaitent rester enceintes. "Avoir un enfant est, pour elles, un moyen de reconnaissance. Il faut démystifier ces grossesses. Et impliquer les garçons, conclut Françoise Berger. Il faut qu'eux aussi se posent la question : est-ce que je veux être père ?" Pour agir avec efficacité, le centre hospitalier de Quimper lance une campagne de sensibilisation, en partenariat avec le conseil Général du Finistère, pour prévenir la grossesse chez les adolescentes. "Une plaquette d'information a été réalisée et de grandes affiches sont placardées en ville. L'objectif n'est surtout pas de stigmatiser les jeunes filles. Elles sont et seront toujours les bienvenues dans les centres de planification, assure Françoise Berger, mais il faut interpeller la population."

Elections municipales : parité, encore raté !
Malgré l'inscription du principe de parité dans la Constitution, le monde politique demeure très majoritairement masculin, d'après Le Monde du 29 avril 2008 : selon l'Observatoire de la parité, qui a dresséle bilan des élections municipales et cantonales de mars, 86,2 % des villes françaises sont aujourd'hui dirigées par des hommes. Dans les conseils généraux, la féminisation est encore plus lente : 86,9 % des conseillers généraux sont des hommes. "Les partis politiques résistent encore à la parité", regrette Marie-Jo Zimmermann, rapporteure générale de l'Observatoire et députée (UMP) de Moselle. Pour favoriser la féminisation du monde politique, l'Observatoire, créé en octobre 1995, demande par conséquent au gouvernement de limiter le cumul des mandats "dans le temps et dans l'espace" et d'imposer la parité dans les communautés d'agglomération, qui ne sont pas concernées par ce principe. Cette instance plaide également en faveur d'une modernisation du statut de l'élu. Pour
permettre une meilleure articulation entre "vie personnelle, vie professionnelle et engagement politique", l'Observatoire demande des aménagements du temps de travail pour les adjoints et une revalorisation des indemnités dans les municipalités. Les partis politiques, quant à
eux, sont invités à "respecter une parité tant qualitative que quantitative". Les conseils municipaux des petites villes (moins de 3.500 habitants) comptent une femme sur trois, ceux des villes plus importantes (plus de 3.500 habitants) une femme sur deux. Au total, les
femmes représentent 35 % des élus municipaux. Depuis 2007, la parité est obligatoire parmi les adjoints au maire, ce qui devrait permettre, selon l'Observatoire, de "réorganiser entièrement une traditionnelle division du travail entre les sexes". L'usage voulait en effet que les femmes se voient confier les affaires sociales, l'éducation, la famille ou la santé, alors que les hommes prenaient en charge les transports ou la vie économique. Les femmes restent en revanche extrêmement minoritaires (13,8 %) aux postes de maires, qui ne sont pas concernés par l'obligation de parité. "Avec 83,5 % d'hommes investis tête de liste aux élections municipales, les partis politiques français continuent à faire figure de mauvais élèves tant au niveau européen qu'au niveau international", souligne l'Observatoire. Le pourcentage de femmes maires reste plus que modeste, mais il progresse régulièrement depuis une
vingtaine d'années : la France comptait 5,5 % de femmes maires en 1989, 7,5 % en 1995, 10,9 % en 2001 et 13,8 % en 2008.

Ecole : la mixité en danger
Une fois de plus, l'Europe a bon dos. Au nom d'une prétendue directive européenne, le gouvernement français vient de faire adopter par le Parlement, dans un texte de loi destiné à lutter contre les discriminations, une disposition remettant en cause la mixité à l'école. Selon Le Monde du 23 avril 2008, aucun ministre de l'éducation, aussi réactionnaire fût-il, n'aurait eu "l'audace" d'inscrire dans nos textes, ne serait-ce que par voie de circulaire, la possibilité d'organiser "des enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe" sans s'exposer à la foudre des organisations laïques et des syndicats de l'enseignement. Les
directives européennes, que nous avons à transposer dans notre droit national, sont pour la plupart d'inspiration libérale et il nous a souvent fallu batailler ferme pour préserver en France nos spécificités. Or, dans le cas qui nous occupe, l'Europe n'est pas en cause. Aucune des
directives européennes à transposer dans ce texte ne touche au champ de l'enseignement, qui reste une compétence strictement nationale. Dès lors, le gouvernement a menti au Parlement en affirmant, à la tribune de l'Assemblée, que cette dérogation à la mixité à l'école était une exigence de la Commission européenne et qu'on ne pouvait donc s'y soustraire. Au Sénat, tous les groupes parlementaires ainsi que la délégation aux droits des femmes étaient d'accord pour supprimer cette disposition. Or, contre toute attente, le 9 avril, lors de la discussion du texte en séance publique, le gouvernement a maintenu sa position, ordonnant à sa majorité de se plier. Cet épisode parlementaire en dit long sur la liberté de parole et d'amendement de la majorité et augure mal de la façon dont on entend donner plus de pouvoir au Parlement. Il révèle aussi l'influence grandissante des intégristes de tout poil au
sein du pouvoir d'Etat. La mixité est un acquis fragile. Parmi ses détracteurs, trois arguments sont invoqués. Le premier, d'ordre pédagogique, met en évidence le frein que peut constituer la mixité aux performances respectives des filles et des garçons. Le second, d'ordre
social, souligne la montée des violences dans les établissements, et notamment des violences sexuelles. Le troisième, que l'on peut classer, faute de mieux, dans la catégorie "morale", déplore l'indécence qu'il y aurait à suivre, pour les garçons et les filles, des cours en commun. La délégation aux droits des femmes du Sénat s'était saisie de cette question en 2004. Elle avait conclu que les réponses aux problèmes soulevés se trouvaient non pas dans la ségrégation, mais dans la formation des enseignants, l'encadrement éducatif, le contenu des
manuels scolaires et surtout dans la volonté politique d'accompagner les jeunes femmes dans des choix d'orientations professionnelles dont elles ont tendance à s'auto-exclure.

Conseil de l’Europe : Le droit à un avortement sûr et légal enfin reconnu en Europe
Selon un communiqué de presse du Mouvement Français pour le Planing Familial en date du 17 avril 2008, des parlementaires venant de 47 pays européens ont adopté mercredi 16 avril un rapport sur l’avortement sûr et légal en Europe par 102 voix contre 69 et 14 abstentions. Ce rapport invite les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe à adopter des mesures visant à :
- dépénaliser l’avortement dans les pays si cela n’a pas encore été fait,
- garantir l’accès effectif à ce droit pour toutes les femmes,
- respecter l’autonomie du choix des femmes,
- offrir les conditions d’un choix libre et éclairé.
Il appelle également les Etats à assurer l’accès des femmes et des hommes à une contraception adaptée, choisie par eux et à un coût raisonnable ainsi qu’une éducation des jeunes à la sexualité et aux relations entre partenaires. Le MFPF se félicite de l’adoption de ce rapport. Pour la première fois une institution européenne adopte un texte qui appelle explicitement à la dépénalisation de l’avortement au nom des droits des femmes. C’est une grande victoire pour toutes les femmes d’Europe, et en particulier pour celles qui se battent en Irlande, en Pologne, à Malte ou ailleurs pour la reconnaissance de ce droit fondamental. Dans un contexte où les clivages politiques, les a priori idéologiques bloquent toutes avancées en matière de droits et de santé sexuelle et reproductive dans l’Union européenne, nous constatons, avec l’adoption de ce rapport par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qu’il est possible de dépasser ces clivages tout en déplorant la faible mobilisation des parlementaires français à ce vote. Malgré le caractère non obligatoire pour les Etats membres, ce rapport deviendra sans conteste une référence incontournable pour toutes celles et ceux qui se battent pour garantir le droit à l’avortement et en améliorer l’accès à toutes les femmes sans distinction d’origine ni de revenu.

Retraites : les femmes paient le prix fort !
Après la réforme de 1993 et celle de 2003, imposées au nom de l'équité, le premier ministre vient d'affirmer que la durée de cotisation pour un taux plein serait portée de quarante à quarante et un ans entre 2009 et 2012. Selon Le Monde, il veut confirmer les orientations de
2003 sans qu'aucun bilan n'en soit tiré. Les femmes paient le prix le plus lourd pour les réformes de 1993 et 2003. Les réformes des retraites accroissent les inégalités de pensions entre hommes et femmes. Les pensions de droit direct des femmes (référence aux salaires) sont de moitié inférieures à celles des hommes. Avec la réversion, la différence est encore de près de 40 %. Les petites retraites, ce sont celles des femmes : la moitié des femmes partant
en retraite dans le régime général sont au minimum contributif. Elles constituent 75 % des bénéficiaires de ce minimum. Ces inégalités sont la conséquence logique des inégalités constatées sur le marché du travail en termes d'emploi et de salaires. Celles-ci sont encore aggravées avec la montée du temps partiel et des petits boulots chez les femmes. Mais ce n'est pas tout : les réformes des retraites qui privilégient la durée de cotisation pénalisent d'abord les carrières courtes, discontinues (chômage, retrait d'activité) et à temps partiel. Dans le secteur privé, le passage des dix aux vingt-cinq meilleures années pour le calcul du salaire de référence touche les femmes, qui ont davantage de "mauvaises années". Les
femmes sont donc victimes d'une discrimination indirecte : une disposition (l'allongement de la durée de cotisation) apparemment neutre désavantage les personnes relevant d'un genre. Le système de décote constitue une double peine. Les droits familiaux, notamment la majoration de durée d'assurance (huit trimestres par enfant dans le régime général) et l'assurance-vieillesse des parents au foyer permettent aux femmes de valider de nombreux trimestres dans le secteur privé. Cela ne compense que faiblement les inégalités de pensions, très fortes chez les salariés du privé.

La Cour Européenne ouvre la voie aux pensions de réversion pour les couples homosexuels
Selon Le Monde du 3 avril 2008, la Cour de justice des Communautés européennes a donné raison, mardi 1er avril, au compagnon d'un homme décédé qui souhaitait toucher une
pension de veuvage. En 2001, Tadao Maruko, qui vit en Allemagne, avait noué un "partenariat de vie" - l'équivalent allemand du pacte civil de solidarité (pacs) - avec un créateur de costumes de théâtre. Décédé en 2005, son compagnon était affilié à l'assurance-vieillesse du personnel artistique des théâtres allemands. Tadao Maruko avait sollicité une pension de réversion mais sa demande avait été rejetée au motif que les statuts de l'organisme "ne prévoient pas un tel bénéfice pour les partenaires de vie survivants". Dans leur arrêt, les juges européens ont estimé que cette pension pouvait être assimilée à une "rémunération" : elle entre donc dans le cadre de la loi européenne contre les discriminations en matière d'emploi et de travail. "Le refus de faire bénéficier les partenaires de vie de la pension de survie constitue une discrimination directe fondée sur l'orientation sexuelle", note la Cour, à supposer que "les époux survivants et les partenaires de vie survivants se trouvent dans une situation comparable pour ce qui concerne cette pension". La justice allemande doit donc vérifier que les bénéfices de la caisse de vieillesse du compagnon survivant sont "analogues" à ceux que percevrait un époux survivant. Pour la directrice exécutive de l'International Lesbian and Gay Association-Europe (ILGA), Patricia Prendiville, cette décision "montre sans équivoque que le refus de réversion de la pension d'un partenaire constitue une discrimination
directe sur la base de l'orientation sexuelle qui ne peut jamais être justifiée". L'ILGA considère donc que cet arrêt ouvre la voie au versement d'une pension de réversion dans les pays européens ayant instauré, pour les couples de même sexe, un partenariat impliquant un soutien financier mutuel. La décision n'est sans doute pas transposable telle quelle en France - les pensions de réversion n'y sont pas toujours considérées comme une rémunération - mais elle conforte tous ceux qui défendent le droit à une pension de réversion pour les pacsés. En sept ans, le nombre de pacs a plus que quintuplé, passant de 20.000 en 2001 à plus de 100.000 en 2007.

Les femmes et le sida en France : enjeux sociaux et de santé publique
Les inégalités sociales et économiques sont à l'origine des vulnérabilités des femmes face à l'infection par le VIH, en particulier dans leurs comportements de prévention. Lorsqu'elles
sont infectées, ces inégalités continuent à s'exprimer principalement dans l'accès et le maintien à l'emploi ainsi que dans l'isolement social et affectif. Telles sont les principales
conclusions d'un numéro spécial de la revue Médecine/Sciences qui a été rendu public le 19 février 2008 à l'Assemblée nationale, au cours d'un colloque organisé par l'ANRS rassemblant élus, chercheurs, décideurs en santé publique et représentants associatifs. Ce numéro,
dont l'ANRS est à l'origine, est la première synthèse de travaux en sciences sociales et santé publique consacrés aux femmes face à l'infection par le VIH.
On peut commander
ce numéro hors-série de Médecine/Sciences chez l'éditeur :
http://www.edk.fr

 

31 mars 2008

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
364. Je vous adresse ce petit mot. Malgré un viol non reconnu par la justice, Catherine a beaucoup avancé. Elle témoigne, message de lutte et d'espoir.
365. Ne faites pas comme moi, n'attendez 20 ans pour réagir. Coralie vient de séparer
366. Comment faire reconnaître ce qu'il est ? Des années après leur séparation, cette femme est toujours en prise avec le père de ses enfants ...
367. Ce n'est qu'en dominant et en faisant souffrir qu'il avait du plaisir. Manue est tombée sous l'emprise d'un sadique.
368. Un arroseur arrosé. Mariana recouvre ses droits.
369. Ce viol m'obsède. Suzanna a décidé de faire face.
370. Les hommes attentionnés peuvent être tout simplement vos fossoyeurs. Corinne se bat contre cet homme qui l'a séduite après des moments très éprouvants.
371. Mes souvenirs sont-ils réels ? Liliane s'interroge sur les images qui envahissent son psychisme.
372. La violence que je subis depuis toujours. Rosa réfléchit sur l'emprise dont elle est victime.
373. Je me souviens avoir été violée. Nadège a besoin d'aide.

Les filles, têtes de classe en Europe
D'après Le Monde du 13 mars 2008, les filles ont de meilleurs parcours scolaires que les garçons. La chose était déjà bien décrite pour la France : on sait désormais qu'elle vaut pour l'ensemble des vingt-sept pays de l'Union européenne. C'est ce qui ressort d'une synthèse réalisée par le ministère de l'éducation nationale (Note d'information, du 11 février) à partir des données collectées par l'Office statistique des Communautés européennes (Eurostat). D'abord, les filles ont moins souvent des problèmes pour lire que les garçons (18 % contre 30 %), quel que soit le pays de l'Union européenne. Ensuite, elles sortent moins souvent du système scolaire sans diplôme ou validation de l'enseignement secondaire. En 2006, 15 % des jeunes Européens de 18 à 24 ans ont écourté précocement leur scolarité secondaire, mais
seulement 13 % des filles contre 18 % des garçons. Enfin, les femmes sont plus souvent diplômées de l'enseignement secondaire et de l'enseignement supérieur que les hommes. Cette situation s'est construite très progressivement. Ainsi, pour la génération âgée de
55 à 64 ans, la moyenne de taux d'accès des hommes à un diplôme du second cycle du secondaire (le baccalauréat en France) est de 59 % contre 49 % pour les femmes. Elle s'annule pour les 35-44 ans et s'inverse pour les 25-34 ans au détriment des hommes. Ce rattrapage a été particulièrement fort dans les pays du Sud (Italie, Espagne ou Grèce), qui partaient de loin. Dans l'Union européenne, les femmes sont majoritaires dans les formations supérieures quel que soit le pays, mais pas à tous les niveaux : leur proportion n'est que de 45 % pour ce qui concerne les études menant à l'obtention d'un doctorat. "Deux Europe s'opposent", précise l'étude. L'Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal, Chypre) ainsi qu'une partie des pays de l'Est (Bulgarie, Roumanie, Estonie, Lituanie, Lettonie) ont une proportion de femmes docteurs majoritaires, contrairement au reste
de l'Europe. La France, avec un taux de 41 %, reste en deçà de la moyenne. Si les femmes sont surreprésentées dans l'enseignement supérieur, elles sont moins souvent diplômées en mathématiques, sciences et technologie que les hommes. En 2005, elles ne
représentaient que 31 % des diplômés de ces matières. Une proportion qui stagne depuis l'an 2000.

Les amours incestueuses d’un frère et d’une sœur condamnées par la justice allemande
D'après Libération du 17 mars 2008, l’histoire de ces frère et sœur de Leipzig (ex-RDA) tient l’opinion allemande, mais aussi la justice, en haleine depuis des années. Patrick (31 ans) et Susan (26 ans) disent s’aimer et ne pas pouvoir vivre l’un sans l’autre. Ils ont ensemble quatre enfants. Mais jeudi, la plus haute juridiction allemande, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, a rendu un arrêt qui risque de mener de nouveau Patrick en prison : elle vient de confirmer la validité du paragraphe 173 du code civil, qui prévoit jusqu’à deux ans de prison et une amende en cas d’inceste entre frère et sœur. L’avocat des deux jeunes gens, qui n’ont pas grandi ensemble, envisage désormais de se tourner vers la Cour européenne de Strasbourg. Mais la procédure, longue et coûteuse, ne changera dans un premier temps rien au sort de Patrick et Susan. L’inceste entre frère et sœur n’est délictueux ni en France, ni en Belgique, ni aux Pays-Bas, ni au Luxembourg, ni au Portugal. Pas même en Italie, où les amants incestueux ne risquent rien tant que leur relation ne provoque aucun scandale… La Turquie, la Chine et la Russie ignorent l’inceste entre frère et sœur du point de vue juridique. L’inceste est, par contre, formellement interdit en Grande-Bretagne, en Pologne, en Suisse, au Danemark et dans nombre d’Etats américains. En France, la dépénalisation de l’inceste entre frère et sœur remonte à 1810 et au code napoléonien. "En Allemagne, l’interdit n’est justifié que par la morale", s’insurgent les juristes qui ont soutenu la plainte de Patrick S. De fait, la Cour constitutionnelle semble avoir le plus grand mal à justifier sa décision et invoque le risque élevé de naissances d’enfants handicapés en cas de trop forte consanguinité. "Cela est inacceptable, s’indigne un juriste. Dans ce cas, il faudrait aussi interdire aux handicapés d’avoir des enfants, ce qui est bien sûr impensable !" Les juristes font du cas de Leipzig une affaire de principe. Cinq à six cas seulement se présentent chaque année devant les tribunaux allemands. Pas question pour les juges et avocats soutenant le couple d’encourager l’inceste, bien évidemment. D’autant que l’histoire de Patrick et Susan n’a rien d’une belle romance. Patrick est confié très jeune à un foyer, puis adopté par une famille de Potsdam. A 24 ans, il décide d’en savoir plus sur ses origines, et se rend à Leipzig. Il y fait connaissance de sa mère (le père est entre-temps décédé) et de Susan, 16 ans. Légèrement débile, la jeune femme souffrirait d’un trouble de la personnalité. Tous deux disent s’être "immédiatement reconnus". Plusieurs de leurs enfants sont handicapés, et Patrick, condamné pour inceste, se retrouve en prison.

Un collectif entend faire reconnaître la qualité d’être sexué des personnes handicapées
Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 14 mars 2008, le "Collectif handicaps et sexualité" a été officiellement créé le 7 Mars à Paris dans l’enceinte du Sénat. L’Association des Paralysés de France (APF), la coordination Handicap et Autonomie et Handicap International entendent poser haut et fort sur la place publique la question de la vie affective et sexuelle des personnes handicapées, et plus précisément ses conditions d’accomplissement de cette dimension de l’existence, pour les personnes en situation de grande dépendance. Après avoir orchestré au printemps dernier le cri de colère des "naufragés de l’amour" dans le cadre du colloque international qu’elles avaient co-organisé au Parlement européen de Strasbourg, les quatre associations veulent poursuivre la réflexion et envisager les réponses concrètes à apporter aux hommes et aux femmes qui ont besoin d’une assistance pour exprimer et satisfaire leurs attentes en matière de sensualité. Revendiquer, proposer et promouvoir la mise en œuvre d’actions favorisant l’épanouissement et le respect de la vie intime affective et sexuelle des personnes en
situation de handicap, quel que soit leur âge. "Actuellement être handicapé et parler de ses frustrations c’est risquer de se retrouver face à un mur de silence", déclare Marcel Nuss, président de la CH. L’objectif est de lever la chape de plomb sur le sujet, de
sensibiliser les pouvoirs publics et les responsables de structures afin de respecter le droit pour les personnes handicapées de décider pour elles-mêmes en ce qui concerne leur vie intime. Ils envisagent également de prévoir des sessions de formation initiale et continue
pour les professionnels, de l’éducation à la sexualité pour les enfants et les adolescents, sans oublier d’étudier l’option de "services de prestations d’assistance érotique et/ou sexuelle des personnes en situation de grande dépendance", c’est-à-dire le concours d’un tiers pour quelles puissent grâce à lui connaître des jouissances physiques ou avoir des relations sexuelles avec leur partenaire. Tout est à faire et notamment une réflexion sur les
conditions juridiques, éthiques et pratiques à remplir pour lancer de telles initiatives en France car quelques services existent en Europe. Aussi importante que soit la question de l‘accompagnement sexuel, cela ne doit pas non plus occulter l’affectivité et le désarroi des personnes en grande dépendance. La révolution consiste à promouvoir d’être dans l’écoute des intéressés qui ne veulent plus voir nier leur qualité d’être sexué.

Le nombre de cancers du sein est en diminution en France depuis 2005
Alors qu'elle ne cessait d'augmenter dans des proportions inquiétantes depuis une trentaine d'années, l'incidence du cancer du sein est en diminution en France depuis 2005 selon Le Monde du 20 mars 2008 . Ce phénomène est également observé aux Etats-Unis. Pour l'heure, la seule explication
rationnelle semble résider dans la désaffection massive vis-à-vis des traitements hormonaux substitutifs (THS) de la ménopause. Tels sont les principaux enseignements d'un rapport rendu public, lundi 18 février, par l'Académie nationale de médecine, qui formule par ailleurs une série de recommandations pour tenter d'organiser une prévention de cette pathologie à l'origine, chaque année, d'environ 10.000 décès prématurés. Les conclusions du groupe de travail de l'Académie nationale de médecine créé à l'initiative du professeur Maurice Tubiana se fondent pour partie sur une publication du dernier numéro, daté de janvier, du Bulletin du cancer. Dirigés par le docteur Hubert Allemand (Caisse nationale d'assurance-maladie), les auteurs se penchent sur un phénomène assez paradoxal : alors que le nombre des examens radiologiques de dépistage du cancer du sein ne cesse d'augmenter en France, celui des cas diagnostiqués diminue notablement depuis 2005. "Entre 2000 et 2004, la croissance annuelle moyenne du taux d'incidence a été de 2,1 %, écrivent-ils. Puis ce taux a décliné. Il a diminué de 4,3 % entre 2004 et 2005 et de 3,3 % entre 2005 et 2006." La diminution a avant tout concerné la catégorie des femmes âgées de 50 ans et plus avec des diminutions respectives de 6 % et 5,3 %. Le nombre de cas diagnostiqués avait atteint 49.236 en 2004. Enfanter tôt et allaiter offrent une certaine protection. Pour réduire l'incidence du cancer du sein, l'Académie nationale de médecine recommande des mesures permettant de bénéficier de l'effet protecteur que procurent les premières grossesses précoces. En France, l'âge moyen à la naissance du
premier enfant a notablement augmenté : il est passé de 24 ans en 1970 à 28-29 ans depuis 2001. "Les femmes doivent être informées du bénéfice d'une première grossesse avant 25 ans", estiment les auteurs du rapport. Cet objectif pourrait être plus facilement
atteint via différentes mesures de politique familiale parmi lesquelles une augmentation des allocations familiales dès le premier enfant et l'augmentation de l'offre des crèches. "Il sera alors aussi plus facile d'encourager les femmes à allaiter leur enfant au sein, si possible pendant au moins six mois, ajoutent-ils. Outre les bénéfices de l'allaitement pour l'enfant, l'épidémiologie a démontré qu'il conférait une protection pour la femme."

Les pères réclament du temps pour s'occuper de leurs enfants
Selon une étude rapportée par Libération du 18 mars 2008, les cadres supérieurs s’impliquent plus dans leur foyer. Des pères qui rentraient tard du bureau et ne faisaient
jamais faire les devoirs à leurs enfants. Des pères qui n’avaient pas le temps de les emmener à l’école le matin, ni de leur lire des histoires le soir. Des pères perdus en cuisine dès qu’il fallait cuire deux œufs. Des pères d’autrefois. Des dinosaures comme il
semble finalement en rester peu. "La paternité a muté à l’échelle d’une génération", affirme une enquête menée par le cabinet Equilibres auprès de cadres dirigeants âgés de 30 à 40 ans. Exit les pater familias : "Le père est devenu autonome sur l’ensemble des activités parentales et surtout avide d’échanger au quotidien avec ses enfants." Trop beau pour être vrai ? L’étude distingue en tout cas trois profils de pères managers. Les "équilibristes" forment le gros du bataillon (52 % de l’échantillon). Particulièrement demandeurs l’aménagement de leur temps de travail, ils comptent souvent parmi les plus jeunes et sont
pères d’enfants de moins de 3 ans. Ils vivent leur paternité comme un épanouissement et se prononcent pour une "déspécialisation des rôles". Les plus convaincus sont les "égalitaires" (33 % de l’échantillon), sorte de pionniers de l’égalité hommes-femmes dans
leur couple autant qu’au travail. Ceux-là seraient demandeurs d’une "révolution culturelle" au sein de l’entreprise. Ils ont identifié un certain nombre de freins qu’ils déplorent : préjugés sur le rôle d’un homme, culture de l’implication totale encore augmentée par les
outils technologiques (mails, BlackBerry…) et tabous autour des temps de respiration professionnelle (congés parentaux, temps partiels, etc.). Pour les "égalitaires", peu importe qui de l’homme ou de la femme apporte des revenus : ils se disent prêts à arbitrer
en couple des temps de pause dans leur carrière. Reste enfin le groupe des "pourvoyeurs de revenus"(15 % de l’échantillon), finalement encore assez proche du modèle classique : des hommes qui ont construit leur identité à travers le travail. Ils sont prêts à des sacrifices personnels et à des compromis professionnels. Leur temps de travail déborde largement sur leur temps familial. Et ils se reposent beaucoup sur leurs femmes pour les tâches domestiques. Mais ils ressentiraient "tensions et frustrations" autour de "la difficulté d’être père" et de "la maîtrise de leur emploi du temps", résume l’étude. Leurs enfants ont souvent 7 ans et plus.Globalement, deux tiers des hommes interrogés ont utilisé leur congé
paternité. Mais tous ont encore du mal à oser s’absenter durant une journée pour organiser la garde d’un enfant malade. Quand ils le font, c’est souvent en douce, sans rien dire. Ils se sentent encore très fortement contraints au "présentéisme". On pourrait regretter que cette étude ne concerne que des cadres dirigeants. Mais c’est précisément parce qu’ils sont décisionnaires dans leurs entreprises que l’enquête s’est concentrée sur eux : ils sont en situation d’adapter les règles du jeu. Intitulée "Les pères managers en quête d’équilibre, portrait d’une génération qui entend réconcilier travail et paternité", l’étude fait le pari que "l’exemple [vienne] d’en haut".

 

29 février 2008

Quoi de neuf sur le site
Publication d'un communiqué de presse de l'Observatoire de la vie Etudiante quant à la prostitution étudiante, qui vient conforter le point de vue défendu à ce propos dans notre article Les yeux de Kaa, rubrique points de vue.
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
355. Quelqu'un à qui parler ? Qu'est-ce qui pousse Ania à s'occuper des autres jusqu'à s'oublier elle-même ?
356. Je suis perdue. Coralie est victime de maltraitances graves et d'abus sexuels de la part de son mari. Elle a besoin de soutien.
357. Enfin, toute cette histoire va se terminer. Sept ans après les faits et après quatre ans d'instruction, il va être enfin jugé .... F. donne des nouvelles.
358. J'ai été agressée et violée par ce voisin. Catherine a demandé la publication de ses échanges avec notre conseil, Chantal.
359. J'ai réussi à me défaire de son emprise. MC a souhaité témoigné de son histoire qui peut aider d'autres femmes.
360. Un homme peu affectueux. Cette femme évoque ses difficultés de couple et demande conseil.
361. Après 6 ans de séparation, je me sens encore prisonnière. Kris s'entretient des difficultés avec son ancien concubin, notamment quant à leur enfant commun.
362. De simples disputes. Coraline s'alerte du manque de "réactivité" des autorités de police alertées par des voisins.
363. Après quelques mois d'une vie de couple difficile, je suis enceinte. S. s'inquiète de l'avenir ...

Les bonnes pages
La Gifle est le récit, véridique, de neuf années d'une descente aux enfers conjugale. Insultée, humiliée, battue des heures durant à coups de pied, de branche d'arbre, de tuyau d'arrosage ou de batte de base-ball, Sabrina a cru plusieurs fois succomber. De douleur d'abord. De tristesse et de honte, ensuite. Mais cette jeune mère a décidé de ne plus baisser la tête. Elle a pris la plume pour témoigner, comprendre ce qui est arrivé. Se comprendre aussi. Pourquoi est-elle restée ? Quels mécanismes l'enchaînaient ainsi à son bourreau ?
De ce texte éprouvant et prenant, l'on retient aussi la longue impunité de celui qui frappe, l'inefficacité des sanctions, la lâcheté des voisins et passants qui voient pleuvoir les coups, la stupéfiante mauvaise foi de sa belle-famille. Et l'on reste coi devant la manière dont un homme transforme sa névrose en une inépuisable haine envers la femme qui partage sa vie. Sabrina envoie à toutes les victimes de violences conjugales un appel vibrant à ne pas se laisser engloutir par le malheur et la culpabilité. Sabrina R. a 38 ans et habite à Lyon.
La Gifle, Sabrina R., éditions Danger Public, 396 pages, 16,90 €, sortie librairie le 6 mars 2008.

Parution des chiffres de la DREES : nombre relativement stable d'IVG
Selon le Bulletin Etudes & Résultats / DREES n° 624 février 2008 (Les
interruptions volontaires de grossesse en 2005,
Annick Vilain), le nombre d'interruptions volontaires de grossesse reste relativement stable, avec 206.300 IVG en 2005, contre 210.700 l'année précédente, mais il a augmenté chez les mineures, passant de 11.500 à 12.140, selon une étude de la Drees (ministères). Avec quelques petites fluctuations d'une année sur l'autre, le nombre d'IVG a peu varié depuis leur légalisation en 1975, malgré le développement de la contraception d'urgence (pilule du lendemain), mais il continue à croître chez les mineures et les femmes de moins de 20 ans. Près de 12.140 filles de 15 Ã 17 ans et 850 moins de 15 ans ont pratiqué une IVG en 2005. Parmi les plus de vingt ans, le nombre d'IVG a diminué légèrement en 2005 pour toutes les tranches d'âge. Le nombre d'IVG reste stable, et en augmentation chez les jeunes, malgré une utilisation intensive des méthodes de contraception. En effet, d'après le baromètre santéde l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé(INPES), 71% des personnes âgées de 15 à54 ans déclarent "faire quelque chose pour éviter une grossesse", le plus souvent la pilule. Les femmes connaissent et utilisent de plus en plus la contraception d'urgence. Depuis juin 1999, date à laquelle celle-ci est devenue accessible en pharmacie sans prescription médicale, son utilisation s'est très fortement développée: il s'est vendu sept fois plus de Norlevo (pilule du lendemain) en 2006 qu'en 1999. La part dans le total des IVG médicamenteuses, qui peuvent être pratiquées jusqu'à sept semaines d'aménorrhée (fin de la cinquième semaine de grossesse) dans un établissement public et privé autorisé, et depuis 2004, par un praticien ayant passé convention, est passée de 16% en 1995 à 44% en 2005. Les IVG sont réalisées essentiellement dans le secteur public, plus souvent qu'avant : 72% en 2005 contre 60% en 1990. L'activité est très concentrée sur certains établissements, puisque 6% d'entre eux représentent plus du quart du total des IVG effectuées dans l'année. Près des trois quarts des IVG concernent des femmes âgées de 18 à 35 ans. Ce sont celles de 20 à 24 ans qui y ont le plus souvent recours (27 IVG pour 1000 en 2005). De fortes disparités régionales dans le nombre d'IVG persistent. Elles sont plus fréquentes dans les Dom, le Sud de la métropole et en Ile-de-France. La France se situe avec la Suède et le Royaume-Uni parmi les pays de l'Union européenne qui ont les taux de recours à l'IVG les plus élevés.

Les MST explosent à nouveau en France
Selon Le Figaro du 12 février 2008, la recrudescence des gonocoques, des chlamydia et de la syphilis serait la conséquence d'une reprise des comportements sexuels à risques. La politique de prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST) a du plomb dans l'aile. Tous les indicateurs montrent une recrudescence des infections (gonocoques, chlamydia, syphilis), transmises lors de rapports sexuels, qu'il s'agisse de relations hétéro ou homosexuelles. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire publie en effet cette semaine des chiffres attestant de cette augmentation des MST en France. Outre les conséquences sanitaires propres à ces infections
(maladies chroniques chez l'homme, risques de stérilité chez la femme), ces données sont la traduction d'une reprise des comportements à risques, d'un moindre recours au préservatif et donc d'un risque accru de transmission du virus du sida. Les infections à gonocoques présentent la particularitéd'avoir une courte période d'incubation et de donner des symptômes "bruyants" chez l'homme. Elles sont donc à ce titre un indicateur très réactif des comportements sexuels à risques. Un réseau de laboratoires d'analyses médicales analyse chaque année le nombre de souches de gonocoques isolées. Au cours des trois dernières années, la croissance du nombre de cas est constante, avec 50 % en plus en 2006 par rapport à 2005. Avec une augmentation très marquée chez les femmes (plus 264 %) et en province (plus 94 %). L'âge moyen des patients concernés est de 30 ans pour les hommes et de 23 ans pour les femmes. Il faut enfin noter une progression des souches résistantes à la ciprofloxacine, un des antibiotiques de référence dans cette affection. L'infection à chlamydia trachomatis est la plus fréquente chez la femme. Elle ne provoque que peu de symptômes mais, en l'absence de traitement, elle peut induire des lésions au niveau des trompes, responsables de stérilité ou de grossesse extra-utérine. Depuis le début des années 2000, une croissance des infections à chlamydia est observée en France, comme dans tous les autres pays industrialisés. En Angleterre par exemple, cette augmentation peut être mise sur le compte d'un dépistage systématique proposé aux moins de 25 ans, dans le cadre de la lutte contre la stérilité. Il faut souligner qu'en France, entre 2003 et 2006, le nombre de cas a augmenté de 55 % chez l'homme et de 62 % chez la femme. Reste à savoir si une telle augmentation est à mettre sur le compte de la progression de la maladie ou seulement sur l'amélioration du dépistage et du diagnostic.

Lutte contre les violences conjugales : l'Assemblée Nationale dresse un
bilan mitigé de l'application de la loi du 4 Avril 2006

Selon Actualités Sociales Hebdomadaires du 25 janvier 2008, l'Assemblée Nationale reconnaît dans un bilan que la loi du 4 Avril 2006 a permis de renforcer la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs et d'introduire un dispositif pénal plus efficace. Mais il n'empêche que son application se heurte à une limite importante : la disparité des politiques pénales menées par des parquets. C'est un constat mitigé que dressent ainsi les députés dans un rapport d'information de l'application de ce texte, rendu public en décembre dernier. Les parlementaires jugent en effet inacceptables les disparités
flagrantes demeurant entre parquets sur le territoire de la République. Et plus particulièrement que soient encore classés sans suite des plaintes, assorties d'une incapacité totale de travail ou soit encore proposée une médiation pénale pour des faits commis en récidive. Sur ce dernier point, bien qu'une circulaire de la chancellerie du 19 Avril 2006 précisant les dispositions de la loi du 4 Avril 2006 ait préconisé un recours exceptionnel à cette
mesure, les parlementaires ont noté une utilisation encore trop fréquente de ce dispositif sur la capacité du mis en cause à se remettre en question. Plus globalement, l'Assemblée Nationale insiste sur la nécessité de prolonger les actions de formation pour améliorer les conditions d'accueil dans les commissariats et surtout de former les nouveaux fonctionnaires de police à la spécificité de ces problématiques. Il faut en outre, selon elle, remobiliser les
différents acteurs de la chaîne pénale sur les questions de violences conjugales. Il conviendrait également de mieux articuler les décisions judiciaires au plan pénal et au plan civil, à savoir de mieux coordonner les décisions relatives à l'attribution du logement et de l'autorité parentale, notamment la décision de l'éviction du conjoint violent du domicile conjugal et, d'autre part, la décision d'attribution de la garde des enfants. Les parlementaires admettent aussi qu'il faudrait mieux coordonner les décisions prises entre les juges des enfants et les juges aux affaires familiales. Enfin, ils soulignent l'importance de mieux
prendre en charge les violences psychologiques et de développer des structures d'accueil d'urgence, tout autant pour les victimes qui doivent se sentir soutenues que pour les auteurs, condition de mise à exécution effective de la mesure d'éviction du domicile du
conjoint violent.

Stérilisation : 30 000 Françaises sautent le pas chaque année
Selon Destination Santé du 15 février 2008, depuis la loi du 4 juillet 2001, la stérilisation féminine est autorisée en France dans un but contraceptif. C'est évidemment un choix déterminant, dans la mesure où il implique le renoncement à une future maternité. Pour éviter une décision trop précipitée, la patiente bénéficie donc d'un délai de réflexion de 4 mois avant l'intervention. "Les femmes qui choisissent la stérilisation ont en moyenne 35 ans", précise le Dr Aubert Agostini, gynécologue-obstétricien à l'hôpital de la Conception de Marseille. "Leurs motifs sont de deux ordres. Le premier est médical, s'agissant de patientes chez qui une contraception classique est médicalement déconseillée. Mais de manière générale, les demandes viennent de femmes qui ont déjà réalisé leur désir de maternité et ne veulent plus être contraintes par une contraception. " Le 31 octobre 2007, la Haute Autorité de Santé (HAS) a reconnu la technique Essure comme méthode de stérilisation permanente. Celle-ci est "susceptible d'être proposée comme technique de stérilisation en première intention, chez la femme autour de 40 ans n'ayant plus de désir de maternité." Cette technique repose sur l'insertion dans chaque trompe d'un micro-implant. Elle se fait par les voies naturelles. Cet implant est une sorte de petit ressort qui, une fois libéré, prend la forme de la trompe. A l'intérieur de l'implant, des fibres de polyéthylène vont boucher définitivement les trompes au
bout de trois mois. Pendant ces trois mois, le recours à une contraception classique reste nécessaire. Au terme de cette période, un contrôle radio obligatoire vérifie le bon positionnement des implants. "Cette technique se pratique sans anesthésie générale et
en ambulatoire. La patiente ne reste que quelques heures en milieu hospitalier, et elle peut reprendre une activité normale dès le lendemain", souligne le Dr Agostini. L'autre technique autorisée en France repose sur la ligature des trompes. C'est un acte chirurgical qui se fait sous cœlioscopie. Dans ce cas, une anesthésie générale, une hospitalisation et un arrêt de travail d'une semaine sont
nécessaires. De petites cicatrices abdominales subsistent alors, et
le niveau de risque de cette méthode, plus ancienne, serait légèrement plus élevé. La stérilisation en revanche, est immédiate mais apparemment pas toujours définitive. Quelques cas de grossesses obtenues après stérilisation chirurgicale sont en effet connus. "A
l'inverse", insiste le Dr Agostini, "la stérilisation par voie naturelle est totalement irréversible."

 

31 janvier 2008

Quoi de neuf sur le site
Les nouveaux témoignages retenus ce mois :
350. Je sais que je dois partir. Camille subit des violences psychologiques.
351. Je suis la reine du mensonge. Victime de violences, Jade se dévalorise.
352. Un grain de sable parmi tant d'autres. P. a été victime d'abus sexuels et de viols chez sa nourrice.
353. Il a tué ma soeur. Message d'Aurore.
354. Mon père veut me marier avec mon cousin. Assa appelle à l'aide.

Victimes d'inceste : le congrès d'AIVI
Sous le patronage du Ministère de la Santé, le 4 octobre 2008, l'Association Internationale des Victimes de l'Inceste (AIVI) propose un congrès international sur le thème "Soigner les victimes d'inceste". L’inceste provoque chez les victimes d’inceste , des troubles et symptômes qui génèrent une souffrance intense. Cela peut durer des années sans que le moindre soulagement intervienne. Automutilations, tentatives de suicide, anorexie, boulimie, alcoolisme, toxicomanie, prostitution, dépressions, phobies... peuvent être le quotidien des enfants, adolescents et adultes qui ont traversé le traumatisme de l’inceste. Le Congrès d’AIVI 2008 va tenter de répondre à une double problématique : d’une part l’errance thérapeutique des victimes d’inceste et d’autre part l’isolement des professionnels face à ce traumatisme si peu étudié et rarement enseigné. L'AIVI souhaite proposer aux participants plusieurs techniques de soin pour les victimes enfants et adultes expérimentées en France, Belgique et au Canada. Quelques présentations seront suivies du témoignage d’une survivante ou d’un survivant qui s’est soigné grâce à cette technique.
Dossier d'information au format PDF : http://aivi.org/congres/docs/DPcongres2008.pdf
Site dédié http://aivi.org/congres où vous pouvez vous inscrire en ligne.
Dépliants et affiches à disposition sur simple demande à congres@aivi.org.

Elections municipales : où en est la parité ?
L’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes a présenté le 23 janvier 2008 un rapport intitulé "2001 l’odyssée paritaire : rencontres avec les élues municipales" et faisant le bilan de la loi du 6 juin 2000 imposant la parité sur les listes de candidatures pour les élections municipales dans les villes de plus de 3500 habitants. Il essaie également de dégager les possibles conséquences de la récente loi du 31 janvier 2007 sur "l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives" pour les élections de mars 2008. La loi de 2000, qui impose la parité sur les listes sans pourtant contraindre à une stricte alternance, a permis de faire passer le pourcentage de femmes dans les conseils municipaux de 21,7% en 1995 à 33% en 2001. Le nombre de femmes élues maires a progressé mais reste faible (11,9% au total) même s’il est plus important dans les grandes villes (13,9% pour les villes de plus de 100 000 habitants). La loi de 2007 impose pour les municipales de 2008 une stricte alternance sur les listes entre les hommes et les femmes et, surtout, elle exige que la parité soit également respectée pour les adjoints au maire. L’enquête menée par l’Observatoire laisse pourtant craindre que les têtes de listes, donc les futurs maires, soient encore très majoritairement des hommes en 2008. Ce devrait être le cas pour 85% des listes présentées dans les villes de plus de 20 000 habitants.

Mutilations sexuelles : combien de femmes concernées en France ?
Selon La Croix le 29 janvier 2008, une première enquête va êttre conduite en février et mars 2008 dans les 42 maternités et 126 centres de protection maternelle infantile de la région Procence-Alpes-Côte d'Azur en vue d'évaluer le nombre de femmes victimes de mutilations sexuelles. Cette enquête sera la première du genre. Le ministère de la santé estime à 60.000 les individus de sexe féminin excisés ou en danger de l'être en France.
Voir aussi sur l'espace Femmes/Egalité sur le site du ministère du travail, des relations sociales et de la solidarité : cliquez ici.

Fiasco pour la réforme dun nom de famille
Selon Le Figaro du 5 janvier 2008, peu de parents ont recours à la nouvelle loi sur le nom de famille en vigueur depuis janvier 2005. Les enfants continuent à porter le nom de leur père. Trois ans après la réforme du nom de famille, le bilan trahit une impopularité certaine de la loi, pour ne pas dire un échec. Peu de parents, en effet, ont choisi d'accoler leurs deux noms pour l'état civil de leur enfant, et encore moins ont donné le seul nom de la mère. Ainsi, la très grande majorité des nouveau-nés continuent aujourd'hui de porter traditionnellement le nom de leur père. Sur les 10.114 déclarations de naissance avec reconnaissance en 2007 à Lille (selon l'Insee, le département du Nord comptait l'année dernière encore le plus grand nombre de naissances des villes de province), seules 479 demandes ont été faites.

Le quai d'Orsay limite l'accès au PACS pour les homosexuels expatriés
Interviewés par Le Monde du 19 décembre 2007, ils ont tous deux choisi de vivre en Asie mais ils croyaient pouvoir se pacser sans difficultés à l'ambassade de France. "Nous avons vite déchanté, raconte ce ressortissant français qui souhaitait s'unir avec son compagnon. Les services étaient très réticents, ils nous ont fait longuement patienter, puis l'ambassadeur a tenté de nous dissuader en nous mettant en garde contre les troubles à l'ordre public local, qui pénalise l'homosexualité. Nous avons finalement réussi à obtenir une date mais elle a été annulée sans explication. Depuis, aucune nouvelle." L'ambassade de France ne faisait sans doute qu'appliquer la circulaire du ministère des affaires étrangères du 28 septembre 2007, qui limite considérablement la portée du PACS à l'étranger. Avant d'examiner une demande, l'ambassadeur ou le chef de poste doivent désormais "s'assurer que l'ordre public local ne
prohibe pas la vie de couple, hors mariage, de deux personnes de sexe différent ou de même sexe". Si l'union libre ou l'homosexualité sont interdites, la demande "ne peut être examinée", selon la circulaire. La porte n'est pas complètement fermée pour autant : lorsque les demandeurs sont tous deux français et qu'ils "persistent dans leur volonté en dépit de la mise en garde de l'ambassadeur ou du chef de poste consulaire", la demande peut être examinée à une condition : les futurs pacsés doivent reconnaître dans une lettre qu'ils ont reçu une "mise en garde" et qu'ils en ont "compris la portée". Cette "reconnaissance d'avis donné" doit être conservée par l'ambassade ou le consulat. Les partenaires doivent également s'engager à ne pas se prévaloir du PACS dans le pays concerné. Pour le ministère, cet encadrement des PACS homosexuels signés à l'étranger a pour but de garantir la sécurité des ressortissants
français. "Nous ne souhaitons pas qu'ils aient des difficultés dans les pays où l'homosexualité est réprimée", note le Quai d'Orsay. Ces restrictions concernent près de quarante pays, qui vont de l'Algérie au Cameroun en passant par l'Egypte, l'Inde, le Liban, le Maroc, le Nigeria, le Togo, la Tunisie ou la Syrie.

Les Françaises ont de plus en plus de difficultés à accéder à l'avortement
Selon Le Monde du 8 décembre 2007, de nombreux médecins font jouer la clause de conscience, surtout pour les interventions tardives. Chaque année, entre 3.000 et 5.000
femmes se rendent à l'étranger pour pouvoir avorter, après avoir dépassé le délai légal d'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Sur Internet, elles s'échangent les bons tuyaux. L'adresse du Planning familial le plus proche, les contacts avec les cliniques néerlandaises ou anglaises, une évaluation du prix qui leur en coûtera (entre 500 et 1.000 euros selon les cas). La loi du 4 juillet 2001 avait pourtant relevé le seuil de l'IVG de dix à
douze semaines de grossesse, essentiellement dans le but d'éviter ces départs. Mais l'allongement du délai légal est peu voire pas respecté dans les hôpitaux, et les difficultés d'accès à l'IVG chirurgicale persistent. "La gestion de la pénurie et le bricolage
militant deviennent la règle, analyse Fatima Belal, coordinatrice régionale Ile-de-France du Planning familial. Les dix-douze semaines, seuls les médecins militants acceptent de les faire.
Au-delà, c'est l'étranger, et cela n'a plus rien de subversif." Plus de trente ans après la loi Veil de 1975, l'avortement reste un droit précaire. "La France a autorisé l'IVG mais n'a toujours pas organisé de politique nationale de santé publique qui conforterait et favoriserait son application", explique Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, présidente de l'Association nationale des centres d'interruption de grossesse et de contraception (Ancic).
L'application de la loi est erratique, soumise à la bonne volonté des médecins. Partout en France, en dehors des centres d'interruption de grossesse, dont c'est la finalité, l'IVG continue à être considérée comme une activité peu gratifiante pour les médecins. La clause de conscience est souvent opposée, spécialement pour ne pas pratiquer les IVG entre dix et douze semaines de grossesse. Les médecins qui acceptent se retrouvent donc en première
ligne, confrontés au regard réprobateur de leurs collègues.L'autre raison du désengagement des établissements est d'ordre financier. A 250 euros le forfait pour une IVG chirurgicale contre 652 euros pour une fausse couche, l'IVG est un acte sous-évalué, réalisé à perte
par les hôpitaux. "Or, avec la tarification à l'activité à 100 % en 2008, qui impose une rentabilité maximum aux hôpitaux, l'IVG risque d'être encore plus en difficulté", craint Marie-Laure Brival. Pour parer cette évolution la ministre de la santé a accepté le principe d'une revalorisation de l'IVG chirurgicale, au 1er mars 2008. Roselyne Bachelot a également fait adopter, dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2008, l'extension de la pratique de l'IVG médicamenteuse aux centres de planification et d'éducation familiale. Cette avancée ne concerne cependant qu'une partie des femmes, puisque l'IVG médicamenteuse n'est pratiquée que jusqu'à sept semaines de grossesse. Le problème reste entier pour les milliers de femmes qui découvrent tardivement leur grossesse non désirée.

30 millions de chinois célibataires
Selon la Gazette des femmes de mai-juin 2007, inquiet du déséquilibre (le ratio des naissances est désormais de 118 garçons pour 100 filles et on prévoit que 30 millions d'hommes seront célibataires en 2020), le gouvernement vient d'annoncer de nouvelles mesures pour protéger les fillettes. Les échographies déterminant le sexe de l'enfant à naître et les avortements de fœtus féminins seront contrôlés plus sévèrement. Des allocations spéciales seront aussi versées aux parents qui ont des bébés filles.

 

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